FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Décembre 2020 Partager sur Facebook
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  • le triangle de Roquencourt
  • Mardi 1 Décembre 2020
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    Après mes habituels café-douche je démarre bien trop tôt, 6h05 mais faut que je passe Toulouse avant le bordel. Je passe la rocade sur les coups de 7h, malgré le pseudo confinement c'est la limite.

    Un peu après 8h je suis de l'autre côté de St Gaudens chez des gens charmants. Le gars est inquiet pour les tuyaux de sa fosse sceptique, je fais un grand tour sur le terrain, on va éviter de tout bousiller.

    Après je vais à Tournay, pour les gens de la langue d'oïl ça se prononce Tournaille. Je livre chez des retraités qui ont des chevaux, deux trois poules, deux vaches, ça me fait penser à Marie-Antoinette qui jouait à la fermière en mettant des petits nœuds à ses moutons. La différence c'est qu'ici ce n'est pas avec l'argent du contribuable.

    Normalement j'ai fini la matinée, au vu de l'adresse j'avais pris du temps. J'appelle le client suivant à Pouyastruc, il veut bien que je vienne maintenant. Go !

    A 11h et demi je suis garé devant la maison, livraison facile, à midi et demi j'ai fini le rendez-vous 13-15h.

    Je me prends un bout de pain que je vais manger avec une soupe sur l'autoroute de Bayonne.

    Sur les coups de 14h je suis au-dessus d'Orthez. Le bled s'appelle Lanneplaà. Plaà en patois béarnais ça doit vouloir dire forte montée. Le pays est interdit aux 13t, donc voilà... La route grimpe sec, à 200m de chez le client j'avais repéré sur Maps un carrefour en triangle, niveau circulation c'est un peu plus calme que le triangle de Rocquencourt, tant mieux je peux faire mon demi-tour tranquille. Je dépose une grosse rénovation-margelles en échange d'un chèque.

    Pour aujourd'hui je n'ai plus qu'une petite rénovation à Soustons, demain avant d'aller en Espagne j'ai deux autres rénos dont une mal placée. J'ai vachement d'avance, je tente le coup. La cliente rigolarde a un fort accent basque, elle veut bien que je vienne maintenant. Comme souvent au Pays Basque l'adresse c'est : Maison Etxega...bide...garay...berri. Un nom avec 52 lettres mais qui ne figure nulle part. Elle m'explique tout bien et une demi-heure après je suis chez elle. Je dépose la palette sous un hangar, facile.

    Je finis les livraisons du jour à Soustons-Plage sous des trombes d'eau. Je coince mon carnet et l'enveloppe client entre deux cartons, c'est déjà trempé. Purée heureusement qu'il n'a pas fait ce temps toute la journée. Malgré le blouson trempé je suis bien content de cette journée. Pour fêter ça je vais me taper la cloche à Cauneille, je l'ai mérité. La patronne exige qu'on ait avec nous une carte pro, genre FIMO ou autre c'est obligatoire, elle a peur de se prendre une fermeture administrative en cas de contrôle. Elle a raison, « en même temps »les crétins qui nous dirigent en sont bien capables.

     

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  • n'est pas Juju 42 qui veut
    España, te quiero !
  • Mercredi 2 Décembre 2020
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    C'est toujours le père qui fait l'ouverture, certains retraités se la coulent douce au soleil lui fait des cafés aux routiers. Une douche là-dessus et vaya !

    Pour 8h je suis à Bénesse Maremne, le client habite au bord d'une rue passante, impossible de m'arrêter, je vois en face une ruelle, interdite m'enfin... J'y vais, je trouverai à me garer. Fatal error.

    Je m'enfile dans un quartier étroit, la connerie du matin. Je me dis que plus loin je trouverai à faire demi-tour, puis plus loin, puis plus loin... Je me suis retourné sans rien casser, j'en reviens toujours pas. Le client me dit qu'il m'a vu depuis sa cuisine, il savait que j'allais en chier par là. Pas grave, c'est fait, je lui pose sa réno contre un chèque et je me sauve. A la première boul' je me prends du pain, sait-on jamais et j'enquille l'autoroute, directió España. Je tape l'adresse sur le gps pour rigoler, j'ai 827 km entre le client numéro 8 et le 9. J'adore !

    J'ai une heure trente de volant à la frontière, je peux donc m'avancer huit heures trente, j'aurai déjà fait un bon bout ce soir. Vent du cul dans la plaine. Au début c'est plutôt la montagne d'ailleurs, dans l'Etxegarate j'y vais mollo, il pleut, ça glisse.

    Je m'arrête manger avant Burgos puis je fais le plein à l'AS24 à l'entrée de la ville. D'habitude je complète le plein ici mais quand je remonte de Madrid.

    Je passe l'après-midi comme un demeuré, calé à 90, le cerveau vide, à traverser la Castille. C'est comme la Beauce à la sortie d'Orléans sur la route du Mans mais sur des centaines de kilomètres. Quelques tas de betteraves par ci par là pour égayer le paysage... Je bois mon cortado de l'après-midi après Palencia, le bistrot est ouvert mais il faut consommer dehors, il fait grand soleil c'est agréable. Je finis ma dernière coupure à Benavente, l'autovia reprend ici après 100 bornes de nationale à 2 voies mais bien roulante. Une route espagnole quoi !

    En Galice l'autovia longe des collines à l'horizon sur la gauche, c'est le Portugal, pour un Franc Comtois ça le fait comme balade.

    J'avais prévu de rouler 10h mais j'ai whatsappé José le commercial de Galice, il ne sera présent qu'à 11h chez son client. Je ne sais pas quoi faire, si je ne fais que 9h c'est bien aussi, je me garderais mes deux 10h pour jeudi vendredi. D'un autre côté Laurence ne m'a pas envoyé de retour, est ce qu'elle va me faire attendre un peu ? C'est Truckfly qui me donne la réponse, il y a un troquet entre Ourense et Vigo qui me tend son menu. La nuit tombe enfin, on est à l'ouest il y a facile une heure de décalage avec Belfort. Je verrai les environs d'Ourense demain.

    A 20h10 je suis au troquet, parking au calme à 1km de l'autovia, je valide une nouvelle 11h, et j'ai 9h55 de volant. C'est au poil je n'imaginais pas être si loin. Sur un tour comme ça il faut optimiser au mieux. On est mercredi on reçoit les programmes, semaine prochaine je suis en Belgique puis celle d'après je finis à Barcelone. L'année se termine en douceur.

     

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  • Sochaux liner
    mon client est de l'autre côté
    c'est tout moi !
  • Jeudi 3 Décembre 2020
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    Ce matin je traîne, inutile de se précipiter. Je vais déjeuner au bistrot, mais il n'y a pas de douche. Pas grave je vais à la station Repsol à 300m. C'est bien mais il n'y a pas de chauffage. Oh les gens, on est en Espagne et pas sous les tropiques, il fait 4° dehors. Le local est tout petit, l'eau chaude réchauffe vite le lieu. Quand je vais rendre la clef la chica me dit que c'est gratuit. C'est bien.

    Je mets en route à 9h. La région est très montagneuse et accidentée, ça monte, ça descend, vers Vigo c'est interdit de doubler, faut suivre sagement des antiquités, dont un Premium première génération qui n'en peut plus de ces côtes. Mon bled est de l'autre côté de la baie, l'endroit est magnifique mais le temps est couvert c'est dommage surtout pour les photos. Je passe dans le centre de Cangas, en bord de mer. Je suis frappé par le monde en ville, c'est construit de partout, la côte attire le monde et pas qu'à Nice.

    Ma rue est à flanc de falaise, je plonge dans le trou, pas le choix. J'avais regardé sur Maps pour ressortir tout droit mais la rue est en sens interdit plus loin, faut descendre encore, ça ne m'inspire pas du tout. En deux ou trois fois j'arrive à faire demi-tour, sauvé ! A 10h et quelques je me gare en haut de l'impasse du client, il m'a vu depuis son nid d'aigle. Il vient à ma rencontre à pied. Je pensais aller marcher, faire un peu de tourisme en attendant le commercial mais ma foi, on attaque. Le portail de la maison est bas, faut tout dépoter, sauf les margelles. Le gars a des madriers en chêne, je m'en sers pour pousser la palette. Nickel. Quand c'est terminé José se pointe, on fait le contrôle ensemble. Bon bé les gens, c'est pas que je m'ennuie mais je ne suis pas d'ici, formules de politesse habituelles et je file. Laurence me dit de rouler, je n'ai plus que ça à faire. Chemin inverse, je repasse en ville, le port de pêche, des gros chalutiers, des petits pêcheurs et toujours du monde.

    Hier soir j'ai passé Ourense de nuit, j'ai rien perdu, c'est bien moche, Bilbao en pire. Je mange un bout un peu plus loin. Après les montagnes c'est la longue traversée de la Castille jusqu'en Navarre.

    Laurence m'a trouvé un voyage, le transporteur qui nous affrète demande qu'on lui fasse une bricole avant, elle me demande si je suis ok, boh oui ça m'occupera. Il n'y a pas que les Bulgares qui font du cabotage, les Français aussi...

    Je finis mes heures à Vitoria avec un petit 9h de conduite, je me garde ma deuxième cartouche de 10h pour demain.

     

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  • super dépôt
  • Vendredi 4 Décembre 2020
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    Je me lève un peu trop tôt mais faut bien avancer, café napolitano douche. Hier soir les panneaux lumineux annonçaient de la neige, ce matin ça pèle mais c'est sec. A deux ou trois endroits stratégiques des chasses-neige sont en attente, du calme les gars attendez un peu que je sois loin avant de faire tomber la neige.

    A 8h je suis à Mungia, une boutique où je suis déjà venu deux fois, c'était complet pour vider chez nos locataires. Je vais voir le cariste, bascule. Une Française passe à ce moment avec une valise à roulettes, elle me demande si je charge pour Devecey, non hélas... Elle revient deux minutes après avec deux magnifiques calendriers, un pour moi et un pour le bureau de nos locataires. Elle m'explique qu'elle bosse avec eux, j'avais compris.

    Le cariste m'envoie charger une partie à un stockage de l'autre côté de la zone. Mouais ça commence mal, le truc n'ouvre qu'à 8h30 et il y a déjà des camions en attente. Je vais me renseigner à l'interphone, une chica me dit : « tienes que esperar. » A 9h et quart je ressonne, une autre voix de fille me dit de venir à pied au bureau...pour me dire d'attendre. Bon, ça me saoule, j'appelle Laurence, elle me dit qu'elle appelle l'affréteur et que sans nouvelles je peux me casser. Un cariste sort à ce moment et me fait entrer. Il est rapide faut avouer, j'ouvre le côté passager, en un quart d'heure c'est fait. Retour à l'usine, le premier cariste me charge le complément. Il est déjà 10h et demi quand je me sauve. Moi qui espérais être vide et rechargé pour midi, même pas en rêve.

    A midi je suis à Irun, j'ai du mal à trouver la boutique. La zone est toute pourrie, hyper glauque. A force de demander je tombe sur un vieux qui me dit de monter à l'étage d'un garage. Gnin ??? Oui il a raison, c'est bien là. Si personne ne te le dit c'est impossible à trouver. Et là bien sûr, j'ai la phrase magique : « tiene que esperar. » J'explique au mec que je dois vider et recharger complet pour Peugeot Vesoul. Oui oui, pas de problèmes, on vient te chercher.

    Au bout d'un moment un type, je comprendrai plus tard que c'est un Roumain me fait entrer, à contre-main, à l'aveugle dans un dépôt, un dépotoir plutôt, la Roumanie mais en plus pauvre. Faut avouer, il a un super Fen, puissant, ça vide vite. A 13h c'est vide. Son chef se pointe et me dit qu'ils vont manger, retour à 15h et qu'ils n'ont aucun ordre de l'affréteur pour me charger. Faudrait que je sorte le camion. Alors là mon gars c'est hors de question, mes palettes de Vesoul sont là, je les vois, je sais lire les étiquettes. Il y a trois camions dehors en attente, si je sors je suis cuit.

    A 15h le chef se pointe avec les CMR, en un gros quart d'heure c'est chargé, j'ai un goût de meurtre dans la bouche. Putain j'aurai passé la journée pour faire cette merde.

    Je comptais être à Deux Chaises ce soir pour rentrer demain sans coupure...c'est un peu mort. Il y a une AS24 à 600m, je vais compléter le plein, je ne suis plus à 5 minutes.

    Dans une descente vers Biarritz j'atomise Fredo 24 et son magnifique Scania, on papote un moment au téléphone.

    J'attaque la rocade de Bordeaux à 18h15, un vendredi ça va être complicado. Mais non, ça va. Juste au bout à la bifur de Paris deux bagnoles se sont tamponnées à l'instant, une Clio 2 est en feu. Les pompiers ne sont pas encore là, je crois que je suis passé ric rac avant le bordel.

    J'ai presque 4h de conduite à Barbézieux, je pourrais couper et repartir mais l'amplitude a morflée, demain faudra recouper quoi qu'il en soit. Quand je pense que je m'étais gardé une 10h ! Allez ça me saoule, j'en ai marre, heureusement j'ai fait un super voyage, ça compense. 

     

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  • l'Est, c'est par là !
  • Samedi 5 Décembre 2020
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    Départ 4h30 à l'issue des 9h réglementaires de coupure. Pas trop de monde à cette heure jusqu'à Angoulême, j'en double un ou deux, les condés font dodo faut en profiter. Sur la route de Confolens je rattrape un Portugais, il avance quasi autant que moi, un autre aviateur. Aviateur chez les routiers c'est péjoratif, j'ai toujours été un aviateur, je ne sais pas rouler doucement, mes nombreux stages de récupération de points en témoignent.

    A 7h je suis à St Vaury, la fille au bar me dit qu'elle n'a pas ou plus de croissants mais du pain frais. Ah mais ça tombe bien ! Une douche là dessus en vitesse et zou ! La grimpette est raide pour remonter sur la 4 voies, ça patine. Hier je ne suis pas méfié, ils m'ont chargé dans l'ordre des rendez-vous à Vesoul, j'ai le léger devant et le lourd derrière. Y a pas 50 tonnes non plus, ça tient le parquet quand même. Je finis mes 30 sur la RCEA, je m'écroule dans la niche, ça fait du bien.

    Je suis frappé par les travaux sur cette route. Il y a des pelleteuses tous les 500m de Montmarault à Paray le Monial, on dirait l'ex RDA dans les années 90-91, le pays des pelleteuses et du béton. Cette route est en travaux depuis 30 ans, ça avançait doucement et là tout d'un coup Eiffage met le paquet. Tu penses ! Ils vont avoir 1000 ans de concession et de rentrée d'argent par les péages, ils vont pouvoir se gaver. Les ponts ont tous deux arches, prévu de longue date, payés par le contribuable. Là Eiffage élargit c'est tout. Ce qui coûte cher c'est les ponts, les ouvrages d'art comme ils disent, pas de répandre du goudron. C'est donc bien le privé qui va engranger le pognon. Ce système me fout la gerbe. Comment font les Espagnols ? Les autovia sont gratuites, plutôt en bon état même si par endroit c'est défoncé, et ils ont mis fin aux concessions privées. Nous nan, Ségolène avait prolongé, et faut pas compter sur Macron...

    Au quatrième top de 13h j'ouvre le portail à Devecey, «  pays d'arrivée, France », un coup de gasoil dans la Pigeot et zou ! Bon weekend à tous, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • mon actuelle semi
    et l'ex
  • Lundi 7 Décembre 2020
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    Samedi en rentrant j'ai fait le boulet, je me suis mal garé j'ai bouché l'alarme périmétrique alors que j'étais content de moi, j'avais reculé à fond pour ne pas gêner les collègues. Faut que je laisse le camion plus souvent au dépôt, j'apprendrai comment ça marche... A 8h et demi je fais chauffer la bête, plein d'Adblue, surtout pas de gasoil, et je me mets à quai. Je transvase mon lot pour Vesoul dans une semi vide, ce n'est à livrer que demain. On a acheté une palette de planches de Tautliner en sapin. Les planches en sapin, pas les Tautliner, j'en récupère deux, pas les Tautliner, les planches. Ce sont des planches de Kögel ou Schmitz j'en sais rien mais elles sont un peu trop longues pour une Fruehauf. Pas grave.

    A 10h je mets en route pour de bon...pour rentrer manger à la maison. A 13h je suis à l'usine, à nouveau beaucoup de boulot, on charge en doublon. Je charge dehors avec Jean-Pierre et Fabrice charge le nouveau chauffeur de chez Pierrat. C'est normal, Fabrice a plus l'habitude il peut former le nouveau en même temps alors que moi ça va, je vois en gros comment ça marche. Je vais voir Mathieu à l'entretien et je lui emprunte une scie égoïne, je rectifie mes planches neuves. A 15h je me casse, direction Belgica.

    Petite pause café dans les Vosges, j'en profite pour finir de remplir mes CMR. Demain matin je commence à Namur, c'est pas loin, ceci dit en Belgique rien n'est loin c'est pas l'Espagne, et les bureaux de Waterair Belgique sont fermés je n'ai pas les confirmations de paiement, donc je coupe à Metz. Il est 18h30 et le parking est déjà plein, je me gare dans la rue. Je me suis arrêté ici par défaut parce qu'il n'y a rien d'autre mais c'est pas mal du tout, fort bien mangé et ça ouvre à 5h le matin, parfait.

     

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  • Namur Bouge
  • Mardi 8 Décembre 2020
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    Les douches sont grandes et propres, je comprends pourquoi il y a du monde à ce troquet. Je démarre à 6h avec le paquet de mecs payés à l'heure, ils vont pouvoir mettre du marteau en veux-tu en voilà. Moi si je démarre à 6h c'est par calcul. Il floconne, le temps est bien à la neige, je ne vais peut-être pas rigolé dans les Ardennes belges.

    Premier arrêt au gas-oil à Rodange, je n'ai pas vu le Grand Duc du Luxembourg mais l'AS24. J'ai fait la révérence devant la pompe, ça a peut-être fait baisser le prix. A 8h et demi j'appelle Christelle à Charleroi, elle me confirme le paiement du premier client seulement, pour les autres on se rappelle. C'est bizarre leur système, en Espagne Waterair Iberica déclenche la livraison quand c'est payé et basta ya !

    A 9h et quart je suis à Namur-Bouge chez un jeune retraité, pardon faut dire pensionné ici. Le type est super marrant, il a fait venir un pote pour l'aider, ça rigole. On passe l'escalier par-dessus un bûcher, c'est étroit, pas facile mais dans la bonne humeur. Il fait péter le café dans le garage, le temps a changé, ça pèle mais il fait beau, ça me va bien.

    Ensuite je vais direction Bruxelles, pas loin, Perwez. Le hameau est dans les champs, je trouve à faire demi-tour même si la route est bien étroite, c'est tout ce que je demande. Le client me montre le virement bancaire sur son téléphone, on y va. Il me faut faire le tour de la maison en passant dans un champ, c'est limite mou, ça va quand même.

    En reprenant la nationale je trouve une jolie boulangerie, je me prends un pain genre campagne, tip top.

    Vers 13h30 je suis à Farciennes, banlieue de Charleroi. Christelle m'a dit que le client a payé. La rue où je dois aller est en travaux, une déviation est fléchée mais un peu plus loin c'est limité à 3m50. J'y vais avec une prudence de Sioux, je trouve à me garer devant un cimetière. Le pont en question est un peu plus loin, pour passer sous une route mais je tournerai juste avant. Ouf ! Dans ces très vieux quartiers c'est vraiment pas adapté aux camions. Pas grave, je suis garé à 2 ou 300m de la maison. Client cool qui s'en fout, je dépose tout dans le garage, et ciao.

    Dernière piscine du jour à 1km de la frontière, côté Maubeuge. Je me positionne prêt à repartir, avant la nuit. La cliente me demande de déposer la structure derrière en passant par sa prairie. Premier tour je m'enlise, c'est trempé, gras, à force je finis par m'en sortir avec le blocage de différentiel. Le pré est en pente, miraculeusement je me retrouve sur la route, gros ouf !!! La cliente voit les tôles, elle me dit de ne pas laisser ça là, sur un ton vindicatif. Je lui explique que je me suis enlisé, elle me répond que ce n'est pas son problème. Oh mais c'est pas le mien non plus ! Encore moins d'ailleurs ! Ses gamins rentrent entre-temps, 12 et 15 ans peut-être. Je les embauche, on se fait les tôles à la main, retour en bas on se fait les colis et la pompe à chaleur sur une brouette. Le terrain est détrempé, mes godasses font deux tonnes chacune. Putain on y passe deux plombes, la nuit est tombée. Quand on signe les papiers elle me dit que j'ai eu de la chance que ses fils soient rentrés. Ah non madame, c'est vous qui avez eu de la chance et de tomber sur moi, certains de mes collègues auraient tout posé devant en vous souhaitant une bonne soirée...

    J'ai pourri mes grolles, mon jean's, pneus du chariot pleins de boue, livraison à oublier.

    Je finis la journée au centre routier de Valenciennes, service à table, nickel.

     

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  • c'est pour faire chier les francophones l'énorme faute ?
  • Mercredi 9 Décembre 2020
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    Sur présentation du ticket de parking tu as droit à un jeton de douche gratuit, purée j'ai économisé deux balles !

    Je commence dans la cambrousse vers Soignies. La maison de la cliente est au bord d'une route étroite, je suis obligé de me serrer dans l'herbe pour laisser le passage à des tracteurs avec des tombereaux de betteraves, remorque à trois essieux, ça rigole pas. C'est un petit jeune qui conduit le premier, je lui dis que je veux bien me garer dans l'herbe mais les camions modernes ont du mal à quitter le goudron, si je suis enlisé faudra me tirer de là au prochain passage. Pas de problème monsieur qu'il dit. J'aide la cliente à démonter une palissade, on peut vider. Les accotements sont stables, je peux m'en aller tranquillement.

    A midi et quart je suis entre Anvers et la frontière côté Bergen op Zoom. Je sonne, la dame qui m'ouvre ne parle pas un mot de français, elle appelle son mari, lui baragouine, c'est moi qui ne parle pas leur langue, je suis chez eux, donc je m'adapte. Il veut bien que je livre maintenant au lieu de 13h. C'est une toute petite piscine, il veut passer l'escalier par chez les voisins mais ils sont absents. Il me dit qu'il se débrouillera. Parfait.

    Je reprends l'autoroute direction Bruxelles, je mange un bout au premier parking.

    Vers 15h je suis à Manage chez MNLK, c'est la même boîte de merde qu'à Strasbourg où on charge les bobines pour Vaudrey. Ici le gardien est tout aussi con, ça doit être un critère de recrutement. Il me dit que ma commande sera prête dans une demi-heure, faut que j'aille au parking à 200m.

    Je me fais chauffer un café, je bricole, laisse passer une grosse demi-heure et j'y retourne. Selon le mec fallait que je revienne à pied. Putain bé si tu me l'avais dit ! Je peux pas deviner. Toujours pas bon, je retourne au parking. Encore une grosse demi-heure et un chauffeur me donne un post-it avec mes immats', il dit que je peux y aller. Bascule, bureau, porte 1. J'ouvre un côté et j'attends. Il est 6 moins 10 et les gars sont en pause à 6h paraît-il. Je ne me fais pas d'illusions... Mais si ! Un petit gars arrive et me charge. Des bobines de 5 tonnes ça va vite. On est en Belgique, je pose une sangle par palette, ça fait joli. Les mêmes bobines chez Tillet on ne les sangle pas mais à l'étranger on se plie aux coutumes locales. A 18h40 je peux enfin partir.

    Je m'arrête casser la croûte entre Namur et Luxembourg sur un mauvais parking, déjà blindé. Puis nouvel arrêt à Rodange pour du gasoil luxembourgeois comme à la montée. Je finis la journée à 23h au centre routier de Metz, il me reste une minute d'amplitude, mission accomplie.

     

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  • Jeudi 10 Décembre 2020
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    Arrivé à 23h je me suis garé comme j'ai pu, j'ai le cul devant le portail d'une entreprise. Je me lève à 6h et demi, pas mal de camions sont partis, je recule par à coups pour ne pas casser ma coupure. L'esprit tranquille je vais déjeuner.

    Petite pause pain chez Caput à Luxeuil, à midi je suis à Pirey et pas au Pirée hélas. En cas d'absence du magasinier faites le 3668. J'appelle mais le mec me dit qu'il reprend à 13h. J'ai le temps de virer mes sangles et ranger les équerres. Je me fais chauffer ma dernière soupe.

    A 1h le cariste se pointe avec un Fen démesuré, c'est vrai que les bobines font 5t m'enfin le pauvre en chie avec ce trop gros truc, en plus les fourches sont courtes il a du mal à attraper les bobines, c'est chiant quoi !

    Ensuite je file chez Mécanoservice pour laver l'ensemble et déposer la remorque en carrosserie pour suite et fin de mon accrochage du mois dernier. Autrefois les carrossiers redressaient les pièces avec trois coups de marteaux bien placés et un coup de peinture, aujourd'hui on change c'est le monde moderne on peut pas lutter.

    Après je vais déposer mon bébé chez Scania pour la vidange et je vais à côté chez Iveco pour récupérer le tracteur de Gilles. Le chef d'atelier de chez Scania voulait m'emmener en voiture, ils ont le sens du service mais je peux marcher 50m faut pas déconner.

    Je rentre au dépôt avec le Fiat et j'accroche une semi vide pour charger demain aux piscines. A 17h30 je suis à Audincourt, nickel-chrome.

     

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  • nouveau venu
    cadeau miam miam
  • Vendredi 11 Décembre 2020
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    Une voiture me double, ça fait du bruit, tiens j'ai mal fermé ma porte, non elle est bien fermée. Encore une bagnole, ah c'est peut-être la fenêtre, non plus. En fait c'est juste que c'est des portières en carton. Un an et demi en Scania, je me suis habitué au luxe. Faut allumer la radio, ça couvre.

    Ça me fait penser à une vieille private joke. A l'époque mon pote Serge avait un bruit à l'avant droit sur sa 205, il en a parlé à son père : « tu ne veux plus entendre le bruit ? T'as qu'à mettre le poste plus fort ! » Iveco c'est ça, faut mettre le poste plus fort.

    A 9h et quart je suis à l'usine, en place direct. Pas beaucoup de clients mais une énorme piscine pour un camping à Perpi, quatre escaliers, deux grosses palettes de margelles, la semi est déjà à moitié pleine avec une seule piscine. Les papiers ne sont pas prêts, il est vite 11h. Avant de partir Christine m'appelle, on a fait une bonne année Waterair nous offre quelques douceurs

    Je passe casser la graine à la maison, j'ai rien dans ce camion.

    Pour 14h je suis de retour au dépôt, je décroche la caravane. Un collègue m'emmène chez Scania en voiture, fait chier il pleut. Je pensais demander un tracteur et porte-char pour ne pas salir mon taxi mais c'est peut-être un peu abusé. Reretour au dépôt. J'appelle chez Mécanoservice pour ma semi, la secrétaire me demande de rappeler vers 17h. Merde. On boit le café avec les collègues, Cyrille vient me voir : « tu peux aller chercher ta remorque, elle est finie. » La secrétaire n'avait pas les bonnes infos. Je file à Chemaudin. Content, travail propre, la semi est nickel.

    Rereretour au dépôt, j'attaque ma transvase. J'aurais pu le faire lundi matin mais il ne pleut pas, et ce sera fait. C'est le Fred qui a touché le Vico neuf, j'emprunte son ex panzer pour déplacer la semi chargée. Je finis pile poil à la nuit, la pluie revient, j'ai eu du bol. Je gare les ensembles et je saute dans la Fiat. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • la Dombes, le pays des zozieaux
  • Lundi 14 Décembre 2020
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    Inutile de se précipiter, j'avais prévu que ça merde au garage et de transvaser ce matin, finalement c'est fait depuis vendredi, cooool. A 8h et demi je suis au dépôt, je range mon bazar, gare la Fiat. On a enfin eu les dates de fermeture de Waterair, d'habitude c'est verrouillé depuis longtemps, cette année c'est le bouz, je pose des congés en conséquence et à 9h je démarre enfin. Je veux bien reconnaître que ça fait fonctionnaire de commencer à 9h mais je profite. Dans ma désormais longue carrière il y a bien des lundis où j'ai démarré à 2h du mat et toi oui toi qui trouves à redire, tu étais dans les couilles de ton père et tu n'es pas venu me faire deux heures pour que je dorme un peu. En plus si tu étais dans les roustons de ton père c'était donc à l'état liquide, c'était donc pas la peine de venir dégueulasser mon volant, mais je m'égare...

    J'ai pris du pain frais pour déjeuner ce matin à la maison, je ne m'arrête donc pas à Buvilly. J'aurais peut-être dû m'arrêter, de ne pas me voir ils vont s'inquiéter ?

    Je descends tranquille par la 83 tout du long, pas un centime de Besac' à Lyon. Il fait beau, c'est sympa. Je mange un bout à l'aire des routiers à Roussillon et je quitte l'A7 à Chanas. Promenade le long du Rhône jusqu'à Valence. Là je croise Wesden, on papote un peu au téléphone, puis Mr 26, repapotage. C'est bien les copains m'ont fait passer le petit moment de léthargie pendant la digestion.

    Comme d'hab' je sors à Montélimar sud, j'aime bien passer par Bagnols. A Remoulins je reste sur la nationale jusqu'à Nîmes. C'est interdit mais on est en France, c'est plein de lois de règlements de décrets mais ils n'y a personne pour les faire appliquer. Dans ce pauvre pays si tu fais gaffe aux radars automatiques il ne t'arrivera rien de fâcheux.

    Je finis cette petite journée au centre routier de Nîmes, ils ont de la Chouffe à la pression, comme à l'Oppidum d 'ailleurs. C'est industriel mais c'est bien bon ma foi et sur le site internet ils disent : « Facilite la pratique du monocycle. Essayez pour voir. » Il n'y a que les Belges pour oser dire ça. J'adore !

     

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  • et merde !
    il a neigé sur le Canigou
  • Mardi 15 Décembre 2020
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    Café croissant douche et zou ! Je commence un peu avant Montpellier, je passe par le centre de Lunel, ici aussi c'est interdit mais on va dire que je suis en desserte locale. Il est 8h mais le bled bien merdique d'habitude passe facilement.

    Dans St Génies c'est hyper fin, je laisse passer un Estonien qui tourne sur sa gauche, j'ai pas eu le temps dire ouf, le toit de sa semi a balayé devant un balcon, j'aurais pas mis ma main entre la remorque et le balcon. S'il avait touché c'était pareil, qu'est ce que tu veux faire dans ces bleds du midi pas du tout adaptés aux camions ? Je tourne derrière lui, il y a des bites en ferraille sur les trottoirs, ça tourne par miracle. Ensuite la maison est à 300m, facile.

    On entre tout dans le garage, c'est carrément le sous-sol de la baraque, la peinture du sol est bien lisse, l'escalier glisse tout seul, une merveille. Pas trop chaud pour repartir par la même route le client me conseille de passer par Castries. Bonne idée par là c'est plus facile.

    Plus facile oui, jusqu'à Restinclière, là je me fais baiser par une rue en sens interdit, il me faut reculer entre des maisons, l'enfer ! J'ai rien casser. Je vais pas passer ma vie à la carrosserie non plus. Un type qui me dit qu'il est de la mairie me montre par où passer, tout seul j'aurais pas osé m'aventurer dans la rue en question. Soulagement arrivé sur la grande route.

    Avant midi je me fais une rénovation à Florensac, c'est ici que je m'inquiétais mais bof ça va encore comparé à ce matin. Le client vient de racheter la maison, le chèque est au nom de l'ancien proprio, je passe un peu de temps en explications.

    Je m'arrête manger sur le premier parking potable. J'ai eu du bol ce matin avec la pluie, maintenant ça tombe, je n'y couperai pas. A Narbonne c'est horrible, il tombe des seaux d'eau. Il ne pleut jamais dans ce pays à la con, mais quand ça tombe c'est horrible.

    Bizarrement à la limite de l'Aude et des P-O la pluie cesse, il fait grand beau à Perpignan. Il y a un petit pont pour accéder au camping où je livre. Les rebords sont noirs de pneu, les camions qui apportent les bungalows j'imagine. Pas plus malin que les autres moi aussi je meule les flans de mes gommards. Je me présente à l'accueil, gros camping, grosse piscine évidemment. Une piscine normale a un skimmer, là il y en a dix ça vous donne une idée de la taille de la bête. J'y passe donc un bon moment.

    A 18h je suis garé à Fitou. On se cadre avec Marionna pour demain. En temps normal je serais descendu côté espagnol mais les troquets sont fermés, je suis mieux ici. En plus la patronne avec l'apéro offre quelques moules cuisinés et trois huîtres à chacun, j'aurais loupé ça.

     

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  • Mercredi 16 Décembre 2020
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    Je vais déjeuner et me doucher quand je n'ai plus sommeil. A 10 heures pétantes je suis dans la rue du client à Ventallo. Marionna est déjà là, je reconnais sa Focus blanche toujours couverte de poussière rouge. Toujours très Covid friendly elle me claque la bise en me donnant du « cariño », ce n'est pas qu'à moi, elle appelle tout le monde « chéri ». Le client parle un peu français, on n'est pas bien loin de la frontière non plus faut dire, d'ailleurs je n'ai jamais livré autant au nord...de l'Espagne. Je fais mon truc pendant que la commerciale discute avec le client et un type que j'imagine être le maçon-monteur.

    A midi et quelques je suis à l'agence à Santa Perpetua. Je dépose quelques bricoles, je monte me faire payer le café par les filles. Marionna rentre entre-temps et me dit qu'elle aura pas mal de boulot en début d'année, à confirmer. C'est bien, c'est bien, vas-y, vends de la piscine ! Comme toutes les semaines on fait un comparatif de la crise Covid entre l'Espagne et la France, bé leurs dirigeants ne sont pas plus forts que les nôtres.

    Laurence ne m'a rien envoyé, je la préviens que je suis vide, elle m'a pris un Cases de Pène demain pour Pontarlier vendredi. J'ai le temps de faire un repas de communion...

    C'est mon dernier passage ici avant les fêtes donc je m'arrête à la Jonquera pour faire le plein de douceurs, lessive liquide, vino tinto y rosado.

    A 18h je me gare à la même place qu'hier soir, même place, même heure, un vrai régulier.

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  • au pays des Scania
  • Jeudi 17 Décembre 2020
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    Mêmes éléments qu'hier mais un peu plus tôt. J'attends sagement à l'usine que le bureau s'éclaire, à 8h ça bouge. Une nouveauté, comme partout il y a désormais un écran, on doit taper nous même, la machine sort un ticket et on va à quai. Bon, le ticket ne sert à rien, le cariste n'en a rien à foutre. Ça va toujours aussi bien ici, avant 9h je me casse, avec 27t500 de calcium.

    La mission du jour :me rapprocher au max de Pontarlier. Je reste sur la nationale jusqu'à Narbonne, j'aime bien cette route. Je reprends l'autoroute jusqu'à Remoulins, là pareil j'aime bien la nationale par Bagnols. J'ai 4h et quelques de volant à Pont St Esprit, cassage de graine.

    Je traverse Lyon à 16h, c'est la limite, je ne m'arrête pas une fois mais le vieux périph' est bien chargé. J'ai le temps je fais une deuxième coupure au péage de Montluel.

    Je pensais couper à Pont d'Ain mais il est vraiment trop tôt, je pousse jusqu'à Mouchard. Quand j'en suis au dessert Joël et le Kolak viennent me dire salut. Je m'installe avec mes potos, Je titille le Kolak avec Erdogan, ça marche à chaque fois. Tu mets une pièce dans la machine : « Erdogan n'est qu'un putain de dictateur d'extrême droite » et c'est parti dans la défense du brave dirigeant opprimé par la Terre entière. Moi ça me fait rire et on passe une bonne soirée.

     

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  • Vendredi 18 Décembre 2020
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    Le parking est encore plein, oh les gars c'est vendredi va falloir songer à démarrer. Malgré le peuple pas grand monde au bistrot, j'ai même la grande douche.

    Pfouu ça grimpe jusqu'à Pontarlier, il faut une heure et quart pour faire les 60 bornes. C'est bien le 500 crache ses poumons.

    Chez Armstrong le cariste est occupé, il vide un camion de palettes neuves, à 9h il vient me chercher. C'est le mec habituel, il est bien sympa. D'habitude je tire les palettes au bord avec le chariot mais ce matin je suis motivé j'ouvre les deux côtés, ça me permet surtout de balayer comme il faut. A 10h et demi j'appelle Cyrille : « tu charges lundi à 13h. Bon ben bon week-end. »

    Je me voyais déjà faire des ramasses, une navette Compo ou je ne sais quoi. Parfait.

    A midi et demi je suis à Bourogne. La Fiesta n'a pas tourné depuis trois semaines et bien sûr elle n'a plus de batterie. Je m'en doutais. Je descends le Moffett, c'est du 12 volts, je cherche mes câbles, bien sûr ils sont au fond du coffre. La batterie du chariot est sous le châssis, avec mes grosses pinces poids-lourds c'est pas facile. Ça démarre quand même. J'en profite pour ranger mon coffre pendant que ça charge, à 13h je démarre. Bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.

     

     

    Arrivé à la maison j'ai 15 appels en absence, 12 messages...oh j'ai comme dans l'idée qu'il y a une merde ! Fabrice me rappelle une nouvelle fois : « t'es où je t'attends ? » Gnin ??? C'est pas lundi c'est aujourd'hui à 13h que je chargeais. C'est Pauline qui a fait les programmes, il n'y avait pas beaucoup ; une fois dans ma vie je ne fais pas le programme et je chie dans la colle. En retard pour en retard je mange en vitesse.

    A 15h je suis à l'usine, deux heures pile poil de retard. Ils se sont tous bien foutus de ma gueule. C'est Jean-Pierre qui me charge dehors, comme souvent en ce moment.

    A 17h je suis de retour chez Perrenot, cette fois je suis vraiment en week-end. Le ciel vous tienne en joie.

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  • exactement !
    à Marcy l'Etoile
  • Lundi 21 Décembre 2020
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    A 8h et des boulettes je suis à Seloncourt, je connais bien le coin, la rue de mon client est entre la déchetterie de mon bled et l'école des manchots. Oui l'école de ces pauvres jeunes qui n'ont pas de bras, ils ne se servent que de leurs pieds. Eux appellent ça le centre de formation du Football Club Sochaux Montbéliard. Je déteste le foot mais il paraît que le centre de formation du FCSM est réputé ou a été réputé. Bref c'est là quoi ! Je tombe sur le fils du client, un gaillard d'une trentaine d'année, parfait pour porter l'escalier dans le garage.

    Pas pressé je repasse par la maison un quart d'heure pour boire un café avec ma chérie. Elle trouve que je ne suis pas parti bien longtemps, tsssss, les femmes sont perfides.

    Vers 11h je suis à Devecey, je balance un peu de gas-oil. Je ne veux pas jouer au grand routier international mais je n'ai pas mis de gas-oil en France depuis le début du mois. J'avais fait le plein à Burgos en descendant à Vigo, puis à Irùn en remontant, le plein a tenu jusqu'au Luxembourg à la montée en Belgique, nouveau plein à Rodange en redescendant, plein qui a tenu jusqu'à Figueras mercredi. Désolé pour le pognon dû à l'état français mais c'est le jeu.

    Je monte chez le boss pour les étrennes, il nous a acheté des blousons fluo et des vestes polaires en plus du bon d'achat habituel. On avait déjà des blousons de couleur orange mais ces trucs fluo ça devient vite dégueulasse, moche. Certains chauffeurs ont réclamé un diable pour faciliter les livraisons. Mouais je ne suis pas convaincu, j'en ai réservé un quand même, je verrai.

    Avant Chalon je mange le reste de poulet-légumes au Cookéo d'hier, c'est comme la choucroute, les légumes compotés c'est meilleur réchauffé.

    Pour arriver à Marcy l'Etoile faut faire tout une boucle par Charbonnières. Par ici je ne fais pas trop le malin, tu peux te retrouver assez vite dans la merde. Je finis par arriver à mon lotissement. D'entrée le client me dit : « alors voilà les consignes du monteur, vous posez les margelles au fond...patati et patata... » Je l'arrête tout de suite, à cette saison il est hors de question que je m'aventure dans la pelouse, le terrain est détrempé. A la campagne le moindre tracteur fait maintenant 200 chevaux, il peut me sortir, ici le premier tracteur il est loin. Je reste sur le goudron et avec mes rallonges de fourches je pousse au plus loin. Le client est content, c'est bien. Entre nous s'il n'avait pas été content c'était pareil. Un Moffett ça pèse deux tonnes, quand il est planté dans la merde, ben tu y es dans la merde. Je range les colis dans le garage, quelques signatures et zou !

    Je finis cette journée bien maussade comme ils disent à la météo au relais de La Bascule à Dardilly.

    Service à table, sanitaires nickels, tout bien.

     

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  • engin de haute technologie
  • Mardi 22 Décembre 2020
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    J'ai bien dormi, au calme. Café, douche nickel-chrome, en route. Je commence à Ste Foy les Lyon. C'est bien un peu le bordel, je comprends pas les numéros sur le chemin. Le téléphone du client est sur messagerie. Une voisine qui me voit chercher me dit que ce chemin est bizarre, à cheval sur Chaponost et Sainte Foy. Les numéros impairs commencent au 1bis! Et le 1tout court, il est où ? Bé il est plus loin au fond d'une impasse, c'est du grand n'importe quoi. Je sonne, le client se pointe, les yeux en trou de pine. Il me dit qu'il dormait, je vois bien oui... En fait il a confondu l'heure. Pas grave. Il est surpris que j'aie trouvé sa maison. Je ne vais pas raconter ma vie mais j'ai l'habitude des numéros incohérents en Espagne. C'est formateur, après on n'est plus surpris de rien. J'ai beau retourner toute la remorque, je ne trouve pas la bride de l'escalier. Tant pis je note une réserve sur le bordereau.

    Ensuite je vais à Oullins pour une grosse rénovation-margelles. L'impasse du client est toute petite, je reste sur l'avenue à côté. En sortant la palette je retrouve la bride du client d'avant, elle a glissé derrière les planches, gris sur le gris de la bâche j'ai pas vu. Il y a 4km200, ça vaut le coup, j'y retourne. Le gars est encore chez lui, problème résolu.

    Je me fais encore une rénovation à Corbas avant midi. J'inaugure mon diable tout neuf. J'avoue, ça va pas trop mal, faut pas être garé trop loin non plus.

    Pour 13h je suis à St Bonnet de Mure. Berliner aurait écrit SBDM mais les abréviations c'est pour un public de connaisseurs. Le client veut à tout prix que je recule dans son impasse. Non ! Je lui explique que je décharge par le côté, que j'ai besoin de place et que dans sa ruelle ça ne m'arrange pas. Il insiste. Putain il me saoule ! Au coin de la rue il y a un parking pour voitures avec une dizaine de places libres, c'est plus facile pour moi, il comprend enfin. Passé cet épisode il est bien sympa, il m'offre le café quand c'est fini. Tout bien.

    Il est 15h, en théorie la journée est terminée. Laurence est en congés, c'est Pauline qui est aux retours, elle m'a dit qu'elle m'a pris un voyage demain à 15h à Lyon alors que je termine à 15h30 vers La Tour du Pin. En clair c'est mort !

    J'essaye d'appeler les clients depuis ce matin, pas de réponse. Je tente ma chance une nouvelle fois, bingo au bigo, ça décroche. J'explique mon histoire à la cliente, elle veut bien que je la livre aujourd'hui. Yessss !

    A Faverges je me gare dans l'herbe à une centaine de mètres de la maison. La cliente est bien cool, elle m'explique qu'elle est de famille par alliance chépaquoi avec Yves le monteur Waterair de l'Ardèche, mon pote de St Remèze. C'est lui qui va venir poser la piscine.

    Au deuxième tour je vois un type qui prend mon immat' de remorque en photo. Quand il me voit il cache son téléphone. Oh le fourbe ! Je lui demande s'il veut une photo de ma carte grise. En fait ça ne lui plaît pas que je sois garé là, j'ai fait des traces dans l'herbe. Je lui réponds que c'est sur la voie publique, qu'il a juste à s'écraser. Je suis bien brave mais quand on me casse les couilles je monte vite dans les tours. Il me dit de ne pas le tutoyer. Je lui réponds que si, les abrutis je les tutoie. Il rentre chez lui. Je lui crie : « et surtout, tu n'oublies pas d'appeler les gendarmes, j'attends. »

    J'en touche deux mots à la cliente, elle me dit : « oh c'est un vrai con, il s'engueule avec tout le monde dans le quartier. » J'avais flairé le personnage.

    Je remballe les gaules avant la nuit, bien content. Il ne reste plus qu'à descendre à Bourgoin, relais de Maison Blanche, bonne adresse.

     

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    Bescherelle ta mère chez XPO
  • Mercredi 23 Décembre 2020
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    Le patron fait le show comme tous les matins, les matins où je suis là, les autres j'en sais rien mais il est bien marrant. Il y a une table de six vieux, ils sont aux côtelettes frites et gros rouge à 7h le matin, des gars sérieux. Moi je suis une chochotte, c'est café croissant douche comme d'hab'.

    J'ai le temps, je livre ma dernière piscine de 2020 à Jonage. Le client a un Tiguan en plaque 90, je lui fais la remarque, il me dit que quand on est Belfortain on le proclame, il a raison cet homme.

    A part d'être de mon pays il n'est pas chiant, il s'en tape il a acheté une piscine « prête à plonger ».

    Je fais mon truc, il m'offre le café quand c'est fini. Je suis déjà venu dans ce lotissement je sais que c'est merdique, une savante manœuvre et je ressors.

    Jonage village c'est juste à côté de la grosse zone industrielle de Meyzieu, il y a une boulangerie facile pour se garer, je me prends du pain pour midi. Je n'ai rendez-vous qu'à 15h pour recharger.

    En fin de matinée je me présente chez XPO, la fille à l'accueil me dit : « rendez-vous15h, c'est ça ? Mettez-vous au quai 1. » Bouh je ne demande pas mon reste. Un cariste se pointe aussi sec, il me dit qu'ils prennent quand les camions arrivent point barre. Putain si ça pouvait être partout ! Il y a des manques sur certaines références, c'est loin d'être complet du coup. Je le note sur le CMR histoire qu'on soit payés quand même. J'appelle Cyrille, il jette un œil à la bourse, rien de terrible, il me dit de rouler.

    Je rentre à l'économie, full N83. Il ne pleut pas, il y a plein d'oiseaux sur les étangs de la Dombes. Je mange au pays du Bresse Bleu. Fromage qui n'a pas beaucoup de goût d'ailleurs.

    Vers 16h je suis chez Intermarché à Rochefort, je me présente, sait-on jamais... Oui mais non, c'est la mauvaise semaine, la réception ferme en début d'après-midi à cause des fêtes me dit le gardien. Bon pas grave j'ai rdv demain à 7h, je ne devrais pas louper le réveillon pour autant.

    Je vais me mettre en coupure au Moulin des Malades, adresse mythique.

     

     

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  • Jeudi 24 Décembre 2020
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    Hier soir la serveuse m'a dit que le troquet serait fermé parce qu'ils font aussi traiteur. Je ne vois pas en quoi ça empêche de faire des cafés le matin, mais bon, pas grave.

    Je mets en route à 6h et je passe à la boulangerie au rond-point de Rochefort, un café au distributeur chez Inter et le petit déj' est réglé.

    On m'appelle à 7h pile, quai 66, le mec me précise que l'accès aux entrepôts est interdit, je dois laisser les papiers au cul de la semi. Ouhh mais allez bien vous faire foutre, je vais aux chiottes sans demander la bénédiction de qui que ce soit. Merde ! Si je puis dire.

    A 8h j'appelle Cyrille, je me faisais déjà une joie d'aller faire la ramasse Parrot avec leur quai inaccessible histoire de finir l'année en beauté, et pourquoi pas arracher un marche-pied dans leur fourbi. Mais non, il me souhaite un joyeux Noël.

    Je rentre par la nationale, je passe au dépôt pour redonner les papiers et faire coucou.

    A 10h et demi je suis à Bourogne, comme on dit en Franche Comté : feliz navidad a todos. C'est le jour ou jamais : que le ciel vous tienne en joie.