Carnet de bord de Juin 2025 | Partager sur Facebook |
Café, pain-beurre, douche, je décolle à 7h, bon dernier sur le parking. Une quarantaine de minutes de petites routes et j'arrive dans une petite rue. Je laisse passer un livreur de fioul, il refuse, il se gare, en fait c'est le client. Son camion est logoté Bolloré, j'en conclus que ce gars est millionnaire. Bah oui, tous les salariés d'un milliardaire sont millionnaires, normal, c'est le principe du ruissellement cher à notre président. Pour le premier abri je prends mon temps, je descends voir deux fois si les fourches dépassent bien, sans bousiller l'autre derrière si possible. J'aurais préféré avoir mon Moffett, celui-ci est bien fatigué, faut accélérer fort, faut le temps que je m'y habitue. Quand le bidule est dans la pelouse je suis soulagé. Une signature et je file.
Le deuxième est dans la Meuse, pareil je roule piano piano, je n'ai aucune confiance en ces trucs debout. Je m'étais annoncé à 10h j'y suis pile poil. La piscine est derrière la maison, le gars me demande si je peux faire le tour par un chemin derrière, ça va, c'est plus facile même. C'est un grand de 6m ça balance sur les fourches, même écartées à fond. Je ne suis vraiment pas rassuré, il faut lever pour passer le portail, une fois fait je suis soulagé de le ramener au ras du sol. Le gars fait le tour, il trouve une micro rayure sur un montant, il veut que je la note. Je croyais qu'il blaguait mais non, il est sérieux. Je comprends, ça vaut cher ces trucs, mais on la voit à peine, une fois posé, en plus si ça trouve c'est un montant qui sera caché par les autres. Bref, je fais deux photos. Si un expert vient j'espère qu'il aura de bons yeux.
En sortant du pays je m'arrête à un petit monument commémorant « le saillant de St Mihiel », de 14 à 18 les combats ont fait rage, le bois à côté détient le record du plus grand nombre de tués au mètre carré. C'est sympa ce record !
Après ça je vais dans le 54 vers Jarny, je déteste ce coin, il y a des ponts, des interdictions en veux-tu en voilà. Je fais des tours et des détours, j'arrive enfin dans un vieux quartier, je me gare au mieux, là je me dis que je suis dans la merde. Un abri de 6m de large entre les maisons, ça va pas le faire du tout du tout. Première rue je lève pour passer au-dessus d'un garage mais je me prends dans les fils du téléphone. En plus la rue est en pente, il me faut monter en marche avant sous peine de faire tomber la palette, horrible, je renonce. C'est le voisin qui réceptionne, il est au téléphone avec la cliente, elle suggère de faire le tour par un terrain avec une maison en construction. On va voir à pied, ouais, c'est un peu mieux. Je redescends et je grimpe de l'autre côté. Il me faut passer au-dessus de voitures garées là, je ne suis franchement pas rassuré. Donc je lève, j'avance tout doucement et c'est là que l'abri à droite se prend dans une branche de lilas. Lilas c'est pas important je sais, mais c'est pour dire que c'est pas un chêne, une branche de lilas c'est rien du tout. L'abri commence à tourner sur les fourches, je m'arrête au plus vite, le bordel est en équilibre à 2m du sol ! Putain je fais quoi ? J'ai vu le moment où le truc allait tomber de là-haut. Je descends du chariot, j'essaye de le remettre droit, j'en chie, je ne peux pas baisser je suis au-dessus de la bagnole... un gars descend d'une Merco, il vient m'aider, il se pend au truc pendant je baisse au ras de la voiture. Je vire la branche, j'avance, ouf ! Je remercie le jeune évidemment, là il me dit : « je suis en semi-liberté, j'ai besoin de travailler, tu veux pas m'embaucher ? » Il est chelou mon dealer mais il est serviable. La suite est relativement facile, je retrouve le voisin sur le terrain, la cliente lui dit de poser où je peux, oui j'en ai marre là.
Je prends le temps de manger un bout sur l'aire de Metz St Trucmachin, super vite fait. A 14h je suis à Kanfen, c'est un peu avant la frontière du Lux. Jolie maison de maître avec la vigne vierge sur la façade et l'allée en graviers. Clients super gentils, ils ont une piscine Waterair, une grosse Sara. « Ah mais on ne savait pas que les abris c'est Waterair aussi. » Ouhla non ! C'est le hasard, messieurs dames. J'explique qu'on est transporteurs, qu'on fait le transport en amont du 31 chez nous puis le transport en aval chez vous. Au téléphone je m'étais présenté transports ATS et pas Waterair, pour nous c'est évident mais pour les gens ils voient Waterair et voilà. Livraison plus simple que tout à l'heure, je passe au-dessus des piliers du portail, je dépose sur le goudron, fastoche, j'accepte un café, merci au revoir. J'appelle Cyrille, il me demande d'attendre. Bon ben je fais ça alors. Je trouve à me garer pas loin. Laurence m'envoie un retour, on ne recharge que demain vers Metz, j'irais bien maintenant mais elle me dit que c'est fermé. Bon tant pis. Je passe compléter un peu de gas-oil à l'AS24 et je vais couper au centre routier de Metz, il fait une chaleur à crever, la fin de journée va être douloureuse pour les batteries.