FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Aout 2014 Partager sur Facebook
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  • Ohhh, je cherchais mes bons...
  • Vendredi 1 Aout 2014
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    J’ai rendez-vous chez ITM à 9h. Je me présente au gardien à 8h25, de retour au camion le téléphone sonne déjà, quai 67. A 10h je suis au chargement à Vaudrey. Du bardage, c’est mon kiff en ce moment. J’ouvre le toit, 4 coups de pont je referme, une sangle pour faire joli. Je fais le tour du bâtiment, un autre petit lot par-dessus et je dégage.

    A midi moins le quart je suis à Devecey, Micka m’attend on vide ma semi. Je vide ma carte, fais le plein et venga ! Piscines. J’y suis à 14h30, Sylvain en est à la moitié, je tamponne mes récep’s en attendant. Mes récep’s et un CMR, oui c’est un miracle je vais en Espagne. Même si je sais que ça va être chaud pour rentrer en fin de semaine prochaine avec l’histoire du samedi interdit…m’en fous j’ai un joli tour.

    A 17h je décroche à la maison. Il était temps que je rentre mon téléphone est mort, je ne reçois même plus les appels.  En 2014 quand un routier n’a plus de smartphone, il est presque mort… Je saute dans la bagnole direction la boutique Orange à Belfort. J’ai une chiée de points je peux changer tranquille. Bon week à tous.

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  • Lundi 4 Aout 2014
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    Tiens on est le 4 Août… la nuit du 4 Août 1789, abolition des privilèges… Ouais mais ça c’était avant, la République s’est laissée endormir et les privilèges sont revenus…pas pour la noblesse de rang mais pour la noblesse du CAC40. Enfin bref, je ne vais pas changer grand-chose à moi tout seul et les français sont contents ils partent en vacances. Tout va très bien madame la marquise.

    Je n’ai rien à vider aujourd’hui j’ai un impératif demain à Narbonne, no stress. Je décolle vers 8h et demi de Granges la Ville, magnifique bourgade nichée dans un écrin de verdure saônoise. Je descends en suivant d’abord l’Ognon puis la Loue puis plus rien ou peut-être la Saône mais au loin. J’enquille peinard par Besançon Lons Bourg avec un arrêt casse-dalle sous les arbres vers Villars les Dombes. C’est bucolique, genre le déjeuner sur l’herbe de Manet, manque juste la fille dodue à poil…parce que moi à poil en train de bouffer ma salade composée sur le volant devant un Sudoku, ça le fait moins.

     Après avoir longé ces rivières sympas sur la jolie nationale, c’est quand j’arrive au bord du Rhône que ça se gâte. Dès la bifur de Givors ça merde. Je sors à Chanas en me disant que ma foi…je sais bien que la traversée de Tain sera pénible, ce qui ne manque pas. A Valence nord ça a l’air de rouler je reprends l’autoroute, mon cul Paul. C’est chargé jusqu’à Orange. Mais ils vont où tous ces cons ? Tel un Phil26 moyen je me pose à Tavel, sauf que moi je ne me gare pas vers les pompes, je peux encore marcher et ça me dégourdit les pattes. Avec ces conneries de bouchons je pensais aller jusqu’à Poussan ou Frontignan je dois recalculer. J’ai besoin de mes 10h jeudi et vendredi, tant pis je finis la journée à la source à Vergèze. Ça a changé de tôlier, on mange bien, dehors sous le patio, c’est le pied. 

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  • Agde
    ça a bien cramé ici l'autre jour, sûr que l'autoroute était coupée !
    dans le Lauragais
  • Mardi 5 Aout 2014
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    Le resto a été refait de A à Z, y compris la douche, ça en avait bien besoin. A 8h15 je suis à Agde. Je me gare sur le parking d’un marchand de fruits « locaux ». Ces paillotes qu’on voit ici, sensés vendre des fruits des producteurs du coin, le vrai piège à touristes. On a vu ça dans des reportages à la téloche. Bref, moi je m’en fous je me gare, c’est l’essentiel. Je dépose une rénovation. La cliente me dit de filer en vitesse si je ne veux pas être bloqué, passé 9h tout le quartier est infernal parait-il. Ils ont le moral les gens de crécher là au milieu des touristes. Ma deuxième rénovation est vers l’entrée de la réserve africaine de Sigean, ce n’est pas une girafe qui me réceptionne mais un type avec un cou de taille normale. Ici aussi il y a un marchand de fruits, j’ai failli m’y garer. Le client m’explique que j’ai bien fait de ne pas m’y mettre il est en froid avec. Le gars est du genre spécial semble-t-il.

    A 11h j’ai fait mes deux rénov’s, j’enquille l’autoroute en direction de Toulouse. Il y a de la bagnole au large, ça roule mal, c’est chiant. Après avoir mangé un morceau je quitte tout ce monde à Villefranche de Lauragais, un peu de calme. Je me retrouve dans l’ancienne circonscription de Jospin : Cintegabelle. La route est barrée après chez mon client, je dois faire demi-tour à l’arrache entre un poteau indicateur et un autre de téléphone, petite sueur froide. Le client est bien sympa, il m’offre un café ça compense le stress. Ensuite je monte à Toulouse. En regardant sur Maps je vois que le client est du côté de Basso-Cambo, il y a Météo France par là, facile quoi. Grosse erreur en arrivant je reconnais le coin, je m’étais fait chier le dernier coup. Ça ne loupe pas. Les rues sont coupées à l’équerre, impossible de tourner en semi sans arracher tout le bordel. Je fais deux fois le tour du quartier avant de trouver une rue convenable…en sens interdit sur 50m ! Et merde ! J’y vais avec les phares allumés, basta, j’ai fait 50 demi-tours, ça me saoule. La cliente est toute menue, elle doit faire 32 kilos avec le fusil et les rangers. Je lui pose sa baignoire le long de la haie, à l’intérieur quand même, et je file de ce quartier de m…

    Je devais faire encore une piscine à Colomiers ce soir mais elle a été reportée la semaine dernière, à temps pour que je ne la charge pas. Du coup j’ai un trou dans mon programme. J’appelle à tout hasard mon client de demain matin à Auch, c’est un retraité banco il est chez lui. En discutant il me demande si je suis alsacien ? Ça va non, et pis quoi encore ? Je suis belfortain ! Il connait bien Belfort. A tel point qu’il me parle de gens que mon père connaissait quand il était commerçant…le monde est petit. 

    Du coup j’ai bien avancé dans mon programme, c’est autant que je pourrai rouler demain soir en Espagne. Je termine mes heures au centre routier de Tarbes, je ne pensais pas être là ce soir, nickel.

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  • vers Bagnères de Bigorre
    la plus belle station du monde
  • Mercredi 6 Aout 2014
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    J’essaie de démarrer le plus tard possible pour me garder de l’amplitude, je déjeune je me douche, à 8h et demi j’en ai ras le bol, j’y vais. Je commence le patelin juste au-dessus de Bagnères de Bigorre. Le commercial écrit de tourner devant une auberge. Ouais mais l’auberge en question est bien plus haut dans un autre bled. J’appelle, la cliente pense que le commercial avait picolé, ça doit être ça. Je reviens sur mes pas. Je m’enfile dans le pays, ce que j’aurais voulu éviter. Je livre la rénovation de la mémé, le village est étroit, impossible de me retourner. J’ai compris, je recule. J’ai commencé la manœuvre avec 50min de volant, je termine avec 1h03. Ouais j’ai reculé 13 minutes. Les gens en bagnoles ont été cool, sauf un con dans une vieille série 5, un con c’est inévitable.

    J’enquille l’autoroute direction Bayonne. Ma gamine m’envoie un texto, je le lis. S’ensuit une notif’ Facebook, je la lis… Et les gendarmes qui se claquent devant moi… On sort au premier parking. Normal. Comme d’hab’ le gendarme me demande si je sais pourquoi il m’arrête ? Non je suis un peu con. Le tarif c’est 90€ et 3 points. Je lui sors les papiers, on discute un peu… Il me dit : « bon allez, je vous mets l’ancien tarif, 22€ et pas de point mais vous payez de suite. » Affaire conclue.

    A 13h je suis à Tarnos. Le client vient me rejoindre en vélo vers un square où je peux laisser le camion. Il n’a ni escalier ni margelles, en un voyage c’est fait. Il m’offre un café et je reviens au camion. Ça fait plusieurs fois que j’appelle le client suivant, je tombe sur sa messagerie. Je dois être garé à un km, sans consignes particulières pour le stationnement, ça me fait ch… C’est à 2km de là, je vais voir. Je m’enfile dans Boucau, c’est interdit aux 7t5 puis 3t5 sauf desserte, m’enfin c’est étroit. Je fais le tour d’un pâté de maisons en pleine ville, c’est chaud…un peu caca culotte, je dois le reconnaitre. Je me gare à l’arrache sur un trottoir, je suis à 100m de la maison. Coup de bol je suis 2 heures en avance mais le client est chez lui. Je vide tranquille, puis direction Espagne.

    Je n’ai pas besoin du GPS pour aller à Madrid mais je tape l’adresse du client pour rigoler : 660km. 660 bornes entre 2 clients c’est rare. En roulant je calcule et combine mon affaire, je dois absolument finir mes heures au mieux. Je pensais souper plus loin mais au km 171 de la N1 j’ai 4h20 de volant, il est 20h30 je vais manger en 45 minutes.  Je redémarre et je vais à l’AS24 à Aranda de Duero. Elle est un peu loin de l’autovia mais tant pis je n’ai pas trop le choix. Deux fois j’enfile ma carte, deux fois ça me la recrache…la borne est OUT…putain j’ai fait le crochet pour rien ! Je termine mes heures pile poil 9h de volant au routier à Boceguillas, je sais qu’ici il y a une douche pour demain matin. Je ferme la journée au tachy par pays d’arrivée : E, province : Castilla y Leon, je dois avouer que ça fait plaisir. Je vais me jeter una caña pour fêter ça. 

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  • en Castille
  • Jeudi 7 Aout 2014
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    Café douche. Douche dans une baignoire un peu glauque mais l’important c’est de se laver le cul, peu importe le décor. Je contourne Madrid par le haut et l’ouest, ça roule. Un peu avant 11h je suis à côté de Talavera de la Reina, c’est 150 bornes au sud- ouest de Madrid dans la province de Tolède. J’avais pour consigne de ne surtout pas entrer dans le bled, je trouve un bout de route abandonnée, au poil je suis à 300m du client. Pendant que je débâche je vois arriver une pauvre bagnole japonaise immatriculée avec l’ancien système c’est dire l’âge de la caisse. Punaise c’est Jésus le seul et dernier commercial Waterair du coin. Je suis bien content de le revoir. La crise est passée par là, plus de voiture de fonction, il fait autre chose en parallèle pour se faire un salaire en complément. Alors qu’avant c’était le prince de Madrid. Tout ça à cause de la crise de l’ultralibéralisme et de connards de banquiers amerloques qui ont foutu le bordel sur la planète entière ! Le manque de régulation est à pleurer.

    Jésus m’accompagne jusqu’à la maison des clients, le patelin est bien étroit, j’ai bien fait de me garer où je suis. De retour au camion j’ai le message de mon retour, direction Pampelune. Je vais tâcher de recharger ce soir mais ça me semble bien compromis. J’essaie, on verra bien. Premier arrêt à l’AS24 de Alcala de Henares au bord de la N2, je vais bientôt pousser le camion. Je coupe mes 30 restantes à Alcolea del Pinar. J’adore ce nom. A Medinaceli les travaux de l’autovia vont bon train, pour l’instant c’est un peu chiant entre les basculements de chaussée et les chicanes de déviation. Ça roule quand même vu le peu de passage sur cette route, je me demande d’ailleurs comment ils vont faire pour rentabiliser ces énormes travaux…

    A18h45 je suis chez Iberfruta entre Tudela et Pampelune. Sur le mur c’est écrit : 19h. Yes ! Je vais voir la fille au bureau qui me calme tout de suite : « il est tard, je pense que ce sera demain, je me renseigne… » Elle raccroche : quai 4. Bien fait, connasse ! On me charge des fûts de 200l remplis de purée de pêches et d’abricots. La purée est enfermée dans une poche en alu comme les bag in box de pinard. Même pas une demi-heure et je me casse avec 25t de fruits. Rapide calcul de mes heures, je peux encore tirer 45 min. Je ne vais pas me plaindre je ne pensais franchement pas en être là ce soir. Avant Pampelune je repère un resto que je n’avais jamais vu depuis la 4 voies. Je me gare, un mec de chez Baltransa se pose à côté de moi. Il est de Barcelone et s’évertue à me parler français alors que j’ai besoin de bosser mon pauvre castillan… On va se jeter une bière et on mange ensemble, cool.

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  • en Navarre
    Ohhh c'est de Gaulle qui me double ?
  • Vendredi 8 Aout 2014
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    Réveil 5h, j’attends d’avoir 9h01 de coupure et en route. La traversée de Pampelune est tranquille à cette heure-là. Comme ça m’est déjà arrivé je me goure dans un rond-point, il faut dire que c’est bien mal indiqué, on nous envoie systématiquement sur l’A15 alors que je veux passer par le Velate. Au rond-point suivant je reviens sur mes pas, mon pauvre garçon… Premier arrêt à Castets pour déjeuner. Quand je demande une douche la fille me répond qu’il n’y a pas d’eau chaude, il faut attendre le cuisinier qui sait ce qu’il faut faire. Pas le temps d’attendre, ceci dit c’est un mal pour un bien vu l’état lamentable des sanitaires.

    Vers Liposthey on passe dans un orage terrible, il tombe des seaux d’eau, ça fait joli les gerbes d’eau poussées par les roues avant des camions. J’ai pris une photo mais ça ne donne rien, c’est triste, je ne peux pas faire partager ce truc incroyable… Bien sûr les bagnoles n’avancent plus, roulent en warning, pfouuu…bon les gens ce n’est que de l’eau, faut arrêter de stresser. La traversée de Bordeaux est bien tranquille en ce milieu de matinée, second arrêt à la Cantinière de Bédenac. Je n’aime pas ce resto, mais il y a de l’eau chaude. Je me jette sous la douche, un café par là-dessus, tout neuf.

    Je mange un morceau vers Bellac, tous les parkings sont pris, je m’offre un 4h33 de conduite continue. Je suis un dangereux délinquant pour 28 jours, m’en fous suis en vacances. Fin de journée au centre routier de Moulins, j’ai 9h58 de volant. Comme si j’avais voulu le faire exprès. Il est 17h et des bananes, ça va faire redécoller de bonne heure demain. Oui mais c’est pour la sécurité des vacanciers l’interdiction  de rouler à 7h…ah ben dans ce cas d’accord !

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  • Samedi 9 Aout 2014
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    Je me réveille avant le téléphone, 3h. Le bistro est fermé bien sûr, j’irai boire le jus plus loin. Je suis surpris ça roule sur la rcea, du camion de la bagnole mais pas de casse-couilles ça roule à la régule. J’hésite à m’arrêter à l’aire des Mines à Montceau, je n’ai pas sommeil, tant que ça roule je roule. Je trouverai bien un peu plus loin, fatal error. Chez le Guy, le José, le Gaby, le Moulin des Malades, tous fermés ! Faut dire que vu le nombre de camions que je vois, ils auraient ouvert rien que pour moi. Et dire qu’à 7h on n’a plus le droit rouler…à quoi bon ?

    Du coup je me retrouve à Besançon sans café. Je vais à la boulangerie à Valentin, j’attends un peu, à 7h je peux admirer les miches de la boulangère. (blague lue dans le Hérisson pour mes lecteurs âgés de plus de 70 ans) . Au dépôt je décroche, mon voyage est à vider lundi. Je descends le chariot et Micka me vide ma carte. Je demande la bagnole, un chauffeur l’a prise. Quoi quelqu’un a pris MON Cubo ? Je rêve. Donc je rentre à la maison en solo.

    Vive les vacances

    Les cahiers au feu

    Et Pauline au milieu

     

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  • Vendredi 29 Aout 2014
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    Reprise en douceur, on ne peut pas faire plus doux! Un peu avant 10h je prends la direction du dépôt pour récupérer ma semi. Comme d'hab' en revenant de vacances j'ai cette impression bizarre d'être assis haut, un peu dépaysé. Le sentiment s'éteint au coin de la rue. Une petite heure de route et je suis à Devecey. J'accroche ma remorque qui m'attend sagement au fond de la cour. Je vais faire les pleins. La borne déconne, j'ai beau taper et retaper mon kilométrage, ça marche pas. J'enlève 1000km puis 2000 puis ....et va chier grosse merde! J'en mettrai lundi quand Pauline la divine sera revenue de vacances, elle seule sait dompter le monstre pétrolifère. 

    A midi et des boulettes je suis de retour à la maison, je mange en tête à tête avec mon grand et je file. Ma gamine rentre de vacances, je passe la chercher à la gare TGV de Belfort. Je me gare à l'arrache sur un rond-point. Cette gare est toute neuve ultra moderne mais pas faite pour les semis. Je me gare à l'arrache sur un rond-point et je fonce chercher ma progéniture. Les voitures peuvent passer facilement, les bus passent sur l'arrêt en forme de boucle derrière moi. Deux minutes pas plus, on revient...big bordel! Un bus double est bloqué, toute la circulation est arrêtée... Inutile de dire que je suis la vedette de l'affaire avec la valise de ma gamine à la main. 

    J'arrive chez Waterair pile poil, Marc est en train de charger. Quand il a fini on reprend les bonnes habitudes: café. Lundi on descend tous les deux dans le sudouest, on combine pour se retrouver. Pour la reprise, direct, je tape dans le dur, ma semi est pleine comme un oeuf. On dépote deux palettes d'accessoires pour tout rentrer. 

    Sur le chemin du retour je me surprends à être content. C'est complètement crétin, je roule en camion et je suis heureux. Voilà 25 ans que je fais ça, et je suis tout content de reprendre, c'est con. Vivement lundi, bon week à tous.