FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Avril 2018 Partager sur Facebook
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  • La déviation de la mort qui tue officielle
    Ils font pas rire les ponts provisoires de l'ex DDR
    Vestiges des chemins de fer DDR
    Nuremberg
    Stau les marrons
  • Vendredi 27 Avril 2018
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    Il est 6h quand je monte la garde pour guetter l'arrivée des bureaux. Les chargements commencent à 7h, il y a des chances que les bureaux ouvrent avant. Il fait bien frisquet ce matin à Burgstadt, on sent l'humidité de la forêt et de la rivière qui coule en bas, on se croirait à Spa. Bingo dès 6h30 la lumière s'allume, c'est le moment de passer à l'attaque. Comme je charge de l'ADR et qu'on est allemagne, je m'attendais à un contrôle strict ajoutées à de longues et pénibles tracasseries administratives, mais en fait, trop pas, le type a juste vérifié ma carte ADR, pas besoin ni de casque ni de que dalle. En toute logique j'ai eu le numéro d'appel "1", et à peine le cul posé sur le siège, mon numéro s'affichait avec le quai. J'ai même pas coupé le moteur le temps de charger, parce que j'avais pas rechargé les batteries assez longtemps, ça a pas posé de problème au cariste. En faisant les papiers, je me suis fait remettre la deviation officielle, ça fait 20km de detour, pour juste une portion d'un km impraticable. L'avantage, c'est que ça fait visiter la DDR profonde.

    En repartant, j'avais encore 11m de dispo, "Reviens jarcieu", mon message préféré ! Je me doutais que ça allait changer en cours de route, j'attrape l'A72, ça roule nickel, pas de bouchon, pas "trop" d'interdictions de doubler, c'est le moment de gagner du temps. Je sais par avance que ça va se corser plus loin, comme un idiot, je loupe la photo d'un vieux mirador juste avant Hof, un des derniers stigmates de la cicatrice de la guerre, on à peine à imaginer ce que ça devait être d'avoir un pays coupé en 2. Au plus je me rapproche de Nuremberg, au plus ça roule, et en plus ça tombe bien j'ai 10 palettes à prendre ici, l'adresse est facile, pas trop loin de l'A9, l'usine est immense, mais impossible de comprendre du 1er coup comment y acceder. Quand je finis par arriver, il y a 6 ou 7 camions en attente en file indienne, je crains le pire. Mais voilà, Nuremberg, c'est pas Madrid ou Barcelone, ça va super vite, j'ai même pas eu le temps de faire un TETRIS ! Ici ils chargent que des frigos, je pense que pour les vols c'est mieux, il parait que c'est recherché le cuivre.

    A peine reparti, Franck m'envoie une 3e ramasse, dans le sud, 4m de papier à prendre avant 20h à Oberkirch, je checke Google Map, dans mon sens c'est pas le pire mis à part le passge d'Heilbronn, dans l'autre sens c'est juste de la folie, ça bouchonne tout le long, j'ai jamais vu un bordel pareil, moi à leur place, j'abandonne. C'est vraiment Stau les marrons comme on dit dans le 07 ! Entre les travaux, les accrochages divers et variés, c'est une vraie catastrophe. Douche en vitesse et histoire de finir de caler 30 à Bruschal. J'essuie encore quelques bouchons, et je finis par arriver en Alsace de l'EST à Oberkirch, décor de carte postale, les gens qui se promènent en amoureux, les gosses qui jouent, les vieux à vélo, on a du mal à croire qu'on est à la veille de la 3e guerre mondiale. Je suis tout seul dans la file d'attente, et à peine j'ai fini de m'enregistrer à la borne que le "pager" vibre, on m'envoie quai 12, il faut passer sous un long tunnel sous l'usine, un truc de fou, ça passe juste juste, un vrai labyrinthe, mais pour finir, ils se sont gourrés, c'est au quai 7, à l'opposé, pas grave. Je pensais charger des bêtes palettes, en fait c'est des bobine d'1m de diamètre, 1400kg pièce. Le cariste voulait les poser comme ça sur le plancher, mais on fait comment à Jarcieu pour les bouger ? Le chef accepte de mettre ça sur palettes, le tout est calé par un coussin gonflable, photos et tout. Je me casse d'ici avec 9h de guidon, ça a cartonné direction Bâle, j'abandonne, et je vais me garer au milieu des mecs de l'est qui s'installent pour le week end au centre routier de Straburg, 19h58 finito, lève tôt !