FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2024 Partager sur Facebook
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  • ma vie, mon oeuvre
    pour Mich, 1980 km
  • Vendredi 1 Mars 2024
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    A 7h et demi je suis à Bourogne, moteur ! Je coupe par les patelins du côté de l'ancienne frontière pour éviter le péage. Je sonne chez Enedis à Sausheim, c'est un truc tout neuf, pas loin du garage Kawasaki en fait, vous voyez ? Un gars vient vers moi, se présente comme le logisticien. Ouhlaa mon gars, n'en vlà un titre ! T'es magasinier quoi ! D'entrée il me dit : « que je n'ai pas rendez-vous, comment je vais faire, pas de place, patati et patata. J'appelle mon chef, faudra revenir... » Je lui réponds calmement : « personne ne nous a parlé de rendez-vous, moi c'est simple, je dois me vider, dpnc je vous pose tout sur le trottoir, voire devant la barrière et tchao. Dites-vous bien que ce voyage de transfos c'est moins d' 1% de mon chiffre d'affaire du mois. A se mettre mal avec quelqu'un je préfère que ce soit avec Barré qu'avec Waterair. Il me regarde, se demande si je bluffe : « bon, mettez vous en place, on va se débrouiller. » Donc j'attaque à vider les trois premiers transfos par les portes, c'est des gros, ensuite c'est plus facile, je prends la confiance, je ne pose même plus les stabilisateurs du chariot. Pendant ce temps mon gars est parti, se mettre au chaud j'imagine, c'est vrai que ça meule ce matin. Il revient au bout d'un moment avec un gros Fen électrique pour rentrer un autre transfo dans l'atelier. Sans déconner ? Pourquoi ils demandent une livraison en chariot embarqué ? Après tout je m'en fous on est payé. Quand j'ai fini, le « logisticien » revient, il me paye le café dans leur salle. En fait il paye c'est pas le mot, tout est gratuit, le café, gâteaux, bonbons, tout est à disposition sur des tables. Tu sens que le CE est puissant.

    A 11h je suis à Seppois, d'entrée Philippe me dit que c'est la merde noire avec mon camion, les papiers ne sortent pas. Pas trop grave je lui demande de sortir ma liste de chargement pour que je puisse charger, c'est impossible, la facturation n'est pas validée, rien ne sort. Ma foi, je ne suis prévu qu'à 14h on va patienter... Geoffroy de chez ATS est là, il chargeait le dernier camion du matin, je lui refile mes papiers, lui il rentre à Devecey.

    J'ai le temps de faire un repas de communion, à 13h c'est mon copain Jojo qui charge, mes feuilles ne sont toujours pas sorties... Cette fois je m'inquiète un peu, Philippe me dit que ça va s'arranger. Mouais. A 14h il me sort une liste à la one again. Au moins je peux charger. J'ai un gros gros voyage, une chiée d'escaliers, tous différents, tout rentre mais il n'y a rien de trop. Je laisse la place à Jean-Charles, je me gare plus loin et je poireaute... Je n'ai mes enveloppes qu'à 16h passées, toutes les erreurs sont corrigées. Après, j'ai pas pleurniché, on est vendredi je suis à une demi-heure de mon parking, j'ai connu pire !

    A 17h je repose le camion chez Jacky, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • la neige aux Rousses !!!
  • Lundi 4 Mars 2024
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    A 6h et demi je suis à Bourogne, venga ! Ce matin je monte à Morteau, c'est une des routes du dimanche en bécane, là je fais pas frotter les reposes-pieds dans les courbes, je monte sagement, c'est mieux pour les piles de cartons si je veux éviter de ramasser.

    A 8h30 je m'apprête à piquer à gauche sur une route mais c'est tout petit, je renonce. Il y a un petit parking à 100m je reste là, la maison est à 800m. J'appelle pour des explications, une dame me dit que son fils est à la maison, il a le chèque, parfait. Dans la prairie il y a un carrefour, je prends à droite, 200m plus loin je tourne la tête, derrière une butte je vois une maison avec un abri de piscine. Demi-tour. Le fiston tarde à venir m'ouvrir, bah pauvre il marche avec des béquilles. Je dépose la réno sous l'abri en échange du chèque et je file.

    Ensuite je vais à Levier, je recule dans une ruelle. Je livre chez une délicieuse Julie, cheveux courts coupe à la garçonne. C'est une ancienne ferme donc il y a des dépendances et plein de place, fastoche. Quand c'est fini j'accepte un café et un chèque.

    Direction le Jura, je coupe par des routes de chèvres, ici il n'y a pas bien le choix. Je prends le temps de faire chauffer une soupe, le petit déj est digéré depuis longtemps.

    A 13h30 je suis devant un camping, je vois la piscine derrière la haie, elle est bien triste. J'appelle le gars il arrive dans la minute. Je ne livre qu'une palette de margelles et des accessoires ; refoulements skimmers. La piscine est énorme, le client me demande d'approcher la palette au plus près, normal. Je ne livre pas de liner bien que celui en place soit bien déchiré. Il va peut-être faire poser un liner armé, pour un camping c'est plus raisonnable. Pas de chèque, une paire de signature et je file.

    Mon ex-collègue Gérald m'appelle, il est exploitant chez Intermarché à la base de Dôle Rochefort. Il est dégoûté par la mentalité des gars, il me dit que je ne peux pas imaginer... Si si je vois très bien.

    Je descends dans l'Ain par St Laurent en Grandvaux Morbier et le col de la Faucille, aucune inquiétude avec la neige, ça c'était avant. Il y en a quelques plaques par ci par là, ça économise l'électricité de remontes-pentes...

    A Saint Genis Pouilly je livre une piscine complète chez un garagiste. Le mec est super sympa, m'offre un café avant de commencer. On discute je lui dis que je veux bien aller livrer à sa maison, il sort pour voir le camion : « c'est mort jamais tu passes dans mon hameau, j'en étais sûr, je me débrouillerai avec la remorque porte-voiture. » Pour faire de la place il monte dans une R5, elle démarre au quart de tour, c'est une « automatic », elle doit bien avoir 40 ans sa caisse. Les papiers de cette piscine m'auront fait chier depuis vendredi, là la liste de colisage n'est pas complète, ma foi je ne peux pas inventer, à vu de nez ça me semble complet, je pointe ce que j'ai et basta !

    M'en vais couper à Léaz, c'est le resto routier du secteur.

     

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  • petite douane de campagne
    mais non mais non
  • Mardi 5 Mars 2024
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    C'est infernal pour sortir de ce parking le matin, c'est un flot de bagnoles bite à cul, il me faut forcer un peu. Le contournement de Genève est bien compliqué mais je m'attendais à pire. Juste avant 8h je suis à Douvaine au bord de la route principale. Je dégage, pas envie de mourir, il y a un Lidl à 200m, je vais me garer au calme. C'est livré en deux tours. En pointant je vois qu'il manque de quoi brancher la pompe à chaleur. J'en parle au client, l'eau ne va pas arriver par le wifi, je lui explique bien que moi je suis bon au niveau du contrôle, il faut qu'il voit avec le commercial pour fournir du tuyau et des raccords.

    Petit saut de puce le long de la frontière, je vais déposer une grosse rénovation chez une mamie. Tout le secteur est interdit aux 17t, d'où sort ce chiffre ? 19 ça a du sens mais 17. Bon j'avoue, que ce soit 17 ou 19 j'y passe sans me poser de questions. Pour ce matin j'ai encore une rénovation à Nangy chez un vieux pénible. Il me raconte une légende que soit disant il connaît le poseur de liner et c'est lui qui lui aurait dit qu'il faut tout contrôler, qu'il y a souvent des erreurs. Il confond la bride du projecteur et le cadre de l'ampoule, on doit descendre dans la piscine, vide heureusement, pour que je lui explique de visu. Bouhh il m'a saoulé.

    A 13h je suis entre Annecy et Rumilly, le bled est interdit aux 12m de long. D'habitude je ne joue pas avec ça mais en regardant Maps je vois que la partie délicate doit être après le pays parce que jusqu'à ma rue c'est du velours. Je trouve un T presque facile pour me retourner, je ne vais quand même pas aller voir si je peux rester coincé plus loin. Encore une cliente bizarre c'est la journée, elle voudrait que je dépose tout derrière la maison mais il n'y a pas d'accès. C'est pas normal que je sois seul selon elle. Punaise dans le transport on a déjà du mal à payer un chauffeur, je nous vois bien débarquer à quatre. Bref, je lui réponds que si elle trouve trois voisins je veux bien lui aider à porter SA piscine. Bien sûr ça se termine que je dépose la structure au plus proche et basta. Après elle me raconte qu'elle fait poser la piscine par un monteur agréé Waterair, donc elle discute pour rien.

    Retour au camion j'ai un appel de Martine. La cliente de Douvaine a appelé, comment ça se fait que la livraison de ce matin n'était pas complète, il manquait des trucs ? Putain c'est lourd ! Martine, on ne vend pas une pompe sans tuyaux et sans by-pass, il faut que tu rappelles pour expliquer réexpliquer même que la livraison était complète mais que j'ai vu qu'il manquait des trucs. Je finis par lui dire que je suis bien con, prochain coup je ne dis rien et quand le gars voudra brancher sa pompe il se démerdera. Putain ils me saoulent tous à rien comprendre.

    Je finis les livraisons du jour à Chambéry, Chambéry le vieux même. Il y a un bon bouchon sur la 4 voies, en face une bagnole a fait des tonneaux à la sortie du tunnel, elle est posée sur le toit, c'est pas beau. Donc dans mon sens les caisseux freinent pour regarder. Ma rue est en sens unique, ça grimpe sec, on va éviter les conneries, je reste en bas, il reste 300m, c'est rien. La série continue, cette fois la cliente conteste le contre-remboursement. Je reste calme, j'explique, elle comprend sans être complètement convaincue. M'en fous j'ai mon chèque.

    Je vais rouler un peu pour me changer les idées. Laurence m'a envoyé un retour, on charge du bois pour le 25, un peu plus tard nouveau message : retour annulé. Ma foi ! Ah tiens nouveau message : le retour de demain est de nouveau bon.

    Je suis comme Trump, de retour à la Maison Blanche, je ne bois plus que du Perrier mais ce soir je m'offre un demi, ils m'ont tous cassé les bonbons, et les couilles aussi oui.

     

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  • chez Doras
  • Mercredi 6 Mars 2024
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    Café, pain aux raisins, douche, zou ! Juste avant 8h je suis à Châbons, je me fais avoir avec un petit pont, rien de grave, il y en a un autre pas loin. Visiblement je réveille la jeune cliente, on est mercredi elle doit garder ses nains, elle m'ouvre le garage, je me débrouille. Quand c'est fini je range ma calèche et je vais à Brézins. C'est la base des marchands de matériaux Samse. L'organisation c'est pas tout à fait ça. A la réception une fille m'envoie : au fond à gauche, vous trouverez un gars habillé en orange. J'avance le camion au fond, je ne trouve personne, ni homme en bleu comme c'est leur slogan, ni homme en orange. Je finis par tomber sur un mec en jaune qui n'est pas content de me trouver là. Je fais mon métier, je l'envoie chier, vous n'avez qu'à avoir une procédure un peu mieux fichue. Il me dit qu'il m'envoie quelqu'un. Au bout d'un moment arrive un gars, en orange, un Antillais probablement, super sympa. Il me montre ce qu'on doit charger, un bon tas pour Besançon et quelques bricoles pour Béthoncourt dans le 25 aussi mais vers chez moi. Un cariste se pointe, il n'est pas mauvais faut reconnaître, il empile les plaques de bois. Je sangle évidemment mais c'est compliqué, certaines longueurs sont toutes fines, faut pas trop tendre sous peine de tout exploser. A 11h moins le quart je me sauve.

    Je coupe au travers par St Jean de Bournay pour me retrouver à La Verpillère, ensuite c'est la route des ronds-points et des convois par Loyettes et Ambérieu. C'est à livrer demain mais je tente au moins le Besançon. Avec un tas de bois la moyenne n'est pas folle, je ne sais pas si ça passe en 4h30, dans le doute vers Pont d'Ain je mange en 45 minutes. C'est plus sûr.

    Je perds pas mal de temps à Besançon, c'est de ma faute, je n'ai pas suivi Google. La rue de chez Doras est en trvaux, je le sais c'était déjà le cas l'autre fois quand je suis venu avec du Righini mais je sais que ça passe. Erreur ! Gougueule avait raison, les travaux se sont déplacés, je dois faire tout un putain de détour en pleine circulation, l'heure tourne. J'entre chez Doras il est presque 5h moins le quart. Sans problème, il me prenne, ouf ! J'ouvre les deux côtés, rien n'a bougé, c'est déjà beau.

    Après Cyrille me fait revenir au dépôt, je me vide le Béthoncourt. Il m'explique le programme pour demain, je ferai d'abord un « tour de ville » avant de partir dans le fort fort lointain. Un coup de gas-oil, un peu de papotage avec le chef qui voulait me voir et je m'en vais couper à Quenoche, c'est le troquet le plus proche du dépôt.

     

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  • un Finlandais à Besac
    un Belfortain à Besac
  • Jeudi 7 Mars 2024
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    Depuis peu le resto n'ouvre plus qu'à 8h30, je déjeune au camion et je vais me doucher au dépôt, ma foi c'est gratuit. A 7h et demi je suis chez Tillet, le bureau est allumé, bascule, on charge une palette et je vais de l'autre côté chez ARS. Ici je charge une dizaine de palettes. Un Waberer's est arrivé avant moi, par honnêteté j'en parle au chef, « il est garé en merde, il fait chier tout le monde, je vais pas perdre mon temps à lui expliquer. » C'est un peu dégueulasse mais voilà. Le cariste apporte les bobines deux par deux, je lui dis de les laisser comme ça, en dix minutes c'est torché, le kolega n'aura pas perdu trop de temps. Je ne connais pas le client je tape sur Maps, ouh ! C'est à 1km900 ! C'est dans la petite zone à côté du garage BMW qu'on voit au bord de l'autoroute. J'hésite à faire une coupure de 45 mais non, plein de courage j'y vais direct.

    Le réceptionnaire est au bout de sa vie, onze palettes. C'est vrai que l'usine est toute petite. Quand c'est vide je retourne chez Tillet mais en faisant une coupure, je m'arrête chez Ange me prendre un bout de pain. Chez Tillet ça marche moins bien que tout à l'heure, je charge un lot avec une discrétion commerciale, à charger ça va vite mais je dois attendre les papiers qui viennent du Luxembourg. A un moment j'ai cru qu'ils venaient à pied. A 10h je peux enfin partir.

    Je descends compléter au terreau, c'est la saison qui commence. C'est tellement la saison que la file de camion en attente dégueule jusque dans le rond-point. J'arrive à me serrer sans faire chier. J'espérais être chargé pour midi, c'est mort. Il y a deux rampes ça avance quand même. A midi je suis à la rampe devant les bureaux, le cariste s'en va à la soupe. J'ai bien fait de me prendre du pain tout à l'heure, j'avais flairé. A 13h le même mec me charge seize palettes, avec les bobines devant ça rentre ric rac. Cinq minutes pour les papiers, ciao.

    Je me paye ce put... de scrogneugneu de boulevard de Besançon, et sur toute la longueur s'il vous plaît, quelle plaie ! J'ai le temps mais redémarrer quinze fois chargé lourd c'est pénible. Pas trop pressé je garde la nationale jusqu'à l'entrée de Dijon. Au grand péage les gendarmes font passer tout le monde par le parking, ils ciblent les bagnoles les plus anciennes, c'est à dire les gens qui ont le moins de pognon en général. J'ai honte pour eux.

    Je fais une coupure du côté d'Avallon. Laurence m'envoie un retour, et une adresse pour me débarrasser des Europe vides demain. Le programme va être un peu tendu, je me vois bien rentrer samedi. Pas grave ce ne sera pas le premier ni le dernier de ma carrière.

    A 20h10 je suis à La Bagatelle, il n'y a plus rien d'autre à Orléans.

     

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  • au roi Merlin
  • Vendredi 8 Mars 2024
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    J'ai rendez-vous à 8h et demi au Leroy Merlin d'Ingré, je me présente avec 45 minutes d'avance, on m'ouvre la grille de suite, parfait. Un cariste se pointe : « ah oui mais non, c'est con de te vider à quai, fait le tour du pâté de maisons, on va vider par le côté. » Ok, moi je m'en tape. Pourvu que ça aille vite. Je déchante rapidement. Ce cariste est un putain d'horrible bavard, il n'avance pas. C'est la gazette d'Ingré, je sais tout de la vie de Leroy Merlin et de ses collègues. De là je file chez Burban palettes, pas loin de l'ancien centre routier à Saran. Là c'est expédié vite fait, j'avais fait poser les palettes aux portes, un coup de fourches et je me casse. Il est 10h. Bordel je ne viderai jamais le Tillet avant midi. Fonce tonton, fonce !

    A 11h47 pour être précis je suis à St Lubin des Joncherets. Bien sûr le cariste fait la tronche : « le vendredi on ferme à midi, vous avez de la chance, patati et patata ». Garde ton sermon, je speede depuis ce matin. Je me claque dans la cour derrière, en un petit quart d'heure c'est vide. J'avance sans casser la coupure, je ne peux pas dire je mange, je bouffe une boîte de sardines vite fait, quand la demi-heure est passée, venga !

    Je fonce chez Otis à Gien, je ne sais pas à quelle heure ils ferment, Google dit 20h...dans le doute...

    A 15h30 je m'inscris chez le gardien, il prend mon 06, il me raconte que parfois ça va vite et parfois...moins. Donc aujourd'hui on est dans le parfois moins. Au bout d'une bonne heure j'appelle Laurence elle me dit que c'est tout le temps comme ça, on y passe une demi-journée, faut noter les heures on se fait payer par Tred Chariot. Mouais. Au bout d'une heure et demi mon tel sonne enfin : quai 8. Ici c'est le territoire de Bert et des belges de Van Steenbergen, je dis des belges, des kolegas plutôt. En tous cas ils ont une chiée de semis en débord, sans doute que ça limite les attentes. Une fois à quai ça va pas trop mal faut avouer, il y a tout un tas de bordel. Je pensais que les ascenseurs seraient conditionnés dans des caisses en bois, mon cul Paul, c'est tout en vrac. Je vais m'amuser pour vider ça. C'est pour la Suisse alémanique, donc pas pour moi.

    Dans ma petite tête je m'étais dit que si ça marchait je pourrais rentrer au dépôt ce soir, sauter dans la Fiat et retour maison mais là c'est mort. Je rentre par la cambrousse, Clamecy Vézelay Avallon pour me retrouver sur la N6 et je vais souper chez la Suisse à Chelsey, toujours ouverte grand-mère et même un vendredi soir.

     

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  • de quoi faire un ascenseur
    tout ça pour 2277km, pas plus
  • Samedi 9 Mars 2024
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    Hier soir elle a fait quelques couverts mais j'étais le seul camion, autant dire qu'elle n'allait pas ouvrir ce matin rien que pour ma pomme, je déjeune au camion et à 5h45, zou !

    Yaya m'appelle un peu plus tard, on s'est loupé hier soir, j'avoue que je n'ai pas surveillé le partage de position, j'aurais pu arrêter à Molphey ou au Petit Train, c'est ballot.

    Ce matin je change mon fusil d'épaule, je pensais vider à la halle puis aller à Devecey, mais le Fen de la halle est un énorme truc pour les bobines, il me fait peur, déjà que je ne suis pas très doué, je préfère mon chariot. A 8h moins le quart à Valentin je suis suivi par une Fiat 500, une caisse de cagole, non c'est le chef qui va chercher les croissants. Au dépôt je remets quatre gouttes de gas-oil, j'embarque le Moffett et je vais me faire payer le café, vite fait j'ai du taf.

    Je descends à la halle et je me vide, ça prend pas mal de temps, j'y vais molo, il y a deux palettes c'est du verre fumé comme des panneaux photovoltaïques, je sais pas ce que c'est mais j'ai pas envie de les benner, ça doit coûter une blinde. Ça a été chargé à quai et pas mal de palettes ne sont pas percées pour les prendre par le côté je dois les tourner avec un tire-pal, donc monte dans la semi, descends, remonte, c'est bon j'ai fait mon sport. Quand c'est fini je recharge une piscine qui traîne, faut la ramener à Seppois, ça prend trois minutes c'est rien. Je referme tout bien et je me rentre.

    A 11h je suis à Bourogne, il n'y a pas un chat sauf le Marco, mécano historique de chez Buffa/Jacky, on se fait coucou, il s'entend bien avec tout le monde ce gars. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • Langres
  • Lundi 11 Mars 2024
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    Je ne charge qu'à 14h mais je voudrais prendre de l'avance, je démarre de Bourogne à 10h30.

    En premier je passe au bâtiment des escaliers, on charge un enrouleur de couverture, ensuite je vais vers Fabrice, on vide la piscine en retour que j'ai chargée samedi matin. Il est vite midi, j'ai le temps de faire un banquet.

    A 13h c'est Geoffroy qui charge, il ne traîne pas. Ensuite je prends la place, ça va vite j'ai largement eu le temps de pointer mon voyage. Sauf que ça ne sert pas à grand chose, mes papiers ne sont pas prêts. Une fille est au bureau pour le renfort saisonnier mais elle est là depuis ce matin, elle patauge évidemment dans cette montagne de paperasse. Je pleurniche, Philippe et Martine lâchent ce qu'ils font et lui filent un coup de main. Merci à tous, à 15h je me sauve, il n'y a rien à dire.

    Après Vesoul je rattrape Romain de chez Buffa, c'est vous dire comme il est vieux. Il n'est pas en piscines, il a une semi Jacky je ne pouvais pas le reconnaître, il m'appelle, on se donne rendez-vous à Clérey. J'aurais aimé monter un peu plus loin mais quand un pote t'appelle pour souper ensemble tu vas pas tergiverser, demain il fera jour. Ce sera un peu tendu demain et voilà. 

     

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  • alors les filles, on patauge ?
    Dives sur Mer
    l'estuaire de l'Yonne lol
    Le Havre au loin
  • Mardi 12 Mars 2024
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    Je démarre à 5h, le troquet est fermé, Courtenay c'est trop proche, je vais déjeuner à La Bagatelle. C'est la deuxième fois que je passe là en quelques jours. Il y a un écriteau sur la porte, chaudière en panne. Tant pis faut bien se laver, je fais le bonhomme mais ça pèle. Le patron a l'honnêteté de ne pas me la faire payer. Heureusement.

    Du temps de midi je suis en approche de Flers, j'ai le temps de manger un morceau, à 13h tout pile je suis devant chez mon premier client. Tout est fermé, je sonne, rien. Je téléphone, le gars me dit qu'il arrive. J'ai le temps de descendre l'enrouleur, il se pointe dans les dix minutes. Je lui dépose son zinzin en échange d'un chèque. Zou ! J'ai eu du bol pendant la livraison, il ne pleuvait pas, maintenant il tombe de bonnes averses par endroit.

    Ça freine un peu sur la rocade de Caen, sinon ce serait pas du jeu. A 15h30 je m'enfile dans Dives sur Mer, je comprends pourquoi c'est interdit aux poids-lourds. Ma rue part en épingle à droite, il y a des bagnoles garées, c'est mort. Je continue un peu plus loin et je tombe sur le port de plaisance. C'est interdit aussi, j'y vais sur la pointe des pieds mais ça passe tranquille. Comme ça je retombe de l'autre côté de ma rue, je sais que c'est étroit, je me gare sur une placette, je suis à 200m, c'est parfait. La piscine du papy est sous un abri, je lui dépose tout au sec. Il veut m'aider pour le liner mais je refuse. Avec les vieux je refuse toujours, pas envie de me lancer dans un massage cardiaque, j'ai passé le brevet de secouriste à l'armée, je n'ai plus aucun souvenir, on va éviter les conneries.

    Je traverse la Seine par le pont de Normandie, en travaux, ça roule pas super bien.

    Vers Bolbec je reconnais le coin, je suis venu ici en Octobre, cette fois je vais dans le bled d'à côté. La rue est toute petite, je reste au carrefour à 200m. Le terrain est détrempé, premier passage ça va mais ensuite ça part en travers, j'ai ruiné le chemin. J'explique bien à la cliente, bien sympa mais bon c'est mieux de dire les choses, que les engins feront pire que moi. J'attrape une pelle et je rebouche 10m d'ornières. Elle me dit de ne pas le faire mais je préfère. J'enfonce le clou en lui expliquant que moi je dois déposer où va le chariot et normalement pas plus loin. Elle comprend. Parfait.

    Avec tout ça j'ai 9h45 de volant, je pensais descendre à Rouen mais faut pas rêver. J'avais repéré un resto sur Truckfly à Alvimare, je suis garé avec 9h59 de volant, mieux que sur le plan.

     

     

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  • c'est bucolique la Normandie
    oui oui j'ai fait demi-tour là !
    c'est le nooord !
  • Mercredi 13 Mars 2024
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    C'est bien agréable une douche chaude, avec du chauffage dans le local en plus ! Vous imaginez le luxe ? Un grand crème là-dessus et zou !

    Je passe Rouen sur les coups de 7h, il y a des travaux sur un pont je ne sais où, les PL doivent prendre à droite, 100m plus loin au premier carrefour c'est mort plus rien n'est indiqué. La logique veut que je prenne à droite, et plus loin c'est à nouveau interdit. Mort aux cons, je suis ce que dit Google et basta. Mon premier client du jour habite un village au joli nom Quévreville la Poterie. Le nom est joli mais c'est tout. Je m'enfile sur un chemin, quelques zigzags jusqu'à un hameau et fin de l'histoire, je pensais que ça débouchait mais non c'est bien trop petit. Je vais voir à pied, ça se confirme. Merde. Garé devant un portail je vois que le terrain est stabilisé sur un petit bout, je dépose le chariot pour gagner un peu et je recule dans la gadouille. Le tracteur est plus long que la largeur du chemin, à un moment faut bien mettre l'essieu moteur dans la merde, en trois ou quatre fois j'ai fait demi-tour. Ouf ! La livraison de la réno est une formalité.

    Après j'en ai une autre à Romilly sur Andelle, plus simple, le trottoir en face de l'impasse est super large, je me claque là, ça suffit les manœuvres hasardeuses. Un chèque et je me taille direction le Nord.

    Depuis ici la route raisonnable c'est de remonter à Rouen mais ça fait loin, je me fais un petit plaisir par Lyons la Forêt, Forges les Eaux, Aumale, avec deux piscines dans la remorque ça le fait. Je me prends un joli bout de pain après Amiens et je m'arrête manger avant Arras. En allant à l'AS24 je vois que les transports Trota de Lleida ont un dépôt dans la banlieue d'Arras, je découvre des trucs moi.

    A 14h comme hier je suis à Flers pas dans l'Orne mais en Escrebieux cette fois. Maison neuve avec un large portail dans une rue large et calme, le rêve. Dernière piscine du jour du côté de Lens, ça circule fort par là, ça bouchonne même. La maison est dans un vieux quartier résidentiel, les portes ne sont pas normalisées, il faut démonter le portail pour que le chariot puisse entrer. Depuis dehors on voit le bordel dans la maison, un vrai foutoir. Mon gars, bien sympa par ailleurs part à la recherche d'outils. J'attends, ça me saoule, je vais chercher une clef de 13 dans ma caisse, j'ai presque fini quand il revient. L'allée est vachement étroite, je dépose les éléments au mieux. Je le laisse se démerder pour refermer, faut qu'il apprenne. Moi je m'en vais couper au Norzone.

     

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  • c'est Laon là-haut
  • Jeudi 14 Mars 2024
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    Purée mais j'ai la poisse avec les douches cette semaine, ici il faut appuyer cent fois sur le bouton pour avoir un filet d'eau. Je pleurniche sur l'épaule de la fille au bar, elle me dit qu'ils sont au courant, c'est en cours de réparation. Elle ne me fait pas payer, je refuse, je mets les sous dans le cochon sur le comptoir.

    Je démarre à 7h et demi, c'est tôt pour faire dix bornes mais ça bouchonne, on est à Lille. Finalement ça va encore. Je m'enfile dans Lys les Lannois, la rue est en ville, je fais des tours et des détours, à un moment j'ai cru que Maps allait me dire : démerde-toi ! Je finis par arriver devant la maison, en fait c'est pas une maison, c'est une salle de sport avec une piscine dans la cour. Quoi qu'au fond de la cour il y a bien un appartement ou une maison. Je tombe sur la responsable de la salle, punaise elle est roulée maman ! Grande brune aux yeux bleus, magnifique, elle me dit qu'elle est locataire des murs mais que le proprio habite en Corse. Je ne vais pas attendre qu'il revienne, je lui fais signer les documents de crédit et basta ! Pas de coup de balai dans la semi, je suis trop mal garé, je file.

    Laurence m'a envoyé deux ramasses à Libercourt. Première dans une cartonnerie dans le centre du bled, j'avais lu sur les avis Google que c'est pas facile d'y arriver, mouais, je confirme en partie. On me fait mettre en place direct, je vois arriver un gars de chez Adam du 52, on s'est aperçu hier soir au Norzone, il me raconte qu'il en a chié qu'il a failli se coincer dans le centre du pays.

    Second chargement toujours à Libercourt mais dans une zone proche de l'A1. La boutique est fermée, faut sonner et attendre. Je sonne mais j'attends trop longtemps à mon goût. Je fais le tour du bâtiment je trouve les bureaux, je comprends ils sont tous en réunion dans un gros aquarium. Un gars me voit et sort aussitôt, je lui explique mon cas : « oh merci, tu me sauves, j'en peux plus, je m'endormais. » On refait le tour, il m'ouvre une porte et on charge. C'est des racks orange comme on voit dans toutes les usines. J'ouvre les deux côtés, ça rentre ric rac. Je demande au gars si j'ai le temps de sangler à l'intérieur, sinon je fais ça dehors. « Prends ton temps, je retournerai plus tard à la réunion. » Je vois oui, ces réunions PowerPoint ça fait chier tout le monde, le seul truc bien c'est d'aller bouffer au resto après.

    A 11h et quart je me sauve. J'ai la journée pour descendre à Besançon donc je prends l'autoroute jusqu'à St Quentin parce que c'est chiant puis c'est nationale tout du long.

    Pauline m'appelle. Il y a portes ouvertes au lycée pro de Gray ce week-end, le jeune Quentin voudrait exposer mon ensemble. Parfait, en plus moi je n'ai rien à dire, c'est pas mon nom sur la carte grise. Sauf que, je suis chargé avec un lot pour St Vit mais ensuite j'ai du Montbéliard et Belfort, on fait comment ? Elle me rappelle dans les cinq minutes, c'est mort les lots sont à vider demain, on va pas faire un aller-retour Besançon Belfort pour rien. C'est râpé pour le Scania mais on se dit que vu l'avenir du transport c'est pas la peine de montrer un S au fuel, ce serait mieux de présenter un Renault au colza, ou pire un Merco à l'hydrogène... Ça vend du rêve non ? Un bon Actros électrique ça va attirer les gamins dans la formation, sans aucun doute.

    Je continue mon bonhomme de chemin, à Langres sud je ne coupe pas par Flagey, je fais bien le tour, sagement. Aucun emmerdeur le long de Champlitte Gray, ça roule au taquet, à 20h je suis au Moulin des Malades, tip top.

     

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  • enfin propre
    2205 km etpicétou
  • Vendredi 15 Mars 2024
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    Un jour sur deux, donc ce matin les douches sont au poil, chaudes et avec de la pression. A 7h et demi je suis à St Vit mais tout est fermé, j'avais bien vu sur Google, ça ouvre à 8h30, j'y croyais pas trop... J'ai le temps d'ouvrir et de virer les sangles. C'est un vendeur de pièces détachées de 4x4, c'est plein d'amortos, de lames de ressort, de jantes. Eux aussi ils vont prendre un coup ; le baroudeur qui fume sa Camel devant son Toyota BJ, qu'est ce qu'il va devenir ? Land Rover va sortir un série III électrique qui fait bzit bzit ? Le mythe est mort. C'est le patron qui me vide ses racks, son Fen n'est pas bien puissant mais ça le fait en y allant doucement.

    De là je vais laver, mon pauvre camion est un tas de boue et pas au sens figuré, au sens propre...enfin propre, non justement. Je passe chez Mécano service, il n'y a personne, un jeune attaque de suite, ça méritait. Je fais un tour du garage, ils ont acheté une dépanneuse, un FH 16 en 8x4, un monstre ! Il y a tant d'accidents que ça ? A ma dernière FCO j'étais avec un dépanneur de Beaune, il me disait que le secteur Dijon Chalon c'est plat et droit, pas beaucoup de boulot pour eux alors que le secteur Besançon Baume les Dames Montbéliard c'est vallonné et sinueux, il y a du camion couché. C'est une façon de voir les choses.

    Je file à la halle fret, je dois refixer un support qui s'est fait la malle sur ma semi, deux rivets pop et c'est réglé. C'est le café avec Nico qui a été le plus long.

    Je passe manger à la maison à midi et à 13h je suis dans le Technoland aux transports Sostmeier. A la mort de Buffa et des déboires de Gefco d'autres transporteurs sont venus s'implanter ici, normal, the show must go on.

    Dernière livraison de la semaine sur l'aéroparc de Fontaine chez Geodis. Une fille sur le quai me dit d'entrer dans le sas 9 quand le camion dedans sera sorti. Quand c'est mon tour le cariste vient me voir et me dit de mettre à quai, sur le ton : ralala ces gonzesses elles y connaissent rien. Bon. Je descends le chariot, je me claque à quai, le gars entre dans la semi et.... ben ça va pas ! Les palettes sont trop grandes, elles ne passent pas entre les poteaux. Bon là le mec ne dit rien mais je sens bien qu'il a la honte. Du coup il me dit d'ouvrir dehors il vient chercher les palettes. Ralala ces mecs qui méprisent les filles...

    A 16h je pose le camion à Bourogne, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • tel un grand routier
  • Lundi 18 Mars 2024
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    Je démarre de Bourogne largement en avance, à 9h et demi je suis à Seppois. Comme lundi dernier ça ne sert finalement à rien, Sylvain le camion de 9h30 n'a même pas commencé. Une fois qu'il a sa liste il est super rapide. La bonne nouvelle du matin c'est que le Fred devait charger complet pour Waterair Belgique mais il lui reste un peu de plancher, il récupère mes palettes pour l'agence, il a raison c'est con d'y aller à deux camions. J'avais cinq rénos, une margelle et je ne sais plus quoi, il arrive à tout prendre ça rentre ric rac chez lui, au poil ! Il me demande s'il peut charger avant moi, j'hésite longuement...lol. De toutes façons j'ai pas mes enveloppes. A midi pile c'est réglé, ciao.

    Comme mon premier client s'est envolé, je ne commence demain qu'à 10h du côté de Charleroi, autant dire que je monte vraiment sans stress.

    Je prends le temps de manger vers Lure. La météo est bizarre, par endroit il tombe des averses terribles qui alternent avec de jolies éclaircies. J'ai lavé vendredi, pfou il n'en reste pas grand chose, la haine.

    Je passe au gas-oil à Rodange, il paraît que ça vaut moins le coup au Lux qu'à une époque, ma foi faut bien que j'en mette. Ici je joue au grand routier, je passe trois frontières en deux km.

    Je finis cette petite journée au relais St Christophe à Longlier, il y a de la Jupiler à la pression, tout va bien.

     

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  • je vais où là ?
    là !
    los compañeros
  • Mardi 19 Mars 2024
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    La Belgique c'est plus ce que c'était, le troquet n'ouvre qu'à 7h, moi ça me va pile poil. Un café, un croissant doré à l'or fin et une douche, zou !

    J'appelle Waterair Belgique, tous mes clients ont payé, je suis tranquille avec ça.

    Un peu de bouchon du côté de Namur histoire de dire et un peu avant 10h je m'enfile sur un mauvais chemin, goudronné mais hyper étroit. Maps m'amène devant la maison facilement, j'ai repéré un endroit un peu plus large avant, je déplace une petite remorque qui traîne et j'arrive à me garer. Je ne sais pas si les clients ont un centre équestre ou juste propriétaires de canassons mais c'est pas le poney-club de Crevans où allait ma gamine. Je vois des chevaux de toutes sortes, Cayenne, 911, ça m'a l'air de bien se passer. C'est la fille qui me réceptionne, super gentille. Je lui demande ma route pour repartir, elle me conseille de tirer tout droit, je retombe sur une meilleure route pas bien loin.

    Je mange un bout là le long et à 13h je suis du côté d'Anvers. Visiblement les clients ne sont pas là, deux ouvriers sont sur place, j'explique mon cas, le plus âgé est au courant. Il ne parle pas français, pas anglais, même si perso je suis nul à chier en anglais, bref, c'est compliqué. Le gars se retourne vers son pote et lui parle en espagnol. Ah ben voilà ! Là on se comprend. Le chef vient d’Équateur et le plus jeune du Vénézuela. Putain faut que je vienne à Anvers pour parler espagnol c'est surréaliste. Un des deux a mal au dos, on se fait les tôles à la main, puis l'escalier à trois pour traverser le garage. Il fait grand soleil, on a pris une suée. Pour me remercier le gars ouvre le frigo du garage et on boit una cerveza. Le quartier est tout interdit aux 10t, j'en chie un peu pour récupérer l'autoroute.

    Je me repaye un peu de bouchon du côté de Gand, normal. Dernière livraison du jour à Mouscron chez un électricien, il parle français évidemment. On range sa Sara-mini dans le garage, livraison super fastoche.

    J'avais pas vu en venant mais à la sortie du lotissement il y a un rond-point et juste après ce rond-point c'est la France. Le client habite à 100m de Wattrelos. J'hésite, je rentre au pays ou pas ? En fait non aucune hésitation, je m'en vais couper au Norzone, c'est mon point de chute ces temps-ci. C'est une très bonne adresse, très bonne cuisine, j'ai passé une top soirée avec deux vieillards de ma génération.

     

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  • sur la photo ça n'a pas l'air profond, pourtant ...
  • Mercredi 20 Mars 2024
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    Juste avant 8h je suis à côté de Leuze en Hainaut, le bled est un village western, une seule rue tout en longueur, ne manque que le saloon la banque et la quincaillerie. Je vais me retourner au bout du pays, ça c'est fait. Premier tour j'apporte l'escalier, ça fait juste des traces dans la pelouse, cool. Au deuxième tour avec les tôles le chariot s'enfonce dans le mou, je suis enlisé, posé au fond. Putain je suis vert ! Bon, pas le choix, faut se démerder, le client me regarde faire... Je trouve des bûches de bois de chauffage, j'en pose sous les patins histoire de pouvoir monter les roues avant, je balance du bois dans le trou, pour l'arrière le gars daigne me prêter une bêche, je dégage la terre puis je balance encore du bois, j'arrive à m'en sortir. J'ai pris une bonne suée de bon matin. Avec la bêche je récupère le bois enterré. Conclusion du client : « ça ne me dérange pas, c'est l'emplacement de la piscine. » Merci pour ta compassion. On se fait la couverture à la main et je me sauve.

    Je retraverse la frontière et je me retrouve à Sin le Noble pour 10h. Pour accéder à ma rue il y a un pont à 3m80, inconnu du GPS Scania d'ailleurs. Je le vois de loin, je ne m'y aventure pas. Je fais le tour par le centre de la ville. Arrivé sur place le commercial du secteur est présent, il me dit que la cliente est délicate, comprenez que c'est une chieuse. Je livre une Joana, c'est un nouveau truc avec un énorme escalier. Normalement c'est du « prêt à plonger », on dépose et on se casse mais là il nous faut tout dépoter, il n'y a aucun accès. On décide de descendre ce putain d'escalier de la palette, il fait le poids d'un âne mort ce truc. Le commercial est gentil mais il est gaulé comme un pince-oreille, il lâche rapidement et tout seul je sens une douleur au bras à forcer comme un con. Dans le garage on trouve un skate board de gamin qu'on met d'un côté et un diable un peu pourri de l'autre côté, on arrive à rentrer l'escalier comme ça. Sans cela c'était impossible à deux. Heureusement il n'y a pas de margelles, j'ai quand même pris la deuxième suée du matin. La cliente est tout le temps au téléphone, je comprends qu'elle renâcle pour le contre-remboursement. Quand tout est rangé elle me donne le chèque convenu, parfait. Le vendeur m'emmène en bagnole, on fait le tour du quartier pour voir par où repartir. Retour au camion je vais me retourner au niveau du pont, c'est assez large. J'ai un message de Martine, je la rappelle, en fait elle me prévenait pour le problème du chèque, elle a dû négocier, expliquer. Parfait je préfère que ce soit avec toi...

    Bien sûr j'ai un rechargement depuis hier, on va à Marles les Mines. Je fais chauffer Maps en chemin, je trouve une boulangerie facilement accessible je ne sais plus où.

    A 13h30 je suis chez Flex quelque chose, c'est le nouveau nom de Faurecia tout bêtement, qui était lui même le nouveau nom de Bertrand Faure. C'est bien ça occupe du monde ces conneries. Le gardien me dit qu'il y a deux camions devant moi, qu'il y a une heure et demi d'attente au moins. Boh en fait c'est un peu moins. On charge des peaux comme ils disent, c'est des pares-chocs noirs, brut. Il y a plus lourd de conteneurs grillagés que de plastoque. A 15h40 je me sauve, complet jusqu'aux portes. J'appelle Céline chez ATS, elle fait une déclaration d'accident du travail, elle me dit que c'est plus prudent si ça se remet mal.

    Je me fais un quart d'heure de coupure vers Reims pour me détendre les guibolles et jeter un œil au programme Waterair. Ce sera la semaine de Pâques, je vais pleurer...

    A 20h je suis à Fronville, j'ai 4h27 de volant, ça sert à rien de recouper, demain il fera jour. Et j'ai mal au coude.

     

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  • couleur du printrmps
    Langres
    la Haute Marne vue d'en haut
    la récap pour Mich
  • Jeudi 21 Mars 2024
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    Café, gros pain-beurre, douche gratuite vu que j'ai mangé là hier soir, à 7h et demi zou ! J'ai toujours bien mal au bras bordel.

    De l'autre côté de Langres la 19 est coupée, le pont sur la voie ferrée est en travaux jusqu'au 14 juin, au départ je prends la déviation mais je comprends qu'elle va tourner à Champlitte. Houlààà les stations, on va se détendre ! Je redescends et je prends un bout de la route de Chalindrey, commune célèbre pour les amoureux des trains puisque c'est un nœud ferroviaire avec un gros dépôt, donc, 5 ou 6 km après le rond-point des poubelles de Langres je pique à gauche et je retombe sur la 19, fin de l'histoire. C'est vrai que sur 1 ou 2km c'est pas bien large faut peut-être pas envoyer tout le monde par là.

    J'arrive largement en avance chez Peugeot à V'zoul, chez Stellantis pardon. Je vais direct au nord, je connais... Mais non, ça a tout changé, je suis obligé de me renseigner. Moi, un ancien Buffa, demander son chemin à Peugeot Vesoul, la honte ! Ils ont fait un bâtiment spécial pour les pares-chocs. Je n'ai rendez-vous qu'à 11h20, je me claque sur le côté mais on vient me chercher rapidement. Le chariot a des longues fourches, le gars sort les cageots 4 par 4, ça traîne pas. Quand c'est vide je sonne Cyrille, il me dit qu'il fait le point avec Pauline. Il me rappelle dans le quart d'heure et me dit de rentrer chez moi et de me soigner. Je ne charge aux piscines que mardi matin, un week-end de quatre jours c'est pas de refus, je vais pouvoir aller chez le toubib et chez l'osthéo.

    A 13h30 je pose le camion à Bourogne, je n'ose pas dire bon week-end c'est un peu tôt. Le ciel vous tienne en joie.