Carnet de bord de Janvier 2015 | Partager sur Facebook |
Deux semaines à faire des nuits de 9h, à prendre trois repas par jour, à se laver sans claquettes, à s'asseoir sur la cuvette aux toilettes... deux semaines de vie normale ; et puis soudain, un réveil sonne à 5h30 dans la nuit mâconnaise : nous sommes le 5 janvier, c'est la reprise.
Moral en berne. Je rejoins mon camion sous un blizzard Sibérien.
7h, il fait un bon 0 degré à l'intérieur de la cabine, c'est un peu rude au sortir de 15 jours de grasse matinée bien au chaud sous la couette.
Je trouve ce retour de congés particulièrement difficile, et pourtant avec un départ au lever du jour, dans un camion tout prêt qui n'a pas roulé sans moi, on a connu pires conditions par le passé.
Je vais charger à Chagny sous un épais brouillard, typique du val de Saône qui aime à se revêtir les matins d'hiver. Il fait -4 degrés, mieux vaut rester vigilent : non contente de nous masquer le paysage la purée de pois retombe sous forme de givre pour encore plus de sensations.
Je ne suis pas en avance : j'arrive à 9h pour charger. Heureusement ça va vite, à 9h45 c'est complet et je me dirige vers les bureaux pour les papiers.
Il fallait bien un peu piment pour assaisonner la rentrer : la secrétaire m'explique que "ça marche pas", qu'elle ne peut pas éditer les documents, et que je vais donc devoir attendre.
1h15 précisément, dans le bungalow, derrière le hublot. J'ai rendez-vous à 14h pour décharger près de Romans. Ce n'est techniquement plus possible, mais je m'en fous. Tranquille, zen... je vais même m'octroyer un quart d'heure pour manger, ce qui constitue un acte de rébellion majeur.
Le brouillard s'arrête à Lyon, la Saône aussi. Ensuite, c'est un franc soleil et 10 degrés de plus, ce qui permet aux gendarmes en poste de lézarder pénard dans le Grand Bœuf, tandis que je me ronge les ongles derrière un LTR qui grimpe à 35 Km/h. Zen je reste, et zen je resterai.
Je décharge à 15h. Puis je rentre à Jarcieu.
A quai j'écope d'une grosse tournée pour l'Angleterre ; de quoi voir le programme pour les deux-trois jours à venir.
Je roule mes heures jusqu'à l'aire de Gevrey-Chambertin, j'y arrive crevé, comme si j'avais perdu le rythme d'une journée qui n'avait pourtant rien d'éreintant.