David, chauffeur en Guadeloupe

Connu sur les routes du sud de la France, David, routier occitan a tenté sa chance à La Guadeloupe. Terminée la distribution de carburant avec son Scania, il roule désormais avec un Volvo FM, livre des chantiers à travers la Guadeloupe. En route pour la Caraïbe il nous raconte :

Ici le boulot complètement différent.

Pas de parkings juste quelques bas cotes qui font office d’aire de repos pour une petite pause à l’ombre..

Pas de restau routier non plus mais des petits camions ou des cuisines aménagées dans de simple conteneurs où l’on mange local pour un petit billet de 10.

Il n’y a pas de découchers ici ou alors cas extrême. On est amené à se déplacer sur les îles voisines (La désirade, les saintes ou Marie Galante) et la suivant la durée du chantier on rentre le soir même ou on y dort dans une chambre d’hôte. Beaucoup de camions n’ont pas de couchettes même certains 770 v8 flambant.

La RSE un peu différente notamment pour les heures de conduites. Ici c’est 5h30 maximum avant une 45 car beaucoup d’embouteillages le réseau est saturé. Mais le décor, vaut vraiment le détour !

 

Enfin un texte clair pour ne pas se planter au passage de frontière

Pour couper court aux discussions de Radio Chauffeur !

Voici LE DOCUMENT qu’il vous faut pour savoir si oui ou non, vous devez valider vos passages en frontière, tout est expliqué dans ce document. Pour résumer, si votre tachy est localisable et de 2e génération, vous êtes dispensés, sinon, vous devez vous arrêter quand celà est possible, valider votre pays de sortie, puis revalider votre pays d’entrée.

Bonne route, bonne lecture 😉

Pour le télécharger : https://www.fierdetreroutier.com/fdr/wp-content/uploads/2022/03/passages-de-frontieres.pdf

passages de frontieres

Attention aux changements de règles RSE dès fevrier 2022

Pour lutter et freiner les abus liés au dumping social, l’union européenne a mis en place de nouvelles règles plus contraignantes.

Retour au pays des chauffeurs, et du véhicule, limitation du cabotage, entre autres. Les véhicules, les entreprises devront justifier d’un minimum d’activité dans les pays ou sont immatriculés les véhicules.

Même les VUL seront désormais plus surveillés qu’ auparavant  avec la mise en place de tachygraphes.

Le contrôle strict de ces règles va dans le sens de meilleures conditions de vie pour la plupart des routiers, mais seuls les tachys de dernière génération et localisables permettent un contrôle efficace, et encore assez peu répendus.

Bien que la plupart des conducteurs français ne soient pas tellement concernés par des problèmes liés au cabotage ou au retour au domicile, il faudra pour ceux qui sortent des frontières, s’arrêter en frontière pour marquer son changement de pays, en fermant puis réouvrant une session dans le pays dans lequel vous entrez : Vous vous rendez en Italie depuis Nice, vous fermez votre journée « F » sur le dernier parking en France (aire de Beausoleil), et vous ouvrez une nouvelle session « I ». C’est tout simple et rapide.

Voici le texte officiel qui vous rendra peut être service un jour :

Règlement 2020/1054 paragraphe 11

Le conducteur introduit dans le tachygraphe numérique le symbole du pays où il commence et celui du pays où il finit sa période de travail journalière. À partir du 2 février 2022, le conducteur introduit également le symbole du pays où il entre après avoir franchi la frontière d’un État membre au début de son premier arrêt dans ledit État membre. Ce premier arrêt s’effectue au point d’arrêt le plus proche possible à la frontière ou après celle-ci. Lorsque le franchissement de la frontière d’un État membre intervient à bord d’un ferry ou d’un train, le conducteur introduit le symbole du pays dans le port ou dans la gare d’arrivée.

Penurie de chauffeurs

Alors à ce qu’il parait, il y a pénurie de chauffeurs ? Ah ben ça alors ! C’est étonnant ! Pourtant, au vu du confort des camions actuels, des belles autoroutes et des toutes ces zones indutrielles faciles d’accés, ça devrait être un boulot plutôt cool et attractif, être payé pour se ballader, c’est assez interessant comme programme ! Et pourtant, NON, rien y fait la moyenne d’âge des chauffeurs routiers elle, ne fait que d’augmenter.

Evidemment, tous ceux qui s’interessent au monde du transport y vont de leurs explications, et bien sûr moi aussi.

Il faut diviser le monde du transport en deux parties : Le Transport, et la logistique. Si dans le premier secteur, le recrutement et la moyenne d’âge ne font que monter, c’est exactement l’inverse dans la logistique. Le transport, c’est le monde des vieux grincheux, alors que la logistique celui des jeunes au dents qui rayent les racks.

En tout premier lieu, je ne crois pas que le salaire soit la raison première du desamour de ce metier. Il y a encore possibilité en 2017 de se dégager un salaire un peu plus interessant que celui d’un ouvrier à la chaine, ou d’une femme de ménage qui a certes un taux plus élévé mais à temps partiel, tôt le matin et tard le soir, cette pauvre femme de ménage est bien la dernière roue du carrosse. Donc, le salaire n’est pas la raison première.

Reportons nous si vous le voulez bien dans les années 80/90. Je sais, c’est vieux, mais c’est important. Dans ces années là, les chauffeurs routiers faisaient souvent plus de 300h mensuelles, de toutes façons, personne n’était payé à l’heure (ou presque), mis à part quelques grosses entreprises qui ont coulé depuis pour la plupart. A cette époque, les routiers trouvaient assez facilement du travail, le turn over était souvent élevé, certains chauffeurs changaient de boite comme de chemise (une fois par mois lol). Malgrés tout ça, les chauffeurs étaient assez libres dans leurs horaires. A partir de 1992, est venu le « contrat de progrés » limitant les heures à 260, puis très vite en foulée, sont venues, les premières grosses interdictions de rouler et dès la fin des années 90 sont arrivés les premiers chauffeurs low cost.

La suite, tout le monde la connait. De moins en moins de jolis voyages, des entreprises reconverties au régional, puis la disparition du disque remplacé par la carte conducteur, l’obligation aussi de formartion comme la FCOS qui d’emblée ne vous donne plus le droit de dire : « je savais pas » face aux autorités.

Les jeunes, qui sont pas si cons quand même, savent se renseigner. Il est loin le temps, ou on mettait un jeune de 18 ans juste sorti de l’école, au volant d’un G290, allez roule et vide demain à Glasgow. Non, aujourd’hui, le jeune il est connecté depuis longtemps sur les reseaux sociaux après avoir longtemps joué sur ETS.

Honnètement :
– qui a envie de faire un metier ou tu peux pas rentrer chez toi quand il te manque 20 minutes de volant ?
– qui se réjouis à l’idée, en été de devoir patiemment attendre sur un parking de 7h à 20h d’avoir le droit de rouler et de rejoindre sa famille ?
– qui a envie de se coltiner 200km d’interdiction de doubler sur la nationale 10 ?
– qui a envie de partager des douches et des toilettes toujours moins nombreuses et plus deguelasses ? Des parkings toujours plus sales et saturés ? Ou tu te fais voler le plus souvent et que les flics s’en foutent ??
– qui est heureux de se faire traiter comme un sous merde par les rois de la distribution, par des clients aux horaires de reception toujours plus débiles ?
– qui est fier du traitement qui nous ai reservé lors des contrôles, de ce racket permanant qui fait de toi un bandit dès lors que tu as quelques depassements de minutes sur ta carte ?
– qui a envie de se taper toujours plus de detours pour éviter des zones toujours plus nombreuses d’interdictions aux PL ?

Alors, je me dis que les jeunes ont bien raison, passé 50 ans, il est difficile de se reconvertir, et puis on a pris certaines habitudes, on fait avec surtout. Pourtant, il arrive de voir aussi des chauffeurs trés experimentés passer à autre choses, juste dégoutés par la RSE, et non pas par leur metier ! Alors je me dis que si VRAIMENT on veut rajeunir cette belle profession, il va falloir ameliorer les conditions de travail des routiers, parce que finalement, c’était beaucoup plus agréable de bosser dans un camion des années 90 avec les conditions de l’époque ! Oui, avoir un beau camion, ça fait pas pour autant que les chauffeurs ont envie de faire ce métier.

 

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