Carnet de bord de Juillet 2018 | Partager sur Facebook |
La légende raconte qu'on peut venir livrer PSA Charleville dès 7h le matin. C'est donc à 7h que je me présente au poste de garde. On me laisse rentrer, chouette, ça s'annonce bien ! Je pose le camion sur la bascule, un mec arrive au bout de 10 minutes pour me peser et me filer la clé. Sauf que la clé est introuvable, il faut attendre que le 2ème gars arrive à 8h, lui il saura peut être où elle est. OK, pas grave, je vais préparer mon dépotage, y’aura plus qu'à brancher les tuyaux. Le mec se pointe à 8h comme prévu et m'annonce qu'un chauffeur est parti avec la clé du silo hier, que lui n'y est pour rien (c'est pas comme si c'était son taf de s'assurer que le chauffeur rend bien la clé en partant) et comme c'est un gars de chez nous qui est parti avec la clé il imaginait que j'allais me pointer miraculeusement avec ce matin.
Sans me proposer de solution ni rien il part se faire un café. Je commence à serrer les mâchoires. Il m'offre un café. Je me détend. Je lui explique que c'est pas grave mais qu'il va quand même falloir trouver une solution parce que je vais pas rester là à attendre que quelqu'un ramène la clé. Je me retrouve devant le silo avec 4 mecs de la logistique qui se grattent la tête :
“Les 4 Gus : Comment on va bien pouvoir faire ?
Moi : En fait c'est assez simple, il suffit de défaire ce boulon là et je pourrai me brancher.
Eux, ignorant totalement ma remarque : On pourrait chercher un double quelque part on sait pas où dans l'usine. On pourrait essayer avec la clé de l'autre silo au cas où elle irait dessus.
Moi, sans forcer parce que je sais que c'est peine perdue : Sinon on enlève juste le boulon là et ça libérera la bouche.
Eux : Bon ben on sait pas, on va appeler la maintenance.”
2 gars de la maintenance arrivent :
“Bob 1 : On a qu'à carrément démonter la serrure.
Moi : Sinon vous m’enlevez juste le boulon là et ce sera bon.
Bob 2 : On peut démonter ça aussi, ou alors ça…
Bob 1 : Non on va faire plus simple, on va virer le boulon là, ça va libérer la bouche et elle pourra se brancher.”
1h45 après mon arrivée sur le site je peux enfin commencer à vider. Je pourrais être énervée mais ils m'ont joué un tel sketch que je suis plus amusée qu'autre chose. C'est pas la première fois que des mecs me font perdre des heures et des heures dans une usine en ignorant totalement ma parole quand je m’exprime sur un détail technique.
Citerne vide en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, lavage express dans un garage à quelques kilomètres de là et je monde tout debout sur Moerdijk pour charger mon ciment. Je prie pour que ça se passe bien en Belgique, le trafic annoncé sur Google maps est plutôt encourageant. Je veux être à Lille ce soir alors faut que ça passe ! Ça roule plutôt pas mal pour la Belgique, j’esquive un gros ralentissement à Charleroi. J'arrive au chargement avec 4h24 de volant. Je charge, je coupe, il est 16h30 c'est ma première vraie pause de la journée, j'en profite pour bouffer un morceau et me faire un thé.
Je décide de redescendre par Bergen-op-zoom plutôt que par Breda, tant pis pour le tunnel payant ça me fait gagner 1h en évitant les bouchons. Je suis carrément contente de cette décision, ça roule hyper bien.
J'arrive au CR de Roncq un peu après 19h. J’abandonne mon camion ici pour le week-end, moi j'ai pris un Airbnb en ville, j'ai envie de profiter à fond de ce que Lille a à m'offrir plutôt que me faire chier sur ce parking.