FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2016 Partager sur Facebook
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  • le trombone salvateur
    la maisonnette des clients
    kestuveutoi ?
  • Mardi 8 Mars 2016
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    La douche est comprise dans le menu du soir, même quand on la prend le matin. La classe. Je serpente dans Montereau, il y a des interdictions de tous les côtés c'est bien chiant. L'itinéraire que je m'étais fait ne tient pas, en warning dans un rond-point, on reprend. Je retombe enfin sur la N19. Ma chère 19. C'est la nationale qui relie Belfort à Paris. C'est à dire la plus belle ville du monde à une préfecture à la con, paraîtrait qu'il y a une tour en ferraille au dessus d'une pelouse, rien d'extraordinaire quoi !

    A 8h et demi je me sers dans l'herbe devant un château. Je sonne à un portail grandiloquent. Je m'attends à voir arriver un laquais en livrée avalant son chapeau devant ma majesté. Ah oui, dans ce cas « avaler » ça ne veut pas dire déglutir, ça veut dire mettre en aval, mettre en bas. Seuls les grands de France n'avalaient pas leur chapeau devant Louis. Oh merci tonton Pierre pour cette belle anecdote mais tu nous fais chier avec tes conneries, viens-en au fait... Oui donc ce n'est pas un valet qui se pointe mais la cliente en bottes en caoutchouc. Elle m'explique qu'avec son mari ils ont acheté ce château pour en faire des chambres d'hôtes. 700M² habitables la bicoque. Plus le reste. La partie la plus ancienne date du quatorzième siècle, tout comme les douves. Moi ce qui me plaît c'est qu'il y a des dépendances et que je peux déposer le matos à l'abri sans me faire chier. Même dans ces lieux faut rester pragmatique. La cliente est bien sympa, elle ne se prend pas pour une châtelaine. Elle m'offre un café pendant qu'elle remplit mon chèque.

    La suite est à côté de Meaux. Purée quand j'y pense. Cette semaine je vais à Meaux à Evry, manquerait plus que j'aille à Levallois Perret et j'aurais fait le « salopard tour ». Je vous laisse mettre les noms des maires ou ex maire sur ces communes. Donc à Meaux je connais le coin je passe à Esbly devant le Géant Casino que je livre de temps en temps. Facile. Je laisse le camion en bas dans la rue principale et je finis en trois pattes.

      Depuis là je monte à Cambrai dans le ch'nord. Sur l'A1 je me fais suivre par un hélico. Au début je crois que c'est les flics, je lève le pied pour accentuer la distance, discrètement je boucle ma ceinture je vois qu'il y a une caméra sur le ski. Mais non c'est pas les keufs à ce que je vois. Il vole en crabe un long moment au dessus de moi. C'est quoi c'te histoire? Pas compris.

    J'ai le temps de casser la graine à midi, j'ai donné 16h mais on me dit que le client ne sera là qu'après 16h30. J'y vais sur la pointe des pieds. Je tombe sur un gars de 35 ans en gros, dans un fauteuil roulant. On discute. Accident de moto. Il a demandé 16h30 parce que des renforts arrivent. Le temps de déballer, ses potes arrivent. Grosse ambiance, je dépose les palettes sur le trottoir, tout est rentré aussi sec. Ça rigole mais ça bosse. Ça rigole jusqu'à ce que je sorte l'escalier... C'est un escalier balnéo, full option, il ne passe pas dans la porte... Entre le moment où le commercial a vendu la piscine et le moment de la livraison ils ont construit un bâtiment en dur dans le jardin. Je leur donne une astuce pour porter l'escalier qui fait le poids d'un âne mort. Je l'approche au mieux. Ils veulent le dévisser de la palette, je leur déconseille vivement, après ma foi je les laisse se débrouiller. Demerden Sie sich.

    Je redescends en direction de la riante région parisienne. Demain je recommence dans le Vexin, je ne sais pas trop où aller pour finir la journée. Il y a un troquet que je ne connais pas à hauteur de Compiègne, le relais de Chevrières, ça fera l'affaire.