Carnet de bord de Janvier 2015 | Partager sur Facebook |
3h50... c'est beaucoup trop tôt. Je m'octroie une dizaine de minutes de rabe, en équilibre entre mon conscient et mon inconscient, à deux doigts de me lever mais aussi prêt à replonger dans le sommeil. 4h10... me vient à l'esprit que si je persiste je n'aurais plus le temps de prendre une douche, je partirais donc sale et de mauvaise humeur avec l'obligation d'en trouver une ce soir à Barcelone. Du coup je me lève.
4h30, la journée commence officiellement, je m'en vais doucement, gobelet de café en main, radio sur Inter et chauffage soufflant vers les pieds.
Me voici sur l'A7, quelque part entre Valence et Orange, quarante tonnes glissent souplement sur l'asphalte. Notre bahut s'enfonce dans une nuit noire constellée de points lumineux, blancs à gauches, rouges à droite. Deux lignes discontinues mais infinies...
Bon ok, j'arrête le plagia.
Fatigué ce matin ; je vise "La Palme" - cette bonne vieille Palme située à 4h20 du dépôt -, mais dès Montpellier je commence à regarder les aires à venir dans le but de m'arrêter dormir 45 minutes. Finalement le jour se lève, les coups de téléphone affluent et je continue à rouler.
Au programme il y a trois livraisons, dont la deuxième "avant 13h" près de Vic, histoire de mettre un peu la pression.
Je commence à Figuerès. Une grosse usine, une forte odeur de plastique, et une petite bonne femme sur son chariot élévateur qui vient à ma rencontre. Malgré la présence d'un quai, là, devant moi, elle ne rechigne pas à décharger par le côté, ce qui m'évite une manœuvre périlleuse et un décrochage (j'en ai dans le porteur et dans la remorque).
Le GPS m'annonce 13h20 à Avinyo, chez le deuxième client. Je préviens Stéphane qui me répond : "Avant 14h c'est ok". Traduction : on va considérer les mandarines comme un repas de midi.
Pas facile les derniers kilomètres qui mènent à Avinyo. Ils auraient pu construire un pont, le pont d'Avinyo... (Élue blague la moins drôle de la semaine, tous carnets de bord confondus)
Je fonce vers Granollers, l'heure tourne, il y a une route barrée et un accident sur la déviation, mais ça va, je le vis bien, je ne suis presque pas en stress.
Un chargement m'attend dès ce soir, dans la Zona Franca, et ça va être juste...
Confirmation quelques instants plus tard ; J'ai 10 minutes de marge pour y arriver.
Il fait beau à Barcelone, un pâle soleil d'hiver et une brune blanchâtre donnent à l'horizon des allures de couverture de Télérama. A ce propos je savoure mes dernières heures de parution en kiosque : demain exit Ray superstar, je laisse la place à ceux dont c'est le métier (chanteurs, présentateurs de télé, terroristes, hommes politiques etc.)
9h57 de volant, je suis à quai chez le groupeur. Fin de la journée, je passe ma coupure sur place, d'autant que le chargement s'éternise.