Pour aller faire mon pissou du matin, j'ai été obligé de mettre mon sweat à capuche noir de chez Primark à 9 euros. Ahhh il fait pas chaud le matin chez les cantalous, faut dire quand même qu'on est à plus de 1000m d'altitude, j'en connais un rayon en bon plans coupure ! A 7h46 je décolle, enfin, j'atteris plutôt parce que ça descend tout le long jusqu'à Issoire, ou immanquablement je me coltine le camping car casse bonbon de service dans les virages, le typique qui veut pas s'avouer mauvais pilote et qui se rabat devant ton museau. Enfin, pas grave, restons zen et courtois. Un peu avant 9h je me radine à Cournon sur la grande plateforme dédiée aux medicaments, je tombe sur un femme qui est l'inverse de ce que rencontre souvent mon copain Pierrot, et surtout elle est désagréable et m'envoie vider dans un autre dépôt, à l'autre dépôt c'est pas bon non plus, il faut aller encore à un autre dépôt de l'autre côté de la zone, et bingo c'est blindé. De là, retour à la plateforme centrale, mais aux éxpeditions, j'ai 3 palettes à prendre pour Ashford, j'ai pas le bon numéro de commande, je suis pas annoncé et c'est pas prêt, par contre la fille est souriante et pulpeuse. En 2 minutes Régis me donne le bon numéro de commande et tous les feux se mettent au vert, je peux vite charger et me casser, prochaine ramasse : FEURS.

Pour me remettre de mes émotions, je m'arrête à l'arrache à la première station prendre un café, en sortant, mon oeil est attiré par un XPO avec une plaque GENERAL LEE, c'est bien ce qui me semblait, c'est un ancien TFND Cavaillon, au moins 20 ans qu'on s'est pas vu, du coup on s'est échangé des nouvelles des tranchées, des morts, des disparus et surtout bien rigolé, mais voilà, il est pressé et moi aussi. On roulera pas non plus ensemble vu qu'il est complet en flotte et moi quasi vide. A Feurs, je charge une spécialité locale, à savoir le carrelage. On le sait peu mais Feurs va bientôt devenir le nouveau Castellon, ou Sassuolo. Bon, pour le moment c'est 15 palettes pour un Lidl dans le 62. Je complète ensuite avec des gateaux à St Galmier pour Londres et je ramène tout ça au dépôt, ça roule "presque bien"

Donc, je vide tout mon bazar, au dépôt, ce soir je fais le petit légumier, j'ai deux livraisons à prendre à Andance. De beaux abricots ardechois pour le Gard, bon, ensuite ils vont surement repartir sur l'export, mais celà ne nous regarde pas. Je suis assez surpris une fois sur l'A7, il y a presque personne à la descente, c'est vraiment cool ! Je croise Pierrot pour la 2e fois cette semaine, on est des lignards ou pas ?? C'est la fin de ma journée qui sera finalement la plus chiante, livrer route de Bellegarde à Jonquière St Vincent c'est pas simple, je suis passé dans le beld, c'est chaud patate, mais au final, la ferme est énorme et tranquille, mais il fait moins frais que dans le Cantal !

Il fait déjà 25°  au reveil ce matin à Jonquière St Vincent, mais on s'en fout, c'est vendredi !!! Déjà pas mal d'ouvriers agricoles sont partis dans les champs, la plupart sont portugais ou espagnols, ils sont même pas au courant qu'il y a une alerte à la canicule qui amuse tant ceux qui souffrent à la plage ou sous la tente du camping du beau rivage. Dès que les 9h de coupure sonnent, je me mets à quai et je vide mes 11 palettes. De là, je coupe direction Bellegarde, à une époque on venait charger par là pour Chanabel, la route est toujours aussi étroite mais ça roule pas mal pour arriver à Caissargues au Chateau de Nage. Ici, c'est cool, on touche à rien, des fois qu'on fasse une boulette !

Pour rentrer, j'ai 30 palettes pour Parme à prendre à Montélimar, c'est dispo, y a plus qu'à. C'est déjà bien bien chargé en trafic, mais y a pas trop de camions, je reste sagement à droite. La secretaire à Montélimar est toute guillerette, mardi prochain, elle se casse à la retraite avec 42 ans de boite, ça se fait rare de nos jours ce genre d'ancienneté dans une même entreprise. Du temps que j'étais à quai, il y a eu une gros crash sur l'A7, je mets environ 10 minutes pour sortir de l'usine grâce à l'intelligence et la courtoisie autant des VL que des PL, mais, on s'en fout c'est vendredi !! Je remonte par la N86, ça roule quasi bien et je me radine à 13h au dépôt, pour une fois on à la temps de becter en groupe, une délégation speciale pour les 30 piges de Péli ! Vieux schnock !

Pour rentrer, mon chef m'a dégotté une bonne vieille tournée Pacan ça ira très bien pour un lundi. L'A7 s'est transformée en un gigantesque parking, du coup je coupe par la Drôme des collines, c'est joli et y a pas grand monde, en 1h20 je rentre à la maison, je jette mes sacs au salon et mon corps fragile et gras dans la piscine plouf.

Ce week-end, il a fait si chaud que je pense avoir passé plus de temps dans la piscine que dans mon canapé, ah que c'est bon l'été ! Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, à 6h06 je demarre, il fait encore ou déjà 25°. Mais la canicule n'effraie pas le touriste qui est déjà fort nombreux sur l'autoroute du soleil.Nombreux et pénibles, et au petit matin quelques crachs sans gravité heureusement. J'ai 1 palette à poser chez Ducros à Monteux, après avoir sonné à un nombre impressionant de sonnettes j'arrive enfin au bureau de la réception, à ma grande suprise c'est pas un gros monsieur bedonnant avec une blouse blanche qui se decarcasse qui m'accueille mais une dame proche de la retraite qui ne comprends pas pourquoi LOGIDIS a refusé une si belle palette, moi non plus je ne comprends pas, mais en plus, je m'en fous.

Alors que les 30° sont atteinds à même pas 9h, je continue plein sud sur une A7 toujours plus chargée et ça commence à presque coincer à Lançon, la traversée des travaux après Aix est serrée, quand un caravanier se met en tête de doubler, me vient une envie de meutre, heureusement le coin est joli. J'ai 3 palettes à poser à Gemenos chez PEBEO marchand de coulures. Vu que ça traine pas, j'ai presque de quoi tenter de vider avant midi à Le Rove. Je coupe par Gardanne, le GPS me conseillait de passer par Marseille, quel con ce GPS... Quand j'arrive dans la cour de SMTRT j'ai 4h27 depuis ce matin, j'ai bien fait de tenter ! Heureusement au bureau ça traine, et une fois à quai c'est pas rapide, du coup quand je repars le compteur s'est remis à 0. Mon rechargement est près du Chemin du Littoral, du coup je passe par l'Estaque, c'est pas vraiment touristique, mais c'est beau et authentique ! Je trouve difficilement mon client, c'est le seul avec rien de marqué sur sa façade, la zone ACTISUD est vraiment destroy !

A 14h, ça reprend, une demi heure plus tard je suis chargé avec 19 palettes de briques refractaires, c'est aussi lourd qu'un complets d'abricots bergeron AAA mais ça prend moins de place. Je suis prévu pour livrer demain matin à Viviers, autant dire que rien ne presse, donc je ne me presse pas, l'A7 est toute bouchée à la descente, finalement ilfaudrait interdire les camions du 1er juillet au 31 août, ça serait mieux pour tout le monde. A Mornas je reprends la N7 sans me stresser, à 17h je suis à l'usine de Viviers, sans espoir. Arrive un gugusse qui vient voir ce que je fous là. Il avait bien regardé ma plaque d'immatriculation, et finit par me demander si je suis ardechois, et quand je lui ai confirmé, il m'a trouvé un cariste dans la minute, j'ai rien compris ! La solidarité s'arrête là, il me faut tirer les palettes dans une remorque chauffée à blanc, certaines font presque 1500kg, j'ai sué tout ce que j'ai pû, mais j'ai vidé. Retour direct à St Peray City, garé à 19h15, dommage pour la 11h à 10 minutes près. Par contre à 19h20 je plongeais dans une eau cristaline à 31° LE TOP !

Y a un truc génial en août dans mon quartier, c'est que personne ne bosse, à priori ça doit être partout pareil, mais ce matin, ça roule sit bien que j'ai pulvérisé un record, en moins d'une heure trente je suis arrivé chez mon client à Saint Priest, en pleine heure de pointe, truc de fou ça !! Mais ce matin, ça servait à rien de gagner du temps, il y a déjà 2 camions à charger devant moi, et mois d'aout oblige, un seul cariste. A 10h c'est enfin mon tour, et là c'est le drame. Une palette mal rangée s'est écroulée, mais c'est pas le pire, c'est des chaussures de sport ça craint rien et les palettes sont bien filmées, je sais pas comment je m'y suis pris pour la relever, mais je me suis bousillé le dos. J'étais juste dégouté. J'ai brassé je sais pas combien de milliasses de fûts à Spa, et là, pour un truc qui pèse que dalle : PAF ! J'ai plus qu'à esperer que ça passe un peu. Retour à Jarcieu ensuite avec du partout une vitesse limitée à -20km/h, y a ceux qui respectent, y a ceux qui s'en foutent, moi je respecte. C'est pas la peur du radar qui me pousse à respecter, c'est juste qu'on va vite regretter toutes ces années de gaspillages. Le rechauffement de la planète, même avec les preuves sous le nez, j'ai l'impression qu'encore beaucoup s'en foutent.

Je pose le frigo à quai, je repars direct avec le magnifique fourgon FRAPPA refaire 2 ramasses. Comme je commence à Pusignan, je passe par la cambrousse via Cours et Buis, la plupart des bons parkings sont pris, du coup je mange face à une prostitué juste après St Exupery. Niveau chibre d'affaire elle a pas fait grand chose pendant que je cassais la croute la pauvre. A 14h pile je suis chez Militzer, 6 palettes pour le 66, ça trainnasse pas. Retour ensuite à St Priest reprendre encore 11 palettes de pompes, ça rentrait pas dans ma semi ce matin ! Je reviens une nouvelle fois à Jarcieu, revider, decrocher, reprendre mon frigal. Il y a pas grand chose sur le quai de toutes façons.

Reste plus qu'à descendre, il commence à faire nettement moins chaud ce soir, il n'y a plus que 35 à Valence. Ce soir ça roule impeccable, le mardi c'est le jour creux. Sur le Languedoc, il y a d'énormes nuages, et le ciel était lezardé d'énormes éclairs, je pensais prendre une énorme radée, mais non, que dalle. Comme j'ai pas les heures pour aller me tanquer au centre routier à Narbonne, je sors à Agde et je vais me planquer dans le zone juste en face. Oui, parce que faire la coupure à Beziers Montblanc c'est pas ma cup of tea, j'ai pas envie de me faire tirer du gasoil. Quand je me gare à 21h30, il fait presque frais, je crois que je vais dormir comme une grosse vache que je suis !

Il est 7h quand je quitte ce magnifique parking à Agde, le ciel bleu est revenu, mais ça va pas durer, arrêt habituel à Narbonne ou tout a suaté hier soir avec la foudre. Heureusement le ballon d'eau chaude n'a pas été touché, et il reste des croissants frais. Je ne m'eternise pas, j'ai des frics à livrer à la caserne des pompiers de Perpignan. Pour vider il n'ont pas de Fenwick, mais un Manuscopique, du coup j'ai pas à tirer les palettes, c'est une excellente chose. Je craignais un peu de trouver des bouchons en montant le Perthus, mais ça va presque bien. Quand il fait moche à Perpignan, les vacanciers vont faire leurs courses à La Jonquera, c'est une tradition, ils sortent tous à la première sortie qui est vite saturée alors qu'à la seconde il n'y a personne. A 10h30 je me radine à Celra, hier Rachida m'a dit que le client veut être livré entre 15 et 20h. Mais à chaque fois que je livre ici, j'ai livré le matin, et ça passe nickel. A 3 pour vider 29 palettes de pompes ça a été super vite.

Mon affaire a si bien marché ce matin que je caresse presque l'espoir de charger avant la pause de 13h à Grannollers. Mais voilà, 12h30 ça lui fait trop tard, il faut attendre 15h. J'obtiens quand même le droit de couper 3h à quai. Quand ils reviennent de bouffer à 15h, on me dit que le chargement est annulé pour problème de commande et que je dois partir. Ben voyons. A 12h30 y a pas de problème, et puis subitement à 15h si. Le téléphone doit chauffer entre Jarcieu-Andrezieux et Grannollers, tant et si bien que je fais un CMR à 0, avec 3h30 de perdues. J'ai juste 4 palettes de presse à prendre à Aiguaviva en remontant, ce qui fait quand même 6h de gaspillées, et 160km de détour pour que dalle. Après on va dire qu'il y a plein de gaspillage de carburants et trop de camions sur la route.

Du coup, je ne remonte qu'avec ces 4 pauvres palettes pour St Quentin Fallavier. Je fais le plein à la RESPOL à Aiguaviva, c'est pas la moins chère, mais c'est la plus simple et il y a de l'ADBLUE, il tombe bien quelques gouttas de pluie en repartant mais pas de quoi nettoyer les carreaux, pas de bouchons au Boulou, c'est déjà ça, je remonte au maximum de mes heures et ça me fait arriver dans la zone industrielle de Gallargues. Ben oui avec le plein fait je suis pas trop courageux à dormir sur l'A9, d'autant plus que je suis assez supris par le nombre de camions encore en activité en ce mois d'aout. C'est bien finit la traditionnelle coupure !

Quand j'ai mis en route un peu avant 7h, il faisait déjà 27°, et il pleuvassait, autant dire que ça doit peguer sous les toiles de tentes des campings du quartier. 2 minutes pour traverser la ZI et je suis de retour sur l'A9, ça roule, ça roule, chaque été je trouve que ça roule de plsu en plus et tout le temps, y a plus jamais d'autoroute un peu vide histoire de souffler un peu. Le temps se gâte rapidement, le ciel est lezardé d'éclairs, particulièrement sur les Cevennes, vu de loin c'est assez flippant, je m'arrête me cacher sous la douche à Montélimar qui est restée un mois HS. depuis que Vinci a imposé la gratuité des douches, elles ne sont plus la priorité des gerants de stations service, sur 6 douches, seules 3 sont en état de marche, pour 500 places PL. Quand on pense qu'à la maison une douche pour 4 personnes ça arrive à créer des conflits...

Quand je sors, le déluge est en train de s'abattre, finalement j'aurai pû me laver sur le parking, c'est mieux l'eau de pluie, y a pas de calcaire. C'est vite le bronx sur l'A7 ou il est difficile de depasser le 70/80, mais ça roule prudement quand même, il y a de gros éclairs de partout, impressionant, ma femme me le confirme au téléphone, il y a plus d'electricité à la maison, les mecs de EDF ne vont pas chaumer aujourd'hui. Après Valence ça se calme un peu, enfin, ça fait juste des orages normaux, si bien qu'à 11h je suis à Saint Quentin Fallavier chez MLP, évidement avec un complet 4 palettes ça traine pas pour vider. J'ai ensuite plus qu'à rejoindre un autre haut lieu de l'architecture logisticienne : Saint Vulbas. Bien sûr en arrivant à midi c'est mort pour charger, ça tombe bien, j'ai les crocs.

Quoi de mieux pour la digestion que de charger un complet au transpal à main d'IBC pleins et defoncés à 1t pièce ? Dans toutes ces usines, c'est la même histoire, vu que c'est pas le personnel qui charge, y a pas de transpal electrique, alors qu'aux expeditions, ils chargent des palettes de 200kg au transpal autoporté. A 14h je suis fin prêt à rouler les 105km qui me separent de Salaise, poubelle land. J'attends que Gaetan qui fait le même tour que moi sorte de là pour prendre se place et rebouger mes 26t de dechets. C'est bon ça fait la muscu du jour. La suite du programme est simple, je dois recharger demain matin une navette de glaces à Reventin, donc, passage au dépôt pour laver à la brosse à dents l'interieur du frigo, et mon corps disgracieux par la même occasion. Je vais me garer au calme vers Auberives, ce soir il fait moins chaud, on va enfin pour voir dormir un peu !

En bon glandeur, je valide ce magnifique plan coupure, bien dormi, prêt à m'avaler non stop les 8km qui me séparent de Reventin ou je dois charger 33 palettes de glaces. Une demi heure de chargement, 20 minutes de route et 1h d'attente pour vider à Chanas, je suis un dingue ! Etant donné qu'il y a un boulot de dingue, j'ai juste à aller charger un complet pour Grannollers à Saint Rambert d'Albon. Il y a 3 camions de l'est en attente, mais bizarement j'attends pas, pour moi c'est prêt, pour une fois que j'ai de la chance ! Retour à Jarcieu pour vider tout ça à quai, j'attends les palettes de Péli69 qui traine.

Du coup, il arrive juste pour mettre les pieds sous la table à Jarcieu. A 15h c'est plié, y a plus qu'à rentrer à la sonmai, c'est pas cool ça ?? Allez, bon week end à tous !

De mémoire de chauffeur Duarig depuis 10 ans, 6 mois et 5 jours, c'est la première fois que je commence ma semaine à midi. C'est vachement bien les semaines de 15 août en fait ! Je demarre tranquillos, dans le quartier on se croirait un dimanche matin tellement c'est calme. Le calme sera d'une courte durée, puisqu'arrivé au rond point avec la N7, c'est la guerre, c'est bouché de partout, pour s'engager dans ce rond point à la con avec tous ces excités y a qu'une seul solution, s'engager petit à petit jusqu'à ce qu'un plus trouillard que les autres finisse par te laisser passer en secouant sa tête de con qui dit pfff font chier ces routiers de merde. Mais... Voilà, je m'en cogne completement. Je prends la direction de Grenoble, il y a une longue file de bagnoles sur la déviation de Valence, je me demande bien comment ça faisait avant, lorsque la 4 voies de Valence n'existait pas, il y avait sans doute moins de cretins ? Dans mon malheur j'ai de la chance, y a pas beaucoup de monde qui va à Grenoble, je traverse presque sans freiner cette ville, mis à part bien sûr l'inévitable gland de Grenoble, qui, quelque soit l'heure est là juste pour t'enerver. Il n'y a pas un chat au contrôle ADR à St Michel, le feu des travaux dans la rampe du Fréjus a disparu, et quand j'arrive en haut, j'attends juste 15 minutes avant de traverser avec l'escorte, on est 3. Elle est pas belle la vie ? Royal, je me paye 30 minutes de sieste au péage à Avigliana.

Côté Italien, c'est très calme. Il n'y a pas beaucoup de trafic, pas beaucoup de camions, et à ma grande surprise les parkings de l'A4 direction Milan sont loin, très loin d'être pleins, ça fait autant bizarre que plaisir. Même la traversée de Milan se fait au taquet, à 19h !!! La seule chose c'est que j'ai zappé la nouvelle interdiction ADR sur l'A4 de 6h à 22h. Emporté par mon enthousiasme à passer là à fond, j'aurai dû prendre la tengenziale ou passer comme d'habitude par l'A21, mais j'aurai perdu 15 minutes, il faut faire des choix dans la vie ! Comme on dit, pas vu pas pris, mais j'étais bien content une fois passé Sesto San Giovanni pour m'arrêter et casser la croute.

Reste plus qu'à rouler 3h pour aujourd'hui. Vu la trafic ça roule plus que nickel, il y a juste de gros orages ce soir et un nombre impresionant de papillons de nuit, mélangés à la flotte ça fait une sorte de pate cremeuse sur le parebrise, j'y vois pas grand chose, je suis certain que c'est là une partie du secret de Nutella. Il parait que c'est plein de protéines, mais je suis pas allé gouter. J'ai bien tenté d'aller me garer à la dernière station avant Venezia, mais celle d'avant étant fermée, c'était blindé, j'aurai pû essayer de faire une savante manoeuvre, et puis j'ai continué pour finalement échouer avec 9H00 pile de guidon à la sortie Preganziol ou il y a un bon parking juste sous l'A4. 23h30 finito pour aujourd'hui, c'est bien.

C'était encore un bon plan calmos, mis à part le chauffeur du  convoi exceptionnel fortement enervé à côté de moi, car en panne. Le dépanneur en a pris plein la tête pour pas un rond. A 10h je décolle, tranquille de chez tranquille, le bout d'A4 en travaux est au vert, ça roule à 60 mais sans freiner et sans bouchon ce qui est juste incroyable ici. Une fois sorti de ce guepier et que j'ai attaqué l'autoroute d'Udine j'étais enfin tranquille, en cette veille de 15 aout c'est au top pour faire le trucker, il manquerait juste qu'on vire une grosse partie des touristes et ça serait le pied ! Mais voilà, on est pas au pays de OUI-OUI et puis c'est pas non plus l'A7 ici, c'est tranquille. Seule ombre au tableau de gros nuages à l'horizon, et ça se confirme une fois passé la frontière autrichienne, il pleut. 

J'en profite pour appeler le client à Schwechat pour m'annoncer jeudi matin. Le mec me demande à quelle heure je vais arriver... 18h30. Je m'attendais à un long soupir, mais en fait pas du tout, le mec est OK ça lui va bien. J'ai du mal à y croire, il me demande juste de le tenir au courant s'il y a un souci. C'est ensuite après avoir raccroché que j'ai appris que le viaduc de Gènes s'est effondré. J'étais juste terrifié pour ceux qui étaient la bas, tout le monde voit bien que les ponts en Italie sont dans un sale état sur l'ensemble du reseau, que les camions sont nombreux et toujours en surcharge, mais comme tout le monde je croyais quand même que c'était régulièrement surveillé, visiblement NON, et pourtant l'autoroute en Italie coûte un bras. Il y a des dizaines de victimes innoncentes, comme beaucoup, je suis passé là des centaines de fois, et ayant parfois la trouille d'éclater un pneu, mettre un mauvais coup de volant et passer en bas, mais jamais penser que le pont puisse s'écrouler sans prévenir, des ponts comme ça, l'Italie en regorge, on voit parfois la feraille du béton tellement ils sont usés. D'après ce qu'il se dit, celui-ci aurait été rénové en 2016, la facture a sans doute été payée, mais ou est passé le pognon ? Dans quelle poche ? Je ne peux pas m'empêcher de penser à la terrible fin de ces usagers qui ont rien dû comprendre à ce qui se passait, l'horreur absolue.

De mon côté j'aurai roulé sous une pluie battante et froide une grande partie de l'après-midi. Après Graz ça se complique, c'est le départ du grand week-end, ça roule fort, et plus je me rapproche de Wien et pire c'est, mais ça roule quand même. Si bien que je débarque juste après 18h à Schewchat, j'ai 3 palettes de fûts à poser, et 2 à reprendre pour Solaise. Tout est prêt, nickel. En fait le responsable ici, doit attendre 20h pour récuperer sa fille dans le quartier, moi ça m'arrange aussi. J'ai full access à la douche, ça aussi c'est cool. Il ne me reste plus ensuite qu'à sortir de l'Autriche ce soir vu que demain c'est férié, ça m'avancera toujours un peu. Le parking de la douane Slovaque est archi full, j'ai hésité à m'y arreter pour prendre la box, et puis j'ai eu une place nickel, donc j'ai fait les choses correctement. J'en ai eu pour une heure avant d'avoir cette saleté de box Slovaque, ça côute 50€ de caution, et il faut la charger avec au moins 50€. Si les flics t'attrapent sans la box c'est 1500€, ça vaut le coup d'attendre 1h. Finalement, je reste là pour la nuit, on verra la suite demain, j'ai 30h pour faire 70km, ça doit être faisable.

Quand je finis par emmerger, il fait grand jour, il est même pas 6h du matin. Le parking s'est bien vidé, je vais visiter les horribles chiottes de la douane, l'office de tourisme est fermé, tant pis, je ferais pas le touriste. Je me décide à demarrer à 8h, en pleine heure de pointe. 2km plus loin je m'arrête à la première station archi bondée de tout le trafic qui arrive de Hongrie et du reste, il y a une file impressionante aux gogues, mais personne au café, j'ai compris en payant 1€80 mon expresso pas bon en plus. Mais les Malboro sont à 3€90 ici, ça compense.

Bien que ce soit le 15 aoüt c'est pas férié ici, et comme de partout les villages de la grande banlieue de Budapest sont en pleine expension avec d'immenses lotissements fraichement sortis de terre, viens... viens.... viens t'endetter 30 ans, tu seras heureux ! Vois comme ta femme et tes gosses ont l'air épanouis sur l'affiche. Quoi qu'il en soit, les infrastructures ont pas suivi, si bien que c'est une longue file de bagnoles qui convergent vers le centre, j'ose pas imaginer en pleine période de travail ce que ça doit donner. Mine de rien, j'ai mis une grosse heure pour arriver en pleine pampa à Orechova Poton ou il y a le Slovakia Ring, j'ai plus qu'à glander toute la journée, il fait un temps idéal pour ça, ni chaud, ni froid avec un leger vent, le top !

Il m'est arrivé une aventure completement hors normes ce matin en allant aux toilettes distantes d'environ 500m de mon camion. En fait comme tout le monde, j'ai une image type pour chaque corps de métier, un boucher c'est gros, un routier ça a de la barbe avec un tee shirt avec un loup qui crie au clair de lune, un maçon ça porte un bob toute l'année, bref, que des raccourcis faciles. Au même titre que pour moi, une femme de ménage, c'est souvent une pauvre femme d'une cinquantaine d'année, habillée comme un pauvre femme, mais toujours discrete et gentille. Quelle ne fût pas ma surprise en tombant nez à nez avec une sorte de Bimbo accroupie en mini jupe et tee shirt camouflage kaki de chez Primark ? Maquillée comme une actrice de films reservés aux crevards de ma génération, voyant ma suprise, alors que j'allais faire 1/2 tour, j'ai juste dit "I come back later" Mais non, la bougresse insistait que c'était pas grave que je pouvais utiliser les toilettes. Bien sûr je me suis cassé, tu te vois toi, faire plein de bon gros pets avant de faire ton gros caca du matin à côté d'une bombasse ? Moi non, sauf si c'est la même bombasse avec qui tu vis depuis 30 ans évidement.

Après ces folles aventures, j'ai commencé un peu à bosser, préparer la partie administrative de mon job qui consiste à faire avec une règle et un crayon de couleur, un tableau sur un magnifique cahier INTERMARCHE pour y noter les livraisons et y faire signer les destinataires. En s'appliquant ça tue 1h. Il manque encore quelques teams du GT4, je commence doucement pendant qu'il fait encore pas trop chaud à livrer les premiers. Je livre les mecs tranquillement, j'ai livré un Tchèque 2 fois qui puait le pognon super sympa qui m'a filé 5€ à chaque livraison, moi je veux bien le livrer 20 fois par jour. A 18h30 c'est terminé, y a plus rien à faire, la semi est toute bien rangée, je me jette sous la douche et je me tire.

Maxime a pas encore trouvé le moindre kilo à charger, il m'a dit roule au max, ok Max, on va faire comme ça. Pas le temps de faire du tourisme, je me suis juste arrété refaire le plein à 1€25 dans une OMV juste à l'entrée de Bratislava, comme ça je suis quilletran. Je rends la box en sortant, c'est pas aussi long que pour la prendre, mais quasi. A la fin, on te rend la caution en espèces. Sur les 50€ de péage prépayé j'en ai dépensé 7. Je passe Wien à fond, ça roule encore un peu à la sortie de la capitale, mais sur 4 voies, ça va pas mal, c'est après que ça se complique, beaucoup de touristes, encore quelques camions, et toujours compliqué de déboiter, en étant patient ça passe, quoi qu'il en soit avec 2t dans la semi le 500 a cet avantage par rapport à l'homme de plus de 50 ans, il ne mollit jamais. Je me pose avec 4h25 bien après Graz, sur un petit parking le long de l'autoroute dormir 20 minutes.

A 0h00 pile j'ai terminé ma demi heure de pause, ce coup-ci j'ai pratiqument l'autoroute pour moi tout seul, je peux donc envoyer de la buchette à fond, et me faire plaisir, pas de flic à l'horizon, pas de totem, on est bien là !! Je me méfie juste des zones limitées à 60 la nuit, quand une voiture s'approche je la laisse bien passer des fois que je tombe sur des pervers en manque de PV, mais j'arrive à Villach puis la frontière Italienne sans encombres, finalement j'ai calculé, frontière SK->frontière I, il faut 5h pour traverser l'autriche by night, à vide ou presque évidement. A charge vu certaines courbes, y a moyen de mourrir si on veut mettre 5h. L'A4 est fermée pour travaux dans l'autre sens, je croise les doigts pour que Gmap ne dise pas de conneries, je refais 45 minutes après Padova, j'en profite pour manger un bout. Je me pose finalement un peu après 6h du matin à Desenzano, il y a un grand parking avec des places le long de l'herbe, pile poil pour moi ! Je pensais pas arriver aussi loin aujourd'hui, je vais vite dormir un peu avant qu'il ne fasse trop chaud.

On pourra pas dire que ça aura été la meilleur coupure de ma vie, reveillé à 7h par la chaleur, j'ouvre grand les carreaux, et à 10h j'entends parler en bas de ma cabine, prêt à pousser une geulante, je vois une mère de famille et ses deux momes prenant leur casse croute à l'ombre de mon camion. Des roumains dont le car fait la coupure, que dire ? Rien, cette pauvre femme avec ses gosses ça m'a fait quelque chose, je leur ai sourit, ils m'ont proposé des beignets !

Finalement, je suis reparti à 15h12, pile avec 9h de coupure, y a que dalle à charger sur l'Italie, alors je remonte, à Brescia j'ai pris l'A21, au moins ça roule à fond, et c'est vrai que passé Allessandria il y a plus aucun camion, du moins très peu, c'est rare de voir ça dans le Piemont, finalement je passe Torino à fond, je me radine avec 4h pile à la plateforme du Fréjus. Miracle l'escorte est déjà là, moi qui pensait moisir 1h ici... Par chance, il y des touristes qui pinaillent pour payer, si bien que j'ai pû faire 15 minutes de coupure grâce au tachy à la seconde, merci !! Je fais la dernière demi heure à Modane, la douche est en panne, génial. La douche ça sera à la maison du coup, et sous les énormes orages avant Grenoble, je pose ma remorque au dépôt, je reprends une taut toute neuve chargée pour La Voulte lundi. Incrédule, je ferme ma session à 23h58, c'est quand même vendredi soir, j'aurai jamais cru je me ramener à la maison aussi tôt ! I LOVE MY JOB !

Parce qu'il faut bien gagner sa croute, je pars à 7h30 ce matin. Oui, pour livrer à La Voulte c'est pas forcement utile de partir le dimanche soir à 22h. Sauf que j'ai oublié qu'ici ça ouvre qu'à 8h40, j'aurai pû partir un peu plus tard. Mais finalement j'ai bien fait, un Bulgare de chez DSV ramène le même voyage que moi, mais il est arrivé juste après, et c'est tant mieux, le quai est archi full, il y a juste la place pour poser mon voyage. De là, je vais recharger des cartons pour Bessennay. Avant on chargeait ça à Maclas dans un batiment avec un quai tout pourri, maintenant le client loue un bout de quai chez SAT, c'est du 4 étoiles en comparaison !! Le seul problème finalement c'est le trafic plus que chiant pour monter sur Lyon, j'ai même hésité à prendre la route des pétroliers, mais ça valait pas vraiment le coup, et puis je voulais voir à quoi ressemblait le tout dernier maillon de l'A89.

Ici, ça pinaille pas pour vider. Je peux ensuite musarder tranquille à travers les monts du Lyonnais pour rejoindre Andrezieux et y charger un complet de groupages pour Gignac. Il manque encore quelques lots, mais ça attaque quand même à charger pendant que je fous rien que de taper un petit roupillon du lundi. A 18h, papiers sous le bras je demarre et je ramène la semi au dépôt pour Yann. Ma semi à moi est déjà chargée, j'ai juste à aller dormir à Anjou, sauf que le roll que je dois prendre pour le 08 est déjà prêt, du coup ça me fait gagner une bonne demi heure et je peux aller squatter le parking du port petrolier archi plein de gens qui ne vont pas pour la plupart au port pétrolier, y a même des bus qui viennent garer ici !

Coup de bol au reveil, y a ptit tom qui arrive avec son complet de fûts vides, du coup il me donne un coup de main pour amener mes 2 pauvres colis, oui, je vais pas bouger le camion pour ça quand même. Mine de rien, ça m'a pris plus de temps pour obtenir le badge pour rentrer dans les bureaux administratifs que de livrer les deux colis. Il est presque 8h30 quand je bouge de Givors. Mais voilà, on est encore en plein mois d'Aout et Lyon se traverse finger in the nose, enfin, en tenant un peu le volant quand même. Même pas un ralentissement, c'est nul. J'ai plus qu'à monter tranquillement jusqu'à Macon dans un premier temps histoire de me faire belle. Comme un con, j'ai loupé une magnifique photo d'Anthony, c'est mardi matin, le A6 liner redescend de son 1er tour de la capitale. Il aime faire du Paris Anthony.

Du coup, il se passe pas grand chose pour monter, je peux me mettre en mode sieste, ça c'est bon, aucun stress, ça c'est encore meilleur. C'est tellement sec en champagne que ça ressemble à la Castille la Mancha, à la difference qu"on trouve pas de tortilla chorizo dans le quartier.

Si bien que je me radine à 17h au Botanic de Vivier au Court à côté de Charleville, un seul roll, ça traine pas. Ensuite direction la toute proche Belgique, bon, là, ça se complique avec les énormes travaux qui durent depuis bientôt 2000 ans sur l'autoroute, en venant de Bouillon ou de Bruxelles on peut pas reprendre direction Liège, alors ça permet de faire un peut de tourisme jusqu'à Bastogne via la nationale, c'est joli, c'est sympa et tellement typique que je me dis que je vais pas tarder à voir Boule et Bill jouer dans un jardin. Je raplique en tout début de soirée au circuit de Spa, d'accord avec 9h30 de volant, mais au moins j'ai évité le merdier pour rentrer sur le circuit le matin, quelques teams de la F2 sont déjà là, la F1 occupe ici 90% de l'espace, c'est à chaque fois impressionant ! Quand j'arrive, je vais saluer les Fuel Mens de la F1 de chez DHL en mode bière et captivés qu'il sont face à un programme à 60° de la machine à laver, ils sont vraiment tarés ces anglais !

Pour faire simple, la F2 est dans les anciens paddocks, le GP3 en bas. Plutôt que de faire époumonner mon pauvre transpalette, je demarre le taxi et j'attaque à livrer dès 9h en double file, c'est un vrai merdier ce matin, on se croirait en train de manoeuvrer à Rungis à 5h du matin la semaine de Noel, sauf qu'ici les gens sont courtois et polis. En 2h je torche la F2, reste plus que le GP3, c'est plus facile, y a moins de fûts à distribuer et tant mieux parce qu'il commence à faire chaud. Finalement, le temps d'aller à la chasse aux palettes vides, et prendre une bonne douche c'est déjà presque 13h quand je repars.

Je retrouve Wim en sortant qui avait oublié la saccoche de son appareil le dernier coup, mais j'ai pas le temps de trainer, je dois recharger avant 17h à Maizière les Metz. Comme j'ai pas le temps de bouffer, Wim m'a acheté un truc pour grignotter, c'est une vraie mère pour moi ! Comme à mon habitude quand je reviens de Spa, je prends la route pour viser Clairveaux et le nord du Luxembourg, sauf qu'à St Vith la route est barrée, il faut faire le tour par Vielsam, j'étais déjà pas en avance. L'avantage c'est que je la connaissais pas, et qu'avec la météo d'aujourd'hui, c'est vraiment très très joli, la Wallonie c'est vraiment classe ! Je passerai bien des vacances dans le coin, c'est aussi peuplé que le nord ardèche ! L'avantage de passer par là, c'est que c'est plus calme et que le prix du gasoil est le même qu'ailleurs au Luxembourg, une fois revenu en France et sur l'A31 ça roule déjà beaucoup et mal, je hais l'A31.

A Maizières je charge dans une immense usine des bordures pour un stade dans le 38. 11 palettes, 21 tonnes ! Bien sûr ici, pas de quai, le mec m'averti que je vais en chier avec mon transpal. A peine en place, arrive un cariste, or, il se trouve que le transpal ne passe pas sous la palette, pas grave, j'ai les palettes à ELF devant, et du coup ça charge. Le transpal electrique en chie, mais je préfère que ce soit lui que moi, d'autant qu'il fait 33° en cette fin d'après-midi. Je tombe en même temps sur Florian et Maxime deux lecteurs supers cool, et surtout bien jeunes, la relève est là ! Mais on a malheureusement pas trop de temps, et j'ai de la route. Une fois passé Toul, il y a plus personne et ça roule nickel. Ce soir il y a bien quelques orages mais rien de méchant, et tout ça m'amène en 9h pétantes à Chasse/Rhône ou je me trouve une place pourrave, c'est vrai, mais sans trop de risque pour le gasoil.

A peine parti ce matin, je savais déjà que je devais me mettre au quai N°4, mais avant ça, je fais un crochet par la douche N°10 à Roussillon, et c'est cool y a personne. Cerise sur le gateau, c'est presque propre. Dans les couloirs de la station, je suis interpellé par un mec au fort accent anglais, en fait c'est le mari d'une star, Pete Foster, l'heureux époux de Carole Pither qui a écrit le formidable livre "un camion dans la tête", on a juste le temps d'un café, c'est pas tous les jours que je tombe sur un vrai baroudeur ! Retour fissa fissa à Jarcieu, Anthony du quai, me donne un coup de main à transvaser dans une taut, ma journée s'annonce "logistic".

Dans un premier temps, je prends une taut pour sortir un gros lot chez Stepan à Voreppe, là bas, ils detestent les frigos alors qu'on charge à quai et pour le coup c'est pas de l'ADR et pas trop lourd. Va pour une taut. A 14h c'est chargé, je balance des sangles par dessus parce qu'ici c'est obligé et ça ma fait de l'exercice, c'est très bon à mon âge de l'exercice surtout avec un casque et des manches longues en été. Retour à Jarcieu pour decrocher la semi du foot et reprendre une vide que je recharge à Beaurepaire pour St Priest avec des graines d'oiseaux. Je me voyais déjà glander à 18h à St Priest, mais voilà, mon chef en a décidé autrement. On balance les palettes dans Georges, du moins, dans sa remorque, enfin dans son frigo CHEREAU. De là, je redecroche la taut pour prendre le frigo à Angèlique et le décrocher à Anjou, je peux ensuite aller souffler un peu en solo au péage de Chanas pour attendre Angélique justement et faire le relais avec elle.

A 19h, je la vois qui pointe le nez de son PAF au péage, et comme j'ai bien vu les mecs faire sur toutes les PIT LANES d'europe, je me mets en mode F1, je cours baisser les béquilles pendant qu'elle prépare les papiers, 5 minutes plus tard c'était fait. Je descends tranquille à Gignac. Ce soir il y a quelques orages, quelques averses à peine suffisantes pour rincer le pare brise. Quand je débarque chez XPO le coup de feu n'a pas encore commencé, du coup ça va super vite pour vider. Le chef m'a pris pour un XPO, il m'a dit d'attendre pour savoir quelle vide je reprenais... Du coup je suis vide un peu avant 23h, la zone est archi full, je sais pas trop ou aller me garer et dans le coin les parkings sont pas tip top, je me gare comme je peux au bord de la D9, y a du bruit, il fait chaud, mais heureusement je suis crevé et j'ai la clim, ça aide !

Dormir le long de la D9, c'est pas une bonne idée en fait, il n'y a guère qu'entre 2h et 5h que c'est a peu près calme. Enfin, on s'en fout le principal quand je mets le contact c'est qu'il ne manque pas de gasoil. Le reste n'a guère d'importance. Mon rechargement tombe sur mon téléscripteur Samsung juste quand ma coupure est bonne, c'esr vraiment synchro ! J'ai 12 IBC à prendre à Die, alors, je pars à Die. Mais au moment de passer le tunnel de Vitrolles, je reçois un contre ordre ce qui est assez rare chez nous, en l'occurence un lot à sortir à Port St Louis. Bernique ! Comme la plupart de mes homologues masculins, je suis parti trop vite encore une fois. Du coup j'ai plus qu'à faire le tour de l'etang par le nord, tant pis.

C'est donc rue de Tokyo que je charge un improbable lot de 24 big bag, contenant... Des  big bag. Le tout vient de chine évidement, parce qu'on est pas capables en France de fabriquer des big bags, même les emaballages viennent de Chine, bientôt, même nos croissants viendront de la bas. Mais vous allez me dire, OK, mais ça fait du transport, et vous aurez raison, sauf que pour 100 emplois détruits dans la l'industrie ça n'en crée que 20 dans la logistique.

De là, je remonte sur Die. Le trafic s'est considérablement chargé sur l'A7, je mets plus de 20 minutes pour faire la traversée d'Orange. Plus haut, c'est pire, je prends la sage décision de sortir à Montélimar Sud et monter par l'itinéraire bis, c'est joli, et ça roule. Au passage ça m'a permi de voir un gigantesque chantier titanesque pour dévier la traversée de Puy St Martin. Il y a encore beaucoup de monde qui pagaye dans la Drôme qui doit quand même pas être aussi chaude que l'Ardèche ! En 5 minutes les 6 piles d'IBC sont chargées, il reste encore 4m de plancher dispo, mais grand seigneur mon chef me fait rentrer à la maison car il sait que je dois tondre de manière urgente. Quand je passe au pont des Lones au dessus du Rhône, le dépôt Allo Pneu termine de bruler tranquillement, même pas 1 an et déjà réduit en cendres. A 16h18 je me gare à la maison.

Pour la première fois depuis bien longtemps, je me les caille pour aller jusqu'au camion ce matin, il fait tout juste 10° en polo c'est un peu juste. A 4h30 je mets doucement en route, c'est lundi, il faut faire chauffer la mécanique et le driver, je récupère l'autobahn à Tain, mais je vais pas bien loin parce que je me colle direct à quai au dépôt. A 6h pile, le chef est là, j'ai plus qu'à décrocher et transvaser les palettes d'Ugine dans mon frigo. Il est presque 7h quand je repars, et bien sûr ça commence à rouler sur Grenoble, je fais sagement le tour par Chambéry, je me radine un peu après 9h à Ugine, je crois que c'est bien la première fois de ma vie que je mets les pieds dans le quartier. L'usine est aussi grande que vieille, il a de joli corps de batiment, le tout au pied des montagnes. Par contre la dedans, y a pas beaucoup de stressés de la vie.  Presque 30 minutes pour peser, presque 1h pour trouver ou mettre les palettes au magasin, et encore presque 30 minutes avec une cariste mouligasse pour vider 12 palettes. Ils sont tous gentils, mais mous de chez mous.

Du coup, c'est mort pour vider avant midi à Aiguevives, mais j'avais averti avant, visiblement la mouligassitude d'Ugitech est connue dans la région, le gardien m'a dit, t'en fais pas ça va aller. Je débarque en plein changement d'équipe, l'usine est aussi vieille que celle d'Ugine, et surtout bien plus étrote coincée entre la montagne, la rivière et la voie ferrée, j'ai le temps de manger tranquille c'est déjà ça. A 13h c'est plié, retour à Jarcieu, et petite sieste digestive, ce qui fait un bien fou le lundi. Grenoble passe nickel, et justement tant mieux, car du coup j'ai un lot pour la GB à prendre à Paladru, c'est joli Paladru, y a un lac, des baigneurs, des pêcheurs on se croirait presque en vacances.

L'usine ici fabrique du film plastique et les expéditions ont repris aujourd'hui dans la bonne humeur, je ramène tout ça à la kommandantur, je laisse mes palettes à Gaetan de AP Trans qui ira en GB et que ça enchante, perso je recharge de l'Italie, mais ça va être tendu, je suis prevu le matin au dessus de Vicenza, ce qui est juste pas possible. Je vise d'aller au bout des heures sauf que Grenoble en a décidé autrement, il y a eu un gros carton sur l'A480, ils annoncent 35 minutes pour traverser, je prends pas le risque, sauf que je sais d'avance que demain matin en repartant je vais me coltiner la fermeture pour travaux de cette saleté d'A480, ne me parle pas de Grenoble !

Pas de pitié pour les croissants, je démarre à 4h10 ce matin, c'est mortel. Y avait un mec de messagerie de nuit avec un gros bidon vide qu'il a été planquer dans la caisse de son porteur en me voyant demarrer, à quoi ça doit bien lui servir ? Comme prévu je roule pas longtemps tranquille puisque l'A480 est coupée après St Egreve, au moins on visite, c'est vraiment magnifique, Fontaine, Seyssinet, la nuit c'est bien, heureusement après la rocade est ouverte, y a presque pas de chiants ce matin et du coup ça roule tranquille, mais je pense avoir perdu bien 10 minutes quand même. Cette nuit il y a l'alternat au tunnel, et quand j'arrive au péage, on est tous bloqués en bas, il y a 3 camions devant, et derrière ça commence à s'accumuler. 20 minutes à attendre là, encore 20 minutes à attendre 500m plus loin au contrôle ADR, avec un pompier de garde qui a oublié d'être un minimum courtois et qui envoie carrement chier tous ceux qui ne parlent pas français. J'avais honte d'être français. J'ai fait le traducteur.

Heureusement, une fois en haut, je reste encore une fois moins de 30 minutes avant de traverser, plus il y a de camions ADR, moins on attend alors !? Vu le retard que j'ai de toutes façons, je ne serais jamais avant midi au dessus de Vicenza, alors en retard pour en retard, autant s'arrêter tranquillos à Susa, ça fait du bien. En sortant de la douche je tombe sur Flav de chez Laffont, mais j'ai pas le temps de prendre un café, une autre fois, promis. J'hésite quand même entre passer par Piacenza ou Milan, va pour Milan c'est tout au vert, il y a que cette bête interdictions ADR qui fait caguer sur l'A4, je ne sais pas si j'ai le droit vu que mon ADR va à Monza, dans le doute, je prends par la tengenziale et la nouvelle A58 qui rejoint Brescia, il y a encore pas mal de monde sur l'A4 mais ça va encore, plus de camions, moins de touristes. Je casse la croute tranquille à Monte Baldo.

Pour rejoindre Bassano de Grappa, je sais jamais par ou passer, aujourd'hui j'ai tenté Vicenza NORD, Citadella, je connaissais pas, c'est joli comme toute la région d'ailleurs. Mais entre les travaux, les traversées de bleds, on avance pas, si bien que je me radine juste un peu avant 15 chez le client à Borso Del Grappa, je sonne au portail, ça répond pas, je peux même pas reculer sans m'enquiller à l'aveugle sur la nationale. Du coup j'appelle au standard, 10 minutes après arriveun mec en FIAT Punto, qui m'explique que c'est fermé les emballages l'après midi, que moi je vide demain matin, mais que j'ai qu'à rentrer et attendre qu'il ait finit de charger ses camions vers 17h. Je ne peux qu'accepter et dire au revoir à ma coupure de 11h. Finalement, le chargement de ses camions a été plus rapide que prévu, moi j'ai que 8 palettes ça va vite. J'avais déjà commencé à chercher un plan parking pas loin dans le quartier, et j'échoue à 17h dans une zone industrielle calme et ombragée dont l'Italie regorge pile poil ce soir, je suis naze !

Il est très précisement 5h31 quand je quitte ce metit coin calme avec, j'avoue un peu de regrets. Le trafic est encore calme ce matin, et tant mieux parce que je suis souvenu être venu dans le quartier en fait au printemps, et qu'il y avait pas mal de bouchons avec les travaux de la future autoroute, un café rapidos au premier autogrill et ensuite tutti va bene pour rejoindre la civilisation, du moins le trafic chargé de l'A4. Comme je suis vieux, je suis à l'heure et j'annonce mes 3 commandes chez le client. J'ai pas de dimensions prévues, il me reste 3m50 de plancher. Le type m'annonce 5m50. Le pire c'est qu'il faudrait que je vide tout, pour mettre son lot devant, le mec refuse évidement, je propose de tout vider au hayon dans la rue, c'est calme ici, mais il faut gagner 2m de plancher ce qu'il l'oblige en fait à me gerber des palettes, il veut pas, et c'est vrai que ça serait la merde.

Du coup, changement de fusil d'épaule, Stéphane veut pas que je fasse mon Nicolas Hulot, du coup on laisse tomber et je file à travers champs à Tavazzano pour faire la dogana. Je fais un stop quand même à Fiorenzola histoire d'arriver bien peigné chez Trasdock. Bien peigné, c'est vrai, mais surtout je me suis bien fait avoir par leur machine à café, j'ai vu trop tard, le sticker NO DA RESTO, typiquement italien, qui rend pas la monnaie, mais la chef ici a un coeur pour le petit ardechois que je suis et m'a rendu ma monnaie plus le café offert, elle sait combien les temps sont durs pour nous qui vivons en Ardèche. De là, je file à Monza, à chaque fois j'ai peur de me gourrer d'entrée, en camion on rentre par le parc, au milieu des joggers. L'an passé, j'avais perdu plus d'une heure avant d'avoir le droit de me mettre en place, cette année, arrivé face au gardien à la sortie de la trémie, j'ai mis mon cligno direct à gauche, vu la tête du gardien, il s'est dit, bon, lui il sait ou il va. Et je me suis posé au paddock F2.

Il fait une claleur d'enfer sur le goudron, vu que j'ai un peu d'avance, je distribue nonchalament, en 3h de distribution j'ai dû boire 50L de flotte. Mais j'ai tout livré 0 erreur, et je pense que c'est mon dernier circuit de l'année. Cette année, y a pas Jerez, et ça me fout les boules. J'adore aller à Jerez, j'avoue, je préfère l'Andalousie à la Slovaquie. C'est bien le binz pour ressortir, tout le monde laisse son metit merdier, et j'ai mis un coup de porte à faux dans un palox, plus de peur que de mal, mais touchette quand même, ça se voit pas, mais je sais que j'ai touché et ça m'enerve. Je retourne à ma ramasse de ce matin, je suis bien bien naze. Bibi de son côté a passé sa journée à depatouiller le site, en fait on a été victimes d'une attaque virale, un robot malveillant qui bloque tout le site et le serveur, ça s'appelle une "attaque de force brute", on gros le site enregistrait 90 connections à la seconde, et ça faisait tout planter. A 19h30 je me pose à Luzzara, il fait encore super chaud et humide, ce soir je subis encore une attaque de force brute avec 90 moustiques à la seconde, terrible !

Première opération ce matin, commencer par decharger ma pile de palettes vides et les IBC par terre, un hayon, un transpalette electrique et t'es invincible. Enfin, presque, ce qui nous manque c'est 5m de plancher et un moofeet. Après ça, j'ai juste à filer mon CMR et un café au client, à 8h pile je me mets en place. Ici on fabrique des rampes pour monter les fauteuils roulants ou les personnes agées, genre escaliers STANA, ils connaissent pas la crise. Le cariste est pas un charlot, en serrant au maximum, j'ai 5m50 de plancher, ils ne m'ont donc pas dit de conneries hier. Je remets tout mon bazar en place, je repars de là un peu après 9h, impec. Il fait une chaleur d'enfer, lourd et humide surtout. Je garde la nationale jusqu'à Parme, en temps ça vaut pas le coup, vaut mieux reprendre à Reggio Emilia. Quoi qu'il en soit, à 24h près, je fais le même stop à l'institut de beauté SARNI à Fiorenzola, propre et gratos.

Une fois sur l'A21 c'est un peu plus calme et ça fait du bien, la campagne de ramassage de tomates bat son plein, c'est nettement moins gourmand en personnel que les vendanges, quand la machine passe, il reste plus un brin d'herbe, c'est une machine comme ça qu'il me faudrait pour nettoyer les mauvaises herbes dans mon chemin chez moi. Il y a bien longtemps que j'étais pas sorti à Asti pour rejoindre Lagnasco et c'est toujours au même point, au bout de l'A33 on se retrouve toujours sur la route étroite et defoncée, surchargée de camions surchargés, bref. Je finis par debarquer un peu avant 15h chez le client, une heure plus tard la semi est pleine comme un oeuf.

Du coup, je vais livrer direct à Die, bien sûr d'ici, aucune hésitation, il fait chaud, et même si quelques orages éclatent sur les montagnes, je vais pas me priver par monter par le col de l'arche, une fois passé Cuneo, c'est à peu près tranquille et je pense que déjà pas mal de camping caristes sont partis, du coup je suis plus que tranquille. Le col est toujours aussi dur, mais tellement beau que ça donnerai envie de pleurer, et puis il fait vraiment frais, un bonheur. Je suis talonné par Benjamin un dromois immigré dans le 05 qui me suis depuis Cuneo, le relais de l'Ubaye après Barcelonette a fermé, du moins empêche les camions de se garer du coup on s'en serre 5 juste au dessus de Savine du Lac. Pour aujourd'hui, j'ai plus que le col de Cabre à passer, j'ai croisé personne entre Aspres et Luc en Diois mis à part quelques lièvres et une biche. Je finis par le radiner à 22h30 à Die avec presque 10h de guidon mais pas beaucoup de kilomètres, ça lui fait du bien de temps en temps à mon 500 de bosser un peu.

A 8h pile je fais les 500m qui me séparent du quai, oui, faut pas déconner c'est vendredi on va pas trainer au lit. 2 minutes plus tard je suis en place et je fais la connerie du jour en sortant le transpal electrique je m'y suis mal pris et il est parti taper le montant en feraille du quai, cassant net la sécurité du guidon, et impossible de le faire avancer ou reculer, il ne veut plus rien savoir. A 3 on arrive quand même à le faire bouger et surtout vider les IBC c'est le principal, c'est pas la journée du transpal electrique le 31 aout parce que les 2 gerbeurs du client sont eux aussi successivement tombés en rade, vite que je parte, je porte la scoumoune.

La suite se situe quartier Beauvert à Monteleger, pas besoin de taper l'adresse dans le GPS, c'est chez le voisin des transports Lubac ou j'ai passé quelques années. La météo n'est pas au beau fixe, il fait frisquet, les seuls touristes que je croise sont tous à la retraite, c'est le signe que la rentrée est proche. Je perends donc 6 palettes pour Girona, à vider au hayon, et je vais poser le transpal malade à Albon chez le depanneur. L'A7 est toute bouchée, du coup c'est blindé sur la N7, pénible !!!

Quand j'arrive à Jarcieu, il y a un superbe FH de marque Volvo au quai, ce camion ne m'est pas inconnu, et ça me permet de faire la connaissance en vrai de Samu88. Pas de bol, il charge pour la GB, il vous racontera ça mieux que moi. Mais amplitude oblige il a pas le temps de trainer, il doir rentrer là bas ou il fait froid dans la suède du sud. Du coup mangeage du midi avec Anthony du quai et Régis du bureau, double scandale au resto, on a été obligés de manger un steack frites alors que mes patrons ont eu des ravioles, et pire que pire, c'était à mon tour de payer, mais notre bien aimé chef a déjà tout payé. J'ai plus qu'à rentrer, et livrer à Romans en passant, c'est bien le merdier à Romans, l'été est bien fini.

Comme vous avez peut être dû vous en apercevoir on a été victime d'une attaque sur internet, une attaque de robots, les informaticiens appelent ça une attaque de force brute, le serveur enregistrait jusqu'à 90 connections par secondes ce qui provoquait un plantage général et une serieuse menace d'exclusion du serveur de la part de notre hebergeur. Après des heures et des heures de boulot, tout est à priori rentré dans l'ordre. Merci Bibi, merci Aurélien, et merci à tous ceux qui nous ont aidés, et qui cliquent sur les bannières pub ! BON WEEK-END !!!