| Carnet de bord de Mai 2014 | Partager sur Facebook |
Le bistro ouvre à 9h, je vais déjeuner et me doucher, je traine un peu, pas grand-chose à faire. Dans la matinée je joue à Freecell quand mon téléphone sonne. C’est mon boss.
-Salut Pierre, tu es à Sète ?
-Ouais comment tu le sais ?
Tout de suite j’imagine des trucs, il a planqué une caméra dans la cabine tel Big Brother…
-Je viens de passer devant le resto.
-Tu déconnes ?
-Non, tu as ton ordi sur le volant vrai ou faux ?
Putain c’est quoi cette histoire ? En fait il est en vacances dans le coin, et est passé là par hasard. Il avait un truc prévu qu’il ne pouvait pas remettre mais il est venu avec sa femme et sa gamine boire le café avec moi. J’ai trouvé le geste sympa, il aurait pu faire genre : je ne l’ai pas vu. Je peux dire ici qu’il est sympa, je sais qu’il ne me lit pas. Pas sûr qu’il sache lire d’ailleurs, c’est un patron…
Pour occuper un peu l’après- midi on est allé marcher avec un portugo-chti pas con du tout autour du bassin de Thau derrière le resto. Enfin autour, sûrement pas, pour faire le tour faut deux jours ! On a marché une bonne heure et demi c’est déjà pas mal. Il faisait soleil, il y avait du monde sur la promenade, c'était bien.
Décollage à 7h, le resto est fermé. Ils nous avaient prévenus hier soir. Ils étaient ouverts hier, c’est déjà beau. Je vais déjeuner et me doucher à Frontignan. Ça me fait perdre un peu de temps, mais la douche le matin c’est mon way of life, je refuse d’y renoncer.
A 8h et des boulettes je suis à Montpellier dans un quartier résidentiel. J’ai une assistance petit camion avec le monteur. D’habitude l’assistance c’est quand on est garé à 5km, là je suis à 300m ! Maintenant qu’il est là je l’utilise. Je mets l’escalier sur son plateau, je prends les colis et les margelles sur mes fourches et vamos ! Au téléphone mercredi le client était inquiet et désagréable, ce matin il est métamorphosé, il offre même le café.
Retour au camion. J’ai un message : direction Nîmes, j’attends le fax. Nickel. J’enquille l’autoroute, dans le quart d’heure j’ai un autre message : chargement annulé, on roule. Bon. Avant Roquemaure nouveau message : chargement à Uzès. Merde je viens de passer Remoulins. Putain la loose, à 5 minutes près. Je coupe au travers, à midi moins le quart je me pointe chez… chez ? A Uzès ? Haribo ! Il n’y a que ça là-haut ! 18 palettes de fraises Tagada et de cochonneries qui font la fortune des dentistes. A midi et demi je me casse, coupure faite. Vu le peu de boulot qui traine, je roule. J’appuie sur la petite maison de mon gps, calcul rapide, ça me donne 9h54 de volant au total. Purée ! J’aime bien passer par Bagnols sur Cèze, Pierrelatte, mais là non, j’oublie l’idée. Autopista.
Tout de debout jusqu’à Bourg où je coupe 45. A 19h20 je suis à quai au dépôt. Je me vide et je me rentre au plus vite. 21h, je décroche au bled, punaise j’ai loupé le goûter. J’ai 9h55 de volant, j’aurais peut-être dû passer par Bagnols…
Le ciel vous tienne en joie comme dit Philippe Meyer.
J’avais prévu de partir sur les coups de 7h après m’être occupé de mon gamin, en gros c’est bon. Mais ça c’était avant le drame bien entendu. Le bouchon de l’autoroute à Belfort refoule jusqu’à Héricourt, record du lundi matin battu ! Je me retrouve au cul d’un camion de chez Ballet. Plus malin que les autres, je sors et je passe dans Bavilliers. C’est un peu interdit aux PL, même pas peur. Dans Bavilliers, c’est chargé mais ça roule au pas. Je fais donc tout un détour pour me retrouver au rond-point de l’autoroute et…j’enquille juste devant le Ballet ! Tout ça pour gagner une place, ridicule ! J’appelle Fabrice pour le prévenir que je suis à la bourre, il sort mon bazar en m’attendant. 8h20 j’arrive enfin. Pas trop le temps de discuter, je me magne le cul. A 9h20, j’ai fini juste quand Salem arrive pour charger à 9h30. Je suis à la bourre mais je n’ai emmerdé personne c’est l’essentiel.
Un peu avant 13h je passe à Devecey pour faire les pleins et lire ma carte. Faudrait que je lave mais le lavage chez Jeantet est en panne, il faut laver à Valentin mais il pleuvote. Fait chier de payer un lavage pour rien, j’abandonne l’idée. Direction le massif central. La descente vers Ussel est bien tranquille. J’avais prévu mon coup, j’appelle ma tante pour confirmer mon heure d’arrivée. Je me pose 30’ sur un mauvais refuge de la RCEA et à 20h je mets les pieds sous la table. On débouche un Côtes de Provence tout à fait honorable, elle sait recevoir ma tantine.
Je bois un café je vais à la douche, je rebois un café, on papote, faut quand même que je me décide à partir. 7h en route. Un peu avant 9h je finis par trouver une maison isolée d’un hameau isolé, d’un village isolé entre Mauriac et Aurillac. Le coin s’appelle les Monts du Cantal, c’est joli et pittoresque, faut juste ne pas y aller en semi. La cliente est sympa et m’offre un café quand j’ai fini. Je retrouve avec soulagement la nationale 122, qui n’est pas la plus roulante de France mais comparé avec ce que je viens de me payer, Aurillac Figeac Cahors c’est du billard.
Pour 13h je suis dans la rue de Peter Gabriel à Cahors. Rue de la Merci, mercy street quoi ! La rue est étroite, impossible de me garer, je me pose devant les services municipaux, c’est interdit mais vu l’herbe qui pousse sur le trottoir je ne dois pas beaucoup déranger. Je pose les trois cartons de la dame, je lui vole son chèque et je ripe. Je descends entre Caussade et Montauban pour encore une rénovation. La rue me dit quelque chose… Le client vient à ma rencontre : « ah mais on se connait, c’est vous qui m’avez livré il y a un 5 ans. » Incroyable ! C’est la première fois que ça m’arrive ! En fait ce couillon a fait une connerie, il a voulu vider sa piscine entièrement alors que c’est interdit. Il n’a pas su remettre le liner, et il l’a déchiré. La boulette ! 3700€ la boulette ! Il me raconte qu’il s’est arrangé…teut teut teut, je ne veux rien savoir.
Une dernière piscine pour aujourd’hui à St Sulpice, gros bled du Tarn au Nord de Toulouse. Les parents travaillent, c’est le gamin qui réceptionne, je range tout comme si les darons étaient là, il n’y a pas de raisons.
Fin de journée chez Martine à Fenouillet, ah non merde les volets sont fermés ! Merde, merde. Pfouuu, bon bé maintenant que je suis là je pousse jusqu’à St Jory. Finalement je me retrouve avec trois mecs sympas, c’est un mal pour un bien.
Je saute de l’autre côté de la Loire, en un quart d’heure je suis dans un patelin vers Grenade. Le client est accompagné par un pote qui a déjà une Waterair. Le gars a monté la sienne il y a quatre ans et il en est bien content parait-il. Un café, un chèque et je file de l’autre côté de Toulouse. Montesquieu Volvestre, le nom est joli, la rue des clients beaucoup moins. C’est étroit, ça grimpe, impossible de stationner là. Je me pose à une patte d’oie un peu plus loin. La question qui me tracasse, comment je fais pour repartir ? J’arrête un paysan avec un gros tracteur et un tombereau… « Vous montez jusqu’à ma ferme, à droite, encore à droite et la route redescend ici. Ça passe, les camions qui viennent me livrer font ça. » Effectivement c’est chaud mais ça va. J’ai quand même perdu pas mal de temps sur ce que j’avais prévu. Tant pis pour mon repas de midi, mangerai mieux ce soir.
La piscine suivante est à Coarraze vers Pau en gros. Pour gagner un peu de temps je sors à Tarbes pour couper au travers. Mauvaise pioche ! Ils refont l’enrobé, circulation alternée, gros merdier. Encore un quart d’heure dans l’os. Je savais quand j’ai fait le programme que ça allait être chaud, mais avec un jour de moins dans la semaine faut bien tout caser !
J’avais mis 13h-15h, j’arrive à 14h45…c’est encore bon. Je fais au mieux mais au plus vite. Je suis garé un peu loin mais ça va. Pour ne pas bousiller la balnéo sur un escalier, celui du dessus est fixé. Bien sûr j’oublie mon pied de biche au camion, la cliente ne sait pas où sont rangés les outils…bon ben j’y retourne… Rien pour m’arranger quoi. La suivante est deux bleds plus loin. Ah ! Là je vais regagner du temps… Les villages béarnais sont très jolis, des maisons en pierre, des rues étroites, hyper étroites même. Putain je ne peux tourner dans aucune rue. J’appelle le client, j’aurais dû venir de l’autre côté du bled, radio guidage au téléphone. A nouveau garé loin, c’est la journée. La dernière piscine est de l’autre côté d’Oloron sur la route d’Orthez. Encore un bled étroit. J’hésite à monter entre des maisons quand arrive la cliente par hasard. Elle m’emmène en reconnaissance avec sa Clio. « Oh vous verrez, vous pourrai faire demi-tour facilement…là… ! » Euh, la petite dame elle sait mieux que moi si ça passe, bon ok. Au carrefour suivant c’est un peu plus large, en manœuvrant un peu ça doit aller, banco. On redescend chercher le camion. Première chose, je me retourne, ensuite je vide la piscine. Les priorités dans l’ordre.
Fin de mission pour aujourd’hui à Cauneille. Surprise, je suis le seul camion. Tout un resto rien que pour moi, c’est pas la classe ?
Vu que je suis seul, ils n’allaient pas ouvrir à 4h. Sur les coups de 9h et demi je vois le rideau bouger, je vais déjeuner et me laver. Une photo du parking sur la page FDR de Facebook et à midi je vois se radiner Alex 40, fdrien historique, pilier de l’institution, qui vient me tenir compagnie. C’est pas trop cool cette histoire ? On a papoté jusqu’à 16h, merci à toi Alex encore une fois. Ensuite je suis allé marcher un peu pour méditer sur la cuisine landaise et la domination de l’homme sur le canard et de la domination de la femme sur l’homme mais là ça devient compliqué … Resto ouvert pour moi seul, j’ai demandé à manger comme eux, je n’allais pas demander toute la carte, faut pas déconner.
Hier le cumulus a grillé, je me douche à l’eau tièdasse et je prends enfin congés de ces gens définitivement sympas et commerçants. 8h10 je manœuvre dans un lotissement de St Pierre d’Irube, c’est la banlieue de Bayonne. C’est chaud pour faire demi-tour, je m’inquiète, je descends voir, je suis à 20cm d’une bagnole dans l’angle mort. J’ai eu chaud. Les clients sont sympas, pas chiants.
J’ai mon retour depuis mercredi, je descends au papier à Hernani. Je pose mon chariot en passant au lavage PL à Biriatou, c’est le lavage qu’on voit en contre-bas à la frontière, le mec est sympa. La surcharge chez les rouges, ça coûte cher… Dans la demi-heure je suis aux expé’ de la papeterie. On remplit une feuille avec l’immat’ le numéro de commande et tout le toutim. Un type que je n’ai jamais vu, prends ma feuille, referme le guichet, tape sur le clavier, se gratte la tête, s’engueule avec son chef, met ma feuille dans un dossier, la ressort. Je suis ma feuille des yeux, mon sésame… Il ouvre le guichet : « Espera ». Ben ouais c’est ce que je fais. Ici c’est tout l’un ou tout l’autre, soit c’est prêt tu charges, soit c’est long à n’en plus finir. Parfois il faut aller charger chez un transporteur à 30 bornes de là. Visiblement pour moi c’est pas bon ! Au bout de 5 minutes un jeune cariste qui m’avait engueulé le dernier coup parce que je n’étais pas derrière la barrière me dit : quai 4. Aujourd’hui il est bien plus sympa, bizarre ce type. Finalement dans l’heure je me casse avec 9 bobines chargées en fût. Une sangle pour éviter que la dernière ne recule et , venga !
Je récupère mon trois-pattes en passant, finalement les rouges cassaient la croûte dans leur guérite , j'aurais pu garder le Moffett m’enfin, vaut mieux ne pas tenter le diable avec cette milice. A 14h et quelques la rocade de Bordeaux passe à la régule ou presque. Un café à Montlieu la Garde puis une trente par là le long, je finis mes heures à Deux-Chaises. On entame la conversation avec mon voisin de parking, un vendéen bien sympa, on va donc à table ensemble. Etrange quand même ce type, il aime bien son MAN !
Réveil 5h, café croissant, 9h01 de coupure, en route. D’ici j’arrive à rentrer d’une traite à la maison mais faut que ça roule. Pas de bol, après Moulins je rattrape 3 allemands en convoi. Ils roulent peinards avec les giros, les plaques et tout le tintouin. C’est interdit de doubler, je veux bien en griller un mais trois… Pas le choix on suit. Après Chalon-Dôle ça file, personne pour me freiner.
Le temps de décrocher au bled j’ai 4h22 de volant, ça a bien marché finalement mon histoire.
J’ai pour mission de charger aux piscines à 16h, ça va. Mais je dois quand même vider le papier à Colmar avant, ce serait mieux. Je pourrais prendre le risque de ne vider qu’en début d’après-m’, mais chez Buffa on y allait là-dedans et je n’en garde pas un souvenir éclatant d’efficacité de la réception marchandises… Pas de prises de risques inutiles, à 9h je mets en route. Oui je sais c’est tôt, mais je suis un vrai routman.
Sur les coups de 10h et demi je me pointe au guichet : « tu te mets quai 2 ou 3 dès qu’il se libère. Tu as deux putains de voleurs et violeurs roumains polonais devant toi. » Et il referme son bordel ! Je suis resté comme deux ronds de flan ! Non seulement il n’est pas rapide mais c’est un putain de xénophobe ! Et encore ce n’est pas la phrase in extenso, je l’ai édulcorée ! Au bout d’une petite heure un portugais qui a visiblement lui aussi chargé à Hernani, me laisse sa place. Gros contrôle qualité sur le papier. Les bobines sont posées en fût, et le dessous est souvent bousillé parait-il. Moi j’ai balayé mon plancher… En fait le mec m’explique que c’est à la papeterie qu’ils les posent n’importe où, il a visité l’usine. J’en ai une non-conforme, ils mettent la réserve habituelle. Je prends quand même une contre-réserve pour expliquer mon cas. Pas envie que ça me retombe sur le groin, même si le gars de la qualité me dit de ne pas m’inquiéter, c’est dans chaque camion.
En début d’après m’ je suis à Seppois. Sylvain a fini et Michel se met en place, ça a l’air de rouler. J’ai le temps de préparer mon commerce et de commencer à pointer. 16h en place, 17h fini. J’ai quand même pas mal de caillon, ça rentre pile poil. Je termine cette journée bizarre et inhabituelle…je la finis où ? Pfouu, dans un endroit secret uniquement connu de moi-même.
A 6h30 en route. Direction l’Ardèche et ses peuplades sauvages. Premier arrêt à Mions pour un peu de gasoil et d’ADblue puisque je ne suis pas passé au dépôt. Les deux pompes sont côte à côte, ça me prend 15 minutes, nickel. Vers Valence j’ai coup de moins bien et il faut que je coupe 30, ça tombe pile poil.
A 13h30 je me gare à Vesseaux, joli port de pêche… Je reconnais le coin, je suis venu ici il n’y a pas longtemps faire une piscine chez un chauffeur de chez Mazet. Facile je me gare au même endroit et je monte dans le même coin. Le client vient à ma rencontre en bagnole. Retraité sympa. De là je vais à Vernon, faut pas mélanger, ce n’est pas Vernon 27 mais Vernon 07. Patelin perché sur une colline au bout d’une route…une route comment ? Ardéchoise ! Le monteur m’a vu arriver, tu penses ! En semi sur une route pareille ! Il vient un peu à ma rencontre, on vide gentiment. Et pour repartir ? Le client, un pépé m’explique de ne surtout pas continuer, je dois me retourner ici, pas le choix. Dans le lacet, une petite route s’en va à ma main, ça le fait.
Je finis par une rénovation pas loin de là, à vol d’oiseau… A vol de camion c’est moins marrant. Je me gare pas loin du musée Alphonse Daudet. La cliente descend en bagnole et voudrait que je continue. Vu la route je préfère finir avec le chariot. J’ai bien fait de ne pas l’écouter ! Fin de journée à Villeneuve de Berg, ce n’est pas le meilleur routier du monde mais par ici les restos ouverts le soir et avec une douche ne courent pas les rues.
Pour 8h je suis à l’entrée d’Alès. Je devais me garer sur le parking d’un bar-tabac, c’est blindé de bagnoles. Je connais une rue à 300m qui entre dans un lotissement, facile pour me retourner, pas le choix j’y vais. Je pose la rénov’, je prends mon chèque et je file, j’en ai un paquet à faire aujourd’hui. La suite est vers Anduze. A 600m du client la route se rétrécit, je m’arrête et j’appelle le client au secours. Il me demande où je suis ? Je lui explique en gros. Mauvaise pioche. C’est un bug des GPS, le chemin est barré par un ruisseau, il faut faire tout un détour. De l’autre côté c’est plus accessible, facile même.
13h je suis à Manduel à côté de Nîmes. La ruelle est en épingle, je fais tout une boucle pour arriver dans le bon sens. Pour repartir, évidemment la ruelle ne débouche pas en camion, je recule entre les arbres et les bagnoles. De là je vais à Baillargues à l’entrée de Montpellier dans un vieux lotissement pour une rénovation-margelles-escalier. C’est une vieille piscine les gens n’avaient qu’une échelle, ils profitent de la rénovation pour mettre un escalier et refaire les plages. Il fait chaud j’accepte un verre d’eau et un chèque. Bon, pour le chèque je suis un peu obligé d’accepter. Il est 16h passées j’ai encore deux rénovations mais dans le même bled, St Aunès. Comme il y a 15 jours chez le pépère que j’ai attendu le soir. Là c’est plus simple c’est dans un lotissement. Mêmes éléments qu’à Baillargues. La dernière est 200m de là. J’y vais, facile. Erreur ! La rue est en cul de sac, j’essaie de reculer mais un pin m’empêche de sortir à ma main et de l’autre côté il y a des voitures garées. Mais pourquoi je n’ai pas laissé le camion chez l’autre ? 200m c’est rien ! En baissant les suspensions je passe sous la grosse branche du pin sans niquer mon toit. Grosse frayeur pour rien, purée quel con je fais !
Retour au calme, je vais me jeter un Kir à St Jean de Védas.
Je sirote mon grand-crème quand un type vient m’aborder : « salut grand toujours chez Buffa ? Tu te souviens quand on faisait de l’Angleterre ? » Merde, léger moment de solitude, je suis généralement assez physionomiste mais là j’ai du mal à le retapisser. En discutant ça me revient, à l’époque il y avait des gars sur Vitry le François, Châlons, St Quentin…bien placés pour l’Angleterre quoi. On tchatche un brin et je vais affronter le contournement de Montpellier, côté Mosson, le matin à 8h…même pas peur. J’arrive à me garer à l’arrache sur un mauvais bout de parking en terre battue. Le commercial indique : maison à 800m. Vu le chemin qui grimpe, je dirais bien plus… Je suis pressé, il me faut recharger, je m’arrange pour ne faire qu’un voyage. Sauf que toute la piscine sur les fourches je ne vois plus rien, si j’allonge le mât pour baisser, le poids en avant fait basculer le chariot. Pas le choix, je monte en marche arrière, bonjour le torticolis. Dans la rue les numéros sont incohérents, on saute du 400 au 600 alors que j’ai le 460 comme adresse. J’appelle au secours. Le client m’explique que je dois descendre un chemin perpendiculaire mais côté numéros impairs. Je trouve, purée ça descend à 45° ! La maison est à flanc de colline sur de la terre rapportée, ils n’ont pas peur de se retrouver au fond du ravin avec la cabane sur le chien ! Ma foi, les gens construisent bien où ils veulent après tout, moi je file de là.
J’ai mon retour depuis le début de semaine, je remonte à Lyon pour charger sur un chantier, comme d’hab’. J’appelle le gars, on convient de 14h, ça me laisse le temps de manger un morceau en chemin. A la sortie du Fourvière je prends à droite, ça grimpe sur la colline, c’est bien sûr interdit aux PL, je trouve assez facilement. Je me charge, on fait les papiers et je file, le tout en une heure et demi, pas mal. Maintenant que je suis là je ne prends pas Bourg, mais Mâcon-Chalon.
Pour finir la journée je vais remonter mon taux d’ocytocine…
A midi je décolle, dans la demi-heure je me pointe à Vesoul. La grille est fermée, je casse la dalle tranquillement. Ils reprennent à 13h30, à 13h on me fait entrer, 12 coups de fourches, et je me sauve. J’ai rendez-vous à 16h à Seppois, j’y suis avec une heure d’avance. Mon pote Marc en est à la moitié de son chargement, j’ai le temps de tamponner tout un carnet de récép’s et de commencer à pointer mon bazar. Quand mon bedonnant et chauve ami (ça va lui plaire cette formule) a fini, on va boire le jus.
J’ai un gros chargement. Je vois Fabrice qui s’inquiète au fur et à mesure qu’il sort mon chargement. Le logiciel donne pour mon camion un taux de remplissage à 102%en plus avec les piscines gerbées. Donc fatalement sur la fin ça coince. Je fais un tas avec les colis restants sur les escaliers, c’est tout mélangé, le liner 2 sur la margelle 4…etc… Lundi il fera jour. J’ai juste intérêt à ne pas faire le débile et à faire le contrôle sérieusement.
Fin de journée et de semaine à 18h. Le ciel vous tienne en joie.
Ce coup- là c’est sûr, mon gamin n’a plus cours le lundi donc je me décale au max. A 8h faut quand même que j’y aille. Premier arrêt au dépôt pour montrer que je ne suis pas mort, faire le plein et rendre la paperasse. Deuxième arrêt au lavage, mes jantes sont couvertes de noir de plaquettes, on dirait une bagnole de médecin de campagne. Je descends mon chariot et c’est le drame… ! Je vois une petite vis dans le pneu avant droit du Moffett. En passant la Karcher, on voit des bulles autour de la vis, merde ! Comme on a changé de prestataire pour les pneus, je cherche dans mes papiers le numéro, j’appelle. « -Oh ben passez, laissez l’engin on s’en occupera dans la journée. » Ah non mon gars ! On s’est mal compris, j’ai 3 clients sur Lyon cet après-m’, j’ai un quart d’heure devant moi pas plus. Je descends dans Besac’, bon le gars a été rapide, en une demi-heure c’est réparé, chariot réembarqué. Comme j’avais coupé 15 au lavage, plus 30 ici, vent du cul dans la plaine… Inutile de préciser que j’ai bouffé sur les couilles à Jules, pas grave je peux sauter un repas.
A 14h je suis à Vaulx en Velin. Le client habite une impasse étroite, impossible de me garer. Je dois rester sur l’avenue, sauf qu’il y a des travaux et une circulation alternée. Pas le choix, je me pose juste avant le feu. Le bordel ! Je dois laisser passer les bagnoles, qui ne comprennent pas nécessairement la situation, au bout d’un moment tout était bouché à cause d’un camion qui ne pouvait pas passer. Ah, j’ai fait fort ! J’attends sagement la 46ème minute de coupure et je me sauve.
La deuxième piscine est du côté de St Genis Laval dans un village dortoir de l’Ouest lyonnais. Village sans âme, client pas plus intéressant, je ne m’éternise pas. La dernière livraison pour aujourd’hui est une rénovation dans le 42 au-dessus de l’Etrat. Je ne connaissais pas le coin, la campagne est très jolie avec des vaches montbéliardes. Les plus belles vaches du monde sans chauvinisme aucun ! Le hameau est à l’écart de la route, je vais faire une reconnaissance en chariot…impossible de sortir, je recule. Rien de méchant, 3 ou 400m et je repars dans le bon sens.
Demain matin je recommence à Mende je monte donc par Le Puy, que je traverse avec allégresse malgré l’interdiction. Mort aux cons ! Fin de journée à Montagnac, normal quand on est dans le coin.
Café-douche et va rouler ta bosse sur la jolie N88 mon petit Pierre. A 8h et demi je suis dans le centre de Mende, pas super bien garé mais je n’ai pas d’autre solution. Ceux qui ont déjà traversé Mende voient ce que je veux dire. D’emblée le client me demande comment ça roule avec le chariot embarqué, si ça ne louvoie pas trop à vide ? Il parle le même jargon que nous, facile, c’est un ancien transporteur à la retraite. Un café offert par madame et je file.
Je descends en direction d’Alès. J’ai une « assistance petit camion » cet après-m’ avec le monteur du coin. Je l’appelle pour coordonner l’affaire. Je connais le coin mais sans plus, je ne vois pas trop où je vais me garer pour transvaser. Je mange un bout sur le pouce et à 13h je retrouve mon copilote au bord de la route Alès-Bagnols. A 6 ou 7km du bled je reconnais un bout de parking où je me suis déjà garé, on se pose là, inutile d’aller plus loin. La palette de margelles dans la benne en premier puis les tôles sur une pile de palettes pour que ça passe au-dessus, l’escalier contre les panneaux, les colis façon Tetris où on peut, une sangle pour se donner bonne conscience et en avant. Là faut pas faire le débile, il vaut mieux ne rien oublier au camion sous peine de devoir revenir. On roule peinard histoire de ne rien semer sur la route. La route est archi étroite, heureusement que le commercial a pensé au petit camion sans cela j’étais bon pour ramener la piscine à l’usine ! Charger le petit camion c’est facile avec le chariot, sauf qu’à l’arrivée…bé faut tout se faire à la main. Il fait beau heureusement, chaud même avec l’exercice physique. Quand on a fini, je fais signer les papiers et le gars nous dit au revoir… Aurait-il eu la présence d’esprit de nous proposer ne serait-ce qu’un verre d’eau alors qu’on vient de se palucher sa piscine et que ce n’est pas franchement notre boulot ? Bah non ! Je ne suis pas en train de pleurnicher sur mon sort, j’ai du boulot de rêve toute l’année je peux forcer un peu à l’occasion, mais ne même pas offrir un verre d’eau du robinet, ça craint.
La dernière livraison pour aujourd’hui est dans Bagnols sur Cèze. Le commercial a précisé : stationnement 2 km. Finalement je réussis à m’approcher à 1k100 d’après le gps, c’est toujours ça de grignoté. Le client a un gros escalier filtrant, pas le choix, je fais en deux voyages. Pas grave il fait beau, je me balade en cabriolet à 12 km/h avec le bras à la portière et David Ghetta à fond dans le poste… Le client est infirmier, il me paie un canon pendant qu’on signe les papiers.
Fin de mission à Bellegarde, autrefois ici la soupe de poissons était à volonté avant l’entrée maintenant c’est à la place de l’entrée si on en veut. C’est la crise ma bonne dame !
Pour 8h je redescends à Redessan… Ah ah humour ! En fait c’est complètement con ma blague, ça ne descend pas, c’est plat ici. Le bled est bien étroit, je me pose à l’entrée d’un petit lotissement. Tout à trac la cliente me dit : « vous êtes en Tautliner ? » Ouh la ! Elle s’y connait la petite dame, elle bosse au siège chez Capelle, ceci explique cela. Sa gamine me fait un café quand on a fini et je file à Frontignan. J’y suis sur les coups de 11h. Le client habite le quartier de La Peyrade, ce sont les maisons qu’on voit à gauche depuis le rond-point à l’entrée de Sète. Et là pour se garer en semi tu oublies, je suis déjà venu. Le commercial me conseille de me garer au centre routier. Ben voyons ! Au centre routier de Strasbourg il y a de la place aussi. Quand on vient de l’autoroute la première sortie du rond-point donne dans un domaine viticole. Avec une manœuvre aussi savante qu’hasardeuse je recule sur ce bout de route, posé à 300m du client, ça me va. Coup de bol la pluie a cessé, mais pas le vent…infernal. A tel point qu’au deuxième voyage le carton des tapis de sol s’est envolé au milieu des bagnoles, putain ça n’arrive qu’à moi ces merdes ?
La dernière livraison de la semaine est à Narbonne mais le client est en Afrique pour plusieurs mois, je vais poser la rénovation chez le maçon-monteur-poseur à Sigean. J’étais déjà venu une fois ici, facile. Dans le bureau il y a une écharpe de l’USAP, les pauvres ils descendent en D2, on a donc discuté un moment de notre sport chéri.
J’ai mon retour depuis lundi, je prends la direction de Lyon. Un café à Narbonne en passant, je sors à Remoulins pour passer par Bagnols, j’adore cette route entre les rochers puis sous les platanes. Je comptais couper à Donzère mais devant le bistro je n’ai même pas 4h de volant, je pousse jusqu’à Saulce. Je me gare avec 4h29 de guidon, le top.
En milieu de matinée après avoir affronté le pénible accès au Fourvière du matin je suis à Ecully. Je charge sur un chantier à l’Ecole Centrale. A Centrale c’est la première fois qu’un type en échec scolaire depuis la maternelle franchissait le portail. Ils n’avaient jamais vu ça, j’ai eu une haie d’honneur, on m’a pris en photo, porté en triomphe sur un bouclier, un mec aussi con au milieu de tant de matière grise c’était un évènement ! En fait je n’ai vu personne, tout juste un mec du chantier pour signer mon carnet. Je me suis chargé tout seul, manœuvré tout seul au milieu des bagnoles sur le campus, rien cassé tout seul, c’est déjà pas mal. En une bonne heure c’est fini, chariot réembarqué. Vers midi j’ai 4h de volant du côté de Tournus, je me pose pour casser la croûte, je reçois le message qui fâche de Pauline : « J’ai du boulot par-dessus les oreilles, on va peut-être poser le Vesoul à quai, je réfléchis. » Le genre de message pour préparer le terrain. Après je ne suis pas franchement inquiet je dois être à 14h aux piscines demain. A moins que je charge pour le Portugal livraison foulée, mais faut pas rêver… Nouveau message : retour dépôt. Elle a de la tôlerie à charger dans le Haut-Doubs pour Epinal, le voyage dont je rêvais !
Micka est parti charger, je transvase mon chargement en l’attendant sauf qu’il tombe des trombes d’eau ! Donc je décroche ma caravane, je vais en chercher une vide au fond, débâche les deux et je commence toujours sous une pluie battante. Bien sûr je tombe en panne de gaz avec le Fen ; va chercher la clef du râtelier, change la bouteille, c’est bon je suis trempé. Pendant ce temps Micka descend de la montagne, on transvase la chaudronnerie de sa semi dans la mienne. Sauf qu’il y a un paquet de tôle bien trop lourd pour notre Fen, il lève du cul. Je monte à l’arrière pour faire contrepoids mais ça ne suffit pas, le boss monte avec moi, ça le fait. J’espère que personne n’a pris de photos…les deux gros accrochés au cul du Fen, bonjour le tableau. 19h15 on a fini, vite une douche chaude et du linge sec et propre.
Sur les coups de 8h et demi je suis du côté d’Epinal. Le gars a un petit Manitou qui doit lever péniblement 2t. Plein fer, il attaque le gros paquet de tôles. Je lui dis que ça n’ira jamais, mais si mais si, qu’il dit. Tu parles ! Les roues arrière se soulèvent, il cale… Heureusement ils ont du matos, on fait levier, place des câles en bois, et on dédouble le paquet. Une heure plus tard je me sauve.
Fin de matinée je passe par la maison pour casser la croûte et à 13h je suis chez Waterair. En temps normal il y a un camion à 13h30 un à 15h et un à 16h30 puique qu’on met en gros une heure et demi pour charger. Sauf qu’avec la semaine bancale qui arrive on doit tous charger le vendredi, Joël à 13h moi à 14h Gérald à 15 et François à 16. C’est plus que chaud. Pour aller au plus vite je pointe mon chargement dans les racks, c’est toujours ça de gagné. Mon voyage n’est pas bien méchant, ça va vite à charger, ensuite je donne un petit coup de main à Gérald, normal.
18h je suis de retour au bled, bon week à toutes et tous.
Encore un lundi où le programme de la journée c’est : 10h de balade en camion. Je décolle sur les coups de 9h, premier arrêt à Devecey pour faire le plein et redonner les papiers. Les plaques de tôles que j’ai chargées vendredi étaient trempées, j’ai des coulures de rouille sur tout le côté droit de la semi. Je ne peux pas faire la semaine comme ça, je vais laver chez Jeantet. Le temps menace et il pleut plus loin mais tant pis faut laver, je ne veux pas garder une remorque dans cet état.
A midi je mange un morceau sur un mauvais parking vers Montceau. Avant Moulins je me chope un coup de pompe intersidéral, le truc où tu crois que tu vas te casser la gueule, t’en chies pour aller au premier parking. Je m’écroule dans la niche pour un quart d’heure…fin bien ensuite ! C’est con et dangereux mais ça arrive à tout le monde.
La descente vers Bordeaux est sans surprises, juste des averses impressionnantes par endroits. J’ai bien fait de ne pas trop insister avec le lavage.
A 20h30 je suis à la soupe. Et chez Grand-mère à Pierrebrune c’est le cas de le dire, la soupe c’est une merveille.
Réveil à l’ouverture du troquet c’est-à-dire 6h moins le quart. Ce n’est pas que je sois bien pressé mais il vaut mieux passer Bordeaux avant le binz. Le boulanger a apporté les croissants, un café grand-mère et une douche par là-dessus, fin bien. Je commence au Sud sur la route de Langon, j’ai de l’avance je poireaute un quart d’heure. Je préfère faire un sudoku plutôt que de m’énerver dans les bouchons. Je grimpe dans le bled, la route est vachement étroite, je me vois mal faire demi-tour par ici. Je livre une rénovation chez un couple de retraités hollandais. Elle, parle un français hésitant avec cet accent particulier qui fait chuinter le « sion » de rénovation, lui, il me parle en allemand ! Ils refusent de croire que je suis français, c’est vrai que je ne suis pas trop typé méditerranéen, mais il n’y a pas plus franchouillard que moi. Bon c’est bien beau de me prendre pour un germain, mais je suis toujours sur cette route de merde. Je vais jeter un coup d’œil à pied, ça pue ! Je recule sur 4 ou 500m quand un pépère vient à ma porte : « vous pouvez faire demi-tour chez moi, c’est le domaine là… » Trop sympa le vigneron, son exploitation est derrière des arbres, je ne pouvais pas voir, ce n’est pas bien grand mais des camions viennent charger du vin. Je suis à peine plus nul que les chauffeurs qui font la ramasse de pinard, je dois y arriver. En deux fois je suis dans le bon sens, merci encore à lui. De là je descends à Podensac, c’est le gros bled à côté. Je pose encore une rénovation, le mec est content je suis là de bonne heure il peut donc aller au taf après m’avoir fait un chèque et un café.
Sur les coups de 10h je pose une piscine complète à Pessac dans un lotissement large, facile. Sauf qu’il tombe une grosse averse, pas pressé, j’attends à l’abri dans la cabine que ça se calme. Client pas chiant, il fait monter sa piscine donc il s’en fout royalement.
En mangeant un morceau j’écoute les infos et l’histoire du jour : Copé. Pourtant quand il a été pris en photo dans la piscine de l’affairiste libanais Takieddine, on sentait bien la probité et la rigueur intellectuelle chez cet homme. Ah tu m’as déçu Jeff, je te voyais déjà en haut de l’affiche, voire à l’Elysée… Le plus drôle dans cette histoire ce sont les militants UMP cocus qui ont payé le sarkoton pour renflouer le parti pendant que les autres détournaient le pognon. C’est la classe !
C’est pas le tout de rigoler mais faut y retourner. En début d’après-m’ je pose une piscine à Mérignac. Je suis garé au coin de la rue, le client me demande d’où je viens avec ça. –Ben de Belfort ! A 12km/h…faut 4 jours minimum et sans s’arrêter. Avec son pote on l’a chambré puis on a bu un café et j’ai filé. La dernière livraison du jour est à Soulac sur Mer tout en haut de la pointe de Graves. Ça parait pas mais depuis Mérignac il y a 100 bornes ! 1h40 de route. Je pose une rénovation chez une mamy bien sympa, cool. Je redescends à Bdx, je suis au centre routier à 18h30 il reste quelques places, nickel.
Au café du matin, je m’interroge sur la serveuse. Elle dit tu ou vous aux clients mais je comprends mal les critères : tu à moi mais vous à mon voisin, tu à un vieux, vous à un jeune…bizarre. Ce qu’elle ne va perdre c’est son popotin, qu’elle a fort beau. Autant de paires d’yeux le surveillent quand elle se déplace derrière le bar, je rigole tout seul à regarder les têtes des gars comme le public d’un match de tennis.
Je commence à St Médard en Jalles chez une instit’. La maison est mitoyenne des deux côtés, elle me demande de tout déposer dans le jardinet à l’arrière. Bien mais je passe par où ? Par l’intérieur de la maison qu’elle me dit ! Ben voyons ! Son mari est en déplacement, elle n’a pas le droit de porter quoi que ce soit, donc si je comprends bien je dois me péter les tôles, les colis, la pompe à chaleur tout seul à travers l’entrée le couloir le salon la salle à manger la porte fenêtre… Je suis plein de bonne volonté mais faut pas déconner ! Je lui propose de faire de la place dans le garage, on vire les vélos, tout un tas de bordel jusqu’à ce que j’aie assez de place. Au final elle est contente, et moi aussi. La piscine suivante est à Biganos, c’est une piscine « prête à plonger », le client ne s’occupe de rien. Le monteur est en train de faire le trou, je le connais un peu, je pose les éléments comme ça l’arrange, ça roule. La dernière piscine complète de la semaine est à Biscarrosse dans les Landes. A l’entrée du bled j’attrape l’enveloppe avec le plan d’accès : sortie Pessac, avenue Machin, au feu à droite… C’est quoi c’te embrouille ? Pessac c’est Bordeaux ! En fait la maison des clients n’est pas finie je dois poser la piscine chez les beaux-parents. Ahhh ! Soulagement.
Il me reste une rénovation à Bayonne, j’y suis vers 16h. C’est tout interdit aux PL, normal c’est étroit, je fais juste une touchette contre une barrière le long d’un trottoir. La peinture de la barrière est grattée, ma remorque n’a rien, c’est l’essentiel. Une dernière rénovation à Capbreton dans un lotissement, j’y arrive avec une heure d’avance. J’appelle la cliente, elle sort du boulot et se pointe dans les 5 minutes, nickel. Je l’attends à l’abri, j’aurai sorti le ciré pour chaque client aujourd’hui, tu m’étonnes que la végétation est verte par ici.
A 20h15 je me pose au centre routier d’Agen, j’ai mérité mon Kir.
Hier j’ai soupé avec deux belges de chez GDL, on s’est retrouvé ce matin au café. Donc trois tournées de cafés, une douche, et je vais faire un peu de ménage dans la cabine. Un peu de sudoku, un peu de Freecell pour faire marcher mon pauvre cerveau malade et la matinée se déroule gentiment. A midi retrouvailles avec mes collègues d’outrequiévrain. Ça fait plus chic que de redire belges. Un peu de téléphone avec ma meuf, un peu de marche à pied parce que le soleil est enfin revenu, faut avouer que sur la fin d’après-midi je me suis un peu fait chier… Retour au resto à 19h30 pour un « tout buffet » froid, la patronne ayant renvoyé le cuistot. Pas de surprise à chaque jour férié elle fait comme ça. Moi ça me va le tout c’est de manger de pouvoir aller aux chiottes et se laver le fion au moins une fois dans la journée. A 22h je mets en route pour aller couper à Damazan, les 35 min que je fais ce soir me manqueraient demain pour rentrer au dépôt.
Réveil sur les coups de 7h, un café au distributeur et une douche en vitesse, de retour au camion j’ai 9h05 de coupure j’avance de 50m pour me mettre en place. C’est prêt depuis mercredi, on charge. Le temps de faire les papiers les gars sont en pause, ils m’offrent un café et je file. Il est 8h et demi, nickel. La journée consiste à traverser la France en travers en évitant l’autoroute à péage, en soignant la conso’, tout ça en moins de 10h de volant.
La remontée est d’une banalité terrible, pause casse-croûte vers Guéret puis café à Montluçon. Une 30’ à Dôle pour faire joli dans le tachy et à 19h30 je pose l’ensemble au dépôt. Gérald a chargé pour moi aujourd’hui à Seppois, lundi je repars dans l’autre sens c’est lui qui videra mon Damazan en allant charger pour lui. Magnifique organisation issue de nos deux cerveaux ! Blague à part on nous laisse nous organiser comme on veut, c’est quand même bien.
Je balance mon sac dans le Cubo Kompressor, il a le plein de nitro-méthane, contact sur ON, dans un hurlement du V12 je file chez ma gonzesse. Ma princesse, celle que je suis son mec, celle que je suis avec wo wo wohhh.
Bon weekend à tous. Le ciel vous tienne en joie.