Carnet de bord de Septembre 2019 | Partager sur Facebook |
Café, croissant, douche, 7€15, très exactement comme hier. Putain 4 balles la douche, ils n'abusent pas un peu des fois ? Je fais la remarque au pompiste qui n'y est pour rien, il me dit que c'est de l'eau chaude de grande qualité. Mouais, un peu d'humour pour faire passer.
A 10h Laurence m'appelle, l'affrèteur voudrait savoir où je suis. J'ai réussi à valider une 11h, j'arrive j'arrive. A 10h et demi je m'annonce chez le gardien. Tienes que esperar. Vu les camions sur le parking je m'en doutais un peu. C'est une boutique d'alu pas de ferraille, mais c'est pareil. Faut attendre qu'un type avec un casque vienne nous chercher.
A midi toujours là j'attaque une tomate, une noire de Crimée, un régal. Tous les camions chargent en face, dans un stockage. Moi, de suite avec mon Scania ils ont vu que je suis un king, je charge à l'usine directement. Bascule, je me mets en place, on n'ouvre qu'un côté. Et bien sûr j'attends. Un gars met un éperon à la place du godet d'un chargeur et va farfouiller dans le four. Quand la porte du four s'ouvre la chaleur est atroce, je suis à 20m et je le sens ! 13 piles de lingots, 13 sangles, à 14h30 c'est chargé, retour bascule.
Un vieux type en chemise, clope au bec édite le ticket de pesée, le tamponne et se casse avec. Je me dis qu'il va chercher mon CMR. Je m'enlève de la bascule. Arrive mon cariste. Je lui dis que c'est pesé. Il ne me trouve pas dans l'ordi. Je propose de remonter sur la bascule, pas grave, mais la place est prise par un Portugais. Le cariste téléphone à je sais pas qui. Il me dit que c'est pas vrai, j'ai pas pesé. Ben si, je fais même 40t080. Je lui décris le mec, chemise, clope etc, il me dit que c'est impossible. Putain je ne suis pas fou bordel. Le Portugais quitte la bascule, je m'y remets : 40t080. Ah tu vois ? Je ne pouvais pas l'inventer. Il me fait signer le CMR, me file les papiers, et m'envoie chier. Le ton monte, je ne suis pas d'humeur, ça fait 4h que je glande dans c'te tôle de merde. Deux chauffeurs s'interposent, je lâche l'affaire. Dans ce métier j'en ai déjà vu des situations à la con, mais là c'est fort.
Décompresse tonton Pierre, on est jeudi, il n'y a plus qu'à rentrer. J'appelle mon Monsieur Patate, il avait sa soutenance de stage aujourd'hui, il valide son bac +5 tranquillou le pèpère avec un cerveau puissant et une volonté de fer, tout mon contraire, je suis fier de lui.
Un peu de concentration, l'A8 est truffée de radar à 80, y compris dans des descentes ou des faux-plats où t'es vite à 100 sans forcer. Au péage d'Irun la milice basque est en train d'éplucher un russe et un polonais sur la bascule, c'est bien les gros, occupez-vous. 40t080 et le chariot en plus, je ne suis pas trop bon. Ici j'ai déjà donné, c'est 400 € la tonne de surcharge. Si je prends 800 boules le voyage retour il ne vaut plus grand chose !
Ça roule correctement sur l'A10, je coupe 30 dans les Landes. A 19h20 la rocade de Bordeaux est chargée mais ça roule. Je me tâte, je coupe où ? Je ne suis pas pressé, je dois être à Seppois à 10h30 demain, je n'y serai jamais Pauline m'a appelé elle me fait charger une remorque. Du coup je laisse le camion à Besançon ce week-end, inutile d'aller planter n'importe où, c'est pas mon genre non plus quoi qu'il en soit. Je stoppe à Montlieu la Garde, d'ici ça rentre tranquille.