Carnet de bord de Juillet 2018 | Partager sur Facebook |
Les nouveaux propriétaires du restaurant sont arrivés il y a une semaine. Ils bossent avec les anciens pendant 2 semaines avant de se retrouver seuls aux commandes. J'ai envie de leur poser plein de questions mais quand j'arrive le mec est en train de conclure une histoire par “et donc voilà un peu notre parcours” je me dis qu'il doit répondre 20 fois par jour aux mêmes questions alors je reste avec ma curiosité insatisfaite. Je discute avec un autre chauffeur de pulvé qui me prend un peu de haut avec des réflexions du genre “Ouais mais tu dois faire de la citerne plate toi. Non ? Mais tu dois être en régional. Non ?”. Je quitte le resto avec 13h30 de coupure. On est pas malheureux franchement !
Quand j'arrive au chargement je croise mon collègue d'hier soir qui s'en va. On doit tous les deux livrer à Charleville demain dans 2 usines différentes. Y’a personne au chargement, je passe direct sous le silo puis je vais me faire offrir un café. Je sors de là en 45 minutes, cap à l'est, c'est parti !
Je me traîne le cul à 80 sur la 4 voies entre St-Nazaire et Nantes quand j'aperçois un Gamba Rota qui me colle au train et qui attend le bon moment pour faire un bond sur la voie de gauche. J'ouvre l'oeil (c'est une expression hein, je l'ouvre tout le temps, l'oeil, parce que sinon je vois pas, quand je ferme les yeux, et conduire avec les yeux fermés c'est dangereux et aussi c'est pas pratique alors je dis “j'ouvre l'oeil” pour dire que j'observe avec plus d'attention que la normale mais en réalité mon oeil était déjà ouvert) parce que je sais que Nico72 est dans le coin ce matin et ça ne loupe pas, c'est bien Nico-la-rillette qui me décoiffe en me doublant pleine balle comme le bon assassin de la route qu'il est. On se passe un coup de fil, ça fait un bail alors ça dure longtemps parce qu'on aime bien causer.
Le reste de la route passe comme une lettre à la poste. Je fais une pause McDo à la Ferté-Bernard puis une deuxième coupure à Tardenois. J'arrive au petit resto à Lumes il est pas loin de 19h. C'est pas un routier, c'est un hôtel, en plein bourg, mais le patron propose un menu du jour et nous laisse prendre la douche quand une chambre est libre. Il a commencé à faire ça pour dépanner quelques routiers à l'occasion mais il s'est retrouvé sur Truckfly et depuis c'est l'invasion. Il faut absolument appeler avant d'y aller : à cause du peu de stationnement déjà, mais aussi parce qu'il dispose d'un nombre de tables limité et que les clients de l'hôtel sont évidemment prioritaires.
Je retrouve le même collègue qu'hier soir et ce matin. Il a réussi à faire sa livraison de demain dès aujourd'hui, plus qu'à laver, charger et rentrer à la maison pour lui. On mange avec deux autres chauffeurs, sympas les gars. Un d'eux a roulé en Scandinavie en régulier pendant quelques années et savait en parler sans se prendre pour un roi de la route. C'était passionnant, on a passé un bon moment autour d'un bon repas.