FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Juin 2020 Partager sur Facebook
  • Photos
  • Castille
    puis Asturies
    ça paye pas de mine mais la douche est propre
    pays basque
  • Jeudi 11 Juin 2020
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    J'ouvre les rideaux un peu avant 7h, je vois de la lumière dans le troquet, la patronne ouvre la boutique. Je bois un café con leche mais caramba, il n'y a pas de douche. Le drame ! Donc soit j'attends qu'elle en construise une, soit je pars comme ça. Allez zou !

    La N630 grimpe gentiment jusqu'au col de Pajares, rien d'exceptionnel mais au sommet du col on passe de Castille dans les Asturies et là c'est spectaculaire ! La route plonge littéralement dans le trou, 17%  la descente ! Il fait moche c'est dommage, les paysages sont sublimes. La pente devient un peu moins forte, 15 puis 12%. Dans un des rare bout droit j'arrive à doubler un mec en benne céréalière. Même à vide je ne fais pas le fanfaron, vu le précipice t'as pas envie de tenter le diable. Après peut-être une vingtaine de bornes on retombe sur l'autovia, ouf !

    Je fais chauffer Truckfly, je trouve un resto tout près de la 4 voies en direction d'Oviedo. Venga ! Je bois à nouveau le café et je vais me laver le fion dans un local à l'extérieur. C'est propre, faut que je me souvienne de l'adresse.

    A 9h et quelques je suis à Gijón. Ma rue est dans un quartier sur les hauteurs, ça grimpe sec, il pleut des cordes, ça patine, je serre les fesses. Qui sont propres depuis peu... Le commercial m'appelle, il m'attend devant chez le client. Ah oui, mais non. La rue descend à mort, ce n'est pas goudronné mais bétonné. Je ne sens pas le truc, mon intuition féminine probablement, je vais voir à pied... Putain que j'ai bien fait. En bas à 100m il y a deux arbres inclinés c'est impossible de passer dessous, impossible de serrer à gauche tellement c'est étroit, si j'étais descendu jamais je ne remontais. Putain la frayeur après coup. Donc je reviens au camion, je recule mais ça patine, je descends le chariot et je l'emmène sur le plat. Tout le quartier est étroit je trouve un endroit à peine plus large pour décharger. Je descends la bosse en marche arrière, c'est un truc de fous ce coin. Il pleut toujours. Je fais deux voyages. Fini, je papote un peu avec le vendeur, il me dit qu'on se revoit dans 15 jours, il a vendu une piscine ici et une en Galice vers Compostelle. Trop bien !

    Bon maintenant faut que je reparte. Le quartier ne s'est élargi parce que je suis vide. Je tourne à l'équerre au coin d'un mur, le porte à faux avant est coincé par un arbre penché, c'est une spécialité ici. Je descends les coussins, ça ne suffit pas, je recule un peu, je descends voir, une fois, deux fois, je recule encore un peu pour gratter quelques centimètres, j'avance un peu, je rereredescends voir et c'est le drame. Avec le chariot j'ai arraché le muret d'une maison. Putain j'y crois pas ! Le Moffett n'a rien mais la boîte du compteur électrique n'a pas supporté le traitement. Je sonne à la maison, personne. Une voisine qui a vu le truc depuis sa fenêtre vient me voir, je lui demande d'appeler la policia local. Entre-temps quelqu'un est revenu à la maison, la petite dame le prend à la rigolade, elle me dit qu'elle est locataire. Ouais ben moi ça me fait pas rire. On fait un constat dans les règles.

    Retour au camion, je redescends dans le bled et je croise les flics qui m'arrêtent bien sûr. Je montre le constat, je leur explique que c'est moi qui ai demandé à la abuela de les appeler, je ne me suis pas barré. Sont pas convaincus ces cons. Ils me disent d'attendre, tu m'étonnes. Je vais me garer proprement un peu plus bas. Ils reviennent dans les 10 minutes, c'est tout bon. Ils prennent en photo mon permis et le constat et je me sauve.

    Céline la comptable, secrétaire de direction et tout et tout de chez ATS m'appelle, je lui raconte le truc, elle me dit que les assurances ça sert à ça. Bon bon. Sinon elle me dit que je me suis fait péter au radar à Strasbourg avant le confinement, le jour où je m'étais fait dégager par les flics sur l'autoroute. Putain quand ça veut pas... Depuis le 15 mars il y a prescription non ?

    On reçoit les programmes Waterair, avec un jour de retard m'enfin, il y a deux camions pour l'Espagne. Pauline m'appelle et me demande ce que j'en pense. Une grosse tournée et une petite. Elle donne la deuxième à José. J'ai le sens du sacrifice, je prends la grosse tournée sur Barcelone Madrid et je laisse donc échapper la Galice. Bon, je me dis que j'aurai d'autres occasions, le commercial du Nord me semble efficace en quelques semaines de présence seulement.

    Sinon Laurence m'a trouvé un retour dans les Landes, à Morcenx comme on a déjà fait 2 ou 3 fois. Autant dire que je suis à nouveau bon pour rentrer samedi, c'est la période.

    Je vais couper à Castets, j'avais un mauvais souvenir de ce troquet, tout a été refait à neuf, nickel. Je compte mes heures, il est encore tôt, après manger je vais couper devant chez le client comme les vrais. C'est toujours une demi-heure de grattée pour demain. Et puis j'ai pris l'habitude de boire le café au camion, comme les vrais.