| Carnet de bord de Mars 2017 | Partager sur Facebook |
Café, douche et zou ! A 8h je suis à Bourg, patelin qui parle aux amateurs de Bordeaux, ce que je ne suis pas. Le jardin est sur un coteau, la terre est détrempée, ça patine, même en marche arrière avec le blocage de différentiel ça ne grimpe pas. Je renonce et je laisse les éléments en bas. Le gars me dit qu'il verra ça quand il fera meilleur.
Je me prends une tradition sur la 137, cette boul' est bien commode pour se garer en camion. Je la mettrais bien sur les bons plans mais la route Blaye-Cubzac faut vraiment y passer, c'est pas la N4.
Je fais ma dernière piscine de la semaine à Montussan, pas loin du dépôt des transports Peyrou qu'on voit au bord de la 89. Le client voit le camion immatriculé 25, il me dit qu'il est de Valentigney. On n'est pas à l'autre bout du monde non plus, ça n'a rien de bien extraordinaire. La pluie s'est enfin calmée, je savoure l'instant.
Hier Patrick le chef de Damazan m'a appelé, il ne sera pas là et le sous chef non plus, il m'a demandé si je peux me charger tout seul. J'ai refusé catégoriquement bien sûr.
A 14h je suis en place dans la cour. Il m'a tout préparé, les papiers édités, nickel. Je n'ai qu'à me charger. Jean-Pierre, le petit teigneux qui joue demi de mêlée est le plus ancien présent, c'est lui qui fait fonction de chef. Il me signe les papiers et à 15h je me casse.
J'attaque une remontée peinarde et habituelle jusqu'à ce que Pauline m'appelle. Elle a une connerie à faire demain en chariot embarqué à Dijon, faudrait que je remonte au plus vite. Du coup je me rentre ventre à terre, ventre à terre façon de parler, cette semi n'a pas l'essieu relevable, elle est old scool. Je me fais une petite frayeur sur le gras dans les lacets avant Périgueux, on se calme.
Je finis mon périple à 22h à Montmarault, il reste juste une petite place pour mon petit camion.
Café douche, les 9h écoulées, décollage. Je prends l'A6 à Chalon sud direction Dijon, ça fait une éternité que je ne l'ai pas prise là. Vers Beaune je croise Juju42 qui m'ignore superbement, faut dire qu'un autre me doublait malgré la régul' pas trop dégueulasse du Vico. A 10h30 je suis à Genlis devant une petite entreprise qui déménage. C'est le couple de patrons qui s'y collent. Comme en piscines la dame m'offre le café avec des beignets de carnaval qu'on lui a donné. Je suis chargé complet, j'attends un collègue qui va me prendre une palette d'escaliers pour faire de la place dans ma semi. Pauline me file son numéro, je l'appelle, il est encore à Dijon à vider des palettes de médocs. Je dépends le chariot, en attendant, je descends la palette d'escaliers et je vais voir la machine. C'est un zinzin d'1m par 2, qui vaut la peau du cul paraît-il. Je la sors et je l'approche, fer contre fer des fourches je ne fais pas le fier. Une sangle dessus et c'est fait. Je referme.
Mon collègue arrive à presque midi, je lui charge les escaliers et on se casse. Lui va direct au dépôt, moi je coupe au travers par Auxonne Pesmes Gy.
Je mange un bout en chemin, à 2h je suis à Rioz. Je me magne le fion, des gars font l'enrobé de la cour, j'entre la machine et prends une photo. Les clients ne sont pas là, je leur envoie un mms juste pour prouver que j'ai livré sans encombres.
Retour au dépôt, Laurent a vidé la palette d'escaliers, je la regrimpe dans la semi. Voilà une affaire rondement menée. Je décroche et vais chez Tillet en solo. Un affrété a décroché sa semi, faut que je lui charge, sauf que c'est pas prêt. Et ça traîne, et ça traîne. Je vois mes palettes, pas vraiment pour moi, sortir de la chaîne une à une. Ça met des plombes. J'en profite pour me balader. Je croyais que c'est un couteau qui coupe la feuille de tôle mais pas du tout. Selon la largeur de feuillard voulue un gars met des disques sur un arbre, les mêmes mais inversés sur un autre arbre et la bobine se déchire en passant entre les arbres. La préparation est longue mais quand c'est parti une bobine de 25t est découpée en 2 ou 3 minutes c'est impressionnant. Bon c'est bien joli mais le colisage avance doucement. Je ne sors de là qu'à presque 20h ! Je décroche la semi devant sur la place et remonte au dépôt. Je récupère la semi Wat chargée et je me rentre à la maison. Demain je vais charger pour Marc, il ne sera jamais rentré. A 21h15 je me gare sur mon trottoir.
Hier après-midi j'ai fait prévenir Jean-Pierre que je viendrais de bonne heure. Je charge à 8h mais faut vider le Damazan avant, ça va mieux pour charger... A 7h et demi je suis en place, on boit le café et on attaque. A 8h j'avance sous le hall, c'est une affaire rondement menée. Vu que je vais transvaser à Devecey j'essaie de charger à l'envers pour faire le moins de manipulations possibles mais c'est pas facile. A 9h et quelques c'est fini, je vais voir Corinne la cheftaine pour un truc perso qui fait bien plaisir, j'en parlerai plus tard. Sinon je bois des cafés avec tout le monde, les enveloppes clients ne sont pas prêtes, Martine est à la bourre ce matin.
Midi et demi je suis au dépôt, on s'était calé avec Marc mais c'était compté sans Pauline, elle lui fait faire une ramasse qui traîne... Je mange un bout en attendant et je vois se garer un affrété en camion-remorque. Ce gland se gare pile poil pour me faire chier pour ma transvase. Ah mais non ! C'est pas un gland du tout, je reconnais Nico 38. Du pur hasard ! Il charge un lot chez nous, du coup on a le temps de tchatcher et de boire un café.
A 14h Marc se pointe, on transvase, sans rien casser, ce qui n'est déjà pas mal avec deux bras cassés comme nous... C'est bien long parce que comme j'ai chargé ce matin ça va pas du tout. On étale tout le bordel dans la cour et on recommence.
Quand c'est fini Pauline me fait attendre, soit je charge un petit lot pour rentrer, soit je charge à 8h à la place de Sevket lundi. A 16h30 mon poto appelle, il est vide on ne change rien. Du coup je me charge 3 bobines et je me rentre. Crochet par Vesoul, on a commandé de l'ADblue depuis une semaine mais la cuve est désespérément vide, je passe à l'AS24, mon tracassin est à la limite de rouler en mode dégradé. A 18h je décroche au bled, mon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Après un weekend bien arrosé, pas par le pinard mais par la pluie, faut y retourner. Juste avant 8h je suis à Pont de Roide chez un écrabouilleur de tôle habituel. L'avantage avec les écraseurs de tôle c'est qu'on leur apporte la matière première, donc ils nous sautent dessus. 3 bobines, c'est 3 coups de fourches, c'est un tampon sur le récèp' et zou !
A 9h je suis à mon usine sundgauvienne préférée, Sevket n'est pas loin d'avoir fini. Quand c'est fait on va boire le café et je prends sa place. Je n'ai cette semaine qu'un petit tour mais bien chargé. Ça me fait chier de mettre des cadres, ils vont m'emmerder pour toute la semaine, en serrant un peu, beaucoup même, tout passe au sol.
Je vais voir Ugo à la prod', je récupère un bout de double face et de la mousse. La boîte à fusibles du Fiat est en plastique dur, les vis quart de tour se défont sans arrêt, ça vibre, le bruit est insupportable. Bricolage de merde mais c'est efficace.
Arrêt pain à Granvillars puis pause déjeuner comme disent les gens qui savent parler. A 14h je suis chez Vico à Besançon. L'ordinateur de bord me dit de temps en temps « filtre à air colmaté ». Je ne sais pas où on en est avec l'entretien de ce tacot, je donne l'immat' au gars de la réception mais il ne trouve rien en informatique. J'imagine que la vidange a été faite à Châtellerault s'il y a une concession Vico ou Poitiers, ou Tours ? Le gars prend mon 06 et il me dit qu'il va se renseigner. Mouais, à suivre. Je passe chez Merco pour récupérer ma pince sur la ceinture de sécurité. Déjà que je ne la mets pas beaucoup, alors sans la pince... Mon bébé n'est plus dehors, ils l'ont attaqué. Mes sentiments sont partagés. Je ne suis pas un grand fan de Mercedes mais c'est quand même autre chose que Fiat en terme de qualité, et puis ça me fait bien chier de l'avoir cassé et de passer pour le tocard de service. Maintenant je suis pressé de le récupérer. C'est con.
A 16h je suis avant Lons, non pas Lons vers Pau, Lons vers le Saunier. J'ai un impératif, après 16h30. Bon. A l'heure dite j'entre dans le bled. La cliente est une petite dame pétillante. On discute un peu, je comprends qu'elle connaît les camions, bah oui elle roule en citerne pétrolière. Quand on a fini elle m'offre un café, on cause un peu du métier. Cool.
Demain je reprends vachement loin, de l'autre côté de Lons... Fin de mission à Montchauvrot. Je tombe sur Jean Étienne un ex Buffa passé chez BC Express lui aussi, bonne bouffe en bonne compagnie, le top !
Café douche et recafé avec Jean Étienne qui n'est toujours pas parti non plus, il commence aussi vers Lons. A 8h je suis dans un lieu-dit de Beaufort, il tombe des seaux d'eau. Le bouton du frein de parc du Moffett refait des siennes comme l'autre fois, pareil, je le démonte et je mets un trombone pour le shunter, fin de la panne. La piscine va derrière la maison mais il est hors de question que je m'aventure dans la pelouse, la terre n'en peut plus, ça fait des flaques dans l'herbe. Je laisse tout sur le dur et les colis dans le garage.
Ensuite je monte pas loin, au pied de la montagne. On commence avec le gars par déplacer un Pajero en panne qui traîne dans le passage, j'aurai vraiment tout fait avec ces piscines. Il pleut toujours autant, ras le cul.
Retour sur la N83. Je mange un bout sur le parking de l'ex centre routier de Bourg en Bresse, pas de scrupules à bouffer sur le parking d'un resto, il est fermé depuis longtemps. A 14h je suis à Chalamont, garé le long du cimetière. Le mec de chez Iveco Besac' m'appelle, faudra que je passe pour l'entretien, mais pas cette semaine ils sont blindés... La pluie s'est enfin calmée, j'en profite, pas longtemps, avec ce vent le temps change très vite, je me fais saucer un petit coup quand même.
Dernière piscine de la semaine déjà à Lagnieu. Je reconnais le coin. Putain mais il y a déjà une piscine ici ! Je me souviens, c'est moi qui l'ai livrée ! J'ai déplacé des grosses pierres avec le chariot. Le gars a vachement bossé, la cour était en ruines, là la piscine est posée, il a fait une cuisine d'été sous un appentis, c'est magnifique. C'est quoi ce merdier ? Je vois un type s'approcher, il m'explique que c'est toute l'impasse qui est au 188, sa maison est au fond. Putain, je comprends mieux.
Pas de difficultés particulières, pour repartir je fais le tour du quartier comme l'autre coup. Laurence m'a envoyé mon retour, c'est demain à Lyon. Programme ultra- light. Je finis la journée au Chaffard. Je vais me jeter un kir pour oublier, je ne dis pas où mais dans la journée je suis entré dans la maison la plus immonde que je n'ai jamais vu, une odeur atroce, du merdier partout, affreux. Faut que je parle à quelqu'un, que je boive un coup pour oublier et me rincer le nez de l'odeur fétide.
Café croissant douche, je décolle à 8h, en douceur. Je passe chez Jeantet Rodis à Genas pour emprunter des Europe. Purée il y a eu des travaux ici, le dépôt était un vieux truc déglingué, maintenant on entre par la rue derrière, il y a des niveleurs de quais, tous les locaux ont été refaits à neuf, ça en avait bien besoin.
Prévoyant, je me prends une baguette pas loin de là et à 10h je suis chez les pinardiers à St Priest. Je joue à l'abruti, pas besoin de me forcer me direz-vous, je sais que je n'ai rendez-vous qu'à 14h. Parking. A 11h et quelques on m'appelle. Putain t'y crois ? Juste quand commence la chronique de Pierre Emmanuel Barré. Voilà une heure que je poireaute, ils veulent bien patienter trois minutes, même si ce matin je le trouve moins bon que d'habitude. Ici un cariste apporte les palettes et tu te les charges au tire-pal électrique. Au début ça va assez vite, tant que les palettes sont complètes, après il y a de la prépa, ça va de suite moins bien. Je sors de là à 13h30, pour un rdv 14h, y a rien à dire.
Je remonte hyper tranquillou par la nationale, je mange un bout sur la 83 et j'appelle Pauline. Je n'ai rendez-vous que demain à 11h à Dôle, je pensais faire un passage à quai chez nous mais elle n'a personne pour vider mon lot. J'ai le temps de soigner la conso... Encore du super Fabrice Drouelle aujourd'hui, avant hier c'était sur les disparues de l'Yonne et Emile Louis où on a appris qu'à l'époque le parquet n'a pas enquêté sur les disparitions car débordé par les affaires routières. Bah oui en France c'est plus grave de rouler vite que de violer et tuer des gamines déficientes mentales ! Bref, là on parle des pesticides et des paysans qui sont morts à cause des produits. Les pauvres gars, lutter contre Monsanto... C'est une vraie réussite cette émission.
On est mercredi, on reçoit les programmes Wat pour la semaine 12, j'ai largement de temps de faire ça aux petits oignons. Je finis cette journée harassante chez le José, halte aux cadences infernales.
Café, pain beurre, douche gratuite grâce à mon ticket d'hier soir, et à 8h décollage. Le parking d'Inter est blindé, je me pose au bord de la route, je vais m'inscrire chez le gardien mais j'ai rendez-vous à 11h, c'est sans espoir... Erreur, à 9h mon téléphone sonne, quai 81. A 10h15 je me casse avec mes 36 EUR vides. Ça va.
Pauline m'envoie déposer les Europe chez Pedretti à côté, on leur en doit. Retour au dépôt, il est déjà presque midi. Je charge 9 palettes, plus 2 piles d'Europe, fais les pleins et file à Dijon. Je mange un bout en vitesse par là.
A quai je demande au cariste, c'est un jeune que je n'ai jamais vu, de me sortir le premier lot. Il le fait sans grogner, je lui offre un café. Le chef de quai arrive et me dit que c'est interdit de sortir d'autres marchandises. Je lui réponds que je le sais bien, c'est pour ça que je paye le café à son gars. Il marmonne et tourne les talons. Purée, sortir et remettre 9 palettes c'est pas la fin du monde non plus ! A 15h pile je suis chargé, et dans le bon sens.
Comme l'autre fois je monte par Pouilly Avallon Vézelay Clamecy. Le pont à La Charité est toujours en travaux, ma déviation perso n'est franchement pas terrible, ça secoue. Gérald me dit que lui passe par Autun Château-Chinon Nevers. Prochain coup j'essaye, même si j'aime pas le bout Beaune Autun, ça donne envie de vomir aussi.
A 20h45 je suis posé sur le parking du Leclerc de Vierzon. J'entends déjà les commentaires, oui les gars bouffent au resto toute la semaine mais le jeudi pour rentrer ils dorment devant chez le client. D'une, ceux qui disent ça, je leur dis merde, de deux demain soir j'ai mon monsieur Patate qui rentre de Nancy et il a besoin de moi. Je fais donc au mieux du mieux possible.
Réveil à 6h, café au réchaud, je vais voir à pied histoire de ne pas commencer la journée. Le gars attend une « centrale » mais il n'est pas venu, go !
J'étais parti pour aller prendre ma douche au centre routier de Bourges, mais vu que je vide chez Inter je profite des sanitaires. La base ITM Bourges est toute neuve, les chiottes et la douche encore nickels, espérons que ça dure...
A 9h pile mon téléphone sonne, quai 81, comme à Rochefort hier. Je me vide, le réceptionnaire me dit de laisser les papiers, le contrôle va durer 2 plombes. Le parc à emballages a enfin ouvert, je récupère mes Europe et je préviens Laurence. Réponse, rien pour le moment.
Merde, à la radio on apprend la mort de Pierre Bouteiller. C'était mon héros de radio, l'esprit France Inter. Rip. La fin de matinée passe en glandage sur le parking. A midi ça bouge : tu prends la direction Nevers. Cool, ça rapproche de la maison. Cinq minutes plus tard j'ai l'adresse.
Il y a une déviation PL à la sortie de Bourges, faut prendre la route de Moulins, du coup je prends du pain à Blet, le patelin où on tourne autour de l'église, à la petite boul' vieillotte, typiquement vieille France années 50. Je me trouve un parking ensoleillé un peu plus loin, au poil.
A 14h j'entre dans la cour de chez Calberson à Nevers, je m'attendais à un grand truc moderne où il faut sonner pour faire ouvrir la barrière, que nenni, c'est un boui boui avec des rideaux de fer et pas de niveleurs de quais. D'entrée je me fais agresser par une bonne femme, elle trouve que je suis mal garé. T'es gentille ma grande mais la cour est minuscule. C'est eux qui nous affrètent je reste poli mais je l'envoie sur les roses. Un gars avec un camion anonyme est là aussi il me dit : « t'as bien fait, ça fait longtemps que tu fais ce métier ? Moi ça fait un mois, j'en peux plus de ces clients. »
Bé mon pauvre ! T'as encore 35 ans à tenir...
Le mec sur le quai est bien sympa, il me demande où je veux me mettre, le plus facile pour moi. Il me charge des bobines de feuillard genre Tillet. Et pour où ? Devinez ? Pont de Roide bien sûr !!! C'est pas complet je le dis à Laurence qui me répond de rouler. M'en doutais un peu, le vendredi à 15h ça se bouscule pas.
Je m'offre un road trip par Château Chinon, Autun, des virages et encore des virages sur un super goudron, ça monte, ça descend, c'est le pied intégral cette route. C'est ici qu'en 90 ou 91 je m'étais fais choper en sortant d'un bled à 100 en ADR, on disait RTMD à l'époque, pour règlement transport matière dangereuse. 100 au lieu de 50, j'ai eu beau dire que j'étais vide, que j'allais laver chez Begey Dijon, les gendarmes n'ont rien voulu savoir. Je te jure. Ça m'a coûté un mois de retrait de permis, je l'ai laissé au commissariat de Belfort tout le mois d'Août. On est parti en vacances en bagnole au lieu du FJ 1200... la loose !
A 19h15 je suis à Devecey Plage, Micka est encore là, on complète avec du Tillet pour...pour ...pour... Pont de Roide. Gagné! Je vire mes Europe devant, je mets deux petites bobines à la place, derrière faut gerber un peu, ça passe. Il doit encore charger une semi de bardage, je me vois mal me sauver comme un voleur, je lui file un petit coup de main. A 20h on ferme boutique, une heure plus tard je suis à la maison, j'ai loupé le goûter. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Bon là faut pas que je merde, la journée va être hyper tendue. Je décolle à 8h, cette sellette est toujours aussi sournoise, ça m'agace. Quand je fais l'essai de traction, le camion repart en avant, grrrrr... A 9h je suis à Noirefontaine, la machine fonctionne. J'adore regarder le feuillard plat entrer d'un côté et ressortir sous forme de tube de l'autre côté. C'est du tube à forme complexe, ça fait les mandrins où s'enroulent les volets roulants. Je saute de l'autre côté de Pont de Roide à leur autre usine. Comme toujours un Vecatel qui fait une navette prend tout le lit, patience...
Je vide le lot de Nevers chez un troisième ferrailleux et je me rentre.
A midi je suis à mon parking, je descends du camion et c'est le drame ! Putain j'ai refait le débile, j'ai à nouveau perdu une godasse ! Je décroche en chaussettes, enfin avec une grole et une chaussette. Ma copine me voit rentrer, morte de rire, j'ai honte.
On mange et on va à Belfort m'acheter des pompes, j'en ai marre. A la croisée des routes, au bout du bled, je retrouve ma godasse sur la route. Purée elle est restée là depuis Pont de Roide, j'ai le cul bordé de nouilles. On fait demi-tour.
Redécollage à 8h comme hier, 10 bornes avant Seppois Fabrice m'appelle : t'es où ? Pour le chambrer je lui dis que je suis à Besançon. A 9h je suis à l'usine, personne sous le auvent, bizarre, si j'avais su je serais venu plus tôt. Je passe au bureau, je tchatche, on boit un café et Fabrice vient me voir. Tu sais que tu devais charger à 8h ? - Hein ? Quoi ? Oh putain je me suis trompé d'heure ! J'étais persuadé d'être en avance. Je devais charger ici, vider au camping à côté et vider encore à St Louis, tout ça avant midi c'est impossible. Le boulet ! Pour couronner le tout le voyage est énorme, ça rentrera jamais. Fabrice me donne la solution, on charge le camping, je vais vider en vitesse et je reviens. Foutu pour foutu on fait ça.
Le gérant du camping me demande de déposer à côté des bassins, vu le poids des liners, il a raison. Sauf qu'il faut démonter le grillage de protection, on reperd encore du temps.
Retour à l'usine, il est 10h15, je devrais déjà être à St Louis... Je pointe les colis à vitesse grand V, on charge. Heureusement j'ai une piscine reportée, ça rentre juste juste. Avec le report et le camping ça faisait au moins 20m de plancher, c'est Martine qui a fait les camions, faut qu'elle arrête le schnaps. Je rigole mais depuis les années que je fais ce taf c'est la première fois qu'elle se plante à ce point, c'est pardonnable. Pis de toute façon avec mon retard j'ai juste à fermer ma gueule.
A 11h et demi je suis à côté de St Louis dans une ruelle. Je m'excuse pour le retard sans donner de détails, la cliente, fort belle femme d'ailleurs, me dit que ce n'est pas grave. Cool. Je dépose une grosse rénovation avec le nouvel escalier intérieur. La rue est en cul de sac en camion, le client bloque la circulation sur la rue principale, parfait.
Je me prends un bout de pain à Altkirch, que je mange en vitesse. Pas Altkirch, le pain. A 2h je suis à Horstatt, pas loin de Mulhouse. Le client est absent mais le pelliste est là, il fait le trou de fait, puisqu'il a une pelle. Il appelle le client, il lui dit que le chèque est chez la voisine. Je peux décharger. La piscine hein ! Bande de vicieux, pas sur la voisine.
Vu que la livraison de ce soir à sauté, je peux enfin souffler. A 4h je suis à côté de Fessenheim. C'est une ancienne ferme, la porte de grange fait au moins 3m de haut et de large aussi, le client me demande si ça rentre avec le chariot. A n'en pas douter, c'est les vacances je dirais même.
18h je suis aux hirondelles à Wittenheim, j'ai un abonnement ici j'ai l'impression.
Café, douche, nickel propre d'ailleurs, en route. A 8h10 je suis chez mon premier client. Le mercredi je prends soin de ne pas venir trop tôt, les mamans gardent les gosses. Là les clients s'appellent André et Pierrette, les gamins c'est de l'histoire ancienne pour eux. Le mercredi les mamans prennent des RTT pour garder leurs mômes. Pfouuu, les RTT, encore une invention de ces fumiers de socialo-communistes. A une époque où il est de bon ton de chier sur la gauche, je n'ai vu personne renoncer à ces RTT. Étonnant non ? Bref. André m'offre un café pendant qu'on signe les papiers et je file.
Je dis je file. Mouais, mollement... La suite est dans les Vosges, tel un vrai professionnel, je monte par le col d'Oderen. Voilà bientôt 30 ans que je roule, je ne suis jamais passé par Oderen. J'en ai vu des cols mais jamais Oderen, la honte ! C'est joli en plus, la montée côté alsacien c'est pas mal avec une chapelle dans les bois, mais côté vosgien c'est magnifique, j'avoue. Pour le français moyen les Vosges c'est le petit Grégory, la misère sociale, la neige et les usines fermées. Pas du tout. Les Vosges c'est Jules Ferry, Jeanne d'Arc, ou Clémentine Delait la plus célèbre femme à barbe. Je déconne mais la descente est chouette. Je mange un bout sur un parking, avec le bruit du torrent c'est bien cool.
A 13h je suis à Vagney, le chemin est en cul de sac, j'arrive à me retourner, ça c'est fait. Pendant que je vide un gars vient me voir, je le reconnais, on s'est déjà vu à Beauchemin, je crois me souvenir qu'il roule chez Rouillon. Je n'ai pas osé lui demander, de peur de passer pour le gros con qui se fiche des autres.
La dernière piscine de la semaine est à Nancy, j'y suis à 16h. Livraison fastoche. Laurence m'a envoyé mon retour. Je pensais rouler un peu, mon cul Paul. Je recharge ici pour Dôle. Je vais finir cette encore énorme journée à Velayne, le resto à côté de chez Quil. Je me gare et un chauffeur de chez STTI de Troyes vient me voir. Ce sont eux qui livrent les couvertures de sécurité Waterair, il ne trouve pas son client et il pensait que c'était peut-être moi qui l'ai livré. Non, c'est pas moi mais je me souviens que Sevket est venu ici la semaine dernière. Je l'appelle. Oui il a bien fait ce client mais il a vidé chez un paysan, où la piscine est stockée. Il ne peut pas en dire plus à l'autre chauffeur. Je lui file l'adresse du paysan. Il est content. Il est 19h30 on va se jeter un kir ou deux pour fêter ça.
Réveil à 5h30, le troquet n'ouvre à qu'à 7h et demi, café au réchaud. A 6h20 je suis chez FM à Ludres, on me donne un quai de suite. Passage du câble TIR pendant que ça charge, à 7h30 je me casse. Un léger coup de gas-oil à Épinal, pause douche à Pouxeux. La serveuse est en train de récurer les sanitaires, désolé, je suis l'emmerdeur qui vient pourrir son truc, elle est bien cool, ne râle pas.
Je descends par Vesoul, Pesmes, à 11h15 je suis au Cora de Dôle, pour rendez-vous 11h30 c'est bien. Pas de quai, on vide au tire-pal. Le gars me rend les Europe, son chef l'appelle, ils en doivent 14 en plus, je les prends. Il est midi et quelques, les gars ferment la boutique quand j'ai passé la grille. Je me prends une baguette de Marie puisque je suis devant et de retour au camion j'ai un message de Laurence : pas d'échange palettes ni à Ludres ni à Dôle. Ah ben c'est un peu tard !!!
Je bouffe un bout, oui à cette vitesse c'est pas manger, c'est bouffer. Pauline m'envoie faire une ramasse dans Dôle.
A 14h10 je suis chez Vico à Besançon pour la vidange. 10 min de retard c'est correct. Je décroche, Édouard le stagiaire bétéesseux vient me chercher avec le DAF. Enfin il vient surtout chercher ma semi pour les lots qui sont dedans. Au dépôt je dépends le chariot, il fait une magnifique mise à quai. Faut dire que chez nous c'est assez facile. Je me vide les lots et les Europe. On reprend le DAF et il me ramène au garage.
La cabine est redescendue, la fille pubeuse est en train de poser les autocollants. On a enfin réussi à se caler, donc fini le tracteur anonyme. Le mécano termine, à 4h et demi je reprends ma semi.
Passage au dépôt pour les pleins, à 18h je suis posé sur mon trottoir.
Hier Pauline a décalé mon heure de chargement de 9h30 à 10h30 en pleurant chez Waterair parce qu'elle a plein de taf en régional mais tout est tombé à l'eau, c'est comme ça le transport ma pôv' dame. Du coup je démarre de la maison à 9h, oui c'est dur je sais. Comme à chaque fois que je vais à Damazan il y a du bordel à prendre en plus alors que la semi est déjà bien blindée. On perd un peu de temps parce que l'hélicoptère du SAMU 68 tourne au dessus de l'usine, tels les pékins moyens on va voir. Quelqu'un a fait un malaise dans le bled et ils se sont posés où il y a de la place. Comme toujours t'as le binbin de service qui demande au pilote de faire un tour en hélico. Le pilote lui répond qu'en général les gens qui font un baptême avec eux sont dans un état où les souvenirs ne sont pas sympas...
A 13h30 je suis de retour à la casa. Encore une semaine de régio de passée. Ouf ! Les deux prochaines seront plus sympas. Bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.
C'est le printemps aujourd'hui, ouais ben vu le temps qu'il a fait ce weekend, c'est pas gagné.
Pas besoin de passer au dépôt, décollage à 8h moins le quart, je descends donc par Vesoul Pesmes. Premier arrêt à la boulan' à Bucey les Gy, l'endroit est connu j'ai failli devoir passer mon chemin tellement il y a de camions ce matin. Ici il y a de la H+, j'en profite pour payer mon procès. 76 km/h, retenu 71 pour 70 dans les pseudos travaux à Cayenne, tout va bien. Merci au gouvernement Valls qui a autorisé la délation.
Je me pose sur mon parking après Moulins, 4h29 de guidon, pile poil. Je me fais klaxonné par un mec en pulvé, pas moyen d'avaler ma souplette tranquille. Lagaffe m'appelle, on se donne rendez-vous à l'aire des vérités à Montluçon.
Je retrouve donc ce vieux effedéerrien pour le café, un quart d'heure pas plus, on a un métier malgré nos âges qui commencent à devenir respectables. On roule quand même quoi !
Je ne suis jamais passé par Aubusson, je m'attendais à voir un bled sympa, une évocation de la tapisserie, mon cul Paul ; une rocade, deux ronds-points, un Netto et un Brico. La loose.
Un peu plus loin deux pèlerins de l'équipement coupent des arbres. Un d'eux se balade avec un tronc de sapin de 6 ou 7m sur un Maniscopic, il bouche toute la route, au calme, sans plus de signalisation que ça. Ça surprend !
A 16h je suis au pied d'un chemin qui monte à une ferme, prudence, je préfère rester là. La piscine est au nom de la mère, le fils me dit que parfois des camions montent. Merci mais pas moi, je ne veux pas tenter le diable, il y a 100 ou 200m, je préfère les faire en chariot. Je monte en trois fois. Au deuxième tour je vois une tache d'huile sur la route, putain c'est un flexible d'inclinaison des fourches qui fuit. C'est infime, un trou d'aiguille mais avec la pression... Heureusement ça ne coule que quand je m'en sers, je laisse les fourches à l'horizontale mais c'est chiant, avec la route bombée c'est quasi impossible. Quand j'ai fini la cliente m'offre un café et avec l'accord du gars je fais le tour de la ferme. Il m'explique qu'il a des brebis et qu'il se lance dans les bovins limousins en bio. Il vend ses veaux a un boucher du coin. Ce mec est bien sympa, j'espère que son truc va marcher.
C'est tout pour aujourd'hui, ne me reste plus qu'à me rapprocher de St Yrieix. J'enquille route de chèvres sur route de cabris, l'enfer ! Jusqu'à Eymoutiers ça va encore mais après ça roule à moins de 60 de moyenne, impossible de se lancer entre deux virages sans visibilité. Je me traîne à 40, heureusement que je ne suis pas lourd.
Fin de journée à La Borne 40 à La Porcherie sur la 20, très bonne adresse.
Café douche, à 7h30 en route. En une demi-heure je suis à St Yrieix la Perche, c'est le sud du 87 aux portes de la Dordogne. J'ai pour consigne d'appeler le client en arrivant, ce que je fais. Il vient me retrouver à l'entrée du pays. Il travaille à la commune, il a tout prévu : les panneaux « route barrée » ses collègues à l'autre bout du chemin et même parait-il un arrêté municipal pour la route barrée. Royal ! Ceci dit il a bien fait, son chemin est vraiment étroit, comme d'hab' il me faut déplacer le camion à chaque palette. Quand on a fini ses collègues rappliquent, sa femme fait le café avec gâteau et madeleines du pays. J'ai connu des livraisons moins sympas.
A 11h je suis vers Montignac les Eysies, oui pas loin de la grotte de la squaw. La grotte ! Les grottes, on doit en être à Lascaux 3. Idem je dois appeler avant d'arriver. La cliente me dit de ne surtout pas suivre le gps. J'ai vu, il y a une grosse différence entre Maps et le gps. Je trouve facilement. Le flexible hydraulique fuit de plus en plus, ça n'a pas cicatrisé dans la nuit, c'est con. Mon boss me dit de me méfier, mieux vaut faire réparer que de péter le flexible sur des pavés tout neufs et de devoir repayer la cour d'un client. Ici c'est une ferme, on est sur de la terre. Ça me fait chier qu'on paye un dépannage, si ça peut tenir... Je rembarque le chariot, une de plus en moins...
Je descends tranquillou dans le 47 par Le Bugue, Lalinde, Bergerac. Deux bleds avant Marmande j'appelle, je ne trouve pas le lieu-dit. C'est une femme assez désagréable qui me répond, limite elle trouve bizarre que je ne connaisse pas tous les villages de France. Ces explications sont vaseuses mais je trouve. Elle est au taf, elle m'envoie son mari. Je commence en attendant. Le gars arrive dans le quart d'heure, il n'est pas plus aimable que sa bourgeoise. Les deux font la paire. Le flexible a tenu, j'étais à plat, pas trop besoin d'incliner les fourches. On verra bien demain.
Fin de session au Flaütat à La Réole, ce soir il y avait des gambas flambées, dans le menu à 13 boules ça le fait.
J'avale un café, je lave mon petit corps et je file. Je loupe une déviation, me vlà sur l'autoroute. Payer pour faire La Réole Bazas, la loose. A 8h je suis une fois de plus dans le lotissement à l'entrée de Bazas, il y a une chiée de piscines dans le coin. C'est un couple de retraités, le client s'en fout à moitié il fait poser la piscine par un monteur, je fais mon petit boulot tranquille.
La dernière livraison n'est pas loin, toujours dans le 33 mais côté Landes. J'ai un peu de mal à trouver, le téléphone déconne, je trouve miraculeusement un employé municipal, il m'explique. Cool. A son accent la cliente est belge, mais courageuse surtout. Une pioche à la main elle arrache les margelles d'une ancienne piscine coque. Je dépose les colis dans le hangar, la structure dehors, et zou.
Je prends une baguette par là, je me gare devant un cimetière pour casser la graine, à 13h15 je suis à Damazan. Je suis bloqué par le livreur de fioul, patience. Quand le marchand de mazout est enfin parti Patrick me charge une palette puis il doit laisser le Fen à la prod'. Quand ça veut pas... A 15h je me casse enfin.
Je pensais me rentrer en traînant la savate mais Pauline m'appelle. Elle est emmerdée avec le chargement de Sevket demain, il est encore en Belgique, il ne sera jamais rentré à temps. Elle me demande si je peux. Bof, je suis débutant dans ce taf mais je devrais m'en sortir. Je remonte donc ventre à terre. Aux infos j'ai de la peine pour mon ami Éric Ciotti, obligé de soutenir Fillon. Ah mon pauvre Rico, t'as pas un métier facile, obligé de changer de bites à sucer sans arrêt...
A 22h ou presque je suis à Montmarault, il reste un peu de place sur le parking, ça fera l'affaire.
Café, mauvais croissant, douche et zou. En partant je vois un 113, je le prends en photo, le chauffeur tout fier me dit qu'il a 2 millions 200000 km. Je le félicite, son taxi est nickel propre. Il y a une AS24 sur le parking mais il y a la queue, je lâche l'affaire.
A Digoin ça crie famine, j'en mets un peu vers chez Cassier.
A 11h et des boulettes je suis chez Jeantet, ça fait une éternité que je n'ai pas lavé. Ma bâche retrouve le sourire. Je vais voir vite fait le Ludo, les veilleuses déconnent. Cette nuit j'ai dormi avec les veilleuses de la semi allumées et deux feux orange sur le carénage droit. C'est quoi cette diablerie ? Il me dit d'aller chez Fiat, c'est sous garantie. Bon.
Midi et demi je décroche au dépôt et je dépends le Moffett. Un gars de chez Manuloc va venir cet ap' pour mon flexible. Je prends la semi verte, c'est la seule Waterair qui reste.
Je passe à la maison manger un bout, une demi-heure pas plus.
A 15h30 je suis à Seppois. C'est de la Belgique, il y a donc plein de bazar, bâche à bulles, enrouleurs, pompes à chaleur... Il faut empiler les rénovations, démonter une palette d'accessoires, et ça finit par rentrer.
5h moins le quart je démarre direction Besançon. Le ciel est bien noir au loin, je me magne le cul, je voudrais que le tacot reste propre. Je pose la remorque pour Sevket, je reprends la mienne et je me rentre. 20 h pile poil je suis à la maison, le top.
Je ne charge qu'à 9h et demi mais faut vider le Damazan avant, ultra motivé je décolle à 7h. C'est le bordel à Sévenans comme un lundi, le bouchon refoule jusqu'à Bavilliers. Peut-être que ça va s'arranger, dans le trou à gauche en descendant il y a de gros travaux de terrassement, on voit les bulls tourner. Tous les arbres et les taillis aux alentours de l'échangeur ont été arrachés. Dans mon sens on attend au rond-point c'est encore pas trop grave mais sur l'autoroute dans le sens Montbé Belfort ça bouchonne sévère pour aller direction la Suisse, un beau jour un camion va pousser tout le monde et on se demandera une fois de plus pourquoi on n'a rien fait avant le drame.
A Seppois j'ouvre. Putain j'ai une palette d'Enjoy qui a bien bougé. Avec leur forme à la con, très incurvée, ils sont posés sur 4 pieds, c'est vachement haut, ça balance. C'est la première fois que j'en ai une pile de 10, il n'y a pas de mal ça a juste bougé, le prochain coup j'y mettrai une sangle.
François est en place, il charge pour Barcelone, ça vivote là bas, un camion par semaine suffit largement et ça n'arrange pas mes affaires.
Je prends sa place quand il a fini. Le sud-ouest c'est pas Iberica, il y a du taf, on se fait un peu chier pour tout rentrer, il faut démonter deux palettes et fourrer les colis par ci par là. On va boire le café quand on a fini. Je repasse au bureau, il y a un souci de facturation sur un client, finalement Christine me donne le feu vert, ce sera traité lundi.
A midi je suis de retour à la maison. Cet après m' je monte à Nancy chercher mon nain. Il va y avoir des gros culs sur la route, je vais pas pouvoir rouler tranquille, on devrait interdire les camions le vendredi après-midi, non ?
Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
Décollage à 7h et demi de la maison, premier arrêt au dépôt. Je fais les pleins, j'embarque mon chariot, le tuyau hydraulique est réparé, c'est le seul qui brille. Je passe au bureau pour donner mes papiers et Laurence me demande si je peux prendre 30 palettes vides pour recharger. Wouahh la semi est déjà pleine comme un œuf. Je réfléchis vite, si si, dans ces cas là j'y arrive... Soit je me fais chier maintenant soit je me fais chier mercredi ou jeudi pour courir chez un transporteur qui me prête un jeu d'Europe vides. Je sors un escalier au cul, j'en claque une quinzaine, le Paso se retrouve sous le toit, je sors une piscine et je fais un plancher de palettes. D'ordinaire je ne suis pas un fou du sanglage mais là faut pas déconner, je pose deux sangles, histoire d'éviter les miracles. Je serai resté là une bonne heure du coup, vas-y, roule maintenant.
Pause pain à Navilly, entre Dôle et Chalon, me vlà paré. Je me fais chauffer ma gamelle au premier parking après avoir quitté la RCEA après Digoin. J'ai pris soin de ne couper que 15 à Devecey avec un peu de marteaux pour ne surtout pas remettre les compteurs à zéro, je coupe donc 30 ici.
A 14h30 je suis à Bellerive sur Allier, c'est Vichy quoi. Le quartier résidentiel est bien étroit, je me gare au coin de la rue, pas d'héroïsme inutile. Je vais voir à pied, le client m'ouvre le garage. Les maisons sont toutes mitoyennes. Je lui demande comment il compte passer l'escalier derrière ? Ben, par la porte ! C'est une porte de service au fond du garage, normalisée elle doit donc faire 73 cm. Et vous pensez faire passer l'escalier par cette porte ? Il me répond que oui. Quand je reviens avec l'escalier en question il comprend. Soit il faut le faire fondre pour passer la porte, soit il faut un hélicoptère... Le client me dit : « Ecoutez, les gars sont venus, ils m'ont dit que c'était bon, j'ai signé un devis, piscine posée, je paye, ils se démerdent. » Il m'offre un Nespresso pendant qu'on signe les papiers, ce type est super sympa et accessible alors que visiblement c'est pas n'importe qui.
Je fais un peu d'huile pour sortir du quartier mais ça va. Autoroute jusqu'à Clermont Ferrand ensuite c'est gratuit. Pareil que ce matin j'ai mis un peu de travail pour ne pas faire 45, je coupe 30 entre Issoire et St Flour.
Quand j'entre en Lozère je fais une association d'idée avec notre ami Swedish. Ce gland est à Rodez, mais en coupure devant chez son client. T'y crois ? Mais c'est quoi cette organisation de merde ? Alors que je coupe aussi à Rodez ! Blague à part, le pauvre est levé depuis 2h du mat, c'est un vrai routier lui.
A 20h je suis au Crystal sur la route d'Espalion, très bonne adresse. On surplombe Rodez, le soir la vue est sympa.
Café douche quand je suis prêt à partir l'Augsburg Nürnberg Warrior arrive enfin. On boit le café, on papote dix minutes et je file, désolé mais j'ai une journée bien remplie.
Je passe Albi à la mauvaise heure, c'est pas Paris non plus, ça va. Je commence avant Gaillac. Vendredi quand on a chargé avec Fabrice on a trouvé bizarre qu'il y ait deux palettes de margelles. A la log on nous a dit que c'était bon. Ok. Ce matin j'ai l'explication, le voisin a aussi une Waterair et le client a pris les margelles sur lui, ça fait moins cher de transport. Le voisin me dit que ça s'est réglé à l'apéro. Bonne ambiance.
De là je monte au dessus de Mazamet sur la route de Carca. Vous savez cette jolie route qui grimpe en lacets ? Dans le col il y a un lac c'est très joli, la maison de mon client surplombe le lac, c'est magnifique.
Je me suis pris du pain chez mon amie Marie Blachère à l'entrée d'Albi ce matin, je me pose en vitesse à midi et demi dans une petite zone indus, je ne sais plus où. A 13h et des boulettes je suis dans le secteur de Lavaur. La route est hyper étroite, le client me dit que l'accotement est stabilisé. Pas trop envie de savoir si c'est vrai, à 200m je trouve un dégagement en tout venant, je préfère... Le gars est incroyablement bavard, je sais qu'il a habité dans les Alpes de Hte Provence...je connais tout son cv. Il m'offre un café pendant qu'on fait les papiers, j'essaie de lui couper la parole pour lui parler de la loi sécurité mais c'est compliqué. Putain, il est sympa mais saoulant à force.
C'est con je passe devant Montastruc mais on n'a plus le droit de changer l'ordre des livraisons, je reviendrai. Je me fais une rénovation dans Toulouse, je sors à Purpan et j'entre en ville. Le quartier date de Mathusalem, les rues sont étroites, je me gare vers le Zénith et je finis en chariot. Faut faire du gymkhana entre les bagnoles, c'est ultra fin, en camion tu oublies. La maison est mitoyenne des deux côtés ici aussi. Le client s'est fait opéré de la main, il ne peut rien porter. Normalement je devrais tout laisser sur le trottoir mais faut pas déconner. Je me pète les margelles deux par deux à travers le salon-salle à manger. A la fin il glisse un billet de 20 dans mon carnet de récèp', c'est élégant.
La journée n'est pas finie, je remonte à Montastruc pour une autre rénovation. Il est 17h, ça commence à se charger sur les rocades toulousaines. Comment font les gens pour supporter ce merdier tous les soirs ? Et tous les matins d'ailleurs.
Le lotissement n'est pas bien large, les numéros sur les maisons sans aucune cohérence. Un type en Ford force le passage, c'est mon client. Je le suis. Le gars n'est pas seul mais ces gamins sont petits, on se pète le bazar à la main, c'est la journée.
Fin de mission à St Jory, j'en ai ma claque pour aujourd'hui.
Café douche et roule petit bolide sur les belles routes toulousaines. Belles routes, belles routes, façon de parler. Des routes de merde oui ! Faut dix ans pour monter à Villemur. La route justement devant chez ma cliente est super étroite, je me sers au mieux au bord du fossé. Les voitures passent. A un moment c'est un 6x4 benne qui veut passer. Merde. Il y a une entrée de chemin à 20m, je lui dis de se serrer là, j'avance, il s'en va, et je recule à ma place. Le mec ne me calcule même pas, ni merci ni merde ! Je suis vert ! Je fais mon boulot et 10 min après il revient dans l'autre sens. Ah ben là mon gars tu attends, je ne bouge pas. Bon ça ne s'écrit pas avec un C. Je suis bien sympa mais pas avec les mecs mal élevés. Au bout d'en moment je le vois reculer, c'est ça, va faire le tour je ne sais où.
La livraison suivante est dans le 32. Pareil, que des routes de merde, sauf que c'est joli. Un peu d'autoroute quand même jusqu'à Valence d'Agen. La cliente habite pas bien loin de l'ancienne base Intermarché de Lectoure, dans la pampa, un coin de paradis. Quand j'appelle pour demander des explications le gars me passe sa femme... Sur place je sens bien qui porte la culotte, il est très effacé, c'est la matrone qui commande. Ceci dit ils sont super sympas, on boit un canon sur la terrasse quand on a fini, la vue est superbe, la vie est belle.
Sauf que j'ai perdu pas mal de temps, il est presque 13h, pas en avance. J'avale une boîte de sardines sur un mauvais parking, j'arrive à Vic en Bigorre ric rac dans le créneau. Ce sont des retraités qui modifient une vieille piscine, comme souvent à l'époque il n'y a pas d'escalier et l'échelle c'est bien quand on est jeune. J'accepte un café et un chèque, bon j'avoue, le chèque c'est pas pour moi.
Je range mon bazar, remets les Europe proprement à l'avant et je préviens Laurence. C'est pour la forme, je connais la suite depuis lundi.
Je recharge dans le 34, ça fait loin mais par ici faut pas trop faire les malins et c'est U qui lui a proposé ça, on prend. J'hésite à remonter par Auch ou Tarbes. Le gps me dit Tarbes, allez j'ai eu assez de route de chèvres aujourd'hui, vamos. En plus on ne paye que de Tarbes à St Martory après c'est gratos. J'évite le péage de Roques en passant par la zone commerciale, comme d'hab'. Juste avant ça a bouchonné sur une borne, un malheureux de chez De Rooy avec un porte-lourd mini cabine a perdu deux roues, la remorque est posée par terre.
Il est 18h la rocade de Toulouse est bien pénible, même si en venant de Pau on n'en prend qu'un petit bout. Je sors à Carca, à Trèbes je prends la Minervoise. Oui c'est interdit au transit mais on peut dire que je suis en local, ma copine a sa maison là le long...
Les 4h15 sonnent à Montady, ça le fait pile poil. Il n'y a plus de place aux Oliviers, je me gare sur le trottoir, de là je vois le portail de chez Trilles, difficile d'être plus près.
Café douche, décollage à 7h30 pour rdv 8h, large. Ils commencent à 7h mais c'est fort calme, je suis tout seul, j'ai un peu peur... La fille me donne un quai, le 7. Je remonte dans la cabine et c'est le drame. Le démarreur tourne mais le moteur ne se lance pas. Je bascule un peu la cabine, je pompe à la main, il démarre. Ouf ! Je fais le tour du bâtiment. On charge, le mec me file un trans pal électrique, les palettes ne sont pas loin, ça file.
Retour au camion, et re drame. Cette fois j'ai beau pomper tout ce que je veux, non pas les mecs de passage, mais la pompe à main, c'est la panne. J'appelle Vico Besac pour savoir s'il y a une astuce. Niet. Je leur dis que je pense que c'est la pompe de gavage, eux disent pompe d'alimentation. Moi je préfère gavage, c'est mon amour pour les canards certainement, magret, aiguillette, foie gras... A 11h un gars de Fiat Béziers arrive, on recommence... Il confirme que c'est la pompe, au vu de l'air dans les conduites, c'est le symptôme. Ils en ont une à Perpignan...elle arrive paraît-il... Et il se casse. J'ai cru qu'il allait me dire : « c'est tout pour moi. » comme ils disent au Jamel Comedy Club. Me vlà comme un con, enfermé dans l'usine. A midi bien sûr je n'ai pas de pain, je tire un Sodebo au distributeur. Nan mais t'y crois ? Moi ! Obligé de bouffer une merde.
A 14h30 je rappelle Vico Béziers je commence à trouver le temps long même si franchement ça va, je suis chargé pour rentrer, on est jeudi... Le mécano arrive quand je suis en ligne avec le chef d'atelier. C'est le même que ce matin. Je rere bascule la cabine, il change la pompe d'amorçage.
A 15h20 c'est fait, je signe le papelard, je vois qu'il a coché la case « garantie ». Ouf !
Je dégage du quai, j'embarque le tagazou et je m'arrête au bureau des expés. Je suis la vedette du jour. Je dis à la fille que ça va, j'ai mis 6h pour m'enlever du quai. En rigolant elle me dit que ça ne les a pas dérangé du tout !!! Je suis bien désolé mais c'est comme ça.
J'ai dit à Laurence de prévenir U que je serai à la bourre, mais j'en profite pas, je remonte au plus vite. Normalement je serais sorti à Remoulins pour me balader mais non, j'avance. J'avance tellement que tout à l'heure j'ai oublié de sortir à Vendargues pour le gasoil, j'en mets 200 l à l'AS24 à Valence sur l'autoroute. J'ignore si le prix est le même, dans le doute j'en prends pas beaucoup.
Faudrait que je coupe à Lyon, à quoi bon ? Inutile de gâcher cette magnifique semaine avec des considérations bassement matérielles comme les heures, je coupe à la Tour d'Albon. D'ici je monte à St Vit en 3h30, 3h45, ça suffit largement.
Réveil 4h30 et go ! A cette heure le périph' de Lyon ne doit pas être trop fliqué, j'enquille. Premier arrêt à Villemotier, ce n'est pas raisonnable mais je m'enfile deux pains aux raisins. J'ai honte c'est pour ça que j'en parle, ça décharge un peu de culpabilité. Le jour a eu la gentillesse de se lever pendant que je déjeunais, je suis bien réveillé du coup. Puisque je suis là je reste sur la 83.
A 9h pétante je suis chez U à St Vit. Le mec me dit que j'avais rdv à 7h. Je sais mais on a prévenu. Il me répond que non. Qui dit vrai ? Laurence ou lui ? Je lui montre le double de mon papelard du dépannage Iveco, il s'en branle mais je lui prouve que je suis de bonne foi. Après la pause, à 9h et demi on me donne un quai, c'était bien la peine que l'autre me dise que ça allait être long. Sylvain de chez Pierrat arrive entre-temps, il vient vider du pinard lui aussi mais du sud-est. Une fois vide je descends récupérer les Europe au parc à emballages. Sur le parking il y a Michel qui attend Sylvain, ils doivent échanger leur remorque parce que le premier doit aller chez Renault. Lundi il est parti de chez lui à Baume les Dames, il a chargé à Seppois et arrivé à Dôle il avait 11h49 de volant ! Au pire ça doit faire 4h ou 4h et demi en réalité. Il a fait toute la semaine avec son capteur de boîte délirant.
Je ne me moque pas, moi je vais chez Vico pour mes feux, c'est pas mieux. J'y suis à 11h30, l'électricien fait un diagnostique en vitesse, il a déjà eu le cas, faut changer un boîtier dans le châssis. On se donne rendez-vous pour 14h, ça me laisse le temps d'aller laver et de manger un bout.
Au lavage je tombe sur Gérald, j'ai un problème sur les clignotants du chariot, je prends son cordon et ça ne marche pas mieux, c'est donc pas le cordon...
A 2h retour chez Fiat, le gars me change le boîtier, il est plein de merde. Pas l'électricien, le boîtier. Il nettoie les connections avec une bombe de contact, je lui emprunte et miracle mes clignos remarchent. Il me fait cadeau de la bombe, cool.
Pauline m'envoie chez Tillet, je charge du Pont de Roide comme d'hab' et un lot pour Rixheim. Le Rixheim se vide à quai, donc le cariste me file un tire-pal et je tourne les palettes pour vider lundi. Bon de coup de chaud, mais c'est bien ça me fait perdre ma graisse.
A 4h et demi je suis au dépôt, je fais les pleins et je passe au bureau pour redonner les papiers. Et c'est le drame ; Pauline me dit : « on vide le Tillet, j'ai besoin de faire monter un camion en Alsace lundi. » Meeeerdeuuuu ! Je chope Micka et rebelote, trans-pal pour retourner les palettes parce que les quais sont pris. Re coup de chaud. On se fait bien chier pour vider le Pont de Roide, il y a deux bobines de 3t, c'est chaud avec notre Fen. Après je prends un lot de bardage pour Vesoul, à 18h on a enfin fini. Ce genre de conneries c'est la force de l'habitude, du Pont de Roide et du Rixheim je ne me suis pas posé de questions, j'étais certain que c'était pour moi...
En rentrant je me fais la réflexion que la semaine est déjà finie. Content de rentrer bien sûr, mais hormis la panne cette semaine a été formidable, jolie balade, du soleil et c'est déjà fini. A 19h je décroche, bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.