FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Mars 2016 Partager sur Facebook
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  • l'Ardèche
    c'est Anduze si je me souviens bien
    et voilà le travail
    ça claque !
  • Mardi 1 Mars 2016
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    C'est une bonne adresse le parking est blindé de camions, celui devant moi est parti, c'est le cœur léger que je vais me laver le fion. A 8h et quart je suis à Gagnières, c'est un bout du Gard coincé entre l'Ardèche et la Lozère. Au vu de la route sur l'atlas Michelin j'étais un peu inquiet d'autant que le commercial indique un stationnement à 500m. Mais non, respire tonton Pierre. Juste que l'entrée du chemin est à la sortie du pays, en plein virage, c'est trop dangereux je ne peux pas rester là. A 200m la route a été déviée ça fait un parking, au poil. Je vais faire une roco à pied et je trouve la maison, un couple de retraités hollandais. Le chemin est en sens unique, j'y vais en marche arrière sinon je dois faire tout le tour du bled en chariot. Le kit et l'escalier Roman en premier puis les margelles ensuite, en deux voyages c'est fait. Chaque client doit signer une décharge comme quoi ils sont au courant qu'il existe une loi sur les piscines privées en France. Ce document est en français mais mes clients n'entravent rien ! Et je ne suis pas meilleur en néerlandais. Tant pis pour la procédure, je leur fais signer et je le prends. Je le redonnerai moi-même et basta. Un café et je file.

    Aux infos on apprend que Raonic est forfait pour la coupe Davis. Je m'en doutais, je n'y connais rien au tennis mais quand même Raonic il est beaucoup trop vieux, pis avec son assiette dans la lèvre ça doit être chiant pour courir. Seul point positif comme ça se joue aux Antilles ça lui faisait pas trop loin depuis la forêt amazonienne ...

    Je descends par Alès Anduze pour me retrouver à St Hippolyte du Fort vers midi. Cet après-m' j'ai une assistance petit camion, on a verrouillé l'affaire hier soir et ce matin avec le monteur, quand je me gare dans la petite zone indus' il est déjà là. On transvase la piscine sur son petit Vico, je mange un bout de pain en vitesse et on monte et on monte et on monte...

    Après avoir traversé la ville on grimpe dans les Cévennes. Le patelin s'appelle St Roman de Codières, regardez sur une carte c'est impressionnant. On arrive à faire des pointes à 25 km/h ! Pour ne rien casser on doit rouler doucement, ça secoue, ça tourne. Pour croiser les deux ou trois bagnoles du coin il nous faut serrer, manœuvrer. On aura mis presque une heure pour monter ! J'avais prévu le coup, je n'ai que ça cet ap'. A l'entrée de St Roman il y a du réseau j'appelle le client : « Montez encore 3km, puis au col vous descendez à gauche. » Putain ! On discute avec Geoffrey le poseur, on pense qu'on s'est gourés. Je rappelle le client qui me dit : « Continuez encore. Vous avez un camion rouge orange ? Je vous vois sur le versant en face. » On finit par y arriver et là c'est l'émerveillement ! La maison est tout en pierres, accrochée à la montagne. Et pas à la colline puisqu'elle n'est pas bleue. On se pète tout à la main bien sûr puisque mon chariot est resté au camion. Quand on a fini les clients nous font visiter. Ils pensent que la maison d'origine doit avoir 6 ou 700 ans ! Une partie récente a été rajoutée en 1810. Quand ils ont acheté, les ronces cachaient la maison. C'est dire le boulot. Avec leur accord je prends une photo de la cuisine. Une dalle au sol me semble bizarre, en fait c'est la montagne qui affleure ! C'est pas une dalle c'est un rocher. Ils nous offrent un café, et nous racontent leur épopée de restauration.

     

    Il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte. Avec mon chauffeur on redescend. Le retour est bien plus rapide. Au camion j'ai quand même 4h15 de coupure ! J'ai bien fait de faire un programme extra light.

    La suite est à l'entrée de Montpellier à Teyran vers Vendargues pour demain. J'y passe vers 17h30, j'appelle le client, nada. J'attends un peu, à 18h15 il répond. Bingo je peux vider sa rénovation ce soir, ça l'arrange en plus. Il m'aide à porter les deux cartons. Un chèque et je me taille. Trop cool, j'ai vidé et surtout j'évite de couper au bien trop cher relais des Châtaigniers de Vendargues. En faisant le tour de Montpellier par le haut et les dix mille ronds-points je me retrouve à St Jean de Védas au Relais du Soleil, c'est beaucoup mieux.

     

     

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  • c'est là
    Pouzols Minervois
  • Mercredi 2 Mars 2016
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    Je suis réveillé de bonne heure, avant 7h, par des cons qui vont au boulot. Nan mais oh ! Peuvent pas aller au taf à pied ou en vélib' pour faire moins de bruit ? Je descends au resto à pied, café douche et zou. Je commence à Vic la Gardiole juste à côté, dans un lotissement bien étroit. Je dépose une rénovation contre un chèque et c'est vendu.

    Ensuite je m'aventure dans Balaruc le Vx. Le vx c'est le vieux, lol. Balaruc c'est entre Sète et le péage. Je vais rue de la coopérative. Je pensais me garer et acheter du nectar glouglou local. Penses-tu ! Il n'y a aucune cave coopérative, juste un lotissement en chantier et pas d'accès en semi. Je pourris mes pneus sur un terrain vague qui me sert de parking. Il pleuvote, j'ai lavé lundi ça a tenu trois jours c'est déjà pas mal. Telles des maisons de mineurs dans le ch'nord, les baraques sont collées les unes aux autres. Je range au mieux.

    Je casse la croûte sur l'autoroute à l'aire de Béziers Montblanc et pour 14h je suis à Valras Plage. J'ai une photo de vacances à Valras, j'ai 12 ans et mon frère 7 à peu près, on est tout maigres tous les deux c'est vous dire si la photo est vieille... Bref, je suis à Valras mais pas en vacances. Le poseur Wat du coin est là, sympa le gars. Je dépose les palettes comme ça l'arrange, ça va vite et moi ça m'arrange.

    Ma dernière livraison de la journée est dans le Minervois, vers Olonzac. C'est à dire au bord de la route qui fait Béziers Carcassonne sans aller tourner à Narbonne. 5Km avant le bled j'essuie une averse terrible, des seaux d'eau ! Je suis largement dans les temps, je m'arrête un quart d'heure le temps que ça se calme. Ça passe vite, il y a un vent terrible le ciel est lavé vite fait. Bon les gens d'ici le vent ça ne les étonne pas. Chez nous un zef comme ça, ça fait la une de L'Est Républicain.

    Le client est super brave, on voit le ciel noircir à nouveau, quand on a fini il me dit de fermer ma semi. Quand j'ai rependu le chariot, il retombe des trombes d'eau, j'ai tiré la carte chance.

    Je me rapproche pour demain. Carcassonne, Castelnaudary... Putain ça fait bizarre, le resto chez Alain à Bram est fermé, la fin d'une institution. C'est dramatique.

    Fin de journée à Revel, c'est le resto bien connu à l'entrée du pays où il y a tous les maillots de rugby exposés. Bonne adresse.

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  • Revel 31
    y a pas que l'industrie à Gaillac, il y a le nectar
    To be alive
  • Jeudi 3 Mars 2016
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    Dix minutes de route même pas et je suis devant chez mon client. Je connais la rue j'y suis venu il n'y a pas bien longtemps. Je livre une grosse rénovation, les gens transforment une vieille piscine. Escalier, skimmer, tuyaux, ils vont donc casser les plages. De toute façon il faut casser le carrelage pour le nouvel escalier, autant repartir sur du neuf quand la piscine a le cœur ouvert.

    Dernière livraison pour cette semaine à Puylaurens chez un anglais. Lui aussi il a tout pété , c'est une énorme piscine ovale il a du boulot l'ancien. Quand on signe les papiers pour faire le malin je lui parle de la « picking list » Il me demande pardon, il ne comprend pas... Il me dit « oh excusez-moi, je ne parle plus l'anglais ça fait tellement longtemps que je suis ici que je rêve en français. Quand notre famille ou des amis viennent ici pour les vacances je suis obligé de faire un effort pour les comprendre. C'est la honte ! » Je lui réponds que non, j'aimerais parlé n'importe quelle langue comme lui parle français. Bon c'est bien ces considérations linguistiques mais faut que j'aille recharger.

    A 10h30 je suis à Gaillac la patrie de Moscato et Laporte. Je charge chez Alphacan des profilés en pvc pour la menuiserie. On me fait attendre dehors. L'heure tourne je m'inquiète un peu. Je retourne à la charge. On me dit qu'un camion finit ça va être à moi. Ils me chargent des grands casiers, 6m de plancher pile poil. A midi je me sauve.

    Je mange un bout en chemin, à 13h30 je suis à Bouloc c'est au nord de Toulouse, vers Fronton pour les amateurs de pinard. Un cariste me dit qu'ils reprennent à 14h, et que je peux ouvrir un côté. A 2h moins 10, le même mec se pointe et me charge 4 grandes palettes. Ce sont des panneaux isolants, je pense que c'est pour faire une chambre froide demain je livre un restaurant. 4 palettes, 4 coups de fourches, 7m de plancher. 6 de ce matin + 7 ici = 13m de plancher, si on compte mes cadres et quelques palettes vides en retour, c'est bien chargé. Je préviens Laurence et je me taille.

    Montauban, Cahors, Brive, Limoges, j'ai coupé 15 au chargement, je finis les 30 là le long. Un coup de gasoil à La Croisièreet je termine la journée à Deux Chaises. Ça fait un moment que je ne suis pas venu.

     

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  • oui c'est de la neige dans le Jura
  • Vendredi 4 Mars 2016
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    Réveil 5h café douche et zou. J'ai rendez-vous à 9h, ça va aller ric rac, motivé le gars. A 8h30 j'appelle le numéro que j'ai sur le BL. Le gars me dit qu'il est à Dôle et qu'il avait demandé une livraison fin de matinée ! Putain j'ai bien fait de galoper comme un con. Il est sympa, il me dit qu'il fait au mieux. Je cherche le chantier dans la zone commerciale du Super U de Montmorot mais je ne trouve pas. Il y a tout, du brico, des lunettes, des fringues, de la pièce auto, du fastfood mais pas de chinois. Je rappelle mon gars... Il me dit que ce n'est pas ici, l'adresse est fausse c'est à 2 bornes de là, je suis passé devant. Purée c'est moi qui ai la poisse ? Ou ils ont fait exprès de me donner les mauvaises infos ? Avec la bonne adresse je trouve facilement. Le gars me rappelle et me dit de l'attendre, les parois de frigo ça vaut la peau du cul et il n' a aucune confiance aux mecs du chantier. « Vous comprenez je n'ai pas d'engin pour décharger je veux être là. » T'inquiète petit homme, tonton Pierre est équipé, ça va aller vite. Un chinois en Merco classe S se pointe et me dit de décharger. Je refuse, on attend.

    Mon sauveur arrive. 4 coups de fourches, une signature et on se quitte. Vu que j'ai de la place les filles m'envoient faire une ramasse au-dessus de Lons. 9 palettes vite fait su'l gaz. Ça va tellement vite que je n'ai pas réussi à caser de coupure, une quinze à quai c'est tout.

    Je finis ma période, il est tôt pour la soupe mais tant pis, depuis 5h c'est pas interdit d'avoir faim à 11h et demi.

    A 13h15 je suis à Genlis pour vider les profilés. Le mec a un bon Fen et surtout l'habitude de vider ces grands casiers. Par acquis de conscience j'appelle la tour de contrôle, elles me disent de rentrer. J'ai le temps je me rentre par la nationale.

    Au dépôt il y a du monde comme tous les vendredis, j'attends un peu une place à quai puis je vide la ramasse. La pompe à gasoil a été changée, plus de code ou badge ni kilomètres, on doit mettre notre carte tachy. Je pensais que ce serait une connerie que ça allait être long mais non, on glisse juste la carte et elle a largement le temps de se revalider dans le tachy pendant que le gasoil coule. On ne remplit plus de feuille, c'est tout totomatique. C'est moderne quoi. Pauline n'a rien à me faire charger, lundi piscines. A 6h moins le quart je suis à la maison, bon weekend à tous le ciel vous tienne en joie.

     

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  • vers Dôle
    ça fait chôli
    et maintenant la grêle
  • Lundi 7 Mars 2016
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    Je n'ai rendez-vous qu'à 10h pour charger, mais je suis plein de courage, à 8h15 je quitte la maison. C'est vrai que ça fait tôt mais trois quart d'heure d'avance ça me permet de pointer mes margelles, tamponner des récépissés pendant que Romain termine son chargement. On boit un café et on charge. Cette semaine je ne sais pas où je recharge, je préfère ne pas mettre de cadres pour ne pas être emmerdé avec ça, on se fait un peu chier pour tout mettre au sol mais on y arrive. Quand je retourne au bureau rechercher mes papiers je tombe sur Jean-Pierre qui m'offre un café, c'est bon j'ai l'estomac remplit d'eau chaude sucrée je peux y aller.

    Je sors de chez Waterair le Titi m'appelle. Il me raconte que chez nous, entre Belfort et Vesoul, c'est tout blanc et bien le bordel. Une bagnole s'est mise au tas juste devant lui, il a fait le bon samaritain. Ma copine m'envoie une photo, la rue devant chez nous est toute blanche. C'est bon j'ai compris, pas le temps de m'amuser je prends par Besançon.

    J'avais pris soin de ne pas couper 45 à Seppois du coup je mange en 30 min vers Dijon. La météo est bien compliquée, vers Dôle l'autoroute est toute blanche, vers Dijon il n'y a plus rien. Gros changement en quelques km seulement. Je crains le pire dans le Morvan mais non, ici aussi ça alterne. Avant Avallon j'essuie une tempête non pas de neige mais de grésil, ça tient au sol.

    A 17h pétantes je suis de l'autre côté d'Auxerre, au sud de Toucy. La cliente me demande d'attendre 5 min, son mari rentre du taf. J'ai le temps de débâcher en attendant. Le gars arrive et m'ouvre un garage qui est plutôt un hangar tellement c'est grand. On vide et on discute un peu. Il a voulu faire le trou mais la pelleteuse s'est enfoncée tellement c'est mouillé. Il prend une pelle et creuse juste un peu, on voit l'eau qui sourd. Du verbe sourdre, c'est pas l'eau qu'est sourde comme un pot.

    Je coupe au travers pour rejoindre la civilisation sur la N6 à Joigny. Fin de journée à la clef des champs à Champigny, c'est entre Sens et Fontainebleau, bonne adresse.

     

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  • le trombone salvateur
    la maisonnette des clients
    kestuveutoi ?
  • Mardi 8 Mars 2016
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    La douche est comprise dans le menu du soir, même quand on la prend le matin. La classe. Je serpente dans Montereau, il y a des interdictions de tous les côtés c'est bien chiant. L'itinéraire que je m'étais fait ne tient pas, en warning dans un rond-point, on reprend. Je retombe enfin sur la N19. Ma chère 19. C'est la nationale qui relie Belfort à Paris. C'est à dire la plus belle ville du monde à une préfecture à la con, paraîtrait qu'il y a une tour en ferraille au dessus d'une pelouse, rien d'extraordinaire quoi !

    A 8h et demi je me sers dans l'herbe devant un château. Je sonne à un portail grandiloquent. Je m'attends à voir arriver un laquais en livrée avalant son chapeau devant ma majesté. Ah oui, dans ce cas « avaler » ça ne veut pas dire déglutir, ça veut dire mettre en aval, mettre en bas. Seuls les grands de France n'avalaient pas leur chapeau devant Louis. Oh merci tonton Pierre pour cette belle anecdote mais tu nous fais chier avec tes conneries, viens-en au fait... Oui donc ce n'est pas un valet qui se pointe mais la cliente en bottes en caoutchouc. Elle m'explique qu'avec son mari ils ont acheté ce château pour en faire des chambres d'hôtes. 700M² habitables la bicoque. Plus le reste. La partie la plus ancienne date du quatorzième siècle, tout comme les douves. Moi ce qui me plaît c'est qu'il y a des dépendances et que je peux déposer le matos à l'abri sans me faire chier. Même dans ces lieux faut rester pragmatique. La cliente est bien sympa, elle ne se prend pas pour une châtelaine. Elle m'offre un café pendant qu'elle remplit mon chèque.

    La suite est à côté de Meaux. Purée quand j'y pense. Cette semaine je vais à Meaux à Evry, manquerait plus que j'aille à Levallois Perret et j'aurais fait le « salopard tour ». Je vous laisse mettre les noms des maires ou ex maire sur ces communes. Donc à Meaux je connais le coin je passe à Esbly devant le Géant Casino que je livre de temps en temps. Facile. Je laisse le camion en bas dans la rue principale et je finis en trois pattes.

      Depuis là je monte à Cambrai dans le ch'nord. Sur l'A1 je me fais suivre par un hélico. Au début je crois que c'est les flics, je lève le pied pour accentuer la distance, discrètement je boucle ma ceinture je vois qu'il y a une caméra sur le ski. Mais non c'est pas les keufs à ce que je vois. Il vole en crabe un long moment au dessus de moi. C'est quoi c'te histoire? Pas compris.

    J'ai le temps de casser la graine à midi, j'ai donné 16h mais on me dit que le client ne sera là qu'après 16h30. J'y vais sur la pointe des pieds. Je tombe sur un gars de 35 ans en gros, dans un fauteuil roulant. On discute. Accident de moto. Il a demandé 16h30 parce que des renforts arrivent. Le temps de déballer, ses potes arrivent. Grosse ambiance, je dépose les palettes sur le trottoir, tout est rentré aussi sec. Ça rigole mais ça bosse. Ça rigole jusqu'à ce que je sorte l'escalier... C'est un escalier balnéo, full option, il ne passe pas dans la porte... Entre le moment où le commercial a vendu la piscine et le moment de la livraison ils ont construit un bâtiment en dur dans le jardin. Je leur donne une astuce pour porter l'escalier qui fait le poids d'un âne mort. Je l'approche au mieux. Ils veulent le dévisser de la palette, je leur déconseille vivement, après ma foi je les laisse se débrouiller. Demerden Sie sich.

    Je redescends en direction de la riante région parisienne. Demain je recommence dans le Vexin, je ne sais pas trop où aller pour finir la journée. Il y a un troquet que je ne connais pas à hauteur de Compiègne, le relais de Chevrières, ça fera l'affaire.

     

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  • route normande
    hangar en dur
    la Seine à Vernon
  • Mercredi 9 Mars 2016
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    Motivé je me lève à 6h moins 5 mais le bistrot est fermé. Pas le temps de mégoter c'est jour de grève, j'imagine le bordel sur les routes. Je file. Ça freine déjà du côté de Pontoise, il est 7h et quelques il était grand temps de passer. Une fois sur la N14 c'est beaucoup plus calme, je pousse jusqu'à Richeville pour déjeuner et me doucher.

    A 9h je me gare dans un lotissement chicos pas loin de là. C'est au milieu des bois, calme et volupté. Je dépose une grosse rénovation, le client modifie sa piscine pour y mettre un abri. Il m'offre un café et je fais un saut de puce jusqu'à Vernon.

    Je dois monter sur une colline qui surplombe le pays. C'est étroit, interdit aux PL, pénible. A force de zigzags je finis par trouver une rue. Ça grimpe entre des maisons si je dois reculer ici je suis dans la merde. Je livre une autre rénovation, le client me conseille de redescendre tout droit. Sauf qu'en bas, je ne peux pas tourner sur ma gauche, et à droite un chéneau est arraché d'une maison. Bonne montée d'adrénaline. Je m'en sors sans rien casser, quand je redémarre un vieux vient me péter les couilles. Et vous n'avez rien à faire là et patati et patata. Encore sur le stress je l'envoie chier sans ménagement.

    Pour aujourd'hui il ne me reste qu' une rénovation vers Lisieux. No stress, je prends la nationale depuis Rouen par Bourgtheroulde- Brionne puis la N13. Je repasse devant la scierie où je suis venu charger l'autre jour un express. Je ne connaissais pas ce coin, j'y viens deux fois en un mois. Le hasard.

    A 15h je tourne sur un chemin du bocage du pays d'Auge. C'est joli, faut pas venir en semi. Ou à la rigueur avec une benne à cailloux. J'entends les branches sur la cabine, j'imagine le travail sur la bâche. Le client vient à ma rencontre avec un quad. Heureusement parce que je tournerais encore. Je décroche mon chariot et je le suis jusque chez lui. Facile.

    Il ne me reste donc plus dans la remorque que la piscine « impératif jeudi ». En passant à Evreux je m'arrête au gasoil. L'AS 24 d'Agen est merdique, mais celle-ci bat le record. Moi j'ai le réservoir à gauche, faut que j'attende il n'y a pas de pompe de chaque côté. T'y crois ? La station est dans une impasse, tout pour plaire.

    Il est 18h, on est mercredi et on n'a toujours pas eu les programmes Waterair pour dans deux semaines. J'appelle les cheftaines. Pauline est absente, c'est la grande cheftaine qui gère. Patience.

    Quand je me gare à la marmite à Limay le mail tombe. Je fais deux tours de régional, 19 clients. Eh bé, le temps de classer tout ça je ne suis pas près d'aller à la soupe.

    Après mangé je bois le café au comptoir je tombe sur un ancien Buffa. C'est un des nordistes, ils étaient bien placés pour l'Angleterre. Même sans GB l'exploitation arrivait toujours à les faire rentrer en fin de semaine. A la chute de Buffa il a été licencié comme tous les chauffeurs extérieurs et depuis il galère pour retrouver une bonne place. Que des relais de nuit, des navettes de merde. Ce mec a mon âge, une trentaine d'années d'expérience et il en est réduit à faire des relais. Là il fait un tour de région parisienne au départ du nord avec un découché, c'est exotique. Putain c'est affreux. Moi avec mon petit boulot je dois me considérer comme privilégié c'est ça ?

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  • en RP
  • Jeudi 10 Mars 2016
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    Je me lève un peu trop tôt pour moi mais je dois traverser Paname avant le brun. En haut de la côte de Poissy dans la forêt de Marly ça bouchonne déjà, il est à peine 7h moins le quart ! Pareil à peine plus loin à la bifur' avant le camp de Satory. Comme à chaque fois j'écrase une larme sur mes 20 ans. Depuis la route on voit un AMX30 Pluton qui sert de déco dans la cour de la caserne.

     Ensuite ça s'arrange puisque je sors de la RP, je croise le bordel. A 8h moins le quart je suis entre Évry et La Ferté Alais dans un patelin typique, étroit donc. Sur Google Earth ça me semblait correct, à l'échelle des bagnoles garées je pensais que ça irait. Eh ben je pensais mal. Je me gare sur le parking, le seul parking du pays. Le temps de débâcher et de faire le premier tour, il est 8h15. Il y a des bagnoles au large. Purée je suis garé sur le parking de l'école ! Ils sont enragés, déposer leur rejeton à l'école c'est le point culminant de leur journée. Le couteau entre les dents ! Je reviens à 8h35 tout est fini. Ouf. Je reprends la route à 9h, c'est pile l'heure de mon rendez-vous au rechargement. Je suis très fort mais je n'ai pas le don d’ubiquité. Laurence n'a pas pu changer le rendez-vous chez ITM, je fais au mieux.

    Par là toutes les routes sont interdites aux PL, Milly la Forêt, Maisse, je fais des zigzags, l'heure tourne. Je débarque à St Martin d'Abbat dans le 45 à 10h40 pour rendez-vous 9h, nickel. Le gardien me donne un bip. Ça pue même si je ne suis pas franchement pressé...

    A midi j'ai le temps de faire un gueuleton. 13h rien. J'écris ces quelques lignes. 14h rien. A 14h30 cette cochonnerie sonne enfin. J'ai 4h de coupure pile poil, à croire qu'ils l'ont fait exprès. Quai 6. C'est con parce que ça va super vite à charger, ils se mettent à deux. Ils gardent des palettes bien carrées pour finir droit. Du bon boulot. Un des caristes me demande pour où je charge. Rochefort. -Ah c'est vers La Rochelle ? Qu'il me dit.

    -Non c'est Rochefort dans le Jura.

    -Ah le Jura, tu dois voir des super paysages dans la montagne.

    -Euh non, Dôle c'est le Jura moche. Pas de bol.

     

    A15h30 je me casse enfin. Si je carbure sur l'autoroute je peux être chez le José ce soir. Mais à quoi bon ? Je n'ai rdv qu'à 9h30. Je descends peinard par la nationale. Fin de mission chez la suisse sur la N6. Ça suffit.

     

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  • Gérald and me
  • Vendredi 11 Mars 2016
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    Café, brioche, douche, ça change. A 9h je suis à Rochefort le parking est plein je reste dans la rue, c'est pas bon signe. Je file mes papiers au gardien et je retourne au camion surveiller mon téléphone. A 9h40 on m'appelle, ils n'ont que 10 min de retard. Faut reconnaître, au liquide, ça va toujours bien. C'est chargé sur des palettes LPR, pas besoin d'aller rechercher des Europe, ça me plaît.

    Mes chères exploitantes m'envoient faire une petite ramasse à Dôle en vitesse. Huit palettes, un quart d'heure et zou.

    A 11h30 je me pointe à Vaudrey à l'usine de bardage, vu l'heure c'est sans espoir. Le gars du bureau m'envoie au bâtiment rouge. Le chef me dit de me mettre en place, on charge vite fait. A midi et demi je me casse, incroyable.

    Je mange un bout en chemin et je vais laver chez Jeantet, mon pauvre camion n'a pas aimé les routes normandes. J'en profite pour faire le plein d'ampoules. Ce camion crame un nombre impressionnant d'ampoules de feux arrières. Ludo le carrossier de chez Jeantet me dit que c'est une maladie Merco. Bon, je garde le tournevis torx à portée de main alors.

    Grosse activité au dépôt, on est deux ou trois à vouloir vider en latéral et il n'y a qu'un Fen. Pas grave, je dépends mon tacot et je vide ce que je peux. Micka me vide le dernier fardeau du fond que je n'arrive pas à sortir. Ensuite je me paye les bricoles habituelles du vendredi, pleins, papiers, café avec les collègues.

    A 18h30 je décroche sur mon parking qu'est pas à moi. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.

     

     

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  • Le casse-couilles du jour...
    J'aurai passé la journée au bord du Doubs
  • Lundi 14 Mars 2016
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    En fin de semaine Martine m'a appelée, elle s'est gourée, je ne charge pas à 9h30 mais à 10h30. Eh ben voilà ! Super motivé pour décoller de la maison à 8h, je suis brisé dans mon élan. Me vlà obligé de prolonger mon week-end jusqu'à 9h. Ah c'est pas toujours facile le transport.

    A 10h je suis à Waterair city. Le Salem a chargé la moitié de sa remorque. Enfin, la moitié de mon ex remorque. Elle a perdu de sa superbe d'autrefois, la fille alanguie au bord de la piscine va bientôt marcher avec un déambulateur. En clair cette pauvre semi est bien pourrie.

    Comme la semaine passée je m'arrange pour ne pas avoir de cadres. C'est pire que la semaine dernière, je finis mercredi, je suis donc certain de faire un tour en industriel sur jeudi vendredi. Moins j'ai de bordel dans la calèche, mieux c'est.

    A midi c'est chargé. Je longe la frontière suisse, Delle, Beaucourt, je commence dans un patelin frontalier. Tiens à ce propos je me suis un peu énervé il y a quelques temps avec un mec. Il me disait que les migrants devraient prendre les armes pour résister face au Daesh. Et nous ? Si les paisibles suisses viennent à péter un câble et nous envahissent. Je fais quoi ? Je prends un fusil et je charge sabre au clair  une armée constituée ? Ou je prends mes gosses et on se tire ? Pour nous retrouver dans un camp de réfugiés. Il n'y a pas réponses simplistes.

    Donc cet ap' les suisses restent sagement de l'autre côté de la frontière, je peux livrer ma rénovation au calme et prendre mon chèque. Ma seconde rénov' est dans le pays de Montbéliard à Ste Suzanne. Ce bled est mondialement connu pour sa fonderie FWF, ils fabriquent des essieux et des sellettes de camions. De mémoire je pensais que le quartier où je vais était par là. Erreur. Il me faut monter sur la roche. Si j'avais su je serais passé par Bart, Dung... Pas grave je suis dans le bon sens pour repartir.

    A 16h je suis à Clerval entre Montbé' et Besac'. Je tombe sur deux gars, d'emblée le plus âgé me dit : «  Bonjour, je suis le frère de votre patron. » Heureusement qu'il se présente sans cela je ne pouvais le reconnaître. Autant son frère est ventripotent, pire que moi c'est dire, autant lui est filiforme. Je livre chez son voisin qui est aussi son neveu. Je comprends mieux, hier soir mon boss m'a envoyé un texto mais c'est un long pavé sans ponctuation j'ai renoncé à comprendre. Tout s'éclaire. Ces deux gars sont bien sympas. Ils veulent me payer un canon. Je refuse la bière, mais va pour un café.

    Vu l'heure si je descends par Besançon je vais me payer le bordel à Micropolis. Je passe par Baume les Dames, Pont les Moulins, le Haut Doubs pour me retrouver de l'autre côté de Besac' sur la route de Lons, pile poil.

    Fin de journée à Villemotier, je me suis toujours arrêté là je ne vais pas commencer à changer.

     

     

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  • Impossible! C'est un photo- montage
    Grenoble et ses bouchons. Dédicace à Tophe 69
  • Mardi 15 Mars 2016
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    Charly est toujours fidèle au poste. Café, pain aux raisins, douche et zou ! Je monte à Chambéry par Ambérieu Montalieu Morestel. Il y a pas mal d'interdictions, un coup 19t, un coup c'est bon. Ils nous cassent les couilles les maires avec leurs conneries. C'est juste des interdictions de confort, qu'ils aillent se faire teindre, je passe. Avant 10h je suis ente Chambéry et Pontcharra, j'appelle le client. Il me dit de monter jusqu'au terrain de tennis, ensuite ça se complique selon lui. Je passe par un patelin qui s'appelle Les Molettes. Quand j'étais bien plus jeune il y avait une usine de colle ici, on chargeait en citerne. Quand j'en parle au client il ne voit pas de quoi je veux parler, si ça se trouve c'est fermé depuis longtemps.

    Je me gare en merde dans le bled, pas loin de la maison c'est déjà ça. Je monte en 3 ou 4 fois, tranquille. Quand on a fini le client fait couler le café. Sa femme rentre à ce moment. La cinquantaine rayonnante, le décolleté profond, toute pimpante. Si on m'avait dit qu'un jour je pourrais m'émouvoir devant une femme ménopausée... C'est comme pour mon usine de colle, les années sont passées.

    En début d'après-midi je suis aux Abrets. Oui, j'étais par là ce matin puisque je suis passé à Morestel. C'est le logiciel qui donne l'ordre des livraisons chez Waterair et on n'a plus le droit de changer parce que la production est faite selon cet ordre. Ce genre d'aberration arrive rarement heureusement. Je me gare devant une impasse avec deux masures en ruines. Je fais un tour à pied, je ne trouve rien. J'appelle la cliente qui me dit que c'est bizarre, ce n'est pas la première fois que ça arrive. Eux habitent le lotissement Trucmachin, et pas l'impasse Trucmachin. Pas grave c'est à 200m. Le client est content de recevoir sa piscine, la mairie lui a fait des misères, cette fois c'est bon.

    Ensuite je descends à Grenoble par Voiron. Je vais à Échirolles, je reconnais le coin, c'est l'avenue qu'on prenait pour aller à Rhône Poulenc Pont de Claix quand il n'y avait pas d'autoroute, encore une séquence vieux con. Le client habite une impasse, c'est en ville rien pour me garer potablement. Je recule dans l'impasse, le stationnement est moyen mais je n'ai pas le choix. Je fais au plus vite. Pour le stationnement et pour les bouchons. Je quitte Grenoble à 17h15 c'est la limite avant le bordel du soir. Et encore ça freine déjà.

    Ma dernière piscine est vers Dieulefit dans la Drôme. Je descends donc jusqu'à Montélimar nord, le relais de Ma Campagne me tend les bras.

     

     

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  • la Drôme
    de pire en pire
    ça fait beaucoup de traces non ?
    Regardez l'immat' !
  • Mercredi 16 Mars 2016
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    Elle est vraiment bien cette route qui débute au nouveau rond-point de Montélimar, ça permet de contourner par le nord au lieu de se péter toute la rocade. Jusqu'à Dieulefit ça va, ensuite ça se gâte. La route grimpe dans la montagne, mais il neige à plein temps ! Comme indiqué sur le plan après un camping je trouve une boîte aux lettres au bord de la route. Je descends voir, c'est bien le nom que je cherche mais il n'y a aucune place pour me garer. Je continue quelques centaines de mètres et je trouve un semblant de parking. Il neige toujours. Je débâche, une fourgonnette s'arrête, c'est le monteur. Il m'explique où se trouve la baraque exactement. Vu le temps, je ne sais pas ce qu'ils vont pouvoir faire. Cette fois la neige tient. J'y vais en deux fois. La maison s'appelle : « les cigales ». Eh bé là, les cigales elles sont calmées ! O surprise, c'est mon dernier client et il me reste dans la semi deux manches télescopiques ! Avec le manche il y a toujours les baguettes en plastique qui tiennent le liner sur les tôles. Merde. Étiquette rouge, c'est le client des Abrets.

    Quand je suis vide c'est bien blanc, de la neige bien mouillée collante. Je fais quoi ? Je n'ai rien vu plus bas pour faire demi-tour, sur l' Atlas je vois qu'il y a un carrefour plus haut. Go ! Grimper une côte, à vide, sur la neige, le chariot au cul, des pneus bons à retailler, j'ai connu des situations plus faciles. Bon, ça passe. Eh je ne suis pas drômois mais comtois ! En haut le carrefour est large, fastoche. Je redescends piano, piano. A Dieulefit c'est fini, il ne tombe que de la neige fondue.

    Je saute de l'autre côté du Rhône. Je charge à Lavilledieu. Après Le Theil faut monter vers Aubenas, le bled est sur le plateau après Villeneuve de Berg. Mais si vous connaissez Villeneuve, c'est le patelin où il y a le routier en face des vieux trains.

    Je me pointe vers 11h. Le mec du bureau me donne un numéro de quai. Oui, ici on charge du terreau à quai. C'est moderne et suréquipé l'Ardèche. Le cariste apporte les palettes et le chauffeur doit se charger avec un transpal électrique. Les fourches font 80, fastoche. A midi moins deux je fonce au bureau, j'ai les papiers. Sauvé. Je jette un œil sur la carte, si je remonte par Grenoble Voiron je peux rattraper ma connerie. J'évite Lyon et depuis Les Abrets je n'aurai plus d'autoroute. Banco. J'appelle la cliente pour expliquer et m'excuser.

    Cassage de graine vers Valence, puis direct pour réparer ma connerie. De là je me rentre par Morestel Ambérieu Bourg puis la 83. Coupure au Moulin des Malades, j'ai 8h55 de volant. Ils ont bien fait de mettre un excellent resto juste là...

     

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  • Jeudi 17 Mars 2016
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    La douche est en travaux, donc café et zou. A 6h pétantes je suis chez les nouveaux commerçants. On me donne un quai de suite, il n'y a qu'une référence, du terreau premier prix, le contrôle est rapide. Le mec me refile les Europe directement. Cool.

    Au dépôt je vide les Europe, décroche raccroche une semi blanche et je file à la douche. A 9h je suis à Carrefour Valentin. Le gardien coupe le plomb, j'ouvre les portes...et c'est le drame. Les palettes sont pour l'autre magasin. C'est quoi ce binz ? Au chargement ils ont dû se gourer dans l'ordre de chargement. J'ouvre le côté, devant c'est aussi du Chalezeule ! Elles sont où les palettes de Valentin ? Je finis par les trouver, elles sont au milieu ! Devant le deuxième poteau. Ils avaient picolé au chargement ? Le cariste est fin énervé. Moi je suis zen, je m'en cogne. A 10h je suis à l'autre Carrouf'. A 11h c'est vide. Pauline voulait me faire faire une ramasse mais il y a plus urgent. Faut passer une semi aux mines.

    Retour au dépôt, re-décrochage, re-accrochage. J'appelle Christophe, le navetier Tillet. On se donne rendez-vous pour charger une bobine. Pour les mines c'est mieux. Un coup de pont, 25 t dans la fosse et zou ! J'ai une demi-heure devant moi, j'en profite pour vérifier les feux, l'extincteur...je change deux ampoules, ça doit aller.

    Devant moi un mécano pompier passe un petit camion « dévidoir de tuyau ». Le taxi a presque 30 ans et moins de dix mille km. Impressionnant !

    On n'est que jeudi mais je ne peux pas repartir. Pauline est inquiète. Gérald et Marc chargent demain aux piscines mais l'un est encore en Belgique, l'autre en Bretagne. Faudra sûrement que j'aille charger pour eux. Donc je monte chez Tillet pour charger le voyage du siècle. Besançon- Voray sur l'Ognon. Voray c'est le patelin juste après Devecey. Je me fais chambrer par deux collègues sur le thème : « ça va aller ? Faut que tu fasses une coupure ? » Oui une 45 au dépôt certainement. Je vide et recharge des palettes vides .

    Retour chez Tillet pour vider. Re-retour au dépôt pour reprendre ma semi. Punaise aujourd'hui j'ai fait plus de tours de manivelles que de km. Rerere-retour chez Tillet, je charge pour moi. Une tournée de Pont de Roide pour me rapprocher de Seppois.

    A 19h30 je suis à mon parking, je ne décroche pas. Chargé bien lourd ça m'inquiète un peu. Prudence est mère de vertu.

     

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  • T'en veux de la bobine ?
    En 1870 j'aurais été en Inter
  • Vendredi 18 Mars 2016
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    Je décolle à 6h30, il fait grand beau mais ça meule ce matin. Je suis à l'ouverture chez le premier emboutisseur à 7h et demi. Je fais les deux autres en suivant, tranquille. Petit arrêt chez l'opticien à la galerie marchande d'Auchan pour faire resserrer les branches de mes lunettes de vieux.

    Je suis maqué avec une journaliste, je sais que pour avoir une info fiable il faut se renseigner à la source. J'appelle donc mes deux collègues, ils ont bien marché tout deux, ça va le faire pour qu'ils chargent eux-mêmes.

    Je vide mon dernier client bobinesque à Altkirch. Il y a une pépinière d'entreprises dans une ancienne caserne, c'est étroit mais ça va.

    Quand je suis vide j'appelle Pauline. Comme prévu elle me libère.

    A 12h45 je repose ma remorque au milieu des bennes où elle était tout à l'heure. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.  

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  • de la bonne confiote'
    donc, tout ça, ça appartient à Samu ?
  • Lundi 21 Mars 2016
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    A 8h pile poil je suis à Seppois. D'entrée je me fais chambrer par Fabrice : « oh t'es à l'heure ce matin. » Bah oui ça ne bouchonnait pas dans le canyon, c'est même bizarre. On charge, ensuite je vais voir Martine. La semaine prochaine je fais du 26 et 84, les commerciaux m'ont collé des assistances petit camion à cause de stationnements éloignés. On verrouille l'affaire.

    Je commence par une rénovation à Kingersheim c'est la banlieue de Mulhouse. Le client a un magnifique poil à pellets pour se chauffer. Je me rancarde. La cheminée c'est bien mais le bois j'en ai marre.

    Je n'ai que ça ce matin c'était impératif, bizarre. A 13h je fais une piscine complète à Pfastatt, c'est à côté. Je m'inquiétais un peu pour l'accès mais je reconnais le coin, c'est à côté des confitures Beyer on venait y charger chez Bubu. Si vous trouvez cette confiture dans votre supermarché favori, prenez-en vous verrez. Pas de sirop de glucose, pas de merde, du fruit. Non je ne suis pas actionnaire chez eux, c'est juste que c'est bon.

    Je reste dans la banlieue mulhousienne, Rixheim. Le client est en pleine ville, ça m'inquiète aussi. Mais en avançant je reconnais, j'ai fait une piscine dans la même rue il y a quelques temps. Je me gare au même endroit, là faut pas tenter le diable.

    Dernière rénovation pour aujourd'hui à Fessenheim. La centrale nucléaire est la plus vieille du parc avec Ambérieu je crois, elle a la bonté de ne pas exploser pendant que je suis là. J'aide le pépé à tout ranger au sous-sol et je m'éloigne de l'épicentre de l'explosion. On en deviendrait parano avec leurs conneries. Je ne m'éloigne pas beaucoup, Les Hirondelles à Wittenheim. Bonne adresse.

     

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  • je suis payé pour faire
    du tourisme à Eguisheim
    il y a pire comme métier
  • Mardi 22 Mars 2016
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    C'est l'anniversaire de mon gamin aujourd'hui. 22 ans pépère. Régale moi encore longtemps avec tes connaissances stp. Je lui envoie un texto mais sans réponse, tout est normal. Plus tard je lui enverrai un mail pour lui dire de lire ses textos... Tsssss

    Café douche et vroum vroum jusqu'à Colmar. Je me claque sur le trottoir dans un lotissement étroit. La cliente a un âge certain, elle me demande de ranger les colis. La piscine se trouve derrière la maison, je ne peux pas y aller en chariot. Elle n'a pas de brouette, je me cogne les colis de la rénov' à la main, le liner à l'épaule, ça réchauffe de bon matin. J'accepte un chèque et un café.

    Petit saut de l'autre côté de Colmar pour me retrouver à Eguisheim dans le vignoble. C'est un des plus beau village de France, je me demande même s'il n'a pas gagné au concours à la con de Stéphane Bern à la téloche. Le client ne veut pas stocker la piscine chez lui, il me demande de le suivre on va déposer ça sous un hangar chez un vigneron. Le hangar est grand, bétonné, jusque là c'est royal. Le client signe les papiers, m'explique de tourner à gauche au bout de la rue et il file. Je referme et je décolle. Sauf qu'au bout de la rue c'est impossible de tourner à gauche en semi, je prends à droite, me vlà parti dans le bled. Bonne frayeur pour trouver un coin pour faire demi-tour. Une fois les sueurs froides retombées je me gare et je pars à la recherche d'une boulangerie. Petite balade dans le centre historique, je connais déjà mais c'est toujours un émerveillement. Les vieilles maisons à colombages, les rues pavées, c'est sublime.

    A 13h je suis dans la vallée de Munster. J'ai jeté un œil sur Street View, même pas en rêve tu montes en semi chez le client. Je me gare dans le pays, un employé municipal s'arrête et me demande où je vais... « Ahh mais là fou poufez pââ môônter avec le cââmio » Bé c'est bien pour ça que je reste là. Je monte chez la cliente en deux fois. Quand je dépose le liner elle me dit que ça ne va pas. Elle en a commandé un sur mesure, que les côtes seront prises quand la piscine sera montée. Étrange affaire, dans ces cas-là j'observe une prudence de sioux et une neutralité toute suisse. J'appelle Martine. Pour elle c'est conforme. J'explique à la cliente, après ils se débrouilleront entre l'usine, le commercial, le technicien, moi je file. Avec mon chèque.

    Je file parce que je dois faire encore une rénovation vers le Pont d'Aspach pour 15h. J'y suis à 15h15, c'est déjà beau pour rendez-vous 15-17h. La bonne dame me dit qu'elle a déjà appelé chez Waterair pour savoir où je suis, gnin gnin gnin... Eh on va se calmer ! Je lui pose ses colis dans le garage et c'est marre.

    Je fais la dernière piscine de ce premier tour à Delle, la première ville de France...quand on sort du Jura Suisse. Le client est bien sympa, il m'offre un jus de fruit quand on signe les papiers. Oui je bois du jus de fruit mais tranquillisez-vous c'est juste pour faire genre. A19h je décroche à la maison, j'attaque le rosé faut déconner non plus.

     

     

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  • moi ça me fout la trouille les milices
    elle a fait du chemin celle-là, de la bière au pays de la bière...
  • Mercredi 23 Mars 2016
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    Rebelote, à 8h je suis à Seppois. J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette situation. Au bureau Christine me présente une frêle jeune fille, elle est contrôleuse de gestion. Pfou je sais pas ce que c'est. J'imagine que c'est un genre de comptable, non ? Elle passe de services en services pour voir comment marche la société, ce matin elle voit un chargement et deux livraisons.

    Pour le chargement elle est servie, j'ai eu un rajout, la semi est pleine comme un œuf. Avec Fabrice on s'est mis la rate au court-bouillon pour tout rentrer. J'ai vu le moment où on laissait une piscine sur le quai. Je démonte la dernière rénovation, on glisse les colis dans les interstices, ça passe. Tout ça pour faire du régional, ça me tue.

    La jeune Cynthia saute dans sa bagnole et elle me suis jusqu'à Waldighofen. 15km. Autrefois à Waldighofen il y avait un négociant en viandes qui roulait avec des F12 et Chéreau, du matos de rêve. Si je me souviens bien c'était Wermuth Waldighofen avec les W croisés en logo. Bref, j'ouvre et je retrouve mes petits colis. Un chèque et on file.

    Je devais faire la suivante à 13h mais il est 11h15. J'appelle le client, il est ok pour ce matin sauf qu'il doit aller ses gosses à l'école. Le temps de faire le bout de route et de débâcher il est de retour chez lui. On vide. Ma suiveuse se tient dans un coin et prend des notes sur un calepin. Je lui dis qu'elle me fait penser aux commissaires politiques de l'Union Soviétique. Si je ne suis pas dans les clous de la doctrine du polit buro, elle sort son 9mm et me tire une balle dans le dos. Ça la fait rire c'est déjà bien. Elle me répond qu'elle découvre un métier, qu'elle est contente. La démo est finie, on se quitte.

    Je n'ai plus que deux livraisons cet ap' mais une m'inquiète. Je mange un bout, j'en profite pour jeter un œil sur Street View. J'ai bien fait de prendre de l'avance je crois. A 15h j'attaque la montagne au-dessus de Sélestat. Qui dit montagne, dit un peu de stress mais ça va finalement. C'est chaud mais ça passe. Je me gare dans une rue, la maison est à 100m ça roule. Sur le linteau de la porte c'est gravé dans la pierre : 1732. L'intérieur est magnifique, superbement restauré. Pour repartir je descends tout droit, un virage à droite en bas, rien quoi. Je me suis inquiété pour rien.

    Je finis mes livraisons du jour par une rénovation dans la grande banlieue strasbourgeoise, facile.

    Fin de mission à Strass, ça me chier d'aller au centre routier, on dit du bien du resto de la rue de Cherbourg. Pfouu, j'hésite à le mettre dans les bons plans FDR, je réfléchis on en reparle...

     

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  • Bon voyage !
  • Jeudi 24 Mars 2016
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    Début des livraisons vers Molsheim. Le client est bien sympa, on sent le gars qui a de l’empathie, qui va vers les autres. Il me dit après qu'il est pompier, ceci explique certainement cela. Je saute au village d'à côté pour déposer une rénovation. Je me pose à l'arrache à cheval sur le trottoir, mal garé mais c'est pas grave je n'en ai pas pour longtemps. Une rénovation simple sans margelles sans rien. Une signature, un chèque et je file. Je grimpe le chariot contre les portes de la semi et c'est le drame ! Un tuyau hydraulique pète, le trou est tout petit mais avec la pression ça fait un geyser l'huile se répand par terre. Je saute sur la clef pour éteindre le moteur et arrêter le massacre. Par chance je n'ai rien pris sur mes fringues ou sur la tronche. Le chariot est pendu à mi-hauteur, me vlà beau... J' appelle mon boss pour le prévenir que je vais appeler Chronoflex, pas le choix. J'ai sa bénédiction. Sauf que la fille au téléphone me dit qu'on n'est pas en compte. Ah ? Ah oui merde, c'est chez Buffa la dernière fois que je suis tombé en panne, je ne vois pas le temps passer. Faut ouvrir un compte, c'est Céline la comptable, secrétaire qui s'en charge. L'heure tourne. A 11h15 je rappelle Chronoflex, vu l'heure je ne me fais pas d'illusions... La fille me dit : « Est ce que vous souhaitez être dépanné le plus vite possible ?

    -Ben oui, j'ai des livraisons après.

    -Thomas un technicien sera vers vous dans moins de 30 min. »

    Putain la classe ! En attendant je vais à pied dans le bled à la recherche d'une boulangerie. Quand je reviens mon gars est déjà là, il a déjà balancé de l'absorbant sur la flaque d'huile. C'est la trois ou quatrième fois que j'ai affaire à eux. Ils ont tout dans la camionnette, le mec te refait n'importe quel flexible : agricole, travaux publics... Il dépose le vieux, coupe le morceau de tuyau neuf sur un dévidoir et serti les raccords droits ou coudés ils ont tout. Le mec te refait un flexible neuf à l'identique de l'origine ! Le gars éponge la route, refait le niveau d'huile, super prestation. Cerise sur le gâteau je lui montre que quand je braque à fond le pneu arrière vient lécher un flexible. Pas de problème, il fait une protection pour que je ne sois pas emmerdé. Le top du top. A midi 20 on se quitte.

    Je mange un petit bout vers l'ex raffinerie de Reichstett et je me fais encore une rénovation à Lampertheim. Grosse réno' avec escalier, margelles et tout. La rue fait des zigzags impossible d'y aller en camion du coup j'y passe autant de temps que pour une piscine neuve.

    De là je grimpe dans la montagne. A ce que je vois sur l'atlas Michelin et sur Earth, j'ai de quoi me faire du souci. Boh finalement ça va. La baraque est sublime, le nom du client me dit quelque chose, ben oui c'est un gros industriel de la région. Voilà pourquoi le nom ne m'est pas inconnu.

    Je redescends de la montagne par l'autre versant pour me retrouver dans la vallée de la Bruche vers Schirmeck. Là aussi je suis moyennement rassuré mais ça va aussi, je trouve un bout de parking pour faire demi-tour, nickel.

    Puisque je suis là je ne vais pas faire le tour, je monte le col de Saales. Fin de mission pour aujourd'hui Aux Deux Frères à St Dié, c'est même Saulcy ici je crois.

     

     

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  • Vendredi 25 Mars 2016
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    Café douche, je n'ai pas trouvé l'adresse de mon client, à 8h je l'appelle. Il décroche, je me présente et d'emblée il me dit : « Vous voulez un pâté lorrain ? » Gnin ? « Je suis à la boulangerie, je nous prends deux pâtés lorrains et je viens vous chercher. Je suis là dans 5 min. » Il vient comme il a dit, je le suis, on fait une boucle pour nous retrouver pile poil devant sa baraque. On vide et il fait chauffer la Senséo. Il me dit qu'il n'a pas déjeuné. Le gars c'est un vrai, au petit déj il attaque au pâté lorrain. Fort bon d'ailleurs. Un truc artisanal, tu reconnais les bouts de rôti de porc, pas la merdouille industrielle écœurante avec de la couenne et du cartilage broyés. A 9h et quart je quitte mon nouvel ami vosgien. Ça me rappelle une vieille blague. A un vosgien tu lui demandes : «  Tu préfères ton père ou ta mère ?

    -J'aime mieux le lard. »

    Je sors de Mandray pour revenir sur Saulcy et je préviens les filles que je suis vide. Je devais recharger une machine industrielle par ici, mais elle ne sera pas démontée aujourd'hui. Faut attendre. Bon ben j'attends alors.

    A 10h30 ça bouge, Pauline me fait descendre à Besac'. Je vais aux bobines pour changer. Cassage de graine viteuf' à 1h et demi je suis chez Tillet, personne sous le hall, on charge direct. C'est un peu long 4 palettes ne sont pas colisées le petit Nono fait ça mais il est tout seul pour faire cariste et pontier. Compression de personnel. Une heure pour charger un complet on a connu pire ailleurs.

    Passage au dépôt pour les pleins et rendre la paperasse. Je n'étais pas tout à fait assez lourd, je rajoute une bobine au cul. Là c'est bon j'ai tous les emboutisseurs de Pont de Roide dans la cabane.

    A 17h30 je décroche à la maison. C'est à mon tour de monter à Nancy chercher ma progéniture, la journée n'est pas finie. Bon week'end , le ciel vous tienne en joie.

     

    J'ai décidé de faire une petite pause avec ce carnet. Je suis sec, je n'ai pas regardé mais ça fait plusieurs années que j'écris tous les soirs. Je n'ai plus d'idées, je tourne en rond. Quelques semaines me feront du bien, j'ai une pile de bouquins en retard à lire. En ce moment ça bouge bien sur FDR, plusieurs font des carnets au coup par coup, c'est parfait. J'en profite pour me mettre un peu au vert.

    Merci encore de m'avoir lu.