| Carnet de bord de Juillet 2017 | Partager sur Facebook |
Café douche, douche gratuite parce que j'ai mangé là hier soir. En plus le menu est à 10€90, repas vin café douche, franchement, y a rien à dire.
Je descends tranquillou par la route damazanienne jusqu'à Bergerac après je prends Villeneuve, oui le patelin de notre bon docteur Cahuzac, puis Agen. La route est sympa, il fait beau, c'est le pied intégral. Seul nuage dans ce ciel d'airain, j'ai pas de pain pour midi. Bon alors là tonton Pierre est obligé d'intervenir. L'airain est un antique alliage de cuivre, le ciel d'airain est un ciel bleu, sec et aride. C'est quoi le rapport avec le cuivre ? S'en est encore un qu'a voulu se la raconter avec une expression à la con ?
J'arrive pas à me garer potablement devant une boulan', finalement je me rabats sur un Intermarché après Agen. D'habitude la baguette tradition Inter est vachement bonne, et ici izen' n'ont pas. Le Lot et Garonne a décidé de me niquer mon repas de midi, c'est ça ? Je me rabats sur une baguette blanche industrielle, limite honteuse.
A 13h je suis à Lagraulet du Gers, entre Condom et Éauze. Le gps m'amène directement à mon lieu-dit, sauf que c'est pas le bon nom sur la boîte aux lettres. J'appelle le client qui me dit qu'il y a deux coins qui s'appellent comme ça dans le bled. Et que tout le monde se goure... J'ouvre les portes, un coup de fourches, un chèque et zou ! La suite est à 4 ou 5 km de là, la cliente a 95 ans paraît-il, il y a plein de monde dans la maison, je ne comprends pas qui est qui mais j'ai un chèque. Moi tant que j'ai un chèque, oui je suis cupide. En repartant je me fais engueuler par une jolie femme rousse, elle croit que je n'ai rien à foutre sur cette petite route. Si je m'étais fait enguirlander par une grosse moche, ça irait, je me dirais que c'est normal, elle est aigrie, mais là ça me chagrine. Faisons un peu de psychologie de comptoir... Tu te fais engueuler par une personne moche, tu t'en fous. Tu te fais engueuler par quelqu'un de beau, il y a un rapport d'infériorité, moi je sais que je suis moche. Vous me suivez ? Non ? Pas grave, de toute façon c'était une connasse qu'a rien compris.
Nogaro, Aire sur l'Adour, autoroute scandaleuse jusqu'à Garlin, je vais rendre mes palettes Europe à Serres Castet. Je descends mon chariot, un coup de fourches et c'est fait. Ensuite je vais à Lescar route de Lons, ou à Lons route de Lescar, c'est pareil. C'est Philippe le monteur du coin qui pose la piscine, je dépose comme ça lui convient, le client nous paye un coup de Schwepps, il fait une chaleur à crever.
Je me fais une dernière réno' pas loin de l'autre côté de Pau. La cliente est une quarantenaire, jolie, d'une extraordinaire maigreur, c'est pas des bras qu'elle a, c'est des allumettes. J'accepte un chèque et un verre d'eau fraîche, putain on va crever aujourd'hui.
Retour au frais dans la cabine, pas longtemps, je finis la journée à une adresse mythique pour moi, Laborde à Mont. Je venais déjà couper ici à mon époque citernière, ils faisaient manger les chauffeurs bloqués le week-end. C'était au siècle dernier...
Le vent se lève, je ferme mes fenêtres en allant souper, l'orage pète, on sera bien pour dormir.