FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Juillet 2018 Partager sur Facebook
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  • Lundi 2 Juillet 2018
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    7h30 j'arrive au dépôt, je monte dans le camion, et là c'est le bordel : le collègue a laissé toutes ses affaires, j'ai pas une place de libre dans un placard ! Je veux bien faire le jockey et changer de canasson toutes les semaines mais faut peut être pas déconner non plus ! Je me fais un peu de place et dépose son bordel chez les exploitants. Qu'ils s'en débrouillent, c'est pas mon problème.

    Je mets la carte dans le chrono : 7285h, la coupure est bonne !

    “Ground Control to Major Tom
    Commencing countdown, engines on”

    Je décolle pour une livraison du côté de Pontivy (56). J'ai pas vraiment eu le sentiment que ça me manquait pendant cette année de pause que j'ai fait, mais je suis quand même super contente d'être là.

    J'arrive chez mon client à 11h30, y’a rien qui marche : la bascule, les badges, les ordinateurs… tout déconne ! Ça me fait rire et ça me rassure, les choses n'ont pas changé !

    Je m'installe pour dépoter. Je sais que je sais faire mais j'ai l'impression que ça fait des siècles que j'ai pas touché une citerne. Je vérifie 3 fois que tout est en place avant de mettre mon compresseur en route. Pas fière la gamine ! Tout se passe bien et après encore quelques soucis de bascule et de badge je m’enfuis, après 2h sur le site, au resto le plus proche où je dois attendre un collègue pour qu'on récupère nos citernes respectives.

    Je fais 45’ en attendant qu'il arrive. Je vérifie que ma glacière électrique fonctionne bien. Je l'ouvre. Et là, catastrophe ! Elle a littéralement cramé et fondu ! Ça empeste le fromage et le plastique brûlé. J'aurais pu foutre le feu au camion, ça aurait été pas mal pour une reprise ! Mon collègue se pointe pile poil à la fin de ma coupure. On fait notre business, on prend un café et je file à notre dépôt de Vannes pour faire laver ma citerne. Je prends mon temps, il est 16h30 quand j'arrive et je sais déjà que je vais rester coucher là ce soir donc je laisse passer les collègues plus pressés devant moi. J'en profite pour mettre de l'ordre dans mes papiers.

    18h15 j'ai tout fini, il est vachement tôt, je saute dans mes baskets et vais courir un peu. Juste un petit tour vite fait 15-20 minutes, histoire de suer un coup. 20 minutes c'est bien, après je commence à m'ennuyer.

    Une bonne douche par là dessus. C'est à peu près propre mais ça pue la mort, relents d'égouts dans les sanitaires. L'avantage quand c'est comme ça c'est que tu traînes pas. Et ça c'est vachement bien parce que ça te laisse plus de temps pour faire rien dans ton camion. C'est pas un problème, je peux y passer autant de temps que je veux dans le camion parce que cette semaine j'ai UNE CLIM DE NUIT ! Et ça c'est trop cool !

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  • Mardi 3 Juillet 2018
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    La pluie me réveille, ça a l'air de tomber dur. J'ai été bien inspirée de fermer ma citerne hier soir après le lavage. 5h59, pour un réveil programmé à 6h c'est plutôt bien. Je me prépare doucement, je décolle qu'à 7h15, je suis large !

    Je commence par aller charger du sel vers Ploërmel pour une livraison dans la foulée à Guingamp.

    Alors que je m'apprête à aller peser à vide pour quitter mon site de livraison une citerne Moreau débarque et s’engouffre sur la bascule. Pas de bol ! La conductrice descend et me fait “ah mais tu venais peser, je croyais que tu partais, attends je vais te laisser la place t'en as pour moins long que moi” c'est sympa, d'ailleurs j'ai l'impression qu'ils sont tous sympa dans cette boite !

    Je vais laver rapidos et j'adresse une prière au grand punk à rouflaquettes pour qu'il fasse cesser la pluie au moins le temps que je roule jusqu'à St-Malo pour que ma barrique sèche un peu. À croire qu'il m'a entendue, j'ai plus pris une goutte de flotte de la journée.

    Chargement express sur le port, les gens sont chauds pour bosser, j'aime ça !

    Je quitte le port de St-Malo vers 17h30 et choisis mon itinéraire en fonction des restos. J'échoue à 19h au Pen Duick à St-Méen-le-grand, papiers, ménage dans la cabine, puis j'ai été manger dans mon coin comme une sauvage sans parler à personne. C'était bien.

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  • Mercredi 4 Juillet 2018
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    Réveil avant le réveil, 6h30, je file direct à la douche puis je prends un café en écoutant les discours passionnants et fort originaux des gens qui m'entourent. Les arabes qui volent nos allocs (et nos appartements de bord de mer), les “bouffeurs de glands” de NDDL, les 80km/h… J'ai pas la foi pour jouer ce matin donc je me contente d'écouter sagement.

    Quand j'arrive près de l'usine où je dois livrer un truc me frappe : ça pue le prout ! Pas le petit prout inoffensif de rien du tout, le bon gros prout de quand y’a trop d'oignons dans la tartiflette (ceux qui font genre “j’vois pas de quoi tu parles” personne vous croit). Accueillant ce coin ! Livraison express, je passe 1h sur le site, puis je retourne dans la grande banlieue rennaise pour laver et recharger à 13h30 de la paillette d’ardoise à livrer en urgence à Combrée (49).

    Chez ce client, quand il y a du soleil c'est la mort. Tu cuis complètement sur place, déjà parce qu'il y a pas un mètre carré d'ombre où te mettre et aussi je pense à cause du bâtiment en tôles claires le long duquel on vide. Ça réverbère à mort.

    Je rentre au dépôt vers 18h, je fais un tour au bureau, je discute, je vais à la douche. J'hésite à monter manger au resto à côté. Je suis crevée et j'ai pas envie de causer, je décide de rester au camion. 20 minutes plus tard un collègue vient gratter à la porte : “tu viens manger ?” bon ben allons-y !

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  • Jeudi 5 Juillet 2018
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    Debout là dedans ! On doit aller charger pour la Belgique ! Je déteste rouler dans ce pays mais je suis contente d'avoir à rouler pas mal et d'avoir le temps pour le faire.

    Vite chargé, vite partie ! Objectif zéro péage sur la partie française de mon trajet. Je me bricole un itinéraire pas du tout optimisé, je croise toute la journée des convois de voitures anciennes qui sont en route pour Le Mans, ça fait plaisir à voir, elles sont magnifiques et les conducteurs profitent d'une météo idéale.

    Je fais un arrêt à Rouen pour manger un casse dalle. Y’a une petite dame qui a un camion-sandwicherie sur le parking en face du McDo. Les sandwiches sont très bons mais elle parle, elle parle, et elle parle encore, ça me fatigue, je chope mon sandwich au vol et je me réfugie dans mon camion pour le manger.

    J'arrive à Valenciennes vers 20h, il me reste 10 minutes de volant, y’a des camions dans tous les coins, après 3 tours de ZI j'abandonne et prends une place au parking sécurisé payant (cher cher). J'ai pas faim, et j'ai pas envie d'aller manger dans ce truc plein de monde. Je reste planquée, je fais des papiers, j'écris le CDB de la journée…

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  • Vendredi 6 Juillet 2018
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    Ce matin j'ai ma livraison à faire pour 8h à Andenne (B). Ça sent le poney club dans l'usine, je croise un bon gros rat bien gras qui cavale joyeusement. J'ai que 7 tonnes de produit, c'est vite vidé.

    En allant à la station de lavage je passe un moment dans les bouchons, puis en allant recharger je passe un moment dans les bouchons, ensuite je me reprends la route vers la France dans les bouchons. C'est la même histoire à chaque fois que je viens en Belgique. L'état des autoroutes est scandaleux, le trafic c'est de la folie, les bouchons sont interminables à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

    Je m'engage dans le ring d’Anvers alors qu'il me reste 1h30 de volant. Je suis pas sûre de moi mais j'ai rien trouvé pour faire une coupure avant de m'y engager. Vitesse moyenne 6km/h. Si j'avais pas 27 tonnes de ciment au cul je ferais aussi bien d'y aller en courant !

    Je finis par sortir de ce merdier et prends la première aire de repos que je trouve. C'est BLIN-DÉ, ça me gave, on est vendredi soir, qu'est ce qu'ils foutent tous là ? Je trouve miraculeusement une place au fond du parking, juste à côté d'un collègue ! J'essaie de deviner de qui il s'agit pour savoir si je vais toquer à la porte ou non. L’immat’ me dit vaguement quelque chose mais je n'arrive pas à lui associer de chauffeur. Je toque et c'est ma collègue Mumu qui passe la tête par la fenêtre. Je suis contente, on s'entend bien toutes les deux et j'aurais frappé à la porte même si j'avais reconnu le camion. On passe la soirée à discuter en mangeant de la bonne vieille bouffe de cafet’ d'autoroute.

    On repart demain matin, elle vers Assevillers et moi à Nemours, où je vais passer le week-end.

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  • Zone expérimentale sur la route
    La clé du bonheur
  • Samedi 7 Juillet 2018
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    On est Samedi, j'ai pas mis de réveil, j'ai que 450km à rouler dans ma journée donc je préfère prendre mon temps et me reposer. De toute façon une fois arrivée je resterai là-bas jusqu'à Lundi matin, pas besoin de me presser. Je suis prête à 7h30, avec 13h de coupure. C'est pas déconnant pour une coupure sans réveil, je pensais partir plus tard que ça.

     

    Je suis de très très bonne humeur. J'adore rouler le Samedi quand je bloque le week-end ! Y’a pas grand monde sur la route, la circulation est fluide sur les périph’ et autres rocades. Les automobilistes sont plus détendus. T'as pas la pression du temps qui passe, à surveiller les kilomètres restants sur ton GPS, parce que tu dois livrer à une heure précise ou tout simplement parce que tu as hâte de rentrer chez toi. Tu peux te traîner le cul sur les nationales. 80km/h ? Rien à foutre j'ai le temps ! Un papy à casquette qui roule à 60 puis à 80 puis à 60 ? Rien à foutre j'ai le temps ! Un tracteur ? Une moissonneuse ? Un troupeau de vaches ? Rien. À. Foutre ! Je prends le temps de me mettre bien avant de partir, je choisis ma playlist avec soin : “Qu'est ce qui ma me faire kiffer ma route puissance 10 ?”. Mon choix se porte sur Jain. C'est léger mais pêchu, le genre de musique qui fait chanter, c'est parfait.

     

    “Things gonna be alright,

    Things gonna be just fine”

    (Tout ira bien,

    Tout ira pour le mieux)

     

    La suite nous prouvera qu'elle avait raison (c'est presque dommage ça aurait été une belle intro pour raconter une galère).

     

    Ça roule super, pas un chat sur le ring de Bruxelles, pas un chat sur le reste de mon trajet belge. J'arrive en France par Maubeuge et j'attaque la N2, je suis contente c'est la première fois que j'ai l'occasion de prendre cette route. Je m'arrête Chez Franck à Lugny pour boire un café “vite fait” et je repars 50 minutes plus tard. Pour le “vite fait” c'est loupé mais c'est pas grave, je suis pas à plus de 4h30 de mon point de chute, au moins la coupure est faite.

     

    Je passe Paris comme une fleur et j'arrive à l'aire de Nemours vers 15h30. J'ai trop faim, je saute du camion et cours jusqu'au Burger King pour avaler un double whooper sans même le mâcher, direct dans l'estomac ! Une fois ce détail réglé je peux enfin me poser tranquille. Je me prépare une pinte de thé, j’embarque mon fidèle hamac (toujours avoir un hamac sur soi) et je m'installe bien à l'ombre entre deux arbres dans l'espace vert au fond du parking.

     

    C'est bon c'est le week-end !

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  • Le Lundi au soleil
  • Lundi 9 Juillet 2018
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    L'heure est venue de quitter mon camping du week-end après deux jours passés à manger et me prélasser dans mon hamac ! Je suis contente de bouger enfin, même si le programme des activités était plutôt sympa ici, parce que Nemours c'est quand même pas hyper fun comme bled…

     

    La matinée se passe sans accroc, je partage mon programme sur le forum (oui oui y’a un forum FDR, il est chouette et on y accède par ici : http://www.fierdetreroutier.com/phpbb3/index.php) et je lis que le copain Tophe69 vient livrer dans la même carrière que celle où je charge en début d'après-midi. Sacré coïncidence, c'est vraiment loin de tout, au milieu de nulle part ! On se rejoint sur le parking, moi chargée (la citerne, pas la conductrice), lui vide (tout pareil) et on se paye une super discute d'une bonne demi-heure avant de reprendre chacun sa route, chacun son chemin.

     

    Je dois passer au dépôt demain pour changer d’ensemble. C'est assez délicat pour les gars au bureau de s'organiser quand les remplaçants plantent des week-ends. Mon exploitant veut savoir vers quelle heure j'estime être de retour. Pas facile à dire : y’a au moins 3h de différence si je coupe 9h et prends l'autoroute ou si je coupe 11h et prends la nationale. À priori c'est pas pressé, donc je vise large, j'annonce être là vers midi. Ça me laissera le temps de couper 11h, rentrer sans courir et nettoyer un peu l'ensemble avant de le rendre parce que là c'est pas folichon quand même…

     

    Je m'arrête manger chez les russes du côté de Morée. Le parking est grand, on y mange bien et le personnel est sympa mais purée ce que c'est bruyant dès qu'il y a un peu de monde ! Je me pose dans un coin et je sors un bouquin. Deux types arrivent à ma table avec une gamine de 7-8 ans.

     

    “Je m'assois où papa ?

    -Mets toi à côté de la dame comme ça tu pourras discuter avec la dame.”

     

    Ah ben mec t'as mal choisi ta dame ! Je suis terrorisée par ces bestioles, surtout quand elles sont réveillées. Je vous préviens j’me planque sous la table si elle essaie de m'adresser la parole ! Je replonge aussi sec dans mon roman et n'en lèverai plus la tête jusqu'à la fin du repas.

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  • Mardi 10 Juillet 2018
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    11h01 de coupure c’est impec, ni trop ni trop peu, pour celle-ci en tout cas. Je reprends ma route en pleine forme, j’adore le matin, c’est le moment de la journée que je préfère. Y’a pas grand monde sur la route mais les agriculteurs sont déjà au boulot depuis un bon moment. Ça moissonne dur depuis quelques jours, les champs de blé vont me manquer dans le paysage une fois qu’ils auront tout coupé.

     

     

    Je file donc en direction de Poligné pour aller rendre cet ensemble à son titulaire. J’suis un peu deg’ de lui rendre, le tracteur est vraiment top, y’a eu une sacré évolution sur les Mercedes MP4 entre nos anciens 480 et les 460 qui rejoignent notre flotte en ce moment. La boîte de vitesse est beaucoup moins déconnante, plus réactive. Le ralentisseur est carrément plus efficace, je suis épatée. Belle évolution chez Mercedes : ça n’avance toujours pas mais qu’est ce que ça ralentit bien !

     

    J’arrive au dépôt juste avant midi comme prévu. Le collègue qui vient récupérer son ensemble est déjà là, il revient de congés et il est complètement à côté de ses pompes : dur dur la reprise ! Je profite qu’il est occupé à discuter ailleurs pour mettre un coup de karcher vite fait, au moins sur les carreau qui sont juste complètement pourris de moustiques crevés puis je transfère mes affaires dans mon nouveau tracteur pour les trois semaines à venir. J’ai encore pas un placard de vide pour mettre mes affaires, ça me saoule cette façon de penser qu’à sa gueule et de pas prendre en compte le remplaçant qui va utiliser son véhicule. Je balance mes sacs dans la couchette et je bourre tant bien que mal mes affaires de travail dans les coffres extérieurs, pleins eux aussi. J’accroche ma citerne et monte au resto juste à côté pour boire un café et discuter un peu avec un collègue que je suis contente de revoir. On défait le monde, on le refait, on traîne, on reprend un café, c’est pas facile de repartir quand deux pipelettes comme nous se retrouvent ! Il paraît qu’on est là pour bosser alors on s’en va bosser, bons petits soldats que nous sommes.

     

    J’arrive à St Pierre la Cour, à la cimenterie, il fait 28°C et je dois enfiler un jean et des manches longues, c’est la règle, y’a pas de dérogation possible ! Y’a beaucoup de monde, déjà de la route j’ai aperçu une énorme file de camions en attente, je m’attends à ce que ce soit la merde, mais comme j’ai une chance insolente je charge un produit qui se trouve à un autre poste de chargement qui lui est désert. Je passe un peu moins d’une heure sur le site, je me casse à nouveau en direction du sud de la Région Parisienne.

     

    Je termine dans le même coin que j’ai commencé ce matin mais je change de resto. J’ai appris que La Table Beauceronne a changé de propriétaires, est devenue Le Tempo Gourmand et que c’est une bonne adresse. J’arrive sur le parking et repère un Rouxel en plateau à ferraille qui est toujours dans sa cabine. Je me gare et vais le saluer. Je sens qu’il appréhende pas mal le repas sur fond de match de foot.

    « Mais on s’en fout du foot, viens on va boire des bières en regardant pas le match ! »

    On boit quelques bières, on cause, on mange, on rigole, on passe une bonne soirée. La France gagne, les gens sont contents, je suis contente que les gens soient contents mais je m’en fous que la France gagne.

     

    Je regagne mes pénates, je suis pas fraîche fraîche, j’escalade les 4 marches de mon donjon à roulettes et je tombe de sommeil avant que ma tête touche l’oreiller.

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  • Mercredi 11 Juillet 2018
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    Pouah le réveil pourri aujourd’hui !  Je me réveille à 4h, puis je lutte pour essayer de redormir jusqu’à 6h sans aucun succès, je me lève vaseuse et tente d’aller me retaper sous une bonne douche. Evidemment ça ne change rien du tout. Un café, deux cafés, trois cafés. Allez on y va et on finira de se réveiller en chemin !

     

    Je vide mon ciment à Malesherbe puis je lave juste à côté. C’est un lavage aux têtes rotatives, j’ai rien à faire, ça me va ! Je recharge mon sable pas loin non plus, en moins de 4h j’ai vidé, lavé et chargé mon retour, c’est top. Je vide que demain 8h au sud de Nantes donc j’essaie encore de faire du zèle en prenant uniquement les départementales. Jusqu’à Blois je tiens le coup, mais arrivée à Château-Renault j’en peux plus : 50km/h de moyenne et la conso la plus dégueulasse de l’histoire des consommations de carburant. Je file par Tours et je récupère l’A85. Finalement je suis plus en avance du tout sur mon programme. Je décide de m’arrêter bouffer un truc vite fait sur l’autoroute en coupant 45 pour pouvoir tirer les heures au max. Je choisis une aire avec un flunch, c’est pas de la grande gastronomie mais au moins je pourrai manger chaud et dans une assiette… Que nenni ! Au Flunch de l’aire des Jardins de Villandry on ne mange qu’à partir de 19h30, avant vous pouvez crever, cimer. Ce sera donc une pasta box au fromage et 2-3 conneries à grignoter, je suis blasée.    

     

    Je commence à chercher à me garer un peu avant Ancenis. Qu’est ce que je peux être naïve de croire que je vais trouver une place dans ce coin passé 20h ! Je fais un parking : blindé. Deux parkings : blindé. Trois parkings : blindé mais j’arrive à me caler en sortie de parking le long du bas côté juste avant le début de la voie d’insertion. 12h50 de temps de service, j’ai les boules, je suis épuisée, quelle journée pourrie, vivement demain que je me remette dans les rails !  

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  • ça dépote !
  • Jeudi 12 Juillet 2018
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    Ce matin a un goût de résurrection ! J'ai dormi 8h, ça retape ! Je décide de ne pas traîner et de partir dès que mes 9h de coupure sont faites , je veux passer Nantes tôt, vous savez bien ce que c'est : après 7h15 c'est foutu c'est foutu, c'est les bouchons. A 7h30 je suis devant chez le client qui ouvre à 8h, j'en profite pour aller boire un café au resto voisin et me laver un peu. Je sens que c'est bon, la galère d'hier est passée, je suis de nouveau bien dans les clous, tout va bien se passer maintenant.

     

     

    8h je suis en place pour vider, je bascule ma citerne et j'aperçois du sable qui file par le le cône à l'arrière. Bizarre, je suis certaine de l'avoir fermée correctement pourtant. 3 des papillons sont carrément desserrés, d'au moins 2 tours, ce qui laisse un espace par lequel mon produit peut s'échapper. Je resserre tout bien fort à l'aide d'une barre de fer qui fait office de levier mais je sais qu'il y a du sable coincé dans le joint et ça m'inquiète. Je missionne le chauffeur voisin pour surveiller l'arrière le temps que je mette le compresseur en route, il me fait signe que c'est bon. Y'a plus de sable à s'échapper mais il reste quand même une légère fuite d'air. Je suis pas sereine du tout mais bon, plus trop le choix, il faut la vider. Un collègue vide une chaux à côté de moi. A peine son camion mis en place je l’entends gueuler après tout : le porte tuyau qui s’ouvre pas bien, les tuyaux qui sont pas de la bonne longueur, le tuyau qui se vrille quand il le met en place… En pulvé on reconnaît le débutant aux cris qu’il pousse. Parmi les plus courants il y a :

     

     

    « Nooon foutu tuyau ! Il me manque à peine X mètre fait chier ! »

    « Putain de citerne de merde ! Quelle vieille barrique pourrie ! »

    « Pourquoi ça marche paaas ?! »

     

    Je lui propose mon aide, il accepte vaguement mais il écoute pas mes conseils donc je le laisse gérer et je retourne m’inquiéter de mon sable.

     

    Une fois vide je fais un balayage express et trace à Montoir où je recharge en bentonite pour une livraison en foulée à Redon. Y’a du monde au chargement mais ça se goupille bien et je quitte l’usine bien dans les temps pour ma livraison. J’attaque la 4 voies et à l’approche de ma sortie : travaux et déviation PL, OK, pas de souci, je suis la déviation. A chaque sortie je me dis qu’ils vont nous faire rattraper par là, et bien non, la déviation court JUSQU’A NANTES ! Je mets donc 2h à faire le trajet qui me prend 1h par la route normale. Je fulmine.

     

    La livraison se passe au top. La bentonite c’est un produit sympa à vider, tu mets en route et ça se fait tout seul. Pendant ce temps là je cuis au soleil en essayant de rattraper un peu de mon énorme retard d’écriture du CDB. Je mets ensuite le cap sur Montoir à nouveau : je recharge le même produit dans la même usine demain matin pour vider Lundi dans les Ardennes.

     

    Je vais pouvoir passer la soirée aux Six Croix, super ! J’apprends avec déception qu’un changement de propriétaires est en cours. Après 11 ans Bruno et Nathalie nous quittent, fin Juillet, et les nouveaux ouvriront le 20 Août. A table je sens que ce changement inquiète pas mal les clients, c’est vrai que cet établissement est vraiment super, on espère tous que les prochains essaieront de conserver cette ambiance. Je passe une bonne soirée, mes voisins de table sont cools, ils me filent tous leurs bons plans resto avec les itinéraires détaillés. Evidemment j’ai déjà tout oublié mais c’était sympa de leur part.

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  • Vendredi 13 Juillet 2018
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    Réveil élu « Meilleur réveil de la semaine » à l’unanimité de moi toute seule. Trop bien dormi, au calme, réveillée sans réveil, il fait beau, j’ai tout mon temps et pas grand-chose à faire. Après un bon petit déj’ je vais faire le plein à l’AS24. C’est marrant mais faire le plein je crois que c’est la partie du boulot de chauffeur qui me gonfle le plus, heureusement que c’est pas tous les jours !

     

    Le chargement et vite fait, le silo est bien réglé, j’ai le bon tonnage du premier coup, je rentre au dépôt sans me presser mais sans perdre de temps non plus. Je veux avoir le temps de laver le camion avant midi, pour aller manger l’esprit tranquille avant de l’emmener faire l’entretien du compresseur à 14h à l’atelier.

     

    J’arrive vers 11h, y’a personne sur la piste de lavage, c’est parfait, je frotte mon gros, il a l’air d’apprécier ce traitement. Après une bonne demi-heure de thalasso il a meilleure mine. Je trouve un collègue avec qui aller manger, on prend notre temps, je reviens pile poil à 14h pour mettre le camion à l’atelier. Je fais mon ménage à l’intérieur pendant que le mécano s’occupe du compresseur. A 15h c’est la quille ! Je gare le bahut, je balance tout mon foutoir dans la voiture et hasta la vista !

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  • Rouxel by night
  • Lundi 16 Juillet 2018
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    Ce matin je me réveille dans mon camion. Je suis venue dormir ici dès dimanche soir pour fuir le tumulte de la ville et aussi pour gratter un peu de sommeil en plus. Il est 4h15 et le réveil est vraiment dur. Tentative de réanimation sous la douche : échec cuisant !

     

    Je décolle à 5h pétantes pour livrer dans les Ardennes en début d'après-midi. Je subis ma vie, j'ai les yeux qui louchent. Je me fais une raison, il faut que je redorme un peu. Après 50 minutes de route je m'arrête à l’Aire de Mondevert et saute dans la couchette. Le réveil me ramène à la réalité 12 minutes plus tard. C'était une sieste express mais j'y vois déjà plus clair. Je fais un saut à la station pour me choper un triple expresso qui finira de me réveiller, et j'attaque l'autoroute avec les yeux en face des trous.

     

    Je coupe 30’ avant la francilienne à l'aire de Limours, j'en profite pour me trouver quelque chose à manger pour ce midi, ils ont des produits sympas ici. Je passe Paris pleine balle et en 50 minutes top chrono je suis sur l’A4 ! Si ça pouvait toujours se passer comme ça… Je recoupe 45’ à l'aire des Ardennes pour rendre visite à mon pote Woinic le sanglier et manger un morceau.

     

    14h je suis dans la cour de la fonderie. Je suis contente de constater qu'il y a eu un effort de fait sur le nettoyage de la cour. La dernière fois que j'étais venue j'avais dû vider en bottes parce que je pataugeais dans la bouillasse de bentonite, j'en avais jusqu'aux chevilles (la matière de base de la bentonite c'est l'argile, je vous laisse imaginer la patinoire). Vite fait bien fait, l'affaire est dans le silo et moi je suis prête à repartir en direction de Nancy.

     

    Il me reste 2h à rouler et pourtant je suis déjà en train de me tracasser de savoir où je vais bien pouvoir dormir. Y’a bien un resto sur ma route mais j'y serai rendue à 17h, avec encore 1h de volant à faire. J'hésite, puis comme je suis joueuse je décide de continuer. Quelle idée ! Je suis même pas pressée !

     

    Je passe un premier parking qui déborde de camions, ça m'inquiète pour la suite, je le savais pourtant que c'était pas une bonne idée de continuer… J'arrive sur un autre parking, il reste une place à prendre mais la manoeuvre est juste pas possible : à contre-main, des camions garés devant en travers. Deux chauffeurs essaient de me guider mais ça le fait pas. Un des deux gars m'annonce qu'il part dans 5 minutes. Ça m'arrange ! Sa place est plus accessible. Je me mets plus loin, à cheval sur la route et un trottoir, j'attends qu'il se casse. Au moment où le mec sort de sa place il y a déjà 3 camions de plus qui sont arrivés et qui attendent. À peine la place libre un des chauffeurs s’engouffre dedans. Dégoutée la meuf ! J'ai 9h56 de volant, je choisis de repartir quand même, j'aurai jamais de place ici.

     

    J’échoue dans la ZI d'un bled paumé, j'ai 10h12 de volant ça me saoule. Y’a intérêt que je trouve à bouffer sinon je vais chier sur la moquette ! Je pars à pieds dans le bled, je trouve un kebab-snack pas ouf mais y’a que ça. La nana me prend le chou parce qu'elle veut pas prendre la carte en dessous de 13€ et j'étais censée le deviner. J'ai pas envie de me battre, je lui acheté 3 canettes de Perrier en plus de mon repas pour atteindre le prix et je vais me coucher soulagée de voir cette journée finir enfin.

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  • Mardi 17 Juillet 2018
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    Je me suis pourri ma soirée d'hier à vouloir pousser mes heures au maximum comme une demeurée, j'ai fini quasiment à Metz alors que je recharge qu'à 12h à Nancy. Bien joué Maë ! T'es vraiment pas la moitié d'une imbécile quand tu t'y mets !

     

    Quand je me réveille à 6h il est bien trop tôt pour me mettre en route, sauf que dans ma ZI y’a rien d'intéressant. Je me recoucher. Je dors 1h puis j'en ai marre, j'ai envie de partir d'ici, je démarre vers 7h30.

     

    J'arrive à la station de lavage après une petite heure de route et je vois qu'un Rouxel est déjà là. Je vais au bureau pour m’enregistrer puis je passe voir le collègue. On discute, lui aussi ne charge qu'à 12h alors on traîne, un café puis un autre. On finit par se mettre en route vers l'usine, on arrive vers 10h30 y'a pas grand monde et en plus personne nous dit rien pour l'avance.

     

    Je file par la N4, ça roule bien comme d'habitude. Je fais une coupure de 30’ à l'aire de Sommesous, c'est plein de monde je fais la queue pendant 10 minutes pour acheter une bouteille d'eau. Vive les vacances ! Je passe Paris à 18h et ça roule comme s'il était même pas 18h. Vive les vacances ! Je finis à l'aire de la Ferté-Bernard. Je bouffe pour 13 balles à la cafet’ “restaurant italien” c'est carrément naze et j'ai encore faim en sortant. Je vois sur le forum que Yann (l’ours) va sûrement couper sur la même aire, je lui file rendez-vous pour le petit déjeuner, je suis crevée j'ai pas envie de l'attendre ce soir.

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  • Mercredi 18 Juillet 2018
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    Je me lève un peu en avance pour boire le café avec Yann mais finalement il ne s'est pas arrêté là. J'ai tout mon temps pour émerger en douceur : douche, café. Je suis prête une demi-heure trop tôt, je fais les carreaux, j'écris un peu, puis à 7h15, avec exactement 11h01 de coupure je m'en vais en direction de St-Gérand (56).

     

    Je vide mon sel sans problème mais y’a quand même un truc qui me tracasse depuis un moment : le tuyau du compresseur n'est pas du bon côté par rapport à la citerne. À chaque fois que je veux les raccorder ensemble je passe le tuyau du compresseur par dessus mes flexibles d'air et mes câbles de feux et ABS, sauf que ça les fait trainer dans la graisse de sellette et y’en a partout ! J'ai bien trouvé une solution pour attacher les câbles et les flexibles afin qu'ils ne raclent plus la graisse mais je sais pas comment nettoyer ce qui est déjà fait. Je dois descendre laver au dépôt de Vannes, j'en parlerai avec le laveur il aura certainement une astuce pour moi.

     

    J'arrive à Vannes et mon super laveur me file une bombe de nettoyant à freins et un vieux t-shirt. Ça marche du tonnerre ! Je suis super contente, je me doutais bien qu'il aurait une solution à mon affaire mais j'imaginais rien d'aussi efficace. Il est 15h et je charge qu'à 8h demain à Montoir, donc je traîne, comme souvent (vous avez dû le remarquer depuis 3 semaines que vous me lisez). Je lave mon sel, je passe un coup de karcher sur tout l'ensemble histoire de le dépoussiérer un peu puis je vais prendre une douche et faire un peu de lessive.

     

    C'est bien de traîner mais au bout d'un moment j'ai envie de bouger donc je me mets en route pour Montoir, quitte à rien foutre autant le faire à la terrasse des Six croix ! J'ai super envie d'aller courir depuis plusieurs jours, ce soir ce serait idéal : j'ai le temps, je suis pas fatiguée MAIS il fait trop chaud et j'ai carrément la flemme de prendre une troisième douche dans la même journée donc j’avorte le projet course à pieds, ferme ma citerne et commande un demi. Un collègue à moi est là aussi, on a d'autres choses en commun que le boulot, chouette on va pouvoir décrocher un peu du taf et discuter d'autre chose !

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  • Jeudi 19 Juillet 2018
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    Les nouveaux propriétaires du restaurant sont arrivés il y a une semaine. Ils bossent avec les anciens pendant 2 semaines avant de se retrouver seuls aux commandes. J'ai envie de leur poser plein de questions mais quand j'arrive le mec est en train de conclure une histoire par “et donc voilà un peu notre parcours” je me dis qu'il doit répondre 20 fois par jour aux mêmes questions alors je reste avec ma curiosité insatisfaite. Je discute avec un autre chauffeur de pulvé qui me prend un peu de haut avec des réflexions du genre “Ouais mais tu dois faire de la citerne plate toi. Non ? Mais tu dois être en régional. Non ?”. Je quitte le resto avec 13h30 de coupure. On est pas malheureux franchement !

     

    Quand j'arrive au chargement je croise mon collègue d'hier soir qui s'en va. On doit tous les deux livrer à Charleville demain dans 2 usines différentes. Y’a personne au chargement, je passe direct sous le silo puis je vais me faire offrir un café. Je sors de là en 45 minutes, cap à l'est, c'est parti !

     

    Je me traîne le cul à 80 sur la 4 voies entre St-Nazaire et Nantes quand j'aperçois un Gamba Rota qui me colle au train et qui attend le bon moment pour faire un bond sur la voie de gauche. J'ouvre l'oeil (c'est une expression hein, je l'ouvre tout le temps, l'oeil, parce que sinon je vois pas, quand je ferme les yeux, et conduire avec les yeux fermés c'est dangereux et aussi c'est pas pratique alors je dis “j'ouvre l'oeil” pour dire que j'observe avec plus d'attention que la normale mais en réalité mon oeil était déjà ouvert) parce que je sais que Nico72 est dans le coin ce matin et ça ne loupe pas, c'est bien Nico-la-rillette qui me décoiffe en me doublant pleine balle comme le bon assassin de la route qu'il est. On se passe un coup de fil, ça fait un bail alors ça dure longtemps parce qu'on aime bien causer.

     

    Le reste de la route passe comme une lettre à la poste. Je fais une pause McDo à la Ferté-Bernard puis une deuxième coupure à Tardenois. J'arrive au petit resto à Lumes il est pas loin de 19h. C'est pas un routier, c'est un hôtel, en plein bourg, mais le patron propose un menu du jour et nous laisse prendre la douche quand une chambre est libre. Il a commencé à faire ça pour dépanner quelques routiers à l'occasion mais il s'est retrouvé sur Truckfly et depuis c'est l'invasion. Il faut absolument appeler avant d'y aller : à cause du peu de stationnement déjà, mais aussi parce qu'il dispose d'un nombre de tables limité et que les clients de l'hôtel sont évidemment prioritaires.

     

    Je retrouve le même collègue qu'hier soir et ce matin. Il a réussi à faire sa livraison de demain dès aujourd'hui, plus qu'à laver, charger et rentrer à la maison pour lui. On mange avec deux autres chauffeurs, sympas les gars. Un d'eux a roulé en Scandinavie en régulier pendant quelques années et savait en parler sans se prendre pour un roi de la route. C'était passionnant, on a passé un bon moment autour d'un bon repas.

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  • Vendredi 20 Juillet 2018
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    La légende raconte qu'on peut venir livrer PSA Charleville dès 7h le matin. C'est donc à 7h que je me présente au poste de garde. On me laisse rentrer, chouette, ça s'annonce bien ! Je pose le camion sur la bascule, un mec arrive au bout de 10 minutes pour me peser et me filer la clé. Sauf que la clé est introuvable, il faut attendre que le 2ème gars arrive à 8h, lui il saura peut être où elle est. OK, pas grave, je vais préparer mon dépotage, y’aura plus qu'à brancher les tuyaux. Le mec se pointe à 8h comme prévu et m'annonce qu'un chauffeur est parti avec la clé du silo hier, que lui n'y est pour rien (c'est pas comme si c'était son taf de s'assurer que le chauffeur rend bien la clé en partant) et comme c'est un gars de chez nous qui est parti avec la clé il imaginait que j'allais me pointer miraculeusement avec ce matin.

     

    Sans me proposer de solution ni rien il part se faire un café. Je commence à serrer les mâchoires. Il m'offre un café. Je me détend. Je lui explique que c'est pas grave mais qu'il va quand même falloir trouver une solution parce que je vais pas rester là à attendre que quelqu'un ramène la clé. Je me retrouve devant le silo avec 4 mecs de la logistique qui se grattent la tête :

     

    “Les 4 Gus : Comment on va bien pouvoir faire ?

    Moi : En fait c'est assez simple, il suffit de défaire ce boulon là et je pourrai me brancher.

    Eux, ignorant totalement ma remarque : On pourrait chercher un double quelque part on sait pas où dans l'usine. On pourrait essayer avec la clé de l'autre silo au cas où elle irait dessus.

    Moi, sans forcer parce que je sais que c'est peine perdue : Sinon on enlève juste le boulon là et ça libérera la bouche.

    Eux : Bon ben on sait pas, on va appeler la maintenance.”

     

    2 gars de la maintenance arrivent :

     

    “Bob 1 : On a qu'à carrément démonter la serrure.

    Moi : Sinon vous m’enlevez juste le boulon là et ce sera bon.

    Bob 2 : On peut démonter ça aussi, ou alors ça…

    Bob 1 : Non on va faire plus simple, on va virer le boulon là, ça va libérer la bouche et elle pourra se brancher.”

     

    1h45 après mon arrivée sur le site je peux enfin commencer à vider. Je pourrais être énervée mais ils m'ont joué un tel sketch que je suis plus amusée qu'autre chose. C'est pas la première fois que des mecs me font perdre des heures et des heures dans une usine en ignorant totalement ma parole quand je m’exprime sur un détail technique.

     

    Citerne vide en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, lavage express dans un garage à quelques kilomètres de là et je monde tout debout sur Moerdijk pour charger mon ciment. Je prie pour que ça se passe bien en Belgique, le trafic annoncé sur Google maps est plutôt encourageant. Je veux être à Lille ce soir alors faut que ça passe ! Ça roule plutôt pas mal pour la Belgique, j’esquive un gros ralentissement à Charleroi. J'arrive au chargement avec 4h24 de volant. Je charge, je coupe, il est 16h30 c'est ma première vraie pause de la journée, j'en profite pour bouffer un morceau et me faire un thé.

     

    Je décide de redescendre par Bergen-op-zoom plutôt que par Breda, tant pis pour le tunnel payant ça me fait gagner 1h en évitant les bouchons. Je suis carrément contente de cette décision, ça roule hyper bien.

     

    J'arrive au CR de Roncq un peu après 19h. J’abandonne mon camion ici pour le week-end, moi j'ai pris un Airbnb en ville, j'ai envie de profiter à fond de ce que Lille a à m'offrir plutôt que me faire chier sur ce parking.

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  • P'tite fuite
    P'tite livraison
    P'tite pause !
  • Lundi 23 Juillet 2018
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    Après un super week-end à Lille entre resto, ciné et sport le temps est venu de se remettre au boulot. Je me pointe à 6h pour un café au Mille pattes, fermé. Obligée d’utiliser les ignobles chiottes sur le parking. Je combine mes meilleures techniques d’apnée et d’escalade pour pisser sans respirer ni toucher quoi que ce soit. Fantastique. Le genre de réveil qui me met de bonne humeur !

     

     

    Je quitte le parking à 6h45 alors que le resto est toujours fermé pour atterrir presque directement dans les bouchons. Ça me prend la tête, je perds 45 minutes et je rêve d’un café. Je fais un premier arrêt de d’un quart d’heure à Assevillers pour réaliser mon rêve en commandant un triple expresso. La dame me dit qu’elle fait pas de triple expresso alors je lui demande de me mettre un double et un expresso dans le même gobelet, ça elle fait, trop cool !

     

     

    J’arrive à l’usine au moment où l’animateur radio demande à son invitée si elle danse la carioca. Je le maudis de tout mon être ! Je vais l’avoir dans la tête toute la journée, je le sais déjà !

     

     

    You-piii dansons la carioca

    C’est bien, faisez tous comme moi

     

    L’accès au silo est un peu tordu, je demande au mec comment font les autres chauffeurs, il me dit que certains y vont en marche arrière mais que la majorité y entrent quand même en avant. Allez ça me manque un peu les manœuvres à la con depuis que je suis en citerne, je vais la tenter en marche arrière. 15 secondes plus tard ça me manque plus du tout, je pars faire demi-tour pour y entrer en marche avant et je me dis que c’est quand même pas mal la citerne, on a pas trop de manœuvres à la con. J’installe mon dépotage. J’ai encore du produit à s’être glissé dans le joint, ça me gonfle, je comprends pas comment ça se fait. Je resserre tous mes papillons à coups de maillet et j’envoie la poudre. Je suis pas sereine, surtout avec du ciment blanc, j’ai déjà eu un incident de fuite de ciment blanc chez un client et c’est un très, très mauvais souvenir. Finalement ça se passe bien, le produit est passé de la citerne au silo par le circuit qu’il était supposé emprunter, je souffle, soulagée, je remballe et je me casse.  

     

    You-piii

    Avec la carioca

     

    J’ai plus qu’à remonter jusqu’à la N2 et rouler jusqu’au lavage à côté de Charleroi. Elle est bien cette route, ça roule pas mal quand t’es pas coincé tout le long derrière une Twingo qui roule à vitesse variable de 60 à 75km/h. Je prends mon mal en patience, j’essaie de conserver une distance de sécurité correcte mais elle ne me facilite pas la tâche, c’est pénible.

     

     

    Au lavage j’ai rien à faire une fois la citerne ouverte, c’est eux qui font tout, j’en profite pour bouquiner un peu. Un livre de voyage, quelle surprise ! Une fois la barrique propre et sèche je m’en vais au Relais du Spiru. Il paraît que c’est bien mais très cher, y’a que ça dans le coin de toute façon ! A plus de 15€ le repas ça fait chier de se voir refuser une carafe d’eau et de se faire servir un steak immangeable. Je suis plutôt déçue et je traîne pas à aller me coucher. Elle était assez nulle cette journée, je suis contente d’en changer bientôt.

     

     

    Tant pis s’il faut dire

    Aux autres danses

    Au revoir

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  • Mardi 24 Juillet 2018
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    Merci les Kings of the road pour le réveil fort matinal à faire sonner les trompes en faisant des tours dans la zone avec vos tracteurs en échappement libre ! Un café et en route pour aller charger mon charbon pour La-teste-de-buch (33). J’arrive un peu après 7h, ça devrait être rapide et pas trop me pourrir ma citerne, je prends que 4T5.

     

     

    « Tu prends bien la commande 307 26 ?

    -Non je prends la 801 163 76

    -Oui oui c’est bon c’est bien ça ! »

     

    Ok mec, si tu le dis ! Je comprends de mieux en mieux le belge. Septante, octante, nonante, trois cent sept vingt-six, en fait c’est facile !

    Il vide ses big bags de charbon dans (et sur) ma citerne, puis referme tout et passe un coup de jet d’eau, c’est encore pire après, ça fait des grosses coulures noires sur les côtés. Tant pis, je la passerai à la brosse en fin de semaine, c’est sale mais pas suffisamment pour facturer un lavage au client, et en plus j’ai envie de rouler !

     

    Je file comme l’éclair (Oui. En Mercedes. 4T5 je vous rappelle.) jusqu’à l’aire de Vémars pour faire les pleins et ma coupure. Une fois les pleins faits je me rends compte que j’ai plus aucun accès au parking PL. La loose. C’est l’heure de midi y’a déjà des camions dans tous les coins, j’ai pas le choix je repars et chope l’A104 en me demandant où je vais bien pouvoir m’arrêter. Je finis par sortir je-sais-pas-trop-où du côté de Villepinte et trouve une place ric-rac sur un petit parking le long de la route. Un camion portugais est déjà là, j’espère qu’il compte partir dans peu de temps parce que je ne pourrai pas sortir s’il reste.

     

     

    Au bout de quelques minutes une voiture s’arrête entre nos deux camions, et la conductrice s’active, portières ouvertes, fait des allers-retours autour de sa voiture. Je finis par jeter un œil (enfin c’est une expression, j’ai pas vraiment jeté mon œil, déjà parce que ce serait douloureux et aussi je pense que la dame l’aurait plutôt mal pris, ça veut juste dire que j’ai regardé ce qui se passait, pas que j’ai arraché mon œil pour le jeter, surtout que j’aurais moins bien vu si j’avais fait ça, forcément) et je me rends compte qu’elle a crevé un pneu et qu’elle veut le changer. Je descends lui proposer un coup de main, son cric est coincé sous le siège, je sors le cric puis le portugais nous rejoint, nous prend le matériel des mains, prend le commandement des opérations et change la roue. La dame s’en va, je discute un peu avec l’autre chauffeur puis on quitte tous les deux notre parking après 30 minutes tout pile.

     

     

    Y’a pas mal de monde sur la francilienne, à cause du pic de pollution tous les camions qui transitent par Paris doivent emprunter cette route. C’est dense mais ça roule bien quand même. Je suis habituée à faire la traversée de l’A10 jusqu’à l’A4 ou la N4, donc je trouve ça un peu long en arrivant de l’A1 et je suis bien contente de récupérer l’A10 et de pouvoir de nouveau rouler pleine balle.

     

     

    J’arrive au relais de Tout y faut à 20h20, je me pose sur l’emplacement le long de la route, vu l’heure le patron a sûrement autre chose à faire que de venir me placer. Je connais pas trop l’établissement, je m’y suis arrêtée qu’une seule fois un midi vite fait. Je suis surprise par l’accueil de la patronne, un peu brut de décoffrage, mais son genre pince-sans-rire me fait marrer. Je passe rapidement à table et je vois bien qu’un client leur donne du fil à retordre. Il est pénible, veut passer devant tout le monde et fait des remarques désagréable, jusqu’au point de rupture où il a été tout bonnement invité à quitter l’établissement. Bon débarras ! Mes voisins de table sont cools, ils se payent ma tête quand je leur dit que je veux partir à 6h demain, d’après eux je serai emmerdée à Bordeaux puis sur la route d’Arcachon. Moi je pense pas qu’il y ait trop de camping cars et de vacanciers sur la route le Mercredi matin à 8h mais après tout, ils connaissent le coin mieux que moi et je décide de partir dès mes 9h de coupure, à 5h20.     

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  • Encourageant !
  • Mercredi 25 Juillet 2018
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    5h20 pétantes je suis parée au décollage. Le resto ouvre à 5h30 donc je fais une croix sur le café, tant pis c’est pour la bonne cause : les habitants de La-Teste ont besoin de ce charbon pour traiter leur eau potable. C’est pas rien ! Je demande à Google Maps son avis sur le trafic, c’est pas très encourageant, que font tous ces gens sur la route à 5h30 du matin ?! Je dois être là-bas impérativement avant 9h, sinon je devrai attendre 13h30, et étrangement j’ai pas très envie.

     

     

    Le temps que j’arrive à Bordeaux les zones rouges se sont dissipées et je traverse sans trop d’encombres. J’essaie de repérer le nouveau radar ultra high tech dont tout le monde me parle mais je le vois pas. Alors je fais bien attention à tout :

     

     

    -Distance de sécurité : Check

    -Vitesse : Check

    -Les deux mains sur le volant : Check

    -Un passager qui montre son cul par la fenêtre : Ah ça j’ai pas, dommage, ou tant mieux, je sais pas trop…

     

    J’arrive à la station d’eau de La-Teste-de-Buch à 8h30, c’est parfait. J’installe tout, le mec m’explique que je dois vider vraiment doucement parce que le silo fume pas mal, ensuite les riverains autour prennent des photos, montent des associations contre Véolia, font des scandales… Il me dit aussi que les livraisons merdent tout le temps. Même pas peur, on y va ! Doucement mais sûrement et sans une trace de fumée j’envoie le contenu de la citerne dans ses silos pendant qu’il me sert café sur café. Je passe à peine 2h sur le site, comme c’était prévu. Je suis vraiment contente de cette livraison, c’est pas un produit facile et j’ai trop assuré !

     

    Je recharge à Carresse (64) dans l’après-midi mais je dois d’abord aller laver. Je passe un coup de fil au bureau pour qu’on m’indique une station de lavage parce que je connais pas bien le coin et surtout parce que la majorité des stations refusent de laver le charbon actif (parce que ça pollue… Alors que c’est utilisé pour dépolluer l’eau… Je cherche pas à comprendre). On me fait remonter jusqu’au nord de Bordeaux pour laver chez Alainé et on me dit que c’est pas grave si je ne charge que le lendemain matin car la livraison à Nantes est initialement prévue pour Vendredi matin. Cool Raoul !

     

     

    Le laveur est tout seul pour gérer deux pistes de lavage, il court partout, il fait une chaleur à crever, il a l’air d’en chier grave et moi je me pointe avec mon charbon, il doit me maudire mais je le ressens pas. Il est vachement sympa ce laveur.

     

     

    Après le lavage c’est parti pour ma 3ème traversée de Bordeaux de la journée. Je vois toujours pas ce foutu radar et je n’ai toujours pas de passager exhibitionniste. J’arrive à l’usine de Carresse (et pas l’usine de caresses, je vous vois venir), c’est la première fois que je viens là et il semble qu’on se charge tout seul, sauf la première fois où on doit nous montrer. Je trouve personne, tous les bureaux sont fermés, je commence à m’inquiéter : j’ai pas du tout envie de passer la nuit ici ! Le mec qui s’occupe des chargements finit par arriver en même temps qu’un autre chauffeur de pulvé habitué des lieux. Ils me montrent la procédure de chargement, et je finis par pouvoir filer. Il est 19h, faut pas que je traîne, il me reste 1h20 d’amplitude et je vise le centre routier de Castets qui se trouve à 1h15.

     

     

    J’arrive à Castets à 20h15 comme je voulais, le parking est immense (et complètement démoli), facile de trouver une place ! Le temps de ranger quelques trucs et de préparer mes affaires pour la douche je vois arriver sur le parking le gars qui m’a aidée à charger. Allez hop ! A la douche et à la bouffe !   

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  • Il est temps d'aller se coucher Maë
  • Jeudi 26 Juillet 2018
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    Réveil détendu ce matin, je suis à 480km de mon client qui attend sa marchandise pour Vendredi matin. C’est quand même pas mal d’avoir le temps de s’envoyer un petit déjeuner avant de se mettre en route ! BFM nous envoie du Macron en boucle, je sens que la radio va pas beaucoup tourner aujourd’hui.

     

    Je quitte le centre routier à 6h, le parking est tellement démoli que j’ai du mal à me frayer un chemin entre les cratères ! On se croirait sur la lune ! Quel merdier ! Je passe Bordeaux sans un ralentissement encore une fois. C’est moi qui ai de la chance ou les personnes avec qui j’en ai parlé en rajoutaient un peu ? Mystère. Je repère enfin le fameux radar qui aura la peau de tous nos permis de conduire. C’est incroyable quand même l’avancée de la technologie et la vitesse à laquelle ça évolue.

     

    En quittant Bordeaux je vois un véhicule de la DDE avec une flèche de rabattement et je double des forains avec un véhicule en panne. Un porteur avec deux remorques qui tractait un fourgon et une caravane, je vous laisse imaginer la longueur du train !

     

     

    L’A10 est top comme route quand t’es chargé, c’est plat et ça roule super bien. Je coupe à la Canepetière en mangeant une salade puis je reprends la route vers Nantes. Je vais être grave en avance, j’espère qu’ils pourront me prendre quand même. Devrait pas y avoir de problème, c’est une centrale à béton, ça se passe toujours bien dans les centrales à béton.

     

    Je débarque vers 13h, le centralier est surpris que je sois déjà là mais il me file la clé du silo. La livraison me semble extrêmement longue à cause de la chaleur. C’est interminable, j’ai l’impression que le niveau ne baisse pas, jusqu’à ce que les béquilles commencent enfin à se relever, yes ! J’ai reçu ma mission suivante : chargement demain matin à Montoir pour rentrer au dépôt, c’est bon ça ! Je vais laver au dépôt Rouxel TP de Nantes, comme ça je peux passer ma citerne à la brosse et au savon, une fois propre je file aux Six croix pour une petite coupure de 13h.    

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  • Vendredi 27 Juillet 2018
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    Je me réveille vers 6h30 et je regrette instantanément d’avoir trainé hier soir. Je suis crevée et j’ai mal à la tête. Heureusement qu’une toute petite journée m’attend !

     

    J’arrive au chargement un peu avant 8h mais un autre Rouxel vient de prendre place sous mon silo, je dois attendre un peu, ça je peux faire, je sais faire. Quand il sort j’ouvre ma fenêtre pour le saluer et il me crie un magnifique « ça va-éva ? » avant de rire de bon cœur à sa propre blague. Je réagis pas trop. Bascule, silo, café, bascule, silo, bascule, papiers, route ! Je serai au dépôt à 10h30, j’apprécie qu’il me fasse rentrer tôt les week-ends où je rentre, surtout quand je dois changer de tracteur.

     

    Je décroche ma citerne sur le parc, passe le tracteur au karcher puis je fais un tour au bureau pour savoir quel véhicule je prends Lundi et si c’est moi qui livre le Wildeshausen (D) que j’ai chargé ce matin. Bingo, je garde la citerne et le tour d’Allemagne. Le tracteur avec lequel je pars Lundi est déjà sur le parc, je peux transférer mes affaires dès aujourd’hui. Je fais le ménage à fond avant d’y mettre mon bazar.

     

    13h30 tout est prêt, j’ai plus qu’à rentrer à la maison !

    Bon week-end à tous !  

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  • Lundi 30 Juillet 2018
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    Lundi matin 8h, Maëva arrive au dépôt Rouxel de Poligné. Elle aurait aimé partir plus tôt bien qu'elle n'ait que ses 10h de conduite à faire aujourd'hui mais elle doit attendre l'ouverture du garage pour prendre les raccords allemands dont elle aura besoin pour livrer et qu'elle a oublié de récupérer Vendredi dans l’euphorie du presque week-end.

    Retrouvons la à 8h30, pleins faits et raccords dans le coffre.

     

    C'est parti pour un début de semaine international avec un camion qui pue la vieille soupe, direction l'Allemagne par la Belgique et les Pays-Bas en passant par la Normandie ! Il a enfin plu ce week-end, ça fait vachement baisser la température, je suis contente de retrouver un peu de fraîcheur même si le temps est encore bien instable aujourd'hui. Ça roule comme il faut sur l’A84. À Caen et comme à chaque fois que je passe à cet endroit je me demande ce qu'ont voulu faire les ingénieurs qui ont pensé la bifurcation entre le périph et l’A13. À ce niveau de n'importe quoi c'est de l'art ! J'ai pas envie de me faire chier à traverser Rouen donc je prends la direction du pont de Normandie. Le pont est magnifique, la vue est vraiment chouette. J'aime passer ici.

     

    Averse, éclaircie, averse, ça n'arrête pas de changer, au moins on a pas le temps de se lasser et les éclaircies dans le ciel noir nous offrent une lumière que seul l'orage sait nous donner.

     

     

    Après une pause à l'aire de wancourt je me lance à l'assaut d’Anvers. Quelles emmerdes me réserve t’elle aujourd'hui cette saleté de ville ? Et bien aucune ! Il est 19h et je traverse sans un ralentissement. Je suis surprise mais bien contente ! Je vais pouvoir tirer jusqu'à Meer à la frontière de la Belgique et des Pays-Bas.

     

    J'arrive à 20h dans la transportzone, il me reste une dizaine de minutes de conduite, ce qui me permet de faire un petit détour par l’AS24 pour refaire le niveau de gasoil avant d'échouer chez Joost. 9h54 pour 770km, pas extraordinaire mais j'ai bien roulé quand même. Y’a un ensemble Piron sur le parking, mais je suis pas physionomiste pour un sou alors je reconnais pas le chauffeur dans le truckstop, je sais même pas s'il est là. Tant pis, j'avale un cordon bleu maison, j'achète un machin qui sent bon pour couvrir l'odeur bizarre de mon camion et je file au lit. On a du boulot demain !

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  • 60 km/h !!!
    Bonne nuit !
  • Mardi 31 Juillet 2018
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    5h du mat j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son je suis à la porte du resto en train de hurler en me roulant par terre pour qu'on me donne ma dose matinale de caféine. J'ai passé une nuit pourrie. Je bois mon café en m’enregistrant pour l’eurovignette. Je vais faire toute la montée par les Pays-Bas et je finirai par de la nationale en Allemagne, économies économies, je veux que mon boss s'offre une voiture encore plus grosse l'année prochaine. Je suis comme ça moi. Altruiste.

     

    Je traîne pas à me mettre en marche, j'ai encore 4h de route pour arriver à Wildeshausen. J'attends d'être en Allemagne pour faire ma première pause café. Je me suis beaucoup entraînée pour ce moment. C'est l'instant de vérité :

     

    “Morgen, einen kaffee bitte”

     

    La dame répond à mon bonjour et me sert un café. Victoire ! Puis elle commence à me parler comme si je pouvais la comprendre. Je fais moins la maligne d'un coup, et je suis obligée de tomber le masque et révéler la supercherie.

     

    J'arrive à l'usine à 11h, ça prend un peu de temps pour peser, prendre l'échantillon, remplir quelques papiers et prendre les instructions. Une bonne demi-heure plus tard je m'installe et j'envoie la purée, enfin non, la bentonite. Ça vide super bien mais je prends mon temps parce que je connais la suite du programme et c'est vraiment pas la course, donc autant étaler la perte de temps sur plusieurs étapes plutôt que faire une coupure de 15h.

     

    Je repars en direction de Moerdijk (NL) où je dois charger demain matin après le lavage. C'était pas une mauvaise idée en théorie de prendre la nationale en Allemagne, mais en pratique c'est juste :

    1) une énorme perte de temps

    2) trop chiant

     

    Être limité 60km/h sur des routes larges, droites et en parfait état, ça donne envie de se flinguer. C'est TELLEMENT LONG ! Heureusement je finis par arriver à la frontière Hollandaise et je peux enfin accélérer à 80km/h ! Quelle joie ! Quelle liberté ! Grisée par la vitesse, le monde m'appartient !

     

    Bon je commence à en avoir marre de cette journée molle et longue. J'ai faim, je suis fatiguée, j'ai envie de prendre une douche. Je suis en train de ronchonner toute seule quand j'aperçois sur un pont au dessus de l'autoroute 2 silhouettes en train de remuer. En m’approchant je vois que ce sont deux adultes qui font coucou aux camions. Je suis surprise de voir des adultes pratiquer cette activité, puis je remarque la minuscule blondinette dans leurs pattes, accrochée aux barreaux en train de sautiller sur place, je comprends mieux. Je leur fais des appels de phares et un concert de “pouet pouet” à défaut d'avoir des trompes dignes de ce nom. C'est un peu gnan-gnan dit comme ça mais ces moments d'échange furtifs me font trop kiffer. Ça dure qu'une seconde ou deux mais ça me file grave la banane. Je suis reboostée pour la fin du trajet. Comme quoi parfois il suffit de pas grand chose.

     

    J'ai repéré un resto pas mal sur Truckfly mais quand j'arrive à 19h30 il n'y a que 6 camions sur le grand parking et personne en train de boire un verre en terrasse. Y’a comme une odeur de resto fermé dans l'air et il est hors de question que je ne prenne pas de douche et que je ne mange pas un vrai truc : chaud, à table et dans une assiette ! J'ai tout juste assez d'heures pour aller au resto suivant, la décision est vite prise, c'est reparti.

     

    Quand j'arrive au resto de Moerdijk le parking est carrément plein, je sais jamais où me mettre en dehors des places. Il est plus de 20h, j'ai 9h58 de volant et 4 place pour frigos sont encore libres, tant pis, j'en prends une au risque de me faire déloger par un chauffeur fâché et part me taper un énorme plat de pâtes bolo.