Carnet de bord de Mai 2021 | Partager sur Facebook |
C'est toujours le grand-père qui fait l'ouverture, enfin l'ouverture, j'imagine, moi je me lève à 6h30, café pain-beurre douche. Au bar deux chauffeurs discutent, ils parlent de rentrer ce soir... Ah bé oui, demain c'est férié, moi dans mon truc de semaine normale j'avais zappé le jour férié.
Je commence par une dernière rénovation à Urt. Je dépose la palette à l'abri sous une avancée du toit, comme toujours je contrôle le colisage, tout est ok je fais signer les papiers au client. Sur le bordereau il écrit : « sous réserve de déballage » ce qui n'a aucune valeur ce qu'on sait tous, je le laisse faire, ensuite il note : « sous conditions de stockage ». Quand il voit que je lis sa prose il part dans des explications, moi ça me va tu penses ! Je lui demande quand même que quand il achète une plaquette de beurre qu'il oublie sur la table du petit déj', le soir, il envoie une réclamation chez Bridel ou chez Carrefour ? Pas découragé par la remarque il réécrit la même connerie sur mon récépissé et sur la feuille du crédit. Oui trois fois! Ils me font toujours rire ces types procéduriers qui pensent verrouiller l'affaire alors qu'ils n'y connaissent rien.
Bon allez, je saute de l'autre côté de la montagne, j'ai rendez-vous avec Lorenzo vers Mondragón à 11h. Il m'a envoyé le point Maps, sans cela jamais je n'y serais allé. Il faut quitter la N636 et plonger dans une vallée, le ravin est profond. Le gps veut me faire descendre à flanc de montagne, nan ben on va se calmer, je reste sur la route « principale ». En bas il y a un petit marchand de matériaux, c'est vrai que ça passe en semi. Ça passe, faut pas avoir peur c'est tout. Il n'y a aucun parking bien sûr c'est trop étroit, je me gare comme je peux. Il y a quelques voitures de randonneurs, une brave dame me demande si elle doit déplacer sa caisse, je réponds non en remerciant. Le commercial arrive un quart d'heure plus tard, toujours dans sa Mini. En fait je dois déposer la piscine chez ce revendeur de matériaux. Je suis soulagé, je ne voyais pas bien où aller plus loin, ici c'est le trou du cul du monde. Quand c'est fait on se coordonne avec Lorenzo pour la semaine prochaine et hasta luego.
Je n'ai plus qu'à me rapprocher au max de La Corogne pour demain, 600 bornes quand même. Retour sur la nationale 636, soulagement de retrouver d'autres camions. Je me rends compte que comme un benêt j'ai oublié d'acheter du pain. J'ai largement le temps de réfléchir à la question... Entre Bilbao et Santander je vois une pub pour un supermarché Mercadona, nickel, je sors à Laredo. Grossière erreur ! Je me retrouve dans le bled, c'est étroit, j'arrive à traverser sans avoir vu le magasin d'ailleurs. On verra plus loin, je suis calmé.
Faudrait que je mette du gas-oil, l'appli AS24 ne donne qu'une station à Santander et plus rien jusqu'à La Corogne. Ouh ben j'ai pas le choix. La station est toute petite, une pompe AS 24 dans une Cepsa, ça fera l'affaire. Coup de bol ils vendent du pain à la boutique, c'est une baguette industrielle mais tant pis ça ira.
J'envoie un message au concessionnaire de Galice, on se cadre pour 10h demain matin, c'est un peu tard pour moi mais je n'ai pas grand chose d'autre pour la journée. Laurence m'a envoyé un retour, on recharge vendredi à Irun, je peux m'organiser en conséquence.
A partir de 18h je fais chauffer Truckfly pour finir mes heures au mieux. Je commence à connaître un peu mais c'est pas Barcelone - Madrid où j'ai mes habitudes, ici dans 20 ans je serai au point...
Je trouve un resto à Vilalba, à 1h de route de La Corogne. J'y suis avec 8h56 de volant, c'est parfait.