L'autre jour en lisant le carnet de bord d'un chauffeur routier je trouvais philosophique et pertinente sa remarque sur l'avenir du transport français par rapport aux livraisons dans les différentes bases et autres centrales de grandes surfaces.

Depuis je me suis rendu à plusieurs reprises dans l'une d'entre elles pour la livrer de un carton à plusieurs palettes. Comme lui j'ai pu admirer et contempler le temps passé à attendre et encore attendre. De nature curieuse et voulant comprendre j'ai cherché à savoir le pourquoi.

Pas plus tard que ma dernière livraison il m'a été permis de comprendre pourquoi on restait si longtemps derrière ce fameux hublot.

Il était une fois un conducteur qui hurlait des noms d'oiseaux envers tous les salariés d'une base de grande surface. Monsieur ne décolérait pas de devoir à chaque fois attendre aussi longtemps et refusait de mettre la sacro sainte cale sous son véhicule qui permettrait le début du déchargement. Il hurla et se comporta tellement mal que ce dernier fût renvoyé du site et de chez son employeur le jour même. Il a tout perdu pour une cale.

Alors que certains conducteurs autour de moi n'avaient rien fait devant le collègue pour essayer de calmer tout le monde, maintenant ils criaient au scandale que leur collègue allait perdre son emploi. Dans le calme j'entrepris le dialogue avec la femme qui se trouvait derrière le hublot.
Certainement pas dans le but d'excuser le comportement grossier et à la limite du tolérable de mon compagnon de la route, mais uniquement pour expliquer une des raisons probables de cette explosion.

C'est ainsi que la préposée à la réception découvrit les joies de la RSE. Mais surtout appris qu'en cas de verbalisation par nos amis les forces de l'ordre pour dépassement des temps de conduite ou pour non respect des temps de repos, ce n'était pas l'employeur qui payait les 135 euros rackettés par les écuyers du roi. Elle fût également particulièrement étonnée d'apprendre qu'un ouvrier pouvait tout a fait légalement faire une journée de 15 h d'amplitude. D'elle même elle compris la mauvaise humeur de certains à devoir attendre.


Mais en discutant avec elle j'apprends ces conditions de travail à elle. L'entrepôt où nous sommes est en location. En fait le propriétaire est un syndic immobilier qui loue à une enseigne de grande surface qui sous loue à un logisticien, son employeur.
Le dépôt comporte 15 portes poids lourds. Seulement 4 d'entres elles fonctionnent normalement. Déjà là on voit l'entonnoir. Ensuite nous sommes en période estivale en temps normal ils sont 40 personnes sur le quai (manuts, contrôleurs, etc). La moitié d'entre eux sont en congés seul 2 intérimaires viennent aider les titulaires. Comme nous sommes dans une région du sud de la France fréquentée en abondance par les touristes, le volume de marchandises réceptionné est tout simplement doublé. Enfin pas moins de 5 contrôles différents sont à réaliser pour valider une réception et signer un CMR. Eux les premiers trouvent cela trop fastidieux. Mais ils doivent bien appliquer les consignes qui leur sont imposées.

Alors j'entends déjà les hurlements de certains dires ils ont qu'à réclamer les moyens matériels et humains. Commençons par le matériel et les portes à quai. Au vu de la nébuleuses des contrats de location, avant de trouver un accord sur celui qui doit payer la facture pour réparer le pont de quai ou le rideau….. Je pense que cela doit prendre un certains temps. Pour les humains on est tous conscients que « la crise » est un motif qui revient en permanence pour justifier une baisse permanente des coûts. On le voit dans toutes les entreprises, les effectifs ne sont pas tous remplacés pour l'été. Il n'y a qu'à voir dans nos propres entreprises de transport.


Alors voilà c'est vrai que ces attentes interminables sont pénibles pour nous chauffeurs mais pour eux aussi c'est pénible. Ce dialogue avec cette femme derrière le hublot m'a confirmé dans mon idée que si l'on travaille dans la bonne humeur sans énervement on peut comprendre que nous ne sommes pas les seuls à avoir de lourdes contraintes. Chaque métier à ses bons et ses moins bons cotés. Mais surtout tout les métiers sont un jour ou l'autre liés entre eux.



Voilà, la vérité sur ces fameuses plate formes se trouvait derrière le hublot !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

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