Globetrucker 2004, Yves Balleneger raconte

En route pour Vladivostok avec Yves de l’association Globetrucker. Il raconte sur un plateau télé, une partie des déboires, tracasseries mais aussi de ce qui le remplit de bonheur !

Un tour du monde avec Outback

Régalez-vous avec ces photos prises lors de mes voyages. J’ai plusieurs fois quitté l’Hexagone pour aller voir de l’autre côté de l’horizon. Par la même occasion, j’en ai profité pour prendre des photos de camions. On reste routier partout.

J’espère dans le futur conduire l’un de ceux-ci. Toutes ces photos ont été prises par mes soins, donc attendez-vous à une qualité amateur.

Bonne balade à toutes et à tous chez nos « collègues » d’ailleurs..

MONGOLIE

CHINE

Bienvenue en Chine, pays très intéressant. Je ne sais pas s’ils connaissent la palette, j’ai plusieurs fois vu les camions être chargés à la main. J’ai vu un Scania, et des tracteurs à 2 essieux directionnels et un essieu moteur (drôle de combinaison), mais je n’ai pas les photos »

LES ILES FIDJI

Détour aux îles Fidji, cet archipel du Pacifique comprend une population assez pauvre mais tellement accueillante. La majorité des camions sont des véhicules asiatiques. Le porteur équipé d’une bâche et de 2 rampes de bancs fait office de bus dans les petites îles. On appelle par « Fji time », les horaires des bus ou bateaux qui peuvent être décalées ou annulées sans préavis. Vinaka ! ( Merci en Fijien) !!!

AUSTRALIE

« Voilà un rêve de gosse, que j’ai réalisé en allant en Australie, ce pays immense. Nos camions ont l’air de voiturettes à côté de ces monstres.
On retrouve ces mythiques « road trains » sur tout le pays, excepté la côte Est comme Melbourne ou Sydney. N’oublions pas que la population est environ de 25 millions, donc ils ne manquent pas d’espace. Sur la côte Est, on trouve des Bi-train : tracteur+ petite semi-remorque+ semi-remorque.

La 1ère fois, ça donne un peu la chair de poule de voir ces monstres, surtout, quand ils font un départ arrêté. Imaginez la puissance à faire décoller 3 semi-remorques !

Ici point de DREAL, seul le carnet de bord suffit. Kenworth (qui possède une usine là-bas), et Western Sar sont les marques principales, Kenworth en tête. On retrouve d’autres marque américaines comme Freightliner ou Strerling, des marques japonaises pour les petits gabarits commme Hino ou Nissan, puis les marques Européennes comme Volvo ou Scania, mais celles-ci ne semblent pas être les mieux adaptées pour les pistes. Enfin, Renault, sous la marque Mack.

J’ai fait ma petite enquête, sur place, pour les permis. Notre permis PL n’est pas reconnu. Alors, pour conduire un « road-train », il faut passer la classe 1 : véhicule isolé ; classe2 : tracteur+semi-remorque ; classe 3 : tracteur + 2 remorques ; classe 4 ou multi combination ou road-train. On peut seulement passer une classe par an.  »

NOUVELLE ZELANDE

Après l’Australie, voici la Nouvelle-Zélande, dont l’équipe de rugby est très célèbre. Remarquez les différences de combinaison : les essieux, les remorques. Ce pays aux deux îles comporte beaucoup de relief, et les routes sont très sinueuses, on retrouve de la plaine dans le Canterbury, région de Christchurch.

CANADA/USA

DIVERS

Les camions de Mongolie

Un petit tour en Mongolie (en avion cette fois) a révélé beaucoup de changements… Le paysage autoroutier est de plus en plus coloré. Au bleu clair des Zil russes à essence et au vert des Kamaz et autres Kraz et Ourals, s’ajoutent maintenant des camions japonais et coréens d’occasion, des camions chinois tout neufs dont j’ignorais jusqu’à la marque et des camions américains venus de Russie. Mais surtout le boum minier voit arriver force devises et autant de camions neufs européens. Il y a désormais une agence Mercedes, une agence Scania et une autre Volvo. Ces camions là on les voit peu en ville où je viens de passer 10 jours, car ils sont surtout engagés dans le sud, où les canadiens ont ouvert deux gigantesques mines d’or et de charbon.
Les mongols ne voient pas toujours ça d’un bon oeil, eux qui sont habitués à ne pas blesser la terre. Par exemple les yourtes ne sont pas amarrées au sol et le bout des bottes traditionnelles sont recourbées vers le haut. Etonnement pour un pays en développement, ils n’acceptent pas ces concessions minières à n’importe quel prix et ont déjà annulé de nombreux contrats car ils ne respectaient pas la nature et l’écosystème. L’avenir est intéressant dans ce pays… Vont-ils parvenir à maintenir une certaine balance entre progrès, respect de la nature et traditions?? S’il y a un peuple qui en est capable, ce doit être eux.
Je travaille principalement avec des gens de la campagne pour la fabrication des yourtes (même si cette fois une partie de la famille s’est déplacée en ville pour des questions de timing). Ils ont aussi le bon sens des vrais mongols. Une des personnes me disait que tout ce progrès, ces excavations et constructions n’allaient pas être tolérés par la Nature. Le lendemain sous la yourte on découvrait ensemble à la télé les terrifiantes images du Japon…
Hier soir j’ai aperçu un splendide Scania 144 aux plaques de Lettonie en livraison. ça m’a autant réjoui pour le chauffeur qui visiblement était un vrai routier vu les quelques décos du camion bien entretenu (pas de photo sorry…), mais aussi un brin d’envie en pensant à ce trajet que je connais si bien. « On a ouvert la route » il y a 8 ans! ça va probablement devenir une « autoroute » désormais vu le nombre de polonais et autres baltes qui viennent jusque là. Jamais vu il y a encore 7 ans lorsqu’on a ouvert le premier carnet TIR ici pour rentrer en Europe! (Globetruc photos Mongolie 2011)

PS – pour plus de photos www.facebook.com/GroovyYurts

Le plein siouplaît !

DES BOUTEILLES ET DES BIDONS…

Sur la fameuse route de l’Amour, décrite dans une précédente histoire, il n’y a pas (encore) de station service. C’est l’anarchie. Les machinistes ici ou là vous font un signe du pouce vers le bas quand vous passez pour vous montrer qu’ils ont du carburant à vendre. Dans ce coin là, pas grand-chose à craindre, ils ne vont pas le mixer avec de l’eau. Il n’y a pas de concurrence et il fait de toute façon trop froid. On s’arrête donc ici et là pour enfiler quelques bidons au dessous du prix du marché. On ne négocie pas longtemps, vu le prix où ils l’ont « acquis » leur mazout, ils feront de toutes façons un bénéfice…
Un jour, un type nous fait signe et on s’arrête pour aller nous cacher un peu plus loin. Ça tombait bien parce que le camion a soif. Sur ces routes-là, on consomme une craquée à rouler à 2 à l’heure. Serguei nous dit qu’il a 400 litres à nous vendre. Il n’en croit pas ses oreilles d’ancien entraîneur de ski (et oui, ça paie mieux de vendre de l’huile au noir) quand je lui dit que je prends tout. Alors on commence : un bidon de 40 litres, puis un autre puis un de 20 litres et encore un, le tout à travers un entonnoir de fortune et un filtre de chiffon. On vide sa camionnette jusqu’à ce qu’il sorte un quarantaine de bouteilles de 1.5 litres… ça fait plaisir ! 45min pour faire le plein.

Et le sympathique pompiste et toujours le même rituel : une coche dans la poussière du camion à chaque tour de cadran de la pompe.

Au retour un mois plus tard, j’ai rappelé Serguei et on s’est donné rendez-vous. Il avait pu se procurer depuis des bidons plus gros et en homme d’affaire averti, m’a offert un cadeau fidélité: un carton de pives à pignons que les russes rongent avec délice. Ce cadeau m’aura été fort utile plus tard, alors que j’ai dû récompenser des gars qui m’on sorti d’un très mauvais pas… mais c’est une autre histoire…

A LA FORCE DES BRAS…

Lors de mon 3eme voyage en Mongolie, on a est rentré par l’ouest du pays, dans les montagnes de l’Altaï, peuplées de nomades kazakhs, pour y livrer 2-3 écoles, puis le Foden et mecolles avons rallié la capitale distante de 1200km, dont seulement 200 étaient goudronnés. Ça sonne sympa et rigolo (et à quelque part ça l’est !), mais ‘faut compter avec pas de route, pas de panneaux et souvent tout simplement pas un pelé à voir pendant un jour ou deux… mais pas mal de casse aussi.

Voilà le seul véhicule vu après 2 jours de route

On avait prévu le coup en partie et le camion était équipé de 2 réservoirs de 400l chacun, ainsi qu’une batterie de jerricans sur la remorque pour un 200 litres de plus. Ça fait rigoler la bouche des nord américains avec leurs réservoirs chromés de 3 millions de gallons, mais nous on pensait avoir déjà des réserves… sauf que sur ce genre de pistes, c’est pas 32.5l/100 , mais pas loin du double que malgré tes précautions tu envoies soigner le trou d’ozone, de sorte qu’à mi-parcours, la jauge pointait déjà sur soif. Au premier bled venu, tu n’hésites donc pas à rallonger une bricole tes précieuses réserves. Ce que je fis à Tosontsengel, petit village oasis doté… d’une station service.
J’arrête donc le camion et son excellence le pompiste s’enquiert tout sourire de la quantité de diesel que je pense lui acheter. Je lui révèle que je compte prendre 200 litres et plus. Dans ce pays, où l’on mesurait la capacité d’un camion non pas à sa puissance ou à son tonnage, mais à la capacité de son réservoir, on ne prend jamais plus que le strict minimum ; un réservoir peut se percer en route et on perdrait tout et de toutes façons on a rarement plus d’argent que ce qu’il faut pour rallier un point A au point B. Donc 200 litres c’est une pétée et je pensais faire plaisir au maîtres des pompes.

À la place son visage se décompose, et voilà pourquoi:

Petit exemple aussi de l’éducation et du bon sens de ce peuple extraordinaire : pendant qu’un équipe de techniciens essayait de comprendre le fonctionnement des suspensions à air sous ma remorque (et y parvenait facilement), une autre me demandait d’où je sortais avec mon vaisseau spatial. Quand j’ai dit « Suisse », on m’a tout de suite demandé si la capitale était bien Berne. Ce qui a eu pour effet de me remettre à ma place, moi qui avais attendu longtemps avant de connaître le nom de la capitale de la Mongolie….

1001 contrôles de police

LE JOUR OU J’AI ARRETE DE PAYER DES BAKCHICHS…

Les relais routiers de la planète résonnent des histoires de contrôles de toutes sortes effectués par des représentants de l’ordre de toutes sortes de couleurs et d’humeur. Que tout pandore connecté à FDR me pardonne par avance pour tout excès de langage en rapport avec la douane ou la maréchaussée : je sais que la plupart d’entre-vous policiers en occident font ce métier par vocation et pis d’ailleurs j’ai marié une des vôtres, mais il y a une série de vos collègues à képi qui auront essayé de me pourrir la vie au cours de ma relativement courte carrière. Ils n’y sont pas parvenus. C’est à eux que je dédie la suite en espérant qu’ils changent pour le meilleur.

En Russie et dans les anciennes républiques de l’URSS, si t’as un képi, t’es assuré de manger à chaque jour. On t’arrête pour un oui ou pour un non, avec le but souvent même avoué ouvertement de te faire cracher quelques roubles, dollars ou euros. Si ces racketteurs à médailles n’ont pas fait l’école du rire, ils ont au moins la capacité d’animer même les plus longs voyages transsibériens grâce à leur extraordinaire capacité d’inventer les raisons les plus farfelues pour t’extorquer des fonds. De Moscou à Vladivostok (env 13’000km) en 2004, j’ai eu pas moins de 84 contrôles de police. La moitié d’entre-eux voulaient leur « present » (cadeau) et la moitié de cette moitié l’ont demandé de façon fort insistante…

Tatarstan, Russie, automne 2003 : C’est mon premier tour au pays des babouchkas et j’ai suivi le conseil des anciens et des locaux. À chaque contrôle, je paie. Dix dollars ici, 2 euros par là, un porte-clef à Yuri, un joli stylo à Serguei, deux pots de confitures à Vania, bref on négocie, mais on accepte que les flics sont pourris et qu’ils t’arrêtent souvent. Ça énerve pas mal, on paie, mais finalement on met ça au budget et on repart sans trop de retard… Mais cette fois-ci, le gros Youri a poussé un peu trop loin la plaisanterie. Le tableau : une route toute neuve et fraîchement asphaltée ; rêve inespéré au pays de l’ornière et du nid de poule qui est limité à 70km/h pour les camions de façon générale. C’est clair qu’à une telle vue, le pied s’alourdi considérablement… Comme le limiteur de vitesse s’est offert des vacances à l’entrée du pays, je nous offre au camion et à moi un petit plaisir à 110km/h. Au vu du sourire qui illumine la face du brandisseur de pistolet radar quelques km plus loin, le plaisir est partagé. J’arrête la remorque tant bien que mal pas trop loin après mon gaillard, prend mes papiers et vais voir Youri, son gros chef, qui repose son gros cul dans la molesquine de sa ridicule petite Lada de police cachée en bord de route.

Youri me dit immédiatement et très sûr de lui : « sto dollar » (100 dollars). Là ‘faut quand même pas pousser. Ce gros sac interrompt mon premier moment de détente après des milliers de km de routes pourries. Alors je lui réponds « niet ». Il descend à 50$. « niet ». Youri Ducon-ov descend jusqu’à 1$ !!!! Là cet empêcheur de rouler tout droit me fait vraiment ch… et lui dit « niet ». Tranche de Cake me rend alors mes papiers et me dit « ya pa svanil banditi », ou quelque chose comme ça qui signifie « j’appelle les bandits » et s’exécute avec son téléphone portable perso.

Je quitte la scène la tête haute pour ne pas montrer que j’ai peur, mais je chie aux frocs. Ce n’est que quelques kms plus loin que ça m’a frappé : Youri ne va jamais risquer sa place en or au bord de sa route juste pour un grand sapin suisse qui passe par là. Il doit s’imaginer que dans mon camion européen il y a GPS, satellite et dieu-sait-quel autre moyen (ce qui n’était pas le cas d’ailleurs – on roulait à l’ancienne dans la maison) qui pourrait le faire repérer et perdre son poste de raquetteurs. Moi j’avais le temps et à par les délais du carnet TIR, personne pour me dire d’aller plus vite. Depuis que j’ai pigé ça les contrôles de police sont devenus un passe temps et en plus de 60’000km en Russie, je n’ai (presque) plus jamais payé de bakchichs… Deux règles (à mon avis !) : prendre le temps (si on l’a !!) et même si on a le trouillomètre à zéro, ne jamais montrer qu’on est impressionné et avoir l’air sûr de soi. Pas toujours facile, comme par exemple dans ce poste de police en Sibérie après Irkoutsk à 11h du soir avec 3 policiers ivres de vodka et heureux proprios de jolies kalachnikovs…

Une autre chose que j’ai apprise tard, mais qui aide beaucoup dans les négociations : les amendes de police pour les camions étrangers sont inscrites sur l’autorisation de transport et payable seulement à la douane à la sortie du pays en Russie.

ET ENCORE UN…

Avez-vous passé à l’alcotest russe?? Je me souviendrais toujours de mon premier: près de Kazan, la RTI (police du transport) arrêtaient tous les camions. Il y en avait sur 800m. Chacun descend de sa cabine et prend ses papiers et son crapaud et hop, direction le poste. Dans la cabane, Youri le grand chef fait passer chacun son tour et nous tend une feuille de papier roulée en cornet. A chacun des chauffeur de souffler un peu de son haleine dans ce testeur haute technologie. Youri recueille chaque déposition avec le plus grand sérieux et y plonge son délicat tarin calibré et renifle consciencieusement. Un pauvre diable qui devait avoir un peu forcé sur l’aïoli local attendait son sort dans un coin. J’ai pour ma part passé haut la main grâce, probablement grâce à Colgate fluor plus.

CONTROLE DE DOUANE A SEVEJ

Cette fois-ci il s’agit d’un contrôle de douane à Sevej, entre la Russie et la Lettonie. Cette douane où on a poussé le vice jusqu’à introduire une police de la tache d’huile. Si ton camion perd une goutte sur le parking pourri, tu payes… ça montre l’état d’esprit de « coopération et de franche camaraderie » qui peut régner dans ce coin. Je suis là pour le week-end à cause d’une virgule qui n’a pas été mise au bon endroit sur mon carnet TIR dans la douane précédente. Le soir nous organisons une petite agape avec Rimas un Lithuanien à moustache qui est bloqué pour la même raison que moi et son copain Starri Khleb (vieux pain) un russe d’une soixantaine d’année qui roule avec un Mercedes 1625 du paléolithique à cabine pigeonnier. Comme il y a de la place dans le loft (un bout de conteneur de 1.5m aménagé derrière la cabine du Foden) on mange les spaghettis et arrosons ça de quelques gorgées (2-3 flacons en fait) de vodka.

(toute ressemblance avec des personnages existant n’est que pure coïncidence. Cette exercice a été réalisé par des professionnels- n’essayez en aucun cas de réaliser cette expérience à la maison)

JE TE TIENS PAR LA BAAAARBICHETTE…

Toujours sur la fameuse route de Vladivostok (qui longe le fleuve Amour pour un bout et les rails du transsibériens pour le reste), il y a un bout de route tout neuf, avec du goudron tout neuf et un magnifique pont tout neuf avec un monument tout neuf et un joli poste de police… tout neuf. C’est là que Vladimir Poutine a inauguré cette route en 2004 – le dernier tronçon de route entre l’Atlantique et le Pacifique. Sûr que le petit drôle y est arrivé en hélicoptère et n’a pas trop contrôlé les travaux, parce qu’à part les 5 km de goudron tout neuf, y’a pas grand-chose d’autre que des nids de poules (je parle bien des oiseaux, surtout dans ce coin là) et des sapins.

‘fin bon, évidemment le pauvre gars (pas tout neuf lui) qui tient le poste doit d’ennuyer sévère et doit croire à une hallucination lorsque je débarque avec mon camion. Il n’a pas le temps de sortir les drapeaux et les feux d’artifice et se contente de lever sa matraque dans le plus grand style policier du pays. Ce gars, dont le collègue m’avait déjà arrêté à l’aller, veut en avoir pour son plaisir. Il s’est soigneusement fait opérer du sourire et me demande TOUS mes papiers sur le ton jovial du gars qui vient de coincer le meurtrier de sa propre mère. Je m’exécute en souriant. J’ai l’habitude et y’a pas à dire, ça passe toujours mieux avec le sourire. Mais la Youri Cassecouïonov réussi à me demander un papier tout droit sorti de sa fertile imagination et que personne auparavant n’avait réussi à me demander. Je rigole, essaye de plaisanter, mais rien n’y fait. Il garde sa mine d’inquisiteur et pousse même la mise en scène jusqu’à tendre le bras d’un air magistral vers un interrupteur derrière lui. Clic et soudain derrière Youri s’illumine le cachot tout neuf derrière des barreaux tous neufs. Alors là, j’en peu plus et j’éclate de rire, le remercie chaudement et lui dit que ça va me faire des vacances (praznik). Et c’est là que Cassecouïonov découvre ses dents en or et se met à rire aussi. J’ai gagné au jeu russe du « je te tiens par la barbichette » et récupère mes papiers. Tu racketteras quelqu’un d’autre Youri…