Globetrucker 2004, Yves Balleneger raconte

En route pour Vladivostok avec Yves de l’association Globetrucker. Il raconte sur un plateau télé, une partie des déboires, tracasseries mais aussi de ce qui le remplit de bonheur !

Les évadés du goulag

En Sibérie, il n’est pas rare de voir – en général de loin- de grandes prisons entourées de barbelés. C’est encore les camps de travail du Goulag (on les appelle souvent le goulag tout court). Entre Chita et Khabarovsk, quelques 2000 km avant Vladivostok, la route est en construction. Morceaux de pistes longeant les voies du transsibérien, passages à gué et autres merveilles, la région est super pauvre, l’ambiance embuée de vodka et les villages très rares. Un matin, je passe sur un tronçon qui explique d’où vient le terme « montagnes russes » : à peine plus large que le camion, ça se faufile sur le dos de mille ânes entre les voies du train (qui passe justement dans un vacarme assourdissant) et les palissades grises et miradors d’un de ces riants camp de travail.

Le seul trafic sur cette route, c’est les voitures d’occasion japonaises que des russes ramènent vers l’ouest pour quelques roubles. Autrement presque rien et peu de piétons. Le lendemain, j’aperçois 2 clowns qui font mine de marcher en sens inverse du trafic (je rentre de Vladivostok). Normalement, je ne m’arrêterai pas dans cette région pour des stoppeurs, mais eux me font de grands signes. Je pense qu’ils ont dieu-sait-quelle info à me donner sur la route et m’arrête, portes verrouillées et barre de cabine à portée de main. Popaul et Raoul me demandent en fait si je ne peux pas les prendre avec moi dans ma direction. Comme ils me voient très méfiant, ils me montrent qu’ils n’ont aucune arme de cachée et que dans leur sac en plastique il n’y a qu’une bouteille d’eau et quelques biscuits. À vrai dire, même s’ils sont habillés un peu bizarre (Raoul porte des pantoufles) ils ont l’air franchement sympas et inoffensifs. Alors finalement je les fais monter, ma copine la barre de cabine à deux doigts.

Mes deux nouveaux co-pilotes s’appellent en fait Sergueï et Jenia. Il m’expliquent qu’ils sortent de la prison que j’ai du voir sur ma route (en fait le goulag du jour d’avant). Ils cherchent à rentrer chez eux, l’un au Kazakhstan, l’autre en Ouzbékistan. Je leur demande pourquoi ils ne prennent pas le train qui passe justement là. Ils me disent qu’ils n’ont pas un rond. Je leur réplique qu’ils n’ont qu’à prendre un boulot sur le chantier de la route en construction ( vu le rythme où elle avance, ils auront certainement besoin de personnel motivé…). Et c’est là qu’ils me répondent qu’ils n’ont aucun papiers…

Je sais pas vous, mais moi ma seule expérience carcérale je la tire des films de ma jeunesse et de quelques heures passées dans une cellule en Biélorussie (pour m’être endormi sur un banc public), mais il me semble que normalement un pékin qui sort de prison sans ses papiers, c’est pas par la grande porte… Une fois cet aspect de leur histoire plus ou moins défini, il n’est pas nécessaire de s’étendre sur le sujet. Ce qu’ils ont fait j’en m’en bas le jonc. On est juste 3 êtres humains au milieu de rien. Content du moment. Et c’est aussi ça la route. Et contents ils l’étaient mes Daltons : Ils n’avaient jamais vu un CD, mais quand ils ont réalisé qu’ils pouvaient choisir de la musique, je crois que je n’ai jamais vu des gars aussi heureux ! Ces gars qui n’avaient presque rien avec eux, ont absolument tenu à partager leurs très maigres provisions.

Cha sliva les gars – bonne chance

Je les ai déposé seulement 30km plus loin (2 heures de route quand même dans ce coin !), non loin d’une voie où les trains marchandises semblaient faire un stop. On en avait presque les larmes aux yeux les 3. Je ne pense pas leur faire du tort en publiant leur photo et souhaitent qu’ils aient entre temps trouvé leur famille et qui sait, un boulot peinard (comme chauffeur de Kamaz par exemple…).

Le plein siouplaît !

DES BOUTEILLES ET DES BIDONS…

Sur la fameuse route de l’Amour, décrite dans une précédente histoire, il n’y a pas (encore) de station service. C’est l’anarchie. Les machinistes ici ou là vous font un signe du pouce vers le bas quand vous passez pour vous montrer qu’ils ont du carburant à vendre. Dans ce coin là, pas grand-chose à craindre, ils ne vont pas le mixer avec de l’eau. Il n’y a pas de concurrence et il fait de toute façon trop froid. On s’arrête donc ici et là pour enfiler quelques bidons au dessous du prix du marché. On ne négocie pas longtemps, vu le prix où ils l’ont « acquis » leur mazout, ils feront de toutes façons un bénéfice…
Un jour, un type nous fait signe et on s’arrête pour aller nous cacher un peu plus loin. Ça tombait bien parce que le camion a soif. Sur ces routes-là, on consomme une craquée à rouler à 2 à l’heure. Serguei nous dit qu’il a 400 litres à nous vendre. Il n’en croit pas ses oreilles d’ancien entraîneur de ski (et oui, ça paie mieux de vendre de l’huile au noir) quand je lui dit que je prends tout. Alors on commence : un bidon de 40 litres, puis un autre puis un de 20 litres et encore un, le tout à travers un entonnoir de fortune et un filtre de chiffon. On vide sa camionnette jusqu’à ce qu’il sorte un quarantaine de bouteilles de 1.5 litres… ça fait plaisir ! 45min pour faire le plein.

Et le sympathique pompiste et toujours le même rituel : une coche dans la poussière du camion à chaque tour de cadran de la pompe.

Au retour un mois plus tard, j’ai rappelé Serguei et on s’est donné rendez-vous. Il avait pu se procurer depuis des bidons plus gros et en homme d’affaire averti, m’a offert un cadeau fidélité: un carton de pives à pignons que les russes rongent avec délice. Ce cadeau m’aura été fort utile plus tard, alors que j’ai dû récompenser des gars qui m’on sorti d’un très mauvais pas… mais c’est une autre histoire…

A LA FORCE DES BRAS…

Lors de mon 3eme voyage en Mongolie, on a est rentré par l’ouest du pays, dans les montagnes de l’Altaï, peuplées de nomades kazakhs, pour y livrer 2-3 écoles, puis le Foden et mecolles avons rallié la capitale distante de 1200km, dont seulement 200 étaient goudronnés. Ça sonne sympa et rigolo (et à quelque part ça l’est !), mais ‘faut compter avec pas de route, pas de panneaux et souvent tout simplement pas un pelé à voir pendant un jour ou deux… mais pas mal de casse aussi.

Voilà le seul véhicule vu après 2 jours de route

On avait prévu le coup en partie et le camion était équipé de 2 réservoirs de 400l chacun, ainsi qu’une batterie de jerricans sur la remorque pour un 200 litres de plus. Ça fait rigoler la bouche des nord américains avec leurs réservoirs chromés de 3 millions de gallons, mais nous on pensait avoir déjà des réserves… sauf que sur ce genre de pistes, c’est pas 32.5l/100 , mais pas loin du double que malgré tes précautions tu envoies soigner le trou d’ozone, de sorte qu’à mi-parcours, la jauge pointait déjà sur soif. Au premier bled venu, tu n’hésites donc pas à rallonger une bricole tes précieuses réserves. Ce que je fis à Tosontsengel, petit village oasis doté… d’une station service.
J’arrête donc le camion et son excellence le pompiste s’enquiert tout sourire de la quantité de diesel que je pense lui acheter. Je lui révèle que je compte prendre 200 litres et plus. Dans ce pays, où l’on mesurait la capacité d’un camion non pas à sa puissance ou à son tonnage, mais à la capacité de son réservoir, on ne prend jamais plus que le strict minimum ; un réservoir peut se percer en route et on perdrait tout et de toutes façons on a rarement plus d’argent que ce qu’il faut pour rallier un point A au point B. Donc 200 litres c’est une pétée et je pensais faire plaisir au maîtres des pompes.

À la place son visage se décompose, et voilà pourquoi:

Petit exemple aussi de l’éducation et du bon sens de ce peuple extraordinaire : pendant qu’un équipe de techniciens essayait de comprendre le fonctionnement des suspensions à air sous ma remorque (et y parvenait facilement), une autre me demandait d’où je sortais avec mon vaisseau spatial. Quand j’ai dit « Suisse », on m’a tout de suite demandé si la capitale était bien Berne. Ce qui a eu pour effet de me remettre à ma place, moi qui avais attendu longtemps avant de connaître le nom de la capitale de la Mongolie….

J’ai fait l’Amour en camion

Avec Nikolaï

Et zinguezinguezingue…Madame, Monsieur, ne vous affolez pas, je vais tout expliquer… Mais je gage que ce post là i’ va être lu plus d’une fois. On est tous les mêmes. Non il ne s’agit pas de mon coming out, mais plutôt d’une suite sur les routes mythqiues à l’attention de PKW90… Je m’essplique:

En Russie, les routes principales sont appelées les Magistral. La M10, la M51, etc… Elles portent aussi souvent le nom de la région, la M5 Oural ou la M55 Baïkal par exemple. Mais dans l’est de la Sibérie, il y a une route qui n’existait pas vraiment il y a quelques années encore ( et pas sûr que ce soit beaucoup mieux aujourd’hui) : la M58 Amour. Amour du nom de la région et du fameux fleuve du même nom. Et cette route je l’ai prise avec mon camion et Nikolaï, un chauffeur russe (qui pour d’amusantes histoires de mafia n’aura pas fait le trajet du retour en camion, mais c’est une autre histoire…).
Je peux donc sans craindre la honte de ma maman dire que j’ai fait l’Amour avec Nikolaï en camion. Et je rassure tout le monde, dans cette histoire personne ne s’est fait aléser le pot d’échappement et je peux toujours fièrement vous péter un si bémol après le cassoulet.

1001 contrôles de police

LE JOUR OU J’AI ARRETE DE PAYER DES BAKCHICHS…

Les relais routiers de la planète résonnent des histoires de contrôles de toutes sortes effectués par des représentants de l’ordre de toutes sortes de couleurs et d’humeur. Que tout pandore connecté à FDR me pardonne par avance pour tout excès de langage en rapport avec la douane ou la maréchaussée : je sais que la plupart d’entre-vous policiers en occident font ce métier par vocation et pis d’ailleurs j’ai marié une des vôtres, mais il y a une série de vos collègues à képi qui auront essayé de me pourrir la vie au cours de ma relativement courte carrière. Ils n’y sont pas parvenus. C’est à eux que je dédie la suite en espérant qu’ils changent pour le meilleur.

En Russie et dans les anciennes républiques de l’URSS, si t’as un képi, t’es assuré de manger à chaque jour. On t’arrête pour un oui ou pour un non, avec le but souvent même avoué ouvertement de te faire cracher quelques roubles, dollars ou euros. Si ces racketteurs à médailles n’ont pas fait l’école du rire, ils ont au moins la capacité d’animer même les plus longs voyages transsibériens grâce à leur extraordinaire capacité d’inventer les raisons les plus farfelues pour t’extorquer des fonds. De Moscou à Vladivostok (env 13’000km) en 2004, j’ai eu pas moins de 84 contrôles de police. La moitié d’entre-eux voulaient leur « present » (cadeau) et la moitié de cette moitié l’ont demandé de façon fort insistante…

Tatarstan, Russie, automne 2003 : C’est mon premier tour au pays des babouchkas et j’ai suivi le conseil des anciens et des locaux. À chaque contrôle, je paie. Dix dollars ici, 2 euros par là, un porte-clef à Yuri, un joli stylo à Serguei, deux pots de confitures à Vania, bref on négocie, mais on accepte que les flics sont pourris et qu’ils t’arrêtent souvent. Ça énerve pas mal, on paie, mais finalement on met ça au budget et on repart sans trop de retard… Mais cette fois-ci, le gros Youri a poussé un peu trop loin la plaisanterie. Le tableau : une route toute neuve et fraîchement asphaltée ; rêve inespéré au pays de l’ornière et du nid de poule qui est limité à 70km/h pour les camions de façon générale. C’est clair qu’à une telle vue, le pied s’alourdi considérablement… Comme le limiteur de vitesse s’est offert des vacances à l’entrée du pays, je nous offre au camion et à moi un petit plaisir à 110km/h. Au vu du sourire qui illumine la face du brandisseur de pistolet radar quelques km plus loin, le plaisir est partagé. J’arrête la remorque tant bien que mal pas trop loin après mon gaillard, prend mes papiers et vais voir Youri, son gros chef, qui repose son gros cul dans la molesquine de sa ridicule petite Lada de police cachée en bord de route.

Youri me dit immédiatement et très sûr de lui : « sto dollar » (100 dollars). Là ‘faut quand même pas pousser. Ce gros sac interrompt mon premier moment de détente après des milliers de km de routes pourries. Alors je lui réponds « niet ». Il descend à 50$. « niet ». Youri Ducon-ov descend jusqu’à 1$ !!!! Là cet empêcheur de rouler tout droit me fait vraiment ch… et lui dit « niet ». Tranche de Cake me rend alors mes papiers et me dit « ya pa svanil banditi », ou quelque chose comme ça qui signifie « j’appelle les bandits » et s’exécute avec son téléphone portable perso.

Je quitte la scène la tête haute pour ne pas montrer que j’ai peur, mais je chie aux frocs. Ce n’est que quelques kms plus loin que ça m’a frappé : Youri ne va jamais risquer sa place en or au bord de sa route juste pour un grand sapin suisse qui passe par là. Il doit s’imaginer que dans mon camion européen il y a GPS, satellite et dieu-sait-quel autre moyen (ce qui n’était pas le cas d’ailleurs – on roulait à l’ancienne dans la maison) qui pourrait le faire repérer et perdre son poste de raquetteurs. Moi j’avais le temps et à par les délais du carnet TIR, personne pour me dire d’aller plus vite. Depuis que j’ai pigé ça les contrôles de police sont devenus un passe temps et en plus de 60’000km en Russie, je n’ai (presque) plus jamais payé de bakchichs… Deux règles (à mon avis !) : prendre le temps (si on l’a !!) et même si on a le trouillomètre à zéro, ne jamais montrer qu’on est impressionné et avoir l’air sûr de soi. Pas toujours facile, comme par exemple dans ce poste de police en Sibérie après Irkoutsk à 11h du soir avec 3 policiers ivres de vodka et heureux proprios de jolies kalachnikovs…

Une autre chose que j’ai apprise tard, mais qui aide beaucoup dans les négociations : les amendes de police pour les camions étrangers sont inscrites sur l’autorisation de transport et payable seulement à la douane à la sortie du pays en Russie.

ET ENCORE UN…

Avez-vous passé à l’alcotest russe?? Je me souviendrais toujours de mon premier: près de Kazan, la RTI (police du transport) arrêtaient tous les camions. Il y en avait sur 800m. Chacun descend de sa cabine et prend ses papiers et son crapaud et hop, direction le poste. Dans la cabane, Youri le grand chef fait passer chacun son tour et nous tend une feuille de papier roulée en cornet. A chacun des chauffeur de souffler un peu de son haleine dans ce testeur haute technologie. Youri recueille chaque déposition avec le plus grand sérieux et y plonge son délicat tarin calibré et renifle consciencieusement. Un pauvre diable qui devait avoir un peu forcé sur l’aïoli local attendait son sort dans un coin. J’ai pour ma part passé haut la main grâce, probablement grâce à Colgate fluor plus.

CONTROLE DE DOUANE A SEVEJ

Cette fois-ci il s’agit d’un contrôle de douane à Sevej, entre la Russie et la Lettonie. Cette douane où on a poussé le vice jusqu’à introduire une police de la tache d’huile. Si ton camion perd une goutte sur le parking pourri, tu payes… ça montre l’état d’esprit de « coopération et de franche camaraderie » qui peut régner dans ce coin. Je suis là pour le week-end à cause d’une virgule qui n’a pas été mise au bon endroit sur mon carnet TIR dans la douane précédente. Le soir nous organisons une petite agape avec Rimas un Lithuanien à moustache qui est bloqué pour la même raison que moi et son copain Starri Khleb (vieux pain) un russe d’une soixantaine d’année qui roule avec un Mercedes 1625 du paléolithique à cabine pigeonnier. Comme il y a de la place dans le loft (un bout de conteneur de 1.5m aménagé derrière la cabine du Foden) on mange les spaghettis et arrosons ça de quelques gorgées (2-3 flacons en fait) de vodka.

(toute ressemblance avec des personnages existant n’est que pure coïncidence. Cette exercice a été réalisé par des professionnels- n’essayez en aucun cas de réaliser cette expérience à la maison)

JE TE TIENS PAR LA BAAAARBICHETTE…

Toujours sur la fameuse route de Vladivostok (qui longe le fleuve Amour pour un bout et les rails du transsibériens pour le reste), il y a un bout de route tout neuf, avec du goudron tout neuf et un magnifique pont tout neuf avec un monument tout neuf et un joli poste de police… tout neuf. C’est là que Vladimir Poutine a inauguré cette route en 2004 – le dernier tronçon de route entre l’Atlantique et le Pacifique. Sûr que le petit drôle y est arrivé en hélicoptère et n’a pas trop contrôlé les travaux, parce qu’à part les 5 km de goudron tout neuf, y’a pas grand-chose d’autre que des nids de poules (je parle bien des oiseaux, surtout dans ce coin là) et des sapins.

‘fin bon, évidemment le pauvre gars (pas tout neuf lui) qui tient le poste doit d’ennuyer sévère et doit croire à une hallucination lorsque je débarque avec mon camion. Il n’a pas le temps de sortir les drapeaux et les feux d’artifice et se contente de lever sa matraque dans le plus grand style policier du pays. Ce gars, dont le collègue m’avait déjà arrêté à l’aller, veut en avoir pour son plaisir. Il s’est soigneusement fait opérer du sourire et me demande TOUS mes papiers sur le ton jovial du gars qui vient de coincer le meurtrier de sa propre mère. Je m’exécute en souriant. J’ai l’habitude et y’a pas à dire, ça passe toujours mieux avec le sourire. Mais la Youri Cassecouïonov réussi à me demander un papier tout droit sorti de sa fertile imagination et que personne auparavant n’avait réussi à me demander. Je rigole, essaye de plaisanter, mais rien n’y fait. Il garde sa mine d’inquisiteur et pousse même la mise en scène jusqu’à tendre le bras d’un air magistral vers un interrupteur derrière lui. Clic et soudain derrière Youri s’illumine le cachot tout neuf derrière des barreaux tous neufs. Alors là, j’en peu plus et j’éclate de rire, le remercie chaudement et lui dit que ça va me faire des vacances (praznik). Et c’est là que Cassecouïonov découvre ses dents en or et se met à rire aussi. J’ai gagné au jeu russe du « je te tiens par la barbichette » et récupère mes papiers. Tu racketteras quelqu’un d’autre Youri…