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les
camions italiens (par Mario)
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L'Italie
a toujours été une grande productrice de véhicule
du fait de sa situation géographique et économique.
Etant une péninsule entourée de mer, il y a des ports important
tout le pourtour de la botte où arrivent des milliers de tonnes
de marchandise journalièrement qu'il faut transporter à
l'intérieur des terres. De plus le nord, très industrialisé
"exporte" au sud sa marchandise, alors que le sud, très
ensoleillé envoie ses primeurs au nord.
L'Italie est un pays extrêmement montagneux où il n'est pas
facile de passer des routes et des voies ferrées. En ce qui concerne
les routes et autoroutes c'est "mission accomplie", pour les
chemins de fer en revanche c'est une catastrophe. Le train en Italie est
inefficace à souhait.Toutes ces conditions font que les transporteurs
ne sont jamais en manque de fret.
Devant une tel demande de véhicules, tout les constructeurs se
sont mis à fabriquer des poids-lourds. Tout le monde connaît
les camions FIAT. Un peu moins les Lancia, Alfa-Romeo, OM. Mais qui connaît
encore de nos jours, par exemples, les S:P:A.. Même la marque de
voiture de prestige du niveau de Roll-Royce tel Isotta-Fraschini, ou encore
l'Auto-Bianchi, célèbre pour ces micro-voitures à moteurs FIAT 500, ont construit des milles pattes.
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D'autres comme Maseratti et Iso-Rivolta, constructeurs de voitures GT de la trempe de Ferrari, ainsi que MV Agusta costructeur de motos, avaient à leurs catalogues des camionnettes,
et Vespa, la fabrique de scooter bien connue qui construisait son célèbre triporteur, que l'on pouvait même avoir en semi remorque."
Pour la petite histoire, la traduction de "Vespa" est la guêpe
et le triporteur, lui, s'appelait "Ape", soit l'abeille.
Presque toute ces marques ont disparue aujourd'hui, et 90% ont fini dans
le giron du géant FIAT, où, si vous préférez,
Iveco.
Certaine de ces marques de camion avait de jolis noms pour leurs modèles,
tel OM, qui avait choisi des noms genre Tigrotto (petit tigre) Leoncino
(petit lion) Lupetto (petit loup) Orsetto (petit ours) pour sa gamme de
petits et moyens véhicules, Tigre et Titano (tigre et titan, comme
vous l'aurez devinez) pour les plus gros.
Autobianchi avait nommé ses camions Bianchi, et les noms des types
était Audax, Visconteo, Scaligero,
Filarete, Ambrosiano,
Sforzesco qui sont tous des
noms de dynastie princière d'Italie. Les Sforzesco étaient
les gouverneurs de la Lombardie avec comme capitale Milan. Leurs armoiries
ornent d'ailleurs l'insigne Alfa-Roméo.
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Les trains routiers
Italiens de l'époque, que l'on pouvait surnommé à
juste titre des "milles pattes" avait en règle générale
8 essieux. 4 sur le camion (Deux essieux directionnels simple à
l'avant, plus deux à l'arrière: Un essieu moteur jumelé
et un essieu tirer directionnel simple.) et 4 sur la remorque. (Un essieu
directionnel simple à l'avant et trois essieux à l'arrière:
un jumelé fixe au milieu et deux simples directionnel.) 20 roues
au total.

Ceci bien entendu pour charger plus, car la législation en vigueur
à l'époque autorisait le maximum de poids uniquement dans
cette configuration. C'est à dire 44.tonnes. De toute façons,
les routiers Italiens roulait constamment en surcharge, et il n'était
pas rare de voir un "mille-pattes" à 100 ou 120 tonnes
au sol.
De nos jours, les limites de poids en Italie sont avec 5 essieux de 44
tonnes, plus une tolérance de 2200 Kg. Les camions de chantier
eux, peuvent charger 56 tonnes au sol s'ils sont équipés
de giros-phares.
Les camions de l'époque, avait tous la conduite à droite,
car l'Italie est tellement montagneuse, que les chauffeurs roulaient beaucoup
sur des petites routes de montagne, et la conduite à droite leur
permettaient de suivre au mieux le bord de la route.
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Peut-être
vous êtes vous demandé à quoi servaient les lignes
blanches ou rouges peintes sur l'avant et l'arrière des camions
en Italie. C'était une question de licences. La ligne rouge, conto
proprio, (littéralement, propre compte) était réservée
pour les véhicules qui transportaient la marchandise de leur propre
fabrication tandis que la ligne blanche, conto terzi, (compte d'autrui)
était peinte sur les camions qui transportaient de la marchandise
pour les producteurs, usines, etc.
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Comme tout les routiers
de l'époque, le chauffeur Italien a eu la vie dure. Sauf qu'en
Suisse, France, Allemagne, etc. en principe les camions ont toujours été
prévus pour le travail qu'il devaient faire. Les Italiens eux,
ne roulaient quasiment qu'avec des trains routiers plateaux sur lesquels
ils chargeaient nimporte quelle marchandise qu'ils se débrouillaient
pour faire tenir. Ils avaient avec eux, des cordes, des bâches,
des sangles, des carrelets en bois pour poser les blocs de granite, des
angles en ferraille pour mettre aux quatre coins des chargements de palettes
de verres ou de briques, etc. Ils passaient des heures chaque jours pour
attacher, détacher, bâcher, débâcher, déplier-replier
les bâches, tirer les câbles, les cordes, sortir-ranger le
matériel, etc., etc.

Comme tout ses collègues Européens, le routiers Italiens
faisait des heures à n'en plus finir, mais quand dans les autres
pays les autorités ont commencé à serrer la vis et
que les chauffeurs ont levé le pied, l'Italien a continué à "tirer" des heures et des heures, à faire des
excès de vitesse, etc. du fait du laxisme des autorités.
La route en Italie, dans les années 80 était vraiment un
monde à part. Puis la globalisation, la mondialisation, l'Européanisation
à(presque) mis une fin à ces pratiques. Ce n'est que très
récemment que l'Italien s'est "mis au diapason".
Au début il débranchait le limiteur, de nos jours c'est
presque fini, sauf les sudistes qui eux ne se sont jamais souciés
des lois, et qui ne font que du national.
Du fait de sa vie difficile et de sa grande liberté, le chauffeur
en Italie à été respecté bien plus longtemps
que ses voisins Européens, mais de nos jours, du fait de l'acroissement
du traffic, des écolos qui montent en puissance, et que petit à petit, lui aussi rentre dans le rang, le routier en Italie est en train
de perdre son aura.
En somme, les mêmes maux affecte l'Italie que le reste de l'Europe,
mais avec 15 ans de retard.
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