FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Avril 2014 Partager sur Facebook
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  • ça bousille tout, ça me saoule ...
  • Mardi 1 Avril 2014
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    Un jeune type a  l’audace de demander la douche pendant que je sirote mon grand-crème. Nan mais t’y crois ? Du coup j’ai le temps de manger un pain-beurre… Si on me pousse aussi ! Bon il est rapide, à 7h je mets en route comme prévu. A 8h et demi je suis vers La Châtre, le chemin est étroit, je recule dedans sur 400m, ça va encore. Au bout ça fait un T, merde bloqué. La maison de la cliente est à 100m, je vais voir à pied. Elle me conseille de faire le tour, en effet c’est plus simple. Je lui pose sa rénovation, je prends mon gros chèque et je file. Je m’arrête boire le café vers 10h dans un bled entre La Châtre et Le Blanc, vieille enseigne « les routiers » pas de parking, on se gare en long au bord de la route comme on peut. Les pépés tournent au petit blanc, l’image de la France profonde typique.

    A 13h je suis dans les environs de Niort. Le commercial a écrit : lotissement neuf à l’entrée du village. Qui dit lotissement neuf dit : pas de GPS, pas de Gogole maps. Toutes les rues portent des noms d’arbres : chênes frênes merisiers et moi j’ai Gustave Courbet ! Célèbre musicien comme chacun sait, ses morceaux les plus connus : la naissance du monde et enterrement à Ornans. Ceci dit, est-ce-que dans cent ans on aura des rues de lotissements au nom de M Pokora, Shy’m, La Fouine ou Booba ? C’est qui les phares de l’art et de la pensée en 2014 ? Cahuzac ? Balkany ? Ribéry ? Nabila ? Bon bref, moi je n’ai toujours pas trouvé mon Courbet… J’appelle la cliente, elle habite ici depuis peu et ne sait pas trop m’expliquer. A force de lui lire les plaques des noms de rues, elle parvient à me guider. Quand je commence à lire des noms de peintres, je sens l’espoir monter… Comme chez tout le monde ou presque, elle a des claustras qui tiennent par des pieux carrés très profonds. C’est toujours chiant à arracher ces machins. Je la vois avec sa pelle d’enfant, j’attrape une sangle que j’entortille et je lève avec le chariot, technique facile. La cabane de jardin bouche le passage, j’arrive quand même à tout passer, pas mécontent. La piscine suivante est dans Niort, route de Nantes. Là c’est plus simple, je pose tout dans le garage, fastoche.

    Je me fais une dernière rénovation à Cognac, à l’arrière ou disons à l’opposé de la route qu’on connait. Angoulême Saintes pour ceux qui ne voient pas… Il est 17h passées, ça circule fort, c’est bien chiant. Rebelote dans l’autre sens pour revenir sur la tangenziale.

    Exceptionnellement, je n’ai rien prévu pour ce soir. Enfin si, je ne connais pas la région par cœur, mais je connais un troquet au sud de Saintes. En roulant je ne vois rien de bon, allez, va pour les 3 moulins. 

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  • St Palais sur Mer
    la Gironde a marée basse
  • Mercredi 2 Avril 2014
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    La douche est plus que vieillotte, comme tout le resto d’ailleurs, mais j’arrive à me laver le cul, c’est l’essentiel. Je coupe au travers par des routes désertes et je me retrouve chez un couple bien sympa, pas chiant, ils m’offrent le café quand on a fini. Nickel. La suivante est à St Palais, c’est Royan quoi ! La maison est à 200m de l’océan, quand j’ai livré je m’accorde cinq minutes de balade sur le front de mer, tel le touriste moyen.  Pour un belfortain c’est toujours sympa un peu d’air iodé, c’est exotique. Nous à Belfort on a quoi ? Un mélange d’air des Vosges et de la Suisse ?

    A 13h je suis à Meschers sur Gironde. Les clients sont absents, c’est la mère ou belle-mère qui réceptionne. C’est une superbe femme, il y a vingt ou trente ans elle a du faire tourner des têtes et chavirer des cœurs… De là je descends au nord de Bordeaux vers Blaye. J’ai comme adresse : Château truc machin. Effectivement c’est une magnifique bâtisse au milieu des vignes, des dépendances à foison, des hangars, des chais… Le gars m’explique que c’est la troisième piscine Waterair qu’il monte, les autres sont dans des maisons qu’il a construites et qu’il loue. Je me fais assez peu de souci pour lui.

    La cinquième et dernière pour aujourd’hui est dans le Médoc. C’est juste de l’autre côté de la flotte mais comme mon camion n’est pas amphibie je dois faire le tour. C’est con. Juste avant 17h la rocade n’est pas encore bouchée, en plus on est mercredi. Encore un lotissement neuf, j’appelle le client, il me dit de tourner devant la gendarmerie. Je traverse le bled sans voir de gendarmerie, je fais demi-tour tant bien que mal, je le rappelle : « Ah oui pardon, en venant comme ça on ne peut pas voir la gendarmerie, elle est cachée. » Effectivement dans l’autre sens ça va tout de suite mieux !

    Retour à Bordeaux, il est 20h, autant dire que le parking du centre routier à cette heure, tu oublies. Je me pose sous le pont d’Aquitaine et je vais souper au premier troquet, pour voir. C’est un bouiboui, on mange à une grande table de 8 ou 10 c’est convivial, le couscous est super bon, je n’en demande pas plus. 

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  • le grumeau du jour...
  • Jeudi 3 Avril 2014
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    Formule mug-tartine et un jeton de douche :4€50. Fin prêt , va mon petit Pierre explorer les jolies routes de France… Du calme ! Faut d’abord se taper la rocade de Bordeaux, c’est moins glam’. Premier petit bouchon à Floirac, déjà je regrette de ne pas avoir suivi le GPS qui voulait me faire passer par la route de Bergerac. Je connais bien par Latresne, je pensais que ça irait mieux. Mauvaise pioche. Il tombe des cordes, je pose la dernière rénovation de la semaine, je replie mes cadres, balaie la semi et je retourne à Bordeaux. En quelques km je suis sur la grande route Bordeaux Bergerac. Le GPS me regarde avec un sourire narquois. « Perds vite ce petit ton avec moi, ou je te balance par la fenêtre. » Quelle humiliation !

    Je dois aller à Bruges dans la zone de fret pour récupérer 33 Europe chez le transporteur qui nous affrète le retour. Il est 10h, rebouchon. J’avais bien pensé à aller les chercher avant de vider la dernière piscine mais du centre routier à Bruges le matin c’est bouché. Visiblement à 10h c’est toujours le cas… Le cariste me balance 33 palettes et je file quai de Brazza. La route sous le pont d’Aquitaine sur l’autre rive est interdite aux PL, il faut faire tout un détour. Je fais la rue deux fois, l’adresse est incohérente, les numéros ont l’air de commencer à 100 et moi j’ai le 1. On se croirait en Espagne. Comme disait Nougaro : c’est l’Espagne qui entre sa corne… Ok il parlait de Toulouse pas de Bordeaux, mais c’est pas le moment de venir me faire chier avec des détails. Au moment où je m’apprête à téléphoner je vois un camion reculer dans un hangar qui semble désaffecté. Je vais voir, bingo. Quand le camion que j’ai vu à fini je prends sa place, les gars ont deux tire-pals électriques, ça file. Par pure vengeance, pour repartir  je prends la route interdite sous le pont, merde à la fin !

    J’ai oublié un détail, je suis chargé pour Mâcon, ce n’est pas Besançon ou Belfort mais ça me rapproche. Si je marche bien je dois pouvoir aller couper à Varennes. Tout va bien jusqu’à Paray le Monial, un panneau lumineux dit : N79 fermée. Merde. Par un moment on devait aller tourner à Chalon, heureusement là non, on prend l’ancienne route dans Paray. On ne perd que quelques minutes, sauvé. Malgré le temps perdu dans les bouchons ce matin, je me pose à Varennes les Mâcon avec un peu moins de 10h de volant. Je ne viens qu’occasionnellement ici mais ça n’a jamais changé. Le vrai resto routier traditionnel, tête de veau en entrée, ragoût de cœur de bœuf, mortel !

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  • Tout ce petit monde...
    ...autour...
    ...du même..
    ...rond-point !
  • Vendredi 4 Avril 2014
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    Un énième train me réveille, il est presque 8h, je vais déjeuner et me doucher. Je glande jusqu’à 10h et demi, j’en ai marre je mets en route. Un gros quart d’heure plus tard je suis chez les épiciers à Sennecé. La fille me demande mon 06, pas pour draguer hélas, plutôt pour : « on vous rappellera ».  J’ai presque une heure d’avance, je n’ai rien à dire, je poireaute. A midi et demi je vais aux nouvelles : « encore vingt minutes ». Mon téléphone sonne, comme on dit sur Inter, quand Jean Lebrun attaque. Ils ont donc 1h45 dans le cul ! Sur le quai je demande des explications au mec qui me réceptionne : « on est charrette depuis hier soir, les allées n’ont pas été vidé, plus de place pour vider les camions ». Je ne suis pas certain que ce soit la vérité vraie, m’enfin… Je vais chercher mes Europe de l’autre côté pendant qu’il contrôle, à 15h je peux m’en aller.

    Je descends à Genas à l’agence Jeantet, ils nous ont ramassé un lot, puis un autre lot chez un petit transporteur dans la même zone mais la rue derrière, coup de bol. A 17h c’est chargé, coupure faite, parfait. Je remonte ventre à terre…à 86 au GPS, il n’y a pas de miracle. 20h45 je suis au dépôt, je n’ai jamais compris comment marche l’alarme, faut taper son code puis dièse ou étoile selon je ne sais quoi, bref la sirène hurle. Les voisins doivent être contents. Je vide tout mon bazar plus les Europe, de retour au camion j’ai 52000 appels en absence de mon boss. Finalement ce n’est pas de ma faute, le faisceau est coupé par un obstacle, chépaquoi… En sortant de la cour j’attends bien que la loupiotte se mette au vert et je me casse. A 22h30 je décroche à la maison, punaise, je vais avoir des heures de nuit. Ceci dit, on me paie des heures de nuit tous les mois, je ne sais pas où ils les trouvent. A moins que les siestes sous les platanes soient comptées en heures de nuit…

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  • Lundi 7 Avril 2014
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    Je pars de la maison un peu dans le souci, je laisse mon grand tout seul, il n’a pas cours ce matin. A 9h j’ai texto, la personne est arrivée. Soulagement. Avec mon pauvre cerveau malade j’ai du mal à partir de la maison avec un truc qui cloche, ça me contrarie.

    Arrivé chez Waterair, Marc est en train de finir, il paie le café. Mon chargement est tout à fait ordinaire, facile même, j’ai une piscine reportée semaine 18. Pas de bol c’est un escalier en-dessous de la pile qu’il faut retirer, mais je préfère ça que de me trimballer une piscine reportée toute une semaine dans le camion comme c’est déjà arrivé. Joël arrive pour charger derrière moi, il est bien élevé, il paie son café. Du coup j’ai bu deux fois le café sans bourse délier, on va finir par croire que je suis ardéchois…

    A 13h je suis au dépôt, je fais les pleins et je vais au bureau pour rendre les paperasses et vider ma carte. Pauline me tend le zinzin, il faut en plus que je vide mon tachy, je suis à la limite. Eh merde ! Surprise, avec le nouveau bidule ça va bien plus vite en une dizaine de minutes c’est transféré alors qu’avec le vieux ça mettait 10 ans et avec parfois des échecs de lecture. Ensuite je passe chez Jeantet pour laver et pour voir le mec des pneus. Hasard, il n’est pas là. Je lave et entre-temps le Bibendum se pointe. Verdict : roule ! Franchement je m’en doutais… Je remets en route, merde j’ai lavé pendant une demi-heure du coup le tachy se refout  à zéro, tant pis.

    Il fait super beau, je me fais une descente par la 83 le bras à la portière. Le contournement de Lyon, alors qu’il est 18h, n’est qu’une formalité, à peine un ou deux coups de freins pour faire genre. Je me pose à l’arrache à Valence pour 45’ sur une  voie d’accélération. 19h et quelques,  c’est blindé. On avait combiné ce matin avec Joël de chez Buffa (ne me dites pas Perrenot, ça m’arrache la gueule) pour se retrouver à Donzère, il m’attend au bar devant un Kir. Je ne pouvais quand même pas le laisser seul au combat ?

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  • A Maureilhan, et nous on se gare où?
  • Mardi 8 Avril 2014
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    A 8h je suis à Lapalud. Le lotissement est neuf mais le client a fait parvenir un joli plan, nickel. La cliente est d’un âge certain, sympa. Elle a mis la jupe à troutrous, pour son âge elle n’a pas de mauvaises jambes, pourquoi ne pas les montrer ? Il faut tout ranger parce qu’elle va se marier sous peu. On sent bien que le mariage ça lui a donné un coup de fouet à mémère. Ensuite je saute de l’autre côté de la Saône pour poser une rénovation à Bollène. Comment ça c’est le Rhône ? Le Rhône n’est même pas français, mais suisse, alors que la Saône… Marseille se trouve dans le département des Bouches de la Saône et pis c’est tout !

    A 13h je suis au sud d’Alès dans un patelin. Je me gare à l’ancienne cave coopérative. Combien de caves  coopératives ont fermé dans le midi ? Des dizaines ? Des centaines ? Les gens ne boivent plus de vins ! Pourtant je lutte, mais tout seul je ne sauverai pas la filière viticole française,  j’ai bien peur que le combat soit perdu…  Quand tout sera fermé je m’immolerai au gros rouge qui tache devant une usine Coca.

    Je suis garé à 200m de la maison, le mec est bien sympa, il a une bizarre de bagnole de sport fabriquée dans les environs parait-il. Je n’ai pas retenu la marque, les fans de charrettes  doivent connaitre. De là je descends à Arles. Je m’arrête cinq minutes au centre routier de Nîmes pour boire un jus, je vais mourir sans ma dose de caféine. A Arles je sonne à la porte, personne. Mon client c’est l’arlésienne…ah ah ! Au bout de cinq minutes il vient m’ouvrir, il bricolait et ne m’a pas entendu. Il a déjà une Waterair dans un autre domicile, il connait le produit. Moi ça m’arrange ça va plus vite. Encore que, je ne suis pas pressé, je n’ai plus qu’à rouler jusqu’à Béziers. Malgré l’heure le passage de Montpellier est bien tranquille, à 19h15 je me pose aux Oliviers à Maureilhan. Je mange vite, il y a du foot ce soir à la téloche, je ne veux surtout pas subir ça. 

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  • Perpi depuis Caïxas
    système non homologué
    ça va c'est propre!
    au St Charles on roule les portes ouvertes
  • Mercredi 9 Avril 2014
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    Je commence à Portiragnes Plage chez une retraitée citoyenne belge. Elle est un peu inquiète, ils ont acheté la baraque il y a peu et la piscine y était déjà. En bon ambassadeur Wat’ je la rassure, je range la rénovation dans le garage, je prends mon chèque et je file. Enfin, je file…oui et non, j’ai tout mon temps puisque la piscine que je devais faire entre 10h et midi a été reportée. J’ai d’ailleurs voulu avancer la suivante mais c’était impossible, pas grave. La livraison suivante est encore une rénovation. Pour ceux qui ont l’Atlas Michelin version brochée, allez page 342 case D3, pour rire. C’est dans les collines à l’Ouest de Perpignan. Il me faut monter par Thuir ou Trouillas et Fourques. Déjà Trouillas c’est chaud, un monteur y habite et j’ai déjà déposé des piscines chez lui, alors la suite c’est du grand n’importe quoi !

    La solution est simple, je vais au marché St Charles et je décroche au Poëlon. Qui n’a toujours pas rouvert depuis que ça a brûlé d’ailleurs. Je dépote le gros carton, je mets les tapis de sol sur le siège passager, les accessoires au pied et le liner sur la passerelle. Une sangle là-dessus et en avant. Au fur et à mesure que je monte je me conforte dans l’idée que j’ai fait le bon choix. Le coin est magnifique, mais pas en camion ! Même en solo t’es pas tranquille. Fourques -Montoriol -Caïxas , chaud ! La route n’est même pas interdite aux PL ! C’est une maison en cours de revente, c’est l’agent immobilier qui réceptionne. A 15h il est pile poil au rendez-vous, il ouvre, on range les colis dans le salon et…il a oublié le chèque à l’agence ! Avec son Touareg il roule comme un marteau sur la petite route en redescendant, j’ai du mal à le suivre, ça danse de tous les côtés. A Thuir je laisse mon tracteur et je monte en bagnole avec lui. Je récupère le chèque et il me ramène.

    Retour au St Charles, je raccroche ma semi. Personne n’est parti avec, c’est déjà pas mal. Waterair a envoyé les programmes pour dans deux semaines, comme tous les mercredis on s’appelle avec Gérald pour savoir qui de nous deux fait quoi. A cause du lundi de Pâques, il y a un chargement le samedi matin, c’est moi qui m’y colle je suis plus près. J’ai le temps je profite d’avoir de l’internet français pour « mailer » le programme à Pauline.

    Premier arrêt de mon pèlerinage à la Jonquere pour faire quelques courses et souper. Je dine à l’Andamur. Le parking est fermé et surveillé. Pour 14€ tu peux manger au resto et dormir 10h, ce n’est vraiment pas cher. Autre changement le parking de la Sol est fermé avec une jolie pancarte Vinci, et pas un camion dessus ! Du coup les rues autour sont blindées de camions à cheval sur les trottoirs. Nul ! Je m’offre une ensalada mixta et churrasco de cerdo. Ce sont des côtes de porcs mais tronçonnées dans le sens de la hauteur de la poitrine. C’est gras au possible mais cuit à la braise et servi avec de l’aïoli c’est une tuerie !

    Un petit deux heures plus tard je suis à Santa Perpetua devant le bistro pas loin de chez Waterair. Le temps que j’écrive ces quelques lignes j’aurai vu passer la policia local et deux fois les vigiles de la zone. Pourvu que ça dure. 

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  • ça faisait longtemps...
  • Jeudi 10 Avril 2014
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    Un cafe con leche et j’avance de deux rues. A 9h le chef arrive et m’ouvre, je peux commencer à me vider. Tina arrive entre-temps, elle est contente de me revoir… Et moi donc ! Comme d’hab’ je monte à la douche. Je me dépoile et je lève les yeux, le faux-plafond est ouvert, le chauffe-eau a les tripes à l’air. Inutile d’attendre l’eau chaude, je me douche à l’eau froide. Ensuite Tina m’offre un café et elle me raconte la descente aux enfers de l’Espagne, mon cœur saigne.

    J’ai eu mon chargement de retour hier après-midi, je remonte à La Roca. C’est un peu au nord  au niveau du grand péage à l’entrée de Barça. Un coup de GPS je trouve l’usine facilement. Le portail est ouvert, j’entre. Le mec des expés’ me fait ressortir, il y a un anglais devant moi, que je n’ai pas vu…parce qu’il attendait au bout de la rue, bizarre. On est bien en Espagne, la cour est toute petite, pleine de bordel, il faut faire demi-tour sur place ! Je vais attendre dans la rue. Quand l’anglais sort je prends la place. C’est une usine qui recycle du plastique, c’est bien crade et poussiéreux. Une heure plus tard, nouveau demi-tour sur place mais avec 25t dans la caravane ça rigole moins.

    On est jeudi midi, je suis chargé pour vider lundi, pas de stress. Et je suis chargé pour où ? C’est assez incroyable, mais je suis chargé pour Seppois le Bas ! L’usine voisine de chez Waterair, c’est pas la classe ? Un café à la Jonq’ et je me remonte gentiment. A Donzère j’ai 4h20 de volant, ça ne sert à rien de couper 45’, je reste là. Ça ira largement pour demain.

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  • Vendredi 11 Avril 2014
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    Ce matin je me douche à l’eau chaude, c’est plus agréable, faut reconnaitre. Je n’ai qu’à rentrer, je prends la nationale à partir de Lyon. Avant, c’est-à-dire Montélimar Loriol Valence c’est pénible, et avec 25t plus le chariot…bonjour la conso. Premier arrêt à Villemotier, comme d’hab’, pour un café et du pain pour la maison. A 13h je passe chez Jeantet pour laver, j’ai déjà lavé lundi mais c’est pour les semaines où le camion échappe aux rouleaux. Quand ça brille je monte au dépôt pour les bricoles du vendredi. Je charge un jeu de palettes EUR vides que je dois à Bordeaux, ça rentre pile poil aux portes. J’ai compté à la louche mon chargement de piscines de lundi, j’espère que je ne me suis pas gouré.

    Je vais redonner mes papiers au bureau et c’est le drame. Lundi j’ai visite médicale à 8h et demi à Besançon. Faut que je laisse le camion là, je ne vais quand même pas rentrer et revenir… Je balance mon sac dans le Cubo, 17h je suis à la maison. Ça va c’est supportable comme drame…

    Bon week à tous,  le ciel vous tienne en joie.

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  • L'ex camion du Titi
    Damien, moniteur, bouche-trou...
  • Lundi 14 Avril 2014
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    A 8h et quart je suis devant la médecine du travail à Besançon. La secrétaire ouvre boutique. En attendant mon tour je feuillette un Auto Plus tellement usé que le comparatif c’est R18 contre Peugeot 305. Avec la toubib inévitablement la conversation dévie sur mon poids. Elle veut que je supprime : la charcuterie le fromage le pain et le gros rouge. Elle veut ma mort ? Comment je fais pour supprimer 99,99% de mon alimentation ? Je m’enfuie au plus vite.

    Je descends chez ATS, je balance mes affaires dans le camion et je file. A 11h et des bananes je suis à Seppois. Le cariste me fait mettre en place, il finit ce qu’il a à faire pendant que j’ouvre, tranquille. Pauline m’appelle pour savoir où je finis. Dans l’heure elle m’envoie mon rechargement pour jeudi du côté de Langon. Douée la fille. Une fois vide je fais le tour du grillage pour me retrouver chez Wat’.  Je ne charge qu’à 15h, j’ai largement le temps de préparer mon bazar et remplir un carnet de récépissé…  Mon chargement est un peu compliqué, j’ai 14 ou 15m de plancher plus mes deux piles de palettes Europe. Là je mets le petit smiley « gratte la tête »… De trois palettes d’accessoires je n’en fais qu’une et je dépote une rénovation qu’on case dans les trous par ci par là. Juste bon pour  faire des oublis au déchargement…

    Allez mon petit Pierre, tu commences à Bordeaux demain, il est 16h30, fais tourner les roues maintenant. On avait combiné notre affaire avec les copains, Marc commence demain vers Montluçon et le Titi a vidé une pelle à Clermont-Ferrand en début d’après-midi il est sur le retour. Du coup on se donne rendez-vous au Tom Bar. Ils y sont les deux vers 18h30, je ne prévois d’arriver qu’à 20h30… Sympas, ils m’attendent. Deux heures quand même ! Ils sont vraiment sympas ces deux cons. Je me gare et je me faufile entre les camions, je vais au comptoir et je fais genre :oh les gars magnez-vous le cul j’ai faim je vous attends. Ah on sait rire !!! Voilà l'intérêt de ce métier: boire un coup et se faire une bouffe avec les potes.

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  • Ouksétidon.....????
    Cadillac, pas les bagnoles, le bled !
  • Mardi 15 Avril 2014
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    Réveil 5h à l’ouverture du bistro, café douche et en avant. Dans la matinée je tchatche avec Gérald, je ne surveille pas l’heure, je vois le tachy clignoter, je me pose en merde sur un refuge vers La Rochefoucauld avec 4h28 de volant, j’ai eu chaud. Ma première piscine est à Cadillac, j’y suis à 13h30 pour 13-15h. Nickel. La maison est sur un coteau je n’arrive pas à monter à l’arrière de la baraque, on dépote tout le bazar. Le gars est sympa, ça le fait. Il m’offre un café, c’est l’heure ça tombe bien. Je descends au bord de la Garonne à 5km de là pour une rénovation. L’adresse est olé olé. Je m’arrête dans un hameau pour appeler le client et je vois un gamin de 18 ou 20 ans qui me court après : « vous êtes passé devant chez nous sans vous arrêter ». Trop bien cette affaire. C’est la rénov’ que j’ai démonté au chargement, je contrôle deux fois histoire de ne pas passer pour un con Jean-Pierre. Un dernier kit en remontant vers Bordeaux chez des retraités, maison récente, cours bétonnée, facile. L’ancien est un peu inquiet, mais il faut se mettre à la place des gens : ils doivent faire confiance à Waterair pour le produit et à mes collègues et moi pour le contrôle de la livraison. Finalement il est rassuré, on boit un Perrier sur la terrasse et je me taille direction Bordeaux Lac. Il est un peu plus de 18h je pensais trouver la rocade transformée en parking mais non, ça bouchonnouille juste un peu.

    Exceptionnellement on a eu les programmes pour dans deux semaines le mardi au lieu du mercredi, j’essaie de connecter deux ou trois neurones de mon cerveau malade pour donner 12 rendez-vous cohérents dans le 26,07,84,30,34 sachant que le jeudi est férié … Je vais souper chez les arabes sous le pont d’Aquitaine. Ils ne sont pas bégueules, ils cuisinent du porc. Les brochettes de filet mignon…une tuerie de la mort. En plus ils sont bien sympas là-dedans, c’est bien quoi.

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  • ex Innocenti, modèle 1992
  • Mercredi 16 Avril 2014
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    Il y a du bruit le matin sur ce parking, ils ne savent pas que je dors moi le matin ? Je démarre donc un peu trop tôt, mais vu que la rocade est une loterie… Ça roule finalement bien, je me pose un quart d’heure à l’hypermarché à l’entrée de Villenave d’Ornon, je suis à deux rues de mon client. Ce sont des retraités, sympas. Le commercial vient faire un tour, il voulait me voir, il est inquiet pour demain à Arcachon c’est lui qui a vendu la piscine aussi, l’accès lui semble compliqué. Les anciens nous offrent un café et je pars vers de nouvelles aventures. Modestes les aventures. La suivante est à Bouliac dans un lotissement hyper chicoss. Il y a un type qui tond les pelouses communes, ça doit être quelque chose les impôts et les charges là-dedans ! La cliente est cool, facile.

    J’ai largement le temps de manger un morceau et à13h je suis à St Médard en Jalles. La cliente est charmante, elle a deux ou trois kilos en trop, bien placés, de sa dernière grossesse, ouais c’est le mot, charmante. Elle porte un jean et en haut un chemisier long qu’on doit appeler une tunique ou une saharienne je ne sais pas. Je pose la palette de panneaux, elle la contourne et déchire sa tunique avec le coin d’une tôle. Je lui dis que c’est un peu de ma faute puisque je lui parlais elle ne faisait pas attention. Elle me répond dans un sourire : « oui c’est de votre faute, vous me perturbez. » Oufff, bon on se calme, c’est de l’humour. Charmante, je l’ai déjà dit non ?

    Retour chez des retraités 5km plus loin. Je dois slalomer entre les plantations et déplacer un ou deux pots de fleurs, rien d’extraordinaire. La mamy m’offre un café sous la véranda pendant qu’on fait les papiers. Quand elle s’éloigne le vieux me dit : « une piscine à notre âge, vous pensez que c’est raisonnable ? La piscine est à son nom, je ne veux rien savoir…c’est pour les petits enfants… » Je reste sur ma réserve en répondant une banalité…

    Je me fais la dernière livraison de la journée 40 bornes plus haut dans le Médoc. La cliente est assistante maternelle, une ribambelle de marmots courent là au milieu. Je n’aime pas, pour éviter un drame avec le chariot je lui demande de garer la marmaille un moment. Tueur d’enfants sur un CV, ça fait tache. Pour éviter la rocade bordelaise je coupe au travers entre Bordeaux et la côte en gros. Je finis la journée à Lacanau de Mios. Bonne adresse et je suis à 20 ou 25 bornes d’Arcachon pour demain.

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  • Jeudi 17 Avril 2014
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    A 8h moins 10 je me gare à cheval sur le trottoir à l’entrée d’une impasse. Le temps de débâcher le commercial se pointe, il n’y avait pas vraiment lieu qu’il s’inquiète. Ceci dit il est bien sympa, ça me va. Une fois vide, balayage de la caravane, démontage des cadres et je file à Langon.

    Je trouve le domaine facilement, il est isolé au sommet d’une colline. C’est d’ailleurs plus un négociant-coopérative-maquignon…bref le pinard bordelais industriel imbuvable de la grande distrib’. J’ai rendez-vous à 11h et demi, j’y suis bien en avance on me fait mettre à quai de suite. Au bout de dix minutes le cariste met la première palette, dix minutes plus tard la deuxième…à ce rythme pour charger 31 palettes on en a pour 300 minutes ! Ensuite il accélère la manœuvre, midi et demi je quitte le quai. Le mec du bureau est encore là pour me sortir les papiers. Je coupe 15 tant que j’y suis et je dégage. Je coupe droit par Sauveterre de Guyenne et Libourne. Après Libourne c’est toujours là que je suis nul. Je ne sais jamais où passer pour Angoulême. Guîtres, Coutras ? Le GPS me fait toujours passer par une petite route pénible. Première pause pour le café à Montlieu la Garde au routier des espagnols. Il est 15h…si tu veux entendre parler castillan, c’est là qu’il faut aller !

    Un peu plus tard Marc m’appelle, je sais qu’il rechargeait à Damazan, on combine pour se retrouver à Deux Chaises. Il n’est pas tout seul, il remonte avec Michel, waterairboy de chez Pierrat qui a rechargé du fret. J’ai 45 min d’avance sur eux. Marc et le Titi m’ont attendu lundi pendant deux heures, je peux attendre trois quart d’heure sans mourir de faim… A 20h15 je ferme mon disque et je vois arriver  Tophe 69 ! Elle est pas belle la vie ? Bah allez on va boire l’apéro. Pendant qu’on sirote un coup de blanc un camion Waterair se gare, non ce n’est pas Marc mais Christophe le patron de chez Pierrat. Les deux autres se pointent à l’heure prévue puis arrive Raph un artisan du 70. Punaise la connexion FDR-Waterair-sud ouest… Du coup on se retrouve à 6, ça fait une belle table et une soirée bien agréable. 

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  • Ahhh, mon V8 est arrivé !
  • Vendredi 18 Avril 2014
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    Café, pain-beurre, douche et en avant. Au premier coup de freins le gasoil clignote. Pfouu ça me fait chier d’en mettre, ça doit aller jusqu’au dépôt… Sans forcer mon talent j’arrive chez U à St Vit avec trois quart d’heure d’avance. On me fait mettre à quai de suite. Le mec contrôle pendant que je me vide, c’est vite fait il y a 30 palettes d’une réf’ et 1 palette d’une autre. Je récupère les Europe sur ce quai, ce qui est bizarre d’ailleurs ici. Dans les autres bases on nous donne un bon et on va au parc à emballages. Quand c’est fait il est presque midi, je mange un morceau et je vais laver chez Jeantet. Picasso a eu sa période bleue, mais je suis dans ma période lavage. J’ai bien peur que ça se monnaye un peu moins bien…

    Je monte au dépôt faire le plein, finalement j’ai bien fait de ne pas en mettre ce matin. J’hésite, je ne sais pas si je garde mes Europe vides pour les redonner à Bordeaux, je finis dans le 40. Est-ce qu’elles ne vont pas me faire chier si je recharge autre chose. J’en parle à Pauline, elle me conseille de les garder, on rechargera à Bordeaux et voilà. Bon. Un collègue qui devait faire une ramasse à Besançon est bloqué à Intermerdier, du coup c’est moi qui m’y colle. Je descends dans la zone à Besac’, en une grosse demi-heure j’ai 4 lots dans la caravane. Je remonte les poser à quai, vite fait bien fait. Je charge deux cadres et des palettes Waterair qui trainent dans la cour, et je me rentre. 18h je décroche au bled.

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  • Samedi 19 Avril 2014
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    Le vendredi saint étant férié en Alsace, comme tous les ans on charge le samedi. Je devais charger en premier à 8h mais Sevket a rendez-vous chez le toubib à 11h, on échange bien volontiers nos heures de chargement. Moi ça m’arrange. D’habitude on met environ 1h30 pour charger une semi, ce matin on est quatre, un camion à 8h,9h,10h,11h. Faut pas que ça merde !

    Je me pointe à 11h moins 10, ils ont tous fini ! Les deux chauffeurs Pierrat se sont donnés la main, ça a speedé. On prend le temps de boire un café et j’attaque. J’ai pas mal de bazar, un gros local technique des filtres à sable mais en jonglant un peu, tout rentre. Pas le choix de toute façon. A 13h je suis de retour à la maison, bon gros weekend à tous. Le ciel vous tienne en joie. 

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  • CX for ever
    le Quercy le soir
  • Mardi 22 Avril 2014
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    Comme souvent le lundi, oui je sais qu’on est mardi, je n’ai qu’à rouler. Aujourd’hui le programme c’est : balade en camion. Les enfants sont en vacances, je me décale pour partir le plus tard possible. Je suis même allé au pain avant de partir histoire qu’ils ne meurent pas de faim. C’est vrai qu’avec ce qu’il y a dans les placards et le frigo…le risque est faible.

    A8h et demi je vais accrocher ma semi. La descente vers le sud-ouest est plus que banale, quelques coups de fil avec les copains et une petite conférence waterairienne où chacun raconte son weekend, ce qu’il fait, où il va, comme ça on est au courant. Juste un pénible sur la RCEA avant Moulins oui où c’est interdit de doubler, un pétrolier qui fait des pointes à 60 dans le meilleur des cas. Je suis le deuxième camion derrière je vois que sa citerne date d’après 1992, qu’elle a donc l’ABS et qu’il pourrait en toute légalité rouler à 70. Je ne dis pas de rouler à 100 comme on le faisait autrefois, mais bon, bref. Vu que je dois couper, je lâche l’affaire, je laisse partir l’incroyable file agglutinée.

    D’habitude à Limoges j’ai 7h15 de volant, là j’ai 7h et des boulettes, je ne vois pas trop d’explications. Du coup à Caussade je n’ai que 9h20…bizarre. Bon bé je pousse jusqu’à Bressols. Je me pose au troquet avec 9h52 de guidon, étrange cette histoire !

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  • Auch
    Chépluoù
    repérage...
  • Mercredi 23 Avril 2014
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    Après mes éternels café-douche je mets en route et j’enquille my best route préférée : Montauban, Beaumont de Lomagne, Auch. Je commence dans la banlieue de la mégapole occitaine pour une grosse rénovation d’une grosse piscine d’une grosse cliente. Non, elle est toute menue au contraire. Le seul problème c’est qu’elle est incroyablement bavarde. Mais pas bavarde à dire n’importe quoi, on sent la femme éduquée : phrases construites, vocabulaire recherché mais c’est une logorrhée ininterrompue qui sort de sa jolie bouche. Impressionnant ! Elle vient de racheter la maison, la piscine date des années 80, elle n’est plus en eau depuis longtemps. Pas la cliente, la piscine ! La seconde livraison de ce matin est dans Auch sur la route de Tarbes, pas loin du stade. Ne me demandez pas de quel sport ou je m’énerve. LE sport, LE seul. Je crois bien qu’ils vont descendre en fédéral d’ailleurs, à confirmer.  La rue est en cul de sac mais le client habite au fond devant deux impasses qui font une croix, je me retourne sans trop de difficultés.  Le gars est assez anxieux, je le rassure comme je peux sur la qualité du produit. Quoi qu’il en soit c’est trop tard, il a payé et a été livré.

    Pour 13h je suis vers Nogaro chez une belle cinquantenaire. Le soleil cogne, elle doit avoir chaud avec ses collants noirs. Super sympa elle m’offre un café pendant qu’on fait les papiers et un tour en Clio pour voir si la route débouche. Je me voyais mal reculer jusqu’à la grande route. De là je descends vers Vic en Bigorre, sur une route de chèvres comme seuls les commerciaux Waterair savent en trouver. Route étroite, carrefours serrés, un petit pont dans un virage, des arbres, des branches, ça s’appelle la LEM : la Loi de l’Emmerdement Maximum. La maison est au sommet d’une colline sur un plateau, facile pour faire demi-tour, je n’en demande pas plus. Une ribambelle de gamins courent dans la maison, la cliente me dit : je suis gardienne, ils ne sont pas tous à moi… J’avais remarqué, à moins d’accoucher tous les trois mois sur une période de deux ans…

    La dernière livraison de la journée est à 10 bornes, plus dans le 65 mais dans le 64. Je me gare sur la place du bled, en ancien vient à ma rencontre. Dans la cour il a une grosse série 5 rutilante garée à côté d’une Clio 2, bon train de vie le gars. Il m’explique qu’il est le beau- père, qu’il réceptionne pour son fils. Bien. La belle fille sort de la maison, belle fille c’est le mot. 30 ans, les cheveux auburn, combi-short…pfouuuu ! Elle m’explique qu’elle doit s’en aller, elle me signe les papiers par avance et file avec…la BM ! Moi avec mes idées préconçues, je voyais l’ancien avec une voiture statutaire et la jeune en Clio déglinguée. Penses-tu ! C’est la nénette qui roule avec la berline de luxe.

    Fin de journée entre Aire sur l’Adour et Mont de Marsan. Ce troquet ne paie pas de mine, mais on y mange de la cuisine du coin, divine !

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    le Mississipi ou l'Amazone je ne sais plus
  • Jeudi 24 Avril 2014
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    Mon avenir proche est incertain, l’avenir lointain encore plus mais ce n’est pas le sujet…je décale donc mon amplitude au max. Un peu avant 9h je suis à St Sever, patelin connu pour sa pub niaise sur les volailles. Où on nous montre une agriculture folklorique, des paysans des années 50, un gosse de dix ans avec une chemise de bûcheron canadien…je l’imagine au collège avec pareil accoutrement. Bref une agriculture fantasmée où les paysans ne sont pas poussés à s’endetter avec des tracteurs à 100000€. Le client m’attend devant sa maison en construction, problème, il n’a pas encore la clef du garage. On dépote les colis pour les mettre à l’abri, et on laisse l’escalier et les tôles dehors. Il pense pouvoir obtenir la clef dans la journée, je prends mon chèque et je file. La suivante et dernière piscine est sur la côte, au nord de Bayonne. J’avais mis 10h midi, le client a demandé à décaler, c’est midi 14h. J’ai du taf derrière, ça me fait ch’, j’appelle le gars à 10h30. Bah ouais tant pis, venez avant, qu’il me dit. Nickel. A 11h moins le quart je me gare dans le lotissement. Le gars a la tronche explosée, les yeux injectés de sang ; ah ouais merde il travaille de nuit et le matin il dort. Martine m’avait prévenu, c’est pour ça qu’il a décalé le rendez-vous…putain je ne m’en rappelais plus ! Je suis désolé mais ça me fait gagner presque deux heures. 

    Allez zou, direction Bordeaux. Je passe à Bruges sur les coups de 14h pour enfin me débarrasser de mes Europe que je traîne depuis mille ans. Je prends la direction de Lormont pour charger sur un chantier, j’appelle le gars et par habitude je me présente au nom des piscines Waterair… gros blanc au bout du fil… Le mec a dû me prendre pour un gros demeuré. L’accès au chantier est assez rock n’ roll, à la dernière seconde je déplace un de ces putains de grillages de protection. Un peu plus j’arrachais un crochet de bâche, j’ai tiré la carte chance. Je me charge et je descends à Bordeaux en face de Bègles mais de l’autre côté du Rhin dans une grosse menuiserie qui fabrique des blocs-portes. Il y a un jeune gars en frigo devant moi, la fille du bureau me dit de me mettre à quai, ben non et le jeune ? « -Ah oui, je l’avais oublié celui-là. » Je vais me tirer un café en attendant. Le cariste vient me voir et me fait mettre en place à côté de la rampe. Un tire-pal dans la semi et on charge. Rebelote je reparle du gamin en frigo… « Ah non, il charge complet, il a le temps. » Bon ma foi, j’ai comme dans l’idée qu’ils ont décidé de me charger avant… Une moitié de semi sur le chantier et une moitié ici, ça fait deux moitiés, je me casse.

    Bizarrement la rocade est fluide alors qu’il est 17h, ça m’arrange. Je compte mes heures, finalement ça a bien marché mon affaire, j’ai le temps de me rentrer. Fin de journée à Limoges à la Terrasse d'Annie, même en rêves, je ne pensais franchement pas être là ce soir.

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  • le Jura bressan
  • Vendredi 25 Avril 2014
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    Douché et caféïné je décolle à 7h. Je me rentre peinard. A 14h pétantes je suis à Besac’ dans une grosse menuiserie…fermée le vendredi après-midi ! Je trouve deux gars qui reviennent du casse-croûte, l’un me dit : « Faites le tour, portail blanc, je vous ouvre. » C’est toujours mieux de vider que de ramener le lot à quai pour revenir lundi. Sous le hangar je vois les mêmes palettes que les miennes, le gars me dit qu’elles ont été livrées ce matin. Donc :un demi camion ce matin et un demi camion cet ap’ ! Le transport routier a des secrets qui m’échappent. Ceci dit j’ai fait une meilleure recette que de remonter avec un complet, tant mieux pour nous et pour l’autre transporteur.

    De là je traverse le quartier chaud de Planoise pour faire une ramasse. Là tu es dans une autre dimension, je comprends que des esprits étriqués et peu éduqués se sentent agressés ou au moins oppressés. Je me souviens d’une anecdote où Sevket pour livrer une piscine vers Bordeaux Ste Eulalie devait traverser une cité. Les lascars lui couraient après pour protéger leur territoire. Sevket aurait voulu dire aux gars : « oh pour les français je suis un bougnoule. » Ce n’est peut-être pas la phrase exacte, c’est plutôt une formule de son frère mais peu importe. Au-delà de la formule qui m'a faite rire, ça me blesse qu’un français de souche qui humainement ne lui arrive pas à la cheville puisse mépriser mon pote.

    Je ramasse deux palettes, retraverse Besançon et je ramasse encore huit palettes de ferraille. Je monte au dépôt pour vider tout ça et faire le plein. Pauline me demande si je veux bien aller charger une semi chez Tillet ? Bah oui, c’est du boulot, je le fais point barre même si franchement c’est pas terrible comme taf. Le temps que je vide les ramasses elle change son fusil d’épaule, le Tillet c’est pour moi et ça me fait renter à la maison. Bien sûr le cariste est en pause, m’enfin c’est pas bien long. Je charge complet, 20h je suis à la maison. Bon weekend à tous. Allez dans la paix du Seigneur.

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  • l'usine chez les gens!
  • Lundi 28 Avril 2014
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    Je prends la route après un weekend où on a vu le premier ministre de la France laïque et républicaine se rendre à Rome. Enfin à Rome, non, au Vatican pour la canonisation de deux papes. Quelle condition pour être canonisé ? Il faut avoir fait deux miracles, ou deux tours de passe-passe, comme on veut, de la magie quoi ! Donc la France a été représentée officiellement à un festival de magie. Au lieu de Valls, fallait envoyer Gérard Majax ! Je suis fin énervé et en plus il pleut !

    A 7h et demi je suis à l’aéroparc de Fontaine. Ici c’est le poker, ce matin j’ai du bol, il n’y a personne juste un mec en vieux Scania qui vient charger. Je me mets en place et j’ouvre. Je me mets en place mais pas au bon endroit, un gars de chez Derichebourg vient échanger la benne de chutes de ferraille. Il me dit : « c’est toi qu’habites à Granges ? Je vois ton camion quand je passe dans le village. » Moi qui me croyais incognito ! Difficile d’envoyer chier un pays, je me bouge. Le cariste se pointe et me vire mes cinq bobines, vite fait bien fait. Je pensais rester ici deux heures, j’avais pris mes dispositions, du coup je suis chiément en avance.

    Au rond-point du Pont d’Aspach je tombe sur le Titi et un collègue à lui qui descendent deux pelles à Marseille. Enfin, pour l’instant ils boivent le café, en démarrant de Colmar faut bien faire une coupure à Burnhaupt ! On papote un moment et je vais à Rixheim vider la suite. C’est une toute petite boîte, dans un lotissement, on a l’impression d’aller chez les gens. On recule dans le jardin, impressionnant. Le pépère est hyper méticuleux, il met un carton sous la plaque du quai pour ne pas que ça fasse de bruit ! Tout est vieux mais bien rangé avec des petits écriteaux pense-bête au marker rouge, ça me fait de la lecture pendant qu’il vide. Par discrétion je n’ai pas pu prendre de photo, dommage.

    A midi je suis chez Wat’. Je bouffe ma salade composée laitue/tomate/maïs/viande de chien et j’attaque mon contrôle, Fabrice ayant eu la bonne idée de sortir mon bordel sous le hall avant midi. C’est toujours ce temps-là de gagner. Sevket est là, il charge après moi, on va donc boire le café. On est en pleine saison, les camions sont bien chargés. On fait deux palettes d’accessoires avec quatre, c’est un peu chaud mais ça va. Je coupe 15’ pendant que je tamponne mes récep’ et je file. Demain je commence à Albon, dans le grand nord…de la Drôme. Je comptais descendre couper au Creux de la Thine après Chanas, mais à Pont d’Ain j’ai 4h20 de volant. Le Mas Pommier me tend les bras… Demain je zigzag dans le 26- 07, je n’ai pas besoin d’heures de volant, je coupe là et c’est marre.

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  • le château du Baron Philippe de Effedéaire...26e du nom
    la putain de ...
    le Rhône fait des bulles à Arras
    Valréas
    no comment
  • Mardi 29 Avril 2014
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    Ici il y a plusieurs douches et plusieurs chiottes on n’a pas à attendre, je décolle à l’heure prévue pour passer Lyon avant le babazar comme disait mon gamin quand il était petit. Il est comme moi, il a toujours été un peu con. Je commence donc à Albon, pas dans le bled mais dans un hameau des environs. Facile. C’est le beau- père qui réceptionne, pas chiant le gars. Sauf que le hameau est sur une petite route et que j’en chie pour trouver un coin pour faire demi-tour. Je repasse devant la maison avec 12 minutes de volant ! La seconde piscine est à Arras, pas la préfecture du Pas de Calais, Arras sur Rhône, un patelin à la con au bord de la flotte. La maison est dans le pays donc inaccessible en camion, je trouve une rue adjacente qui mène au Rhône justement,  pour me poser potablement sans boucher la circulation. Quand je reviens chercher l’escalier, les gendarmes passent au même moment et me demandent si je suis en panne…avec le rideau ouvert et le chariot à côté la réponse est non.

    Je mange un morceau et je saute de l’autre côté du fleuve (comme les journalistes sportifs, j’évite les répétitions pour ne pas dire Rhône 15 fois). Le bled s’appelle Ponsas. Ne me dites pas que vous y êtes allé en camion, c’est impossible. Ou en camionnette ! Pour y aller il faut passer sous la voie ferrée, c’est tout petit, étroit, et ma cliente habite une impasse ! L’escalier ne passe pas entre les murs de l’impasse, je dois le prendre en long ! Un café à la Mule Blanche et je me retrouve à Etoile de l’autre côté de Valence. La maison est à 250m de l’entrée de l’impasse, je laisse le camion au carrefour. Le client est sympa mais il attaque direct :

     «-  Boh ça passe, moi quand je roulais je venais ici avec ma savoyarde, venez, ça passe tranquille !

    Moi- Et les thuyas ? Il date de quand ? 25 ans ? Bah ouais il y a 25 ans ça passait, aujourd’hui si je viens soit ça ne tourne pas, soit je nique ma bâche. »

     Sa femme l’a regardé puis moi, elle a fait un rictus, dans ses yeux j’ai lu un truc du genre : le chauffeur il t’a fait fermer ta grande gueule. Il n’y a pas de crime de lèse- majesté sur ma petite personne, je veux bien qu’on me chambre, mais quand c’est justifié.

    Pour aujourd’hui il me reste une rénovation à poser à Venterol, patelin paumé du sud Drôme vers l’enclave de Valréas. Le commercial a écrit sur le plan : demi-tour et stationnement au cimetière. Bon. Sauf que le cimetière est de l’autre côté du village ! C’est un joli village historique, impossible à traverser en semi. La rue où je suis s’appelle : rue du bout du monde. T’as tout compris ! Je dois reculer sur je ne sais quelle distance, en virages, avec un pont de pierres dans une courbe, pas bon de chez pas bon. Je tente un demi- tour au niveau de l’arrêt de bus scolaire. Je descends le chariot pour gagner un peu de longueur. En y allant mollo, en descendant voir 15 fois, en montant les suspensions pour ne pas arracher le coffre à batteries, en tendant les cordons, en faisant presque toucher le déflecteur dans la bâche, et en me chiant dessus pour parler clairement, j’y arrive. Putain la sueur froide ! Je balance ses trois colis à la citoyenne anglaise, je prends mon chèque français, et je file de ce bled de merde. Fin de journée à Donzère, j’ai mérité mon Kir.

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  • Bouchet 26
    cell-là c'est pour mon frère, il comprendra...
  • Mercredi 30 Avril 2014
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    Les chiottes et les douches se dégradent ici, il va falloir qu’ils songent à s’en occuper… Je commence à Bouchet un patelin dans les vignes où je suis déjà venu. Le commercial voulait que je me gare sur la place, ça fait un km, je m’avance gentiment, et je me retrouve devant la maison, cool. Cerise sur le gâteau le chemin se termine par un T large, je me retourne fastoche. Ensuite je fais une rénovation à Sorgues. Je reconnais le quartier, il y a un pont à 2m50, et mon client est derrière bien sûr. Je fais le tour, le gps est complètement perdu, à 50m d’arriver il voulait encore me faire faire demi-tour. Tais-toi, laisse-moi faire. Couple étrange, la femme à 60 ans toute pimpante mais le vieux…il pue ! Son froc et son tee-shirt n’ont pas vu la lessive depuis la mort de Mike Brandt ou Claude François ou Barbelivien, mettez le rocker que vous voulez.

    Je m’offre la traversée d’Avignon par les boulevards, toujours aussi pénible, puis je m’offre un casse-dalle avant de vider une piscine complète à Beaucaire. Je me pose près d’une école, facile, cliente facile, tout facile. De là je vais à Lunel, au pont de Lunel. Sur le chemin rebelote je me retrouve du mauvais côté d’un pont à 2m40. Putain c’est la journée. Le client n’habite pas là depuis longtemps, il ne voit pas où je suis…en clair je me démerde tout seul ! Après avoir fait toutes les ruelles du quartier, et bousillé un train de pneus, je finis par trouver la baraque. J’ai encore une rénov’ margelles à Baillargues, c’est le bled à côté. Je traverse Lunel, même si c’est un peu interdit aux PL. Ça bouchonne à un feu, tu m’étonnes, une gonzesse est au tabac…en warning, cool, elle emmerde tout le monde. Je vois deux gendarmes remonter la file, bon c’est pour ma gueule, non. Merci à la fille, c’est elle qui a sorti les papiers, le permis, prénom du père, nom de jeune fille de la mère. Merci d’avoir fait diversion ma belle, je ne demande pas mon reste.

    A Baillargues, la maison est dans un lotissement large, facile. Il est 18h j’ai fini la journée, il me reste dans la remorque deux rénovations à livrer vendredi. J’appelle le client de 8h, il a un rendez-vous mais revient pour 19h15. Banco, ce qui est fait n’est plus à faire. J’en chie pour trouver la maison, le pépé habite dans un dédale de petite route pas loin de l’autoroute à St Aunès. L’adresse est hasardeuse : Mas de Jenesaiskoi… A 7h le papy revient, je suis à 300m de chez lui, radio-guidage au téléphone. J’ai mis à profit l’heure d’attente pour trouver un resto ouvert. Pas mal sont fermés, Saussan, Frontignan, d’autres ouverts mais pas le soir. Les seuls courageux sont les kabyles du 7 sur Sète, ça me va bien !