Il y a du pain sur la planche ce matin, il fait beau, j'ai bien dormi, je démarre à 7h30, c'est tôt, j'ai plus l'habitude. En 2 minutes je suis noyé dans un flot de camions sur l'A1 il faut jouer des coudes et pas se laisser marcher dessus. J'attaque avec une première livraison dans un bled paumé au milieu de rien dans une méga usine Baxter au nord de Modena. En arrivant il y avait des camions dans tous les sens et vu le flegme du type au bureau je crignais le pire quand il m'a dit d'aller attendre au camion. 5 minutes plus tard il était là, 5 minutes pour vider, il ne faut pas se fier aux apparences. 

La suite est encore plus paumée à Asigliana Veneto, et pour couper à travers, il faut changer de routes toutes les 5 minutes. Un vrai labyrinthe, bucolique à souhait des villages restés dans leur jus. Preuve qu'il y a pas grand chose dans le coin, je croise presque aucun camion, et vu les routes, tant mieux. J'ai 8 plattes de gateaux pour sportifs made in Ardèche à livrer, une fois en place, ça file aussi. Je continue ensuite sur Padova pour 4 palettes d'emballages, sur Map c'est marqué ouvert non stop. Là, c'est nettement moins glamour. 

Arrivé sur place dans une mini zone industrielle bien merdique à 12h30, le gardien me dit de revenir à 13h, puis à 13h de revenir à 13h30. Bon, c'est pas grave ça a remis les compteurs à 0. L'accès est pas terrible, portail tout neuf et étroit j'ai peur d'accrocher les voitures mal garées avec le porte à faux arrière, miracle ça a passé. Ne me reste ensuite plus qu'un lot de 5 palettes dans les faubourgs de Venise. Il faut prevenir 30 minutes avant et livrer avant 16h, les gars sont pas sur place mais sur des chantiers navals et stockent leur matos chez un chauffagiste, faut pas chercher à comprendre. Heureusement que j'ai le hayon, sinon j'étais quitte pour faire la manoeuvre de l'année dans un endroit pas adapté du tout.

Le reste, c'est du gateau, j'ai plus qu'à livrer jeudi au Slovakia Ring, 710km en 36h je devrais y arriver. Sorti de Venise l'A4 reste l'A4, et toujours des coups de freins dans les zones interdites de doubler aux camions. Donc ça me saoule rapidos. Comme à chaque fois que je viens dans le quartier je coupe par Pordenone et je vais couper dans la méga zone industrielle de Rivoli di Osoppo, c'est pas glamour mais c'est mieux que sur l'autoroute. 18h, fin des opérations, ce soir méga coupure.

Comme dit le proverbe, rien ne sert de courrir, il faut partir à point et ce matin, partir à 8h est amplement suffisant. C'est vrai je glande, et puis quoi ? C'est ma semaine de vacances. Es ce que quand c'est hard je me plains ? NON. Donc j'ai 14h de coupure quand je me sauve, il y a belle lurette que l'activité dans la zone bat son plein. J'ai grave le temps et une fois sur l'autoroute je me cale à 80, malgré tout j'en rattrape des encore moins vaillants que moi. D'habitude quand je passe, toujours à la même période, le Tagliamento est à sec ou presque, mais cette année, il coule encore pas mal et c'est vraiment beau. J'arrive assez vite à la frontière Autrichienne, changement de décor, fini les nids de poule.

Pause petit dej à la AGIP à Wörthersee, ils sont toujours souriants ici, et la douche c'est du 4 étoiles. 3 balles, mais ça les vaut largement. J'ai pas trop trainé non plus, histoire de pas remettre les compteurs à 0, j'ai encore un fond de conscience professionelle. Comme il fait beau, le policier autrichien est comme le notre, il a envie d'en profiter, ça grouille de radars, mais aujourd'hui je m'en fous. Malgré tout je fais un peu moins le malin après Klagenfurt, il y a un méga contrôle, sortie obligatoire, mais un français frigo adr ça les a pas interessé, ouf. Je roule tranquille sous un beau soleil jusqu'à un peu avant Graz, c'est l'heure de manger.

Nous sommes en 2024, et jamais à l'abri d'une averse, le temps change brusquement, je me prends une bonne radée et le soleil revient pile pour la traversée de Wien, sans bouchon à 17h, j'ai rien compris, mais je ne me plains pas. Ma box DKV n'étant encore pas parametrée pour la Slovaquie, je suis quitte pour prendre une belle box à 4 ventouses. A force de la prendre, il manque aucun papier, la fille au comptoir est du genre speed expeditive efficace, c'est tout juste si j'ai pas pris la box dans la gueule. En repartant, je me suis gourré d'une bretelle, du coup j'ai fait le crochet par Bratislava et 10km de détour, j'éspère que je ne serais pas licencié pour cette erreur. Je finis par arriver à 18h au circuit, c'est toujours la misère pour avoir une place ici, et d'après le placeur aujourd'hui c'est pire. Bon, c'est pas grave, on y est arrivé quand même, il fait incroyablement chaud ici.

J'aurai bien commencé à sortir mes palettes pendant qu'il faisait encore un peu frais, mais un idiot c'est collé à mes portes que je peux pas ouvrir, et encore moins sortir le hayon. A force, le placeur finit par le retrouver, entre temps il a vite fait chaud et lourd. Je distribue sans courir, un café par ci, un café par là, une blague ici et ailleurs. Tout ça se passe dans le calme mais efficace. En 2h c'est torché j'ai plus qu'à guetter les fûts vides et surtout aller sous la douche.

Dans l'apreme je reçois un magnifique retour à Porcia pour le 03. 8m, c'est parfait. Consciencieux et surtiut en ayant envie de m'oragniser j'appelle le client pour les horaires, et là, c'est le drame, le destinataire a pas payé, il y aura pas de chargement demain, on l'a échappé belle. Il faut que je libère à mon tour la place à 17h, dès que j'ai récupéré les vides en fait, entre temps Max m'a retrouvé 3 lots à prendre pour le 66 dans le nord de l'Italie, il va falloir la jouer fine, je vais me garer en mode fantomas un peu plus loin et calculer mon coup, je dois être à 8h au 1er à Buja. Y a pas à tordre, faut partir à minuit. Mais voilà, le parking est poussiéreux, il fait une lourdeur incroyable et ma clim marche plus, bien... Si je laisse ouvert je suis enhai de poussière et d'insectes, sans compter le bruit infernal dehors. Du coup je laisse tourner un peu pour au moins dormir 1h.

Reveillé bien avant l'heure, il a pété un méga orage. Je pars comme prévu à minuit, soit 0h, amplitude jusqu'à 15h donc. Aussitôt sur l'autoroute de Bratislava Boys capitale de Bratislavie, il y a une station, et je me dis qu'un café serait le bienvenu pour démarrer. Mais voilà, c'est ouvert, il y a 2 meufs dont une qui aurait le physique à faire des films que personne ne regarde bien sûr. Les 2 menteuses de service ont dit machine en panne, elle brillait, elles avaient pas envie de la salir, feignasses. Une demi heure plus tard je suis de retour en Autriche, ça roule nickel évidement, il faut juste faire gaffe aux zones à 60 la nuit. Après avec 2 palettes de fûts vides, ça pédale à fond, c'est un peu comme l'A89 en Auvergne, ça tiquiquine. Avant de finir un bouillie, je m'arrête au bout de 4h, bien après Graz prendre un café.

45 minutes, ou j'ai pas commis l'erreur de dormir, et je continue sur ma lancée. Petit contrôle sans convition à Tarvisio, à 7h30 je suis chez le 1er client à Buja. Je le sais pas encore, mais ils vont me rendre fou ici. Arrivent 2 porteurs italiens, ils sont chargé en priorité, je cherche pas à comprendre, il y a une douche, comme ça, c'est fait. La fille au bureau m'annonce une heure d'attente, et puis arrivent les premiers colis qu'il faut charger en vrac. Le volume, le nombre correspond pas. Ces blaireaux se sont trompé de commande, on ressort tout, ça va dans un petit camion polonais. Du coup, pendant qu'ils chargement le polonais, moi ça avance pas, la moutarde commence à monter. Le mec sensé mettre les colis en vrax fait 1m40 de hauteur, il a 2 de tension, j'ai sorti le hayon et je lui faisait aller chercher les colis dans l'entrepôt. Et puis ça trainait jusqu'à ce que je me rende compte que les colis étaient encore en cours de fabrication. Du coup, 4h pour 41 colis. J'avais envie de tuer Mme Meloni.

Du coup, fallait plus que ça traine. L'affreteur du 66 a annoncé le coup au suivant à Fiume Vento, en 20 minutes c'était réglé, ouf. J'avais ensuite plus qu'à foncer et croiser les doigts qu'il arrive rien, le vendredi tout est possible ici. C'est tout mouillé de chaud que j'arrive à Bassano de Grappa, il est 14h40, putain, comment devenir taré en une journée !? 6 palettes à charger, là aussi, ça drope, il y a un super parking juste à côté ouf. J'ai mérité ma salade de tomates et une sièste.

C'était un vrai bonheur de calme ce parking. Je me serai cru en Italie, le clocher du village en vue, un tir de feu d'artifice, du temps moite et lourd, et cette clim qui marche pas. J'ai coupé la poire en 2, de 17h à 19h j'ai laissé tourner le camion, et puis une légère fraicheur est arrivée, à la vue du quartier ça craignait rien, j'ai tout ouvert. Donc, c'est samedi, hors de question de trainer je suis reparti pile avec 9h de coupure à 23h45. 3 minutes plus tard je suis à 90 sur le contournement Superstrada Pedemontana Veneta, en journée ça roule déjà pas trop, la nuit c'est un bonheur. De retour sur l'A4 par contre c'est blindé. Je prends un café au vol, 15 minutes, puis je débranche mon cerveau, selection youtube ultraviolente et plus l'heure avance, moins ça roule, Milan à 2h45 le samedi c'est du bonheur, tout ça m'amène en un peu moins de 4h30 à Rivoli.

2 cafés, un croissant, les 30 minutes passent vite, il est un peu moins de 5h quand je repars et mauvaise pioche, l'A32 vient juste de fermer à Bussolène pour acceder à Oulx. Les kollega en warning font des tours de ronds point, par chance j'ai roulé à fond au moins jusqu'au premier lacet à Susa, ou j'ai rattrapé un petit groupe mais ça va ça à roulé à peu près. Comme prévu on reprend la route normale à Oulx, j'ai perdu 20 minutes, mais ça aurait pû être pire. Malgré tout, j'arrive à Grenoble avant que ça se reveille vraiment. Une formalité Grenoble ce matin aussi, j'arrive un peu après 9h au dépôt je me mets à la pompe à Gasoil 45 minutes, le temps de sortir mes futs vide, me faire payer le café par Mag et faire le plein bien sûr.

Hier j'avais appelé Volvo Valence, et comme convenu je me jette sur la fosse, il y a une montagne de mise à jour à faire. Et comme par miracle, la clim refonctionne, comme on s'en doutait, vu que l'odb ne pouvait pas detecter l'état des batteries, par defaut, la clim ne s'enclanchait pas. Là dessus je laisse l'équipe des vaillants du samedi, je passe prendre du pain et je me rentre à ma maison préférée c'est midi et c'est donc le week-end ! Grosses bises, bonne nuit. Dimanche on vote, j'aime l'Europe, 80 ans sans guerre, c'est un exploit.

Comme beaucoup, ce soir c'est départ 22h. Un peu stupéfait, non pas de la victoire annoncée de la fachosphère mais par le fait qu'il ne pleuve pas quand je sors de la maison. J'ai vraiment du mal à comprendre les gens quand même. Il y a 5 jours on en a fait des caisses pour rendre hommage à tous ceux qui sont morts ou blessés sur les plages du débarquement pour venir liberer le pays du joug fachiste, et le dimanche suivant, tout le monde vote pour OuiOui. On a jamais essayé !! C'est vrai, mais on a jamais non plus essayé de se jeter d'un pont ! Bref, Hanouna et les autres débiles ont un avenir radieux qui s'ouvre, dans 1 mois on aura Ouioui Bardella ou la copine des chattes en 1er ministre, j'ai honte d'avance.

Heureusement, bien planqué derrière mon volant et de nuit, je risque pas de devoir affronter certaines discussions au comptoir. Je me cale vite sur radio Youtube, ça va aussi bien, le pluie refait son apparition vers Montélimar donc tout rentre dans l'odre. Après Béziers, c'est un fort vent qui arrive d'un coup, je savais pas ce qui arrivait. Comme prévu, à 2h je suis à Rivesaltes, mais j'ai eu peur, tout était éteind. Soulagé après avoir sonné, il y a bien quelqu'un mais dans un autre batiment qu'on voit pas depuis la route.

La semi est vite vidée, bien plus rapide que pour la charger, on a largement eu le temps de prendre le café pour finir la coupure. A 3h je suis de retour sur l'A9 dans le creux de la vague, il y a plus personne, c'est bien, jusqu'à Barcelone ou les premiers travailleurs sont en route vers le boulot, mais ça bouchonne pas encore. Il est 5h45 quand je débarque au marché, le parking est plein, j'ai pas envie de dormir à quai, je me trouve une bonne place à l'opposé, besoin de calme et de dormir.

C'est un excellent plan ce parking, j'ai réussi à rester au lit jusqu'à 11h30, ce qui relève de l'exploit. Ce matin il fait plutôt moche à Barcelone, j'irai même jusqu'à dire qu'il pleut. Cette année est vraiment particulière et j'ai envie de te dire à toi ami caravanier, camping cariste, ne vient pas cette année, il fait moche, y a rien à faire l'été ici, vas plutôt aux JO de Paris toi qui aime tant la France. Allez GO. En attendant la fin de la coupure je vais marcher un peu et j'accompagne Redouane en mode apprenti acheteur de primeurs. J'aime bien marcher au milieu des palettes de fruits, c'est tellement beau.

Aujourd'hui, on est 3 à charger, et vu que je suis celui qui à le moins d'heures, j'ai la plus grosse tournée, logique. Mais je suis chargé le premier, et ça c'est bien aussi. A 16h15 je me taille, pas trop lourd, c'est bien aussi. Je laisse Ludo qui a toujours faim et Aurel. La sortie de Barcelone se fait finger in the nose, ce qui n'est pas désagréable. Le temps reste bien moche, une averse par ci, par là, et le soleil revient après la frontière, normal c'est la France ce magnifique pays peuplé de Français. Je crois que c'est une des rares fois ou la nuit tombe vraiment tard si bien qu'au bout de mes 4h30, je me gare à Vergèze, il fait encore jour. 

45 minutes de calme, j'ai les crocs ça tombe vraiment très bien. Je continue sur ma lancée jusqu'à Valence sud ou je sors, car ce soir j'ai droit au Fontaine. L'autoroute est fermée à St Egrève, ça me change pas grand chose, et vu l'heure ça roule, mis à part les feux vraiment mal synchronisés. Là ou je livre, il y a le dépôt des primeurs, et un truc zarbi à côté d'ou sort de la musique si fort qu'on entend à peine le chien aboyer. J'ai juste 7 palettes à sortir, j'ai même attendu pour finir les 15 minutes. De là, je file au marché de Lyon, pas de fermetures dans mon sens, ça file.  C'est un peu tordu, mais je dois livrer un premier client au marché ou je remts les compteurs à 0 puis je vais livrer à St Priest ou je réupère aussi des palettes du marché que laisse Aurél et je reviens donc au marché. En principe il faudrait payer 2 fois le marché, mais je m'étais arrangé avec le gardien, pas trop con. Vu l'heure entre les 2 ça roule pas trop mal, faut pas se plaindre. Le temps de faire tout ça, je finis à 4h30, garé au calme vers les producteurs, carreaux ouverts je vais dormir comme un bébé.

Une matinée au calme pour dormir est une bonne chose, et ce matin, c'était le cas. J'ai pas fini la coupure que déjà me tombe une ramasse sur le coin du nez à Trevoux. Dès que j'ai les 9h je sauve pour plonger sur l'A46. Y a pas de bouchons, mais ça roule bien tendu. Voie de gauche c'est encore là qu'on est le plsu en sécurité ! Je connaissais pas cette petite ZI à Trevoux, l'avantage c'est que ça fait traverser le village, Trevoux, c'est très beau. Je charge 16 palettes de produits piscine, ça doit pas trop bien se vendre en ce moment. Là, c'est pour la banlieue de Montpellier, hayon, transpal pour livrer exigé.

La suite est chez XPO à Jonage. Cet aprème c'est particulièrement le binz, au final ça m'a pris 1h pour prendre 8 palettes pour Bouillarges, des accessoires piscines, décidement. Forcement, je sors de là à 17h, en plein merdier. J'ai un complement à Jarcieu, j'ai coupé par St Quentin Fallavier, mais j'ai pas gagné du temps coincé derrière une moissoneuse, puis un tracteur, puis un tracto pelle, j'arrive rincé.

Heureusement, Dudu m'a ouvert les portes, il faut bien qu'il bosse un peu. Demain il fait le Bilbao que j'avais fait l'an passé, un peu de tourisme lui fera du bien. Je prends 5 palettes pour Fabrègues et fort de ce voyage particulièrement exotique et palpitant, je vais me jeter sous la douche. Pour ce soir j'ai plus qu'à me rapprocher de Bouillargues, y a rien pour garer sur place et je trouve un place à peu près potable dans la zone vers Logidis. 22h30 j'ai fini, vas trouver le sommeil !

Méga coup de bol, il y a un bar juste en face d'ou je me suis garé hier soir, j'ai vraiment pas fait exprès et en plus ça ouvre tôt, du coup petit dej en terrasse. Il fait beau, mais pas chaud. Dès que j'ai les 9h je me sauve et je vais à Bouillargues, hier soir j'ai pas osé m'engager, mais en fait le portail reste ouvert toute la nuit, c'est bon à savoir. On est déjà 4 chauffeurs à attendre, mais coup de bol, on va chacun à un endroit différent de l'entrepôt, la vie est bien faite parfois. 

20 minutes pour vider 8 palettes de robots piscines, et je me sauve direction Montpellier, avant ça faut contourner Nimes et pas être pressé, ici comme ailleurs tous les coups sont permis. J'avoue, je suis pas fan des livraisons sur Montpellier, y a rarement des bons plans, là, je livre un marchand de piscines à St Clement. Quand je finis par y arriver mes craintes sont confirmées, les 2 vendeuses au courant de rien et en panique. Il y a pas de place pour stocker les palettes, pas de place pour se garer pour vider, donc je mets en "paquet de merde" à moitié sur la route, ça descend violent, puis un peu de graviers avant d'arriver sur la dalle, mais comment j'aurai fait sans transpal electrique ? Les 2 vendeuses en tongs et sandales, des clients toutes les 2 secondes, je pense que j'aurai craqué et laissé les palettes sur la route.

Même bien équipé, j'ai mis plus d'une heure, et encore une des filles m'a dit que j'avais été rapide, j'ai dit "ma femme dit ça aussi" mais je sais pas si elle a compris. De là, je file à Fabrègues avec encore des bouchons bien sûr, ici, c'est tout le temps. Je finis juste avant midi, ça tombe bien faut être avant 14h à la première ramasse de bidons de pulpe à Nissan pour Margès. Je sonne, je m'annonce, le mec me dit "c'est prévu demain". Donc, je prepare le CMR à 0, je resonne le type répond plus, vient même pas me voir à la grille distante de 15m de son bureau. J'insiste, un type passe là par hasard, mais l'autre naze refuse toujours de venir. C'est pas un poil qu'il a dans la main, c'est un arbre. Je devais completer aussi à Montady, mais pour le moment ça discute entre Duarig et l'affreteur malheureux.

Au bout de 2h de palabres, je dois me casser et descendre au Mercabarna finalement. J'ai attendu 1h de mieux et fait 3h. Passage au stand douche au centre routman à Béziers. Passé la frontière, c'est de la pluie, et arrivé sur Barcelone, un vrai déluge impressionant, il fait 13 degrés quand j'arrive au marché, un temps idéal pour dormir !

La pluie s'est arrétée net cette nuit et au reveil il fait un beau soleil, tout revient à la normale. J'attaque par un solide petit déjeuner équilibré à base de café, de coca et de merguez, car il faut des vitamines. Popeye bouffait des épinards, moi c'est la merguez. Un peu de marche aussi car mon parking est loin de chez le client, je retrouve Ludo le touriste, recafé et douche. Les programmes sont un peu tordus aujourd'hui, c'est pas nouveau. On est quand même 3 camions et c'est Erwann qui aura le complet Pusignan vu que c'est le seul qui aura déjà 1h de route en arrivant.

C'est donc bon dernier que je pars, ils ont pas de pitié pour les personnes agées ces petits cons de légumiers de 2024. Attention, c'est de l'humour, ils sont bien ces petits jeunes. Ils sont même pas conscients de leur bonheur d'être jeunes !!! Je décolle donc en plein bazar à 17h et des boulettes, mais je m'en sors pas trop mal, et comme toujours ça va nettement mieux après La Roca franchie en 52 minutes, soit 7 de plus. Le SL200 a bien du mal, j'ai deux palettes pas assez refroidies devant, ça va le decrasser un peu. En demandant tout ce que je peux à mon valeureux FH500 Turbo Intercooler, j'arrive tout mouillé de chaud en 4h30 à Gallargues, ici pas de merguez, mais une tomate mozza.

45 minutes de repos, et je file au MIN de Chateaurenard, j'ai 6 palettes à poser. Faut faire un peu de rangement dans le frigo du client pour que ça rentre, ça occupe. J'essaie de speeder quand même, car je suis pas en avance. Il me faut faire un crochet à Chateauneuf sur Isère prendre une palette d'abricots pour St Priest. Bien sûr en temps que légumier rhodanien, je connaissais la ferme, facile. J'ai ensuite coupé à travers champs comme un batard pour rejoindre la N7, en me demandant si j'avais tout bien calé, sinon il alait y avoir du mal à l'arrivée. L'A46 est fermée, mais ça m'arrange, j'arrive un peu avant 3h à St Priest, j'ai deux quais à faire en courant, et quand je suis en place au premier au MIN à Corbas, ça clignote de partout. Faut que je recoupe 30. Donc, je prends mon temps pour vider, le client qui est déjà là est pas trop interessé, t'inquiète pas, moi non plus j'ai pas envie de taper la discussion.

Reste encore 7 palettes à poser chez autre, en 20 minutes c'est fait, en même temps que la pluie fait son come back. Coup de bol, l'A47 qui était fermée ouvre pile à 5h, ça arrange bien mes affaires, à 5h30 je suis à quai chez Heppner, y a plus qu'à roupiller un peu avant que le cariste se mette au boulot ! Encore une journée bien optimisée !

Dès 10h j'entends les première palettes rentrer dans la remorque. Faut pas que je traine trop au lit, sinon, la nuit prochaine je vais tourner en rond dans la maison, alors je me sors du pieu, un café et je tente de m'avancer sur mon site qui accumule beaucoup de retard. C'est un peu comme si je voulais monter l'Anapurna verglacé en tongs. La remorque est archi pleine à midi, mais voilà, la coupure se termine à 14h30, j'attends le nez dans l'écran.

En repartant, je croise Ludo qui va prendre ma place, on se retrouvera mathématiquement à Castelbisball lundi. En attendant, je rejoins entouré de pénibles sur l'A7, le dépôt. Je ramène à contre coeur le transpal, j'au du gasoil à mettre sinon je vais tomber en panne et il me fait encore faire l'équilibriste pour changer une énième veilleuse dans un oscar. ça vaut plus rien les Led. Je rentre péniblement dans les bouchons du vendredi soir, chaque week-end est un peu plus chargé. On dirait pas, mais juillet approche. A 18h30, je suis garé à la maison, le week-end s'annonce ULTRA chargé et demain il pleut je pourrais même pas moissonner mon herbe ! Bises à dimanche soir !

C'est pas une suprise, le week-end a passé comme Buzz l'Eclair, pas eu le temps de me poser, mais j'ai tondu quand même. Seule ombre au tableau j'ai toujours autant de soucis avec la galerie FDR, il y a des bugs à répétitions, et à l'heure ou on parle d'intelligence artificielle capable du meilleur comme du pire, nous sur FDR on galère toujours pour afficher une photo de camion sur internet. Bref, quand t'as bcp de blé tu peux changer le monde, quand t'en a pas, t'es obligé d'être patient.

Il est 19h30 quand je me jette sur l'A7, dans mon sens c'est supportable, dans l'autre, nettement moins. C'est que le début d'accord d'accord comme disait Francis Cabrel. Il pleut pas ce soir, ça change. Avec ce week end à la speed j'ai arrement oublié d'acheter de la colle ultra forte, j'ai une core au tracteur qui est en train de se découper à force de vibration, même en achetant de la marque c'est de la merde. Je trouve mon bonheur à Ambrussum, y a marqué 24h de séchage, ça va être compliqué du coup j'y suis resté que 15 minutes le temps de faire tenir le tout avec des colsons. Fin de la première période après Perpignan.

Reste le plus long, les 2 dernières heures, mais avec à la clé une bonne selection musicale de tatapoum, ça passe bien. On est en plein dans l'heure creuse, c'est le bonheur, who ho ho ! A 3h je me gare juste derrière le petit Ludo, je l'entend ronfler jusqu'ici.

Etant donné que nous sommes 2, j'ai RDV en 1er vu que j'ai le vrac, et Ludo les palettes. Ce matin les TSBmens sont chauds bouillants, ils nous ont pris à l'heure et ça a pas pinaillé pour vider. Ils vont finir par être bons un jour. Après ça y a plus qu'à attendre histoire de pas démarrer l'amplitude trop tôt, j'attends 14h, Ludo part un peu avant, on a tiré à courte paille et c'est lui qui a le complet Pusignan.

Tout le monde se rejoint au Mercabarna aujourd'hui, vite à quai et vite sous la douche, il fait chaud aujourd'hui, on a plus l'habitude, c'est venu d'un coup. Pourtant faudrait s'y habituer ! On se retrouve chez Sancle pour casser la graine. Je pars bon dernier bien sûr, à 16h30 avec un bon petit dossier sous le bras, je me magne avant la sortie des bureaux. Pas de bol, j'échappe pas au bouchon juste au niveau de Bellaterra, un camion en panne pile au milieu de l'autoroute, bonjour le chantier, mais je limite les dégats en prenant la calzada lateral, faut avoir les yeux de partout. Après c'est du velours, je peux faire hurler le 500. Passé le frontière il y a du marin, bien moite au point qu'on aurait dit que le ciel allait nous tomber sur la tête. Une fois n'est pas coutume, je me gare à Ambrussum avec une furieuse envie d'un café. A peine garé en vrax et en veilleuses, un Lituanien court me demander si je dors là ou juste la pause. Si un frigo t'empêche de dormir c'est que t'es pas fatigué.

45 minutes de coupure tranquille, le frigo a toutes les peines de monde à descendre en température, il dégivre ni peu, ni assez. Pas mal de camions en ce début de soirée, et toujours des mecs prompts à être courtois entre eux, c'est beau de rouler en 2024. Je quitte ce petit monde de fous furieux à Valence Sud pour prendre la direction de la capitale du Dauphiné. Avant de sortir à Sassenage j'avais repéré que c'était fermé dans l'autre sens pour cause de debroussailleuse. Je vide sans me presser à Fontaine, le chien du client est pas là, ou il est mort ou il devenu muet, en tous cas c'est calme. Sur Lyon l'A46 est fermée dans mon sens, donc je sais que j'arriverai pas en moins d'une heure trente, je remets les compteurs à 0 ici.

Sans me presser trop, mais sans trainer non plus j'arrive au marché par le centre de St Priest, oui ben c'est pas de ma faute si c'est fermé l'A46. Et sur qui je tombe au marché ? Le ptit Ludo qui vient me rejoindre pour m'aider à vider mes 3 clients, c'était pas que ce soit compliqué mais à deux c'est plus marrant. Ma place vers le carreau des producteurs est dispo, ce qui m'arrange beaucoup, je tire les volets de ma chambre il est 4h30, j'ai ma dose.

Dans le matin, j'ai cru qu'un TGV venait de rentrer dans la cabine, alors qu'en fait je dormais carreaux ouverts et qu'un vent terrible du sud s'est levé. Du coup j'ai glandé un peu sur la PC pour essayer de me dépatouiller dans mes soucis de base de donnée, mais c'est en passe d'aller mieux, n'est pas Zukerberg qui veut. Un magnifique voyage de poubelles s'affiche sur mon téléphone Motorola, dès que la coupure est bonne je me sauve, j'ai RDV à 14h à Villefranche chez Henkel.

D'ici, j'ai le droit au tunnel et par chance ça bouchonne pas mais les mous sont de sortie, quand c'est 130 ils sont tous à 180, mais à 70, ils se lambinent à 50 du coup ben voie du milieu tout le long sur l'A7, ils me fatiguent. Avec un bon 30 degrés, j'avais tombé le short depuis hier, mais ici c'est mal vu, c'est pour la sécurité, donc, y a rien à répondre. Mine de rien ça a pris 2h pour charger d'autant que j'ai refusé une palette qui coulait avec un produit gras, inconnu et malodorant, sachant que je chargeait des déchets "secs" c'était bizarre. Vu l'heure, c'est pas la peine de passer par Lyon, comme d'hab je fais le tour. Mais la vie n'est pas un long fleuve traquille, je croise des ambulances de pompiers, et bingo la route est coupée après Cours et Buis, ça a du bien taper. Faut faire le grand tour par Pommiers, c'est joli mais en moto.

A peine arrivé à Jarcieu, Dudu et Jimmy se jettent sur les portes de mon frigo Schmitz Cargobull, et on balance toutes les palettes dans Jimmy, enfin dans sa remorque. Je recharge un complet de bidons pour Spa et Zolder. Plein comme un oeuf, je refais justement les pleins, un coup de rouleaux et je me sauve il est 20h30. Vu l'heure Lyon est redevenu vert, et l'A46 sera fermée ce soir dans l'autre sens, impecc. Pas de pression ce soir, et sans me presser ni lambiner j'arrive en 4h20 au parking sécurisé à Langres ou il reste quelques places au milieu des frigos. Un méga orage éclate, il est 1h du matin. 

Je venais de finir de casser la croute et d'aller au plumard quand on tape à la porte, le sosie de Bardella habillé en vigile, le type me sort son texte appris par coeur que depuis 5 ans c'est interdit ADR ici. Ah merde, alors que c'est loin d'être la 1ere fois que j'y viens, le dernier coup c'était le 1er mai. Il attendait en bas de la cabine avec sa petite tête de Pinot son air de facho, son petit carnet. J'ai fermé le carreau, je me suis habillé et je me suis tiré comme une brute sans lui adresser la parole, mais j'ai pensé "connard". Les compteurs étaient remis à 0 et je pouvais rouler encore un peu, heureusement trou du cul. J'ai pris le plan B, à savoir Chatenois en priant qu'il reste une place pour moi. Il tombe des cordes incroyables encore cette nuit, des orages dans tous les sens, c'est l'apocalypse sur 90km. A 3h le miracle se produit, il reste 2 places le long de chez Vallée, une seule me suffira. Bonne nuit connard.

La pluie a fini par s'arrêter dans le matin, il fait pas beau pour autant quand je décolle à midi. Pile poil 9h cette nuit. A peine sur l'A31 que démarrent les premiers travaux qui s'éternisent sur des kilomètres et des kilomètres. J'ai hésité un peu avant de partir pour savoir par ou passer, mais sur Arlon c'est encore la guerre des travaux, je sais pas ce qu'ils y font sur cette autoroute et je veux pas le savoir. 

Je ne sais pas si je l'ai déjà écrit, mais j'arrive à pêter des durit sur cette saleté d'A31 nord, même calé sagement à 80, on arrive quand même derrière des colonnes de camions qui avancent encore moins, donc zob, je remonte toute la file et au bout devant tout le monde, un hindoupakistanais de chez Bleiras, au calme, avec le smile à 60 sur l'A31. Quoi dire !? Bref, une fois sorti de Luxembourg ville, c'est enfin tranquille, je fais un stop à la Aral Diekirch acheter du café. En tout 800 dosettes pour 60 balles et un café pour moi quand même.

Le soleil tente une percée une fois en Belgique, c'est cool, vu l'état des champs ça va sêcher un peu. Ce qui est bien quand même en étant passé par là, c'est que je n'aurai eu aucun bouchon, même en pleine heure de pointe. A 18h30 j'arrive au circuit à Zolder, il fait un grand soleil, on se croirait à la veille de l'été, la coupure de 11 sera largement valide !

Ce matin ça fait la grasse mat sur le paddock, c'est donc le meilleur moment pour attaquer par faire du bruit. Je commence déjà par degerber tout le voyage histoire de se mettre en forme. J'ai pas énorme à livrer mais je suis assez éloigné de certains, je ferais plus de kilomètres en transpal qu'en camion aujourd'hui. Demain je suis prévu à recharger un lot de framboisiers à Horst, je fais un peu de brain storming une fois tout livré pour m'organiser car j'ai une petite tête, faut pas me demander l'impossible. Déjà il faut avertir les vigiles que je vais partir dans la nuit, et prevenur ceux de Spa, tout ça occupe bien. La bonne nouvelle c'est que j'ai échappé aux averses. Il faut juste que j'arrive à dormir un peu, la nuit va être dure.

Comme prévu j'ai assez mal dormi, tout cumulé je dois frôler les 3h, c'est mieux que rien vous me direz. Sur 30h de coupure c'est pas mal ! A midi de la nuit je tourne la clé sur ON. Dans les paddocks ça finit la soirée à la bière, ça va être joli au reveil tout ça ! Comme prévu le vigile ouvre la barrière, un souci de moins. On dira ce qu'on voudra, mais la nuit en Belgique ça roule super bien, on a même le droit de doubler, sauf qu'il y a personne. En partant j'avais envie d'un café, mais les voisins étant à la bière j'ai pas osé, donc je fais un stop après Liège. Il y a un bus de retraités bruyants dans la station, j'avais peur de me faire aggresser. Par contre en buvant mon expresso, j'ai tout de suite repéré une voiture noire qui tournait autour des camions, je l'ai même revue en repartant, pas dit qu'ils étaient en quête de quiquette, mais plus en mode voleur.

Comme prévu, je me radine à 2h au circuit à Spa, tout le monde dort évidement et Arthur m'avais pas menti, c'est blindé. Je vide mes 18 palettes au hayon en essayant de faire le moins de bruit possible, mine de rien j'ai mis un peu plus d'une heure le temps de tout ranger comme il faut. Je peux enfin retourner les plaques orange et monter tranquillou vers Horst, ça me permet surtout de faire baisser la conso qui a pris cher. Tout s'est passé nickel, j'ai même de l'avance si bien que je peux roupiller une bonne heure juste avant d'arriver chez Cuppens. Le gars de la logistique arrive bien à 7h, mais commence pas avant 7h45, bon je peux déjà me mettre à quai et tout enlever de la remorque.

En deux coups de cuiller à pot, c'est chargé frigo sur 0, je descends direct pour demain 7h à Ville Sous Anjou. Première étape le truckstop de Venlo, omelette, toast café douche, je suis refait à neuf. Plutôt que de descendre une nouvelle fois les Ardennes, je pioche pour le plus court via l'Allemagne, tout est au vert, ça roule nickel, on longe la Rurh mais de loin quand même. Une éternité que je suis pas passé par la 51. Ici aussi des travaux, pléonasme, mais sans stress mis à part une bonne déviation à Bitburg qui m'a permis de découvrir un nouveau coin pas vilain du tout. J'ai hésité à dormir à la frontière à Wasserbilig, et puis j'ai tracé juste avant les premiers bouchons jusqu'à Berchem. Juste à côté vient se garer un FORD avec un frio Letton, un équipage venu d'Inde, les types parlent un anglais nickel, polis, cultivés et conscients d'être des escalves. 1500 balles par mois, ils sont sur la route depuis 7 mois non stop. Et à toi, on va te casser les burnes si tu fais un 10h10. Ce soir, on repart à 23h, sieste en vue !

J'attaque donc ce matin très tôt et je me lève à 22h lol, je suis pas vraiment habitué à dormir sur les aires, c'est vraiment pas mon truc, y a trop de bruit. Le seul avantage c'est que le café est pas loin. A 23h donc, je mets en route, à peine sorti que ça bouchonne déjà, il y a des travaux sur l'A3, et avec la courtoisie legendaires des habitués de l'A3 mélangés aux junistes qui partent en vacances ça met du bazar. Après Thionville je peux envoyer la sauce, enfin. L'heure de la nuit avançant, le trafic se fait plus calme sans jamais être vraiment nul, ça commence la transhumance estivale. Le tout avec quelques bon orages quand même. Peut importe ce soir c'est la fête de la musique dans la cabine. Je coupe mes 45 à Beaune, j'avais envie d'un café, mais on peut plus vraiment s'arrêter à l'arrache, y en a que pour les bus et les touristes, nous on pue. Du coup je finis comme un plouc sur la bande d'arrêt d'urgence et sans café.

Arrivé à Lyon, j'ai pas été gentil, j'ai gardé l'A6, j'étais pas tout seul, au loin je voyais des feux d'un autre frigo. A 5h du matin le samedi, Fourvière, ça passe comme qui rigole. Mais faut surtout que je calme mes ardeurs et pense à sortir à Vienne, il faut que je vide les box de fraisiers à 7h. J'ai une heure d'avance une fois à quai, je me jette au lit direct histoire de pas arriver trop déchiré pour le week-end. A 6h30 ça tape à la porte, on vide direct. Retour à Jarcieu qui se reveille doucement, personne au lavage, le plancher du frigo est pourri, le reste aussi j'en profite.

J'ai 2 lots à prendre pour livrer que mardi vu que c'est férié lundi à Barcelone, quelle bonne idée !! Avec Franck on a ps mis longtemps à charger, je me suis éternisé non plus. Je me suis laissé payer le café par mon chef quand même. Quand je reviens dans  la vallée, l'A7 est bien chargée, ça va promettre ce week-end. A 10h30 je suis enfin à la maison, raide, avec 8h15 de volant, je suis assez content de mon calcul fin de semaine, sinon j'étais quitte pour rentrer samedi aprème. Quand je vois l'état du jardin je suis en depression.

C'est assez rare, mais la semaine démarre un lundi. Et encore plus rare, je suis parti à 18h30. Franchement ce jour férié en Catalogne ne pouvait pas mieux tomber, j'avais pas loin d'un milliard de trucs à faire ce week-end, et que des trucs chiants qu'on peut pas faire le dimanche, j'ai même été au commissariat pour la procuration pour les éléctions, j'avais encore jamais fait ça. Les enfants ont insisté pour qu'on le fasse. En partant je croise tous ceux qui rentrent du boulot, c'est pas souvent que je suis à l'envers.

C'est même calme sur l'A7, ce qui n'est pas fait pour me déranger. C'est même dingue comme on se rend compte de la force économique de la Catalogne, les parkings sont assez vides à la montée. La clim tourne a fond ce soir, il fait chaud comme un soir d'été, ça fait presque un choc après ce qu'on a eu ces derniers jours. Je me gare tranquille faire mes 45 au Chateau de Salses, dans la lueur des phares, de loin j'ai fait qu'il restait ma place préférée.

Côté Espagne, les parkings au contraire sont archi pleins, demain ça va être un beau chantier sur Barcelone comme partout aussitôt qu'il manque un jour dans la semaine. Malgré tout, quand je pointe à 1h30 chez XPO c'était encore tranquille. 4 palettes à poser, ça a pris 10 minutes. De là, je suis allé me caler devant mon client à Martorelles pour dormir une paire d'heure. Mais la communication avec le gardien a encore pas passé, il a pas voulu que je rentre à 6h, tant pis mon gars, vous attendrez que je finisse ma coupure.

Quand je vais vider, Manolo le gars de la reception me fait la reflexion que je suis pas à en avance. Je l'ai attrapé par le bras et on est allé voir le gardien qui a reconnu qu'il avait pas réussi à la joindre. C'est donc pas de ma faute. On a pas mis bien longtemps pour vider, je me sauve à 14h. Je le sentais venir, c'est le merdier sur Barcelone, un jour de moins sur la semaine, forcement tout est reporté au mardi. A l'heure qu'il est en principe ça roule nickel, mais pas aujourd'hui, c'est la croix et la bannière. Arrivé au marché, c'est un peu pareil, il a fallu jouer des coudes pour trouver une place à quai, j'ai même failli faire un constat en reculant à l'aveugle.

Dès que je suis à quai, je fonce à la douche. Là haut c'est calme, tellement qu'on a du mal à percevoir l'agitation autour. Ludo et Aurélien chargent ici aussi, et on a des tournées proportionnelles à nos heures de conduite, c'est vachement bien foutu, c'est pas de l'inteligence artificielle qui calcule. Aurel à le complet, Ludo la grosse tournée et moi la mi-dure, à 54 ans c'est un peu logique aussi. Je pars le dernier, dehors c'est la chaos, j'évite tout ce que je peux comme bouchons, par Sant Boï, puis les contre allées à Cerdanyola et enfin un dernier bouchon évité en passant par le circuit de Montmelo. Une demi heure de paumée quand même, je savais que ça serait chiant aujourd'hui.

A Loupian je rejoins les Orange Mens pour la coupure, après ça roule nettement mieux. A tel point que j'ai rarement vu aussi peu de camions dans le sens de la montée. Par contre j'ai halluciné par le nombre de bagnoles qui commencent déjà à descendre vers le sud, ça promet ce week-end et pour l'été d'une manière générale. La TVA est encore pas passée à 5.5 sur le carburant, calmez vous. J'attaque à 2h à St Priest, 6 palettes en 15 minutes, ça file et je file au marché. Chez le premier client les transpal sont en rade reste juste le gerbeur, c'est pas prévu pour, mais pas bien le choix. Aurélien me rejoint ensuite pour faire le rippeur, ilme reste 2 clients,  je me suis garé pile à 4h du matin avec pile 9h01 de volant, ça compte 9h c'est bon. Du coup Aurélien a mérité son café, c'est pas donné, mais j'ai pas bien le choix, tout travail mérite salaire.

Je dormais depuis quoi ? 2h ? Qui je vois ? Un mec de la sécurité qui me sors direct, faut degager d'ici. Lui c'est bon il a pas été déçu, pour me sortir d'ici il peut aller chercher l'armée, le pape, Poutine, 20000€, Clara Morgane, qui il veut, je bougerai pas. S'en est suivi une discussion assez peu amicale et stérile. Et il est parti en me promettant des represailles, il peut se les mettre dans les parties charnues s'il veut aussi. Je gène personne, cassez pas les couilles. Et puis je me suis recouché et j'ai redormi un peu. Au reveil j'ai balancé un message sur le FB du MIN, en concluant par le fait que le jour ou les palettes arriveront par mail ça sera réglé.

Je retrouve Aurélien au café, lui il a été obligé de dormir à quai, c'est pas mieux. On lisait les réponses sur messenger au fur et à mesure, dialogue de sourd. A 13h je me casse direct, je file à Jarcieu. L'A7 est bien chargée, mais ça roule, pas de 2e tour Catalogne, mais un Caleppio. Bon, ça change mais il faut que je décroche mon frigo contre une open box. C'est la TILT, la dernière fois que je l'ai eu c'était pour son tout 1er voyage et c'était aussi pour l'Italie, comme c'est drôle. En moins d'une demi heure c'est chargé, et c'est vachement bien, un coup de gasoil, un passage au decrassoir personnel et je sauve. J'avais dit qu'il fallait que je sois parti avant 16h, il est 15h30, c'est parfait.

Plein sud, clim à fond on frôle les 30 aujourd'hui. Quand je passe Valence le bouchon du début d'après-midi a disparu, ensuite ça roule nickel avec presque pas de casse bonbons. Mis à part le passage à Aix en fin d'heure de pointe, aucun coup de frein, je me gare au plus loin sur la méga parking après Fréjus. C'est animé, entre ceux qui arrivent pas à rentrer en marche arrière, un kollega qui fait ses premiers pas en rollers, des moteurs qui tournent pour la clim, des mecs moitié à poil qui font des allers retours remplir leurs reserves d'eau. Il y a là un résumé du transport à la sauce 2024.

Après 45 minutes d'étude sociologique et un cassage de croûte, je me sauve. Juste avant la mise en place d'un méga chantier dans l'Esterel. Après c'est fini, tout le monde est couché ou presque, passé Carros ça roule. Enfin quand je dis que ça roule, ça roule comme quand on est chargé ultra lourd. Côté Italien les 80 premiers kilomètres ne sont qu'une suite de chantiers, basculement de chaussée, rélancer le bazar à chaque fois, je regarde même plus la conso. Après Albenga ça va nettement mieux on peut envoyer. Les parkings, les refuges degueulent de camions, c'est de pire en pire. Coup de bol, l'A26, le Turchino est fermé cette nuit, mais pas dans mon sens, ouf. Ici aussi, pas mal de chantiers se sont quasi terminés et c'est pas un mal. Il va me manquer quand même bien 30 minutes por arriver à Caleppio, et je connais un bon plan parking au niveau de Pavia, le temps d'y arriver ça me fait 9h40 de volant, ça servait à rien d'aller m'enterrer sur Milan, ici au moins à priori y a pas de trou du cul qui va venir taper à la porte.

Quel bonheur de dormir au calme et de surtout pas être reveillé pour rien. Je me le garde sous le coude ce bon plan ! La coupure est bonne à 10h30 je décolle. Vu l'heure la tangenziale milanaise commence à verdir mais c'est toujours un peu relatif. Il y a pas de mal toutefois, en moins d'une heure j'arrive chez le client à Caleppio. A la base j'étais prévu à livrer demain ici, je sonne sur la pointe des pieds, la délicieuse seretaire lombarde prends les papiers, mets toi en place, OUF.

C'est vraiment le pied les open-box, en 2 minutes tout est ouvert. Vu la chaleur déjà bien présente je ne suis pas fâché d'avoir cette semi aujourd'hui. 20 minutes pour vider, ça bricole pas. Je file direct à mon rechargement à Lurano, pas loin de Bergamo, j'arrive en pleine pause déjeuner, j'en fais autant, plus une sieste, pas con Jean-pierre ! Ici on charge des rouleaux de filets de protection pour les cultures, c'est un peu compliqué à charger mais ce sont des pros plein de bonne volonté, donc, ça marche. J'ai 4 destinations entre le 42, 38 et le 05. Mine de rien j'ai pû caler 3h de coupure et ça, c'est super.

Vu l'heure, et vu déjà le merdier à Milan, je coupe à travers champs par Melegnano pour rejoindre Binasco. C'est chargé, mais ça roule. Après sur l'A7 c'est du velours d'autant que je suis pas lourd. Un café à Crocetta en pensant bêtement que le mega bouchon devant moi à Turin serait fini mais non, j'y laisse bien 15 minutes, comme disait mon idole Garcimore : des fois ça marche, des fois ça marche pas.

Après une bonne remise en forme sous la douche à Susa et une remise à 0 des compteurs, je peux monter tranquille. Tout seul ou presque pour passer le Montgenevre. Impeccable, avec même un arrêt à la source en bas, idéale pour laver son pare brise ! Une fois passé Briançon, ça avance plus, des travaux et étrangement déjà pas mal de trafic, c'est fou le monde sur cette route malgré l'heure déjà bien avancée. J'arrive un peu après minuit chez le cient un peu au sud de Tallard à Monêtier-Allemont. Posé avec 8h45 de volant, c'est calculé pile poil tout ça !

Quand j'ouvre un oeil, je tombe sur le monsieur bourru que j'ai eu au téléphone hier. "Moi je parle pas trop au téléphone" De fait je suis bien obligé de m'annoncer, c'est marqué sur le BL, mais c'est pas précisé que le type parle ou pas au téléphone. Hier, après m'être annoncé, il m'avait répondu, "OK" et il a raccroché. Donc ce matinn on est là, face au camion. Il voit ma plaque en 07 et dit, "vous êtes de l'Ardèche ?" J'ai dit "OUI" et pas plus. En fait c'est son fils qui s'occupe du matos, l'ancien saute dans son 4x4 et part dans les vergers. A 9h on bouge pour vider dans une annexe, le type est équipé correctement avec un Manuscopique.

La suite est à Chanas, d'ici le mieux c'est encore le Col de Cabre. Je coupe à travers pour rejoindre Laragne, il y a déjà une sérieux parfum de vacances c'est déjà truffé de camping cars, dans le col de Cabre, je suis déjà tombé sur quelques specimens, et encore j'ai pas crié, je suis gentil. Trop en fait. La Vallée de la Drôme quant à elle se remplit d'Hollandais, tutti va bene. La chaleur est au RDV aujourd'hui, un bonne chaleur lourde propice aux piqures de taons. Comme prévu à 13h30 je suis à Chanas chez Sanne fruits. Les compteurs remis à 0, je monte à Roussilon chez Paret Louze et je reviens à Jarcieu, partout sur la route ça grouille de monde, j'arrive épuisé au dépôt LOL je jette l'open box. Ma remorque est vide, c'est un vieux frigo qui est chargé, ni une ni deux, je fais permutter, Dylan me file un coup de main, en 20 minutes c'est fait, je peux aller me jeter au bain.

C'est en faisait le plein que le drame est arrivé, je sais pas ce que j'ai foutu, une salade de doigts en fait, mais ma cigarette electronique à fait un vol plané magnifique de 2 ou 3m, par contre ça atteri très mal, elle est eclaté. Par chance Camille la fille de Philipe en a une qui traine chez elle, ça fera l'affaire. Je me tire du dépôt à 18h30, c'est encore la misère sur Lyon, mais je tente en me disant que ça va se calmer. J'ai perdu à peine 5 minutes à St Priest normal. Ensuite c'est du velours, quelques gouttelettes orageuses rien de méchant, je me gare à Dijon au calme à 22h, ce soir je me fais une grosse nuit.

Comme prévu je décolle à 9h, ça fait du bien une bonne nuit quand même. Tout le long du trajet, des panneaux, alertes orages. Visiblement ça ne décourage personne, le trafic est ultra chargé. J'ai appris aux infos que 4 personnes sur 10 ne partent pas du tout en vacances, j'ai envie de dire heureusement, sans quoi ce serait inroulable. Bref, je suis un con egoiste, je veux la route pour moi tout seul voilà ! A peine arrêté à Bulgneville que je vois débarquer le ptit Pam, photo rapidos, il a le feu, c'est pas comme moi qui glande comme toujours.

Vu qu'on est samedi, faut faire les courses, et surtout faut que je trouve une nouvelle vapote. Par chance dans la zone du Leclerc à Toul, il y a tout, le marchand de vapote, grand frais et Marie Blachère, la vie est parfois bien foutue. Reste plus ensuite qu'à se décider, finalement ce sera une montée via Luxembourg, c'est vraiment trop la merde sur Arlon. Donc tranquilou bilou, du monde, du monde tout du long mais pas de bouchons. J'arrive péniblement pile pour le débu des 24 à Spa à 16h30, y a plus qu'à se retrousser les manches ! Et rigoler un peu avec les copains et copines ! (je parle pas du Dudu)

Comme à mon habitude ici, j'attaque à minuit, et comme à son habitude, la pluie attaque fort aussi à minuit. De la bonne grosse drache. Je rejoins donc l'équipe de vaillants qui se réduit au fur et à mesure de l'avancée dans la nuit. Entre sorties de route etinterruption, la nuit est animée sur la piste, un peu moins pour distribuer, c'est bien aussi pour nous. Par moments, ça fait des vagues, des petits rush, mais rien de fou au final. La relève revient petit à petit, moi je jette l'éponge à 7h.

Le plus dur ici, c'est pas la nuit, c'est la journée du dimanche, et forcement aujourd'hui il y a beaucoup de retours à remanipuler. Sans compter qu'il faut aussi commencer à ranger. Heureusement il y a une vraiment bonne équipe. A 16h30 le moteurs se taisent, c'est le Belge "Come to You" qui a gagné à domicile pour le centenaire des 24h de Spa. A 20h30 je me sauve, merci et mimis à Arthur, Yvan, Dudu, Christophe, Elise. D'ici, je prends ma route habituelle et je suis guère moins lourd qu'à l'aller vu qu'on apris seulement 2 palettes de mon voyage ! Malgré l'heure déjà bien avancée, je me prends quand même un bouchon dans les travaux à Berchem, après ça va nettement mieux, j'arrive en moins de 4h30 à Val de Meuse pour un café bien mérité.

45 minutes de pause qui ont pour effet de couper les pattes. La suite est moins facile, surtout entre Macon et Villefranche, j'en voyais plus le bout, et puis ça a passé. Quand je passe Lyon, ça commence tout juste à se reveiller un peu. Il est 6h quand je me gare au calme à Jarcieu City, impec, bonne nuit !