Carnet de bord de Novembre 2023 | Partager sur Facebook |
Café, pain-beurre, douche à 7h, zou ! Je garde la nationale jusqu'à Pierre Buffière ensuite je coupe au travers, c'était pas une super bonne idée. Déviation dans un bled, puis déviation dans la déviation pour les PL, je me retrouve sur une route de merde, des passages étroits entre des maisons, bof bof.
Je commence par livrer une Solaé, il tombe des trombes d'eau, ça ruisselle sur la route. Personne à la maison, téléphone, un gars me dit qu'il envoie sa femme, elle arrive dans les 10 minutes. Toute fine mais costaud on porte la couverture jusque dans le garage. Un chèque et je file.
Pas loin, juste je change de département. A l'entrée du bled je vois la Fiesta logotée Waterair du commercial, je m'arrête évidemment, la maison est à peine plus loin. La cliente bien sympa par ailleurs ne sait pas ce qu'elle veut : la structure dans le garage, ah oui mais la voiture ne rentrera plus. Elle me fait changer 3 fois. Quand c'est fini elle nous offre le café, ça me fait sécher un peu. Le vendeur me dit que c'est lui qui a vendu ma prochaine piscine : « tu verras, tu vas rouler dans un bois pendant un ou deux km, au bout c'est la maison de droite dans le hameau, tu vas pouvoir faire demi-tour. »
Je change de sweet, trempé malgré le K-Way, je mets le chauffage du siège pour faire sécher mon froc. Réchauffé je mange un bout là le long.
A 13h je suis à St Claud, bled facile, on y passait dans le temps avant la déviation. Je roule donc un ou deux km sur un chemin, plusieurs virages, les roues de la semi passent dans le mou, jamais je ne sortirai en marche arrière, c'est mort. Comme prévu le chemin se termine en T dans le hameau mais c'est tout petit ! Jamais je ne pourrai tourner ! J'essaye quand même, je me retrouve bloqué sous un arbre. Je demande à la cliente si elle a une tronçonneuse, elle non mais le voisin oui. Le pépé me prête une Mc Culloch qui doit avoir le même âge que lui. Je mets le chariot sous l'arbre, je grimpe sur les fourches et j'attaque. Putain sa chaîne coupe comme les genoux de ma grand-mère, j'allais pas lui faire des reproches, pis j'ai vraiment pas le temps de lui affûter. Je me prends les copeaux dans la gueule, la branche tombe, pas sur ma gueule, parfait. Au fait, il est à qui l'arbre ? C'est à moi ne vous inquiétez pas. Merci. Bon cette fois je peux passer sous l'arbre mais je n'ai pas élargi le carrefour. Je vais demander au voisin une pelleteuse un bull et une centrale à enrobé... Non là j'innove, j'avance au max contre le mur d'en face et je fais riper la semi. Entre-temps j'ai dit à la cliente d'aller attendre à l'abri. Pour riper la remorque j'ai fait une photo c'est plus simple à expliquer, la route est mouillée il y a des graviers, les pneus glissent bien. Ça se raconte en trois lignes mais il y a bientôt une heure que je suis là. Je livre ma piscine, la grange est grande, fastoche. Bon maintenant il me faut repartir. Je laisse le Moffett chez la cliente si des fois je dois recommencer, surtout histoire d'être plus court et de ne pas reculer dedans si je dois me reprendre... Il y a d'un côté un poteau de téléphone en bois et à l'intérieur une vieille borne en pierre. J'ai essayé de la desceller avec l'engin mais c'est impossible. Je prends au plus large, sans frotter le mur à droite, je frôle le poteau en bois, en fait je fais plus que frôler, il a vibré un peu, à l'intérieur les pneus frottent la borne, avec la boue ça glisse, merci la météo finalement. Putain j'ai perdu 10 ans d'espérance de vie ! Je ne vous dis pas le soulagement quand c'est fini. Premier parking je me fais un café, faut faire redescendre la pression.
Pour aujourd'hui il me reste une rénovation au bord de la Gironde. La pression revient vite, toutes les routes par là sont inondées, tu roules au jugé, en espérant que tu as les roues sur le dur. L'accès au client se termine par un chemin de 2 ou 3 km, là faut prier le ciel de ne croiser personne, c'est hors de question de serrer dans l'herbe. A un moment je traverse un lac. Il pleut toujours. Ça redouble même quand je me gare, la maison est à 100m, les colis sont trempés quand j'arrive. Le papy a une grange en terre battue, il me dit que l'eau remonte par le sol, il n'a jamais vu ça alors que c'est sa maison d'enfance paraît-il. Je lui demande conseil pour repartir, pas le choix il me faut faire demi-tour et repasser dans le lac. Sauf que cette fois la nuit est tombée. Je ne fais pas trop le malin j'avoue. Re-soulagement quand je reviens sur la départementale. La route est fermée plus loin, je suis bien sagement la déviation, pas de conneries ça suffit. Je finis cette journée pluvieuse à St Genis de Saintonge, j'ai mérité un demi avec une poignée de cacahuètes, c'est fête.