Carnet de bord de Juin 2025 | Partager sur Facebook |
On était de mariage ce week-end, un fils de ma chérie, c'était bien, bien chargé, il me fallait bien la matinée pour m'en remettre. A 13h je suis à Bourogne, en route. Je ne devais charger qu'à 14h30 mais le camion de 13h a chargé ce matin, j'ai pas compris, bref, je me mets en place direct. Il y a eu rajout sur rajout , le tas est impressionnant. Alex sur le Fen, Fabrice et moi dans la remorque pour gratter et gratter de la place. On aura mis plus de deux heures pour tout rentrer, rien n'est sanglé, j'ai quand même mis des gummis sous les margelles. Si je me fais contrôler par la BAG j'espère qu'il y aura un défibrillateur, on va droit vers une épidémie de crises cardiaques dans la Polizei.
Je m'arrête faire quelques courses au Leclerc à Altkirch, c'est bien facile pour se garer en camion. Second arrêt à l'AS24 à côté de l'ancien centre routier de Mulhouse.
A 19h je suis au centre routier de Strasbourg, Perrier citron à l'apéro, il faut rincer la machine à l'eau.
Je commence en Allemagne mais juste de l'autre côté du Rhin, je suis dans une petite zone indus à 7h30 pile poil. Le portail est ouvert, je me gare, je vais voir un gars, je lui dis guten morgen, il me répond : yo sââlut. Ouf c'est un frontalier, c'est quand même plus simple. Je leur livre une réno-margelles, le gars doit s'en aller : « t'as eu du bol que je sois là, je partais, ici ça n'ouvre qu'à 9h. Tu remettras le cadenas sur la porte steup. » Punaise j'ai eu de la moule.
Je ressaute de l'autre côté du Rhin pour aller à l'ouest de Strass. Je livre une grosse réno-margelles-Paso chez une délicieuse cinquantenaire. La maison est dans une impasse au bout d'une autre impasse, pour repartir il faut reculer à l'aveugle, les gens en bagnole sont bien sympas.
Encore une réno-margelles à Geudertheim, avec un peu de chance je vais pouvoir faire la suite avant midi... Personne à la maison, ça commence mal, j'appelle le client, en fait c'est le locataire : « j'ai glissé le chèque du proprio sous le cendrier sur la fenêtre de la cuisine, au revoir. » Parfait. Oui ben non, pas parfait, il manque 1200 balles sur le chèque ! Il y a un post-it alambiqué où il m'explique qu'il a déduit je ne sais quoi, une histoire de pompe mais une pompe c'est pas ce prix-là, heureusement ! Sur ma liste j'ai le 06 du proprio, je l'appelle, il part dans des explications, je comprends rien. « Bon écoutez monsieur, moi je suis transporteur, si je n'ai pas le contre-remboursement exact, je ne livre pas, je m'en vais ». J'appelle la log, évidemment on me donne raison. Philippe me demande d'attendre deux minutes, il va voir la cheftaine. Dans les vingt minutes c'est confirmé, je me casse. Putain ça me saoule, le client a signé un contrat, il était au courant du prix, maintenant je vais me traîner deux palettes toute la semaine, autant dire que c'est mort pour recharger un complet. Vingt dieux de vingt dieux. C'est là que le locataire me rappelle : « si vous pouvez attendre, ma femme revient du boulot à midi et quart, elle vous donnera un autre chèque. »
Pfouuu, tant pis je préfère perdre une bonne heure et me débarrasser du lot. J'ai du temps, j'arrache les paupières moches sur mes phares. Je croyais qu'il fallait démonter les phares c'est pour ça que j'ai tardé mais l'autre jour le chef d'atelier de chez Scania m'a dit que c'est juste collé au double-face. Purée ça fait deux ans que je roule avec un camion moche, si j'avais su... C'est de la bonne colle, il faut en enlever au cutter, j'ai pris de l'acétone à la maison, ça s'enlève après pas mal d'efforts. A midi je mange un bout et la brave dame rentre du taf pile poil quand j'ai fini, merci à elle. Rebelote, je livre pour de bon cette fois. Elle me donne un chèque du proprio... je vous le donne en mille... avec le montant exact du contre-remboursement demandé ! Il s'est bien foutu de ma gueule, il a tenté le coup de gratter 1200 boules ! Le locataire n'y est pour rien l'enveloppe est collée, il a dû lui dire de ne donner que la première dans un premier temps, enfin j'imagine. Bref comment perdre deux heures en conneries.
A 13h et quelques je suis à Oberhoffen, patelin connu pour son régiment d'artillerie qui avait autrefois le système Pluton comme à Bourogne. La bombe atomique tactique avec une portée de 120km max, on aurait tiré et vitrifié nos amis allemands plutôt que les Soviétiques, ça fait désordre. Bref, je livre encore une réno mais simple cette fois chez des gens super gentils, ça change, le client est blessé je me fais le liner à la corne, ils me remercient devant un café.
Je fais ma première piscine complète de la tournée vers Saverne. Maison facile à trouver, il y a un camion d'Alsavert devant la porte. Eux c'est pas des rigolos, pelle-Bobcat-tombereau-camion grue tout neuf, ils ont du matos ! Le chef d'équipe je l'avais déjà vu il y a longtemps, je dépose comme ça l'arrange, ça ne traîne pas.
J'ai encore une réno de l'autre côté de Saverne, le pépé a bien du mal, je refuse qu'il m'aide, je prends un coup de chaud, j'accepte un Schwepp's. Dernière réno du jour à Francaltroff chez un retraité récent, fastoche.
A 19h je suis au routier à Herbéviller, j'ai bien bossé. Je tombe sur un ancien Buffa puis un autre c'est assez incroyable. Au bar j'attrape le patron cuistot : «la semaine dernière j'ai réservé des pâtes poulet pesto mais je veux pas être chiant, laisse tomber je mange comme tout le monde. » « Tu rigoles ? Je les ai faites exprès cet après-midi, c'est quand tu veux. » Les collègues sont verts ! C'est pas fou cette histoire ? Manger à la carte dans le menu à 15 balles !
Hier soir je m'était garé derrière les autres histoire de gagner un peu de place, quand je démarre après mes sempiternels café pain-beurre douche il y a des trous dans la pile de camions, je sors fastoche. Je commence à Dombasle, lotissement facile, si hier j'ai eu du bol avec la pluie ce matin il tombe des seaux, je suis vite trempé, tout comme mon carnet de récépissés. Je dépose une petite réno et zou !
C'est bien le bordel à Nancy, entre la circulation habituelle du matin et les travaux d'enrobé, au secours ! A 10h et quelques je suis à Talange dans un lotissement tout neuf. Par souci d'économie tous les nouveaux lotissements ont des rues étroites, des plantations, ici ils s'en foutent, c'est bien commode pour manœuvrer. Je fais démonter un panneau du grillage au client pendant que je vais chercher le reste. Le pelliste est sur place, le client fait le café, c'est gentil mais c'est un peu longuet l'histoire. En venant j'avais repéré pas une boulangerie mais un « point chaud », je n'ai rien vu d'autre et c'est commode pour se garer, tant pis je finirai la semaine avec du pain semi-industriel.
A 13h je suis à la frontière à Sarrebruck, je prends le temps de manger un bout.Quand je redémarre je fais à peine deux km qu'on est à l'arrêt ! Purée mais c'était au vert sur maps tout à l'heure. L'autoroute est fermée à peine plus loin, sortie obligatoire. Putain l'erreur de débutant, en Allemagne tant que ça roule tu roules, tu pisses pas, tu manges pas, tu roules ! Je vous la fais courte, on est resté là deux heures !!! La haine ! En bas de la sortie il y a un feu, croyez-vous qu'il y aurait un flic pour prendre la main et faire avancer ? Ben non voyons ! Le feu fait ses cycles tranquilles, dans l'autre sens il n'y a presque personne qui passe, et nous on attend le vert comme des cons. Je n'ai pas de numéro de téléphones sur ma liste, je fais prévenir que je serai en retard. A 17h j'arrive enfin à Rutsweiler, client facile à trouver c'est moi qui ai livré la piscine il y a quelques semaines. C'est un gars que je ne connais pas qui me réceptionne. Je m'excuse pour le retard, il m'explique que son oncle est toujours bloqué derrière l'accident. J'ai eu de la moule finalement sinon j'y serais peut-être encore. On range la couverture dans le garage et je file, je n'y serai resté que 15 minutes. Aujourd'hui je suis maudit, je me pète à nouveau un petit bouchon à Kaiserslautern, quand ça veut pas... Pourtant quand j'ai fait le programme j'avais prévu large mais c'est encore pas assez. A 18h30 je suis à Neustadt, vieux quartier résidentiel, des bagnoles partout. D'entrée le client me dit de ne pas m'inquiéter pour le retard ils ont été prévenus par Waterair. Il y a du monde pour aider à ranger, tous bien gentils. Quand c'est fini ils vont sonner chez le voisin pour qu'il vire sa bagnole pour que je puisse tourner sans rien arracher, super serviables tous ces gens. Demain je reprends vers Mayence, entre les bouchons et la pluie j'en ai plus que marre, je vais couper à l'Autohof de Kirchheim. C'est 25 balles la nuit mais j'ai la bénédiction de mon patron, et quoi qu'il en soit va te garer à 20h30 ailleurs qu'à un parking payant.
Petit déj au camion, douche royale pour 3 balles et zou ! Je roule un quart d'heure et je vois une bagnole de flics arrêtée sur le côté, elle démarre derrière moi, me double et s'en va. Nickel. Un peu plus loin rebelote, je passe, elle me rattrape me double à nouveau mais cette fois j'ai compris, j'ai les gyrophares. Le flic est tout seul dans sa caisse, sympa, pas loin de la retraite. Il m'emmène au parking suivant. D'entrée il me dit que je suis trop haut. J'essaye de jouer la surprise mais ça marche pas j'ai pas fait l'actor studio avec De Niro : you fuck my wife ? Non je m'égare, c'est les nerfs. Il sort sa pige, 4m17 ! Il prend la mesure devant derrière sur les côtés. Ben ouais gros, je suis au-dessus partout, fatalement. Il prend une chiée de photos, y compris moi qui tient la pige,va savoir pourquoi elle tient toute seule. Là il me dit que c'est pas bon, je suis un peu con mais j'avais saisi l'essence du problème. Le procès vaut 60 balles selon lui, cool je paye et je me casse. Ah non, vous restez sur place jusqu'à ce que vous soyez à 4m. Évidemment je suis bête, j'ai des roues complètes de rechange dans la semi. Immobilisation... J'appelle Pauline, il est 7h30, elle est ravie.Elle c'est : on a joué, on a perdu. Elle va au bureau pour faire le point avec Cyrille. Pendant ce temps mon copain continue son tour, les pneus de la semi, ok, il me fait baisser le déflecteur du tracteur il est à 4m08. Je suis tombé sur un dingue ! Il fait un croquis du camion avec les hauteurs que je dois signer. Il me prend : licence cartes grises permis... Après il veut le certificat de conformité pour vérifier les pneus, ce qu'on appelait dans le temps le barré rouge. Il me dit qu'en pneus de 80 je roule plus vite, c'est pas bon. Ben non, 90 c'est 90, je lui montre l'attestation de limiteur de Scania, ça passe. Et ça dure comme ça toute la matinée ! Moi je remonte dans ma cabine, tu me saoules. Pauline me dit qu'elle m'envoie un gars qui est à Forbach. Il va décrocher à Lauterbourg. Mon nouvel ami vient me faire la conversation, je ne comprends pas tout. Je comprends les débuts de phrases après je lâche la rampe. A midi après m'avoir fait payer 88€50 il se barre avec mes papiers. Le collègue doit arriver vers 15h, le temps de vider 3 clients, décrocher, venir jusque là. A 13h Ralf revient, il me laisse sa carte, je pense qu'il est tombé amoureux de moi. Il a fini la journée, il refilera mes papiers à un collègue, faudra que j'appelle quand le mien sera là. Purée depuis ce matin il a fait gagner 88,50 à l'état allemand c'est ça ? Salaire plus charges il a coûté bien plus que ça, c'est pas rentable du tout comme activité.
A 14h30 C'est un gars qui s'appelle Olivier qui se pointe, en solo donc, j'ai eu le temps de décrocher... Il attelle ma semi, on triche un peu avec les suspensions, je téléphone à l'autre flic, il me dit qu'il est déjà là, je vois qu'il a serré une benne mais il le laisse repartir. Donc Dieter vient avec sa pige et ce qui devait arriver arriva, on est à 4m04. Nicht gut. Ouais ben non, là je lui dis que tous les camions en pneus de 70 sont à 4 /4,05. Pas convaincu mon copain. Il mesure tout autour, prend des photos de la pige. Pour finir il dit à Olivier de baisser à fond et qu'on peut partir. C'est débile mais c'est pas grave, chacun sait qu'en roulant ça va remonter automatiquement, on se casse.
Le collègue n'est pas trop chaud pour conduire en Allemagne, moi c'est bon la 45 est faite ! J'ai même fait une 7h. Première piscine pas loin chez des Turcs, on livre en pleine circulation, c'est bien dangereux. Ça bouchonne un peu à cause de nous, le seul qui râle dans une fourgonnette d'entreprise c'est un Français ! La honte. Ensuite on va dans la banlieue de Francfort, le collègue veut encore moins conduire. Là c'est un immeuble, les clients ont un appart avec un rez de jardin, il nous faut tout dépoter dans le garage au sous-sol, bien sûr le chariot n'entre pas. Les clients ont des gants, à 4 ça va super vite. Elle tient à nous offrir le café. Elle me raconte qu'il n'y a pas d'accès ils ont creusé à la main et évacué la terre par l'appart. Courageux ! Elle me file 20 balles, j'en donne la moitié au collègue, il est surpris que je partage. Nan mais, tu penses vraiment que je vais perdre ma dignité pour 10 balles ? En ressortant les flics sont à mon cul, nan ben c'est bon les gars, ça suffit pour aujourd'hui. La cliente leur parle, nous on se sauve.
La dernière livraison est un peu loin, à 100 bornes et il faut passer Francfort à 17h. Mais ça va, je m'attendais à bien pire. On grimpe dans les collines, le lotissement est à flanc de coteau. Le collègue me dit : « mais vous êtes des malades de venir dans des coins pareil ». Je ne veux surtout pas me la raconter mais nous on fait ça tous les jours, ça ne nous impressionne plus. Bon les trois piscines sont livrées, avec 7h de retard mais livrées. On trouve un Autohof en chemin, on va manger une Schnitzel vite fait, 30 minutes histoire de remettre le truc à zéro. Je me dépose moi-même au camion à 22h15. Bilan j'ai cramé l'amplitude de 20 minutes c'est tout, je m'en sors bien de cette journée de merde.
Je déjeune et démarre à l'issue de mes 9h. Sur une suggestion de monsieur 26 dans son carnet je vais me doucher à l'Autohof de Schwegenheim, 3€50 c'est nickel-chrome, en plus de passer par là j'évite un bon bouchon vers Laudau. J'appelle le collègue pour savoir où il a posé ma calèche, il se perd en explications, c'est gentil mais le port de Lauterbourg c'est pas Rotterdam je devrais la trouver. En effet, elle m'attend sagement là le long. Il tombe une bonne averse quand j'attelle, la loose. Étienne m'a trouvé un retour, on recharge à Haguenau pour le 90, foulée. Parfait. Quand je vois l'adresse, oups : place de la république. Un gars de la ville m'appelle, faut que je le sonne quand je serai à proximité, il viendra me chercher. Je fais ça mais il ne répond pas. Je suis un grand garçon, je vais jeter un œil. Les bites qui descendent dans le sol sont en bas, j'entre dans la zone piétonne. En semi dans la rue piétonne je suis l'attraction. Je rappelle mon gars, il me répond, il arrive dans les 5 minutes avec un engin bizarre, mi-pelle mi-télesco. Un gars me guide surtout pour éloigner les passants. On charge des gradins, c'est assez lourd, l'autre gars n'est pas bien doué avec l'engin, c'est sûr qu'il ne va rien casser, aller plus lentement c'est juste impossible. A Belfort l'autre m'appelle, ça y est vous êtes parti ? Non et c'est pas gagné. A midi c'est fait. Le chef me dit de sortir par la gauche, les bites de sortie vont se baisser automatiquement. C'est bien ça, ensuite direct à gauche et je suis sur un boulevard, fastoche.
Pauline me rappelle, elle est avec le chef, faut que je passe chez Scania pour voir ce qu'on peut faire. Selon moi les pneus en 70 ça suffira jamais, on va gagner 5 cm mais pas 15. Faut virer mon sommier de sellette de 3cm pour un plus petit etc... Franchement ça me casse les couilles. Il est bien mon taxi pour faire du camion-cross, si on en fait un camion allemand à 4m je vais frotter partout, arracher les calottes d'aile, ça ne me fait pas rêver. Jean-Charles a trouvé la solution, je prends son Saviem et il prend mon S. C'est gentil mais non merci...
Je coupe 30 vers Colmar pour manger ma dernière tomate et remettre le compteur à zéro. A 14h45 je suis à Offemont dans la petite zone du Point P, le gars me saute dessus, j'ouvre un côté, je lui tire les palettes de droite avec le Moffett, en 24 minutes on a vidé un complet. Qui dit mieux ?
Tiens en sortant des remparts on voit le Lion, des bâtiments ont été rasés, ça dégage la vue.
A 16h je balance mes affaires dans la Fiesta. Bilan de mon aventure on s'en sort bien, 88 balles et les km en solo du collègue de Lauterbourg à Worms, une centaine de bornes pas plus. Heureusement que je n'étais pas à Berlin. Bon week-end de trois jours à tous, le ciel vous tienne en joie.
Samedi je devais essayer une GS, vu la météo j'ai annulé, la loose. J'oubliais, une GS c'est une BM pas une Citroën. Hier on a quand même fait une grosse balade : col du Hundsrück, resto là-haut, route des Crêtes, pas de flics, le top !
A 8h je suis à Bourogne, j'arrive bien trop tôt chez Laily. Ils sont cool, on charge 4 couvertures Solaé et zou ! Je passe au bâtiment des escaliers à Seppois pour charger un enrouleur, le chef me paye le café, au poil. Jean-François est devant moi, d'habitude il met des plombes à charger mais les volumes ont baissé, il ne charge que le porteur et des escaliers dans la remorque. J'ai le temps de tout pointer tranquillou. Quand c'est mon tour je n'ai qu'à charger, il y a une grosse bâche à barres de 6m, je suis complet pile poil.
A 11h45 je suis à Brunstatt, c'est la proche banlieue de Mulhouse, c'est pas des coins à camions. Je me fais une grosse coui..e pour sortir la bête, elle fait le poids d'un âne mort. Je la pose en long sur le capot du chariot. La maison est à 50m, le client me demande si je peux l'aider pour faire le tour de la baraque. Re grosse coui..e, c'est bien ça m'en fait deux, comme papa. Le terrain est en pente, on doit faire des pauses, on finit par y arriver. Le client me file 15 balles, je ne les ai pas volées.
La suite est à St Louis, je mange un bout là le long, Maps me fait prendre la départementale, bon. A 13h30 je suis à Hégenheim, la Suisse est au bout de la rue. Le client est Indien, un nom à rallonge, il parle anglais et rien d'autre, alors qu'il bosse en Suisse alémanique. Vu la baraque, l'Audi à chier partout, il n'est pas chauffeur chez Trans Tira mon copain. Pour l'enrouleur en alu ça va, quand on arrive à la Solaé il en chie, il n'a pas de bras, pas de mains, le sac de la couverture lui coupe les doigts, il en chie, il me dit un truc du genre : I work with a computer. Ouais j'avais remarqué. Quand on a fini il me file 10 CHF, c'est bien ça nous fera une tournée de bière lors d'une prochaine balade en bécane.
En repartant je comprends pourquoi Google m'a fait éviter l'autoroute, un Hollandais s'est couché en travers des voies, gros merdier dans le sens Mulhouse Bâle.
Maintenant j'ai un premier kit à Blodelsheim, clients charmants, le gars roule en KTM 1290, pas mal de bazar, j'y passe un moment. Ensuite j'enchaîne avec une réno à Ammerschwihr dans le vignoble donc. D'ailleurs pour moi Ammerschwihr c'est le top, essayez le Kaefferkopf c'est mortel. Pour avoir une parcelle à cet endroit il faut tuer un autre vigneron. Oui l'abus d'alcool patati patata... La piscine est sous une véranda en bois, c'est magnifique. A 18h j'ai tout fini, ça a vraiment bien marché mon histoire. A Colmar il n'y a plus de resto routier, il me faudrait descendre à la Boîte à Sel ou monter à Strasbourg et revenir demain. C'est con. J'appelle le premier client de demain matin, la dame me dit que ça l'arrange que je vienne ce soir. Yess !
A 19h et quelques je suis à Neubois, livraison fastoche, un chèque et je me sauve. A 20h je suis au centre routier de Strasbourg, c'est pas la meilleure adresse du monde mais ça a le mérite d'exister. Finalement, c'est pas plus mal que si c'était pire...
Je suis en avance à Oberhausbergen, je vous donne le nom de la rue juste pour le plaisir de l'écrire : Mittelhausbergen. Pour me garer c'est pas un plaisir du tout, il y a des bagnoles de partout, je fais deux fois le tour, j'abandonne, je reste sur l'avenue en warnings, les caisseux freineront et voilà. La mamy me demande de ne rien poser devant le garage, faut qu'elle sorte sa bagnole. No problem le jardin est immense. Il y a un garde-corps en haut de l'escalier, son mari est aveugle, il est déjà tombé, vu la longueur et la pente c'est un coup à se tuer oui. Je referme soigneusement en repartant, je ne veux pas avoir ça sur la conscience.
J'ai encore une réno à une quinzaine de bornes, j'avais vu sur Maps que ça allait être compliqué. Ça se confirme, l'entrée de la rue fait une chicane. Rebelote je fais deux fois le tour, pas de solution. A 200m le trottoir est large devant une maison qui semble abandonnée, je me claque là et c'est bien. D'entrée la cliente me dit : « la piscine est au nom de mon conjoint, moi je suis la meuf, c'est pas grave pour le chèque ? » Je suis la meuf, elle m'a bien fait rire. Moi le chèque il peut être au nom de Léon XIV, je m'en fous ! Je pose la réno dans le garage et zou !
Je n'ai plus de pain, je trouve une Marie Blachère à l'entrée de Saverne, dans une zone commerciale, super fastoche pour se garer. I will be back comme on dit en alsacien.
La suite est dans le 08, je vais pouvoir rouler un peu. A midi et demi j'ai les crocs, je mange un bout vers Lunéville et je m'arrête au gas-oil à Pagny sur Meuse. Je suis vraiment détendu, je roule tranquille jusqu'à l'entrée de St Dizier, là c'est le drame ! Gros bouchon, le temps de sauter sur Maps c'est mort, je suis fait, la dernière sortie était bien avant. Purée j'ai pris la confiance, j'ai pas surveillé. La N4 est fermée sur tout le contournement de St Dizier, meeeerde ! J'ai pas regardé l'heure mais on est restés arrêtés ou roulé au pas pendant un bon moment. Je vois sur l'atlas que si je sors à Ancerville je vais gagner mon temps. Un bourricot en porte-voitures à les roues sur la bande d'arrêt d'urgence alors que je vois ma sortie. Ça avance quand même ciao les gars. Mon plan n'est pas fait pour les ayatollahs de la législation, je prends 6km de route interdite aux 7t5 en transit. Pas de pont, rien, ça roule. Et je me retrouve à St Dizier côté anciennement l'usine Miko. C'était le bon choix.
A 17h30 je suis à Neuflize, c'est à côté du Châtelet sur Retourne. Ça ne vous dit rien ? Mais si, c'est ici que dans le temps il y avait les transports Arden Frigor. C'était écrit Arden Frigor avec de la neige sur les lettres. Les pauvres ont été fondus, comme neige au soleil, dans un groupe à la con genre TFE ou Ebrex peu importe. Je livre une ultime réno chez une délicieuse Aude, il fait chaud, elle porte une robe d'été fort légère, un régal. Attention, je suis un féministe convaincu, elle s'habille comme elle veut, et encore heureux, c'est aux hommes de savoir se contenir, point.
Il me reste un dernier kit dans le Nord, je me rapproche au max, et le max c'est sur la N2 au relais des Colombes à Étrœungt, ça se prononce « haie train », chelou les noms par ici. Truc bizarre, il y a une quarantaine de camions garés pour une quinzaine de Français, tout le reste ce sont des LT qui ont payé le parking. Étonnant non ?
Café, pain-beurre, douche, à 8h j'ai fait les dix bornes jusqu'au bled. Ce sont les parents qui réceptionnent pour leur fiston. Je fais mon truc normalement, un coup de balai dans la calèche quand c'est fini et zou !
On recharge à Cambrai, un gros entrepôt à côté de l'autoroute. Ils stockent le lait pour Candia Awoingt. Il me faut une petite heure pour y arriver. Les avis sur Google sont désastreux, ça s'annonce mal. Je me présente au guichet, j'ai pas le bon numéro de commande, la fille me demande quel transporteur nous affrète. Aucun c'est du U log direct, elle reste bouche bée comme si c'était un truc extraordinaire. Elle ne trouve pas. Je sors j'appelle Laurence, elle me trouve une autre réf. Je refais la queue aux expés, cette fois c'est le bon. On me donne un quai de suite. Quelques minutes avant midi j'ai les papiers, venga ! Finalement les avis Google...comme partout il n'y a que les négatifs qui s'expriment.
Je n'ai rendez-vous que demain à 11h à Mulhouse, j'ai le temps de descendre tranquillou par la nationale. Juste à St Quentin, c'est chiant les feux sur le boulevard, désormais je connais ma « belle mère » habite là. Sauf que j'oublie de prendre l'autoroute, pas grave, du temps de midi ça roule nickel. Je mange une tomate un peu plus loin. Ce matin j'étais dans le pays du Maroilles, je n'en ai pas acheté c'est con, avec mon seigle ce serait parfait.
A hauteur de Reims il me faut finir la coupure. Idée !!! Depuis plus de 35 ans que je roule je passe souvent devant le fort de la Pompelle, je ne l'ai jamais visité, c'est l'occasion rêvée. Le premier parking au bord de la nationale est facile d'accès en camion. La visite est 5€50, ça les vaut largement. Je dépasse les 30 minutes de coupure mais c'est vraiment sans importance. On suit une fresque numérotée, pour ceux qui connaissent un peu la guerre de 14 on n'apprend pas grand-chose mais c'est émouvant tous ces types qui se sont fait éclater pour la fortune de marchands de canons.
A St Dizier je pensais voir un gros bouchon comme hier mais il n'y a qu'une dizaine de camions arrêtés pas plus. Hier j'ai vraiment pas eu de bol.
Pauline m'appelle, faudrait que je charge pour Jean-Charles demain, je sais on s'est appelé tout à l'heure, il ne va pas pouvoir être à 8h à Damazan et à 10h à Seppois, même en avion...
Je finis la journée à Pouxeux, je n'étais jamais revenu depuis le changement de tôlier.
Je vais peut-être me remettre à boire du gros rouge le soir, l'eau gazeuse c'est bien mais à 5h je suis réveillé. Boh je vois que le bistrot est ouvert, hop ! Café, pain-beurre, douche comme d'hab.
Je roule pas loin d'une demi-heure quand je vois le premier panneau d'interdiction aux PL dans la vallée, vous êtes sérieux les gars ? Le panneau, des fois, ça n'aurait pas été bien de le mettre à la bifur de Remiremont ? Ouais ben allez vous faire teindre, au pire au Thillot je prendrai le col des Croix. Un peu plus loin avant Bussang un panneau dit carrément « PL faites demi-tour ». Il est 6h 30 je fonce. C'est pas le col qui est fermé, on y est passé au moto l'autre week-end, il y a juste des travaux d'enrobé dans le village de Bussang. Personne dans les travaux il est trop tôt, juste un gars en orange qui lève les bras au ciel. Détends-toi mon grand, je ne fais que passer.
A 8h je suis chez U à Mulhouse, il ne faut plus dire Système U mais coopérative U, nuance. Ils ont changé le nom mais pas le personnel, ni la rigueur tatillonne sur les horaires. Le gars tapote sur son PC : rendez-vous 11h, monsieur, revenez à 10h et demi. Ma foi, c'était sûr, j'ai tenté ma chance...
Je ne viens que temps en temps dans les bases de la grande distrib' mais c'est toujours un enchantement. Quand tu vois sur la route les camions de la STAT destroy et que tu les vois manœuvrer tout s'explique. Un autre en bâché il a le pare-choc en 8, quand il sort du quai il tourne à l'équerre, rac dans le séparateur en béton ! Là pour le coup ça a redressé le bout. Encore un autre, il charge du lourd, crois-tu qu'il va attendre que les coussins remontent ? Ben non, il avance comme ça, ça fait de la musique. Un peu comme quand on était gamins , un bout de carton tenu par une pince à linge contre les rayons, flap flap flap. Moi je trouve ça chouette qu'un gars de 45 ans garde son côté enfantin. Purée moi je suis loin d'être parfait mais nous autres on est des cadors à côté de ces types. A 10h et demi je retourne au guichet, on me donne le quai 4 en zone 2. C'est de l'autre côté du parking. Bien, mais le quai est pris, pas longtemps, le gars s'en va. Sauf que je me fais klaxonner, un frigo lui aussi attend la place. Le chauffeur vient me voir, il n'a que deux palettes, je lui laisse la place. En trois minutes c'est réglé. J'attaque de suite, la contrôleuse tamponne mon récép' et part en pause. « Vous serez peut-être parti quand je reviens, au revoir. »
Un peu avant midi je me sauve. J'appelle Fabrice, il a sorti et contrôlé la tournée de JC. Dans la demi-heure je suis à Seppois, normalement c'est du double-plancher, en serrant ça rentre. Je ramène l'ensemble à Devecey. Je prends un quart d'heure pour manger ma dernière tomate de la semaine.
Je fais les pleins, y compris le chariot, je dételle, Jean-Charles va la garder pour la semaine. Je vais dire salut au bureau, ça fait trois semaines que je n'étais pas passé. Pauline me demande d'aller poser un tracteur chez Renault, c'est le colza d'Elodie. Punaise ces Renault j'ai bien du mal. Scania c'est simple ; un rotacteur : avant neutre arrière. Chez RVI il y a deux boutons, tu ne peux pas mettre directement la marche arrière, faut d'abord passer la marche avant. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? A la réception la fille me demande ce qu'il a. Je sais pô. J'ai juste remarqué que le voyant moteur reste allumé en orange. « Ah on ne nous l'avait pas dit. » Ben c'est fait. Chloé passe me prendre, on rentre au dépôt en Fiat 500. Je balance mes affaires dans la 208, contrairement au vieux Cubo elle a la clim. A 18h45 je suis à la maison, bon week-end à toutes, le ciel vous tienne en joie.
La dernière fois avait été un fiasco, ce matin je vais chez l'ophtalmo sans grand espoir, eh bien non ! A 8h30 on m'appelle, ça va en suivant, au poil. A 10h30 je suis de retour à Devecey. Cyrille me file une semi, elle est chargée pour Pontarlier. Le temps de boire un café vite fait, d'atteler je démarre à 11h moins le quart. Il y a une petite heure de route et il faut livrer avant midi, pas trop le temps de musarder en chemin. Heureusement c'est du léger, je grimpe dans la montagne à la régule, pas devant les trop nombreux radars... A midi moins le quart je suis chez Knauf, la petite dame me fait entrer, on décharge devant pas comme le calcium de Perpignan qu'on vide au fond. Un gars de chez eux vire une semi Jeantet et je prends la place. J'ouvre les deux côtés, une fille m'attaque de suite. Elle râle un peu, pas contre moi, contre ses collègues du 57 qui ont chargé à l'arrache. 66 palettes, ça file. Quand c'est vide j'appelle Cyrille, il me fait redescendre au dépôt. Je prends le temps de manger une tomate, 15 minutes pas plus.
Je me claque au quai 6, avant on n'avait que les trois premiers mais nos locataires sont partis depuis quelques jours. Désormais comme ils disent au FN : « On est chez nous ! On est chez nous ! » Je me charge un complet de flotte pour Nantes. De la bonne eau de la Haute Saône hors de prix, on s'en fout, c'est du transport payé. Mon patron passe sur le quai, on discute deux minutes. Je le signale parce que c'est lui qui m'y oblige, sous la menace de trois jours de mise à pied si je ne parle pas de lui. C'est comme ça chez ATS, on ne se parle que sous la menace, à coup de lettres recommandées avec A/R. A 15h tout pile je me sauve, complet, bien lourd.
Je pensais passer par le bas RCEA puis Poitiers mais j'ai rendez-vous demain à 11h, ça va aller mais il n'y a rien de trop. Va pour Orléans. Comme d'hab je coupe par Dijon, ça fait toujours un petit bout gratuit. Idem à Courtenay, je sors tout le temps devant le resto, c'est gratuit sur le contournement jusqu'à la base Inter, après c'est la nationale jusqu'à Orléans. Entre-temps j'ai quand même fini mes 30 avant Auxerre. Le compteur étant rechargé de 4h30 ça m'a permis de finir mes heures au plus loin, au plus loin du raisonnable. J'appelle chez la Russe, même si ce n'est plus elle, le gars me dit qu'il arrête de servir à 21h30. A 21h27 je commande un demi, je l'ai mérité.
La journée commence on ne peut plus mal, il n'y a pas de pain. Oui c'est affreux ce qu'il m'arrive, je sais. Je mange un bout de brioche, maison paraît-il, une douche là-dessus et zou !
J'aime bien la route de Château-Renault jusqu'à Angers. C'est gratuit, du coup de Courtenay à Nantes je n'aurai eu que le péage d'Ancenis. A 10h et demi je suis chez le gardien U à St Aignan Grandlieu, un peu en avance donc. Ici ça ne mégote pas, le gardien me file un quai directement, il me donne aussi une pochette avec la lettre de voiture le BL et le code du tire-pal électrique, c'est bien fichu l'histoire. Truc moins bien fichu, les patins du quai remontent bien trop haut, j'en chie pour sortir la première palette, ensuite ça roule. Ah tiens les sauveteurs du travail font un exercice, ils ont mis un mec sous une couverture de survie. Je continue mon truc, le contrôleur se pointe...pour pointer. Il n'y a qu'une réf, c'est du gâteau. C'est là qu'entre une ambulance des pompiers dans l'allée, ah mais c'était pas un exercice, un gars a fait un malaise. Je reste à l'écart évidemment, pis de toutes façons j'ai fini, lettre de voiture signée. Il est 11h30 au poil. Je rembarque le chariot, ah ben non, je ne l'ai pas. C'est vrai que c'est quand même plus facile la taut ordinaire, pas de chariot, pas d'essieu auto-vireur à surveiller, c'est les vacances.
Je sors de Nantes et je prends le temps de manger un morceau. Un peu avant 14h je suis chez PRB à La Mothe Achard. Il y a une chiée de camions, je suis venu le mois dernier, je me souviens de la procédure ; bascule-bureau-ouverture de deux côtés et attente. La petite dame vient me chercher avec sa bagnole de golf, je la suis jusqu'à mon point de chargement. Je n'en ai qu'un, normalement j'en ai un deuxième mais pour une palette ils l'apporteront. Dixit le mec des expés. Parfait mais j'ai une dizaine de camions devant moi. Comme à la caisse du supermarché, c'est toujours la file d'à côté qui va plus vite. Arrivé au bout un cariste vient chercher un Cordier, non désolé, j'étais avant. Le chauffeur est d'accord, j'espère bien ! A partir de là ça va assez vite, une vingtaine de palettes pour 27t. Je fais le tour des bâtiments, cette fois la queue est apocalyptique, des camions attendent jusque sous le pont, j'ai eu du cul malgré tout. Je me gare au parking de sortie, il y a une queue folle au bureau, je passe devant tout le monde en expliquant mon cas. Le gars des expés appelle un cariste qui vient m'apporter la palette manquante. En fait une quéquette de rien avec deux bidons de produits filmés dessus. Retour au bureau, cette fois je fais la queue, c'est affreusement long. Un autre mec des expés qui me sort les papiers me raconte qu'ils ont eu plus de 300 camions aujourd'hui. Ah oui quand même, tu m'étonnes que c'est le bronx. A 17h30 je m'en vais enfin.
J'espérais livrer Pontarlier demain matin puis Besançon ensuite mais là même pas en rêve ! Ma foi, je fonce et on verra. Je combine et recombine les heures, j'aurai pas de 11 c'est impossible, sinon je ne livre rien. J'appelle l'auberge du Vincou, il m'attend jusqu'à 21h, comme hier soir j'y suis avec 3 minutes d'avance. Ouf !
Mais qu'est ce que je vais devenir ? Deuxième matin sans pain-beurre, ma vie part en vrille. Je monte à la douche, c'est dans son jus, l'eau qui coule sur mon petit corps est propre, c'est l'essentiel. A l'issue des 9h réglementaires, en route. Le gas-oil crie famine, je m'arrête à La Croisière, travaux, la station est fermée. Pas grave, je pousse jusqu'à Montmarault, là un gaillard a poussé une pompe, la borne... Avec les énormes blocs de béton comment ça se peut ? Il n'y a plus qu'une piste et trois ou quatre camions en attente. Pas grave, je pousse jusqu'à Digoin. Euh pas grave, cette fois ça claire rouge au tableau de bord. Oui je vous ai déjà parlé du verbe comtois clairer. Ouf, à Digoin je peux en remettre un chouill'. Les 4h30 sonnent au rond-point du Creusot. Chalon Bletterans je prends 7km d'autoroute jusqu'à Bersaillin ensuite faut grimper sur la petite montagne. Je mange un bout super vite fait après Champagnole et à 14h15 je suis chez Gedimat à Pontarlier. Aucun camion dans la cour, on m'attaque de suite, arrive un deuxième cariste, du calme les gars du calme. En un quart d'heure c'est vide. De là je descends chez leurs collègues de Pirey. Ici c'est un peu moins rapide mais ça m'arrange j'ai besoin de faire une trente, ou disons plutôt qu'elle sera faite.
Cyrille m'a dit que je reprenais une semi chargée, je prends le temps de passer chez Scania. Je vais à la réception atelier : « Salut, j'ai besoin que vous fassiez de mon grand camion, un petit camion. » Arnaud me regarde, oh le Pierre il a eu un coup de chaud. Passée la blague, j'explique l'histoire. Mon boss veut un devis, je demande au chef d'en envoyer un, après ça ne me regarde plus.
Je rentre au dépôt, je décroche la semi vide pour en reprendre une en bien meilleur état, alors qu'elle est un peu plus ancienne, mais celle-ci est attitrée, ceci explique cela. Je complète les pleins et zou !
Il me faut une 11h ce soir, ou demain mais ce soir ce serait pas mal. Je roule jusque chez le José, j'y suis avec 9h45 de volant, je valide la 11h à 5 minutes près, au poil.
Réveil 5h15, cette fois c'est certain je suis maudit, même ici elle n'a pas de pain, j'avale un piètre croissant. Une douche et zou ! Non pas zou tout de suite malheureux ! J'attends deux ou trois minutes pour valider la 11. Il est 6h l'équipe de nuit des gendarmes est partie se coucher, les autres boivent le café à la brigade, j'enquille par Verdun sur le Doubs, pas vu pas pris. Le GPS veut me faire descendre par Lyon, ça va le bocal ? La route pour Roanne c'est par Digoin, et c'est gratuit. Le premier portique de télépéage est juste après la sortie pour Roanne. Ils n'ont quand même pas osé.
Je n'étais jamais venu au sud de Roanne, ça fait deux fois en peu de temps, j'aime bien ce coin, les villages sont jolis avec ces maisons en pierres rouges, il y a quelques chouettes paysages, le week-end ça doit rouler en bécane par là.
A 9h30 je suis chez Doitrand, assez grosse usine au milieu de nulle part, ils fabriquent des portes de garage. Un cariste arrive avec un Fen, il me sort les deux palettes au cul ensuite il revient avec the beast. Un énorme Fen au gas-oil. Il a un curieux système sur les fourches, faut imaginer des rallonges de fourches mais de 30 cm seulement, sur lesquelles ils ont soudé un fer arrondi. En serrant les fourches il arrive à pincer un peu et lever les bobines. En 3 minutes les 25 tonnes sont par terre, ça va plus vite que d'ouvrir le toit. Un gars de chez eux a besoin de la place mais la cour est petite, il me dit de prendre le temps de refermer ma fosse, sympa.
Évidemment Laurence m'a envoyé un retour, on recharge du carton à Feurs. Je me présente à l'usine à 11h, d'entrée le cariste me dit : « mettez-vous à quai mais on arrête à midi. » Il est 11h10... Bon je me claque au quai 4 et je fais le poireau. Je m'étais dit que je pourrais peut-être livrer un des deux clients au moins en foulée, je suis bien naïf, malgré mon grand âge. A 13h30 ça bouge enfin, il faut une demi-heure à peine, c'est consternant. Après c'est pas dramatique non plus je charge pour rentrer mais si c'était pour partir loin c'était pareil, deux heures bouffées par fainéantise.
Je reprends la même route mais dans l'autre sens, je précise pour ceux qui n'ont pas suivi. Du côté de Digoin Jean-Charles m'appelle, il remonte du sud-ouest et va couper à Chalon. Je pensais aller à Comblanchien mais c'est con, demain je devrais pouvoir faire Chalon Dijon Besançon en dix heures, normalement. On va couper à Lux au resto de l'AS24, avant d'aller à la soupe on jette un œil à « ma » demi de Jean-Charles, l'essieu ne se relève plus, on ne trouve rien qui cloche. Elle est allergique au Renault et voilà.
Je retrouve mon poto au café, miracle ce matin il y a du pain ! JC file, je file à la douche. Je lui dis de faire gaffe en partant, s'il m'arrache la cabine ce sera incompréhensible que mon chariot bousille ma cabine.
A 7h et demi je suis chez un fabricant de saucisses à Gevrey Chambertin, saucisse-Chambertin c'est pas à quoi on s'attend. J'aurais préféré un chai, un carton de bouteilles en cadeau, et puis moi contrairement à Napoléon je ne mets pas d'eau dedans, tant pis hein ! Un espagnolo-roumain en frigo libère le quai à l'instant, je prends la place. En une grosse vingtaine de minutes c'est vide. Deuxième lot à poser à Chevigny St Sauveur dans un gros stockage multi-clients, rien d'écrit nulle part, je fais deux bâtiments avant de trouver le bon, idem une vingtaine de minutes et je suis vide. La tour de contrôle me fait revenir à Besançon, sans plus de précisions. J'ai le temps je prends par la Haute Saône, Pontailler Pesmes. Oui je sais Pontailler c'est en Côte d'Or mais vous voyez où je veux dire. A l'entrée de Besac je rappelle Cyrille, on a une ramasse chez Superfos. J'entre dans la cour en même temps qu'un kolega, il tarde à sortir de sa cabine. Par honnêteté j'en parle au chef de quai, il n'arrive toujours pas, ma foi voilà. On me charge une grosse moitié de remorque et je rentre au dépôt. Je me vide en séparant bien les deux lots histoire d'éviter les boulettes. Ils sont tous partis manger, j'en fais autant. Jean-Charles me rappelle, cette fois c'est un poumon de frein éclaté, punaise il a la poisse avec ma remorque.
Quand Cyrille revient du casse-croûte il me fait dételer et je descends à la halle en solo. Mon ancienne semi, la CC 412 est chargée pour le 87, parfait. Je vais laver chez City Car c'est dans la même zone. Il y a deux camions devant moi, pas trop grave, je n'ai que ça à faire. Sinon rentrer chez toi ? Oui, aussi, oui. Quand ça brille je remonte au dépôt, je complète un peu de gas-oil, pas trop avec la chaleur faut pas faire le plein. A 17h pétantes je balance mon sac dans la 208, bon week à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
A 6h je range un peu mon fourbi, je vais garer la 208, en route. Il est un peu tard pour que je tente le coup à Verdun sur le Doubs, je garde l'A36 jusqu'au bout. Je passe tellement peu par là que je prends une sortie trop tôt à Chalon, la nouille ! C'est pas bien grave, un ou deux boulevards et je retombe à Chalon sud. Un mal pour un bien je trouve une boulan avec un grand parking, parfait parce qu'après c'est la RCEA et il n'y a plus de boul' sur un bon bout de chemin. Je coupe un premier quart d'heure à hauteur de Montceau les Mines devant un café. Deuxième coupure au péage de Montluçon, un petit 4h30, je suis dans les clous habituels malgré les deux ou trois feux à Chalon.
Sortie obligatoire à l'aire de Parsac, la Dreal pèse les camions, avec mon essieu relevé le blouson jaune me fait signe de circuler. Je n'avais pas grand chose à craindre quoi qu'il en soit.
Je ne connaissais pas la route de Tulle depuis Guéret, j'imaginais un truc avec plein de virages mais non ça roule vachement bien. A midi je mange un bout par là. Pontarion Bourganeuf St Léonard de Noblat, le bled de Poulidor, ça roule nickel. Après c'est nettement moins bien, il me faut prendre une petite route, je suis en train de me dire que c'est chaud pour croiser quand je vois arriver une bétaillère 19 tonnes, plein fer. Je m'arrête dans l'herbe, facile je roulais à 30, lui il met un coup de patin, les bestiaux doivent être compactés contre le tablier. Il recule un peu, me dit qu'il a été surpris de trouver un camion là. On arrive à se croiser tout doucement. Une dizaine de minutes plus tard je suis devant la maison, je me sers sur l'accotement, j'avais dit 14h, il est moins cinq. J'ouvre, je sors le premier fardeau, c'est des longueurs de bois. Ça balance bien. Pour la suite je change mon fusil d'épaule, il fait sec je recule dans la prairie, c'est plat, bien plus facile pour aller chercher les fardeaux du fond. En trois quarts d'heure tout le garage est devant la dalle. Tout non, il manque la porte sectionnelle. Le client téléphone, effectivement elle a été oubliée. Il retire la somme du contre-remboursement, moi ça me va. Ils ont fait une connerie, ils assument. Après la porte du garage c'est pas bien grave, ça n'empêche pas de commencer le montage. Un café et je file.
J'ai mon retour depuis vendredi, on recharge à Eymoutiers, c'est à une vingtaine de bornes, recharger dans ce coin paumé ça tient du miracle. Laurence m'avait dit ; entre 16h et 17h30. J'y suis un peu avant 4h mais bien sûr c'est pas prêt. Le gars me montre des portes en inox, elles sont encore sur les établis, c'est pas prêt et pas près de l'être. J'ouvre, il me charge deux ou trois bricoles, puis au fur et à mesure de ce qui sort de la prod. C'est bien long, il me faut tirer le rideau devant derrière, faut faire du tetris, il ressort une palette pour une autre, ça n'en finit pas. Point positif je valide une 3h qui fera ma première 11. A 18h tout pile je m'en vais enfin.
La route est bien moche jusqu'à Bourganeuf, virage sur virage, ça n'avance pas. A Bourganeuf je retombe sur la belle route de ce matin, je gagne mon temps. A 20h55 je suis à Deux-Chaises, il me restait 5 minutes d'amplitude. Bien joué Callaghan.
Je ne suis pas certain que Pontarlier passe en 4h30, Besac oui mais Pont j'en sais trop rien. Je change mes habitudes, je démarre comme un malpropre et je roule une bonne heure et demie jusqu'à St Eusèbe. Café, pain-beurre, douche, retour des habitudes, je coupe 45, ça c'est fait.
Sur les coups de 11h je suis à Bulle, c'est avant Pontarlier, une fromagerie monte un gros truc. Malgré la polémique sur la pollution, le bien-être animal, le sort des petits veaux trop mignons tout ça tout ça, les producteurs de Comté investissent, et ça nous fait du taf. C'est bien pénible pour entrer dans le bâtiment, c'est un chantier il y a du bordel partout, normal. Les gars sont bien sympas, ça rigole et ça bosse. J'en chie pour sortir du bâtiment, la semi a tendance a tirer tout droit, elle est au ras du fossé derrière, c'est fin l'histoire. J'ai rien cassé c'est l'essentiel.
J'appelle Cyrille pour lui dire que je suis vide, il ne répond pas. Il est midi et demi, je mange un bout. Je le rappelle, il me dit d'appeler Séverine, Séverine me dit d'appeler Pauline, Pauline me dit d'app... non on arrête là. On recharge en Tred Chariot. Je descends à la halle fret.
La barrière est baissée, donc le Nico n'est pas là. Je l'appelle mais je m'y paume avec tous ces Nico. Dans l'aristocratie anglaise le valet de pied du maître avait toujours le même prénom, chez ATS c'est pareil, c'est toujours un Nico à la halle. Il se pointe dans les dix minutes, il ouvre, j'ouvre, on ouvre. Il me charge 4 grands abris de piscine, dont 2 de 6m, il ne faut surtout pas qu'ils se touchent, autant dire que c'est vite complet.
Je commence demain matin dans le 52, au poil. Je monte tranquillou par Gray. C'est après que je tombe sur un énorme convoi qui doit bien faire 6m de large. Doubler ça tu oublies, Champlitte, Longeau j'ai le temps d'admirer le paysage. A Longeau ras le cul, tant pis j'enquille par Flagey, oui c'est interdit au transit depuis deux ou trois ans mais faut pas déconner. Zou ! A 19h je suis au O Christo Cook à Fronville, je valide ma seconde 11. J'appelle le premier client de demain matin, je lui parle du contre-remboursement, il me dit qu'il a fait un virement. Ouh moi il me faut une preuve, il m'envoie le doc par MMS, nickel l'histoire.
Café, pain-beurre, douche, je décolle à 7h, bon dernier sur le parking. Une quarantaine de minutes de petites routes et j'arrive dans une petite rue. Je laisse passer un livreur de fioul, il refuse, il se gare, en fait c'est le client. Son camion est logoté Bolloré, j'en conclus que ce gars est millionnaire. Bah oui, tous les salariés d'un milliardaire sont millionnaires, normal, c'est le principe du ruissellement cher à notre président. Pour le premier abri je prends mon temps, je descends voir deux fois si les fourches dépassent bien, sans bousiller l'autre derrière si possible. J'aurais préféré avoir mon Moffett, celui-ci est bien fatigué, faut accélérer fort, faut le temps que je m'y habitue. Quand le bidule est dans la pelouse je suis soulagé. Une signature et je file.
Le deuxième est dans la Meuse, pareil je roule piano piano, je n'ai aucune confiance en ces trucs debout. Je m'étais annoncé à 10h j'y suis pile poil. La piscine est derrière la maison, le gars me demande si je peux faire le tour par un chemin derrière, ça va, c'est plus facile même. C'est un grand de 6m ça balance sur les fourches, même écartées à fond. Je ne suis vraiment pas rassuré, il faut lever pour passer le portail, une fois fait je suis soulagé de le ramener au ras du sol. Le gars fait le tour, il trouve une micro rayure sur un montant, il veut que je la note. Je croyais qu'il blaguait mais non, il est sérieux. Je comprends, ça vaut cher ces trucs, mais on la voit à peine, une fois posé, en plus si ça trouve c'est un montant qui sera caché par les autres. Bref, je fais deux photos. Si un expert vient j'espère qu'il aura de bons yeux.
En sortant du pays je m'arrête à un petit monument commémorant « le saillant de St Mihiel », de 14 à 18 les combats ont fait rage, le bois à côté détient le record du plus grand nombre de tués au mètre carré. C'est sympa ce record !
Après ça je vais dans le 54 vers Jarny, je déteste ce coin, il y a des ponts, des interdictions en veux-tu en voilà. Je fais des tours et des détours, j'arrive enfin dans un vieux quartier, je me gare au mieux, là je me dis que je suis dans la merde. Un abri de 6m de large entre les maisons, ça va pas le faire du tout du tout. Première rue je lève pour passer au-dessus d'un garage mais je me prends dans les fils du téléphone. En plus la rue est en pente, il me faut monter en marche avant sous peine de faire tomber la palette, horrible, je renonce. C'est le voisin qui réceptionne, il est au téléphone avec la cliente, elle suggère de faire le tour par un terrain avec une maison en construction. On va voir à pied, ouais, c'est un peu mieux. Je redescends et je grimpe de l'autre côté. Il me faut passer au-dessus de voitures garées là, je ne suis franchement pas rassuré. Donc je lève, j'avance tout doucement et c'est là que l'abri à droite se prend dans une branche de lilas. Lilas c'est pas important je sais, mais c'est pour dire que c'est pas un chêne, une branche de lilas c'est rien du tout. L'abri commence à tourner sur les fourches, je m'arrête au plus vite, le bordel est en équilibre à 2m du sol ! Putain je fais quoi ? J'ai vu le moment où le truc allait tomber de là-haut. Je descends du chariot, j'essaye de le remettre droit, j'en chie, je ne peux pas baisser je suis au-dessus de la bagnole... un gars descend d'une Merco, il vient m'aider, il se pend au truc pendant je baisse au ras de la voiture. Je vire la branche, j'avance, ouf ! Je remercie le jeune évidemment, là il me dit : « je suis en semi-liberté, j'ai besoin de travailler, tu veux pas m'embaucher ? » Il est chelou mon dealer mais il est serviable. La suite est relativement facile, je retrouve le voisin sur le terrain, la cliente lui dit de poser où je peux, oui j'en ai marre là.
Je prends le temps de manger un bout sur l'aire de Metz St Trucmachin, super vite fait. A 14h je suis à Kanfen, c'est un peu avant la frontière du Lux. Jolie maison de maître avec la vigne vierge sur la façade et l'allée en graviers. Clients super gentils, ils ont une piscine Waterair, une grosse Sara. « Ah mais on ne savait pas que les abris c'est Waterair aussi. » Ouhla non ! C'est le hasard, messieurs dames. J'explique qu'on est transporteurs, qu'on fait le transport en amont du 31 chez nous puis le transport en aval chez vous. Au téléphone je m'étais présenté transports ATS et pas Waterair, pour nous c'est évident mais pour les gens ils voient Waterair et voilà. Livraison plus simple que tout à l'heure, je passe au-dessus des piliers du portail, je dépose sur le goudron, fastoche, j'accepte un café, merci au revoir. J'appelle Cyrille, il me demande d'attendre. Bon ben je fais ça alors. Je trouve à me garer pas loin. Laurence m'envoie un retour, on ne recharge que demain vers Metz, j'irais bien maintenant mais elle me dit que c'est fermé. Bon tant pis. Je passe compléter un peu de gas-oil à l'AS24 et je vais couper au centre routier de Metz, il fait une chaleur à crever, la fin de journée va être douloureuse pour les batteries.
Sur les coups de 7h30 j'abandonne mon chariot derrière un supermarché à Mondelange, 4km plus loin je suis sur la bascule d'une cimenterie à Amnéville. Il faut un badge...aucune explication, je vais voir au chargement, le cariste m'explique qu'il faut laisser le camion sur la bascule et aller à pied au bureau. Ah mais c'est écrit où ? Nulle part les gars ont l'habitude. Ah ouais d'accord. Je gagne un tour gratuit. Heureusement je suis le seul camion sur le site à ce que je vois. Effectivement au bout du passage piéton, bien caché il y a un bureau. Le mec m'enregistre, me file un papelard et je retourne voir le cariste. Le gars a un gros Fen, on n'ouvre qu'un côté, les palettes deux par deux, 16 minutes pas une de plus j'ai 27t200. Venga !
La traversée de Metz est assez tranquille, Nancy c'est moins cool il y a des travaux bien chiants là le long. Pause pain chez Caput à Luxeuil, la boulan est pile poil au parking PL. Je mange un bout avant Vesoul pour remettre le truc à zéro.
A 13h20 je suis au Point P de Gray, je commence à ouvrir, un cariste se pointe à la demie. En 20 minutes c'est vide, punaise 16 pour charger, 20 min pour vider, on n'est pas loin des records.
Après ça j'ai une navette à Velleminfroy, rendez-vous 15h, j'y suis pile poil. On me donne un quai dans les cinq minutes, ça charge vite, ils sont sympas, je repars avec un pack d'eau plate et un de gazeuse. Je ne ferai pas fortune avec ça mais c'est sympa. Je rentre au dépôt à un quai du fond, je me vide, aidé par un stagiaire.
Demain matin je charge deux bricoles à Vesoul pour livrer foulée en tout début de matinée, ensuite j'ai piscines. J'aurais presque pu couper au dépôt mais le pont Peugeot à Vesoul est fermé dans mon sens, il faut faire tout le tour de la ville, demain matin je n'aurai pas le temps de m'amuser. Je vais couper au plus proche de chez Filiac c'est à dire dans la zone commerciale à côté du cinoche. Je me fais une pizz en terrasse, le top !
Comme prévu à 5h15 je suis chez Filiac. Je dis au cariste que je charge pour Valentigney et Longevelle sur le Doubs. Il cherche dans les dossiers, il ne trouve pas. Il cherche ailleurs dans le bureau, nada. Je lui dis que je dois livrer foulée, c'est prévu avec ses chefs. Il cherche encore : « non je n'ai pas ces noms. » « Mais c'est pas les noms des clients ! C'est les destinations que je t'ai données ! » Putain le boulet lui ! Un gars qui s'appelle Valentigney à la rigueur mais un gars qui s'appelle Longevelle sur le Doubs ??? Ah ben une fois qu'il a compris ça va tout de suite mieux. Enfin mieux...les palettes sont je ne sais où, il cherche, les sort au compte-goutte, l'heure tourne. C'est mal barré l'histoire, à Valen le client part au boulot à 7h15. A 6h et quelques je m'en vais enfin. Je prends un café et un suisse à emporter à la boulan en face de l'entrée Peugeot, zou ! Je bois le café en roulant, je sais c'est mal.
A 7h20 je suis à Valentigney, tout est fermé, je frappe, personne. Purée c'était sûr. J'ouvre la semi, je trouve un 06 sur un BL, le client bien cool, me dit qu'il était obligé de partir, je le savais, mais que je peux déposer les palettes derrière la maison. Pour la signature il appellera sa femme. Il me faut un gros quart d'heure pour décharger, sans me faire tuer. La maison est au bord du Doubs sur l'avenue qui entre dans Valen et Audincourt, autant dire que ça roule fort le matin. La brave dame déboule et signe ma lettre de voiture, parfait, merci au revoir.
Je descends le cours du Doubs pendant 13km, non 12, Longevelle est sur la rive droite, il y a un pont juste avant. La maison est au bord de la nationale, fastoche. Ici aussi c'est un jeune gars qui vient de racheter une vieille maison à retaper. En prenant les palettes en long malgré le poids j'arrive à lui pousser dans le garage. Il veut m'offrir le café, c'est gentil mais non merci je file.
A 9h45 je suis à Seppois, Fabrice a déjà sorti mon bazar. Il s'occupe d'un Polonais en porteur qui charge pour l'Autriche, quelques palettes de rénos et de sav, rien de méchant. J'ai le temps de pointer, il y a un bon tas. Ils avaient demandé un double-plancher, j'arrive avec ma vieille CC412, va falloir serrer. Oui CC412 ça sonne comme une numérotation de locomotive mais c'est les trois chiffres qui ne vont pas. Bref, je prends la place. On gerbe des colis jusque sous le toit, c'est un peu à la one again, pas le choix, c'est là pile poil qu'arrive le PDG avec un aréopage de visiteurs. Il est toujours accessible et sympa ce gars, contrairement à d'autres sous ses ordres... Il nous dit bonjour, donne des explications et ils s'en vont. C'est bien, ne regardez pas trop. A la fin on fait deux palettes avec quatre, lundi il fera jour. Un dernier café et je me rentre.
A midi pile je pose le camion à Bourogne, la Fiesta démarre au quart de tour. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.