| Carnet de bord de Juin 2014 | Partager sur Facebook |
Quand mon gamin est prêt je balance mes affaires dans le Cubo et je file direction le dépôt. Le temps que je vide ma carte et le tachy par la même occasion, Gérald se pointe. On échange nos remorques tout en gardant chacun nos chariots, rallonges de fourches et tout notre bazar. Je fais les pleins, on boit un café et je détale. Dans le quart d’heure Marc m’appelle pour prendre des nouvelles, il descend avec son collègue Hervé direction le Sud-ouest. Hervé on ne le voit pas souvent il fait la Belgique pour Waterair d’habitude. On combine pour se retrouver à midi au Tom Bar. Je n’y serai qu’à 12h40 mais eux ils ont du gasoil à faire dans un hypermarché à Chalon, du coup ils ne m’attendent qu’une bonne demi-heure. Après mangé Hervé prend la direction de Clermont, Marc et moi on roule ensemble jusqu’à Guéret. Guéret où je croise Toto 47 qui m’ignore une fois de plus…
A 16h je suis après Guéret vers Dun le Palestel dans un patelin pour poser une rénovation. Le pépé est sourd comme un pot, il me dit qu’il a 86 ans ! Il a bien de la peine à marcher, je me vois mal lui dire de se démerder avec son liner. C’est une grosse piscine, le liner fait le poids d’un âne mort, je me le coltine sous l’abri. Il me fait un chèque d’une écriture tremblotante et je me sauve.
A vouloir bouffer avec les potes j’ai coupé trop tôt à midi, du coup je suis obligé de recouper 45’. Pas bien grave, no stress. Fin de journée aux Maisons Blanches, je suis à 20 bornes pour commencer demain matin, nickel.
Mardi
Sur les coups de 8h je suis du côté de Melle, le pays de Ségolène. La maison est isolée, au bord d’une petite route sans trop de passage, client pas chiant, facile. La piscine suivante est à St Maxire dans la banlieue de Niort. Le lotissement est tout neuf, un peu caché, je passe devant sans le voir. Plus loin je tombe sur le facteur, il m’explique au mieux, sympa. Il me faut traverser le bled, c’est hyper étroit, j’ai peur d’accrocher la semi de Gérald… ça passe. Je trouve un carrefour pour me retourner et rebelote je traverse à nouveau le pays, heureusement ça ne circule, je ne croise personne. Je trouve enfin, je me retourne encore une fois pour reculer à ma main. Il tombe une grosse averse, j’attends un peu. Pendant que je vide le facteur se pointe, j’en profite pour le remercier à nouveau.
En début d’après-m’ je change de département, je vais en Vendée… Mouais, c’est juste à la sortie de Niort, pas de quoi exploser la conduite continue. Le village est étroit et tortueux, je me gare en merde sur un trottoir, pas le choix. Le monteur est présent, on discute un peu, je ne le connaissais pas celui-ci. Je lui pose tout comme ça l’arrange, entre-temps le client rentre, je lui fais signer les papiers, tout bien. La dernière est dans Niort. La dame est seule, le jardin est tout petit, je ne peux pas entrer. Bonne poire je lui propose de démonter le portail, sinon je laisse tout dehors… Evidemment elle est d’accord. Ce sont ces portails en PVC qu’on ne peut pas dégonder, je sors ma caisse à outils, en avant. Je décharge la piscine, contrôle, puis je lui remets le portail en place, bon prince.
Fin de cette mini journée avec 3h30 de volant seulement au relais de Tout y Faut, super adresse.
Quand je pars du bistro il tombe des seaux d’eau ! Par moments c’est terrible, me vlà beau. Le temps de trouver mon client dans Saintes pas loin du centre- ville il y a une jolie éclaircie, je me magne le cul. Le client est bien handicapé, je range les colis à l’abri, il m’offre un café pendant ce temps il retombe une grosse averse. Quand c’est passé je réembarque le chariot, je n’ai pas pris une goutte sur le groin, j’ai le cul bordé de nouilles. La dernière piscine de la semaine est vers Blaye, la pluie a enfin cessé, je vide tranquille, fastoche.
Message à l’exploitation pour m’annoncer, Laurence me répond qu’elle est sur deux trucs mais pas confirmés, faut attendre… Donc, c’est ce que je fais… A midi le chargement à Angoulême tombe à l’eau, on attend. A 14h, direction Bordeaux centre. Je chope la 10 vers Bédenac, à peine sur la 4 voies, contrôle dréal. Merde, purée les gars non je suis pressé ! Ils sont 4, 2 contrôleurs et 2 flics, mais ils arrêtent les camions par paquets de 5 ou 6, le bordel sur le parking ! J’attends le flic à la camionnette avec ma carte et mes papiers. Il revient avec 5 cartes conducteurs dans la main. Je suis vert ! Je lui demande si je dois attendre tout ce temps ? « Bon allez donnez- moi votre carte je vous passe en premier. » Il jette un œil sur mon permis pendant que sa machine tourne, verdict : zéro infraction sur 28 jours. Normal ça fait au moins deux mois que je tourne en piscines sans arrêt. Je file.
Je recharge sur un chantier dans Bordeaux mais je n’ai pas d’adresse. J’appelle le numéro qu’on m’a donné : je me présente puis je lui demande « c’est où le chantier ?
-Je ne sais pas !
-Comment ça vous ne savez pas ? Vous ne savez pas où vous êtes ?
-Ben non ! Vers un Leroy Merlin.
Putain je suis tombé sur un cas ! Il me passe un autre gars moins ahuri qui m’explique que je peux me repérer avec les grues, derrière le Leroy Merlin, sortie après le centre routier. C’est mieux, je trouve facilement. Je dois charger des échafaudages, sauf qu’une toupille de béton vient d’arriver, elle est bien sûr prioritaire pour la grue. Je commence à me charger en attendant avec mon chariot. En plus ça m’évite d’ouvrir le toit par l’avant. 17h45 je suis chargé jusqu’aux portes. Le quartier à cette heure est tout bouché, 35 minutes pour faire les deux km qui me séparent du pont d’Aquitaine, ils ont le moral les gens d’habiter ici ! A 20h je suis aux Rassats, j’envoie le mail de mon programme Waterair à Pauline et je vais souper chez le Monseigneur.
Douche et café avec toujours cet incroyable percolateur, et en route. A Guéret je croise Toto47 qui, o miracle ! me voit. On se croise exactement au même endroit que lundi, si on avait voulu le faire exprès on n’y serait jamais arrivé !En 4h29 je suis garé à Digoin en face des transports Cassier. Il est 11h30, on vide, je prends le temps de manger un morceau. A 13h j’ai des news de Pauline, je rentre mais je dois ramasser un Système U en passant. Tiens, la branche de la RCEA qui fait Digoin Mâcon est à nouveau fermée, doivent être contents les gars d’aller tourner à Chalon ! D’autant plus que les routes alternatives sont interdites provisoirement aux PL.
Un peu avant 4h je suis à St Vit 2. J’ai du cul, je n’ai qu’une palette ici, tout le reste à SV1 et ce sont eux qui me sortiront les papiers. Je n’aurai pas besoin de revenir ici, j’ai le cul bordé de nouilles. Mais ça c’était avant le drame bien entendu ! Il y a au moins 15m de plancher à charger, j’ai beau tourner et retourner les palettes, ça va pas, ça me saoule. J’appelle un mec, il me dit de laisser une grande palette de meubles et basta ! Cool. Retour au dépôt, un collègue qui est en coupure me donne un coup de main pour transvaser dans sa semi, à deux ça file. Pendant ce temps Gérald rentre, il vide et on décroche pour reprendre nos semis respectives. Je fais le plein et dans la demi-heure je coupe à mon domicile numéro deux.
Hier soir j’ai eu un cadeau de Pauline, il faut que je la dépanne. Je décolle donc à 6h, à 8h je suis chez les transports Aloy à Ruelisheim dans la banlieue nord de Mulhouse. On a abandonné chez eux 3 palettes de bobines, dans le quart d’heure c’est chargé. Je fonce à Fontaine chez l’écrabouilleur de ferraille habituel. Un allemand attend dehors, c’est l’anniversaire du débarquement, il ne va pas se la ramener je lui passe devant, normal, non ? Plus sérieusement je sais qu’eux ils déchargent des vides et rechargent des pleins sur place, alors que la matière ce n’est pas au même endroit. Le mec m’attaque de suite, mais il tombe en panne de gaz. Il va chercher une bouteille, mais la protection est mal tournée il n’arrive pas à la brancher. Pas de problème j’ai une formation de carrossier sur bouteille de gaz. Deux coups de marteau bien placés et c’est réglé.
A 10h30 je suis chez Waterair pile poil au rendez-vous. Marc est en train de finir. Mon chargement est bien plein, en plus comme je vais à Damazan j’ai des cadres et tout un bazar interne à prendre, mais en réfléchissant un peu ça le fait. A midi c’est fini, Gérald est arrivé entre-temps pour charger en début d’après-m’. On embarque dans la bagnole de Martine et avec Christine on va manger tous les quatre dans Seppois. On mange sur la terrasse, le top. Retour à l’usine, je saute dans mon camion et je me rentre. 15h je décroche au bled, bon gros weekend ensoleillé à tous.
Ma copine est en vacances cette semaine, elle vient se balader en camion avec moi. Se balader aujourd’hui je pense que ce n’est pas le mot. Mon premier client est absent demain matin, je dois y aller ce soir. J’ai compté et recompté les heures, j’ai dit oui. J’ai levé mon gamin un peu plus tôt que d’habitude, on balance nos sacs dans la cabine, je vais accrocher et c’est le drame. Un bourricot de chez Billotte a décroché un fond mouvant tellement proche de moi que je ne peux pas tourner la manivelle des béquilles. En levant les suspensions à fond, plus la moitié d’un tour de manivelle sur la grande vitesse, en avançant le plus lentement possible j’arrive à me dégager sans rien casser. Qu’est ce que je peux dire ? Le patron est déjà bien sympa de me laisser décrocher sur son parking…
Pour ne pas changer nos habitudes on se retrouve à Beauchemin pour le café avec Marc. De là on fait la route ensemble jusqu’au centre routier de Moulins. Je pensais pouvoir en mangeant là et pas au Tom Bar ne faire qu’une coupure, mon cul Paul, ça n’ira pas, c’est sûr. Pour grappiller un peu de temps je passe par l’autoroute Clermont Tulle Brive Périgueux. A l’aire de Corrèze on boit un dernier café avec Marc, lui il commence vers Tulle donc il file. Moi je coupe 45.
Un peu avant 19h je suis du côté du Buisson de Cadouin sur une petite route typique du Périgord noir, c’est-à-dire chiément étroite. Client bien sympa finalement, facile. 20h30 je me pose sur mon parking habituel à Bergerac, Lionel a cuisiné, les boissons sont au frais, tout bien quoi !
Ce matin c’est glandage vu que j’ai vidé la piscine de ce matin hier soir. A midi je me pose à l’ombre vers Blaye pour casser la graine, quand je termine je vois une 208 Waterair se garer à côté de moi. Le commercial voulait faire une visite au client du coup il m’accompagne. Le lotissement n’existe nulle part, mais je me rends compte que je suis venu dans la rue à côté pas plus tard que la semaine dernière, avec quelques explications j’aurais trouvé facilement. La suivante est une piscine à lui, je le suis tranquillement, trop facile. Son client n’est pas encore rentré, je commence à vider gentiment. Quand le gars arrive je n’ai plus qu’à rentrer le bazar dans la cour.
La troisième de l’après-midi est au Taillan Médoc, lotissement facile, client facile. Du coup je suis bien en avance, j’appelle le client de demain matin…pas de bol il est en déplacement, ce sera demain 8h. Ça m’aurait bien arrangé mais tant pis. La rocade de Bordeaux du Taillan à Bruges et Bordeaux lac est un pénible parking à 18h, je me pose au centre routier, il reste quelques places. Je retrouve par hasard Christophe le patron de chez Pierrat, bonne soirée.
A 8h je suis à Créon patelin de la lointaine banlieue. Je me pose à 7h et demi, le client n’est pas encore là, je commence sans lui c’est une maison en construction. Quand il se pointe, je pointe, les colis. La piscine suivante est à Marmande. La rue est coupée par la nouvelle rocade mais mon GPS n’est pas au courant, je me fais donc bien chier pour trouver la baraque. La mémé qui réceptionne pour son fiston est bien sympa, ça fait passer les emmerdements.
Une dernière livraison pour cette semaine à Monflanquin toujours dans le 47 et je file à Damazan. Comme d’hab’ c’est prêt, on charge vite fait, un café par là-dessus et je prends congés.
Les données du problème sont simples, il est presque 16h, je dois être à Seppois à 14h demain pour vider et recharger. Il faut un bon 11h de conduite, plus 9h de coupure, plus une ou deux 45’ par ci par là, c’est fin, faut pas trainer en chemin mais ça passe. Fin de journée à St Vaury, ce n’est pas la meilleure adresse du monde mais c’est là, ça ouvre de bonne heure et pour les heures ça passe tranquille pour rentrer.
Café sur la terrasse au soleil, douche et en avant. A 9h et demi un petit creux nous fait nous arrêter au routier de St Eusèbe. Pain beurre pendant que deux vieux tournent au Mâcon à la table à côté, costauds les anciens.
A 14h pétantes je me pose chez Waterair. Jean-Pierre termine un truc avant de m’attaquer, ça me laisse le temps d’avaler une salade. Quelques coups de fourches plus tard j’avance sous le hall. Damien qui charge pour Sevket a terminé. Mon chargement rentre pile-poil sans rien gerber ou démonter, nickel. 17h30 je décroche…loin du fond mouvant qui n’a pas bougé me semble-t-il.
Je démarre peinard sur les coups de 8h. Comme tous les lundis ça bouchonne à l’entrée de l’autoroute en venant d’Héricourt, un quart d’heure cramé. Comme d’hab’ je fais mon petit rebelle, je prends la N83 théoriquement interdite aux PL entre Belfort et Mulhouse, visiblement je ne suis pas seul à conchier APRR/Vinci…
A 10h30 je suis du côté de Sélestat dans le Ried. Oh explique-nous tonton Pierre ce qu’est le Ried ! Eh bien c’est la plaine au fertile au bord du Rhin. Oh tu en connais des choses tonton Pierre ! Je sais, je sais… Par ici tous les bleds se ressemblent, c’est mimi avec des quantités de Géranium aux fenêtres, pas une merde qui traine, propret quoi. Je commence chez un jeune couple, ils doivent casser une vieille piscine existante, vu l’épaisseur de béton ferraillé je leur souhaite bien du plaisir. Ensuite je vais deux bleds à côté, j’y suis juste avant midi. C’est une piscine avec la pose complète, prête à plonger. Je n’ai rendez-vous qu’à 13h, la cliente vient à ma rencontre, mais je lui explique que je dois attendre le monteur. Elle paye une prestation complète pour être tranquille, je n’ai rien à lui demander, c’est entendu comme ça.
En attendant le gars je mange un morceau. A 13h pétantes il se pointe, je vide, fais le contrôle et je me taille à Sélestat. La maison est dans un vieux quartier résidentiel pas loin du centre- ville, les rues sont étroites à souhait, miam-miam. La rue finit sur une petite place impossible en semi, je dois reculer entre les bagnoles en stationnement, pas cool. Ensuite je monte à 10km de là chez un monteur Waterair qui rénove sa piscine perso. Je n’ai rien à lui expliquer il connait largement mieux que moi. La dernière livraison de la journée est vers Haguenau, je dois traverser Strass en pleine heure de pointe. De la Vigie jusqu’à Hoerdt l’autoroute est un grand parking. J’étais bien en avance, elle fond comme la neige en Juin à Strasbourg… A 18h je suis chez mon client. C’est un gars typé des îles, genre maori ou tahitien, bien sûr il est obèse et en tongs, normal. Il insiste pour que je dépose dans le sous-sol mais la descente de garage est vachement en pente, je lui explique que je peux poser, et encore, mais le mât ne s’incline pas assez pour que je puisse dégager les fourches. Je me fais bien ch… en poussant avec deux palettes vides je fais un petit train, c’est chiant quoi !
Demain je vais à Nancy, je roule au plus loin jusqu’à Herbéviller. Je suis déjà passer plein de fois devant ce troquet quand il n’y avait pas la 4 voies, sans oser m’y arrêter…erreur, c’est une bonne adresse.
La douche est désinfectée entre chaque gars par la serveuse, impressionnant ! Je sirote un grand crème et à 8h je suis dans la banlieue de Nancy. C’est un truc bizarre, je ne comprends rien, je livre une rénovation mais il y a des panneaux et plein d’autres trucs… Explications : le client a récupéré une piscine chez quelqu’un, l’a faite démontée, mais il manque plein de bazar bien sûr. Honnête il m’explique que vu la facture finale, il ne gagne pas grand-chose par rapport à une piscine neuve. La suivante est au nord de Metz, j’y retrouve le commercial du coin que je n’ai jamais vu, accompagné du chef du secteur nord-est que je connais bien. On couve ensemble la machine à café à l’usine… La cliente est entourée du pelliste, du maçon, des deux Waterair et moi, pas assez pour qu’elle perde son quand à soi. C’est une belle jeune brune, cadre, typiquement le genre de fille qui plait aux mecs qui aiment les femmes filiformes. Je les laisse faire les coqs et je me taille direction Briey.
J’y suis pour 13h. En voyant la rue, je n’essaie même pas de monter c’est trop étroit. J’aurais bien aimé me garer sur la place mais il y a la fête foraine, du coup je me pose devant un bureau de tabac. Je tue le petit commerce en me garant là, je vais m’excuser auprès du buraliste et je lui explique que je fais au plus vite. Au plus vite parce qu’ensuite je dois aller recharger…
J’ai le 06 d’un type, je l’appelle, c’est le monteur sur le chantier à réception. Il me conseille d’appeler leur usine… Bonne idée, je m’annonce pour 15h, un peu plus je ne chargeais pas ! Donc à 15h pétantes je suis à St Avold pour charger un complet de tuyauterie. J’ouvre le toit et on charge les tubes un à un, tu m’étonnes qu’ils voulaient que je vienne tôt ! Finalement ça ne va pas si mal, 16h30 je me sauve direction Besançon. Juste avant 20h je me gare chez une brave femme qui veut bien recueillir un pauvre routier égaré sur les routes de Franche Comté, c’est beau…
Je m’étais annoncé au gars pour 8h, je suis pilepoil à l’heure sur le chantier de la chaufferie de la ville de Besac’. On vide au Maniscopic, les gars emmènent les tuyaux un par un sur place, c’est bien longuet… je dois me déplacer plusieurs fois, c’est chiant. A 10h c’est enfin vide je vais laver à Valentin. Un bon coup de savon, je vois un sourire de gratitude sur mes jantes.
Ensuite Pauline m’envoie faire une ramasse en bas de Besançon. Elle me précise que c’est à ramener à quai. Ah ? Un lot pour Caen et un lot pour Marseille on ne les laisse pas dans le même camion ? A midi je me mets à quai chez nous où je suis attendu tel le messie, non pas Lionel, ras le cul du foot, mais attendu par les deux collègues qui rechargent mes lots. Je fais les pleins et je pose mon chariot. Je déplie le parechoc de la semi, je ne l’avais pas fait depuis fin Février, ça fait du bien un peu de boulot à quai.
A 14h je suis chez Système U St Vit. Je charge une palette à SV1 puis complet à SV2. Au guichet je me régale à écouter les chauffeurs de chez Jacky raconter leurs malheurs. Faut peut-être pas trop cracher dans la soupe, si un jour je crève de faim je finirai peut-être là-dedans…Dieu me préserve. A 4h moins le quart je me sauve. Je suis dans les clous de ce que j’avais escompté, j’ai le temps je prends la nationale. La traversée de Lons à 17h est bien pénible, je paume une dizaine de minutes, mais rien de méchant. Vers Ambérieu le temps change, ça vire même carrément à la douche par endroit. Mes jantes perdent leur sourire. A 8h moins le quart je me pose au routier de Nivolas, il tombe des seaux d’eau, le temps de traverser le parking je suis gaugé !
Réveil 4h30, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé, 9h01 de coupure, je file. Une grosse demi-heure plus tard je suis au Pont de Beauvoisin. Ici d’habitude le quai est facile mais il y a des travaux, un Fen empêche de s’aligner convenablement c’est chiant. En plus avec mon parechoc à charnières c’est interdit de toucher les guides en ferraille, sous peine de tout broyer. Le mec est bien comptant que je vienne de bonne heure…contrairement à moi. En 25 minutes, c’est vidé, portes refermées. J’ai bien sûr mon retour depuis hier, je monte à Aix les Bains. Avant cela je vais déjeuner au routier de la zone des Landiers à Chambéry, c’est juste au bord de la route. Je ne me souvenais d’ailleurs plus que c’est une magnifique blonde qui fait les cafés le matin…petite robe noire échancrée…pfoulala… !
A 7h et quelques je me présente au rechargement : c’est rendez-vous 9h, qu’il me dit le gars.
-Pas de problème, je vais dormir un peu, appelez-moi quand ce sera bon.
-Mettez-vous au quai 3.
Et voilà le travail, inutile de s’énerver. A 8h et quart je suis lesté de 27t600, je vais pouvoir décrasser le MAN dans les montagnes. Je me rentre par Oyonnax Orgelet, avec un tel poids j’ai le temps d’admirer le paysage.
A 13h30 je suis sur le parking de la base Intermarché de Dôle-Rochefort. Je mange un morceau et sur la pointe des pieds je vais m’inscrire chez le gardien…j’ai rendez-vous demain à 7h30 ! Problème, demain matin je charge chez Waterair à 9h30, cherchez l’erreur. Je tente ma chance, ça évite de faire un passage à quai et de revenir demain avec un autre camion. Le gardien téléphone : c’est ok, faut juste que j’attende une demi-heure. Une fois vide je remercie le mec qui me dit : boh quand on peut, on le fait. Ça me démangeait de lui répondre qu’il y a bien des fois où ils pourraient mais ils nous envoient bouler, mais ça aurait été mal venu sur le coup.
Message à Pauline, retour du message, un grand merci et retour dépôt. Je décroche et je vais précharger une remorque de bobines. Mon collègue Christophe est sous le pont, j’en profite pour ouvrir la fosse et le toit. A mon tour je charge deux bobines plus quelques palettes devant et derrière pour un deuxième client, retour à Devecey, je décroche et récupère ma semi et mon chariot. Comme mardi soir, coupure chez ma copine, idéalement placée dans un village au cœur de l’Europe.
Pour 9h je suis chez Waterair. Hervé en est à la moitié, je commence mon contrôle en attendant. Quand il a fini on va voir si la machine à café fonctionne puis je me mets en place. Le chargement est un peu compliqué, faut dépoter un peu de colis mais rien d’extraordinaire. Joël arrive pour charger à 10h30 j’avance pour lui laisser la place, retour au café. Pour Fabrice c’est : un chargement, un café. Je vais chercher mes papiers, prêt à partir Fabrice se pointe avec une palette de margelles, putain on a, enfin j’ai, oublié de la charger ! J’ai bien fait de boire le café et de trainer un peu, sans cela j’étais bon pour revenir quand il s’en serait aperçu. Ça fait désordre. Je m’imagine bien mardi ou mercredi chez un client à Perpète les Oies sans la palette de margelles : oups !
A midi je décroche au bled, cet ap’ c’est tondeuse. Bon week’ à tous, le ciel vous tienne en joie.
Ce n’est pas la bonne dame habituelle qui s’occupe de mon gamin, ce n’est pas que ça m’inquiète mais je préfère partir le plus tard possible. A 9h je mets en route quand même. Dans le quart d’heure il me textote, c’est bon elle est là. C’est con ça ne change rien à l’affaire mais me vlà rassuré.
Je n’ai pas besoin de passer par Besançon, je descends gentiment par Vesoul, Pesmes, Dôle. C’est tout gratuit, et ça devrait le rester si j’ai bien compris la nouvelle carte des routes payantes Escromouv’. Quel gâchis d’argent public quand même ! Démonter les boîtes, les bornes…etc… Encore que je me méfie, d’ici quelques temps on en reparlera : je suis certain que comme par magie le kilométrage de routes taxées va augmenter en toute discrétion.
A midi pause casse-croûte café à Montceau les Mines. On devait se croiser avec Bilou 49, fdrien historique, mais la branche Digoin Mâcon de la rcea est à nouveau fermée. Du coup ce sera pour une autre fois. Coup de bol pour moi, pas pour les accidentés, la route est fermée à Coulanges, je sors avant et je passe par Lapalisse. La traversée de Vichy est toujours aussi chiante, je respecte l’itinéraire PL. Alors que le dernier coup j’ai pris la rocade plus la petite interdiction à Bellerive, ça va bien mieux. Bref je joue au mec discipliné et à 16h30 je suis du côté de Thiers. La route devant la maison est étroite mais les bagnoles passent à fond la caisse. Le client m’explique qu’il n’a plus de portail… Les bagnoles mordent l’accotement à droite dans le virage, partent à gauche, arrachent son portail pour finir sous une haie de peupliers. Sympa le coin.
Je lui pose sa piscine vite fait et je dégage avant de voir l’application du carton en direct. Fin de cette petite journée à la gare à Cournon. Grosse déception, ce soir il manque le Cantal vieux sur le plateau de fromages, je me faisais une joie de manger ce truc terriblement fort. Quand t’as mangé ça, tu n’as plus de mouches dans la cabine elles sont asphyxiées…
Je saute le pont du chemin de fer puis le pont de l’autoroute et je suis arrivé, même pas de quoi recharger les batteries. Le client sort quand il me voit arriver, bel homme, grand brun musclé les cheveux en brosse, la quarantaine radieuse, le genre de mec qui énerve… Plus jeune les filles elles devaient tomber comme des mouches… En plus il est super sympa, il m’offre un café quand on a fini, vraiment le mec énervant. Seul truc mais ce n’est pas vraiment de sa faute, il a plu, la terre est collante au possible. Je pourris mes groles et je traine de la terre partout avec les roues du chariot. A 9h je m’en vais, il m’aide à reculer sur la route en bloquant les bagnoles, trop parfait ce mec.
La suite est en Haute- Vienne, je monte par le col de la Ventouse, Rochefort Montagne, Ussel, Meymac, j’adore passer par là. Bon quand je dis j’adore c’est parce que je suis chargé en piscines, avec 26 ou 27t de Cristalline tu fais moins le malin. Je surveille les parkings, avant Eymoutiers j’en trouve un avec de grandes flaques d’eau…je descends le chariot et je vais laver mes roues en faisant des ronds dans l’eau. Je préfère crader un parking que des pavés chez le prochain client.
A 13h je me pointe chez une mémé pour déposer une rénovation. Elle est toute frêle, je range les colis sous l’abri, normal, elle me remercie : « C’est gentil de votre part, je suis veuve, c’est mon mari qui a fait la piscine, on avait 55 ans, 21 ans plus tard on ne voit plus la vie de la même manière. » Et elle fond en larmes ! Je temporise un peu, lui sors quelques phrases convenues… Comme dit Renaud : le temps est assassin parce qu’il emporte avec lui le rire des enfants. Et sur ce coup il emporte aussi le rire des vieux.
Retour au camion. La livraison suivante est au nord de Brive vers Objat. Il n’y a pas de route bien définie, je m’emmerde bien sur des chemins étroits, je rattrape l’A20 mais pour quelques km seulement, ensuite re du tapecul. Le bled est biscornu, étroit, impossible de stationner. Je trouve la salle polyvalente, le parking est assez grand pour que je me pose. Je trouve un ou le seul employé communal qui repique des fleurs, je vais aux renseignements… il me conseille de rester là. Effectivement j’ai bien fait de l’écouter, la rue est étroite, en cul de sac, et ça grimpe comme le Ventoux. Le client est absent, c’était prévu, je sonne chez le voisin qui a les clefs, je pose la réno’, prends le chèque et redescends au camion.
A partir de là il ne me reste plus qu’à rouler jusqu’au bistro. Fin de journée à Antonne au-dessus de Périgueux, bonne adresse et je vide dans le bled d’à côté demain. Comme partout la télé est allumée sur les infos de la une. Ils ont bien été obligé de parler des malheurs de l’UMP, ça a dû leur déchirer le fion de devoir évoquer les magouilles de leur parti chéri. Ce pauvre Christian Jacob prit dans la tourmente, c’est terrible pour ce garçon qui respire pourtant l’intelligence.
Après mes habituels café-chocolatine-douche je monte sur la colline en face. C’est interdit aux PL, en général je m’en fous mais ici les routes sont étroites je ne tente pas le diable, je vais tourner à Trélissac. Bonne pioche, c’est étroit mais ça passe. Je me pose devant chez les clients, les roues droites au bord du fossé. Bien sûr je me fais engueuler par un abruti qui roule à fond la caisse sur le chemin, trop fort c’est lui qui roule comme un con et il m’engueule. J’ai fait mon métier, je l’ai envoyé chier. Les clients sont super braves, on boit un café sur la terrasse, j’adore mon job chez des gens comme ça. La suite est à Bergerac. En sortant de Bergerac sur la route Marmande le premier bled en haut du col s’appelle Rouffignac, eh bien vas-y, essaie de te garer en semi à Rouffignac ! La maison est au bord de la nationale, si je débâche là je vais me faire couper en rondelles. Je suis encore un peu trop jeune pour mourir, je vais me retourner sur la route de Sigoulès et je me pose en sécurité sur le parking d’une boîte plus ou moins abandonnée. Ça fait rouler un peu en chariot mais tant pis. Je me fais friser un peu les moustaches mais ça va. En passant devant chez mon pote je l’appelle vite fait, qu’il n’aille pas croire que je fais la gueule. En faisant le programme j’ai eu beau retourner le problème dans tous les sens, je ne pouvais pas couper chez lui.
A 13h et quelques je suis entre Libourne et Bordeaux. Dans les histoires de Nicolas Rey il tombe toujours amoureux dans un bar d’une fille délicieuse qui s’appelle Géraldine. Avec son talent il fait des déclarations enflammées, à la fameuse Géraldine. Eh bien ma cliente s’appelle Géraldine et je confirme, elle est délicieuse. Ce n’est pas qu’elle soit extrêmement belle, mais elle a ce petit truc charmant qui fait qu’un mec normalement constitué tombe immédiatement amoureux. Ici aussi entre le commercial, le poseur, le pelliste elle a Dans mon sens trois ou quatre mecs tout chamboulés qui lui tournent autour. Je vide et je m’éclipse.
Le commercial de la région de Blaye m’appelle, il connait un gamin fou de camions, et me demande si je peux l’emmener entre deux clients. On se donne rendez-vous, j’embarque le môme, aux anges ! Bon pour les puristes je suis désolé il n’aime pas les Scania. C’est bien la preuve qu’il connait les camions ce mouflet !
Je vide la piscine, je lui refile le gosse, facile de faire plaisir.
J’ai une dernière rénovation pour aujourd’hui à Mérignac. La rocade de Bordeaux est un peu chiante, mais ce n’est rien comparé à en face. Je connais un peu le quartier, c’est petit et résidentiel avec des bagnoles garées dans chaque coin de rues. En plus avec le tram’, tu ne peux presque qu’aller tout droit. Mon client est dans une impasse puis une autre impasse. Je me gare en merde devant un square, un coup de fourche, un chèque, et je m’enfile dans le bouchon. Le panneau lumineux dit : Bordeaux Lac 34 min. Ouais c’est bien ça !
J’arrive au centre routier à presque 19h, inutile de dire que je ne fais pas le malin, première place correcte je me pose. J’évite le centre routier bien trop bruyant pour moi, je préfère marcher 300m sous le pont. Je me fais alpaguer par une pom-pom girl. Mercedes a monté un barnum publicitaire, elle veut me refiler un teeshirt et je ne sais quelle connerie. Je décline l’offre. Merci bien si je donne mon nom je vais recevoir leur publication à la con. Régulièrement tu reçois une plaquette à la gloire de Merco avec des reportages niais du genre : Hermann, oui ils l’appellent par son prénom, fait des navettes de nuit dans la Ruhr et il est content de son Actros. Ou bien Adolf qui livre de la bière à Munich avec un Atego. On s’en branle, tout cela est crétin mièvre et affligeant.
J’avale un verre de rouge pour faire descendre le couscous et j’ai une illumination : le cadeau Merco je vais le prendre pour le donner au gamin de cet après-midi. De retour sur le parking, ils ont fermé boutique. Merde. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? J’ai l’esprit d’escalier, c’est le drame de ma vie.
Je comptais mettre du gas-oil hier soir mais vu les places qu’il restait sur le parking, je complète ce matin et je monte à Hourtin dans le Médoc. La maison est facile à trouver, je vois la pelleteuse dans le champ à côté. Je me dis que ça va être facile… Erreur, le terrassier a posé un lapin aux clients, le grillage n’est pas démonté, je n’ai pas d’accès. Seule solution il faut déplacer un tas de bois, un pin qui vient d’être coupé. Ce n’est pas mon boulot m’enfin j’attaque, au bout d’un moment je me retourne, le client est parti ! Il me laisse me démerder tout seul ! Putain t’y crois ? Il revient comme une fleur, je dois avouer que j’ai été à la limite de l’impolitesse en lui demandant de m’aider pour les bouts de tronc les plus lourds. Quand on a fini, royal au bar il sort avec un café.
Je traverse Hourtin, le dernier coup Gérald a oublié ses lunettes de soleil chez des clients, je vais lui récupérer. Il a du bol qu’on revienne si tôt dans le coin.
J’ai mon retour depuis hier, je descends au Sud de Bordeaux pour recharger du terreau. Gérald m’avait dit : c’est du bon boulot, ça se charge à quai. Sauf que moi je charge des bigbags, faut ouvrir les deux côtés. Ça ne devait être prêt qu’en début d’après-midi, je me présente à 11h, c’est bon on charge. On m’annonce 12m de plancher, je ne démonte pas mes cadres de piscines, je les pousse contre les portes, nickel. Le cariste me dit : 24 bigbags. Bon ok, mais ça fait bien plus 12m alors, je démonte mes cadres… Arrivé à la fin les sacs sont trop dodus, il faut passer les deux derniers par les portes. Je me recoltine mes cadres pour la troisième fois ! Finalement je les sangle sur une palette perdue et les pose au-dessus. Le cariste m’envoie faire les papiers avant midi, avant que la fille ne s’en aille à la soupe. Avec une pile de palettes il pousse sur les bigbags pour les redresser, je referme la bâche, pas de bosses, nickel.
Premier parking à l’ombre je mange un morceau. Nouvelle illumination dans mon cerveau malade, comme quoi il ne faut pas désespérer du genre humain, je fais le tour de Bordeaux par l’autre côté et je passe au centre routier. J’en profite pour boire un café et je m’inscris chez Mercedes pour avoir le cadeau. Je suis grillé, là je suis bon pour suivre les aventures de Hans avec son Unimog dans la Forêt Noire.
Assez perdu de temps faut quand même que j’avance, je dois vider impérativement demain matin, l’après-m’ je suis aux piscines. Dès l’interdiction de doubler à Cubzac je tombe, un camion devant moi, sur un type en WV Combi qui roule à 77 voire 78 en pointe. Ce put… d’enc.. de conn… de m… va nous trainer comme ça jusqu’à la sortie d’Angoulême. Si tu me lis babacool de mes deux…je t’… je t’aime avec une poignée de sable. La suite est plus normale, vu que j’ai coupé 15 au centre routier je ne coupe que 30 à l’aire de l’espérance. Je pensais monter jusqu’au Tom Bar mais ça ferait 10h 10 ou 15 de volant, Moulins à 20h passées tu oublies, ce sera Deux-Chaises. Il y a plus d’un mois que je ne suis pas venu ici, que de changement.
Je sirote mon grand crème devant BFM tv, on voit un reportage sur ces gens qui ont fait une gestation à l’étranger. Leurs gosses ne sont pas français alors que ce sont des ovules de la femme et du sperme du mec. La France a été condamnée, on attend quoi ? Pour que le droit légitime de ces gens soit appliqué on attend que l’obcurantiste Boutin ou les fachos de Le Pen appuyés par les cathos intégristes soient au pouvoir ? Décidemment la république est bien malade.
En milieu de matinée je suis chez un pépiniériste à Charcenne, village mondialement connu pour être le bled du fromage Charcenay , avec le corbeau sur l’emballage. La pépinière est grande avec plusieurs bâtiments, j’entre au hasard, 7 ou 8 femmes sont autour d’une table à repiquer des plantes dans des petits pots. Elles lèvent toutes la tête ensemble et m’auscultent de la tête au pied. Pas à l’aise, j’espère ne pas avoir la braguette ouverte ou je ne sais quoi. Un type arrive et je lui dis : « non non, je préfère discuter avec ces dames. » Grosse erreur. Et c’est parti sur le ton de la blague: « Ah mais il n’a pas d’alliance.- Pas d’alliance, c’est qu’il est libre. –Non toi t’as un mec, pas moi… » Purée mais je suis où là ? C’est le fait d’être en nombre qu’elles sont désinhibées ? Surtout que moi je suis gros et moche, si c’est un beau gosse à la Georges Clooney qui vient, elles font quoi ? Là-dessus le patron se pointe, on arrête la déconne. Il me fait mettre en place sur une plate-forme plus haut. Il m’envoie un cariste. On en chie pour récupérer ma palette de cadres en ferraille, le long de la route ils sont descendus dans le terreau. Il voit bien que je suis chargé jusqu’aux portes, il est compréhensif. En une heure c’est vide, un bon coup de balai et je me sauve.
Je passe par la maison pour manger un morceau avec mes nains. A 14h je suis chez Waterair, je croise Hervé qui chargeait à 13h30 il a déjà fini. Fabrice m’explique qu’ils ont commencé à 12h45, je me mets donc en place direct avec une heure d’avance. Le chargement est un peu chaud, j’ai tous les escaliers possibles et inimaginaux, comme dirait David Douillet le grand penseur de l’UMP. D’ailleurs j’ai entendu une vanne là-dessus : UMP ça veut dire Union des Millions Perdus.
Je referme et je laisse la place à Michel qui a vidé son Damazan. On va boire un café, je tamponne mes récep’s et retour maison. 16h30 je décroche, bon weekend à tous.
Je démarre assez peu en avance, carrément en retard même. A 9h je suis au dépôt. Je vide ma carte et je fais le plein…merde amarchepas… Je vais au bureau avec un ticket AS24, Pauline me le valide, j’y retourne, amarchetoujourspas… ça commence à me faire ch… Elle me dit que je n’ai pas fait le plein depuis 15 jours. Ben si la semaine passée à Bordeaux ! Purée je me suis gouré de ticket, j’ai oublié un ticket à 400l, bien sûr l’ordi trouve que c’est impossible de faire 4000km avec un plein. Pfouuu je suis en retard et en plus je fais le boulet ! Quand la saisie réelle est faite ça va tout de suite mieux ! La honte. J’appelle mon premier client à Chalon sur Saône, je lui explique que je suis à la bourre à cause du gasoil sans entrer dans les détails, inutile d’être ridicule…
A midi moins le quart je me pointe enfin à Ouroux sur Saône, je suis dans le créneau 10-12h mais ric-rac. Le client s’en fout il a pris sa journée, tout bien. Il veut me payer un canon, je décline l’offre et je file direction St Claude. Je mange un bout en quatrième vitesse, à 14h30 je suis à Lavans lès St Claude dans le Haut Jura pour poser une rénovation. Déstresse mon petit Pierre, tu es revenu dans les clous du programme. Le quartier est à flanc de colline, avec nos pneus en 70 c’est juste bon pour que ça frotte partout ou pire, d’arracher la passerelle avec le porte à faux avant de la semi. Je sais je l’ai déjà fait avec le 530. Pour adoucir le coup de cul d’entrée de la rue je vais me retourner au supermarché à côté. Le coin est vraiment étroit, je lâche l’affaire et je finis en chariot.
A 16h30 j’ai le coup de fil que j’attendais. Mon gamin a passé un entretien pour entrer dans une école d’ingénieurs, ça a bien marché selon lui. C’est pour ça que j’étais à la bourre ce matin, le temps de le faire beau et de lui enfiler une chemise correcte… J’aurais préféré qu’il soit plus con, oui comme moi, et en meilleure santé, mais la vie ne nous a pas laissé le choix.
Ma dernière livraison est à Pont de Chéruy, dans la plaine moche à l’entrée de Lyon. Surprise la cliente est voilée, habillée de la tête aux pieds. Elle parle un français tout à fait correct, pas le « zyva » de la cité, on sent une femme éduquée. Ça choque un républicain féministe et laïquard comme moi. Ceci dit, elle n’a certainement que faire de mes états d’âme… Son mari rentre entre-temps, il ne parle pas non plus le wèch-wèch mon frère, il est normal quoi. C’est terrible, que les hommes devaient vivre heureux avant l’invention des religions.
Fin de journée si possible dans un resto sans télé, je n’ai pas envie de subir le foot. Le match est à 18h, ce que j’ignorais. Du coup quand je passe à table, c’est presque fini, je mange au calme.