Manheim 2018

Ce samedi 4 Août, la société Wetlog logistik de Mannheim organisait une journée pour son personnel. Cette journée était animée par des collectionneurs de vieux camions.
J’ai eu l’info il y a quelques mois par Michaël Hippel, de Worms (D) qui est collectionneur lui aussi.
Pour l’histoire, j’étais en vacances en Alsace et je devais remonter vers le nord car toutes le bonnes choses ont une fin.
En contact avec Michaël, il a légèrement insisté pour que je fasse un détour vers Mannheim.
De mon côté, il a fallu convaincre la famille de la modification du plan de route.Bon, comme c’était moi au volant… 😆
Sur place nous avons rencontré d’autres français qui avaient fait le déplacement pour l’occasion.

En fait, les allemands jouaient un peu comme moi quand j’étais gosse avec mes camions miniatures à part qu’eux c’était à l’échelle 1
Je te prête ma benne si tu me prête ta citerne, et après j’attellerai le frigo etc etc…
Séances de photos sur le port au passage et ballade dans la ville prévue pour l’après midi.

Bref, nous avons passé un super moment, nous avons bien mangé, rencontré des personnes formidables malgré la barrière de la langue, dommage que le temps était compté pour le retour.
Les photos sont ici 

 

L’hommage de Jerôme68 pour son père

Jerome68 rend ici un hommage à son père à l’aide d’anciennes photos, souvenirs de chez Straumann, prises durant les années 80.

La maquette que j’ai faite du Man de mon père, pour en voir d’autres « cliquez ici »

Mise à jour MAN 07 juillet 2018

Parce que vous n’avez pas la chance d’avoir été voir le foot à Sotchi, ni les camions de Magny Cours vous êtes en train de deprimer, c’est NORMAL.
Mais voilà, sur FDR, on ne s’arrête jamais, et ce soir on vous propose une mise à jour de 189 photos MAN que bous ont envoyées Tophe69, Yassine, Uwe, Hekel67, Jaka, Sweden, Domi81, Pierre70 et Samu88, C’est cool ça ! En cliquant ici, vous pourrez découvrir cette magnifique mise à jour, magique non ?

Mise à jour MAN

Il y a un bail qu’on ne nous avait pas proposé de mise  à jour de la galerie de photos MAN, aujourd’hui c’est chose faite avec pas mal de photos de bizareries et de photos collector.

Un énorme merci à Cordoba580, Larage, Manolo, Mich, Samu, Tophe, Uwe, Jaka, Yassine, Xavier, Chris NL, Chouchen, Hekel67, alors on clique ici, et on a pas peur fouiner ! 

En Allemagne avec Juju42

Je vous invite à partager quelques jours de mon quotidien entre Rhône Alpes et l’Ouest de l’Allemagne. Rien d’exotique, de la distribution en petit international.
Soyez les bienvenus à bord !!

Dimanche 8 février 2015
Il est environ 22h30, j’arrive au dépôt à Villars 42, proche banlieue stéphanoise.
Moi aussi, comme Ray ici ou d’autres encore, j’ai l’habitude depuis de nombreuses années de rejoindre le camion en soirée le dimanche, partant tôt chaque lundi (entre 1h et 1h45), afin de ranger mes affaires sans courir, ma bouffe dans le frigo, étudier ma tournée et chercher via Google le ou les clients inconnus sur ce tour…

J’ai 9 livraisons cette semaine, semi pleine comme un oeuf, la première près de Baden-Baden, et le dernier client à Bochum au coeur de la Ruhr. J’en connais 7 sur les 9. Demain lundi je devrais pouvoir en vider 3 … Je m’allonge pour une sieste vers 23h30, réveil à 1h00.

Lundi 9 Février 2015
Toilette à l’eau fraîche et claques dans la tronche, bouteille de jus d’orange, brioche et tablette de chocolat à portée de main, je démarre à 1h20 et met le cap sur Lyon. L’unique avantage de cette heure très matinale (ou tardive, au choix !!) est de passer l’A47 à la régule… Poste branché sur Culture, souvent de bons reportages la nuit, puis à 3h sur Inter, j’enquille l’ultra soporifique A39 après Bourg en Bresse. Je déjeune en roulant, mate un peu FDR, rien d’autre à faire, un CD bien fort des Smashing Pumpkins vers Dôle m’aide à dépasser Besançon et je m’écroule pour 50 min de sieste vers Montbéliard.

À 8h30 je suis à l’ouverture du… Leclerc de Sélestat-Nord, avec les papies et mamies du cru déjà fin prêts pour remplir leur caddie !! Je ressors quelques minutes plus tard avec du pain et 2 ou 3 bricoles, casse la croûte pour valider ma deuxième 45′ presque 55′ et j’enquille de nouveau l’A35 richtung Nord.

À 10h45 j’arrive à Sinzheim, Baden-Baden, chez le premier client, petite cour, mais en 16′ j’ai vidé mes 3 palettes de papier. Je garde le rythme, arrive 30 minutes plus tard chez Mercedes à Gaggenau, au pied de la Forêt Noire (Schwarzwald) encore enneigée.
Enregistrement, puis 20′ d’attente débâché, toujours un peu mous les gonzes ici… On me décharge enfin mes 3 box de pièces auto et je file pas bien loin, à Rastatt, chez la marque à l’étoile là aussi, j’ai 4 bacs seulement… Procédure contraignante chez eux, car je dois venir ici uniquement pour m’enregistrer, ils me rendent mes documents 15 minutes plus tard et m’envoient comme la fois précédente vider 7 kms plus haut à Bietigheim chez un transporteur, Schmitt, qui leur assurera ensuite la relivraison des pièces en flux tendu ultérieurement… et bien sûr impossible de monter directement chez ce transporteur, il faut d’abord aller perdre du temps à l’usine… J’ai essayé une fois…
En plus ils chargent d’abord leurs camions chez Schmitt… Je vais y rester 55 minutes, alors qu’en 30 secondes et deux coups de fourche le cariste me délestera des 2500 kgs de pièces acier. Malgré tout j’ai vidé les 3 impératifs du jour, mais ça me semble tendu pour arriver au quatrième à Landau… D’ailleurs je n’y arriverai pas, me manque 15’… et il serait fermé à 15h. J’échoue donc en 9h52 dans « l’industriegebiet Ost » sortie Landau-Zentrum, une z.i. au calme, à 1 km de l’autobahn, vers 15h30.

J’ai à peine rempli mes papiers, clôt ma journée et commencé de nettoyer mes vitres et rétros qu’un FH 4 bleu nuit familier vient à ma rencontre… vous l’avez reconnu…. Samu natürlich !! 1h30 de discut’ toujours enrichissante avec un passionné pur jus.Finalement Sam s’en va vers des contrées lointaines et riantes, la Hesse et le Holstein, moi je mange un bout vers 18h30 et m’écroule définitivement peu après… Fin des opérations…. Zzzzz…

Mardi 10 Février 2015
5h45 je quitte ma z.i. pour rejoindre le quatrième client, j’y suis à 6h05, pas un camion, à quai direct et j’en sors 16′ plus tard allégé de 6 palettes. L’efficacité germanique dès l’aube, j’aime !! Je file sous la douche, puis enfin réveillé je continue mon chemin tout en avalant mon p’tit déj, des Granola… you know ??!…

J’arrive à Raunheim, banlieue de Frankfurt/Main sans avoir coincé dans les « stau » (embouteillages) habituels. Il est 9h. La cour est immense chez DPD, un des leaders du petit colis en Allemagne. Des nuées de fourgons 20 mètres cube surchargés quittent la ruche en saturant la barrière de sortie, s’en allant livrer à Birgit, Karl-Heinz ou Dieter une commande internet, aux 4 coins de la métropole germanique. Moi j’ai une heure d’attente, je m’en doutais, étant déjà venu une fois l’an dernier ici, ils ne vident l’Import qu’à partir de 10h.

10h15, les 7 palettes sont sur le quai, ma CMR signée/tamponnée, je reprend l’A3, ses zones de chantier, ses interdictions de doubler, et son trafic poids-lourds dense direction Koblenz/Köln, prochaine livraison à Neuwied 56566 où je me pointe à 11h30, et y a de l’attente, 1h environ finalement. J’aurais le temps de discuter avec Emil, un tchèque de 48 ans qui roule chez Ritter, boutique familiale autrichienne, beau matos, très bon boulot, mais question salaire : 2300 €/mois max frais inclus pour de l’inter. Bref, je refais 6 palettes chargées volontairement en vrac sur les 11 au total, des colis légers de pansements, car il y avait 18,50 mètres linéaires à faire rentrer pour cette tournée et tout n’est pas gerbable ni dépalettisable. Chaque semaine j’ai des palettes à refaire. Heureusement ce client régulier n’est pas regardant, et les gars du quai, débordés, me foutent toujours la paix.

13h30 je décampe en pensant déjà me faire refouler au prochain, à Cologne, qui ferme tôt selon mes souvenirs. Arrivé à 14h50, on me prend in-extrémis, à 15h j’étais bon pour végéter jusqu’au lendemain 7h. Mes 4 palettes sont vidées, me reste donc plus que 2 clients pour demain mercredi, 4 palettes à Wülfrath près de Düsseldorf, et 1 caisse de 1200 kgs pour Bochum. Je monte d’ailleurs directement à Wülfrath, où je termine ma journée dans une zone industrielle que je connais près du client, il est 17h15.

Mercredi 11 Février 2015
À 7h je suis en warning devant la boutique, on m’indique à quelle entrée s’adresser, et 15 minutes après les portes de la Schmitz se referment direction Bochum. À cette heure matinale de migration forte de l’employé allemand moyen, la Ruhr s’allume en orange bien mûr, voir en rouge sur certains axes. Malgré tout, je ne perds que peu de temps sur l’A40 vers Essen, coeur névralgique du « Ruhrpott » comme ils disent.

À 9h j’arrive à Bochum, chez ce client régulier lui aussi, peu de camions heureusement, la caisse est rapidement vidée. Ma patronne m’avait annoncé hier 3 ramasses pour la descente, et la première ici même, sur place, mais elle attendait confirmation. Les filles du bureau me confirment les 8 palettes et la caisse pour St Étienne, 6 500 kgs. J’en charge quelques unes sur place, et les autres de l’autre côté de la rue, à 30m, leur nouveau et vaste dépôt, et tant mieux car l’ancienne usine est galère et super étroite pour tourner. Je pousse mes caisses au tire-pal’, ça fait de l’exercice, et c’est plus rapide que le débâchage latérale de ma Schmitz, très bon matériel certes, mais en version ridelles et sandows comme la mienne c’est plus chiant qu’une rideaux coulissants traditionnelle. J’aurais du poids devant, impeccable, 6 500 kgs sur 3,50m, et en plus du St Étienne, certainement le dernier client, pour une fois je serai peut être chargé dans l’ordre, c’est pas souvent en travaillant en multi-lots !!

La seconde ramasse est à Dortmund, à 15 kms, on m’annonce 8800kgs pour 14 palettes soit 7mpl pour Villemoirieu dans le 38. J’y arrive pendant leur pause vers 13h, j’en fais autant et casse la figure à deux tranches de jambon et une assiette de salade verte dans cette région de grisaille, du vert fait toujours du bien ! C’est un supporter de l’ASSE qui le dit…

Retour aux affaires peu après, ces cons m’obligent à débâcher le côté alors que je leur ai demandé un trans pal’ pour gagner du temps et me faciliter la vie je vous rappelle ! Ma troisième et dernière ramasse fermant assez tôt apparemment, Ils refusent de me charger par l’arrière,donc j’ouvre un côté, et là le cariste super maladroit et pas rassuré pose les 2 premières à l’arrache, pas serrées, des 100×100 de 700kgs pièce… là ça me gonfle sévère, je leur demande le trans-palette pour les placer correctement, je sécurise avec des patins en caoutchouc dessous pour faire plaisir aux fonctionnaires de la BAG ou POLIZEI en cas de contrôles, et je tirerai les 12 autres une par une toujours au tire-pal afin de bien les serrer entre elles au milieu. Ils m’ont bien fait ouvrir le côté pour rien.

C’est pas tout à fait fini, je leur demande (gentiment) 14 palettes perdues vides pour sangler par dessus, y en a un grand tas à côté du bâtiment. Parce que sangler des rouleaux d’inox debouts sur palettes sans palettes vides dessus c’est pas efficace, ni homologué par la Gestapo. Refus catégorique, sinon il faudra les payer. Pas de chance, je suis tombé sur des cons, c’est vraiment rare en Allemagne ou les expéditeurs sont bien formés aux techniques et responsabilités d’arrimage !! On m’en donne toujours autant que j’en veux des palettes. Donc je sangle en coinçant mes équerres plastic, pas top du tout mais j’ai pas mieux comme opportunité.

Cons jusqu’au bout, ils refuseront même de signer ma CMR, prétextant que la marchandise n’est pas la leur (vrai) et qu’ils n’en sont que les stockeurs… No comment.

À 14h15 je me sauve direction Hattingen, toujours dans la Ruhr, à 30 kms au Sud direction Wuppertal. Reste 3m derrière, ma patronne m’annonce 6 palettes 80×120 et 2800 kgs pour Andrézieux 42, tout bien. 15h pétantes je recule devant le portail, on charge les 6 palettes, le responsable des expéditions vient discuter 5 minutes, étant surpris de voir un camion français et un conducteur de l’Hexagone parlant allemand charger pour la France… Ben voyons !

Portes refermées, je me pose dans un coin de cette ancienne friche industrielle reconvertie en zone d’activités moderne et décide de faire 45′ au soleil enfin sorti, afin de prendre ma douche, de goûter, et accessoirement pouvoir repartir à 16h pour une dernière tranche de 4h30 !! Le goûter s’est bien passé, et c’est ensuite que ça a « merdé ». Passé Remscheid sur l’A1 direction Cologne, trafic ralenti…. puis à l’arrêt complet entre Burscheid et l’autobahnkreuz Leverkusen… puis au pas… Bref comme souvent ici ça coince fort… 1h45 pour les 30 kms autour de Köln, pied dedans dès mon retour sur l’A1 vers Euskirchen, mais le mal est fait, et je me pose en 4h25 de guidon et « seulement » 190 kms dans la paisible et toujours déserte Industriegebiet de Prüm-Dausfeld, à 500m de la B51, il est 20h30 et ça caille dans le nord de l’Eifel. Je me fais une bonne bouffe à base de paupiettes de veau et ratatouille, réchaud posé sur la passerelle derrière la cabine, écoutant les rugissements lointains des frigorificos bulgaro-roumain cavalant sur la 51 en contrebas… Et je capte Culture et Classic21 en FM… Le bonheur tient à si peu de choses.

Jeudi 12 Février 2015
Je repars à 7h30 de mon havre de paix germanique, m’arrête 1h plus tard en frontière D/L à Wasserbillig pour m’acquitter de mon Eurovignette et jeter un oeil en boutique, 20′ plus tard je file à 90 km/h direction Luxembourg et la France, où je rentre peu après.

Si je veux pouvoir vider mon Villemoirieu 38 aujourd’hui, avant 17h30 selon ma patronne, faut pas chômer.

Je rejoins en 4h25 l’aire de Langres-Perrogney sur A31, mange en 32 minutes et repars aussitôt m’infliger pour la deuxième fois cette semaine l’A39 Dijon > Bourg en Bresse en intraveineuse. Quelle purge cet axe !

Je prend quand même le temps d’une douche à l’aire du Poulet de Bresse, ne sachant pas à quelle sauce je serai mangé ce soir, puis je sors à Ambérieu, et via les Départementales du Bugey puis du 38 j’échoue devant chez le client à 17h10… Les gars sont partis, mais le boss, que j’ai eu dans l’après midi au téléphone, me vide sans problèmes mes 14 palettes (le lot du milieu) par le côté et au trans-palettes ça se fait bien, avec des interlocuteurs intelligents et compréhensifs !!

À 18h j’appelle la Kommandantur, bien marché cette affaire. Avant d’aller vider demain mes 2 derniers lots pour le 42, ce qui serait trop facile apparemment, je dois charger EN TABLIER demain à 7h à Lentilly 69, 9 cylindres acier, 5500 kgs et 4 mpl pour Bochum semaine prochaine. C’est un client « direct », donc compréhensif et sympathique, pas de problème pour refaire mon chargement chez eux. J’ai juste les heures pour y monter normalement, via l’A432 et l’A46 Nord, je sors à Genay et coupe par les Monts d’Or, Lissieu, passant devant chez TFRO ou TFMO, on ne sait plus…!!!

Je me pose enfin avec 9h48 de guidon et 765 kms à Lentilly 69, il est presque 20h, dans la ZA de Charpenay déserte. Une assiette de pâtes fraîches au parmesan, une compote, un peu de chocolat parce que faut pas se laisser abattre, vaisselle, ménage, FDR et dodo.

Vendredi 13 Février 2015
Comme prévu, à 7h10 je recule dans le hall étroit de cette petite boutique à Lentilly, pour charger au pont et en tablier mes cylindres. Première chose, me faire passer le trans-pal, et je recule donc mes 2 lots de l’avant vers les essieux de la semi, dégageant 4,50m devant (le plus long des 9 rouleaux mesurant 3, 95m). Je fais gaffe à laisser 2m vides derrière, par sécurité, car il y a encore 10 tonnes sur 6m avec les 2 lots pour le .Y a pas à dire, ça réveille de brasser des caisses de 800 kgs à 7h30…

Une fois le chargement refait, j’ouvre mon toit par l’avant en grimpant sur le porte-flexibles de la Schmitz, et les pieds sur les extincteurs, je dégraffe les oeillets de maintien. Puis je positionne les bandes de « gummi » ou patins, sous les 3 bois de calage, en ayant mesuré avec le pontier l’intervalle nécessaire entre chaque bois, car il y a plusieurs longueurs différentes de cylindres. On fait ça bien propre, arrimage et fermeture, papiers, douche.

A 9h30 je repars et file vider le Andrézieux via l’Arbresle et la RN 89, puis Chazelles/Lyon, et je débarque à 10h45 chez mon client. 10 minutes plus tard je remet en route pour aller chez le troisième et dernier, à St Étienne, à 5 kms du dépôt où je suis officiellement vide à 11h50 (Sauf les cylindres devant si vous suivez les copains …!! ).

Ma patronne m’envoie ramasser 9 palettes pour l’Allemagne à 6 kms de là, arrivé à midi… et bien on charge ! 8 palettes pour Neuwied et 1 palette 100 kgs pour Hanovre, palette qu’il faudra aller poser chez Heppner 4. Hélas mon boss ne veut quasiment plus monter sur Hanovre et préfère la vendre. 2 ans en arrière j’y montais tous les mois, Shit !

Après je descend chez Dimotrans St Étienne, je coupe 45 minutes dans leur cour pendant qu’un régional de chez Duarig charge de l’…. bref charge… Un bel ensemble que j’observe de près en cassant la croûte au soleil. Y a de la Durabright qui scintille !
13h30 je ramasse 6 palettes pour la Suisse, j’attends 14h15 une douane d’un lot chargé ce matin par un collègue, et je vais poser ma palette pour Hanovre avec regret chez Heppner, à 500m d’ici.

« Reviens au dépôt » …
Dans notre cour à 15h, c’est pas encore l’effervescence, alors j’en profite pour faire mon Gasoil et l’AD Blue avant que ce soit le Bronx, et on vide ensuite toutes les palettes de Suisse et d’Allemagne que j’ai ramassé. Je commence de charger ce qui est déjà à nos quais, mais il m’en manque pas mal. Alors on s’ aide entre nous à vider les ramasses, et à les recharger dans la bonne semi pour les départs Suisse de lundi. Je redescend vers 17h au volant du Partner de la boîte chercher une douzaine de douanes Export Suisse chez un transitaire connu rue Necker.
Puis de retour au dépôt on boucle les camions au gré de l’arrivée des collègues.

À 19h j’ai refermé mes portes, cabine rangée, parfumée et nettoyée, semaine terminée, je jette mon sac dans ma voiture et gagne le droit de retrouver ma famille.

J’espère ne pas avoir été trop pénible dans cette narration, et je remercie tous ceux qui sont arrivés jusque ici !!! Comme le dit si bien notre Pierre 70 « Bon week end, et que le ciel vous tienne en joie !!! »

Tim – Le Portrait

Nom-prénom : Pennetier Vincent
Surnom : Tim
Né le : 5 décembre 1967
Différente métier dans le transports : livreur, savoyarde, taut, plateau, surbaissée, porte-engins
Marques favorites : Nooteboom…..
Marques détestées : aucunes
Citation : « quand un con voit, c’est exceptionnel… »

Itinéraire : juste les plus lointaine…


Prudoe (GB) en 30 mètres de long
Hollande, Allemagne de l’ouest en machines agricoles et Manitou
Poysdorf (A) à la frontière tchèque avec des machines à vendanger
Emmen (CH) en 6,10 m de large
Udine (I) en machines à vendanger
Jerez de la Frontera (E) en récolteuse à haricot vert
Algarve (P) en récolteuse à olives
Arcos de Valderez (P) avec des cuves en deuxième catégorie
Borgo en corse avec des cuves

Ma carrière à débutée en 67, si si, en 67……. En poussette deux essieux….

Petit garçon je n’étais pas plus attiré que ça par les camions, enfin un peu quand même, comme tout les petits garçons parce que c’est gros, y’a des couleurs, ça fait du bruit mais de la à en faire un métier, non. Et pourtant j’avais de la famille dans le transport.
Sorti du collège major de ma promotion, enfin, en partant du bas de la liste… je me retrouve dans un centre de formation autour de la métallurgie, je vais y rester 4 ans (un ans préparatoire, un CAP de tourneur en deux ans et un CAP de fraiseur en un ans avec mention complémentaire d’ouvrier qualifié sur machines-outils à commande numérique).
C’est au début de cette période, vers 82-83 que je fais la connaissance d’un chauffeur de mon village, il travaillais chez Williamson avec un Ford Transcontinental avec un bras de levage. Vous vous doutez bien que c’est à partir de la que tout à commencé. Ont se met à parler de son métier, des voyage qu’il à fait, en déménagement avec un 809, Scandinavie, Yougo….ça me passionnais. Le centre de formation ou j’était se trouvais juste à coté du centre routier de Nantes, alors le matin je partais un peu plus tôt et j’allais faire un tour sur le parking, je commence à reconnaître les marques, puis je vois les immatriculation, les gars qui sortent de la couchette, puis j’achète mon premier France-Routier , et puis, et puis… me voila pris par le virus.
A la fin de la dernière année de formation, j’ai voulu rentrer à l’AFT pour passer mes permis avec une formation pour adultes, mais mes parents dans leur grande sagesse n’était pas vraiment pour surtout qu’une entreprise de métallurgie Nantaise m’embauchait direct à la sortie de mes CAP pour un cdd de 13 mois, alors j’écoute mes parents et vais bosser à l’usine, passionnant……
A la fin du cdd, j’avais trouvé un CAP de chauffeur chez Promotrans. Formation pour adultes au chômage en 9 mois et en plus c’est rémunéré.
Là, mes parents me laisse faire, ils ont bien compris que c’était vraiment ça mon truc, il puis merde, j’avais plus de 18 ans non mais…
J’ai eu du mal au début à conduire les porteurs, je me croyais au volant de ma Renault 5, alors forcément ça le faisait pas. C’est un des formateur, qui m’à vraiment appris à prendre conscience par moi-même du gabarit du camion, Mr Valles, un dieu de la conduite pour moi, simple, discret, ancien chauffeur international, lui, avec les Iveco à boite Fuller, il te montait tout les rapports à l’accélérateur avec une petite boite d’allumettes debout sur la planche de bord et sans la faire tomber s’il vous plait. C’est vraiment le seuls des formateurs qui m’as appris à conduire un poids lourd.
Bref, en Mai 88 je réussi mon CAP, avec tout mes permis bien sur, à moi la belle vie du routier…

Mais avant cela, il vas peut-être falloir faire l’armé. Sitôt le CAP fini, je pars faire faire mes classes à Nantes, au neuvième RCS puis le reste à Bruz (35) dans un petit régiment du train, l’ERT3. Ma fois, plutôt peinard, souvent parti sur les routes de France avec un Berliet GLR160.
Très peu de mannoeuvres, j’en garde plutôt un bon souvenir et puis ont était plusieurs routiers alors forcément ça parlais camions.
Fin Mai 89, je suis libérable, zéro dans le bordel !!!

Début Juin 89, j’embauche chez Williamson pour un contrat de trois mois, en fait c’est le chauffeur que je connais qui me fais rentrer, merci Yves. Le but c’était de faire un peu de tout pendant les remplacement d’été pour ensuite partir sur la route. Alors je fais de tout, taxi-colis, manutention, puis comme j’habite pas très loin d’un de leur nouveau client en location, ils me mettent à remplacer les chauffeurs du client, une minoterie, avec un porteur de chez Willi, d’abord un Daf 2100 puis un Ivéco 190-24.
Et me voila à faire les livraisons de sacs de farine de 50kg dans les boulangeries du grand ouest, un boulot de fou. Partir à 3 heures du matin, avec 10tonnes de sacs à porter à l’épaule, rentrer à 18 heure, un boulot de malade. Vers la fin ils me font remplacer les gars qui sont sur les petites pulvé à un essieux avec des petits scania , c’est un peu mieux mais il y à toujours des sacs à l’arrière….
Bref, à la fin de mon contrat, ils veulent me garder mais pour continuer à la minoterie et moi je veux rouler…

J’ai pas eu besoin de trop chercher de boulot, le vendredi en quittant Williamson, Jean-Pierre, le patron des Transports Richard viens me cherchez sur le parc, (Richard était déjà chez Willi et JP était au même comptoir que les gars de chez Willi, donc ils avaient parlez entre eux.) Dit donc, ils parait que tu veux rouler ? heu oui, parce que j’ai un chauffeur qui c’est blessé et il faut que je le remplace. Alors j’ai rendez-vous lundi avec deux autres transporteurs pour me présenter et je vous dit ce qu’il en est. Ok.
Le lundi ça le fait pas avec les deux autres, bon ben, si vous voulez m’embaucher je suis partant, ah ben très bien, toi c’est Vincent moi Jean-Pierre, pas de vouvoiement ici. Tu vois le porteur la bas ? (un merco 809 plus tout jeune) dedans y’à quelques palettes avec deux clients sur Nantes, tu livres ça, tu reviens, ont te fais ton contrat et demain tu pars avec TON camion, un Mercedes 1928 et une savoyarde Fruehauf, le pied… je suis le dixième chauffeur de l’entreprise, le blessé ne reviendra pas.
Le lendemain, premier chargement chez Manitou, avec débâchage de la remorque bien sur, heureusement d’autre chauffeurs sont là, présentation tout ça, kir de bienvenue au resto le midi, bref, très bonne ambiance, passage au dépôt dans l’après midi puis je monte sur Périgueux, et là, je peux vous dire que j’étais heureux.
Ha tu voulais rouler, et bien roule !!! comme beaucoup de transporteurs à l’époque, ça roule sans s’occuper des heures. Chez Richard il n’y avais pas de filtres, tu partais toujours en fin d’après midi de Nantes, livraison le lendemain matin, rechargement l’après midi et retour à Nantes le surlendemain matin. Si tu faisais un tour de Mont De Marsan, ça allait, mais si c’était du Marseille c’était plus la même histoire.
Descente en Manitou, rechargement en industriel, débâcher, rabâcher, mettre la savoyarde en plateau, remonter la cabane, on s’ennuyait pas.
Que du sud, sud-ouest et de l’Espagne ou là ont respectaient un peu plus les heures car les amendes étaient trop chères.
Début 90 je change tracteur, le 28 est vendu et je récupère un vieux 1935 avec une nouvelle savoyarde avec les demi-poteaux Kinegrip et une planche sur le toit au lieu des tubes, impec. Espagne de plus en plus, quasiment toutes les semaines. Très grosse demande en équipement, ont vas partout en Espagne, mais vraiment partout et surtout du Séville pour l’expo universelle de 92. Retour en industriel, granit ou ardoise quand ont est vers le nord ouest, ferraille dans le pays basque, des qu’ont est plus bas, c’est les clémentines à Gandia en hiver, un client historique à Jean-Pierre, ou du carrelage à Castellon.
Il y avait que deux surbaissées à l’époque, il m’arrivais d’en prendre une, je trouvais ça sympa comme boulot et oui vous l’avez compris, les transports spéciaux commencent à m’intéresser. Mon tout premier convoi c’était une pelle en première catégorie pour Argentan.
A l’été 91 c’est décidé, je récupère un 1935 neuf et une surbaissée toute neuve après mes congé fin septembre.
Dernière semaine avec le vieux 35, il est vendu et moi je pars en congé, enfin, c’est ce qui était prévu…
Semaine très calme, je réussi à respecter toutes les heures, première fois en deux ans que cela arrive, d’ailleurs, c’est aujourd’hui, le 4 septembre que j’ai embauché, et pour « fêter » ça, je m’assoupis sur la rocade de saintes en plein après midi. Je mords à droite, réveil, coup de volant à gauche, j’ai juste le temps de me dire que si je me couche il n’y à personne en face. Je me couche sur la gauche, traverse les trois voies, dégringole un talus de 4-5 mètre de haut, impact, ce qui remet l’ensemble sur ses roues et moi je suis éjecté, heureusement. Coté chauffeur la cabine faisait un mètre de large. Tracteur mort, semi vrillée, et moi….. pas une égratignures, rien. Le lendemain je fais la une du Sudouest local, avec une petite pointe d’humour…

Jean-Pierre me dit rien, moi je voulais arrêter, lui ne voulait absolument pas que je parte, il était bien conscient de la façon dont ont roulait.
Donc après mes congés je récupère l’ensemble prévu, et la je commence à faire de plus en plus de transports dit spéciaux, notamment beaucoup en grande hauteur. Je commence aussi à aller ailleurs que dans le sud, toute la France, Benelux, Allemagne…..
Et je m’intéresse de plus en plus aux convois
En 95 je change de tracteur pour un Fretliner 385, le confort absolu pour moi à l’époque, grande cabine, suspension pneumatique, clim, coffres… et une surbaissé vraiment basse avec élargisseur. De plus en plus de convoi, surtout en machines agricole, beaucoup d’Espagne, un peu d’Italie, Autriche.
En 97, un FH380, mais j’aime pas trop, je le garde un an, retour en Merco avec les tout premier Actros et du convoi, de la hauteur, je m’y intéresse de plus en plus, je me démerde par moi même pour trouver les itinéraires, j’adore ça.
2001, je passe en camion remorque pour faire du mobil-home, mais c’est vraiment pas ma came, par contre le matos était au top.
2003, retour en semi, j’en pouvais plus de leur mobil-home. Avec la 4 essieux extensible qui rentre, tout bien.
Mais voilà, le convoi me démange, je veux vraiment faire du gros, ce que l’ont ne fais pas chez nous, alors en 2004 je commence à chercher dans d’autre boite, en étant bien conscient de se que j’allais perdre. J’en ai parlé avec Jean-Pierre, il s’en doutait que j’allais vouloir partir faire du plus gros, bien conscient que c’était « mon truc ».
Après moultes hésitations je quitte l’entreprise au début 2005 la boule au ventre. C’est là que l’ont ma tout appris, donner ma chance alors le départ est vraiment pas facile…

Dèbut 2005 je commence donc aux transports Brangeon. Ils recherchaient un chauffeur pour faire les remplacement sur les trois ensemble en convoi plus un camion remorque bras de levage. Très rapidement je me rend compte que c’est pas pour moi. Bon l’essentiel, j’apprends à me servir des grosses remorques, un porte-char à 5 essieux et une déboitable 3+1.
Ca dure 4 mois, puis je cherche ailleurs…

Début Juin 2005 j’embauche chez Capelle à Chantonnay (85). Ils viennent de racheter les transports Thomas et ils ont besoin d’un chauffeur pour les remplacement d’été. Dès le début ils me font confiance, surtout que j’ai déjà fait du convoi et de la remorque hydraulique.
Je remplace un peu tout le monde, 6-4, surbaissé, extensible.
Beaucoup de grande longueur.
Octobre, me voila attitré sur un vico, en décembre, ils me demande de faire un voyage en 6,10m de large à 70cm du sol, heu….. les gars, j’ai jamais fais ça, mais tu vas bien y arriver…
Tout ce passe bien, 15 jours pour traverser la France, 1750km. J’adore ça, il n’y à pas que la conduite proprement dite, faut organiser les étapes en fonction des horaires de traverser de ville, trouver les hotel pour les flics, etc, etc..
Dans le foulée j’enchaine le deuxième voyage, personne voulais le faire à l’agence. Du coup au début d’année 2006 rentre une extensible toute neuve, ils me l’attitrent, je dis rien, faudrait être bête, mais j’aurais trouvé logique qu’elle soit attitrée à un ancien et que je récupère la vieille, mais surtout j’aurais préféré qu’ils me laisse en surbaissé, mais bon…
Et ça y vas, beaucoup de grande longueur, plus de trente mètre souvent, des poutres, des poteaux et aussi des pièces en tout genre et toujours quelques gros convois avec les flics, tout va bien, ça m’éclate, en plus une super ambiance à l’agence de Chantonnay.
Mais voilà, beaucoup de choses ne vont plus, en particulier le manque de kilomètres, ben oui, à la base je suis un routier, j’ai besoin de « bouffer du kilomètres », bref, mai 2011, je commence à chercher ailleurs, j’ai deux-trois touches, mais rien de bien bandant et v’la t’y pas qu’un patron que je connais bien m’appelle…

Vincent ?, c’est Jean-Pierre Richard, dis voir je t’appelle parce que le chauffeur qui est sur l’ensemble de la déboitable vas quitter l’entreprise et je cherche un chauffeur qui s’y connais pour le remplacer, bon j’ai pensé à toi, mais je veux pas te débaucher de chez Capelle hein !
Attend bouge pas je t’explique la situation… le lendemain soir j’étais dans son bureau, ont se met d’accord et 15 jours plus tard je recommence chez Richard pour mon plus grand bonheur. En fait, secrètement, j’en rêvais, surtout depuis qu’ils avaient acheté la déboitable.
Et donc me voila reparti à bouffer du kilomètres sur un ensemble au top pour le boulot que l’ont fait. Les gros convois c’est fini, mais c’est pas grave, je fais vraiment un boulot qui me plait, avec du bon matos, une bonne équipe, du boulot varié et jamais de routine.
J’espère que ça vas continuer comme ça encore longtemps, jusqu’à la retraite ce serais le top.
Fin 2014 Jean-Pierre à pris sa retraite, il la laisse à une Holding composé des cadres de l’entreprise. Ca c’est mis en place tout doucement, ils les à accompagné. Commencé en 78 en achetant son premier camion, il à repris la boite de son père en 85, j’étais le dixième en 89, et maintenant ont est plus de cent employés, je pense que l’ont peut parler de réussite.
Ca ma fait drôle qu’il soit plus là, ses coup de gueule, son foutu caractère, il savait se faire obéir mais toujours à l’écoute surtout en cas de problèmes personnels. Il revient nous voir de temps en temps, détendu du slip, nous parler de ses voyages et de ses treks, et puis si un camion neuf est dans la cour, il va l’essayer…camion, quand tu nous tiens.

Tim et les média…