| Carnet de bord de Janvier 2013 | Partager sur Facebook |
FCOS
Ah ça a changé, ce n'est plus fcos, mais fco tout court...tout court façon de parler! Cette conn...pardon cette nécessaire formation ne dure plus 3 jours mais 5 ! Putain déjà 3 jours c'était mortel, mais là!!!!
Bon il y a une bonne équipe, on rigole bien. Etrangement peu de routiers, mais pas mal d'artisans. Il semble que la loi ait changé, un type qui loue un camion 2 ou 3 jours par an pour livrer sa production est là...le procès vaut plus cher que la formation!
Le point culminant de la journée c'est le resto à quelques km de là, c'est dire.
FCO
La journée est moins pénible, on roule. On commence par un petit circuit de 30 minutes chacun. Le bazar enregistre tout: conso, vitesse, nombre de débrayages, distance de freinage etc... Ensuite on fait balade, chacun doit rouler une heure et pour finir on refait le circuit de ce matin. Là il suffit de faire un peu gaffe, la conso baisse et tout le monde est content.
FCO
Aujourd'hui c'est école toute la journée. Seul truc marrant on fait un test de code de la route...Les plus jeunes se souviennent encore bien et l'auraient haut la main. Les vieux on a du mal, moi avec 9 fautes j'aurais été rétamé! Le record c'est 17 fautes je crois, je ne suis pas si nul finalement...
FCO
Encore?
Ouais, c'est un cauchemar!
Je vous passe les deux jours de FCO, un seul mot à dire : inutiles. Une remarque en passant pour rigoler : on a le même questionnaire le premier et le dernier jour ! Vu qu’on l’a corrigé, normalement c’est assez facile… Eh bien non ! Un ou deux couillons ont plus de dix fautes sur quarante questions. L’honneur est sauf, ce ne sont pas des routiers, juste des camionneurs.
A seize heures trente on nous lâche. Retour au dépôt, moteur en route. Ça me tarde. Passer d’une fesse sur l’autre sur une chaise pendant sept heures, ce n’est pas pour moi. Je fais le plein, récupère une attestation de non-conduite et je file. Un collègue a chargé ma semi à Besançon, je vais à sa rencontre. Bon honnêtement le boulot n’est vraiment exotique, je monte à Fresnes mais c’est quand même plus intéressant que de se faire chier enfermé. Le temps de ranger un peu mes affaires, le collègue a fini. J’accroche ma caravane et en avant.
J’ai rendez-vous à sept heures trente à Fresnes, ça va être super chaud l’histoire… J’aurais peut-être dû partir du dépôt à une heure du mat’, mais il faut recharger ensuite… Je me fais un rhume de cerveau en retournant le problème dans tous les sens, quoi qu’il en soit c’est trop tard je suis parti. C’est du boulot que je ne connais pas, chargé lourd, visiblement il me faudra couper 45’ en chemin. Ma première idée était de monter et dormir devant le client mais avec une coupure en plus, je vais être vraiment en retard. Le resto à Champigny sur Yonne me tend les bras, j’ai 4h15 de volant, il est 21h30, ça ira comme ça.
9h01 plus tard, venga ! A 7h30 la nouvelle cheftaine m’appelle : t’en es où ? Oui, on se tutoie. C’est une ancienne de chez Buffa. Les transports ATS c’est : reconstitution des ligues dissoutes ! Ma foi, le transport en Franche Comté c’est un tout petit monde…
Malgré les bouchons dans les cuvettes de l’A6, je suis à Fresnes à 8h, pas mal ! A 9h et des boulettes c’est vide. Je vais faire quelques courses au supermarché à côté, histoire d’avoir 2 ou 3 conneries dans le frigo. Je recharge à Orléans, tout bien. Je sors de la cour, prends la file de gauche et je m’arrête au feu. Je rêvasse et je sens le camion bouger…coup d’œil dans le rétro…putain je me suis fait accrocher ! Je saute côté passager, et je vois filer une petite benne de chantier conduite par un d’jeun en casquette. Il n’y a pas bien de mal mais avec son porte-à-faux arrière, il m’a niqué deux sangles, enfin plutôt deux crochets de bâche, ce p…d’enc…de f…de p… J’ai appelé mon boss pour prévenir. Il m’a demandé si j’ai fait un constat. Tu penses, en pleine circulation dans le 94, l’autre il a filé !
A 11h et demi je suis à Saran. C’était rdv 11h, mais on me prend de suite. Le temps de charger, de faire les paplards, je sors à 13h passées. Pas grave, j’ai eu le temps de manger un morceau. Chargé léger et pas pressé, je prends la nationale tout du long pour descendre à Dijon. J’en profite c’est encore gratuit. Je vais assez me bouffer les coui….quand je devrai prendre l’autoroute comme les routiers ! Pause café vers Avallon, traversée de Dijon les doigts dans le nez, à 19h je suis à Morey St Denis. Pile poil pour faire une 11h…on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.
La fille ouvre à 6h pétantes, un café sur le pouce et je file…sans être douché ! Putain, je suis un vrai ! A 6h30 tout pile je me pointe chez mon premier client : « -Ah non, vous c’est pas 6h30 mais 7h30 ! ». Je suis vert. Ça pinaille un peu, ils me font entrer à 8h, si j’avais su… Le deuxième va nettement mieux. Ensuite je descends à Beaune. Arrêt en vitesse au centre routier pour la douche, un petit café par là-dessus et je suis même à l’heure pour le dernier.
Petit coup de fil à l’exploit’ : retour dépôt. 5 minutes plus tard : « -Ah il faudrait faire la ramasse à Seurre en passant. » Bien, sauf qu’il est 11h30 quand j’y suis. Le cariste me charge toute la mamaille, on finit à midi 20. Le gars au bureau est resté pour me faire les papiers ! J’en reviens toujours pas, un mec courageux ! A 14h30 je suis à Devecey plage, je saute sur le Fen et je me vide. Entretemps je vide quelques palettes d’un italien. Ces palettes sont au cul et il ne peut pas vider son chargement devant au pont…il viendra les rechercher plus tard.
Je décroche ma semi, reprends une porte-bobines, charge un premier petit lot à quai et je descends à la ferraille. Il est 16h30 déjà, j’ai bien fait de couper 11h hier, j’ai vaguement l’impression que je vais rentrer samedi… Personne devant moi ni « en fosse », ni « à plat », du coup à 17h30 je me casse. Je finis mes heures ric-rac entre Troyes et Sens. Les plus anciens connaissent se troquet qui s’appelait « chez Maryse » autrefois. Il était grand temps que j’arrive, 14h58 d’amplitude.
A 9h pétantes je suis à Sermaises dans une usine qui emboutit de la tôle, pour changer. C’est un peu longuet, il y a du monde à la bascule, il faut changer de travée selon les bobines… Ensuite je fais le tour de l’usine pour vider les palettes à la réception, ça fait deux clients de vidés dans la même boutique. A midi vingt, je suis à Saran pour vider une dernière palette. Je vais voir sur la pointe des pieds : « vous avez vu l’heure ? Les réceptions, c’est que le matin, gnin gnin gnin… Bon je vous la prends mais bon… » Une petite minute et je file.
Un quart d’heure de route et je me gare chez les rouges. Je suis en avance, j’en profite pour manger un morceau. Pas mal de camions, en remontant la file à pied je vois un joli Daf noir qui me dit quelque chose… C’est Seb (Drazyck). Pas sûr que ça s’écrive comme ça, mais il fait chier avec son pseudo compliqué ! On charge à quelques quais d’intervalle, ça nous permet de tchatcher un peu.
A 15h c’est chargé. C’est complet pour Besançon. Le temps de rentrer au dépôt puis à la maison, c’est mort pour rentrer ce soir, j’ai bien fait de couper 11h mercredi… Du coup je prends la nationale jusqu’à Troyes. A un mann dônné, comme dit Gonzalo Quesada le voyant d’ABS s’allume puis ESP puis défaut frein remorque…je sais ce que c’est, j’ai arraché le cordon ABS en tournant mais je ne vois pas où… Je m’arrête pour voir, mais non il n’est pas arraché. C’est juste qu’hier j’ai démêlé les cordons en changeant de semi mais l’ABS est détendu et il s’est meulé contre la transmission, fait chier. Ça m’apprendra à être un peu maniaque, mais les cordons emberlificotés et plein de graisse de sellette ça me tue. A 20h45 je suis au resto du rond-point à Bonboillon, on n’est que trois camions, ils ont le moral d’ouvrir pour si peu.
Un café et un bout de pain, en route. Six heures et demi je suis au dépôt, je tape le code, le portail s’ouvre, j’entre et la sirène se met à hurler ! Y a un truc que j’ai pas dû faire, c’est trop compliqué pour moi ces machins électroniques. J’imagine que j’ai réveillé le mec de la société de gardiennage, j’ai fait coucou à la caméra en passant…après avoir repris ma semi j’ai refermé derrière moi…pas de nouvelles.
A propos de nouvelles, j’en ai eu de Yussel, c'est l'ainé des deux frères chauffeurs Waterair de chez Buffa. Il vient de subir mercredi un double pontage. Bien que musulman c’est un épicurien qui a croqué la vie à pleines dents. On est loin des fondamentalistes, croyez-moi ! Soigne-toi mon copain, la route s’ennuie sans toi.
Soulagement ce matin, la météo annonçait de la neige pour cette nuit, il n’est tombé que quelques flocons. Moi ça me va, en solo sur la neige j’ai déjà essayé c’est moyen… A 7h30 j’accroche, en route. La grève à Inter est finie, je reprends mes habitudes. La semaine passée je me suis égaré sur RTL, mais une radio où il y a Flavie Flamand c’est au-dessus de mes forces. Sur Europe c’est Morandini ! Ce crétin a souhaité bienvenue aux auditeurs d’ Inter…tssss. T’inquiète pour faire grève il faut avoir quelque chose à défendre, toi tu n’as rien à défendre, à part la connerie…
Comme d’habitude j’ai mes deux clients à Pont de Roide. Chez le premier je dois ouvrir les deux côtés, je demande au cariste de déplacer une bobine, histoire de n’ouvrir qu’un rideau chez l’autre. Ça fait un peu branleur mais bon, ouvrir une Tautliner je sais faire je n’ai pas besoin de m’entraîner. Le dernier client en bobines est dix km plus haut, là c’est pareil : je suis seul à vider, ça file. Inutile d’appeler l’exploit’, je sais ce que j’ai à faire : direction Seppois le Bas.
J’y suis à midi moins le quart, pour rendez-vous treize trente ça va. Sevket termine de charger. Je lui demande des news de son frère en premier et je vois qu’il a un MAN orange. –Tu n’as plus ton MAN blanc ? – Non c’était du leasing, ils sont tous repartis. On attend les camions Perrenot…
Consternation !
A une heure et demi, Fabrice sort mon matos. Je n’ai que six kits piscines, ça rentre largement sans rien gerber. Je passe par le dépôt faire les pleins et redonner les papiers. Ensuite je vais à l’atelier chez Jeantet pour récupérer un cordon ABS et mes crochets de bâche. Je les change en vitesse sous le lampadaire. Je repars, putain l’ABS ne fonctionne pas et l’essieu relevable monte et baisse à chaque coup de frein…c’est quoi ce bordel ? Je réfléchis. Oui je n’ai pas qu’un physique remarquable associé à une grande modestie, j’ai aussi un cerveau. Euréka, je m’arrête au premier parking, c’est le gros fusible de 25 ampères. Il a dû voler quand le cordon a frotté l’arbre de transmission vendredi. Je finis cette mini journée à Mouchard chez le Thierry. Bien bonne adresse, rien que son plateau de fromages…son Comté, c’est une tuerie…
Quand je tire les rideaux, c’est tout blanc. Chargé pas bien lourd, le chariot au cul, je suis dans la merde. Il neige à gros bouillons, le temps de traverser le parking je suis tout blanc. En quittant le resto, un Clot vient me voir et me demande si j’ai des câbles…Voilà ce que c’est de rouler en Volvo. J’accepte le café qu’il m’offre, mais juste pour pas vexer hein !
La 83 est bien blanche, j’ai jamais descendu la côte d’Arbois aussi doucement. Maintenant je prends ça à la légère, mais sur le coup j’ai pas trop fait le malin. Jusqu’à Lons ça ne s’arrange pas, d’autant moins que le chasse-neige est au tas. J’appelle mon premier client, il me conseille de ne pas monter. On se donne rendez-vous devant la piscine municipale de Lons, et on va voir en bagnole. Coup de bol, il est viticulteur. Il accroche une remorque derrière son Pajero sur laquelle on pose l’escalier. Je prends le kit sur les fourches et en avant. C’est un peu loin mais je préfère faire comme ça plutôt que risquer de planter le camion. Le chariot c’est bien moins grave. La prochaine est à Bletterans à vingt bornes de là. Je ne suis même pas en retard malgré la météo. Le gars est un ancien routier, il habite au bord d’une toute petite route, pas déneigée bien sûr. Il me conseille pour repartir de filer tout droit. Teu teu teu, ça va le bocal ? Je recule 5 ou 600m et je me retrouve sur la grande route, je préfère sentir du goudron sous mes pneus…
Longue pause casse-croûte, la suite est au-dessus de Mâcon mais impérativement après seize heures. La poisse, quand je grimpe dans le lotissement il tombe une grosse averse de neige. Je me fais bien chier. J’abandonne le Moffett en bas. A force de patiner et de reprendre de l’élan j’arrive devant chez le client. Je vais récupérer le chariot à pied. La descente de garage est super en pente mais le gars avait pris soin de bien saler, ça va. Je redescends au pas… Putain la neige c’est joli mais c’est stressant. Fin de journée à Pont d’Ain, pas loin pour demain. Je n’ai pas beaucoup rouler aujourd’hui, mais j’en ai ras le c.. !
Je commence dans un petit patelin au-dessus d’Ambérieu. Enfin disons que je devrais commencer… La route est impraticable à cause de la neige et en plus il y a deux lacets serrés, je n’essaie même pas. Je préviens Waterair, mais ils sont au courant la cliente a appelé hier pour dire que c’était impossible. La piscine sera relivrée quand il fera beau et avec un petit camion.
Pour 11h je suis à Rumilly, là aussi ça grimpe. On va voir en voiture avec la cliente, j’abandonne l’idée de monter. Je me gare devant un collège, je fais un gros paquet plus une sangle pour tenir le tout et en avant. Deux kilomètres de balade en cabriolet… De retour au camion, je profite du parking pour refaire mon chargement et ranger au mieux la piscine non livrée. Je me pose sur un grand parking de bus devant l’Intermarché, histoire d’acheter un bout de pain et manger un morceau. Normalement c’est interdit de se garer là mis boahh il est midi et demi.
La dernière est entre Annemasse et Thonon dans un petit lotissement pas loin du lac. Je me gare dans une ruelle tranquille à 200m de la maison, pas de neige, c’est plat : le rêve ! Le client est absent mais le monteur est là, tout bien. J’appelle l’exploit’, j’ai une ramasse demain matin à Nantua donc je vais couper au relais des Glacières. Le parking est un gros glaçon ou une patinoire au choix. Quand mes pneus sont froids j’avance un peu, ça roule. Je ne me ferai pas baiser demain matin.
En revenant au camion après mon café-douche habituel je vois que mon voisin de parking est planté. Un belge est devant lui pour l’aider à sortir. Ils ont mis une sangle mais ça n’a pas l’air d’aller… Je suis bien brave, je sors tout le bazar de mon coffre et je prête mon petit câble, spécial Manitou enlisé. Ça sort, ils me remercient et s’en vont. Je mets en route, putain je suis pris, ça patine ! J’ai aidé les autres et maintenant je suis comme un con ! Retour au resto, un peu de cendres de la cheminée sous les pneus et je décolle. Un petit quart d’heure plus tard je suis sur un chantier. Je vois bien la palette que je dois charger, il n’y en a qu’une, et les dimensions correspondent à ce qu’on m’a donné mais il n’y a personne. J’appelle chez nous, il parait que le gars ne vient qu’à dix heures, j’hallucine ! Pour ne pas perdre trop temps, je me charge en attendant. A dix heures moins dix mon type débarque, une signature sur mon récep’ et je file. Changement de programme, je dois aller poser la palette chez Jeantet à Lyon et recharger complet, enfin complet…moins la piscine que je ramène.
A la reprise à 13h30 je suis à St Priest, ça va plutôt bien à charger mais pour les papiers c’est super long. Le mec et son imprimante, on dirait une poule qu’a trouvé une brosse à dents ! A 15h30 je peux partir.
Sur la rocade je me fais doubler par Ptitepomme qui me fait coucou, mais juste après on croise Péli qui se la pète et me fait un vent ! Ça s’est réglé par quelques textos d’insultes, normal quoi. J’ai rendez-vous à Vesoul demain matin à 9h, pas franchement pressé je prends la nationale à 80 à l’heure. Je suis un vrai. Je me pose pour la deuxième fois cette semaine à Mouchard. Punaise cette semaine j’ai 6 heures de volant et 12 heures de coupure tous les jours, je dois être dans les clous niveau RSE.
Pas de bouchon à l’entrée de Besançon ce matin, à 7h30 je suis au dépôt. Je dépose la piscine encombrante et récupère un petit lot sur le quai pour le client à Vesoul. Généralement c’est blindé de camions chez eux, mais là il y a juste un camion devant moi. A 10h je suis vide, retour à Besac’. Une petite ramasse que je dépose à quai chez nous et je tente d’aller laver avant midi. Il est moins dix, le gars ne couine même pas. Il ne mégote pas sur le savon, mon pauvre camion est couvert de sel. Un casse-dalle et je vais aux bobines, pour moi cette fois. Un ATS termine, j’entre. Chargement facile, 11 grandes palettes, 13m de plancher, 25t, le top. Je repasse à Devecey pour les bricoles du vendredi et à 18h je suis à la maison. Bon weekend à tous.
Hier après-midi j’ai cassé la glace devant mon camion avec une pelle sur une cinquantaine de mètres, j’ai essayé de démarrer pour voir : pas de problème, ça décolle. J’y ai passé un bon moment mais ce sont les joies d’avoir le camion à la maison ; faut assurer.
Ce matin c’est tout blanc, on ne voit même plus ce que j’ai fait hier… Rebelote, pelle, sel…J’avance de dix mètres ; planté. Pelle, sel… Le Dédé, le patron de la boîte où je décroche vient me voir : « Tu te fais chier là, attends je vais chercher un dumper, mais ton crochet en attendant. » Il revient avec un dumper Volvo 6X6 et une élingue. Il me traîne jusque sur le plat : « ça va aller là ? –Bah oui je pense. » Je roule 100m et dès que ça monte : planté. Il redescend : « bon on y retourne ? » Là il m’a traîné jusque qu’au dessus de la bosse, là où la route est noire. Encore merci.
Putain il est 9h ! J’appelle chez nous pour prévenir que je ne serai jamais vide avant midi, réponse : pas grave on n’a pas encore de retour. C’est donc l’esprit assez tranquille que je monte dans le grand Nord de l’Alsace. A 11h Strasbourg passe tranquille, même dans l’autre sens le binz est fini. Je suis à Wissembourg à midi vingt, la barrière est fermée. J’en profite pour manger un morceau. A 13h ça ouvre, il y a déjà un camion dedans en attente mais ça va assez vite. En allant chercher un café je regarde les machines qui tordent les bobines qu’on apporte. Le feuillard est transformé en tubes écrasés. Et ces tubes forment l’armature métallique des fûts de 1000L. Ces fûts sont bien connus pour transporter les produits chimiques, on en voit partout.
J’appelle l’exploit’, toujours pas de boulot correct ; direction Strasbourg. Dans le quart d’heure j’ai un message : chargement demain à Mulhouse. En milieu d’après m’ Strass passe à la régule, le top. Je compte mes heures, avec un peu de chance je dois pouvoir charger ce soir. A 17h15 je suis chez le milliardaire indien. Problème ma commande ne sera prête que demain, merde ! Le mec regarde, le numéro de commande voisin du mien n’est pas parti, j’appelle chez nous : c’est bon je charge. Ils régulariseront demain. La procédure a changé, la première et dernière bobines doivent avoir quatre sangles chacune ! Du délire ! Je consomme l’ensemble de mes sangles et pas question de jouer au plus fin, le cariste prend des photos du sanglage.
A 18h15 en route et une bonne heure plus tard je suis de retour à la maison. Bonne surprise, je n’avais vraiment pas prévu de rentrer ce soir.
Punaise il a re-reneigé cette nuit, on n’en sortira pas ! Cette fois juste pour une nuit je me suis garé en merde dans le sens de la descente. A 9h je suis à Besançon, ici il n’y a jamais personne ça file. Message de l’exploit’ : je monte aux bobines pour faire un tour « de ville ». Là ce n’est même pas du régional, c’est du local ! Donc je charge à Besançon pour vider cinq km plus loin. Personne devant moi pour charger ni pour vider, du coup à midi je suis vide.
Je remonte au dépôt et je charge dix palettes de terreau à quai. J’embarque mon chariot, le terreau est à vider au hayon. Retour aux bobines pour compléter. Cette fois je dois attendre un peu, on ne peut pas gagner à tous les coups. Je bouffe un morceau en attendant. Je charge six grandes bobines, 18t, ça va jusqu’aux portes ; le bonheur.14h45, en route.
Vers Montceau les Mines je chope un solide coup de pompe, comme je dois couper 45, je ne me fais pas prier. Un café et c’est reparti. Petite conférence avec les copains histoire de prendre des nouvelles, la RCEA passe plus vite comme ça. Je termine mes heures à St Vaury, il est 20h30 mais il reste pas mal de place sur le parking.
Je ne sais pas de quoi sera fait le reste de la semaine, je coupe 11h, au moins ce sera fait. A 10h et demi je suis à Niort pour vider la ferraille. Le cariste est bien sympa mais un peu trop excité, le mât de son Fen est vachement haut, il risque de niquer la lèvre en caoutchouc sous le rail de ma semi. Je le ramène sur Terre, en le menaçant de faire un constat s’il bousille ma caravane.
Je passe à l’AS24 mettre deux gouttes de gasoil et j’appelle le client suivant. Ce n’est à vider que demain mais je ne vais pas glander là jusqu’à demain. Banco, il me dit qu’il reprend à 14h30 je peux venir. C’est un Super U à côté des Sables d’Olonne. Le magasin est en chantier je dois attendre un peu, mais il y a un quai. J’ai pris mon chariot pour rien du coup, pas grave c’est mieux comme ça.
Entretemps j’ai eu mon retour, je recharge demain à La Rochelle. Le smartphone et l’appli Pages Jaunes sont mes amis, j’appelle le client. Si je suis là avant 18h, on me charge ce soir… 17h15 je suis à quai. C’est un peu long à charger, le cariste apporte les palettes mais doit gérer la prod’ en même temps. C’est la crise, restriction de personnel ma bonne dame ! Ma foi, je ne suis pas franchement pressé, je suis même bien en avance. On papote avec mon voisin de quai, pilote d’un bien joli FH540. Quand j’ai pensé à faire une photo, il faisait nuit…
18h45, je m’en vais. Je termine la journée au resto des ailes à Niort. Inutile de rouler plus loin, mon lot n’est à vider que vendredi à Besançon. Ça a bien marché mon affaire.
Voilà une journée comme j’aime, je n’ai qu’à me balader en camion. Je roule comme si j’avais un moniteur sur le siège passager, respect de la vitesse, de la conso…je me fais chier quoi ! Heureusement j’aime bien cette route par Melle, Civray, Bellac. A partir de Bellac c’est moins sympa, RCEA au milieu de nos amis des pays de l’Est. C’est tout de suite moins champêtre. Une ou deux coupures par-ci par-là occupent la journée. Je sais que Marc est sur le retour lui aussi, on prend rendez-vous à Beauchemin pour la soupe…et l’apéro, faut pas déconner avec les trucs sérieux. Deux waterairiens de chez Pierrat nous rejoignent, là ça devient très sérieux.
Une douche et quelques cafés avec les copains, en route. J’arrive même à l’heure au rendez-vous à St Vit, j’ai vachement forcé ! Je me vide, j’attends les papiers, ça va vite à contrôler il n’y a qu’une réf’. Coup de fil à l’exploit’, j’ai deux ramasses à Besac’. Chez les deux je suis seul, ça tombe bien je n’ai pas l’esprit grégaire le vendredi. Pour midi je revide ça à quai chez nous. Il n’y a pas de boulot pour moi puisque lundi matin je vais aux piscines. J’ai le temps, je « vide » le tachy, je fais le plein et à quatorze heures je suis à la maison. Je dois reconnaître que dans ma désormais longue carrière, j’ai eu des semaines plus compliquées…
Depuis vendredi 14h que je suis rentré, mes 45h réglementaires de repos hebdomadaire, comme ils disent, doivent être bonnes… A 8h tout le monde est expédié, je m’en vais. Trois km avant Seppois il y a un monument aux morts avec un tout petit parking pour loger deux ou trois voitures. Un danois a essayé de faire demi-tour là, il a planté tout le bordel. Pour sa défense, il faut dire qu’en sortant de Seppois direction Belfort il n’y a rien pour faire demi-tour. Il y a quelques années j’ai vidé une piscine à la sortie du bled, j’ai dû faire au moins dix bornes pour me retourner en toute sécurité. Bref, ça passe fin fin devant son tracteur. Quand j’arrive à l’usine un Pierrat est en train de finir, le temps d’aller faire coucou aux filles, c’est mon tour. La tournée n’est pas énorme mais il faut gerber quand même. En plus j’ai une pile de palettes Europe que je dois rendre dans le 47, ça n’arrange pas mes affaires. Avec un chausse-pied, ça rentre. C’est d’autant plus con que je ne commence pas bien loin !
Cassage de graine en chemin et à 14h je suis dans le Pays de Montbéliard. Je devais commencer dans le 68, mais les rendez-vous ont changé, du coup j’y retourne demain. C’est nul, mais c’est comme ça. Livraison bien ordinaire, le commercial passe faire un tour pour rassurer son client qui me semble un peu anxieux. On range les colis dans l’abri de jardin, je défonce la pelouse avec le chariot, classique quoi ! A 16h je suis de retour à la maison. Camarades, luttons contre l’oppression, halte aux cadences infernales !
Départ à 7h, sur les coups de 8h15 je suis dans le vignoble. Pas pour faire la route des vins, hélas, mais c’est un peu tôt pour les Gewurtztraminer, Riesling, Tokay, Pinot blanc… Je vais juste déposer une piscine dans une maison en cours de rénovation. C’est un peu le bazar, les maçons doivent ranger pour que je passe mais ça s’arrange. Une heure plus tard je file direction Lyon. J’appelle mon collègue Gérald pour prendre de ses nouvelles, il s’est fait une vilaine entorse à la cheville en manipulant un escalier chez un client. Il me dit que puisque je passe par Besac’ sur les coups de midi, je n’ai qu’à venir manger. Je passe avant au lavage, histoire de dessaler mon ensemble. J’en profite pour laver et graisser le Moffett, il ne s’entend pas bien avec le sel de potasse. A midi et demi je suis chez mon pote, on traîne un peu à table.
Je ne suis pas pressé à cause du pénible de ce soir qui m’a fait décaler sa livraison et par conséquent une bonne partie des autres clients. Je l’appelle dans l’après midi pour le prévenir de mon heure d’arrivée, il me répond : « Oh c’est ma belle-mère qui sera à la maison, elle garde les enfants, venez quand vous voulez… » Putain je suis vert ! On a tout décalé pour lui ! Je suis resté comme deux ronds de flan au téléphone. Je vide dans un bled à côté de la grande zone industrielle de la plaine de l’Ain, je fais demi-tour tant qu’il fait jour. Ça va pas mal finalement.
A 19h le contournement de Lyon passe tranquille, pas de bordel à Givors, le top. Je finis la journée à 20h20 à La Chapelle d’Aurec, ça suffira comme ça.
Encore une fois, départ à 7h après la douche. Il fait doux, très doux même, c’est mieux pour grimper vers Le Puy et Brioude. Par temps de neige j’aurais pris par l’autoroute et Clermont. A 8h et demi je suis chez un couple de retraités bien sympas. Ils habitent sur un plateau en plein vent, je dépose la rénovation au sous-sol et m’offrent un café pour se réchauffer, ça pèle. Ensuite je vais à Orcival, magnifique village médiéval vers Clermont-Ferrand. Je me gare sur la place devant la basilique, je n’ai pas d’adresse je marche dans le pays. Le téléphone du client est sur messagerie… C’est long j’en profite pour entrer dans l’église. Je me contre-fiche des bondieuseries, mais j’aime bien ces constructions. Les gars n’avaient que la bite et le couteau. C’est là qu’on voit le génie des hommes pour tailler les pierres, les sculpter, les empiler et que ça tienne mille ans ! La porte monumentale a un petit portillon, je me cogne la tête en entrant…c’est leur bon dieu qui m’a puni…
Le client finit par décrocher, la maison n’est pas loin je laisse le camion là et je fais les navettes. Je casse la graine sur la route de Mussidan dans le 24. Il a fait super beau et doux toute la journée, eh bien quand j’arrive, il se met à doucher. Putain ! A 18h45 je suis à Bergerac, ce soir je dors chez l’habitant.
La soirée chez les copains c’est bien mais faut y retourner. A 9h je suis à Villeneuve sur Lot pour redonner des « Europe ». Le gars à la logistique me dit que les palettes se vident à l’usine de l’autre côté, pensant que je viens avec un complet. Non non, je n’ai que deux piles à rendre. Il accepte que je les pose là. En dix minutes c’est fait. Vide pour de bon je descends à Damazan. Mon chargement est prêt dehors, en une grosse demi-heure les escaliers ont sauté dans ma remorque. A 11h et demi je prends la route du retour. Avec les gars, on ne se dit pas à la prochaine mais à demain. Vendredi soir c’est la fête annuelle Waterair. Je remonte en camion mais eux prennent l’avion Toulouse/Mulhouse.
Entre Bergerac et Périgueux, je m’arrête manger un morceau. Deux bagnoles commencent à tourner… Ah c’est un parking à PD ici ? Bon ben je ne m’y arrêterai plus, ça me soule. Je refais un petit complément de gasoil à Limoges, bois un café au centre routier. Je profite du quart d’heure pour modifier mon prochain programme Waterair. A peine envoyé, ça ne va déjà pas, les gens veulent des modifs. Moi je suis open pour les changements de rendez-vous, mais quand ça sert à quelque chose pas comme cette semaine…
Mon objectif était de remonter au moins à Digoin, quand j’y passe il est encore tôt, je pousse jusqu’à St Eusèbe. A 20h30 c’est fermé, et l’autre jour en passant devant c’était fermé aussi… Merde. Je jette un œil sur les heures, j’ai 9h15 de volant et le GPS me dit 50 min pour aller à St Maurice en Rivière. Banco ! En tartinant un peu je me pose chez le Guy avec 9h59, trop bien. Il reste une petite place pour mon camion et une place pour moi au bar. Il a un ou deux Bourgogne blancs dont un Aligoté, je ne vous dis pas…