FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Juin 2014 Partager sur Facebook
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  • Meymac 19
    Terrasson 24
  • Mardi 24 Juin 2014
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    Je saute le pont du chemin de fer puis le pont de l’autoroute et je suis arrivé, même pas de  quoi recharger les batteries. Le client sort quand il me voit arriver, bel homme, grand brun musclé les cheveux en brosse, la quarantaine radieuse,  le genre de mec qui énerve… Plus jeune les filles elles devaient tomber comme des mouches… En plus il est super sympa, il m’offre un café quand on a fini, vraiment le mec énervant. Seul truc mais ce n’est pas vraiment de sa faute, il a plu, la terre est collante au possible. Je pourris mes groles et je traine de la terre partout avec les roues du chariot. A 9h je m’en vais, il m’aide à reculer sur la route en bloquant les bagnoles, trop parfait ce mec.

    La suite est en Haute- Vienne, je monte par le col de la Ventouse, Rochefort Montagne, Ussel, Meymac, j’adore passer par là. Bon quand je dis j’adore c’est parce que je suis chargé en piscines, avec 26 ou 27t de Cristalline tu fais moins le malin. Je surveille les parkings, avant Eymoutiers j’en trouve un avec de grandes flaques d’eau…je descends le chariot et je vais laver mes roues en faisant des ronds dans l’eau. Je préfère crader un parking que des pavés chez le prochain client.

    A 13h je me pointe chez une mémé pour déposer une rénovation. Elle est toute frêle, je range les colis sous l’abri, normal, elle me remercie : « C’est gentil de votre part, je suis veuve, c’est mon mari qui a fait la piscine, on avait 55 ans, 21 ans plus tard on ne voit plus la vie de la même manière. » Et elle fond en larmes ! Je temporise un peu, lui sors quelques phrases convenues…  Comme dit Renaud : le temps est assassin parce qu’il emporte avec lui le rire des enfants. Et sur ce coup il emporte aussi le rire des vieux.

    Retour au camion. La livraison suivante est au nord de Brive vers Objat. Il n’y a pas de route bien définie, je m’emmerde bien sur des chemins étroits, je rattrape l’A20 mais pour quelques km seulement, ensuite re du tapecul. Le bled est biscornu, étroit, impossible de stationner. Je trouve la salle polyvalente, le parking est assez grand pour que je me pose. Je trouve un ou le seul employé communal qui repique des fleurs, je vais aux renseignements… il me conseille de rester là. Effectivement j’ai bien fait de l’écouter, la rue est étroite, en cul de sac, et ça grimpe comme le Ventoux. Le client est absent, c’était prévu, je sonne chez le voisin qui a les clefs, je pose la réno’, prends le chèque et redescends au camion.

    A partir de là il ne me reste plus qu’à rouler jusqu’au bistro. Fin de journée à Antonne au-dessus de Périgueux, bonne adresse et je vide dans le bled d’à côté demain. Comme partout la télé est allumée sur les infos de la une. Ils ont bien été obligé de parler des malheurs de l’UMP, ça a dû leur déchirer le fion de devoir évoquer les magouilles de leur parti chéri. Ce pauvre Christian Jacob prit dans la tourmente, c’est terrible pour ce garçon qui respire pourtant  l’intelligence.