Carnet de bord de Octobre 2023 | Partager sur Facebook |
A 7h je suis à Devecey, Jean-Charles arrive pile poil, on va boire le café. Je passe chez Scania vite fait, j'aurais pu téléphoner mais c'est pas loin et je préfère parler de visu. J'ai un gros entretien paraît-il, on se cadre pour vendredi fin de matinée. Pourvu que ça gaze.
J'ai une semaine fort exotique, je commence dans le nord du 21, donc je passe par Dijon puis A38 et un bout d'A6 jusqu'à Semur en Auxois. A 10h30 je me gare devant une vieille maison de village, joliment retapée. Le gars a eu l'idée de conserver la grange, très bonne idée même, c'est plus facile pour moi. Je dépose tout là-dessous, contrôle, un café, deux mille signatures et je me sauve. Le choc de simplification cher à Hollande n'est pas parvenu jusqu'à Seppois le Bas, Seppois le Haut peut-être mais nous non, on a rajouté de la paperasse.
La suite est dans le 18, il me faut passer par Avallon Clamecy La Charité sur Loire, le kiff ! Grosse déviation PL, il faut descendre à Nevers, maintenant que j'y suis je ne vais pas remonter, à partir de Sancoins je coupe au travers, des grands bouts droits, c'est le pied par ici.
Vers 16h je suis à Venesmes, le chemin est étroit, je vais bien trouver à me retourner plus loin, sauf que la rue est barrée devant un gros transformateur EDF. Je bloque l'essieu et arrive une Fiat blanche qui klaxonne. C'est le client qui m'a vu passer, il a cru que je m'en allais. Keep cool. Vu la météo, hélas, le terrain est bien trop sec, j'y vois mon avantage, j'arrive à faire demi-tour tranquille. Retour à la maison, le client a un énorme terrain, super facile pour déposer.
Bien content à 17h je n'ai plus qu'à rouler en direction du 28, semaine exotique je vous dis. Je chope un affreux coup de barre entre Bourges et Orléans, quand je pense m'arrêter ma gamine m'appelle puis c'est Nico 72 que je viens de croiser. Merci à vous deux de me tenir éveillé.
A 19h30 je suis chez Véro et Gaéla à Château-Gaillard, il reste quelques places, une seule suffit à mon petit camion.
Café, pain-beurre, douche et zou ! Un peu avant 8h je m'enfile sur un petit chemin, j'avais bien vu sur Maps que ce serait compliqué, mais bof, j'arrive à me retourner presque fastoche. Sauf que le temps a changé, il faut de l'eau, on en a. Et en grosse quantité même ! J'ai juste une couverture que j'ai claquée à l'arrière, le temps d'ouvrir les portes je suis gaugé. La couverture est trop longue, même en travers elle ne passe pas dans la porte, faut faire comme les vrais caristes, enrouler autour d'un pilier. On se met à l'abri pour signer, mon carnet est trempé. Retour au camion, je change de froc, il est à tordre. Bon ben mon petit camion qui était tout propre, avec les coulées de boue c'est mort.
La suite est à St Fargeau 77, à cette heure je coupe au travers, l'alternative c'était la Francilienne, j'ai de l'humour mais pas à ce point. Le lotissement est au diable au bord de la Seine, il me faut rouler un temps infini sous des arbres, je roule au milieu, j'ai peur pour mes trompes. Je croise les municipaux qui ne me calculent pas. Le commercial avait annoncé un stationnement à 500m, en fait je suis garé au coin de l'allée. Surprise dans le bon sens. Second coup de bol la pluie a cessé, un peu de crachin par moment mais rien par rapport à ce matin.
La livraison suivante est de l'autre côté de la Seine, à vol d'oiseaux c'est à côté mais hélas je ne conduis pas un oiseau. Il faut faire des tours et des détours. A midi je me claque sur un mauvais parking.
A Savigny le Temple je suis super mal garé, la maison est dans un tout petit lotissement dans le centre du bled. La cliente me dit de laisser la rénovation dans l'allée, son mari rangera ce soir. C'est pas de refus, un chèque et je me sauve. Visiblement aucune bagnole n'est venue se frotter contre le camion, je n'attends pas pour savoir s'ils savent tous conduire.
Encore des détours mais j'arrive quand même en avance à Valenton. Encore une toute petite rue, je me retourne sans rien casser. Le client m'offre un café quand c'est fini, j'ai le temps ok.
Pour repartir je me retrouve devant ce putain de pont à 3m90, chez Buffa on faisait un dépôt de matelas à Villeneuve St Georges, ça me revient maintenant. J'aurais peut-être pas dû boire le café, c'est le gros bordel à l'échappatoire pour éviter le pont, c'est simple à un moment j'ai coupé le moteur ça m'a fait une coupure de 15. Quoi faire ? Quand t'es là t'es mort ! Et ça se débloque tu sais pas pourquoi, purée quel bled à la con !
Ensuite ça roule pas trop mal malgré l'heure, on freine un peu sous les tunnels vers Fresnes Antony mais rien de méchant. Rebelote à Rouen, la traversée est bien pénible, normal.
Juste avant 19h je suis à Yerville, j'ai vu assez de bouchons pour aujourd'hui, stop.
Super petit resto, repris récemment et refait à neuf, ils méritent de travailler. A 8h pile poil je suis à Tocqueville les Murs, petit patelin, je suis garé au bord de la rue principale. Visiblement je réveille le gars, il fait couler du café, je fais mon truc, il m'en offre un à la fin. Je commets l'erreur de répondre à sa première question, « ah ben vois que vous avez l'air de connaître », je n'arrive plus à partir. Faut se mettre à la place des gens, tu achètes un truc, ça vaut du pognon, c'est normal d'être inquiet.
La tournée se termine au nord de Caen, je passe par le pont de Normandie, ça fait des années que je ne suis pas passé par là, le kiff. Mon bled est vers Juno Beach et Gold. Fait chier je serais bien allé faire un tour sur les plages mais je ne sais pas ce que je fais après. Je dépose une rénovation chez un jeune retraité. La piscine me semble neuve, déjà une rénovation ? Oui il a fait la connerie de louer sa maison pendant les vacances, il est tombé sur des hooligans : liner percé, billard déchiré, interrupteurs cassés dans le salon et la cuisine... Le pauvre il est bien calmé...
Retour au camion Laurence m'a envoyé un rechargement. J'ai repéré une boulan' en venant, je me prends un moisson et je file à Vire, tant pis pour le tourisme sur les plages du débarquement.
A 13h je suis à l'entrepôt logistique de Pet Food chépaquoi à Vire. On me donne un quai de suite, parfait, je mange un bout... Ça ne bouge pas beaucoup, aux autres quais non plus... Pour faire court, je ne repars qu'à 17h15, putain j'aurais eu le temps d'aller visiter les plages jusqu'à Arromanches !
Laurence a eu le temps de chercher un complément, on charge demain vers Le Mans en passant.
Mon dernier plein date de La Jonquera, je ne roule plus qu'avec de la vapeur de gas-oil, je passe à Argentan. La route est bien sympa dans le bocage, typique.
Je ne peux pas dépasser Alençon ce soir, il me faut des Europe pour charger le complément je coupe donc au relais Des Forges, ici aussi troquet refait à neuf, parfaite adresse.
Café, pain-beurre, douche, à 8h je suis aux transports Jesaispluquoi à Condé sur Sarthe, la cour est triste, un Baby Actros bien triste, un Scania R500 série spéciale « Topdépouillée », pour rigoler je regarde les avis sur Google, tristes. Je m'en fous, je récupère 10 Europe sur le compte PFM et je file.
Sur les coups de 9h et demi je suis à Tuffé, au pays des rillettes mais pour charger des serviettes et nappes en papier de restaurants. On me donne un quai de suite, une charmante jeune femme vient me charger, ça traîne pas. Je sors de l'usine, je bois un café, Pauline m'appelle, on fait comment ? Ben j'allais t'appeler... Parce que ce lot est à vider demain à 7h30, j'ai piscine à 8h et j'ai Scania à 11h, et la bouffe à chats à midi, ça va coincer quelque part... Elle fait le point avec Cyrille et me rappelle : on revient au plus vite au dépôt. Yess ! J'avoue que ça m'arrange bien, j'ai un gros chargement de piscines, ça m'aurait fait iéch de transvaser.
Bon ben allez, fonce tonton ! Bouloire St Calais Orléans, la route normale quoi. Ça roule pas mal, pas de chieurs, peu de tracteurs, je me suis annoncé pour 18h au dépôt, mouais j'ai été un peu optimiste le GPS dit 18h30 et sans coupure... Je boucle la première période de 4h30 à hauteur de Montargis, où il y avait le garage RVI autrefois. Après c'est plus facile, il n'y a que le bout avant Courtenay où on ne peut pas doubler mais ensuite tu fais ton bonhomme de chemin.
A 17h55 pile poil je suis à Devecey, Cyrille a mis une semi vide à quai, on a juste à transvaser, à deux tires-pal ça file. Je glande un moment pour finir ma 45 et je me taille.
Un peu avant 20h je suis garé à Audincourt, tip top l'histoire.
Fabrice est en vacances en Corse, fumier...c'est donc Jean-Pierre qui se colle aux chargements, à 7h45 je suis sous le hall, il ne se sent pas hyper à l'aise au chargement il est venu en avance il a déjà sorti mon fourbi. J'ai un paquet de tôles tout seul, c'est pas trop ISO 9002 mais je demande à Jean-Pierre de le poser sur une pile, une sangle là-dessus et je gagne deux mètres de plancher. On charge tout bien et la fin il me reste un bon mètre de plancher, j'ai trop optimisé. « Jean-Pierre, tu veux pas qu'on redescende la tôle posée à la one again ? » « Putain t'es chiant » C'est dit avec le sourire. En début de chargement je préfère être trop prudent que de manquer de place à la fin, t'as l'air moins con. Un café, je vais chercher mes enveloppes et zou !
Je fonce à Devecey déposer ma caravane et reviens chez Scania, il est 11h15 pour rendez-vous 11h c'est pas trop mal. Je demande s'ils ont une bagnole à me prêter mais ils ont dépassé le contrôle technique de la Polo. Pour un garage... Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Pas grave la Fiat est à la halle fret. Je prends mon sac et j'escalade le grillage, non je déconne, je fais le tour, c'est plus sage.
J'irai au dépôt lundi, allez hop, maison direct. Bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.
A 7h et demi je suis au dépôt, je pose la Fiat et le mari de la Lulu m'emmène chez Scania. Ça prend du temps, on est lundi, ça coince à Cayenne. Pas grave je suis content, en plus de la révision j'avais une petite fuite d'air c'est réparé, et j'avais pris un cailloux dans un anti-brouillard, c'est changé. Donc je récupère mon taxi et retour à Devecey, j'attelle ma semi et je passe au gas-oil. Avec tout ça, je ne suis pas vraiment en avance, j'avais prévu de ne rien livrer aujourd'hui, tout va bien.
Ma chérie m'a fait une gamelle, je mange à Moulins ensuite comme l'autre fois j'esquive le péage à Montmarault. Je passe par Le Montet et Cosne d'Allier histoire de prendre quelques photos. C'est tout interdit aux 7t5 en transit, c'est ridicule, il n'y a pas un chat par là. La route retombe à Montluçon, pile poil.
Je me fais une ou deux tites coupures par ci par là dans l'après-midi. Les travaux d'enrobé à Brive sont enfin terminés, on gagne un quart d'heure de bouchon. . Je suis un peu juste en démarrant de Bourogne, là en partant de Besançon je suis cool, je quitte l'autoroute au sud de Brive pour garder la nationale tout du long.
On a un problème avec ma livraison de demain à 13h, Philippe m'a mis un mot sur la liste de chargement, la cliente ne me semble pas facile. Je l'appelle pour verrouiller le truc, elle me dit que son mari est à l'hôpital, elle est en train de voir pour faire venir son père. A suivre...
Par le plus grand hasard à Caussade je me gare en même temps que Pierre Marie comme la dernière fois, on est rejoint ensuite par Willy de chez Legendre, un ancien d'FDR lui aussi.
Café croissant douche et zou ! Je commence à Castelnau d'Estretefonds, le bled de Cassoulet, sauf que là c'est pas vers chez lui, trop facile, c'est un chemin étroit de l'autre côté de l'autoroute. Je trouve à me garer à l'arrache à 100m de la maison. Si je me fais dégager faudra pas pleurer... Je fais mon truc, tranquille, personne n'est venu râler, au poil.
Ensuite je vais à Caraman, c'est de l'autre côté de Toulouse, je coupe par les départementales en suivant Maps, c'est interdit aux 7t5 de partout au nord de Toulouse. Je rappelle la cliente de 13h....elle me dit que son mari est mort ! Quoi dire ? Quoi faire ? Bien sûr la piscine n'est plus une priorité, elle me dit que c'était un projet à deux... Putain la pauvre ! Je suis comme un con j'avoue. Elle est toute gentille, embêtée pour moi. Tu parles ! Moi mon problème c'est de ramener une piscine, quelle affaire ! C'est sans aucune mesure à côté d'un mort ! Elle me dit qu'elle prend la piscine quand même, elle verra plus tard et me file le numéro de son père, c'est lui qui va venir réceptionner. Je marche sur des œufs...
Donc en attendant je vais à Caraman, livraison facile, pas de drame, la vie normale. Pour repartir je demande à la cliente si sa rue débouche : « oh oui mon conjoint roule en benne céréalière, il passe toujours par là. »
Fini, j'appelle le père en question, j'avais dit 13-15h, il me demande si je peux venir de suite, c'est le moins que je puisse faire pour ces gens. Je fonce, à midi pile je suis garé à Calmont. C'est chiant, la maison est en deuxième rideau, faut démonter le portail, les poteaux sont espacés de 2m50 tout pile, ensuite il me faut prendre l'escalier en long, c'est chiant mais je ne vais quand même pas me plaindre ! Je n'ose rien demander, le père, beau-père du défunt donc y vient tout seul. Le gars a ou avait 38 ans, il a chopé une maladie rare d'oxygénation du sang si j'ai bien compris. Les toubibs lui donnaient 5 ans grand max pour cette maladie incurable, il est décédé au bout de 2 ans ! Il laisse une veuve et un gamin de 4 ans. Putain ça calme !
Je mange un bout par là le long et à 15h je suis à Eaunes. Livraison fastoche chez un trentenaire, efficace, il a posé des bois le long des bordures pour casser la marche et que je puisse passer avec le chariot. Il fait une chaleur à crever, j'accepte un verre d'eau quand on a fini. Oui de l'eau, je sais c'est bizarre.
Dernière livraison pas loin, à Muret, j'arrive beaucoup trop tôt, il n'y a personne. Le lotissement est tout petit mais je me prépare sans trop m'étaler. La cliente se pointe à 17h tout pile, elle s'excuse. Ben non ! Vous êtes à l'heure pile poil. Je comprends rapidement que c'est une femme seule avec deux gosses, je lui range au mieux, c'est pas le mari qui va le faire ce soir en rentrant, et les monteurs ne sont prévus que dans un mois.
M'en vais souper à Mondavezan, à La Fermière, pas au resto de devant, ce sont de vieilles habitudes faut pas chercher.
Café, pain-beurre, douche et zou ! A 8h je suis à Lombez, là où l'on... bref. Lotissement facile, livraison facile, café facile, tout facile. Ensuite je vais à St Gaudens, en pleine ville, chez un couple de garçons sensibles, Patrick et Thierry, des gars de mon âge en gros. Je dépose sous un porche, je ne traîne pas je suis super mal garé, en double file carrément. L'un des deux me fait le chèque et son téléphone sonne, il décroche et va discuter plus loin. Le conjoint, vu le nom sur les papiers, prend le stylo et signe : « je vais signer, il est téléphone avec son mari. » Euhh ??? J'évite de me perdre en conjectures supputations et réflexions, ils font ménage à trois s'ils veulent. En fait pour livrer des piscines il faut avoir l'esprit très très ouvert. Ouais ouais je vous vois venir, que l'esprit d'ouvert...
Il est vite midi, je me prends un bout de pain à une grosse boulangerie pas loin de la cellulose.
A 13h je suis à Lacave, tout petit patelin ariégeois. Le bled est tout en longueur, au bord d'une rivière. C'est étroit, je laisse passer un gars en porteur, je lui demande si je peux me retourner plus loin : « ouh non ! Il y a un petit pont de 2m40 de large, je recule à peine dedans pour faire demi-tour, toi c'est mort. » Purée me vlà beau. Pas le choix je me retourne où je suis devant une maison, sous des arbres, je n'ai rien arraché c'est le principal. Le gars a une jolie maison de village, derrière un petit porche, c'est mort pour entrer avec le chariot, on se fait l'escalier à la main et on pose tout le reste sur un bout de terrain à lui de l'autre côté de la route.
Cette fois je suis vide, je préviens Laurence. D'habitude elle est réactive, là elle ne répond pas. Je sors du pays et je me gare pas trop loin. Pas de réponse, je l'appelle... Elle est chez elle, elle a le covid ! Oups désolé, soigne-toi bien. C'est donc Étienne qui est aux retours, je l'appelle, il me dit qu'il est sur un truc mais faut des Europe. Il m'envoie ça dès que possible. En fait je poireaute une bonne heure.
On recharge à Mirande et il faut aller chercher des palettes à Tourdun. Je tape sur Google, pas de site internet, juste un lien des pages jaunes. J'appelle, il est 17h, répondeur. Bon ben c'est cramé tant pis on verra ça demain. Je vais quand même en reconnaissance pour demain. Au bord de la départementale il y a juste un hangar en tôle, une taut Schmitz décrochée et deux tas de palettes. Je me dis que ça doit être là. Je coupe le moteur et une dame sort d'une maison en face. « J'avais éteint mon ordinateur, je reviens dans deux minutes avec les papiers. » Je lui propose d'utiliser mon chariot ce sera plus simple. « Oh c'est gentil ». Ben faut pas jouer au con, elle me donne mes palettes à plus de 18h, je gagne mon temps et je peux rouler encore.
M'en vais couper à St Jean-Poutge, adresse mythique entre Auch et Mont de Marsan, ce soir il y a du cochon de lait, je ne vous dis que ça...
Café, brioche, douche, à 7h et demi je suis à Mirande, le truc n'ouvre qu'à 8h mais il y a de la lumière, je vais me renseigner...quai 5. On charge des casseroles et des articles « arts de le table ». Je vous rassure tout de suite, c'est des arts chinois... En 19 minutes c'est chargé, papiers faits ! Sympa et efficace la dame. Il n'est même pas 8h, j'attends un peu. Étienne me dit qu'il est sur un complément, faut attendre un peu, un peu beaucoup.
A midi je suis chez Geodis / Calberson à Fenouillet, les bureaux sont déserts, ils sont tous à la soupe, j'en fais autant. Je retourne au bureau, une fille bien gentille d'ailleurs me sort les papiers : « à 14h vous irez porte 1 ou 2, vous demanderez Guillaume. » Punaise midi-14h, ils prennent le temps de manger, digérer et siester ! En fait je suis mauvaise langue, à 14h je crois qu'arrive l'équipe de l'après-midi. Le gars sort 9 grandes palettes, à un moment j'ai cru que tout ne rentrerait pas, il les croise pour serrer au mieux, ça passe. A 14h30 je me sauve, chargé complet, le premier lot se vide à Lons le Saunier et les gamelles pékinoises c'est du Système U mais rdv lundi. C'est pas lourd je remonte par Rodez Clermont, j'adore passer par là, c'est plein de vaches et de tracteurs.
Bien sûr j'occupe l'après-midi avec une ou deux coupures par ci par là, je combine mes heures, je jette mon dévolu pour ce soir à Cournon d'Auvergne. Arrivé à 20h30 c'est blindé de camions, je suis garé à 400m du troquet. La marche à pied c'est bon pour ce que j'ai. Je tombe à nouveau sur un gars de chez Corrèze Transports, on avait chargé ensemble l'an dernier en Espagne dans une usine de croquettes de chiens et depuis on se voit de temps en temps dans les restos, les hasards de la vie et de ce boulot !
Punaise cette année on aura rentabilisé les clims de nuit. On est en fin de saison mais même au plus fort de la canicule le matin tu as toujours 24 volts dans les batteries, c'est magique ce truc. Merci Petit Papa Scania pour cette invention géniale. Je bois un café au camion et je file direction l'Euroscar. Là-bas je retrouve Michel qui remonte de Damazan, on déjeune et je vais à la douche.
A 10h et demi je suis à Lons le Saunier, il y a un joli DAF dans la cour mais il vide pour la boutique d'à côté, un cariste m'attaque aussi sec.
A 13h je suis chez Mécano Services, il est trop tôt faut attendre, pas grave. Je dois laver mais surtout faire voir mon essieu auto-vireur, il re-re-redéconne, ça vieillit mal cette merde. En fait ce verrou c'est papa qui rentre dans maman, donc à la disqueuse le gars meule un peu le prépuce et le gland, cette fois ça doit rentrer tranquille, je fais un essai dans la cour, ça m'a l'air d'aller.
Je rentre à Devecey, je vide mon lot de Saint Vit et je passe au gas-oil. C'est l'anniv de Cyrille, il fait un pot, je traîne un peu puis je rentre par la Haute Saône, j'ai le temps. A 6h et demi je pose le camion à Bourogne, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je pense que c'est impossible de démarrer plus cool, à 8h et demi je fais les 4,1km qui me séparent de bâches Laily à Grandvillars. On charge 2 couvertures Solaé.
A Seppois il y a Sylvain sous le hall, j'ai une bonne heure d'avance, je remplis de la paperasse en attendant, je pointe ce que je peux. A 10h je prends la place. C'est là que j'apprends que mon client numéro 4 est reporté, la cliente vient d'appeler à l'instant, une histoire de garage chépaquoi. Purée je me retrouve avec une Solaé en trop ! Elle pouvait pas appeler vendredi la bonne femme ? Son histoire de garage c'est arrivé ce matin ? Mon client numéro 1 est reporté aussi, je le savais mais le report de dernière minute ça saoule. Fabrice est revenu de vacances on charge. Waterair avait demandé une semi double-plancher vu le volume, moi je n'ai pas de double-plancher, faut serrer. Certes j'ai deux reports mais c'est à chaque fois des escaliers du dessus de la pile donc ça ne change rien. En fait je gagne une palette de margelles et deux d'accessoires. En se démerdant bien tout passe au sol.
Christine a eu le temps de finir mes enveloppes, à 11h15 je file...chez Laily. J'y suis à midi moins le quart, je redonne la Solaé reportée. Le gars qui s'occupe de ça est vert : « ça fait des mois qu'elle est là ». Mouais, l'histoire du vieux garage à abattre c'est une invention, je ne saurai jamais le fin mot de l'histoire. Je ne suis qu'un petit chauffeur je devrais m'en foutre mais c'est con on perd du chiffre d'affaire. A midi je peux enfin partir.
Je devais commencer cet après-midi à La Verpillière, du coup je n'ai qu'à rouler. Autant dire que c'est pas le stress qui m'envahit, je descends full petites routes : Clerval, Baume les Dames, Pont les Moulins, Nancray, Lons le Saunier, Bourg, SQF, Heyrieux.
Seul truc notable on se croise avec Baloo dans un rond-point de Bourg en Bresse, il monte chez Tillet avec des bobines. ATS se fait voler son boulot par des auvergnats-lyonnais, c'est lamentable...
Blague à part, est ce bien normal pour l'environnement que le train italien s'arrête chez Combronde au lieu de venir à la halle chez nous ? Peut-être que le volume de bobines est trop faible, j'en sais rien, mais ce ne serait pas la première aberration écologique.
Je finis la journée au Bel Air à Mions, je tombe par hasard sur Fabien mon ex jumeau de Scania R, bien sûr on refait le monde.
Ici on se douche dans une chambre d'hôtel c'est royal. Je coupe à travers Mions, oui c'est interdit mais je vais livrer, une poignée de km et j'y suis. La rue en impasse fait une boucle, c'est tout petit, je reste à l'entrée, la maison est à une centaine de mètres. La pelouse est large, bien plate, et bien sêche ça ne durera pas, je dépose tout derrière la maison, le gars est content il m'offre un café, tout bien.
Après ça je vais à Corbas, pas loin de la grande zone industrielle. Rebelote le même lotissement en impasse mais au lieu d'un T facile pour se retourner c'est un petit rond-point, je manœuvre dedans à l'envers, personne pour m'engueuler, parfait. Je livre chez un jeune retraité, passionné de maquettes de sous-marins, des trucs de 2 ou 3m de long qui me semblent parfaitement réalistes. On sent que le gars est passionné, sa femme beaucoup moins visiblement...
Ma piscine de 13h à Vienne est donc reportée, j'ai le temps de manger, un festin. A 14h je suis à Chatuzange le Goubet, c'est un nom compliqué pour un patelin de la banlieue de Romans. Le GPS veut me faire faire des détours pas possible à cause d'un pont à 3m30 mais c'est une voûte, ça passe à 4m50 au milieu fastoche. Je me présente bien en avance mais le client a pris sa journée. Ici impossible d'entrer sur le terrain, en bout de fourches j'arrive à passer l'escalier par le portillon, c'est un Enjoy de l'autre côté on se le fait à la main, par politesse je lui laisse le petit côté, je suis vraiment con. Non le gars est reconnaissant, je fais pareil avec la palette de tôles, il est content et me file 10 balles.
C'est tout pour aujourd'hui donc je descends tranquille par la nationale. Heureusement que je ne suis pas pressé, sur la N7, la déviation de Portes les Valence il y a des travaux c'est un bordel affreux. C'était pas une bonne idée, plein de bagnoles font demi-tour, des camions aussi, c'est chaotique !
Demain dans le Gard j'ai une assistance petit camion avec Philippe, le gars de Poussan, il est loin de sa base mais c'est son collègue Eric qui va monter la piscine, ceci explique cela. On se cadre pour 7h30 demain matin.
Il ne reste plus qu'à me rapprocher, je finis cette petite journée à l'entrée de Bagnols sur Cèze, le relais des Terrailles.
Sur la petite route de Lussan je rattrape un escargot, le petit Nissan, la remorque et la mini-pelle dessus, inutile de doubler on va au même endroit. On s'arrête à l'entrée de Malataverne , commune de Lussan. Je propose à Philippe qu'il aille poser la pelle au chantier, pendant ce temps j'ai le temps de me préparer. On fait ça. Il revient vite. Je pose l'escalier sur sa benne, les tôles et colis sur la remorque et je monte à la maison avec les margelles sur les fourches. La baraque est à un petit km peut-être, d'y aller en chariot ça nous évite de tout dépoter et de se péter les margelles à la main. De toutes façons en semi dans le hameau ça aurait été impossible. Le client, un Belge de Bruges, nous offre le café, il parle pas trop mal français, sa femme pas du tout. C'est étonnant j'ai déjà remarqué que c'est souvent le contraire. Philippe attaque le terrassement de la piscine, moi je file.
Uzès, La Calmette, à 10h je suis à Clarensac. Je m'enfile sur un chemin, mauvaise idée, sur Maps ça avait l'air de faire une boucle mais dans la réalité pas du tout, pas en camion en tous cas. Merde ! Tout doucement je balance mon cul dans une impasse de l'impasse, je me retourne sans rien casser, ouf ! Un peu de bazar dans le garage, le reste dehors, la cliente sans être sympa n'est pas chiante, parfait.
Dans un petit centre commercial à la sortie du bled il y a une jolie boulangerie. La vendeuse me demande si je veux mon « moisson » tranché ! Malheureuse ! Je lui fais mon sketch habituel.
A 13h je suis à Aigues Mortes, c'est jour de marché et en plus il y a la fête votive avec des lâchers de taureaux, donc des barrières, c'est le boxon. J'arrive donc dans la rue du client par le mauvais côté, déjà qu'ici c'est tout interdit. Il me faut monter sur un haricot au milieu du carrefour, monter la semi sur le trottoir à droite. D'un coup j'entends un gros crac ! C'est quoi de ça ? Je descends voir...putain j'ai roulé sur un panneau de signalisation, une petite flèche blanche sur fond bleu. Putain j'ai bousillé mon pare-choc ! Je suis dég' ! Je l'ai pas vu cte merde, le dos du panneau est gris sur le gris du béton, un petit machin de 50 cm de haut, j'ai rien vu ! Putain la haine ! J'envoie une photo à Pauline. Je pourrais passer l'épisode sous silence mais je dois être honnête, ce carnet de bord est à ma gloire (lol) mais pas que.
Le client me dit qu'il est routier, il fait du plateau en régional, il a pris sa journée. Il raconte que vu la météo et le vent terrible, c'est compliqué de balancer des sangles, il est mieux à la maison. Moi j'aurais peut-être mieux fait d'y rester, à la maison. Bref cette fois je suis vide.
Laurence m'a envoyé un retour dès hier. Il me faut aller à Garons chercher 150 palettes Europe. J'imagine qu'on en doit parce que même un chargement en multi réfs', j'ai pas besoin d'autant.
Le jeune cariste est bien sympa mais il est loin de postuler pour la médaille Fields, 150 palettes en faisant des piles de 15... là il est au taquet du calcul mental...
A 17h je suis aux Conserves de France à Tarascon, con. D'entrée le mec au bureau me dit : « oh c'est à cette heure que vous arrivez pour un gros chargement. » « oh tu sais c'est à livrer vendredi, je reviens demain ». Purée je galope depuis 7h ce matin ! Bref, on charge quand même. Il m'envoie à un autre dépôt de l'autre côté pour prendre deux palettes. En revenant je me les vide, et je sors les 150 Europe que je vais ranger dehors. En fait le gars il piaille mais c'est le chauffeur qui fait tout ! Un cariste apporte les palettes, moi je les bourre dans la remorque avec un tire-pal électrique, ça va pas trop mal. Après coup, tout bien réfléchi, j'ai déclaré 150 palettes vides parce que je suis honnête mais personne n'est venu les compter et encore moins vérifier si elles sont conformes.
A 18h45 j'embarque le chariot et je me sauve. C'est la bonne heure pour passer Avignon, à 20h15 je suis au Mistral à Lapalud, j'en ai ma claque.
Réveil 5h, un café au comptoir vite fait et quand les 9h sont affichées, venga! J'arrive à Lyon à 7h et quelques, c'est déjà un gros bordel. En plus, il pleut. Maps me fait passer par le périph, pfouu on est à l'arrêt à Feyzin, à la belle étoile, devant le PEH, encore à l'arrêt devant la radar à la bifur de Chambéry poo poo poo !
Je vais déjeuner et me doucher à Villemotier, un gros pain aux raisins cuit au feu de bois ça fait oublier les conneries, je remets le compteur à zéro.
J'ai bien fait parce que j'ai plus de 4h30 arrivé à Dôle. Je vais me présenter chez Pro à Pro sur la pointe des pieds. C'est une image hein ! Moi sur les pointes telle Marie-Claude Piétragala, vous avez l'image ? La bouillie d'orteils écrasés par la masse ! Il est 11h30 j'ai rendez-vous demain à 7h30... Mets-toi au quai 2 ! Yesss ! Pas étonnant, ici ils sont sympas, efficaces, on n'a pas accès au quai, les gars enlèvent la barre stop-fret, déchargent, remettent les Europe vides et la barre. Putain si c'était partout comme ça !
Je confirme que non. Je prends le temps de manger, à 14h je suis chez U. J'ai 24h d'avance, je fais l'idiot, c'est naturel chez moi. Je dis à la fille que sur le BL c'est bien écrit le 19 : « oui mais le rendez-vous c'est le 20 à 14h, à demain. » J'ai vidé un lot sur deux, le plus loin, c'est déjà pas mal.
Je rentre à Besançon, je passe à la halle voir Nico pour mon pare-choc. On se couche dessous, hier je me suis un peu affolé, j'avais les boules mais il n'y a pas tant de mal que ça. On redresse une patte en tôle avec deux coups de clefs à mollette, une patte forçait sur le plastique ça faisait bailler sous le marche-pied. Nico mettra un coup de blanc, de la peinture pas du Chardonnay et ce sera résolu. Purée je m'en sors bien.
Pauline m'envoie faire une ramasse à côté, là encore je tombe sur un cariste prix Nobel. Bonjour je viens charger 6 palettes pour Besançon. Le gars cherche, bah non j'ai pas ça. Ah ?
-J'ai bien un lot de 6 palettes mais pour Chalezeule.
-Tu en as combien des lots de 6 palettes qui partent absolument cet après-midi pour le 25 ?
-Ben 1 seul.
-Et donc...
-Ben je te charge.
Voilà !
Je ramène ça au dépôt, je vide tout. Je demande à Cyrille ce qu'on fait ? Ben tu veux faire quoi, tu rentres chez toi !
Oh ben ! Je passe au gas-oil et je me rentre par la Haute-Saône, à 19h le camion est posé à Bourogne.
Je dois charger à 16h normalement, à 9h j'appelle Martine, je lui explique que je suis à la maison, s'ils veulent je peux venir plus tôt. Elle me rappelle dans les 5 minutes : « oui, viens vers 11h30, on te fait tes papiers, Fabrice finira plus tôt comme ça. »
Dans Grandvillars je croise le jeune Raph, ça devait être le camion de 9h30. En effet, je suis à l'usine à 11h15 et Rémi , le camion de 10h30, est déjà en train de fermer sa cabane. Au poil !
J'ai de nouveau une palette de tôles toute seule, je dis à Fabrice de me la gerber sur des autres, je passe une sangle, et il pose le tout...sur mon pied ! Je gueule ! « Ah mais j'ai cru que tu rigolais. »
Je rigolais pas non, merci les pompes de sécu. La fourche s'est posée plus sur les lacets que sur la coque m'enfin, il n'y a pas de mal.
A 13h je repose le camion chez JP, une heure de route, une heure de travail, halte aux cadences infernales ! Je crois que je vais me syndiquer. Bon week à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
Ma femme a une vieille chatte. Bon, ça c'est la blague de gros lourd, le moins drôle c'est qu'on est allés la faire piquer dimanche aux urgences véto. J'ai l'habitude de dire que je n'aime que les animaux qui se mangent mais c'est pas vrai, hier c'était pas youpitralala, pas du tout.
A 6h je suis à Bourogne, le temps de ranger mon paquetage et go ! Je démarre de bonne heure parce que je dois aller rechercher mes extincteurs au dépôt et donc me payer le bouchon à Cayenne en repartant. Je m'arrête faire quelques courses au Netto à l'entrée de Chalon, la zone est interdite aux PL, c'est débile faut pas s'en occuper.
A 13h30 je suis de l'autre côté de Clermont Ferrand, je prends le temps de manger la gamelle que ma chérie m'a faite, et un bout de terrine pure porc faite avec mes petites mains. Une tuerie je dois reconnaître.
Cet après-midi j'ai une assistance petit camion dans le 48, le gars s'appelle Pierre, il n'y a pas qu'un âne qui s'appelle Martin. On se cadre pour 16h, il en a pour 40 minutes pour aller au rendez-vous, je le sonne trois-quart avant. On se retrouve à la sortie de l'autoroute et je le suis dans le village, ça grimpe pour monter à St Germain du Teil. On se gare dans la rue principale, la seule rue en fait. Le ciel passe au noir, mais noir noir, je débâche, on pose la palette de tôle sur sa remorque mais ça va pas elle est trop petite, ou les tôles trop larges, au choix. Il commence à pleuvoir doucement. Je pose les colis sur la remorque et je garde les tôles sur les fourches, je referme ma semi et c'est le déluge ! Il y avait une alerte forte pluie, je confirme, c'est un rideau d'eau ! Je sens la flotte dans mon dos, sous le K Way, le tee-shirt puis le futal, puis le slip, chaussures chaussettes... ça me fait rire cet enfer. C'est que de l'eau, et pas froide du tout. On fait les 2 ou 300m jusqu'à la maison et la pluie s'arrête. En fait il n'a plu que dix minutes ou un quart d'heure mais pile poil quand j'étais dessous, c'est le karma. Je fais mon truc, je décharge la palette de colis et je libère Pierre. En fait garé si proche je n'avais pas besoin de lui, ma foi, on lui demande une prestation il la fait et voilà. La rue devant chez les clients est en pente, l'eau fait un ruisseau. Retour au camion, je me change de la tête aux pieds, j'ai de la marge avec le linge heureusement.
En repartant du bled je vois les coulées de cailloux, de feuilles, de branches sur la route, ah ça a lavé la route ! Il me reste un petit deux heures à rouler, je descends à Paulhan, Béziers c'est trop loin, pas grave Paulhan c'est très bien. Je me gare avec 9h52 de volant, parfait.
Café croissant douche gratuite et zou ! Ce matin je commence à St Pierre la Mer, il n'y a pas bien de route pour y aller. La route qui longe la mer en venant de Béziers est interdite aux 12t à cause d'un pont. Ça je ne joue pas. Donc il me faut aller tourner à Coursan avec son itinéraire poids-lourds à la one again, puis Salles puis Fleury, que de l'itinéraire facile... A 8h30 je suis enfin à St Pierre, d'entrée le client se fout de ma gueule avec mon accent, il me fait répéter, ça le fait délirer. C'est fait avec humour, ça me va. Au lieu de rigoler il ferait mieux de me dire qu'il a un portillon à l'arrière de sa baraque, je reprends les trucs lourds et je les lui amène de l'autre côté, sur l'avenue où je suis garé en fait, pas grave.
Ensuite je retourne à Coursan, dans un vieux lotissement. Livraison facile chez une toute jeune femme, elle est impressionnée par la paperasse, bah oui ma pauvre on est loin du CMR électronique. Elle me raconte qu'elle bosse dans une banque : « la paperasse inutile c'est toute ma vie ». Comme les routiers quoi !
Je passe au pain chez Ange à Narbonne, comme d'hab', puis je mange un bout un peu avant Carcassonne. Ma piscine de 13h est reportée donc à 14h je sonne à Carca. Personne. Je téléphone : messagerie. Je suis bien en avance, je ne peux rien dire. Une demi-heure après je retente ma chance : messagerie. Je rappelle comme ça toutes les demis-heures. A 16h on décroche enfin, la cliente me dit qu'elle est chez elle !!! Putain je suis vert ! La sonnette fonctionne, je l'ai entendue depuis dehors. Je suis un peu vénère mais j'avais donné 15-17, il est 16h, je n'ai rien à dire. Elle est tout juste aimable, pour ne pas dire limite désagréable, elle m'ouvre le garage et retourne se cacher chez elle. Je fais mon truc, cette fois je ne sonne pas, je tambourine à la porte pour qu'elle signe les papiers.
Je reprends mes livraisons demain à Barcelone, j'écris à Raùl, on se cadre pour 9h, perfecto. Je pensais couper à Hostalric mais depuis l'autoroute je vois que c'est fermé, bizarre. Tant pis l'autre plus loin El Vall un truc dans le genre, fermé aussi. La cuisine catalane est fermé le soir depuis longtemps, bon ben va pour Granollers. Je ne suis pas fan, il n'y a pas de douche mais au moins c'est ouvert et on mange pour pas cher.
Un café au bar et je file, il est 7h, c'est bien chargé sur l'AP7, on roule au pas sur la sortie pour Terrassa, c'était le dernier délai pour démarrer. Je laisse la sortie Matadepera, il y a des coins où j'aime bien revenir, ce bled de merde ne me manque pas du tout, du tout.
Je me rends compte que je connais par là je suis déjà venu dans le lotissement de l'autre côté de la route. Ici ils ont construit sur un coteau, ma rue grimpe à je ne sais quel pourcentage, ça patine un peu, heureusement qu'il fait sec sinon j'étais bon pour descendre le chariot. Je suis garé à 7h45, j'ai une bonne heure d'avance mais c'est pas grave, je préfère me faire chauffer un café que de pédaler des plombes dans les bouchons.
A 9h pétantes les gars de Raoul se pointent, le grillage a déjà été enlevé pour passer la pelle, je pose deux ou trois palettes de l'autre côté du mur pour être à hauteur, je leur pose les tôles, quand je reviens avec les colis les panneaux sont déjà dans le trou. Ces quatre gars sont des sud-américains, des Boliviens, très typés, surtout le chef d'équipe, l'adjoint de Raoul, il boit du maté, mâche des feuilles que j'imagine être des feuilles de coca comme chez eux, des vrais bourreaux de travail. Et toujours sympas, serviables, toujours à me faciliter la livraison alors que c'est eux qui en chient, pas moi. Si, j'en chie pour ressortir du lotissement, la sortie est trop en pente, je dois sortir par un sens interdit, pas le choix.
J'ai le temps, je passe boire le café à l'agence à Santa Perpetua, il y a Béa, Marionna et Nico, ça fait plaisir de les revoir, je traîne un peu j'avoue. Ensuite je remonte à Hostalric pour enfin me doucher. Je me voyais mal prendre une douche gratuite et me casser donc contraint et forcé lol je m'enfile un bocadillo et una caña. Je demande quand même à la patronne pourquoi c'était fermé hier soir, elle me dit qu'il lui manque 3 chicas, et qu'elle ne trouve personne. Ah ici aussi ?
Ma dernière piscine de la semaine est dans le 43, non pas Tarragone mais Le Puy en Velay. Je devais la faire lundi en passant mais le client ne pouvait pas. Pas de soucis, on est payés en conséquence, Pauline a fait le job.
Je finis mes 4h30 au viaduc de Millau, à Barcelone il faisait 23 degrés grand soleil, ici il pleut, il fait moche et 11 degrés. Ceci dit si la pluie pouvait se déplacer en Catalogne ça arrangerait bien mes affaires et celles de Marionna en même temps. Il paraît que la Catalogne a mis un système en place ; c'est tant de personnes par foyer, tant de litres d'eau, au delà c'est une surtaxe. Donc le remplissage des piscines tu oublies. Celle que j'ai livrée aujourd'hui, ils ont le droit de la monter mais pas de la remplir pour l'instant. Incroyable!
L'Aveyron la Lozère et la Haute Loire c'est pas la Catalogne, la pluie ne me quitte pas de tout le chemin, presque à vide dans les virages de la N88 je ne fais pas trop le mariole. Je finis la journée à Solignac, le troquet a été refait à neuf, c'est chouette. Je tombe sur un gars avec qui j'ai soupé l'autre jour à l'auberge de Rodomouls en haut du Poussarou, on passe un très bon moment. Mon voisin me raconte qu'il s'est acheté Breakfast in America quand il avait 13 ans, c'est mon frère de Supertramp.
Café douche je démarre sur les coups de 7h. Le client me dit que sa rue est Maps et sur Waze, ben moi je n'ai que le nom du hameau. Il me fait un radio-guidage, purée le lieu-dit est en cul de sac, bon, on verra une fois vide. Il m'a saoulé à ne pas être là lundi mais il est sympa, il fait péter le café pendant qu'on signe les papiers. Je pense reculer jusqu'à la grande route mais je trouve à me retourner sur une prairie-chemin-cailloux-en dur. Je tape l'adresse du rechargement sur Google : 2km300 ! Je pense à faire une 45 mais non ça devrait passer crème.
Comme la dernière fois, en juillet, je suis tout seul sur le parking, le gardien m'envoie aux quais. L'autre fois on a chargé en latéral les palettes étaient trop hautes, ça passait pas sous le rail, ils ont rectifié le tir, palettes avec une couche de mousse en moins et par le cul ça rentre tout seul si je puis dire. Chargé complet il y a 1620kg ! A 10h et demi je me sauve. Le top cette histoire. Mérinos ils ferment à 16h, c'est même pas la peine de tenter de vider, du coup je remonte tranquillou full nationale. Je me méfie au putain de radar avant Firminy, 1 point et 45 balles ça m'a suffit. C'est vrai que c'est indiqué, 70 pour les camions, c'est ridicule on est d'accord mais c'est comme ça. Avec mes compagnons de misère on se paye un bon bouchon vers St Chamond, il y a une nacelle qui bricole sous un pont, énorme bordel.
Je mange un bout à l'aire de Feyzin, le parking est squatté par une brigade de CRS, oui oui les gars je sais c'est interdit au transit. Malgré la pluie ça roule, la capitale de la quenelle de brochet passe tranquille. A propos de brochets j'ai le temps je passe par les étangs de la Dombes, il pleut toujours c'est tristouille. Ceci dit tant pis il faut de l'eau il peut pleuvoir des semaines comme ça pour refaire les nappes.
Lons, Dôle, la route des Vosgiens à 18h30 je suis garé au resto de Bucey les Gy, c'est le plus proche de V'zoul, il n'y a plus rien pour nous là-bas.
Café croissant douche, un peu avant 8h je suis chez Mérinos, pas un chat, je me mets à quai direct. Un Portugais se pointe, à 5 minutes près je l'aurais laissé passer j'ai tout mon temps mais le cariste a commencé. 12 palettes au sol c'est rien à vider. Quand c'est fait je préviens Cyrille, il n'a pas besoin moi, personne n'a besoin de moi c'est mon drame... A 11h je suis à la maison.
A 1h et demi je passe chez Laily pour une couverture, ça ne traîne pas. Fabrice m'appelle : « t'es où, j'ai personne, viens. » Keep cool, j'arrive. Je suis bien en avance, Martine n'a pas encore fait mes enveloppes, elle me file ma liste et je peux charger, c'est déjà ça. J'ai un petit chargement facile, parfois on doit se faire des nœuds dans le cerveau pour tout rentrer, là c'est pas le cas. Je tamponne un nouveau carnet de récép', ça me fera de l'avance. Ça laisse le temps à Martine de finir mes papiers.
Trente minutes après l'heure officielle du goûter je pose le camion à Bourogne. Bon week' à tous le ciel vous tienne en joie.
Je sais très bien que mercredi est férié en mon honneur puisque c'est mon anniv' mais un mercredi c'est chiant. Pas le choix je me suis mis deux livraisons cet après-midi, à 5h je suis à Bourogne comme les vrais. Je range mes affaires pendant que ça chauffe et venga !
Première pause café-reste de gâteau d'hier vers Montceau les Mines, ça roule vachement bien ce matin, Chalon est passé les doigts dans le nez, pas de pénibles dans les travaux de la RCEA, un vrai bonheur. La première période de 4h30 m'amène à Lapalisse, je m'arrête comme d'hab' au petit parking, oui celui interdit aux PL, avant la capitale des vérités. Il n'y a aucune raison pour que ce parking campagnard nous soit interdit, j'ai 4h20 de volant et après il n'y a plus rien, donc...
Je me fais chauffer une soupe conjugale à l'aire du viaduc de Garabit, c'est pile ici que le temps change, depuis ce matin c'est couvert, ici il tombe des cordes... Bof avec un peu de chance...
A 13h30 je suis à St Chély d'Apcher, la chance ne m'a pas souri, il pleut à seaux. La cliente est surprise elle m'attendait demain, elle s'est mélangée les pinceaux. Le temps de débâcher je suis déjà trempé, j'ai pas de bol avec la Lozère en ce moment. La maison est construite sur un coteau avec un garage double en dessous. La construction est assez haute,en faisant glisser les palettes au sol j'arrive à entrer avec le chariot, il n'y a pas un centimètre de marge... Je pousse tout dans le garage, un café, une chiée de signatures et je me sauve.
J'ai la flemme de me changer, je mets le chauffage du siège à fond, mon froc seiche sur la bête. Pour la suite j'ai une assistance petit camion, l'adresse c'est « gorges du Tarn », l'endroit que t'as pas envie de tester pour savoir si ça passe en semi. J'appelle Pierre, le local, il m'avait dit qu'il en avait pour une heure de route, moi un peu plus donc ça joue.
Un peu avant 16h on se retrouve sur un parking relativement facile, relativement, dans le coin faut se contenter de peu en terme de parking plat. Cette fois il a fait malin, il a empilé des palettes dans sa remorque pour passer au-dessus des ridelles. Donc on dételle sa remorque on charge le fourgon avec les colis, on remet la remorque et je pose la palette de tôle sur la pile de palettes, une sangle et ça roule. Heureusement c'est une Nina, sans escalier donc et sans margelles sinon... On fait une poignée de km, on passe dans un hameau tout serré, là en camion j'étais mort, demi-tour impossible, j'aurais été dans la merde comme il faut. Encore un peu de route pour arriver dans un autre hameau, pas plus large. On se fait la palette de tôles, on dételle la remorque et rebelote avec les colis. Heureusement la pluie a cessé. Contrôle, une chiée de signatures et Pierre me ramène au camion.
J'ai 8h et demi de volant bien tassées, retour sur l'A75 par Mende, je me pose au relais de Bonsecours avec 9h50 de volant, c'est assez pour un lundi, je ne valide pas de 11h mais avec le jour férié on s'en fout. Quand je pousse la porte du resto j'ai un moment d'hésitation, notre ami Bata 25 est au bar, je ne m'attendais pas à le trouver là, on boit un canon puis on dîne ensemble bien sûr.
Décollage à 7h, ce matin j'ai juste à aller rechercher une palette de margelles. Enfin juste...c'est pas le mot parce que c'est pas une mince affaire. Il me faut monter à Causse de la Selle. J'y suis déjà allé ça passe mais c'est fin. C'est pour ça qu'hier depuis Mende je ne suis pas passé par Florac Alès Ganges, je suis revenu sur mes pas Millau Lodève... Le Pont du Diable, St Guilhem le Désert, jusque là ça va, ensuite c'est le défilé des gorges de l'Hérault, faut klaxonner à chaque virage, tu roules à l'aveugle. Arrivé au bled je me gare devant une école, c'est les vacances, je suis à 2 ou 300m de la maison. La cliente est surprise de me voir en chariot, pour la livraison il y a eu une assistance petit camion, pour une palette ça va. Elle m'explique que le commercial a chié dans la colle, ces margelles-là ne vont pas. Elles ont été déballées mais refermées proprement, par sécurité de retour au camion je redonne 3 tours de film et 4 tours de scotch. La suite est à Montpellier, il y a bien une route qui passe par St Martin de Londres, interdite aux 14t sur l'atlas Michelin mais surtout il y a une pancarte : dans 4km passage difficile pour les véhicules longs. Mouais. Ça coûte combien de faire venir une grue par ici ? Bien plus que les 20 bornes de détour j'imagine. Pas d'héroïsme inutile je reprends la même route qu'en montant.
Je suis en avance sur le programme, j'appelle la cliente de Vendargues, elle est au boulot mais celle de Pérols est chez elle, ça l'arrange que je vienne de suite. On se cadre pour 11h30. Encore un lotissement à la con, des arbres bien tordus, des séparateurs en béton en veux-tu en voilà. Je me gare enfin, le jardin est en deuxième rideau, au bout d'un couloir entre deux maisons. Tout seul je ne peux rien faire, elle appelle un voisin et trois gamines, des ados, je nous voyais mal barré mais non, les gamines sont vaillantes, elles portent les tôles à mains nues. Je suis épaté j'avoue. Un dernier arbre qui m'oblige à tourner à droite, un dernier demi-tour difficile au bout de la rue où je ne voulais pas aller et je me gare pour manger un morceau.
A 13h je suis dans le vieux Vendargues, ma rue est en travaux juste après chez la cliente, une grande duduche quarantenaire qui porte fort bien le blue-jean. Je recule d'une centaine de mètres pour me retrouver à un carrefour un peu plus large pour ouvrir le côté. Je pousse la piscine dans le garage. Pas le choix pour repartir il me faut reculer dans la circulation, là tu tombes sur des abrutis ou des trop prudents qui refusent de te doubler et qui attendent bêtement je ne sais quoi, comme d'hab' quoi !
Je vais au gas-oil à côté et j'appelle le client de jeudi 10-12h à Carcassonne. La cliente me dit que ça l'arrange que je vienne ce soir. Elle est au boulot elle ne rentre que vers 18h, elle s'excuse. Ouhla ! Ne vous excusez pas, 18h c'est parfait pour moi. Je prends la route de Carca tranquille. Maintenant faut que je m'occupe de mon plantage de demain, j'appelle l'Oppidum, fermé, mais à Maureilhan c'est ouvert, parfait.
Comme j'ai une palette de margelles en retour j'avais demandé à Laurence de me recharger à Cases de Pène si possible, je pourrai poser les margelles sur le calcium, sur des cartons de chips c'est plus délicat... Bingo, elle m'a trouvé un Cases de Pène et pas pour Pontarlier comme d'habitude mais pour Besançon, c'est encore mieux, bingo bis.
A 17h45 je suis à Carcassonne Grèzes, le temps d'ouvrir la calèche la cliente arrive. Je dépose la palette de margelles, elle me dit qu'elle est contente, elle devait poser une journée de congés pour être là jeudi. Elle me remercie encore une fois. Ça nous arrange bien tous les deux cette histoire, c'est parfait. Ce qui est moins parfais la rue est sans issue en camion, je dois reculer à contre-main sur la grande route, la nuit est tombée. J'y vais mollo, je me fais engueuler par un caisseux qui voulait forcer. A quoi bon ne pas me laisser finir ma manœuvre tranquille ? D'autant qu'on est à l'arrêt plus loin dans la zone vers les transports Peyrot. Bref.
Je n'ai plus qu'à remonter à Maureilhan par la Minervoise, 20h15 garé, au top !