IVECO Eurostar 420

En route avec Ricard, un très sympathique chauffeur Catalan. Il nous invite à bord de son IVECO Eurostar 420 qui totalise tout juste 200.000km ! Une vraie pièce de musée qui roule autour de Barcelone pour le compte de Transcano de Barbera Del Vallès.

 

La semaine d’un Porte-Voiture

Par Johnny dit « Porte Push »

Voilà une petite semaine passée en porte voiture, c’est un boulot qui est certes spécial mais qui une fois qu’on y a gouté, on ne peut plus s’en passer. Demandez à tous les chauffeurs qui sont dans ce domaine ils vous le confirmeront. Dans ce boulot on fait de tout, la c’était de la distri mais on fait beaucoup de complet également au départ des différentes usines de production à destination des parcs de stockage dans toutes l’europe. Après les véhicules sont redistribués des parcs aux concessionnaires de la région. Comme vous pouvez le remarquer, c’est un boulot qui n’est pas monotonne, on fait toutes sortes de marques et on va partout. Voila un peu mon boulot qui je l’éspère vous plaira.

Lundi 14 Avril

3h15, le réveil sonne, il est l’heure de se lever, une bonne douche, un café et a 4h je suis dans la voiture. A 4h40 je suis au camion à l’usine PSA de Poissy(78) ou je le laisse le week-end. Je range mes affaires pendant que le moteur chauffe et a 5h je décolle pour le sud ouest avec 7 clients.
Je roule 4h15, ce qui m’emmène à l’aire de Poitiers(86) sur l’A10, je dors une demi heure puis je vais déjeuner à la station. Après mes 50mn de coupure, je repars en pleine forme, je sors à Poitiers sud et prend la nationale 10 jusqu’à Bordeaux via Angoulème et la je découvre de multiples zones d’interdiction de doubler aux poids lourds qui n’éxistaient pas avant, c’est galère mais faut faire avec.
A 13h15 j’arrive chez Wallon a Ambarès(33), c’est fermé, en attendant je fais ma coupure et vais manger à la cabanne à frites en face.
14h ma coupure est finie, je me présente au gardien, je lui dit que je n’en ai q’une à vider (peugeot 207), je rentre, je vide, le controleur controle et 20 min plus tard je suis parti. (photos 1)
Je file chez citroèn Le Bouscat (33) ou j’arrive à 14h45 pour leur livrer 2 citroen c3. Il faut aller dèrrière la concession pour vider car devant il n’y a pas de place pour stationner, c’est pas large mais ça passe. Le receptionnaire me les controles et je repars à 15h05. (photos 2 et 3 et 4)
Je sors de Bordeaux pour aller chez mon dernier client pour aujourd’hui qui est a Belin-Belliet (33) à 30 km en dessous de Bordeaux. A 16h, je suis devant un petit agent citroèn, je descend une citroèn c3, le patron me la controle et à 16h15 je suis prêt a repartir. ( photo 5)
Je calcul mes heures de volant, il me reste 1h30 à rouler pour faire 10h. Je pourais descendre à Castet (40) mais j’aime pas trop le resto il y a trop de monde alors je décide de m’arreter un peu avant au resto de Cap du Pin (40). Il est 17h45 quand je me gare sur le parking, je fais mes papiers, regarde la télé vais manger et je vais me coucher à 21h30, je suis crevé, je regarde un peu le télé et dodo.

Mardi 15 Avril

Après une bonne nuit de sommeil, je me lève à 6h15, vais à la douche, déjeune et à 7h je décolle direction Urrugne (64) à côté de St Jean de Luz. j’y arrive à 8h30 pile poil à l’ouverture, je descend un citroèn c4 Picasso et le livre chez un préparateur, contrôle et à 8h45 je repars. (photos 6 et 7)
Mon prochain client est a Marmande (47), vous remarquerez que je suis descendu jusqu’à la frontière pour une bagnole, le gazole doit pas couter assez cher, y’a vraiment des truc que j’ai du mal à comprendre, bref je suis pas payer pour réfléchir.
je coupe les Landes par Dax, Mont de Marsan et enfin Marmande c’est super jolie j’adore cette région. J’arrive à midi au resto à l’entrée de Marmande, j’ai 4h25 de volant, je met en coupure et vais manger. Après un bon repas et une micro sieste, je vais dans le centre ville pour livrer un magasin de moto ou j’arrive pile poil à 14h l’heure de l’ouverture. Je me gare devant en vrac, je descend le buggy, le patron du magasin me le controle, on discute un peu et à 14h20 je repart direction Agen (47).
A 15h20 j’arrive chez Subaru, je descend la voiture (une subaru légacy), le chef des ventes me la controle, 15mn après je repart. (photos 13,14)
Il me reste un buggy sur le camion pour Libourne(33), la logique aurait voulu que je le livre lundi en descendant mais les magasins de motos sont fermées le lundi.
Je recharge complet à Agen dans une entreprise qui renouvelle son parc de vehicules de service. Je charge 9 voitures d’occasion (4 Peugeot 106, 4 Ford fiesta et une Renault logan) pour une salle des ventes à Warluis (60) plus mon buggy que je met au cul en bas pour le livrer demain à Libourne.
A 16h50 je part direction Carbon Blanc(33) au dessus de bordeaux ou il y a un resto correct. J’y arrive à 18h45 je prend l’une des dernières places, faut pas arriver tard ici, les places sont chers. Je fais mes papiers, vais manger et à 21h15 je vais me coucher, je regarde la télé et m’endors.

Mercredi 16 Avril

Ce matin, grasse matiné je me lève à 7h, j’ai le temp mon client n’ouvre qu’à 9h. Douche, petit déjeuner au resto et à 7h45 je décolle.
Arrivé devant la rue de mon client à Libourne la rue est interdit au poids lourds et elle me parait pas bien large. Bon tant pis on verra bien, je m’enquille dans la rue et après 800 m je suis devant le magasin de moto, il est 8h30 c’est encore fermé. Je me gare devant sur la voie de circulation et la un gars vient me voir pour me demander ce que je faisait là (question à la con, je suis pas là en train de faire du tourisme, bref) et me dit qu’au bout de la rue ça va pas passer. Bon, je vais voir à pied en attendant que ça ouvre. C’est vrai que c’est tout petit mais en montant sur le trotoir ça devrait tourner. A 9h15 je repart, c’est chaud pour tourner, j’aurais pas mit mon doigt entre la remorque et le mur de la maison, j’arrive a me sortir tant bien que mal de cette galère. Je reprend le contournement de Libourne pour prendre la direction d’Angoulème par la d674, c’est super jolie comme paysage sur cette petite route. Je reprend donc la N10 à Angoulème et l’autoroute A10 à poitiers. Je m’arrète à 12h00 à la total avant Tours pour manger et faire ma coupure car j’ai 4h28 de volant. Après un Panini et un café, 12h50, je repars et je monte tout debout direction la maison. La route se passe bien et à 18h15 je gare le camion à l’usine PSA de poissy et à 19h je suis à la maison.

Jeudi 17 Avril

7h, je met en route le camion et à 7h15, je pars direction Warluis (60) juste à côté de Beauvais. J’arrive à 8h30 juste à l’ouverture, je vide mes 9 bagnoles qui seront vendues aux enchères le lundi 21 Avril. J’appelle ma chef pour la suite, elle me dit de monter au dépot. A 9h20 je pars et à 10h30 je suis au dépot à Survilliers (95). Je donne les papiers, je discute avec tout le monde, je charge 3 peugeot 107 pour Rambouillet (78) et une peugeot 207 pour Chambourcy (78). A14h Je décolle après avoir manger et fait ma coupure et à 15h10 je suis devant Peugeot Chambourcy, je vide la 207, il me la controle et à 15h30 je repars direction Poissy. J’arrive à l’usine de Poissy à 16h j’ai toujours sur le camion mes 3 Peugeot 107 et je complète ici 2 Peugeot 206 et 4 Peugeot 207 également pour Rambouillet (78), ce qui fait un total de 9 voitures. A 17h30, je vais me garer à ma place,je fais mes papiers, prend ma voiture et à 18h30 je suis chez moi.

Vendredi 18 Avril

C’est repartit pour une petite journée car j’ai demandé mon après midi. 6h45, j’arrive au camion je fais chauffer mes poneys (et oui c’est un Renault) et à 7h je pars. Ca roule plutôt pas mal ce matin, je m’arrète à 8h00 pour déjeuner au resto ‘A la grace de dieu’ sur la N10 vers St quentin en yvelines (78).
A 8h15, je repart et 20mn plus tard je suis chez peugeot à Rambouillet (78) (photos 23,24,25). Je vide, on me controle au fur et à mesure et à 10h, j’appelle ma chef pour la suite, elle me dit de monter à Poissy charger 8 voitures pour le dépot à Survilliers (95) à livrer lundi matin. Je repart donc direction Poissy ou j’arrive à 11h20. Je vais au bureau chercher mon lot, 8 207, je charge (photos 26,27), fait mes papiers, à 12h30 mon camion est garé pour roupiller tous le week end et moi je rentre chez moi.

L’essai de l’AE420 Renault boite Tbv

Alors que j’usais mes fonds de culottes à bord d’un Eurotech 420 1ère generation avec lequel j’ai connu l’ensemble des concessions IVECO de France et de Navarre, mon patron achète un lot de 6 AE, car lui aussi en a eu marre d’être reveillé la nuit pour cause de panne. Dès que j’ai su qu’on m’en attribuait un, j’étais le plus heureux et impatient des chauffeurs …

Le vendredi 24 mars 1995, je vide mes affaires du 420 Iveco pour les transvaser dans l’AE420 7700 TY 26 qui affiche 898 kms au compteur (cf.1) La cabine parait immense et mes affaires ont du mal à la remplir. Il y a une penderie mal foutue de chaque coté, un grand coffre ouvert au dessus du pare-brise ainsi que sous la couchette.

Le samedi 25 mars en fin d’après midi, je suis prêt à partir pour l’Allemagne. Mon premier reflexe est de vérifier les niveaux, j’ai cherché un moment la jauge d’huile et bien sur, j’ai immédiatement déplombé le bazar, on avait le choix : 88/98/108 ou 118 km/h… C’était facile, il suffisait de sortir un petit boitier près des batteries, et de mettre les molettes sur la vitesse choisie.

Il s’agit de la version « Privilège » de l’AE420, il est équipé en roues taille basse, de la TBV (boite electronique) , suspensions à air, carrenages latéraux. De plus mon patron a supprimé les téléphones radiocom 2000 au profit du système EUTELTRAC, comme les Wylli Betz !

J’ai d’emblée été surpris par le manque de confort, du sans doute aux roues taille basse. Habitué au moteur IVECO, je dois me rendre à l’évidence 420 RVI, c’est du pipeau. Pas de reprises, pas de couple, on sent les creux entre les rapports, la sonorité du 6 cylindres évoque bien celle du TR280, le charme en moins.

Si l’utilisation de la TBV permet de garder les 2 mains sur le volant, elle empeche le passage rapide des rapports et dès que l’on est surpris, on se retrouve au point mort.

Le tableau de bord futuriste (en 1995) était peu pratique et lisible, le mouchard de coté, les voyants peu clairs suivant l’exposition du soleil. j’avais le même commodo que sur ma SUPER 5, c’était rigolo.

L’accès à la cabine par l’echelle est amusant au début mais vite pénible lorsque l’on fait pas mal de ramasses.

Habitué à faire des siestes plus ou moins longues, il manque un rideau au milieu de la cabine. je prends depuis ce jour, l’habitude de dormir tous rideaux ouverts, passer 5 minutes à baisser des stores électriques à le don de m’énerver.

Rideaux encore : si une fois fermés on se retrouve dans le noir complet, il n’y a aucun courant d’air et l’été il règne une chaleur suffocante dans l’habitacle, heureusement la clim est efficace.

Si les rangements sont nombreux, ils se révèlent peu pratiques : à la moindre bosse ou coup de raquette, les objets sautent. Bibi07 a reçu un jour (alors que je suis passé trop vite sur un passage à niveau dans le nord) l’ensemble de ce qui était au dessus de sa tête, à savoir entre autre, le guide de l’utilisateur ainsi qu’une grosse boite contenant des pièces de monnaies de tous les pays.

Immense, le coffre sous la couchette, oblige à de contorsions pour en même temps : rouler, soulever la couchette et chercher à tatons l’objet convoité ( en général une bouteille d’eau, des gateaux ou un atlas ).

Les penderies elles, sont pratiques pour y loger un rouleau de film mais pas de parka. il n’y a pas d’emplacement non plus pour y ranger les papiers tels que les carnets CMR/GPR qui trainent en général sur la couchette.

Dieu merci chez RVI, on a prévu de grandes surfaces vitrées qui permettent un bronzage régulier du chauffeur. Le passager peut aussi se faire bronzer les gambettes. Si le passager est une dame et qu’elle est en jupe, tous ceux qui arrivent en face peuvent à coup sur distinguer la couleur de sa culotte si toutefois elle en porte une.

Je n’ai pas pu me faire au rayon de braquage de l’AE. L’architecture du chassis, avec l’essieu avant sans aucun porte à faux, m’a tout le temps perturbé.

Les retros sont pourtant larges puisqu’à certains péages, il était parfois impossible de passer sans frotter ( réseau AREA ), on peut penser que RVI aurait pu encore augmenter la surface vitrée. Le dégivrage etait efficace. Attraper un ticket au péage ou payer se revèle très difficile surtout lorsqu’on a de petits bras.

Coté positif, si si il y en a… on peut rouler en famille, avec sa femme et un petit, qui peut trouver de la place sur le plancher de la cabine.

Le webasto est efficace, tant mieux car ce camion est soporifique…

Au fil du temps et des kms, je n’ai pas trouvé d’âme à ce camion, dans lequel je ne me suis jamais trouvé dans un cocon et donc au bout de seulement 63 000 kmsn en juillet ( soit 4 mois plus tard) je l’ai rendu ) son propriétaire qui m’a attribué un…. Eurotech 380 avant qu’une autre place en longue se libère. Ce qui m’a permis en septembre d’attraper un « vrai » camion, un Turbostar 38, un camion remorque avec boite FULLER.