FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Novembre 2020 Partager sur Facebook
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  • le vignoble
    en automne
    Moselle
  • Lundi 2 Novembre 2020
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    A 8h je dépose chez Laily la couverture que je traîne depuis des jours. Grosse activité à Seppois, on charge à nouveau en doublon, c'est Jean-Pierre qui charge dehors comme d'hab'. Avant de commencer Joël propose qu'on boive le café. Le resto de ma chérie est bien évidemment fermé, on a le temps de cuisiner le week-end, j'ai fait des madeleines, le Tupperware est vidé. Hier c'était mon anniv', donc ce matin c'était tournée de Champagne ou de madeleines...

    Martine a écrit sur mon programme : camion chargé. Oui je confirme, on s'est bien fait chier pour tout rentrer, à un moment on a même cru que ça n'irait pas, la remorque est pleine comme un œuf.

    A 11h je me sauve.

    A Molsheim ma crise me reprend. A chaque fois que je passe là j'ai une crise de clignements des yeux et c'est pile au moment où je passe devant l'interdiction au transit. Je crois que je fais une allergie, faudrait que je vois un toubib. Bon ça économise 30 bornes de ne pas aller tourner à Strasbourg. C'est bien foutu finalement.

    Je mange un bout dans la forêt à la limite du 67-57. Les villages à cette saison sont d'une infinie tristesse, déjà en été c'est froid, mais les paysages sont magnifiques, la vigne en automne puis les couleurs des bois c'est superbe faut reconnaître.

    A 14h30 je suis du côté de Bitche. Pendant qu'on fait le tour de la maison pour voir, le client trouve bizarre que je laisse mes gants et la clé du chariot à vue. Mes gants n'ont pas de valeur, le Moffett est pendu, on est dans un petit bled, et je ne suis pas parano. C'est quand même révélateur d'une certaine mentalité, de peur, de repli sur soi. Faut pas généraliser mais à chaque fois que je viens en Moselle je tombe sur des gens comme ça. On va dire que j'ai pas de bol voilà tout.

    Ensuite vers Forbach je tombe sur un gars plus jovial. Il a un accent indéfinissable, un peu allemand, ici ça se comprendrait. Je lui demande carrément ; il me dit qu'il est italien mais qu'il a vécu longtemps en Allemagne. Ceci explique cela. On m'avait annoncé un stationnement à 700m mais je suis à une centaine de mètres de la maison, j'aime bien les surprises dans ce sens. C'est mieux parce qu'il y a pas mal de bordel, pompe à chaleur, bâche à bulles... Je finis à la nuit tombée, je peux me servir de mes feux à leds. J'en reviens pas comme ça éclaire comparé aux pauvres lueurs qu'on avait avant, si tu rajoutes les optiques rouillées et le plastique terni on voyait rien quoi !

    Dans l'après-midi j'ai réservé mon repas à Champey sur Moselle, nous vlà repartis avec les plateaux repas. Heureusement ici c'est divinement bien cuisiné.

     

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  • on me surveille
    l'angle qui fait chier
  • Mardi 3 Novembre 2020
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    J'hésite sur l'heure de départ. Hier j'ai eu Waterair Belgique, mon premier client n'a pas payé ou c'est en cours, il faut que je demande une preuve de paiement. C'est pas la peine que je me précipite, si c'est pas bon j'aurai personne au téléphone avant 9h à Charleroi. Petit déj et ablutions matinales dans le local dans la cour, à 5h15 décollage.

    Petit arrêt au Lux pour un peu de gas-oil, je n'arrive à en mettre que 250 litres mais à 90 centimes le litre ça fait gagner un billet de 50 balles quand même.

    A 8h45 je suis à côté de Namur, les rues du bled sont larges, au poil. La cliente me montre son compte en banque sur son téléphone, il y a un virement d'une somme à 5 chiffres à l'ordre de Waterair, c'est limite gênant de réclamer ça, je considère que c'est bon, basta. Elle m'ouvre le garage, je lui dis de rentrer au chaud, ça pèle ici ce matin. En serrant j'arrive à rentrer tout le fourbi.

    De retour sur l'autoroute je prends le temps de me chauffer un café, celui de ce matin est largement digéré. La piscine suivante est en Flandres mais chez un francophone. Je monte dans l'impasse avec l'escalier sur les fourches, la maison est vide. Merde ! Je laisse l'escalier, on va pas me le voler, je redescends au camion, le client est sur messagerie. Re-merde. J'attends un peu, plusieurs bagnoles passent. Une mémé descend la rue, elle m'a vu faire, elle me dit que mon gars est rentré chez lui. J'y vais avec les tôles. Je demande au gars pourquoi il ne s'est pas arrêté quand il m'a vu ? Il me répond qu'il ne pensait pas que c'était pour lui !!! Putain t'es sérieux ? Un camion Waterair au bout de ta rue ça ne t'interpelle pas ? C'étaitt sûrement pour un voisin... Bref il n'est pas futé mais il est sympa.

    Sur les coups de 13h je suis de l'autre côté de Bruxelles. Par ici les quartiers sont vieux, des rues pavées des ponts des virages à l'équerre, quand tu crois tomber sur un boulevard tu passes au dessus, bref c'est chiant. Les rues du lotissement sont étroites, je fais un peu d'huile. Les clients parlent un peu français, surtout elle. Ils me demandent de tout mettre dans le garage, les chantiers sont en retard à cause du covid. Bien. Sauf que la terrasse fait une pointe bizarre au-dessus du garage, impossible d'approcher avec le chariot. Plus qu'à utiliser la technique du petit-train. Les plus pervers d'entre vous voient déjà une chaîne de types qui se sodomisent, je vous connais. Non non, je pose une palette au sol puis deux pour pousser les tôles et les margelles à l'intérieur.

    Dernière livraison du jour à Lier, là le client ne parle pas un mot de français, on de débrouille. Pas le choix, le garage est presque plein, beaucoup de caisses de bière d'ailleurs, un sérieux client, je dépose la structure dehors et les colis à l'intérieur. Sans bloquer l'accès à la bibine.

    Me vlà vide, j'appelle Cyrille, il a fait charger mon relais à 13h, c'est un affrété permanent qui monte. J'appelle le gars, il est en coupure, à bout d'heures, il redémarre dans la nuit. Au départ je pensais couper en Belgique sur une aire d'autoroute comme un soviétique mais pour accélérer la manœuvre je descends à Valenciennes, je fais d'une pierre deux coups, je me rapproche de mon relayeur qui n'a pas d'OBU il monte par la France et moi j'ai un minimum de confort avec un repas et une douche.

     

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  • l'approvisionnement arrive
    mini bondieuserie belge
    désolé pour la qualité
    au pays de la bière
    highway belge
  • Mercredi 4 Novembre 2020
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    A 8h je suis prêt mais mon gars n'arrive qu'à 9h et demi. Je ne râle pas, il a démarré de Besançon ce matin, il n'a pas amusé le terrain. Le parking est bien vide je peux étaler mon bazar, en une petite heure c'est transvasé, on va boire un café au distributeur et je file. J'appelle le premier client pour le prévenir et qu'il ne s'inquiète pas. A Mons l' E 19 est en travaux ma sortie est fermée, la suivante est à 20 bornes, purée quand ça veut pas ça veut pas!J'arrive dans le village à midi moins le quart, pour créneau 10-12 je suis encore bon. Je quitte la nationale pour une rue qui s'enfile dans un bois, des branches basses, si je ne crève pas le toit ce sera un miracle. Le miracle a eu lieu. Le client est bien compréhensif. Je lui demande pour repartir, faut que je continue sa rue qui tombe dans le village puis sur la nationale. Du coup je n'ai pas de regrets même en passant de l'autre côté fallait que je passe dans le bois pour repartir.

    Je mange sur les couilles à Jules. Faudrait dire les couilles DE Jules en bon français mais l'expression est comme ça, venez pas me faire chier, c'est pas le moment.

    Vers 14h je suis à Buvrinnes, tout petit patelin. Il a bien plu, c'est gras, je manque d'enliser le chariot dans le jardin. Il y a un tas de gravats, des bouts de béton, je les balance dans le trou, je m'en sors. Impossible de faire demi-tour ici aussi, je file tout droit sur le chemin, les clients m'ont dit que ça devait passer. C'est le conditionnel qui m'inquiète. Je roule sur des routes typiquement belges, des km dans les champs, le goudron doit dater du moyen-âge... Tout au bout du bout je tombe sur le R3 de Charleroi, ouf !

    Encore une piscine dans la banlieue de Charleroi. L'accès au jardin est très étroit, ça passe juste, je demande au client de déplacer un panneau de basket. Il souffle. Oh c'est un truc de gosse en plastique c'est pas un gros effort. Il me dit qu'il ne veut rien faire, ne toucher à rien. J'en ai déjà vu des feignasses mais lui il bat des records. En passant je casse quelques petites branches d'un arbuste, il me remercie, il devait faire venir un paysagiste. Alors qu'avec trois coups de sécateur, enfin bref !

    Dernière livraison du jour, pas vraiment du jour d'ailleurs, la nuit tombe quand j'arrive du côté de Maubeuge. Jeune femme sympa, seule avec ses Schtroumpfs, les consignes du mari c'est de tout mettre dans le garage, je fais ça. Ça caille, il est temps de remballer les gaules.

    Fin de mission à Vitry en Artois. La bonne nouvelle du soir, il semblerait que ce soit la fin des plateaux-repas la semaine prochaine, à suivre...

     

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  • Comines
  • Jeudi 5 Novembre 2020
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    Café douche, je mets en route un peu avant 8h. Je fais le tour de Douai, tout le monde n'est pas confiné, ça roule assez fort.

    Je tombe sur un indécis, on met tout dans le garage, puis non, la structure dehors, puis non tout dedans, puis finalement moitié moitié. L'escalier et les tôles dehors mais les margelles dans le garage. Je lui ai dit que ça ne servait à rien, les margelles ne craignent pas le gel, et il ne pourra plus rentrer sa bagnole. Après tout hein ! Il ne sait pas ce qu'il veut mais il est sympa, on boit le café quand c'est fini.

    Ensuite je vais à Comines, mais Comines Belgique. La maison est en pleine ville, rue étroite. Le client demande à ses voisins de déplacer deux bagnoles, j'arrive à me garer presque bien. Ici aussi on range tout dans le garage. Je me fais un peu de souci pour repartir, la rue débouche sur une petite place, impossible d'en faire le tour il y a des voitures partout, je contourne en sens interdit et basta !

    Là j'ai un trou de 5h dans le programme, j'avais dit 13-15h mais le client suivant rentre du taf à 18h15. C'est comme ça ou il reportait la livraison. Fait chier. Je coupe trois heures sur un parking de l'autoroute Lille Dunkerque. J'ai le temps de manger, faire un peu de ménage, changer une ampoule sur la remorque, ça passe assez vite.

    Tranquillement je vais à Aire sur la Lys. Garé sous des saules pleureurs j'attends mon client en me faisant chauffer un café quand on frappe à ma porte. Mon gars est revenu un peu plus tôt, cool. Je lui dépose sa baignoire dans le garage, treizième et dernière piscine de la semaine.

    Laurence m'a bien sûr envoyé un retour, on va chez Coca à Dunkerque. C'est Transalliance qui fait la logistique, faute de resto dans le coin je vais dormir devant le dépôt à Quaëdypre. Ne me demandez pas comment ça se prononce...

     

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  • Lille 9h, inespéré !
    en Champagne
    c'était complet
  • Vendredi 6 Novembre 2020
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    C'est bien venu chez les ch'tis ce matin, la fille a l'accueil a un fort accent du coin, le cariste pareil. Mon complet de Cocô Colô est prêt, je me présente à 6h15 pour rdv 6-30, à 6h58 c'est dans la remorque. C'est pas beau ça ? Je dis au cariste qu'ils doivent bosser en ce moment, ici ils font le Coca en cannettes en alu, vu qu'il n'y a plus que la vente à emporter qui marche. Pas du tout, ils parlent de chômage partiel. Aïe. J'avais laissé mon bazar dehors, je démonte mon cadre, les palettes vides debout, les portes ferment ric-rac. La douche est presque propre, manque juste le pommeau, l'eau coule « brut », pas grave. Me vlà frais.

    C'est pas trop la bonne heure pour passer Lille, je surveille Google en approchant mais c'est bien vert, merci le covid. Pas trop le temps de niaiser je garde la monotone A 26 jusqu'à Reims ensuite je prends la nationale La Veuve Vitry St Dizier ça roule par là. Les 4h30 m'amènent à la Total à La Bobote, normal, j'ai coupé 15 à la douche, je mange en 30 ici et venga ! J'aurais pu manger l'assiette-minute chez Serge comme à la grande époque mais vu le nombre de camions sur le parking ça doit être fermé.

    Aucun emmerdeur qui roule à 80 entre St Dizier et Chaumont, ça file, juste dans la bosse à Provenchères je tombe sur un petit convoi qui me casse les pattes, je le crame un peu plus loin, tout va bien.

    A 16h je suis à Devecey, Cyrille a fait décrocher une semi vide à quai, j'ai juste à transvaser. Ensuite c'est les bricoles du vendredi, les pleins et papotage avec les collègues. A 6h je me casse, une heure plus tard je suis à Audincourt. Je n'ai que 8h45 de volant, ça a vraiment bien marché mon histoire.

     

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  • Sylvain a changé de cheval
  • Samedi 7 Novembre 2020
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    Mercredi est férié donc nous sommes quelques uns à charger ce matin. Michel et Marc se sont arrangés pour échanger leurs rendez-vous. A 9h et quelques je croise Marc vers Bourogne, on s'appelle ; il me dit que quand j'arriverai Michel aura presque fini, super organisation. Effectivement la piste est libre quand je me pointe. Bon gros chargement mais en dépotant quelques accessoires tout passe au sol, en une heure c'est torché.

    On est samedi matin, l'élection a eu lieu mardi, sleepy Joe n'est toujours pas président, curieux pays. Gardons la foi. Juste avant midi ma dulcinée et moi sautons dans la Fiesta, bon week', le ciel vous tienne en joie.

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  • la Bresse
    la Saône tristouille
  • Lundi 9 Novembre 2020
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    Pas trop pressé ce matin, je vais au pain, je me prépare, ma chérie est toute chaude sous la couette, c'est une torture de s'en aller. On est vraiment cons d'aller au taf.

    A 8h et demi je suis chez Mécano-Services, Romain fait la liste des pièces à commander pour retaper mon taxi, il prend quelques photos. Ensuite je vais laver chez Jeantet, mon pauvre camion n'a pas vu le savon depuis dix ans. Quand je repars il tombe des gouttes, s'il pleut fort je me coupe les veines. Saint Karcher, le saint patron de l'eau chaude sous pression m'a entendu, la pluie cesse rapidement. A Chemaudin on n'est plus bien loin de St vit et de Dôle plus loin, donc pour varier les plaisirs je passe par Chalon Tournus pour prendre l'A6 à Mâcon nord. Ça me change de la N83.

    D'un côté ou de l'autre arrivé à Lyon tu as un petit 4h30 de conduite, un gros quart d'heure au lavage, je mange une soupe maison en trente minutes histoire de remettre le compteur à zéro.

    Vers St Fons c'est l'ami Baloo qui m'appelle, il m'a vu sur Google, on se retrouve à Feyzin devant un café, il me raconte ses galipettes en moto, le quart d'heure passe bien vite hélas.

    De là je fonce tout debout à Nîmes. Un peu avant 17h je suis à Vergèze, oui le bled de Perrier. Personne à la maison, c'est prévu, le client est parti chercher ses nains à l'école. La voisine bien aimable me propose de déposer le colis chez elle, nan c'est bien gentil mais ça va pas le faire. Le client rentre justement avec sa bétaillère à enfants, un SUV quoi !

    La maison est bizarre, sans garage, sur un surplomb. Le client est super gentil, il pensait que j'allais tout poser en bas, je lui fais démonter un bout de palissade, on arrive à tout monter dans le jardin sauf les margelles, c'est déjà pas mal. Il m'offre une bière quand on a fini.

    Demain je recommence vers Béziers, tout naturellement je vais couper à l'Oppidum. Ici ils sont sur la liste officielle des restos qui peuvent servir à table. Liste bien ridicule puisqu'on y trouve des troquets fermés depuis des années. Vive l'administration française !

     

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  • à Polinya
    c'est étroit pour vider
  • Mardi 10 Novembre 2020
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    Arrivé tard je n 'avais pas la meilleure place, garé au bord de la route mais j'ai bien dormi. Un grand café, une grande douche et zou ! Malgré le confinement ça roule sur le contournement de Béziers. A 8h je suis à Servian, d'entrée le client me dit qu'il est surpris de me voir, il n'attendait que le gabarit de traçage. Mouais. A d'autres. Comme tout le monde il a reçu une chiée de mails et de textos automatiques pour verrouiller la livraison. Bon il est bien cool quand même. On range tout dans le jardin, il fait péter le café pendant qu'on fait la paperasse.

    Autant Servian c'est facile, autant les bleds au-dessus de Narbonne sont pénibles, Mirepeisset pareil.

    Sauf qu'aujourd'hui ça va, j'ai failli m'inquiéter pour rien. La rue qui mène au chemin du client est en barrée pour travaux mais faut tourner juste avant. Je laisse le camion là et je finis en mobylette.

    La suite est à Barcelone, je me fais une petite réserve de pain si des fois que...

    Laurence m'appelle, elle a trouvé un retour mais à vider jeudi matin dans le 39, normalement c'est mort mais je lui dis de le prendre, on va se débrouiller. Ensuite c'est Jaume le boss d'Iberica, je m'annonce pour 15h à Polinya.

    J'aime pas ce bled, ma rue grimpe sec pour dégringoler de l'autre côté, les rues de San Francisco à miniature, donc pas bon en camion. En montant les suspensions j'arrive à ne rien arracher, garé prêt à repartir, ouf ! Je tombe sur un commercial qui s'appelle David, il me dit qu'il a été vendeur Waterair dans les années 2000, je ne le connais pas, ça doit être pile poil à l'époque où chez Buffa on a perdu le boulot. Ses monteurs sont là, je passe l'escalier par dessus la palissade, je vais chercher le kit, le temps de faire les allers et retours tout est rangé. Efficaces les gars.

    Après ça je vais déposer deux rénovations à l'agence, je monte me faire payer le café par les filles. De retour au camion je vois que Angel m'a écrit, il veut savoir à quelle heure je serai à La Corogne demain. Snif snif, c'est pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. C'est mon collègue José qui vient. Les deux se parlent en portugais, ils se débrouillent. J'avoue que ça me fait un peu iéch de louper ce tour mais ce n'est que partie remise.

    Je textote Pablo pour demain à Tarragone, je dois livrer deux piscines dans l'arrière pays mais ça ne va pas paraît-il, faut que je vienne tout poser à son dépôt. Impeccable !

    Je finis la journée à Altafulla, le troquet est ouvert à l'emporter. Repas complet pour 9€50, y a rien à dire.

     

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  • aussi en citerne maintenant
  • Mercredi 11 Novembre 2020
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    Petit déj' dehors, tiens ils ont refait les douches, c'est neuf, propre et gratuit.

    A 8h moins le quart je suis à Tarragone, cette fois j'arrive direct sans chercher bien sûr. Les gars me voient passer, ils m'ouvrent le lourd portail en tôle. En trois coups de cuiller à pot c'est vide. Je donne un coup de balai dans ma caravane, bizarre ma portière est entrouverte … Je fais signer les CMR et je vérifie si ma chérie m'a appelé. Putain mon téléphone, il n'est plus sur la ventouse. Je fais mes poches, bé oui, la porte ouverte. Je me suis fait tirer mon téléphone alors que j'étais là juste à côté. Le mec c'est un chat ! Purée faut vraiment être charrette pour voler un téléphone en 2020. Un Samsung à 1 euro, le truc de merde comme il en existe des millions. Putain je suis vert ! Le mec aurait mieux fait de piquer le Coyote ça a plus de valeur.

    Bon, il est 8h45 et je suis vide, jamais je n'ai été vide si tôt. Hier Laurence m'a envoyé un retour, direction Barcelone.

    A Barcelone justement je m'arrête à une station et je trouve un Français de chez Charles André, je lui raconte ma vie, il me prête son téléphone, j'appelle ma meuf mais elle est sur messagerie.

    Vers 11h je suis à Vilassar de Mar, personne dans la cour, on me donne un quai de suite. A midi pile je suis chargé complet, nickel. Laurence a hésité à prendre ce lot, faut vider impérativement demain avant midi dans le 39, elle m'en a parlé parce qu'en respectant l'interdiction jusqu'à 22h c'est chaud. Donc j'ai le choix, soit je coupe ici jusqu'à 21h soit je roule. Le choix est vite fait... Venga !

    Je passe au gas-oil à Figueras puis je mange un bout avant la frontière. Au péage du Boulou il y a les flics ils ne calculent pas les camions. De toutes façons j'ai le droit de rouler, j'ai chargé des pigments pour le bâtiment, j'ai entendu des voix qui m'ont dit que ce serait pour fabriquer une usine alimentaire, donc alimentaire j'ai le droit... En plus vu le nombre de camions qui roulent si les flics veulent contrôler tout le monde ça va être compliqué.

    A 19h je suis à Donzère,le parking est blindé, en 2020 le routier est discipliné il respecte les interdictions de circuler. Je trouve une tite place côté rond-point, la wifi Orange fonctionne, tout va bien.

     

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  • coucou beauté !
    le Doubs
  • Jeudi 12 Novembre 2020
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    Le troquet ouvre à 5h moi aussi. Je peux prendre la première douche, celle la plus à droite, n'y voyez rien de politique c'est juste qu'on n'a pas besoin d'appuyer sur le bouton sans arrêt.

    J'arrive à l'entrée de Lyon pas trop à la bonne heure. Je vais cheker Google trafic pour savoir où passer, ah ben non merde ! Sans téléphone en 2020 t'es comme un con. Je fais le grand tour, c'était prévisible, ça freine bien vers Mions.

    Sur les coups de 10h je suis à Larnaud, c'est la banlieue de Lons le Saunier. Usine chimique je me dis que ça va être pénible avec protocole de sécurité et tout le tremblement. Que nenni, faut juste le casque de chantier, ça c'est si des fois un marteau tombe du ciel, genre un commandant de bord de Boeing qui répare une aile. Si si ça arrive souvent ce genre d'accidents. Un gars de la réception me dit de faire le tour de l'usine, d'ouvrir, c'est lui qui se pointe juste après. Il a un petit Fen vachement bien avec les rallonges de fourches hydrauliques, on n'ouvre qu'un côté. Ça va super vite, j'ai même pas ma demi-heure de coupure, je prends mon temps pour refermer. Purée hier j'ai passé moins d'une heure pour charger, idem pour vider, trabajo de oro.

    J'envoie un message à Cyrille, il me répond dans les 5 minutes : direction Besançon.

    A midi et demi je suis chez ARS, j'ai le temps de faire chauffer une soupe. A 13h pétantes ça bouge, sont précis les bisontins, c'est pas la capitale de l'horlogerie pour rien.

    On charge 8 grosses bobines d'alu vite fait bien fait. La destination est fort exotique, Boussières, de l'autre côté de Besac'. C'est pas loin mais c'est bien chiant, le bled est au bord du Doubs, dans un mauvais virage faut croiser un camion, pas de bol. Quelle idée de mettre des usines par là.

    Le cariste a un tout petit Fen avec une roue jumelée à l'arrière, le machin lève du cul, il me dit qu'il va chercher l'autre. Il revient avec le même, mais de marque Toyota. Ben ça va pas non plus hein !

    J'ai compris, je dépends le Moffett et je lui pose les palettes au sol, là il y arrive avec son petit yoyo.

    Retour au dépôt. Je monte voir Pauline, Waterair veut savoir un truc pour la semaine prochaine, vu que je n'ai toujours pas de téléphone on fait avec son ordi.

    Ensuite je décroche ma caravane et je prends une blanche, faut que je charge à 8h à Seppois pour Marc. J'imagine qu'il ne peut pas être à l'heure.

    A 17h je suis garé à Audincourt, tip top l'histoire.

     

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  • Vendredi 13 Novembre 2020
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    A 7h et demi je suis à Seppois. Fabrice ne savait pas que c'était moi qui venait charger pour Marc, il est venu de bonne heure, a sorti le voyage et tout contrôlé. Cool pour moi. Je jette un œil quand même pour vérifier qu'on n'a rien oublié, histoire de ne pas passer pour une buse et surtout pour ne pas foutre mon poto Marc dans la merde. On boit un café et à 8h et demi je file.

    A Devecey je décroche la semi sur un côté pour que mon collègue puisse transvaser sans devoir la déplacer. C'est déjà chiant de transvaser si en plus faut décrocher 12 fois tu pètes un câble. Pauline m'appelle, j'ai la visite des 50 heures sur mon chariot, elle m'en a déjà parlé mais j'avoue que j'ai zappé le truc. Elle appelle Manuloc pour le faire aujourd'hui mais ça ne colle pas, les mecs ne sont pas à ma disposition non plus. On verra ça la semaine prochaine. Elle a besoin du numéro de châssis, je lui dis : « Ben attends, ne sors pas de ton bureau, je t'envoie la plaque constructeur en photo tu auras tout. » Bé non, j'ai plus de téléphone, je suis con ! Tout bien réfléchi c'est de ma faute ce vol de smartphone. Si certains sont paranos moi c'est le contraire je ne suis pas assez méfiant, je n'ai pas peur des autres. Une vie d’empathie m'aura coûté un téléphone, c'est pas grave je ne regrette pas.

    Je raccroche ma semi et je fais les pleins. A midi et demi je suis à la maison, on casse la graine ensuite je vais au resto de ma meuf et je fais le gros ménage d'automne.

    Retour à Seppois, Michel n'a pas fini ça a merdé dans l'après-midi. J'ai le temps de remplir quelques récépissés. On charge à 16h pile, l'heure prévue, j'ai rien gagné à venir plus tôt, pas grave. Il manque un colis sur une rénovation pour Barcelone, il n'y a plus personne à la production pour régler le problème, je fais marcher mon cerveau. Oui c'est bien difficile mais par déduction il manque une bride d'escalier. Fabrice la retrouve par terre dans les racks. C'était pas bien grave mais ça évite de noter des réserves et faire des salades pour une broutille.

    A 17h45 je pose le camion chez Jacky. Dans les bureaux tout est éteint, quand je pense qu'à l'époque Buffa ça bossait H24, faut dire que les effectifs ont été divisés par 20 en gros, ceci explique cela.

    Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • Lundi 16 Novembre 2020
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    A 7h et quart je suis à Bourogne, je prends le temps d’appairer mon magnifique téléphone de prêt Orange. Je pensais que le Samsoule qu'on m'a volé c'était un truc à 1€ mais il a moins de 6 mois, si je veux le même c'est 350 boules. Bah c'est bientôt Noël...

    Comme un lundi habituel je me prends du pain à Buvilly, je coupe un quart d'heure, j'en profite pour débâcher. J'ai une bosse dans le rideau, vendredi j'ai gerbé un carton de polystyrène, c'est tellement léger que ça ne se tient pas. Faut dire que la semi est pleine comme un œuf c'est pas facile.

    Comme un lundi habituel les 4h30 de volant klaxonnent à Feyzin, j'attaque une moitié de soupe de ma moitié.

    Je commence à Étoile, c'est la banlieue sud de Valence, chez une femme fort désagréable. D'emblée elle me prend de haut. Je lui dis qu'il faut un peu de place à l'abri, un mètre carré à peu près, elle m'ouvre un garage, il y a une Clio dedans. Je pose la feutrine sur le côté, elle me lance : « ah ben si vous voulez pas ranger je vais le faire. » Bon, je suis brave, toujours sur ma réserve, mais là ça suffit, je l'envoie bouler. Elle pose un colis devant la bagnole, je lui dis qu'elle va bloquer la voiture, paraît-il qu'elle est en panne depuis un an. Ben je pouvais pas deviner. Je fais mon contrôle vite fait et j'abrège l'entrevue.

    Ensuite je descends à Loriol. J'avais pour consigne d'appeler le client un peu avant d'arriver, le gars me donne rendez-vous dans la ZI des Blaches, où j'ai chargé l'autre jour pour Dijon je crois. Le gars est chauffeur, il roule en TP avec un 8x4. Il est super sympa, ça me change de l'autre connasse. Je le suis jusque chez lui par un itinéraire aux petits oignons. Quand on a fini il paye sa bière, bon ça va, tous les Drômois ne sont pas infectes...

    J'arrive à la nuit tombée au centre routier de Nîmes, demain je monte dans l'arrière pays, c'est le trou du cul du monde, aucune envie d'y monter ce soir.

     

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  • Canet 34, ça passe
  • Mardi 17 Novembre 2020
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    Grand café, grande douche et zou ! A 8h et demi je suis à Sumène, enfin à Pont d'Hérault plus exactement, la différence est énorme, c'est pas la même route. Déjà Nîmes - Le Vigan c'est pas Vitry le François- St Dizier. Le chemin des clients démarre juste au niveau du pont, impossible de manœuvrer là, je vais me retourner à 3 ou 4 km plus haut. Une fois garé j'appelle la cliente : « alors vous voyez la vierge, vous prenez le chemin, vous montez, passez sous un petit pont, montez encore jusqu'à la maison jaune. » C'est bien ça. Le petit pont est étroit, on ne passe pas la main entre les tôles et les pierres du pont, pareil avec l'escalier au deuxième tour. J'aurai passé une heure et demi sur place, café compris faut avouer, tellement l'accès est compliqué. Grosse compensation ces gens sont hyper gentils. Ils ont un jeune chien, j'ai oublié de demander la marque, mais un molosse tout blanc, fougueux, plein de vie, peu discipliné, voire désobéissant, ils l'ont appelé Baloo... comprenne qui pourra.

    Je suis dans le bon sens pour redescendre vers Nîmes. Cette fois je vais à Aubais près de Sommières. Je reste garé sur la route de Congénies. Le client vient me rejoindre à pied, il tient à ce que j'approche, on va jeter un œil mais j'ai regardé sur maps je sais que c'est mort. Je lui demande si je me gare où vous me dites, je repars comment après ? Je fais demi-tour où ? Il comprend enfin le problème. Après c'est assez facile, je fais le tour de la maison par un champ derrière, en deux voyages c'est déchargé.

    Je fais le tour de Montpellier entre 13 et 14h, ça roule fastoche. Je mange et un bout je me pointe à Canet. Je déteste ce bled, déjà faut arriver par Clermont l'Hérault parce que le pont sur l'Hérault justement est fermé aux PL pour travaux depuis une éternité. Donc à l'entrée de Canet je prends à gauche, sur un chemin, au bout à l'épingle à droite puis de suite à gauche et tu tombes au groupe scolaire un peu plus loin. A chaque fois je fais comme ça, je sais que ça passe, ici faut pas trop faire le malin. Et depuis les écoles tu es proche des lotissements. Mes clients du jour sont dans le vieux village à 3 ou 400m, ça va. Ce qui ne va pas ce sont les travaux sur le réseau d'eau, il y a des trous devant chaque maison et devant chez mon client c'est pas un trou, c'est un gouffre. Le client a appelé hier pour reporter la livraison, c'était trop tard. Je n'ai aucune envie de ramener cette piscine, en plus j'ai déjà mon retour. Pas le choix, je dépote tout le bordel, le client me donne un très léger coup de main. Au deuxième tour je pousse l'escalier dans la grange sans tomber dans le trou si possible, je me fais bien chier avec la palette de margelles, le client me file une palette assez longue qui traîne là, je pousse avec, la porte ferme, contrat rempli.

    Je pensais descendre couper à Santa Perpetua mais rien ne presse finalement, mon rechargement est confirmé pour demain. On est mardi est la semaine est bouclée. Petit arrêt à Carrouf' à Narbonne pour acheter des dosettes de café, c'est toujours les filles qui me rincent à l'agence, faut pas déconner. J'échoue à Fitou. A table je tombe sur un gars bien sympa de chez Portmann, il me dit qu'on se connaît, on a fait un stage de récupération de points à Sochaux il y a quelques années, quelle mémoire !!!

     

     

     

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  • expo
    chez les voisins
  • Mercredi 18 Novembre 2020
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    Café croissant mais pas douche pour une fois. Pour 9h je suis à Santa Perpetua, je vide trois rénovations et quand j'ai presque fini Marionna arrive dans sa Ford Focus de fonction, toujours couverte d'une poussière rouge elle doit habiter près d'une tuilerie, elle me dit de poser sa piscine ici. Je devais monter à Masquefa mais il y a des problèmes on ne peut pas livrer, ce bled est entre Martorell et Igualada j'avoue que ça m'arrange bien de ne pas aller me faire chier là-haut.

    A la place je monte me faire payer le café et j'en profite pour récupérer les numéros de téléphone de tout le monde auprès de Montsé. Ensuite je vais enfin à la douche.

    J'ai mon rechargement depuis lundi, je monte à Vic comme souvent.

    Les deux quais sont occupés, c'est un peu plus long que d'habitude, à 13h15 je ferme les portes, chargé complet. J'avance mais pas loin il est largement l'heure de casser la graine.

    Punaise ces meubles de merde c'est lourd ! De la sciure et de la colle, ça pèse. Le 500 crache ses poumons sur la C25. Je passe au gas-oil à Figueras comme à chaque fois, aujourd'hui il y a un peu de monde c'est étonnant. Au péage de la Jonquera gros déballage de flics de la policia nacional en tenue de combat fusil mitrailleur à la hanche. Du calme les gars, j'ai mon attestation Covid je vous jure.

    Pareil au péage côté français, des flics et des douaniers, c'est vrai qu'il fait très beau, ils prennent le soleil.

    Mon voyage n'est à vider que vendredi matin, autant dire que je ne suis pas stressé. Je quitte l'autoroute à Perpi nord, je remonte par la nationale jusqu'à Narbonne et puis bof, mort aux cons, je pousse par là jusqu'à l'Oppidum. Coursan est interdit au transit mais la nuit tombe, j'ai pas bien vu le panneau. Fin de cette petite journée à l'Oppidum, je me gare à côté d'un gars de chez Alainé en citerne alimentaire. On s'aide mutuellement pour reculer au mieux, on discute un peu, il transporte des entrailles de volailles pour la bouffe des chiens et chats, bon appétit si vous êtes à table.

     

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  • resto autorisé par la préfecture
    chez Norbert et Jacqueline snif
  • Jeudi 19 Novembre 2020
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    Je mets en route ultra tranquille un peu avant 8h, pas la peine de s'affoler. Je remonte donc à l'économie, je sors à Remoulins je me fais ma route habituelle par Bagnols, retour sur l'autoroute à Montélimar, ça sert à rien de cramer 100 litres de gas-oil pour économiser 10 balles d'autoroute, faut pas être con non plus. Je ressors à Valence nord pour garder la 7 jusqu'à Chanas.

    J'attaque ma dernière soupe maison, ma meuf c'est la reine de la soupe, de la quiche et de pleins de trucs. Je dis bien la reine de la quiche, pas la reine des quiches, il y a une nuance...

    Rebelote à Villefranche je prends la N6 jusqu'à Mâcon, je voulais voir l'ex resto routier de Mâcon sud. Il est sur la liste des restos autorisés à ouvrir, c'est désormais un Aldi, bravo l'administration française, ne changez rien ! Là c'est un sujet que je connais mais ils nous en sortent combien des conneries comme ça sur des sujets qu'on ne maîtrise pas ? Sur la liste ils n'ont pas osé mettre chez Norbert et Jacqueline, le toit s'est effondré. C'était une adresse mythique dans les années 90. C'est le Bébert qui m'y avait emmené la première fois. « Tu manges où gosse ? Ben comme toi. » Il tournait comme un avion comme tout le monde à l'époque mais fallait pas le faire chier aux heures des repas. Il savait toujours où il allait manger, dans quelle cave il allait chercher son vin, impressionnant ! Les mecs de cette génération de chez Begey ils sont tous morts hélas. Moi aussi je fais mon Bébert je sais où je vais manger, ce soir ce sera l'auberge du Guidon à Comblanchien, ils ont eu aujourd'hui même le droit de servir à table. Le patron me dit qu'il a dû se battre. Ce sera un Mâcon pour fêter ça.

     

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  • Vendredi 20 Novembre 2020
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    Le troquet ouvre à 5h30, en temps normal c'est trop tôt mais ce matin c'est un chouilla trop tard, jamais content le gars. Donc petit déjeuner chez Scania et à 5h20 je décale comme disent les pompiers.

    A 6h moins 10 je suis chez Geodis, le portail est encore fermé, un mec en petit fourgon sonne on lui ouvre, j'entre aussi. A 6h pile je suis à quai et voilà... Sauf qu'il n'y a que deux caristes donc ça traîne. T'es à quai t'es content mais ça bouge pas. Je vais faire un brin de toilette les chiottes sont propres faut reconnaître, c'est suffisamment rare dans ces entrepôts pour le signaler. On ne m'attaque qu'à 7h. Putain j'aurais mieux fait de déjeuner et me doucher au resto. Pis c'est là que j'arrive à 7h et qu'on me fait attendre parce que je suis en retard. Il y a une série de palettes par deux qu'il faut dégerber ; alors, le cariste la sort au tire-pal, va chercher un Fen, dégerbe la palette du dessus, va reposer le chariot au fond, revient à pied puis emmène les palettes au fond. A la deuxième je lui dis qu'il économisera de la marche à pied s'il va avec les deux palettes jusqu'au Fen puisqu'il passe devant, et moi au passage je vais gagner du temps. Eh ben il n'y avait pas pensé dis donc ! Pour être cariste chez Geodis faut pas avoir le QI d'Hubert Reeves mais quand même. A 8h je me casse enfin, je fonce chez Tillet. J'ai beau compter comme je veux je ne viderai jamais à Mulhouse avant midi, on a bien fait d'échanger avec Marc.

    Chez Tillet je suis à nouveau tout seul, on charge direct. On charge en latéral mais ce client se vide à quai donc faut tourner les bobines, je le fais avec un tire-pal qui a connu le débarquement des alliés, je me prends une bonne suée. Ensuite faut que je passe impérativement au dépôt pour la visite des extincteurs. Le mec est là, il me les fait pendant que je mets un peu de gas-oil. Pfouu ça aussi c'est du foutage de gueule, on paye une prestation pour juste changer une étiquette, si j'étais patron je ferais une révolution tout seul dans mon coin pour lutter contre ce scandale. Pour certains la lutte d'une vie c'est la faim dans le monde ou éradiquer le choléra, moi c'est les visites des extincteurs, on a les combats qu'on peut.

    J'attrape au vol mon copilote à Audincourt, elle nous a pris des casses-dalle. Un peu après midi et demi on est à Rixheim chez Trans Hit, c'est eux qui font le stockage pour Bubendorff, les volets. Les bureaux sont fermés jusqu'à 13h30, on a le temps de manger. Donc à 1h et demi tout pile une fille me donne un petit ticket et je peux aller vider en face. Le cariste prend le ticket et le froisse dans sa poche. Voilà, nickel, procédure à la con, tu perds une heure pour rien. J'ai trouvé un nouveau combat. Après ça va vite à vider faut avouer.

    Vers Altkirch Fabrice m'appelle, t'es où ? Eh j'arrive, j'arrive. A 15h08 je suis sous le hall de chargement, ça va. Il a sorti mon bazar, et il y en a. Pas beaucoup de client pour le premier tour, je fais un relais mercredi mais j'ai un camping, trois piscines donc trois fois plein de bordel. Je l'ai déjà expliqué mais ce n'est pas la même loi pour les piscines qui accueillent du public. On empile on dépote, ça rentre.

    On pose le camion à Bourogne pile pour l'heure du thé. Bon week' à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • me vlà protégé
    haut jura
    au dessus de Nantua
  • Lundi 23 Novembre 2020
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    A7h et demi je suis au camion, je ferai mon lit plus tard, faut que j'avance. Comme souvent j'évite Besançon le lundi matin en passant par le haut. Pas d'arrêt à la boulan' à Buvilly, j'ai pris du pain frais ce matin à Audincourt pour déjeuner, c'est l'avantage de se lever à 6h.

    Vers 11h je suis à Oyonnax, je n'ai pas chanté : « ici, ici c'est Oyo-nnax ». Je ne sais pas si le client connaît le rugby. Il rentre du boulot vite fait, mais repart aussi sec, je fais mon truc tranquille, j'aime.

    Il est vite midi, je mange un bout du côté des Neyrolles, le bled de la Cristaline. Je vide mon bec et j'appelle la cliente, je suis un peu inquiet, Le Poizat sur l'atlas Michelin ça ne m'inspire pas du tout. Depuis Les Neyrolles la route est interdite aux bus. En général si c'est interdit aux cars c'est à cause de la longueur. La cliente est bien sympa au téléphone mais elle n'y connaît rien, ne me rassure pas vraiment. Il y a bien une autre route mais c'est pire avec des lacets, je monte, on verra... Effectivement ça grimpe sec mais c'est large, ça passe tranquille, je croise un abruti en bagnole qui me fout les phares, mécontent de me trouver là. Je lui propose mentalement d'essayer la sodomie passive. Devant chez la cliente c'est large, je fais demi-tour fastoche. La dame est en télé-travail, elle me laisse me débrouiller. Le pelliste a laissé son matos dans le chemin, le jardin est dans une vache de pente, on est en montagne. Pas de clef sur la pelle, pas le choix il me faut grimper dans l'herbe, mi-novembre c'est gras, j'y arrive mais qu'une fois, au second tour je m'enlise, je m'en sors avec le blocage de différentiel. Ma foi tant pis, je laisse la structure devant la pelle, d'une ils n'avaient qu'à ranger, de deux avec une élingue ils auront facile de déplacer les palettes avec la pelle. Je redescends par la même route, c'est interdit aux 3t5 mais il est hors de question que je tente un autre chemin.

    Je reprends l'autoroute jusqu'à Frangy puis la route jusqu'à Seyssel. A 16h je suis au bled de mon client. A un carrefour je prends à droite les numéros commencent en 100 puis 200 et moi j'ai le 7. C'est ballot. J'arrive à faire demi-tour plus loin, je reviens sur mes pas, je trouve un type qui fait des gestes, il me dit qu'il m'a fait signe tout à l'heure, j'ai rien vu. Pas grave. Je suis dans le bon sens pour repartir, tout va bien. Je dépose tout dehors, il me dit qu'il n'a pas de place dans le garage, qu'il rangera plus tard. Bon ok.

    Il ne me reste plus qu'à descendre à Pont d'Ain. Je passe par la route Belley-Ambérieu, la route du tunnel du Chat, séquence nostalgie. Pour nous c'était la route de l'Italie, depuis l'incendie au tunnel du Mont-Blanc, le vieux tunnel du Chat est fermé aux camions, c'est bien triste.

    Je finis la journée au Mas Pommier, c'est bien pour un lundi. A table je tombe sur un gars de chez Charlon, il tractionne pour un Turc. Les remorques arrivent de Turquie au port de Sète. Charlon est un transporteur historique de Sète et il survit grâce aux Turcs, c'est dingue quand même.

     

     

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  • les appros arrivent, dans le brouillard
    Beaujolais
  • Mardi 24 Novembre 2020
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    Café, pain-beurre, douche, le jour se lève je peux y aller. A peine le temps de faire chauffer la mécanique je suis à la barrière du camping de Priay, mouais c'est le désert. J'appelle le client, il me dit qu'il arrive mais que quelqu'un est à l'intérieur. Un type qui doit être un gardien je pense arrive et m'ouvre. Je décharge deux grosses piscines avec tout un bordel d'accessoires, j'y passe deux plombes, le contrôle est hyper long évidemment.

    Quand je remonte dans le camion je vois que Cyrille m'a appelé, mon relais m'attend au Mas Pommier comme j'avais demandé, j'arrive j'arrive.

    C'est un tractionnaire, jeune chauffeur bien sympa, je l'avais vu une fois dans la cour chez nous. Donc puisqu'on est là pour ça, on transvase. Pas mal de bazar, je m'étale sur le parking. Par politesse j'avais demandé l'autorisation hier soir à la patronne, elle s'en fout, mais ça me semble normal d'en parler. Quand on a fini il n'est pas loin de midi, je paye un canon au gars, il n'est plus l'heure mais il veut un café. Je prends pareil, ça fait sérieux...

    Je m'arrête à l'entrée de Bourg en Bresse prendre un bout de pain, grosse erreur, c'est une énorme boulangerie, malgré cinq vendeuses la queue est infernale avec tous ces gens qui prennent des formules. Je mange un peu plus loin.

    Je commence la tournée de l'autre côté de Bourg, par ici il y a beaucoup de hameaux isolés, des routes étroites pour y accéder. Là ça va encore, juste un demi-tour à l'arrache, rien d'extraordinaire.

    La suite m'inquiète bien plus, il me faut monter dans le Beaujolais, d'ici c'est pas loin mais vu la route sur l'atlas Michelin je me fais des cheveux. On ne rit pas s'il vous plaît !

    La montée jusqu'à Pruzilly est correcte, il y a des dégagements pour pouvoir se croiser, ça va. Dans le bled je me gare en merde, je vais voir à pied, pas le choix faut que je trouve à faire demi-tour. Je marche un bon bout ça me fait du bien, la rue du client est en impasse c'est mort mais j'arrive à me retourner dans le centre du pays. Je trouve à me garer à l'endroit le plus large possible mais c'est bien chiant, le long d'un mur, sous un arbre, c'est une galère pour ne rien gratter. Je n'ai rien cassé, pas de toiture arrachée. Soulagement. De retour en bas sur la N6 je m'arrête me faire chauffer un café pour fêter ça.

    Il ne me reste plus qu'à rouler, je finis la journée à St Eusèbe, j'en ai marre.

     

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  • le bocage charolais au matin
    c'est beau ici, mais putain de brouillard!
    bataille de chariots
  • Mercredi 25 Novembre 2020
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    Café, croissant, douche, le local mériterait un peu de chauffage, vu l'âge de la bâtisse ça doit pas être facile à chauffer, on est loin des bâtiments basse consommation.

    Encore pire qu'hier, quand je coupe le moteur devant chez le client l'eau est à peine chaude, le calorstat doit être encore fermé, 7 km en tout et pour tout.

    Je dépose une grosse rénovation d'une vieille piscine, le pépé rajoute un escalier, l'échelle c'est bon quand on est jeune. Grosse rénovation, gros chèque et je file.

    Pour monter à Chagny je longe le canal, il y a un brouillard terrible, c'est con je n'ai fait aucune photo correcte alors que le coin est joli. Notre webmaster vénéré avait il y a quelques années organisé un repas FDR dans le coin, je ne sais plus très bien où d'ailleurs mais par là le long.

    Je n'ai pas de numéro de maison pour le client de Chagny, je l'appelle, il me dit que c'est normal il n'y en a pas, il m'explique. Je me gare au bout de son chemin, je tombe sur un Hollandais en chariot embarqué qui livre à côté. Il a un éperon fixé au mât, j'avais encore jamais vu ça. Généralement un éperon sur un Fen on en trouve dans l'industrie pour promener des bobines ou des rouleaux genre moquette. Il a l'air d'en chier, il relève les fourches, système bizarre, je ne peux pas l'aider. Il ne m'a pas l'air doué non plus, c'est étonnant parce que les routiers hollandais en général ce sont des cadors, propres sur eux, pros quoi ! Je fais mon truc, quand je reviens il est parti.

    Je me prends un bout de pain dans une fort belle boul' avant Châlon et ensuite comme d'hab' je suis comme un con. Depuis Châlon nord j'arrive jamais à retrouver la route de Dôle sans franchir une interdiction aux PL. Il doit y avoir un chemin mais j'ai l'impression que c'est interdit de tous les côtés. Pas grave j'y vais quand même.

    Je mange un bout et je m'enfonce dans la Bresse profonde, la limite entre la Bresse et le Jura, c'est dire si c'est paumé. La maison, un ancien corps de ferme, est fermée, personne. Un petit mot sur la porte, je me dis que c'est un numéro de téléphone ou quelque chose pour le livreur : « ouvre aux poules quand tu rentres de l'école, je t'aime, bisou, maman. » Bon j'ai comme l'impression que c'est pas pour moi... J'appelle la cliente, elle me dit qu'elle est à deux minutes, elle arrive. Dans ces anciennes fermes il y a toujours de vieux bâtiments pour tout poser à l'abri, facile.

    Dernière livraison du jour en Côte d'Or mais juste de l'autre côté de Dôle. Je reconnais le coin, je suis déjà venu au bout de la rue livrer du lait de Lactalis Rethier 35 pour les veaux dans une grosse ferme. Le client me dit qu'il est chauffeur chez Pedretti, et qu'il vient souvent chez nous pour ramasser des bricoles. Autant dire que ça se passe bien, en pays de connaissance. Je finis pile poil à la nuit. Comme les poules, dès que je vois le jour descendre je me rentre au poulailler. Ce soir le poulailler c'est le Moulin des Malades, adresse mythique. Si à 50 ans t'as pas mangé au Moulin des Malades tu as raté ta vie de routier, lol.

     

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  • village sado-maso
    the truck of the century
    j'hésite à conduire pieds nus
  • Jeudi 26 Novembre 2020
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    On déjeune sur des petites tables d'écolier, bien sages, une douche sage et zou !

    Je fais ma dernière piscine de la semaine à Rainans, pas loin de Dôle. Le lotissement est sur les hauteurs, vu les virages entre les maisons je renonce. Je reste sur la place du bled. Livraison fastoche, client pas chiant, cool. En redescendant je vois que je suis garé sur la place du four banal. Sous l'ancien régime les gueux avaient obligation de cuire leur pain dans le four banal et bien sûr de payer une redevance au seigneur local, ce privilège a été aboli la nuit du 4 août. Moi, le sans-culotte, j'ai honte de me garer là. Je file au plus vite.

    Cyrille m'envoie faire une ramasse à Dôle. Gros progrès ils ont refait le quai, avant deux pneus pendouillaient au bout d'une ficelle, maintenant il y a de vrais tampons. Rien d'autre à charger je rentre à Devecey. Je vide le lot, je décroche et yessss ! Je vais enfin déposer mon tracteur chez Mécano services, les pièces sont arrivées et peintes.

    A midi moins le quart je suis au garage, on fait le point avec le carrossier qui va s'occuper de mon cas, mouais, ben il manque des trucs... Ils me prêtent la Clio rouge, je me prends un casse-dalle à la boul', je rentre au dépôt et je mange sur la table de jardin au soleil.

    Je grimpe dans le vieil Actros, j'accroche une semi et je charge 3 lots pour système U. Ce tracteur est bien triste, bientôt vendu. Le bouchon de réservoir est éclaté, le puits où on visse le bouchon est écrasé, Pauline me demande de passer chez Merco voir ce qu'ils peuvent faire.

    Le mécono me reconnaît : « ah ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu !

    -Ben oui ma punition est finie, je roule en Scania. » Le jeune avec lui est mort de rire. En tous cas, en trois coups de marteaux bien placés, deux coups de pince et c'est réparé. Et sans faire de dossier de facturation, chez Scania ils nous auraient sorti une facture à 3 chiffres minimum.

    C'est la délicieuse Nadia au guichet à Saint Vit, sur les 3 lots il n'y a qu'un rendez-vous aujourd'hui, le reste c'est pour demain, elle téléphone, je peux en vider deux sur trois. Le dernier c'est pour un entrepôt à côté, fermé l'après-midi, il n'y a pas de solution. Je fais deux quais, contrôle en vitesse, nickel. Je re-re-rentre à Devecey.

    Je décroche la calèche et accroche celle de Joaquim, faut que j'aille charger pour lui demain à Seppois. Je vois où c'est …

    A 19h je suis à Audincourt, pile poil l'heure de mettre les pieds sous la table.

     

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  • avant
    après
  • Vendredi 27 Novembre 2020
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    Au quatrième top de 7h je démarre mon magnifique Panzer, petit arrêt à la boulangerie parce que Fabrice est gourmand, alors que moi pas du tout... Il est venu en avance ce matin, il a du camion à charger, mon voyage est déjà dehors. Mon voyage qui n'est pas le mien, je charge pour Joaquim. Tout passe au sol, on met le lourd devant, vu les adresses dans le 74 et 73 il ne va pas s'amuser.

    A 11h je suis à Devecey, je décroche la Waterair et je reprends la même semi qu'hier. Je recharge le même lot pour la même destination.

    Bon cette fois je ne me fais pas refouler, on vide au vieil entrepôt. Retour au dépôt, je décroche la semi, la pose au fond et je range le Merco. La carrosserie est déglinguée mais finalement il ne va pas si mal ce taxi, Mercedes a réussi l'exploit de faire moins bien en changeant de génération. La cabine des années 2000 est plus silencieuse, mieux fichue que celle des 2010.

    Je saute dans la Clio qui m'attend depuis hier, je m'arrête manger un bout et je vais chez Mécano services récupérer ma machine. Super boulot, ça brille, casquette neuve, ils me l'ont lavé, je kiffe.

    Depuis l'accrochage j'ai un défaut sur l'anticollision, je passe chez Scania. Le chef d'atelier grimace quand il comprend que les réparations ont été faites chez Rabasse, ma foi le soleil brille pour tout le monde et Rabasse c'est notre garage habituel on les fait bosser et voilà. Un coup d'ordinateur pour recalibrer le truc et c'est fait.

    Rerereretour au dépôt, j'accroche ma semi et je vais faire les pleins. Pour 6h je suis garé à Audin, nickel.

     

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  • Samedi 28 Novembre 2020
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    A 8h et des boulettes je suis à l'usine, Christophe charge pour un de ses gars, il en est à la moitié. Un peu après 9h c'est mon tour, chargement normal, tout passe au sol. C'est Marc qui est derrière moi, on discute, je lui dis que je vais poser le camion à Devecey j'ai une grosse semaine je vais éviter de griller une 10h lundi. Il réfléchit, ça l'intéresse aussi. On décide que je l'attends, on rentrera en bagnole tous les deux. J'en profite pour remplir mes papiers. A 11h on se casse.

    On trouve à se garer tous les deux au dépôt, c'est un miracle. Je fous un coup de gas-oil dans la Fiat et on se rentre. A presque 14h on est à Audincourt, il prend la bagnole, c'est lui qui habite le plus loin. Rendez-vous lundi 6h. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • dans le Lot
  • Lundi 30 Novembre 2020
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    A 6h tout pile Marc est devant chez moi, timing précis. A Devecey on va boire le café pendant que les machines chauffent, ah ben non, le Renault s'est éteint bien sûr. A 7h et des boulettes on s'en va. Il semblerait que ce soit moins le bordel à Cayenne le matin depuis que c'est en 4 voies, je n'ai aucune envie de vérifier. Mon collègue commence à Châteauroux donc on roule un peu ensemble. Bien sûr on fait un quart d'heure à Beauchemin devant un café croissant, le petit déjeuner est loin.

    On se quitte à Digoin à la coupure de la RCEA. Moi la coupure je m'en fous puisque je passe par Vichy, lui se paye l'ancienne route.

    Le collègue Jean-Jacques m'avait dit qu'en partant du dépôt on allait à l'aire des Volcans d'Auvergne en moins de 4h30, avec ses relais de Cantal Fret il a l'habitude, je confirme. En 4h et demi je suis même à la première station sur l'A89. En général je descends par Moulins Guéret Limoges Brive c'est gratuit mais faut que je gratte une dérogation de 10h, pas le choix. Je passe donc par Vichy Clermont Ussel Brive.

    A 16h je suis à Catus au nord de Cahors, j'appelle la cliente, elle m'explique que je suis tout près de chez elle, elle m'envoie son fils au bord de la route. J'ai bien fait d'appeler, la maison est isolée et cachée dans les bois je serais passé devant tout droit. Je demande au jeune si je peux faire demi-tour par là, il m'indique un coin un peu plus haut. Tu parles ! C'est bien trop petit. Je pars à l'aventure. Des mecs élaguent un arbre avec une nacelle devant une maison, je les fais bouger. Je trouve mon bonheur, demi-bonheur c'est juste juste, pour me retourner. Ici dans le Lot tu peux t'avancer dans l'herbe à cette saison, aucun risque de s'enliser il n'y a que quelques centimètres de terre sur la roche, rien ne pousse c'est désolant, c'est égoïste mais ça me va bien faut avouer.

    Quand j'ai fini il me reste 1h à rouler, ça le fait ric-rac. Je finis la journée à Caussade avec 8h51 de volant, je ne regrette pas d'avoir laissé le camion à Devecey.