Durant près de 80 ans les camions des transports Debeaux ont sillonné les routes d’Europe. C’est avec émotion que Roger Debeaux nous a résumé cette épopée du transport routier français.
Ce dossier n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la précieuse aide de Jean Dejean, qu’il en soit une nouvelle fois remercié, un grand merci également à Robert Chastang, Luc, Lilo et à ceux qui voudront bien chercher dans leurs archives les photos à venir des transports Debeaux…. Merci également à Tony, Laurent, L’Ardechois, Caroto, Alex, Alain…
Si vous souhaitez ajouter des photos sur ce dossier, n’hésitez pas à nous les faire parvenir, par mail : sitefdr@gmail.com ou courrier postal.
Transports Debeaux Livron
Roger Debeaux se plonge dans ses souvenirs
Lilo
Robert Chastang
Dès la sortie de la première guerre mondiale, Joseph Debeaux démarre une activité de transporteur, il fonde sa société dans son village, à Livron dans la Drôme aux portes de la Provence. Son activité se résume à des transports de matériaux et de mâchefers pour le compte du chemin de fer, il circule ainsi sur sa commune avec ses 3 chevaux et 2 chars.
En 1920, les chevaux rentrent aux écuries, et le premier véhicule de la société entre en scène, il s’agit d’un vénérable Saurer essence, avec des roues à bandages et à transmission à chaîne. La cabine est ouverte à tous les vents, fort de ce véhicule, il diversifie sa clientèle, tout en maintenant ses activités en transports de matériaux. Très vite un Berliet CBA équipé d’une benne à manivelle vient renforcer la flotte, afin d’effectuer d’importants travaux de voirie sur la commune de Livron. Joseph, quant à lui, ne tiendra jamais le volant d’un de ses camions.
Durant la seconde guerre, les camions sont réquisitionnés par l’armée Allemande, basée à Mallissard petit village à l’Est de Valence. Ainsi, Roger l’aîné, et Pierre effectuent durant la journée des transports pour le compte des Allemands, essentiellement, des transferts de troupes ou d’ouvriers à l’aide de laissez-passer. Ils en profitent pour noter les points minés et autres pièges tendus aux résistants, qu’ils approvisionnent en vivres, la nuit sur le Diois et le Vercors, et leur transmettent les informations recueillies la journée. Ils prennent d’énormes risques, mais la jeunesse et la motivation du maquis fait le reste.
Dès la fin des années 30, les transports Debeaux utilisent ce vénérable Renault AGC
Une pause bien méritée aprés le chargement de ce Berliet GDR 7
L’un des tous derniers palfreniers prend la pause
Renault AGC
L’histoire s’accélère :
A la démobilisation, l’entreprise reprend le cours normal de ses activités. Le parc est agrandi en faisant largement appel aux camions rachetés au domaine, et le parc est des plus hétéroclite : GMC, Panhard, Mercedes et Renault. C’est à l’époque le garage Pinassaud qui vielle au bon fonctionnement de la mécanique, soumis à rude épreuve, les transports se sont diversifiés, les camions tournent avec du transport à la demande et son chargés avec des marchandises les plus diverses, beaucoup de fruits de la région, et retour avec des jus de fruits, et bien entendu, les matériaux, engrais ; Le rayon d’action reste régional, voire grand régional. Avec l’arrivée des GLR Berliet, Debeaux effectue alors au début des années 50, 2 allers retours en primeurs entre St Malo et Livron dans la semaine. Un attelage camion-remorque GDR faisait du Paris en messagerie, il laissait sa remorque aux Messageries Nationales à Paris, et partait vider le porteur sur Rouen. Equipé en gazobois, ce véhicule emportait une trentaine de sacs, mais il fallait réapprovisionner en route ! Avec 125cv, il ne fallait pas compter ses heures. Il y a alors une petite dizaine de chauffeurs, et Roger s’occupe des rechargements depuis le bureau de la maison familiale.
Au milieu des années 50, l’entreprise déménage au Nord de Livron, et l’entretient est désormais réalisé par des mécanos et carrossiers « maison ». Dans le même temps l’entreprise grandit, et se diversifie, elle reprend une petite entreprise de 2 camions avec leurs chauffeurs qui desservent Le Diois au départ de Beaucaire ou St Etienne pour Casino ; Ils reprennent aussi Fauriel, grains et fourrages. En 1959, afin d’augmenter la charge, Debeaux achète ses 2 premières semi-remorques tractées par de superbes TLR Berliet, qui sont affrétés pour Vacher de Romans. L’entreprise se développe alors sur l’international avec un UNIC 150cv Camion-Remorque pour convoyer des « métiers » à destination de Berlin, ils rechargent du fil en Belgique pour St Clair de la tour (38).
Un Berliet GDR7 en cours de livraisons pour Casino. Ici dans le Diois à Vercheny fin des années 40. A noter le triangle jaune au dessus de la cabine qui indique la présence d’une remorque, comme c’est le cas ici.
Les enfants Debeaux posent devant le Unic ZU121 de 150cv, avec leurs joujoux favoris, au milieu des années 50.
Ce magnifique Berliet GLR se frotte aux chutes de neige dans le vercors, au tout début des années 50, il faut user la pelle pour pouvoir avancer convenablement.
Le beau temps est revenu et Pierre Debeaux participe à un concours de maniabilité dans les années 50 et a gagné la coupe…
Challenge régional organisé par la prévention routière, la FCOS en mieux !
…Et bien sûr la victoire a été fétée dignement.
1962 apparait l’un des premiers Berliet TLM 10 semi remorque de la maison
A l’assaut de l’Europe :
Un coup d’accélérateur au développement de la société sur l’international est donné dès l’arrivée massive des TR250 cabine « Relax » qui desservent alors la Suède, la Grande Bretagne, l’Italie. Tous les samedis, ce sont jusqu’à 15 camions qui montent simultanément en direction de l’Angleterre chargés avec des pommes. Dans le même temps, Volvo avec ses fameux F88 pointe son nez sur le parc très vite suivis par les TR260.
Berliet TR250
A la sortie du ferry sur la TT Lines
Un alignement de TR250 en Suède au début des années 70.
La maison Debeaux se developpe sur l’Inter nottement sur la Suède, ils montent le week-end en convoi.
ambiance est toujours bon enfant.
Un Volvo F88 des transports TLR de Livron, affrété chez Debeaux, photo souvenir au Mont Saint Michel
Le F88 des transports TLR chez SIPLAST
FIAT des transports TLR aux couleurs Debeaux
Berliet TR280 Transports TLR
Berliet TR280 Transports TLR
Berliet TR280 Transports TLR
Robert Chastang pose avec son TR260 tout neuf
1972, apparition des fameux TR260 attelés aux nouvelles 3 essieux Frueuhauf, esthétiquement, c’est une réussite.
Panne de paupière, ou brouillard, quoi qu’il en soit ce TR260 est en facheuse position du côté de Novarra
Panne de paupière, ou brouillard, quoi qu’il en soit ce TR260 est en facheuse position du côté de Novarra
En Algérie
En Algérie
En Algérie
La maison Debeaux développe aussi ses trafics en pulvé, d’abord avec des « tétines » pour le transport de ciments, puis avec les premières pulvés à vérin, puis en reprenant les transports pulvé Fraysse, la société affiche un bon nombre d’ensemble, ils assurent 10 rotations par semaine pour SIPLAST entre Mondoubleau et Livron. Les bennes ne sont pas en reste sur la longue distance, ils chargent du riz vrac en Camargue qui est alors emballé en Italie.
Déchargement dans un silo à grains
Giraud Louis est né à Largentiere dans le 05 en 1937, il a travaillé chez Borel une dizaine d’années, et autant chez Debeaux. Le Grand Louis, ou le Grand Giraud n’avait pas de problèmes pour débacher. Mais il avait plus de mal à passer sous la semi. Il pose ici devant une des toutes premières « pulvé » à verins.
Quant aux bâchés, ils rechargent souvent du plastique en Belgique ou des patates dans le Nord, pour toute l’Italie. Afin de mieux optimiser les retours, une entreprise est reprise à Armentières, et une à Rouen.
Au début des années 80, les transports Baboin de Serves/Rhône, spécialisés en benne, passent sous le giron Debeaux, ainsi que les transport Jury, quant à eux, spécialisés en transports de produits chimiques développe l’activité de l’entreprise dans ce secteur, les destinations finales sont souvent fort lointaines du paisible village de Livron, puisqu’on pouvait croiser des « Bleus » jusqu’en Pologne, Roumanie, Finlande etc…
Le parc se modernise, les TR280 sont remplacés par des R310, puis 340, arrivent aussi des Volvo F10, IVECO 190-30, G290 Renault etc… Dans le même temps, une politique ambitieuse est mise en place pour diminuer la sinistralité, les conducteurs doivent respecter le 80, et sont payés à l’heure, ce qui est loin d’être courant à cette époque.
Dans la continuité de Roger Debeaux, c’est Bernard Jouvet qui prend les rennes de l’entreprise et ne cesse de la développer, la notoriété de l’entreprise n’est plus à démontrer, les changements de véhicules sont alors nombreux et rapides. Malheureusement, Bernard décède dans un accident de la route en Espagne, alors que la société devait se développer et s’implanter dans le pays.
En fin de vie, les TR260 sont reconditionnés et repeins aux nouvelles couleurs de la société, fin des années 70.
Une rare photo d’un DAF chez Debeaux
Les premiers Renault R310 font leur apparition sur le parc, ici attelé probablement à une ancienne savoyarde recondtionnée en rideaux coulissants. Les ateliers Debeaux font souvent des merveilles. Photo prise à l’embarquement pour la Sardaigne.
Photos Tony
Les joies de la savoyarde
R340 Pulvé Fraysse
R340 ti pulvé
pause casse croute sur l’A3 Cosenza Direction Sicile Marc, Robert, Richard, Yvon. Ils sont loin de se douter que le logo sur la semi qu’il faut secouer, sera bientot sur la portière…. Avec Transalliance.
Livraison à la raffinerie AGIP de Siracusa
Sur cette photo prise à Cosenza, on trouve 2 R340 Major et un superbe R330 à cabine « Duplex »
Le R330 attelé à une belle Kaiser aux couleurs Baboin
G290 Duplex, il fallait être motivé !
IVECO Turbo 190.36
Laurent pose devant son IVECO 190.36 suivi de près par un G290
Les joies du baché !
Transports Maurice Baboin à Serves (26)
C’est le groupe Transalliance qui reprendra le flambeau, en 1993, l’entreprise compte alors 500 tracteurs, 600 semi et pas loin de 800 employés.
Renault R385
Le quotidien des chauffeurs Pulvé Debeaux dans les années 90, livraisons en banlieue Milanaise
Debeaux, Caillet, deux transporteurs disparus
Volvo FH12
Volvo FH12
Renault Premium
MAN TG 440
Un Skipper en ballade en Afrique
2018, Repas des anciens Debeaux, plus d’infos cliquez ici
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