Comme ma coupure finit à 4h30, je suis allé donner les papiers à 4h15, des fois que j'ai du bol. Le parking ADR était vide, à part moi bien sûr et les pompiers pas trop décidés. Un Hoptrans est arrivé vers 5h, et finalement les pompiers se sont décidés, à 5h10 c'était parti. Pas un chat ce matin, j'ai vu les premières voitures du côté d'Avigliana, des types qui vont bosser sur Turin, à 6h30 je ressors de la banlieue de la capitale internationale de la Fiat500. Un peu partout les flics sont posés, il parait de c'est 4000€ d'amande si on à rien à faire dehors. Rien que pour hier, il y a eu 427 morts, c'est pas très rassurant.
Ce matin, il fait pas chaud du tout, il y a un peu de brume dans les champs, même si c'est catastrophe naturelle ici, c'est toujours aussi beau. La dernière fois que j'ai roulé aussi zen en Italie, c'était la nuit du 31 décembre 2013, ça date un peu.
Je m'arrête à la boutique à Stradella, les douches sont interdites aux chauffeurs, il y a que l'Autogrill qui a des toilettes. Plutôt que de sortir de là avec des cochonneries à coller sur le camion, je me décide à acheter un bidon tout neuf, le mien étant dans un sale état, et sur cette remorque je suis pas équipé non plus, on sait jamais ça peut servir par les temps qui courent. Ils vendent aussi du gel hydroalcoolique, 19€ le flacon, les prix ont quadruplé. J'en ai pris 2. Je suis ruiné ! J'ai appelé CETELEM, trop contents de servir un peu.
D'ordinaire, sur l'A1 c'est la guerre, pas aujourd'hui, même s'il y a encore pas mal de camions c'est rien par rapport à d'habitude. Je passe Bologne comme qui rigole, à 11h30 je suis dans la ZI de Minerbio, avec 2 livraisons dans la même zone. J'attends nulle part, les types sont vraiment sympas, bien sûr on a tous le masque et pour se faire comprendre c'est encore moins facile que d'habitude, mais ça fait rigoler malgré tout.
Retour sur Bologne, puis traversée des Apenins sous un soleil superbe et un trafic toujours aussi cool, je casse la graine vite fait sur le meilleur parking tout seul juste avant Prato, à 15h30 j'arrive à Arezzo chez mon dernier client. Ici, on retraite des déchets pour recuperer des metaux rares. Comme j'ai pas mal de fournisseurs et qu'on a tout mélangé pour optimiser le chargement, c'est un peu long pour faire le tri.
J'ai un rechargement assez précieux constitué de 33 palettes de pates. Je peux marquer BRINKS sur le côté de la remorque. C'est pas loin d'ici, mais je sonne à 17h15, sachant que ça ferme à 18h, ça va être court. Au portail on me dit de patienter... ça pue. 25 minutes plus tard, ils ont pas voulu charger, demain 8h30. C'est con, j'aurai pû commencer de remonter une heure tranquille, ma foi, il y a plus grave dans la vie. Et puis je m'en fous, j'ai mon bidon tout neuf, il fait encore 24°, ça ira très bien pour la douche dans la remorque.
