Carnet de bord de Février 2020 | Partager sur Facebook |
Les grossistes c'est comme les marchands de matériaux, le matin ils chargent leurs camions, toi tu attends. J'ai le temps de virer les sangles, ouvrir le toit. C'est un petit bonhomme qui me vide, il n'est vraiment pas épais, sérieux il doit mettre du 14 ans. Moi, même quand ma mère m'a sorti de la maternité je n'avais pas un froc si petit. Sur les coups de 9h, venga !
C'est là que la bien triste nouvelle tombe, Bernard, QRZ Pilule, même pas 60 ans, a fait un malaise hier soir au pied de son camion, les secours l'ont massé une quarantaine de minutes, il est décédé dans la nuit à l'hôpital de Strasbourg. Cyrille est en larmes au téléphone, c'était son collègue depuis 25 ans. J'ose lui parler de boulot quand même, je pensais ramasser du terreau en passant mais non le boulot est cadré, je charge chez Tillet pour moi.
A 11h et demi je suis à Besançon.Christophe est dans le hall, j'attends mon tour, je ne vous dis pas quel est le sujet de conversation... Je charge rapidement mais ils ont un souci informatique, en plus des autres soucis. Ils ont été achetés par Mittal, et revendus dans la foulée. Pour faire court, ils ont plein d'emmerdes. Je poireaute une dizaine de minutes, pas grave, je tire des plans sur la comète, avant de rentrer à la maison, j'ai le temps d'aller laver. Cyrille contrarie mes plans : Marc est bloqué à Etupes, faut que j'aille charger pour lui à Seppois. Mes papiers sortent enfin, je file au dépôt, décroche, raccroche la semi de Marc, embarque son chariot et zou !
Je l'appelle en route pour avoir des infos, il a chargé, au Fen, un outil de presse de 13t. Il a cette semaine une vieille remorque de son ex patron d'ailleurs, le toit ne s'ouvre pas, et bien sûr à la SNOP les moules se vident au pont. La baise! Donc là il est au garage chez Bourlier, ils bataillent pour ouvrir le toit.
Juste avant 16 h je suis à Seppois, Fabrice m'attend de pied ferme. Je fais de l'humour, Marc avait rendez-vous à 13h ; 13h, 16h ça sonne pareil. Gros chargement, on se fait un peu chier.
Je retrouve Marc à Grandvillars, on échange nos caravanes, je récupère le cabriolet, et je retourne à Devecey.
Je rereredécroche, reprends ma remorque. Le bureau du patron est allumé, je monte le voir vite fait, il est au fond du trou. Avec Cyrille et les autres ils bossaient ensemble depuis 25 ans, époque Bouquerod, époque Buffa, époque ATS. Ils ont tous des patates à la place des yeux. Je dois lui parler boulot mais j'attends que la conversation dévie. The show must go on.
Je me refais l'A36, Besançon Belfort pour la cinquantième fois aujourd'hui, j'en peux plus. A 20h je pose le camion à Bourogne, bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.