| Carnet de bord de Juin 2024 | Partager sur Facebook |
Café, pain au chocolat ( et pas chocolatine, on n'est pas dans le sud-ouest, merci Mich ) une douche là dessus et zou ! J'attaque à Combas, ça se prononce Combasse pour les gens de langue d'oïl, donc j'attaque Combas par la face sud, route de Sommières quoi. J'arrive facilement à la maison, je dépose une tite réno vite fait. Le centre du bled est très étroit, je le savais, mais le client me dit qu'une nouvelle route fait une boucle par un nouveau lotissement. Allez ! Donc je m'enfile dans le bled et c'est le drame, la route du gars existe probablement mais il faut tourner à l'angle du monument aux morts. Un petit porteur ex Alloin s'y reprend à deux fois pour tourner, moi c'est mort. Merde ! Je recule entre les maisons, devant l'école je suis l'attraction, j'y vais mollo, j'ai l'habitude d'écraser des enfants mais ce matin bof, ça ne me dit rien. Un pépé joggeur me voit galérer, il se met au cul de la semi et fait la circulation, je pensais reculer jusqu'à la route de Sommières mais je trouve une ruelle à ma main, avec l'aide du vieux en fluo ça le fait. Merci à lui.
Après j'ai encore une réno à St Chaptes, un mas isolé dans les vignes. Deux chemins pour y aller, je prends celui qui me semble le plus droit sur Maps, mauvaise pioche, il y a des arbres, c'est hyper étroit. Un gars sort de chez lui, il a une blouse grise Alainé, m'explique que par là c'est mort, de l'autre côté le chemin n'est pas goudronné mais que ça passe. Il bloque la circulation pour que je sorte, merci à lui aussi. Il avait raison, le chemin est carrossable, pas rassurant mais ça va. Au bout ça se termine en T, presque fastoche.
Je finis la matinée à Aigues Mortes, pas pour partir en croisade avec Saint Louis, pour livrer une piscine, c'est beaucoup moins dangereux. Moi qu'on fasse cuire mon corps pour que la chaire se décolle des os histoire de me ramener en France, bof, je le sens moyen. Tout ça en plus pour un ami imaginaire, non merci, je vais me contenter des piscines. La cour des clients est toute petite, j'ai bien cru que j'allais bousiller l'abri de jardin, ça a patiné dans les cailloux, le chariot est parti en travers, j'ai eu chaud. Ces gens sont sympas et vaillants, on démonte la palette de tôles et celle des colis. Les margelles ma foi j'ai pas le temps, le pelliste les bougera avec sa machine.
A 13h je suis à Mireval, bled tout en longueur, garé à 2 ou 300m, je dépose encore une réno chez des petits vieux, mamy a fait du café, nickel.
Ensuite je retourne à Florensac, une nouvelle fois, je retrouve Stéphane le commercial du coin. Il m'explique que le client va avoir un peu de retard... Sa gamine d'une quinzaine d'années a été victime d'un viol collectif, il a pété les plombs, il veut tous les tuer. Putain comme je le comprends, c'est atroce cette histoire. Quand il arrive il est défait, il est suivi par un psy paraît-il, il s'excuse de son état, me dit qu'il n'a pas les idées claires mais qu'il va se ressaisir. Que faire, que dire ? Je fais mon truc, en partant je lui souhaite bon courage, c'est con je sais bien mais voilà... Putain mais quelle éducation ont eu ces gamins ? Qui leur a appris à se comporter en barbares ? C'est affreux.
Je ne veux pas en faire des caisses je ne suis pas victime mais j'ai un peu de mal à m'en remettre, cet homme détruit c'est horrible. Je ne parle même pas de la gamine.
Dernière livraison du jour à Béziers, pas loin de la prison qu'on voit au bord de la rocade route de Montady. Les rues du lotissement sont minuscules, même pas la peine de tenter, je reste dans la dernière rue potable. Le client est bien marrant, il me fait passer à autre chose. Pour repartir il me faut balancer la semi dans une impasse bien étroite entre un poteau de téléphone et un sens interdit. J'avais laissé le chariot pour gagner un peu de longueur, pendant qu'on va à pied le rechercher, le client me tresse une couronne de lauriers. « Bah j'ai les permis depuis quinze jours, j'ai encore les conseils des formateurs dans l'oreille. » Ça le fait rire.
Je suis du bon côté de Béziers, j'attrape la Minervoise et je vais couper à Lézignan. J'ai largement mérité une bière histoire de clore la journée.