FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Juin 2014 Partager sur Facebook
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  • Mercredi 25 Juin 2014
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    Après mes habituels café-chocolatine-douche je monte sur la colline en face. C’est interdit aux PL, en général je m’en fous mais ici les routes sont étroites je ne tente pas le diable, je vais tourner à Trélissac. Bonne pioche, c’est étroit mais ça passe. Je me pose devant chez les clients, les roues droites au bord du fossé. Bien sûr je me fais engueuler par un abruti qui roule à fond la caisse sur le chemin, trop fort c’est lui qui roule comme un con et il m’engueule. J’ai fait mon métier, je l’ai envoyé chier. Les clients sont super braves, on boit un café sur la terrasse, j’adore mon job chez des gens comme ça. La suite est à Bergerac. En sortant de Bergerac sur la route Marmande le premier bled en haut du col s’appelle Rouffignac, eh bien vas-y, essaie de te garer en semi à Rouffignac ! La maison est au bord de la nationale, si je débâche là je vais me faire couper en rondelles. Je suis encore un peu trop jeune pour mourir, je vais me retourner sur la route de Sigoulès et je me pose en sécurité sur le parking d’une boîte plus ou moins abandonnée. Ça fait rouler un peu en chariot mais tant pis. Je me fais friser un peu les moustaches mais ça va. En passant devant chez mon pote je l’appelle vite fait, qu’il n’aille pas croire que je fais la gueule. En faisant le programme j’ai eu beau retourner le problème dans tous les sens, je ne pouvais pas couper chez lui.

    A 13h et quelques je suis entre Libourne et Bordeaux. Dans les histoires de Nicolas Rey il tombe toujours amoureux dans un bar d’une fille délicieuse qui s’appelle Géraldine. Avec son talent il fait des déclarations enflammées, à la fameuse Géraldine. Eh bien ma cliente s’appelle Géraldine et je confirme, elle est délicieuse. Ce n’est pas qu’elle soit extrêmement belle, mais elle a ce petit truc charmant qui fait qu’un mec normalement constitué tombe immédiatement amoureux. Ici aussi entre le commercial, le poseur, le pelliste elle a Dans mon sens trois ou quatre mecs tout chamboulés qui lui tournent autour. Je vide et je m’éclipse.

    Le commercial de la région de Blaye m’appelle, il connait un gamin fou de camions, et me demande si je peux l’emmener entre deux clients. On se donne rendez-vous, j’embarque le môme, aux anges !  Bon pour les puristes je suis désolé il n’aime pas les Scania. C’est bien la preuve qu’il connait les camions ce mouflet !

    Je vide la piscine, je lui refile le gosse, facile de faire plaisir.

    J’ai une dernière rénovation pour aujourd’hui à Mérignac. La rocade de Bordeaux est un peu chiante, mais ce n’est rien comparé à en face. Je connais un peu le quartier, c’est petit et résidentiel avec des bagnoles garées dans chaque coin de rues. En plus avec le tram’, tu ne peux presque qu’aller tout droit. Mon client est dans une impasse puis une autre impasse. Je me gare en merde devant un square, un coup de fourche, un chèque, et je m’enfile dans le bouchon. Le panneau lumineux dit : Bordeaux Lac 34 min. Ouais c’est bien ça !

     J’arrive au centre routier à presque 19h, inutile de dire que je ne fais pas le malin, première place correcte je me pose. J’évite le centre routier bien trop bruyant pour moi, je préfère marcher 300m sous le pont. Je me fais alpaguer par une pom-pom girl. Mercedes a monté un barnum publicitaire, elle veut me refiler un teeshirt et je ne sais quelle connerie. Je décline l’offre. Merci bien si je donne mon nom je vais recevoir leur publication à la con. Régulièrement tu reçois une plaquette à la gloire de Merco avec des reportages niais du genre : Hermann, oui ils l’appellent par son prénom, fait des navettes de nuit dans la Ruhr et il est content de son Actros. Ou bien Adolf qui livre de la bière à Munich avec un Atego. On s’en branle, tout cela est crétin mièvre et affligeant.

    J’avale un verre de rouge pour faire descendre le couscous et j’ai une illumination : le cadeau Merco je vais le prendre pour le donner au gamin de cet après-midi. De retour sur le parking, ils ont fermé boutique. Merde. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? J’ai l’esprit d’escalier, c’est le drame de ma vie.