| Carnet de bord de Mai 2017 | Partager sur Facebook |
Hier soir on est allé chercher le camion au dépôt avec ma compââgne, 10h moins le quart à Devecey le temps d'accrocher et de faire le tour de l'ensemble, à 23h on était à la maison.
Donc à l'issue de mes 9h je décolle. A 9h je suis chez Waterair. Michel a déjà fini, j'entre direct sous le auvent. Fabrice sort mon voyage et charge en même temps un ATS « normal », une semi blanche quoi. Il charge un complet de bordel pour Damazan, des cadres et des moules, pas marinières mais d'escaliers. A 10h et demi j'ai fini. Je monte à la hot line pour prendre rendez-vous pour la pause de mon liner. Ça me permet de négocier en direct la date que je veux. Tout bien.
Petit arrêt au pain à Grandvillard, puis pause casse-dalle en vitesse sur l'autoroute.
A 13h je suis entre Baumes les Dames et Besac' pour une rénovation. C'est la première de la semaine, et pas la dernière...
J'ai à nouveau un problème de clignotants sur mon chariot. Cette fois c'est à droite, c'est moins dangereux qu'à gauche mais je déteste ça. La semaine passée j'ai mis du contact en bombe ça remarchait, là cette fois mon cul Paul. Je sais que c'est pas le cordon, j'en ai un vieux dans un coffre et ça ne marche pas. Pour moi c'est la prise sur la semi. Je vais donc chez Mécano truc machin au bord de l'autoroute vers chez Jeantet. Le gars vient voir, il prend un cordon neuf avec lui et bien sûr ça marche. Voilà comment passer pour un gland en dix secondes... Les pannes électriques c'est toujours comme ça. Ce matin encore j'ai vu Gérald chez Waterair, j'ai emprunté son cordon et ça marchait pas. Là je passe pour le beubeu de service qu'à pas penser à changer de cordon, ça me rend dingue. Bref, ça fonctionne, je me casse, la suite au prochain numéro.
Je devais faire une rénov' à Dijon mais elle a été reportée donc je monte à Semur en Auxois. Je dépose une rénov' chez une bonne dame, facile. La livraison ! Je ne me permettrais pas dire que la dame est facile.Pour repartir c'est interdit de partout comme dans le sketch de Raymond Devos. Soit 3t5, soit 12t, je trouve bien une déviation PL mais elle me renvoie au point de départ. Et puis merde, ça me saoule. Finalement j'ai bien fait, Semur est une cité médiévale, c'est beau comme tout.
Je me fais encore une rénov' à Époisses chez une citoyenne néerlandaise. La dame a un âge certain et elle est coincée avec la loi sécurité, il faut impérativement renvoyer un papier chez Waterair pour la pose liner. Par le courrier ça met trois jours, elle me demande si je peux lui envoyer par mail. C'est tout en hollandais sur son téléphone m'enfin c'est un Samsung, les menus sont les mêmes. Je prends le papelard en photo et j'appuie sur « aan », ça part. La bonne dame est fine contente. Boh moi aussi va !
Je termine la journée sur la 6 avant Avallon. Le mec qui fait garer les camions me dit de ravancer un peu. Pourquoi ? A cause des portes-voitures me dit-il. Ben justement, plus je suis au fond, plus un véhicule long aura facile pour sortir. Non ? Il n'est pas convaincu...
Une semaine de vacances mais je reprends mes habitudes, café douche et zou ! A 8h je suis à Montbard, je me fais super archi chier pour accéder. La maison est au bord du canal, ça a l'air facile mais il n'y a pas d'accès direct, une galère. Je range la rénov' dans le garage, la dame m'offre le café, ça va tout de suite mieux. Ensuite je vais entre Avallon et Auxerre, là aussi je me fais chier. J'attrape un employé municipal, il me dit que c'est loin, que je ne peux pas laisser le camion là. Il m'emmène à pied au coin de la rue et me montre la maison, il y a 150m à tout casser ! Putain je suis tombé sur l'idiot du village. C'est quoi loin pour lui ? La cliente est tout juste aimable, je dépose la rénov' en échange d'un chèque et je me casse.
Je trouve une boul' dans un bled, la baguette tradition est une tuerie de la mort qui tue. Avec un bout de Comté tu crois en l'existence de dieu.
A 13h je suis à Tonnerre. La rue est étroite, je manœuvre et je me gare à 200m. J'y vais avec le kit, et c'est le drame ! La rue est en travaux, barrée. Je vais voir les gars, un premier groupe veut bien bouger un camion mais 20m plus loin une autre équipe a carrément fait une tranchée, c'est mort. Celui qui semble être le chef m'explique pour faire le tour, 4 bornes jusqu'au bled suivant, un pont, à gauche, puis 4 bornes pour revenir. C'est étroit, je vais devoir reculer 4 bornes ? Il me dit qu'ils ont un parc où ils stockent des matériaux, je devrais pouvoir faire demi-tour. J'adore le conditionnel, tout de suite t'es rassuré... Je remballe la piscine, je referme et j'y vais. Le pont en question est interdit aux 12t, ma foi... Quand il m'a parlé de parc je m'attendais à trouver un truc conséquent, en fait c'est bien petit. En y allant mollo et en descendant plusieurs fois j'arrive à me retourner sans casser le camion, soulagement. La cliente est bien sympa, mais elle a une particularité, elle a les poils du nez qui dépassent des narines. Je ne vois que ça ! Il n'y a pas d'esthéticienne à Tonnerre ? Elle a mon âge en gros, pas moche, mais ces poils c'est pas possible !
Pour repartir je ne passe pas par le pont, je coupe par des chemins de traverse pour me retrouver à Auxerre. Je livre chez un garçon sensible. Il m'explique que c'est son compagnon qui a acheté la piscine. Je range tout dans le garage puis il m'offre un café. Il est vachement sympa mais très très sensible.
Je me fais encore une rénovation à Sens pas loin de l'usine de cuves. Mais si souvenez-vous, on passait devant autrefois quand il n'y avait pas le pont à Paron. Là aussi le client est bien cool, on se boit une Leffe, j'ai le droit c'est la fin de journée.
Fin des travaux à la Clé des Champs à Champigny sur Yonne, c'est une putain de bonne adresse, le parking est vite plein.
Café, douche gratuite avec le ticket d'hier soir et zou. Je commence à Ponthierry 77, le quartier ne m'inspire pas mais ça va. Le client s'est acheté direct une mini-pelle, 20000 balles le morceau quand même. Il me raconte qu'il a plein de boulot à faire avec et qu'au final quand il l'aura revendue ça lui fera moins cher que des jours et des jours de location. Bon. Il est bien cool, tout bien. Je ressors du pays sous des arbres, c'est chaud. Une bonne dame en Captur est garée en merde devant la boulan du bled, je bloque la rue, du coup je ne descends pas pour râler comme elle le croit mais pour me prendre une baguette.
La suite est pas loin de la 19 vers Mormant, jeune femme, gracile, on devine des seins lourds sous un chemisier noir vaporeux, parfaite. Après cette jolie vue j'en ai une moins sympa, le pneu gauche du chariot est bien dégonflé. J'ai vu un garage agricole à l'entrée du patelin, il est midi moins le quart, pile poil. Le pneu n'a qu'un kilo de pression, le gars le regonfle et met du pchitt pchtitt pour détecter une fuite, on ne trouve rien. Wait and see, comme on dit en patois comtois. Par politesse je lui demande combien je lui dois, rien dit-il, je file.
Cassage de graine sur la 4, à 13h je suis à Thorigny sur Marne. Le lotissement est grand mais en cul de sac pour les semis. Je ressors en prenant 2 ou 300m de sens interdit. Comme j'ai dit au client, j'ai pas le choix et ce sera pas le dernier de ma carrière.
De là je vais au Perreux 94. La rue est inaccessible. Je fais deux fois le boulevard, c'est impossible de s'arrêter. Il y a des travaux, je me glisse derrière les cônes et basta ! Je descends le chariot, ouvre les portes et fais glisser la pompe à chaleur et la rénovation au cul. Je file. La maison est à 200m. Quand je reviens le chantier est terminé, ils ont enlevé les cônes, le camion est tout seul comme un con sur la voie. Oups ! J'embarque en quatrième vitesse et je me casse. Pas vu pas pris.
La suite est à Poissy, il est 16h15, ça pue un peu de traverser à cette heure. Je jette un œil sur Sytadin, ça a l'air de rouler sur l'A86, zou. Ça freine juste un peu vers Rungis c'est après Versailles que ça se gâte, le petit bout avant le triangle de Rocquancourt est bien bouché. Pas bien grave, la cliente a prévenu ce matin qu'elle ne serait pas chez elle avant 18h. J'entre dans Poissy par le haut, c'est bien sûr interdit. Je me retrouve dans le centre ville, le stressomètre en zone rouge... A 18h10 je suis enfin posé devant chez la cliente. C'est une femme d'un certain âge, veste de tailleur framboise écrasée, pantalon noir, souliers vernis, c'est exactement l'idée qu'on se fait de la bourgeoise de l'ouest parisien. Elle est sympa, moi ça me va. Pour repartir c'est plus simple, le boulevard tombe sur la route d'Achères.
Me vlà vide, Laurence m'a envoyé mon retour, on recharge dans le 60. Je n'ai pas pu couper 45 devant chez la dernière cliente, c'est un passage de bus, je finis donc mes 30 vers Creil. Je comptais souper à Blincourt mais il est presque 9h, le parking est blindé, une bagnole bouche l'entrée. Pas grave il me reste un bout de ma délicieuse baguette de ce midi, 21h20 je suis devant la grille de l'usine à Ribécourt. Je dors devant chez le client comme les vrais routiers.
Réveil 5h et demi, café au réchaud, je dépends le chariot pour le planquer par là, à 6h je me pointe à la réception. A pied bien sûr, pas la peine de démarrer la journée si le numéro de commande n'est pas le bon... Je peux entrer, moteur, et j'évite le drame, à une seconde près...j'ai pas 9h de coupure ! Putain réveille-toi Pierrot, t'as que 8h48 de coupure. Je pensais que douze mille camions seraient à l'ouverture, que nenni, je suis tout seul, c'est bizarre dans ce genre d'usine.
Ça charge avec un chargeur à pneus, 6 sacs à la fois, donc 3t600 à chaque coup, ça file. Je referme et en faisant le tour de l'usine pour sortir je vois le bâtiment des sanitaires. Je demande à un mec si je peux me doucher, pas de soucis. C'est propre, je me lave le fion et à 7h15 je me casse.
Du temps de Buffa en sortant de St Gobain à Thourotte on pouvait couper par Clairoix devant l'usine Conti, c'est tout interdit aux PL désormais. Le tour se fait par une 4 voies, on perd pas trop de temps. Soissons, Reims, St Dizier, Chaumont, la route classique pour redescendre.
Vers 14h je mange un bout du côté de Gray, Pauline m'appelle et me demande si je peux aller vider, j'y avais pensé ma chère.
A 15h je suis chez Terre Comtoise à Dannemarie, c'est l'énorme coopérative agricole qu'on voit en face du garage Volvo PL à la sortie de Besançon. Là aussi ça marche bien, le gars vient avec un Fen qui a un éperon assez long pour prendre 3 big bags d'un coup. J'avais 30 min à faire, c'est pile poil.
De là je vais laver chez Jeantet, c'est pas loin et je tiens à redonner le Vico propre. Ensuite je vais chez Tillet et je charge pour moi, le voyage du siècle, destination Bourgeois Besançon lundi. Putain ça vend du rêve.
A 17h30 je suis au dépôt, après 4 mois presque jour pour jour je récupère le Panzer. Il est revenu jeudi mais mon boss l'a renvoyé. L'entourage du phare gauche n'a pas eu de mal, du coup c'est la seule pièce d'origine et ce n'est plus le même blanc, ça faisait dégueulasse paraît-il. L'assurance a refusé de le prendre, on l'a repeint à nos frais mais c'est nickel. Je transvase tout mon bordel, je ne suis pas le gars qui voyage léger, ça me prend des plombes. Je suis content de retrouver mon camion mais je m'étais un peu attaché à ce Fiat, c'est pas si mal finalement. Les gens qui critiquent Iveco n'ont pas dû rouler avec. Après faut être honnête, la qualité de construction de Mercedes c'est autre chose. Même si c'est peu fragile quand tu pousses un Trafic à 9 kilos...
Seb le waterairien a pris la bagnole, je rentre en solo, c'est bien pour reprendre mes marques. A 20h je suis à la maison, bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.
Hier j'ai loupé la messe, c'est pour la bonne cause le petit Jésus me pardonnera, j'ai nettoyé ma cabine. Des gougnafiers ont osé monter en godasses putain ! Mon bordel est rangé, c'est propre, je démarre donc avec la banane. C'est con c'est qu'un camion mais je suis tout content de repartir avec.
Je décolle à 6h, oui c'est tôt pour moi, et je vais accrocher ma semi au dépôt. A Cayenne ça freine déjà j'ai bien fait de m'affoler.
Pas de camions chez Bourgeois je me mets en place direct, j'ouvre et je pars à la recherche d'un cariste. Au bureau je trouve un gars qui me dit qu'il m'envoie quelqu'un, le temps de tirer un café et de retourner au camion ça bouge déjà. Quand c'est vide je vais chez Tillet. Je ne me souviens plus de ce que m'a dit Pauline vendredi mais il n'y a qu'un tour de ville avec deux clients, les autres sont des complets. Les gars sont en pause, c'est le mec du bureau qui me charge, c'est un peu long mais de toutes façons plus rapide que la pause... Je me fais deux clients à Pirey, je ne connaissais ni l'un ni l'autre, ça fait de la nouveauté. Chez le premier pour ne pas me faire chier à ouvrir les deux côtés je tire les palettes au bord avec le Moffett, les bobines ne font que 800 kg.
Quand c'est vide j'appelle Pauline, je devais aller faire rebrancher le Transics mais elle a un tour à faire. C'est plus urgent que la géoloc'. Ça me va. Je file à St Vit chez un emboutisseur pour charger de la matière non conforme. C'est deux grandes palettes qui viennent d'Italie, même pas déballées. J'apporte ça à côté de chez Tillet, c'est leur spécialité de recouper du feuillard. Je me pointe à midi moins dix, ric rac. Un gars arrive avec un petit Fen, je lui déconseille d'essayer, il revient avec le gros Hyster. Je préfère éviter de benner une bobine sur ma peinture fraîche.
Retour au dépôt pour redonner mes papiers et récupérer mon badge de télépéage. Pauline me dit que je dois vider mon tachy, pas la peine il est neuf. L'autre a souffert dans le carton le lecteur 1 déconnait parait-il. Ce nouveau est bizarre d'ailleurs, il n'y a plus de bouton pour sortir la carte, il faut faire un appui long sur le bouton d'activités.
A midi et demi je me casse enfin pour Seppois. Petit arrêt à la boul' à Valentin, je me fais un casse-dalle que je bouffe en roulant sur l'autoroute, c'est mal je sais.
A 14h15 je suis chez Waterair, pile poil. Mon collègue Cyril termine et me laisse la place. Il y a tellement de boulot qu'ils ont débauché Jean-Pierre de son magasin, lui charge sous le hall et Fabrice dehors comme à la grande époque, avant 2008 quoi. J'ai un joli chargement, ça rentre sans gerber, le top.
A 16h je me casse. En roulant j'appelle Sylvain le spécialiste de la Côte d'Azur pour quelques renseignements. Il me dit que la 83 est fermée vers Arbois il s'est fait baiser dans une déviation interminable, du coup je garde l'A36 jusqu'à Dôle. Mes heures me font finir avant Lyon, je ne vois pas bien de resto par là, j'aurais dû m'arrêter à Pont d'Ain. Pas grave, j'ai du pain de midi et une jolie salade, ça ira bien comme ça. Posé avec 9h01 de volant et 4h27 continues à l'aire de Montluel, je recule sur un chemin pour ne pas être au milieu des sauvageons, tout bien.
Décollage à 6h20 pour me garder un peu d'amplitude mais pour passer Lyon avant le binz. Premier arrêt à l'AS 24 de Montélimar puis au relais de Donzère pour déjeuner et me doucher. Les heures sont remises à zéro. Je me prends un bout de pain à Pierrelatte puis je reprends l'autoroute à Orange.
J'appelle le gars qui me fait l'assistance, il ne sera pas au rendez-vous avant 14h30 alors que j'ai mis 13-15h au-dessus de Aups. Ça commence mal.
Avant 13h je suis à Vidauban, à l'entrée du pays il y a un rond-point avec un parking large, bien commode pour transvaser. Je mange un bout et je commence à poser les palettes sur le parking. Je vois que chez Waterair on m'a écouté. Ils attachaient le nouvel escalier avec une seule latte, quand on détachait le premier, le second et le troisième n'étaient plus attachés. Maintenant le un et le deux sont ensemble et le deux et le trois ensemble. Comme ils m'ont dit, ils ne peuvent pas penser à tout, et quand les demandes ne sont pas farfelues, ils le font. Mon gars arrive. Pas en retard finalement. On transvase et on monte. J'aurais pu m'arrêter avant, vers St Maximin mais la suite est ici, il y aurait fallu bouger le camion, bref on a pensé que c'était mieux comme ça etpicétou. Il n'y a que 40 bornes mais il faut pas loin d'une heure ! On vide chez des citoyens néerlandais, rien à dire. On redégringole au plus vite, l'heure tourne.
On met la deuxième piscine sur la benne, là c'est pas loin, 3 ou 4 km. C'est derrière la voie ferrée, un pont à 2m70, assistance petit camion obligatoire. La maison est encore en construction, la cliente me dit qu'elle a vu avec le commercial, on pose chez une voisine à 100m de là, elle-même cliente Waterair. Bon, ok. J'ai déjà vu des pénibles, mais elle, elle vaut des points. Même pas bonjour, elle me dit que je suis en retard. Avec la plus grande délicatesse je lui explique qu'elle n'est pas ma cliente, que je ne pouvais pas la prévenir puisque j'ignorais que je venais chez elle. En plus il est 17h05, pour un créneau 15-17 ça va encore. Elle nous traite directement de « bras cassés » parce qu'on n'a pas de grue sur la benne pour livrer. Ensuite elle se mêle de la manœuvre, elle veut qu'on recule. Ben non, on va ouvrir la ridelle côté chauffeur, c'est plus facile... Bref, tout a été comme ça ! A un moment le ton est monté entre Luc l'assistant et elle, j'ai fini par lui demander si elle était vraiment désagréable ou si elle jouait un rôle. Ma cliente, qui avait besoin de mettre sa piscine en sécurité, était dans ses petits souliers, pas à l'aise la pauvre ! Faut appeler un chat, un chat, et une connasse, une connasse.
Retour au camion, on charge une petite rénovation pour monter à Draguignan, en deux coups de cuillère à pot, c'est torché. Luc me repose au camion juste avant 19h, je file au resto. J'évite les deux au bord de la 7, trop bruyants la nuit c'est impossible de dormir, je monte à La Coupure à la sortie du Luc. Je vais me jeter une bière, faut que j'oublie l'autre chieuse.
Café, pain beurre, douche et zou ! A 7h30 mon assistance m'appelle je suis au péage des Adrets, on se retrouve sur la route de Montauroux 5 min plus tard. On se fait une rénovation à Fayence. La maison n'a pas de sonnette, le portable est sur messagerie, on attend un peu en cherchant une solution. J'envisage de sauter le mur mais arrive un Berger Allemand assez hargneux, je renonce à l'idée. Même s'il me bouffe un bout de cul il y en restera toujours, mais je préfère refaire sonner le téléphone. Un gars répond enfin, il m'envoie quelqu'un. On est trois pour trois colis, Cyril le patron, son employé et moi. Autant dire que ça va assez vite. On redescend au camion.
Ils me suivent jusqu'à St Raphaël, oui je sais j'y suis passé tout à l'heure mais c'est ça le transport. Je me souviens que sur la route de Puget il y a de la place, je me pose devant une jardinerie dans une rue déserte, parfait pour transvaser et laisser le camion. En dépotant la palette de colis on gagne de la place, du coup on embarque la piscine et la réno suivante sans avoir besoin de revenir.
Purée merci l'assistance, on passe en ville puis des ruelles plus étroites les unes que les autres, la Côte d'Azur quoi ! On dépose la piscine+escalier chez une mémé bien tranquille. Inutile de préciser que c'est pas elle qui monte sa piscine, donc elle s'en fout royalement. Elle me demande juste si c'est moi qui revient pour la pose. Je n'envisage pas de reconversion sur le tard... On file à 3 ou 4 km de là en direction des plages, ici aussi la sonnette est grillée. Il n'y a pas d'électricien sur la Côte ? Le 06 répond, une belle femme vient nous ouvrir. 3 colis, 1 chèque et on se casse. Retour au camion.
Cette fois c'est moi qui les suit, on roule jusqu'à l'aéroport de Cannes La Napoule. Ici les places sont chères, faut pas faire les malins pour transvaser, la moindre place potable tu la prends. On charge une piscine sur la benne et on monte à Pégomas. Il est midi et demi passé, on mange en terrasse dans un resto qu'ils connaissent. C'est Cyril le boss qui paye, c'est l'habitude mais c'est classe quand même.
On vide chez un culturiste qui se balade torse nu bien sûr. Bon les piscines c'est pas de la fonte, il n'a touché à rien... La peur de se salir probablement. Retour au camion, comme ce matin on charge tout pour ne pas revenir. C'est un peu long, je dois dévisser l'escalier de sa palette pour gagner de la place. Une sangle par dessus histoire de ne pas le perdre sur la route et zou ! Cette fois on vide à Auribeau chez un type bien sympa qui nous offre une bière à la fin. On l'a méritée, on lui a tout posé dans le jardin au fond, sauf l'escalier... C'est le même cas que l'autre fois à Vichy, la porte d'accès au jardin fait 63 cm et l'escalier 1m50 de large ! Le client me dit qu'ils vont le passer par dessus le garage. Bon courage.
On se fait encore une grosse rénovation un peu plus haut à Peymeinade. Le liner fait le poids d'un âne mort, il est temps que ça termine j'en ai marre de porter. Mes compères me ramènent au camion, il est 17h quand même. Laurence m'a textoté mon retour, Grans dans le 13.
On est mercredi, on reçoit les programmes pour dans deux semaines, Christine m'a dit qu'elle avait deux camions ibérica. C'est confirmé. Cool.
Fin de chantier au Milly Mètre à Trets, je suis bien mort, c'est plus de mon âge ces conneries.
Réveil 6h, petit déj' et douche zou ! A 8h je suis dans le Clesud chez Géodis, ça y est je suis un vrai routier, j'avais déjà entendu parler de Clesud sans jamais y être venu, c'est mon dépucelage, je suis fier. Je n'ai rendez-vous qu'à 9h, je fais le binbin pas au courant de l'heure au guichet mais ça ne marche pas, les chargeurs ne commencent qu'à 9h. A moins 5 mon téléphone sonne, quai 18. C'est un peu longuet, le mec va chercher les palettes au diable. C'est du groupage de brico, je lui demande de mettre le lourd devant, c'est pas gagné. Il optimise la place au mieux, j'avoue qu'il est pas trop mauvais, seule faute une palette de carrelage au cul, rien de grave. Pendant que j'étais à quai la cour s'est remplie, c'est blindé de camions partout, du monde au seul guichet des expés. Les papiers sortent, la fille appelle le camion de Montbéliard, je passe devant tout le monde...désolé les gars. Au cul j'ai des palettes de tondeuses ça fait un truc plat, je remets mes palettes Waterair sur mes mousses. Je les ai laissées dehors histoire de se présenter avec une semi vide. Pendant que je fais ça un soviétique entre dans le bâtiment pour vider, ça fait un gros boum, il éclate un pneu alors qu'il est guidé par son coéquipier. Certes ils ne sont pas doués mais l'entrée du bâtiment est à l'équerre avec des glissières en béton, inadmissible. A 10h je me casse.
Je me suis pris du pain ce matin à Lançon pour être paré, j'enquille l'autoroute. J'ai beau compter je vais devoir faire deux coupures, j'ai fait 15 à quai, je fais 30 après Valence pour béqueter.
Lyon passe tranquille par le vieux périph', pas pressé je sors à Viriat comme d'hab' pour monter par la 83. Sevket m'appelle, il est un peu devant moi, et me demande si la déviation vers Arbois est toujours d'actualité ? J'en sais rien, du coup il passe par Dôle. Moi pas franchement pressé, un peu comme d'habitude d'ailleurs, j'essaie. Et peau de zob, c'est toujours fermé ! A Poligny il faut prendre Dôle, ça perd pas grand chose en fait. Sauf si tu vas à Besac', oui. Maintenant que je suis à Dôle je vais pas aller me frotter à Besançon, je me rentre par Pesmes Vesoul, la route des vosgiens.
Dernière coupure vers Gy, à Vesoul je joue au plus malin. Pour ne pas faire le grand tour, au rond-point de Peugeot devant le PR sud je prends l'interdiction, genre je vais charger chez Mérinos. Il est plus de 19h, Mérinos c'est fermé depuis un moment, mais bon... Au bout la route de Quincey est fermée, il y a des travaux, putain me vlà à nouveau dans une déviation, obligé de prendre la 19, j'aurais mieux fait de ne pas prendre l'interdiction.
A 20h25 je suis enfin garé sur mon trottoir.
Il a bien plu cette nuit, j'ai entendu l'eau dans les chéneaux. Ce matin il tombe encore des seaux, c'est impressionnant. A 8h et demi je suis au Brico Dépôt de Montbéloued comme disaient les racistes autrefois. Je dis autrefois parce que maintenant je suis adulte, je côtoie qui je veux, donc pas les racistes. Bref, j'ai rendez-vous à 9h, on me fait entrer de suite. Je descends vite mes palettes et les mousses, histoire que le cariste n'ait pas à redire. On vide. Problème, une palette de volets roulants s'est couchée, ce sont de petits volets pour mettre sur les Velux. Je lui ai bien dit hier au chargeur, il n'a rien voulu savoir. Rien de grave, je redresse la palette, le cariste râle un peu, normal. En repartant je vois que je n'ai pas de réserves, ça m'aurait fait chier pour si peu, j'en parle au réceptionnaire qui s'est calmé ; il me dit que d'habitude c'est bien pire. Ouf. Il pleut toujours autant.
Texto à Pauline, elle m'appelle. Elle m'envoie faire une ramasse chez Compo. Par honnêteté je lui rappelle que mon Transics n'est pas branché, elle me répond qu'on n'a pas le temps et qu'elle n'en a rien à foutre. Ça me va.
Autoroute jusqu'à Baume les Dames, arrêt express à la boulangerie de Roulans. La boulangère a un décolleté vertigineux, je me prends une 1900, elle trouve que la forme de la baguette est moche, elle veut m'en donner une autre, mais non malheureuse ça ne change pas le goût, du coup elle me la fait moins cher. Je reviendrai...
A 10h30 je suis au terreau, personne à la rampe devant le bureau, les autres attendent tous à la même, pas de bol, je charge direct. A midi je suis au dépôt, Gérald et Sevket vident aussi des lots et coupent 45 à quai. Putain je me fais baiser par mes potes. J'attrape un tire-pal et je leur file un coup de main. Quand Gérald est parti je vide mon lot.
Retour chez Compo, il est 13h15 j'avale une salade avant la reprise à la demie. Cette fois je charge des produits. Vous vous souvenez certainement de cette pub téloche il y a quelques années, les nains de jardin Algoflash, ben les nains sont de Besançon. Quai 2, ça charge les palettes deux par deux, viteuf'.
Reretour au dépôt, je vide le lot. Je suis pressé, ma gamine reçoit un prix cet après-midi récompensant les élèves...les élèves quoi ? Travailleurs, méritants ? Bref je suis content, moi qui était un âne bâté. Pauline me demande si je veux bien faire « la ville » lundi matin, boh oui moi je m'en tape, faire ça ou autre chose. Du coup je rentre en bagnole, je balance mes affaires dans la Gran Torino et je ferme le camion. Petit bilan d'une semaine en Panzer : j'ai bien aimé l'Iveco mais la piètre qualité des matériaux, le tiroir sous la couchette qui se coince en travers, l'obligation de claquer les portes sous peine de se faire déchirer les oreilles par l'ordinateur de bord, ça va un moment. C'est sympa le folklore italien, mais la douceur feutrée de la cabine Mercedes, le frigo sur rail, la lourdeur des portières c'est quand même un cran au dessus.
16h30 je suis à la maison, je passe une chemise et je fonce à Belfort, un papounet ça fait plaisir à sa fifille etpicétou. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
A 7h je suis au dépôt, il y a du monde, je me fais payer le café par je ne sais plus qui, je fais chauffer et je monte chez Tillet. Il y a déjà plusieurs camions mais tous en fosse, je suis seul à charger à plat. Ça chie un peu pour les papiers, à 8h je me sauve. Bon pas loin hein ! Pirey c'est à quatre ronds-points de là. Je connais le premier client, en place directement. Le cariste, bien sympa par ailleurs, me dit qu'il est tout seul pour les expés' et la réception matière, du coup faut attendre. A 9h je traverse la route pour la zone d'en face. Je perds un peu de temps à trouver le bon gars, ensuite je ne peux pas me mettre en place, un lascar en porteur est garé en merde avec le moteur qui tourne genre j'en ai que pour cinq minutes. Le cariste assez cool me vide dans la rue. Dernier client dans la zone des Tilleroyes, là c'est facile c'est un client à nous pour les départs, c'est pas le tapis rouge de Cannes mais on est connus.
Pauline m'appelle et me demande si je peux lui faire un second tour ? Bah non ma pauvre il est 10h passées, trop tard. Je rentre au dépôt pour les pleins et embarquer le zinzin. Je prends soin de lui compléter le plein aussi, vu les distances annoncées cette semaine...
A 12h45 je suis chez Waterair, pour un rdv 13h. J'avais vraiment pas le temps de refaire un tour de bobines. A 2h c'est chargé, je laisse la place à Cyrille. Je tamponne un carnet complet, passe au bureau et je file.
Ma première livraison est à Hérimoncourt, bourgade du pays de Montbéliard pas loin de la frontière. Le gars est bien sympa, sa femme arrive pile poil pour signer les papiers, l'emprunt est à son nom. On boit un coca sur la terrasse à l'ombre.
Fin de cette magnifique journée ensoleillée à la maison, il est 17h30, y love my job.
Comme hier, réveil à 5h30 et je file quand je suis prêt. Mon client du matin est de l'autre côté de Besac' au trou du cul du monde. Je ne sais jamais pour aller par là s'il faut passer par la route de Lons et Quingey ou la route de Dôle et St Vit. Le gps me donne la deuxième solution, je le suis bêtement. A 8h et quart je suis à Fourg, village comtois typique où il y a plus de vaches que d'habitants, comme chez moi quoi ! Le client me dit qu'il a été chauffeur routier mais qu'il ne supportait plus les découchés. Vu son âge il n'a pas dû rouler 50 ans non plus. Il file au taf. Je dépose tout dans le garage . C'est madame qui signe les papiers, je lui fais mon laïus habituel sur la loi sécurité. Je lui explique qu'elle doit impérativement renvoyer un papier, je lui conseille de le faire par internet ça va plus vite mais elle me répond que ça n'ira pas... elle ne sait pas envoyer les mails ! Vous pensez qu'elle a 90 piges, que c'est trop moderne pour elle, non, elle a 30 ou 35 ans pas plus.
La suite est juste à côté... Orange ! Je garde la 83 malgré l'interdiction provisoire. C'est peu de choses, ils refont un muret de soutient dans les lacets d'Arbois. Il y a juste une circulation alternée et je vois que tout le monde s'en tape ! Je suis loin d'être tout seul et dans les deux sens. Je me prends du pain à la boul' en haut du petit col, Buvilly. Les 4h30 sonnent entre Bourg et Lyon. Le royaume des cannes à pêche, autrement appelé la capitale des Gaules passe tranquille vu l'heure.
Juste avant 16h je suis sur un petit chemin typique du coin, la route est bordée de deux fossés, sauf juste avant chez mon client. J'arrive à me serrer dans l'herbe, à cette saison ça le fait. Je devais être garé à 1km500, ça me plaît bien cette histoire. La cliente est là avec son beau père, il a un fort accent qui parle à mes oreilles, il est de Belfort me dit-il...
Le client suivant est à Sérignan, j'attends le gars devant la cave coopérative, oui pour moi la cave coopérative c'est le point central de chaque bled du sud, il m'emmène en bagnole. Il habite juste de l'autre côté, garé à 100m alors qu'on m'annonçait 1km, re-ça me plaît...
Fin de journée au Mistral sur la 7, ça a changé de tôlier, on va voir ça.
Je me suis laissé dire que c'est un gars de la même famille que le Disque Bleu qui a repris le troquet. C'est bien, les sanitaires ont été refaits, ça en avait besoin, la douche vers les cuisines est carrelée du sol au plafond, le top.
Je commence la journée par une jolie balade, Bagnols, Barjac, Les Vans. Cette route est magnifique entre Gard et Ardêche, avec 3 piscines dans la semi ça le fait, avec 28t de flotte ou de ferraille ça doit moins rigoler. Et puis surtout ça m'évite St Ambroix et sa déviation de merde. Garé sur le parking du resto Les Ardéchois je me fais une réno à 500m de là chez des citoyens suisses. Encore une fois on m'annonçait une distance terrible, que des bonnes surprises cette semaine.
Du coup je suis bien en avance, j'appelle mon client de 13h à Avignon, je m'annonce pour 11h, il est ok. Je dis Avignon, c'est Les Angles, Waterair city tellement il y en a. La N100 descend dans Avignon, ça circule sur cette route c'est affreux. Je sors en bas et c'est le drame, il y a un pont à 3m50 d'un côté et un chemin qui ne m'inspire pas de l'autre. Je recule discrètement sur la voie de décélération , personne n'est venu derrière ouf. La sortie suivante est plus commode, c'est celle qui va à Aramon le long du Rhône, je repasse sous la 4 voies, ressors à la première et rebelote je ne peux pas tourner à droite c'est trop étroit. Putain ça me saoule ce coin. J'y vais en marche arrière, la maison n'est qu'à 3 ou 400m. Pas trop rassuré pour repartir, en fait ça le fait la rue longe la nationale et on la reprend plus loin c'est tout droit. Re-ouf !
Pendant ce temps Laurence m'a envoyé un texto me demandant si j'ai pris de l'avance. Oui ! Je lui ai demandé de me recharger ce soir, ça arrangerait mes affaires pour vendredi. Elle essaye mais c'est pas gagné. Je recharge vendredi 13h à Seppois, si je ne suis pas là c'est Sevket qui ira pour moi mais ça complique les choses évidemment. Faut échanger de semi ou transvaser c'est chiant.
J'appelle la cliente de 15h , elle veut bien que je vienne avant, j'avale un bout de pain en vitesse. A 14h je suis à Arles, à Mas Thibert exactement. Si si vous connaissez au moins de nom. C'est écrit sur la 4 voies Arles- Fos, Raphèle La Dynamite Mas Thibert... Dans le jardin je passe sous un arbre, je me prends du polen et plein de graines, depuis ça me démange sur les bras et la tête. Pour repartir les vieux m'envoient au casse-pipe, ils me disent que leur chemin débouche, mais pas en semi. Et je recule, et je recule...
Laurence m'a trouvé un truc, direction Donzère. Veille de gros weekend, ça circule fort, c'est bien bouché à l'entrée d'Arles, on perd bien un quart d'heure. Je remonte par la même route, Tarascon Avignon. A 17h05 je suis chez Donzère Agglos, c'est le 17h05 qui est important. Je me mets sur le parking et un cariste vient me voir. Il me demande si j'ai des équerres ? Oui bien sûr. Je sens déjà l'embrouille, j'essaye de noyer le poisson mais ça marche pas. J'ai des équerres à placo, des noirs et des bleus mais pas de grandes. Ici il faut des équerres de 2m. Merde. Il me dit d'appeler chez XPO ils vont m'en prêter, mais il est 5h05, tout le monde est parti. Tsssss ! Merde, merde et remerde !
Je vois un chauffeur Norbert en plateau qui rentre, je vais le voir pour qu'il me donne un 06 d'un chef. Il n'a que le numéro que j'ai déjà. Là il me lâche : « Tu t'en bats les couilles, ton chef il se démerde. Tu peux pas rentrer, que tu bloques ici ou plus loin c'est pareil. Tu reviens vendredi. » Je ne sais pas ce qui me dégoûte le plus, les affréteurs XPO qui font des heures de fonctionnaires ou ce con avec sa mentalité de merde ?
Dépité je monte au relais de Donzère à côté, je fais le tour du parking à la recherche d'une bonne âme qui pourrait me filer des équerres, juste une heure de temps pour que j'aille charger. Laurence s'est barrée du bureau, ne reste que Pauline qui se démène et me trouve des équerres chez les transports Roustant. Je fonce.
Je trouve un homme qui porte beau, j'imagine que c'est le patron. C'est pas un exploitant, les exploitants ne sont pas comme ça, ils ont les yeux injectés de sang à passer des heures devant les écrans et de l'encre sur les doigts. Me vlà avec 10 magnifiques équerres en alu de 2m en échange d'un récépissé. Bon esprit, il me dit que c'est à charge de revanche, un jour il aura peut-être besoin de nous. Je dégringole chez Fabémi. Le cariste a des billes à la place des yeux en me revoyant. Visiblement il est tout seul pour ranger la prod' qui sort de la chaîne et me charger. M'en fous je ne suis pas pressé et soulagé. Entre deux coups de fourches, je finis mon bout de pain de midi, j'ai les crocs. Je ressors de là à 20h passées.
Je remonte au max. Sur l'A7 en face c'est l'enfer, ça bouchonne sévère, et pour rien, à hauteur de Montélimar puis de la station de Portes les Valence. Affreux. Je sors à Valence nord, je laisse les Châssis, j'aime pas, pour la Mule Blanche. Peau de zob, c'est fermé ! Je sais qu'à Albon c'est ouvert, je fonce. Parti un peu trop tôt ce matin je crame l'amplitude de 6 minutes, pas grave. M'en fous de planter le jour férié, c'est le boulot. Mais pas comme un chien.
Comme d'hab' un férié sur la route je traîne dans la couchette, à 8h je me lève. Café douche. Un peu de carnet de bord, un peu de net puis je change l'interrupteur de frein de parc du Moffett, ça m'occupe. L'après-midi j'ai l'intense plaisir, slurp, de voir débarquer Phil pour boire le café. Pas de bol le troquet vient de fermer, on tape de la gueule puis il file, Phil.
Un peu plus tard je descends au bord du Rhône, il y a une piste cyclable à l'ombre, c'est bien agréable. Une bonne heure de marche, ça me fait le plus grand bien. Comme à chaque fois la journée est passée vite finalement.
Réveil 4h, je dégage direct. Bien sûr à cette heure le périph de Lyon est bien calme. Premier arrêt à Villemotier pour un grand café, un pain aux raisins et une douche. J'ai un peu traîner en revenant au camion j'ai 34 minutes de pause, j'attends un peu pour repartir tranquille avec ça. A Arbois je passe dans l'interdiction des travaux, les gars du chantier font le pont, ils auraient pu enlever le feu de la circulation alternée.
A 9h je suis chez Doras à Besançon. Je prends mon air le plus niais, facile... D'entrée la bonne dame me dit qu'ils ne réceptionnent pas le vendredi, j'essaie la technique Calimero, genre ouais on n'a jamais les bonnes infos, les exploitants ils font chier...c'est pas de ma faute, c'est trop injuste...Elle m'ouvre la barrière. Si l'enfer existe je brûlerai longtemps pour autant de mensonges. Il faut une petite heure pour vider, c'est bien la merde ces parpaings spéciaux, le cariste à Donzère m'a dit que ça bougeait, un ou deux sont carrément sortis de la pile, mais pas de casse, pas de réserves.
Je monte au dépôt, Pauline est bien contente que j'aie réussi à vider. Je lui raconte l'histoire du mensonge, morte de rire, elle me dit qu'elle fait un métier où on ment 100 fois par jour.
Je fais les pleins et je file à Seppois. J'y suis à 1h moins le quart, j'ai juste le temps de casser une graine vite fait. 13h on charge et on boit le café, comme d'hab'.
Retour à la maison, je me pose sur le trottoir et je change l'arrêtoir de porte droit. Le ressort est tout mou, je ne me mets pas souvent à quai mais je me suis fait une frayeur l'autre coup, la porte s'est détachée en reculant...juste bon à écraser tout le bordel. Le carrossier de chez Jeantet m'en a filé un neuf mais c'est pas l'origine, c'est de l'adaptable c'est moins cher. Il me faut percer la traverse, c'est un peu long mais rien de compliqué. Pour faire un essai je descends le chariot et c'est le drame, l'interrupteur du frein de parc déconne, impossible de reculer. Putain je l'ai changé hier. Redémontage, j'y fous un coup de bombe contact, ça a l'air de marcher, à voir.
Je vais décrocher quand c'est fini. Bon weekend à ceux qui n'y sont pas déjà, le ciel vous tienne en joie.
L'autre jour j'ai vu François le Waterairien de chez Jacky qui fait l'Espagne. Il m'a raconté qu'il s'est fait arrêté par la Guardia Civil parce qu'il n'avait pas de panneau rayé au cul du Moffett. C'est leur nouvelle lubie, ils traquent les chariots embarqués et les camping-cars qui ont des vélos ou un scooter au cul. Samedi matin je suis donc allé acheter une plaque dans un garage de camping-cars à Belfort. La dame voyait très bien ce que je voulais. Elle m'a même demandé si j'allais en Italie ou Espagne, c'est pas les mêmes. J'adore cette Europe. J'ai fixé ça dimanche matin, histoire d'éviter les emmerdes.
Décollage un peu avant 7h, je vais chez Estiennay à Besac' pour faire brancher mon Transics. Personne ne m'a rien demandé j'aurais pu laisser traîner mais ce matin j'ai le temps et puis c'est bien commode pour les heures, tout est affiché. Je suis donc au garage à l'ouverture à 8h15. J'explique mon cas à l'électricien qui s'occupe de nous en général. On discute et arrive un Scan V8 en solo immatriculé en Italie. C'est un mécano Scania qui conduit, il est suivi par un fourgon de la Dreal. Les deux contrôleurs expliquent à mon gars qu'ils ont été intrigués par des données incohérentes... Pas de fil caché, pas d'aimant, rien. Juste le logiciel modifié. Quand le chauffeur boucle sa ceinture, la loupiote au tableau de bord s'éteint...et le tachy aussi ! C'est des génies ces mecs, faut juste pas se faire choper. C'est en passant la valise que le mécano Scania a trouvé l'astuce. L'électricien explique aux dréalmen que ça va être compliqué ce matin, qu'il a du boulot, et eux répondent que c'est pas grave, ce camion ne va pas repartir tout de suite... Mercredi soir j'ai cramé l'amplitude de 4 minutes, je suis vraiment un charlot à côté. Il y a une petite boulan' juste en face, je me prends un bout de pain en attendant. A 9h et demi ma géoloc est rebranchée, je me casse.
Comme d'hab', N83 jusqu'à Bourg, les travaux d'Arbois sont toujours à l'arrêt. J'enquille l'autoroute à Viriat mais c'est une mauvaise idée, il y a des travaux à Bourg sud, tout passe sur une seule file, on perd un quart d'heure facile. Je mange un bout au péage de Montluel en 15 pour finir mes 30 du côté de Valence. Je suis quand même frappé par la circulation en face. C'est bouché, en gros, de la bifur de Givors jusqu'au péage de Vienne. Et encore, ça freine déjà à hauteur de l'aire de Roussillon. Purée on est lundi ! Ils rentrent seulement de weekend les gens ?
A 17h je suis à Roquemaure, garé sur le parking du petit Intermarché. Je suis en plein soleil, il fait bien chaud même s'il y a un peu d'air. La cliente porte une tenue adaptée, très légère, parfaite.
Je termine gentiment mes heures au centre routier de Nîmes, c'est le mieux placé pour demain.
Café, croissant, douche, je file. Pas inquiet, mais quand même, je n'aime pas trop le secteur au nord de Nîmes, je dois sortir à La Calmette puis prendre une petite route. Bon, ça va finalement, on a connu pire, je me gare sur une rue assez large à 100m de la maison du client. Il me dit qu'il est à la retraite, j'ai du mal à le croire, jusqu'à ce qu'il me dise qu'il conduisait des trains. Ah si nos anciens s'étaient battus comme les cheminots, garder le programme du Conseil National de la Résistance. C'est dépassé ? Peut-être mais eux ont conservé leurs acquis. Alors que nous on régresse ou au mieux on stagne sous la pression de l'Europe de l'Est.
Sur ces bonnes paroles je redescends à Nîmes. Le gps veut me faire couper au travers par Sommières, bouh, pour gagner 45 secondes, chuis pas chaud. Je pensais gagner mon temps mais le calvaire ne fait que commencer. Je veux passer par un bled qui s'appelle Aubais, c'est en travaux, il y a bien un panneau mais qui laisse supposer qu'il y a une déviation. Me vlà bloqué. Pour faire demi-tour je déplace deux panneaux avec les sacs de sable, je les remets derrière moi. Ensuite je veux passer par Aigues-Vives, heureusement je tombe sur une auto-école, le moniteur me déconseille d'aller plus loin. Il m'explique pour faire le tour du pays. Je me retrouve sur un chemin qui passe derrière le grand péage de Montpellier. Je me retrouve enfin dans mon patelin mais ici aussi il y a des travaux, c'est un cauchemar. A 11h je suis garé devant chez mon client, ouf ! Je crois que c'est fini mais non, c'est la fille qui est là, elle téléphone à son père, il a comme rendez-vous 14-16h. Je pourrais vider sans lui mais il y a un contre-remboursement. Je suis niqué jusqu'à 2h. Pour ne pas perdre trop de temps la gamine m'ouvre le portail et je vide, je referme la semi. Je me suis pris un bout de pain, c'était une bonne idée, je peux manger en attendant.
Bonne surprise, à 13h je vois débarquer mon gars. Pas chiant il s'est arrangé pour venir au plus vite.
De là je file à Béziers chez Castel-grosrouge pour redonner des Europe. J'ai mis les 3 piles au cul, je me dis que j'en ai pour 5 min à tout casser... Sur la vidéosurveillance le gardien me montre le parc à palettes derrière, il me dit d'y aller, il prévient. Je descends le chariot, je vire la sangle et j'attends...et j'attends. J'attrape à la volée un cariste de passage qui me dit qu'il faut que je m'inscrive à la logistique. J'y vais derechef. J'explique mon histoire, ok, on m'envoie quelqu'un. Et j'attends. Mon cariste repasse et il me dit : « Ah mais vous êtes encore là vous ? » Oui, et ça me gonfle un peu. Retour à la log', où je trouve un autre type. Lui est plus consciencieux, il chope un cariste dehors et lui dit de venir me vider. On progresse. Le gamin sort une pile, il trouve une EUR pas belle, il me la redonne. Pfouu. Il sort la deuxième pile et quand il la monte au-dessus des autres, il benne tout le bordel. Bien brave je lui donne un coup de main à refaire les piles. A la fin il me dit que vu que je l'ai aidé il me valide les 40 palettes. Yesss. J'aurai quand même passé une heure et demi là dedans.
Petit arrêt à l'AS24 de Narbonne, en travaux d'ailleurs, c'est bien le merdier. A 19h je suis dans un patelin à côté du Boulou. Il pleut. Je vide une rénovation. Le papy veut me guider pour ressortir du lotissement. Surtout pas malheureux, j'ai pas envie qu'il chope une pneumonie avec cette pluie.
Waterair Barcelone n'ouvre qu'à 9h15 le matin, inutile de se précipiter, je vais couper à La Jonquera tout en bas, au milieu des sauvageons. Vais souper à la Sol.
Café, pas douche. A 3€50 ils peuvent aller se faire teindre. Pour 3,50 ils t'offrent 2h de parking gratuit. Sérieux ? A quoi ça peut bien servir 2h de parking ? Une douche c'est un quart d'heure, et 2h ça compte pas pour une 11.
A 9h et demi je suis à Santa Perpetua, je me vide 4 reformas et 1 palette d'accessoires. Je monte à la douche, ici c'est gratuit. Ensuite je vais discuter avec Nestor le commercial marié à une française. Il parle un français parfait, je n'ai pas à faire d'effort. La secrétaire qui elle ne parle pas un mot de français, pas comme Tina qui a disparu, me donne le numéro du commercial pour demain, au cas où. Pause café à Barbera, ça me laisse le temps de réfléchir. Bistro conseillé par un carnetdeboriste qui connaît vaguement la région de Barcelone.
Mon dernier client est à Cuenca, soit je passe par Valencia autoroute tout du long, soit Lérida Saragosse 4 voies tout du long mais c'est plus long, soit je coupe au travers, Lérida, Alcañiz Teruel. Bien sûr, j'ai le temps, j'opte pour l'itinéraire touristique, qu'est ce que je vais aller foutre sur l'AP7 ?
Pause pain à La Panadella, normal , je reste sur l'A 2 jusqu'à Fraga avant la célèbre grande côte. Dans un bled un peu plus loin je me pose à l'ombre devant un plan d'eau, c'est l'endroit idéal pour casser la graine.
J'avoue que sur 20 bornes j'ai failli regretter d'être passé par là. La route est bien goudronnée mais c'est virage sur virage. Le coin est magnifique, sauvage, pas âme qui vive. Mais ça se mérite, même avec juste une piscine dans la cabane. Après ça roule jusqu'à Alcañiz. Retour de la route d'enfer après Teruel, pas de regrets c'est la route normale. Cette route n'est pas au gabarit, elle doit faire 5m de large pas plus. Faut se serrer chaque fois qu'on croise. Elle serpente le long d'un rio tinto, ça tourne autour des rochers, terrible sur 30 bornes.
Ce matin la secrétaire m'a donné le numéro du commercial, je lui envoie un texto pour m'annoncer, c'est un nouveau que je ne connais pas. Il doit penser pareil de moi d'ailleurs. Il vient de Madrid, c'est vrai que Jesus a pris son compte. Il a deux heures de route depuis la capitale, il me demande si on peut se retrouver vers 10h, ça me va.
Les 4h30 de volant sonnent pile poil devant un resto, ils sont rares dans le coin, j'en profite. Je suis à une demi-heure de route pour demain, ça devrait aller. Entrée, thon à la plancha, natillas, c'est une crème avec de la cannelle et généralement un biscuit posé dessus, vin, café, le tout pour 10 balles. C'est bien d'être loin de tout.