JE SUIS UN GLOBULE ROUGE ...

par Rockregis

 

Je suis un globule rouge (appelé aussi : hématie) ; je sillonne sans relâche les vaisseaux sanguins pour approvisionner les cellules en dioxygène ; je suis le vecteur de vie de l'organisme.

Je suis né dans la moelle osseuse, au beau milieu de l'os du fémur, la nature m'a doté d'un pigment respiratoire rouge, l'hémoglobine, spécifique au transport de molécules gazeuses. J'ai tout naturellement pris ma place dans la circulation sanguine, aux cotés d'autres hématies. Je partage mon quotidien avec diverses particules telles les leucocytes - ou globules blancs - sorte de brigade de sécurité spécialisée dans la lutte anti-infection, les plaquettes - chargées de la réparation des plaies, et divers éléments à taux variable et parfois dangereux (glucides, lipides, alcool, drogues, etc.). Tout ce petit monde cohabite au sein du plasma sur un réseau qui couvre l'ensemble des organes.

Ma fonction première est donc le transport de dioxygène. C'est le coeur qui me met en circulation et mon circuit s'effectue entre les poumons et l'ensemble des cellules de l'organisme. Je capte le dioxygène dans les alvéoles pulmonaires (il passe ainsi de l'air inspiré au sang), le transporte par les artères, le libère dans les capillaires où je récupère en échange des particules de dioxyde de carbone que je ramène jusqu'aux poumons par l'intermédiaire des veines, et que je relâche dans l'air expiré...la boucle est bouclée.

Je suis actif à toute heure du jour et de la nuit. S'il existe des circuits "types" comme l'apport de dioxygène vers le cerveau (qui requiert un flux permanent de par sa consommation), il m'arrive parfois de faire d'improbables parcours, en désservant par exemple une cellule de l'extrémité d'un doigt de pied... c'est tout l'attrait de mon métier ! Foncer dans les artères, arpenter les veinules, galérer dans les capillaires... La pression sanguine n'est pas constante, a certaines heures et sous l'effet du stress on observe un effet de vasoconstriction qui intensifie le flux, je préfère circuler la nuit lorsque l'organisme se relâche et que la plupart des cellules sont au repos... le corps se régénère inconsciemment pour acquérir l'énergie nécessaire à la nouvelle journée qui arrive.

Dès qu'un accident à lieu, c'est l'écchymose. Les causes sont la plupart du temps : le vieillissement des vaisseaux, le surmenage de l'organisme et la présence d'éléments livrés à eux-mêmes qui perturbent la circulation... mais comme l'ecchymose forme une tâche visible avec tout cet afflux d'hémoglobine, on cherche plus à effacer la tâche qu'à résoudre le problème de santé latent... donc souvent les tâches disparaissent pour mieux réapparaître ailleurs, dans des endroits moins génants "à l'oeil"... mais le danger persiste... alors pour mieux se rassurer on intensifie les contrôles anti-dopages, même si l'on sait très bien que cela ne résoudra pas le problème...

La récente crise cardiaque nous a démontré que notre activité dépend directement de la bonne santé de l'organisme... et vice-versa. Le cerveau tend à se convaincre qu'un sang impur abreuve ses sillons... un sang impur ?... Le rythme nous est imposé par le coeur, nous travaillons pour les cellules, le corps tel qu'il est ne peut se passer de nos services !

Je suis un témoin privilégié du fonctionnement de l'organisme, je suis un globule rouge (appelé aussi: hématie) ; je sillonne sans relâche les vaisseaux sanguins pour approvisionner les cellules en dioxygène ; je suis le vecteur de vie de l'organisme.

 

Je suis un poids-lourd (appelé aussi : camion) ; je sillonne sans relâche les routes pour approvisionner les consommateurs en marchandise, je suis garant de la pérennité de cette société.

Je suis né sur une chaine de montage, au beau milieu de la Suède, mes concepteurs m'ont attelé à un autre véhicule, la semi-remorque, spécifique au transport de marchandise. J'ai tout naturellement pris ma place dans la circulation routière, aux cotés d'autres camions. Je partage mon quotidien avec divers usagers tels les forces de l'ordre - sorte de brigade de sécurité spécialisée dans la lutte anti banditisme, les agents de l'équipement - chargés de l'entretien du réseau, et bien autres utilisateurs plus ou moins nombreux et expérimentés (des voitures, des tracteurs, des vieux, des jeunes, des sobres, des moins sobres, etc.). Tout ce petit monde cohabite au sein du trafic routier sur un réseau qui couvre l'ensemble des villes.

Ma fonction première est donc le transport de marchandise. C'est le système économique qui me met en circulation et mon circuit s'effectue entre les entrepôts et l'ensemble des consommateurs de la société. Je charge la marchandise sur le quai des plateformes multimodales (elle passe ainsi du transport aérien au transport routier), j'emprunte les autoroutes pour être dans les temps, je livre dans chez les dégroupeurs où je récupère en échange des emballages vides que je ramène au fabricant en empruntant les routes nationales... la boucle est bouclée.

Je roule jour et nuit. S'il existe des tournées régulières comme l'approvisionnement en marchandise du bassin de consommation de l'Ile de France, il m'arrive parfois de faire d'improbables parcours, en desservant par exemple un client au fin fond du Larzac... c'est tout l'attrait de mon métier ! Foncer sur les rocades, arpenter les départementales, galérer sur les petites routes... La circulation n'est pas constante, à certaines heures les sorties de bureaux génèrent un effet d'engorgement qui intensifie le flux ; je préfère rouler de nuit lorsque tout le monde dort... les échanges s'opèrent alors pour que tout soit prèt à l'arrivée d'une nouvelle journée.

Dès qu'un accident a lieu, c'est l'embouteillage. Les causes sont la plupart du temps : le vieillissement des routes, la vitesse et présence de conducteurs inaptes qui perturbent la circulation... mais comme les camions s'accumulent dans les embouteillages, on cherche plus à les effacer du paysage qu'à résoudre le problème économique latent... donc souvent les bouchons disparaissent pour mieux réapparaître ailleurs, dans des endroits moins génants "à l'oeil"... mais le danger persiste... alors on intensifie les contrôles routiers, même si l'on sait que cela ne résoudra pas le problème...

La récente crise économique nous a démontré que notre activité dépend directement du bon fonctionnement de la société... et vice-versa. Les politiques bernent la populace en pointant du doigt la nocivité du camion... la nocivité du camion ?... c'est le système économique qui nous met sur les routes, nous travaillons pour les consommateurs, la société actuelle ne peut se passer de nos services !

Je suis un témoin privilégié du fonctionnement de notre pays, je suis un poids-lourd (appelé aussi : camion) ; je sillonne sans relâche les routes pour approvisionner les consommateurs en marchandise, je suis le garant de la pérennité de cette société.

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