Carnet de bord de Septembre 2023 | Partager sur Facebook |
Hier le chef m'a appelé, pour fêter les 35 ans d'ATS il fait faire un film de promo, bien sûr on ne va pas mettre en avant le vieux Merco dépenaillé ou le dernier vieux MAN avec les coques de rétros arrachées. Bref, à 7h30 je suis chez Mécano Service à Dôle, je tenais à être le premier, je prends mon temps pour laver tip top.
A 9h je file mes papiers au gardien chez ITM à Rochefort pour rendez-vous 10h ...sur un malentendu... Arrive le jeune Florian, il était arrivé chez ATS à 19 ans, il a un peu roulé sa bosse depuis, là il est chez Jeantet. On papote en buvant le café à la salle chauffeurs. Un autre gars est assis là, vous le voyez le pénible ? Florian me raconte que sa femme est enceinte de jumeaux, le pénible a eu deux fois des jumeaux. Florian me demande si j'étais en Espagne, le pénible nous raconte qu'il a roulé 14 ans à Séville et ainsi de suite... il a tout fait mais mieux que nous. Quand tu fais le calcul il a commencé sa carrière pro à moins douze ans. En fait ce pauvre diable roule chez STAF, les frigos de région parisienne, ils sont une dizaine délocalisés à Dôle. Il nous saoule, on va marcher dehors c'est là que Florian est appelé. Moi on me sonne 10 minutes plus tard.
Ça va super bien à vider, une fille contrôle au fur et à mesure que je dépose les palettes. A 11h je me casse.
Midi moins le quart je suis au dépôt, on commence la cavalcade. Les gars veulent me filmer, en roulant, à l'arrêt... Faut que je passe sur la route derrière chez nous, mais un coup il y a une voiture, on la refait, un coup un cycliste, on la refait... Un cameraman monte avec moi, on la refait... Vous êtes tout à fait sympas mais à midi et demi faut que je me casse. Jean-Charles a fait pareil ce matin, entre le Volvo et le Scania ils ont assez d'images paraît-il.
Je passe viteuf chez Laily pour une Solaé et à 15h pile poil je suis à Seppois. On charge. Il y a bien du bordel, j'ai des Enjoy mais sur deux palettes à cause d'un normal et d'un inversé, 6m de plancher de bouffés. En se torturant un peu tout rentre.
Il me faut rentrer à Devecey, demain les cinéastes reviennent avec un drone, faut aligner les camions comme un 14 juillet. 18h30, un coup de gas-oil dans la 208 et je file. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je ne me plains jamais mais ce week-end j'en ai chié ma race. J'ai chopé un horrible torticolis, ma tête pourtant bien vide pesait 200 kg. Dimanche je m'étais dit : faut soigner le mal par le mal. Grosse balade en moto, repas marcaire dans une ferme-auberge de la vallée de Munster, un coup d'assemblage de Turckeim pour faire glisser...mais c'était vraiment pas une bonne idée.
A 7h et quart je suis à Devecey, un café avec les copains et je file chez Scania. J'avais appelé vendredi, j'ai l'attestation du limiteur qui va mourir cette semaine. Encore un truc à la con qui ne sert à rien, un quart d'heure chez eux et j'ai une jolie étiquette dans la portière. C'est la loi faut pas chercher. Ça m'a compté une coupure de 15 c'est l'essentiel.
Chaque fois qu'il faut tourner la tête ça me fait un mal de chien, j'ai pris des cachetons, on va voir. Ouais si, faut avouer, quand les médocs font effet ça va mieux. Sur la boîte c'est bien écrit qu'il ne faut pas conduire. Boh je ne vais faire que dix heures, ça va.
Les premières 4h30 m'amènent à Montluçon, normal, je mange un bout mais vraiment pas grand chose, juste histoire de dire que l'estomac n'est pas vide pour les cachets. Seconde coupure vers Bergerac, je dors 45 minutes, avec la nuit que j'ai passée ça me remet d'aplomb.
En 9h22 je suis au RPA à Marmande, d'habitude j'adore cette route, je n'ai pris aucun plaisir. Je vais souper vite fait, j'écris ces quelques lignes et vite au lit.
Avec les anti-inflammatoires ça va mieux, je ne peux pas encore tourner la tête comme R2D2 mais on progresse. A 5h et quelques mon voisin démarre, je vais à la douche. J'attends sagement la fin des 11h.
A 7h15 je suis à Villeneuve de Marsan, le client a avancé le rendez-vous. La rénovation est aux portes, un coup de fourches, un chèque et zou ! Je vais à Riscle. Maps m'envoie sur une route mais il n'y a aucune maison ! Je vais tourner à Riscle et je trouve. Une réno, un chèque et je file.
Troisième livraison, beaucoup plus loin à Gurmençon, là c'est un camping, en plein dans le bled. Les mobile-homes y viennent, je me dis que ça doit passer. Mouais, ils doivent en chier quand même. Il est midi et j'ai bouclé mes trois, parfait.
Il y a une Marie Blachère pas loin, je prends du pain jusqu'à demain. Je mange un bout vite fait.
A 13h je suis à Orin, le bled ne m'inspire pas, je monte voir à pied. Je tente. J'arrive à me retourner tant bien que mal, une dame vient me voir : « je suis la voisine, ils ne sont pas là mais je les ai appelés, ils arrivent. J'ai vu le camion tourner j'ai fait la curieuse. » Eh bien vous avez bien fait ! Les clients m'avaient zappé. Le temps d'ouvrir, de monter en trois fois, ils arrivent, se confondent en excuses. Ouhlaa ! Tout va bien. Je n'ai même pas perdu de temps en fait.
Après je vais à Labatut chez un pilote de Puma à la retraite. Tout comme lui les Puma ont l'âge de la retraite. Il fait une chaleur à crever, il fait lourd, sans air, c'est bien désagréable. Quand on a fini j'accepte une bière, quand il fait chaud comme ça il vaut mieux boire de l'eau mais comme moi il ne m'a pas l'air d'être un grand amateur de la flotte...
Lorenzo m'appelle, les grands esprits se rencontrent, je voulais le faire pour verrouiller le truc. On se voit demain après-midi. La région de Bilbao n'est pas ma préférée en Espagne mais il me dit que ce sera facile...à suivre...
Dernière livraison du jour à Linxe, grosse piscine, couverture Solaé, j'ai le temps heureusement. Quand c'est fini je redescends à Cauneille, je repasse Dax pour la seconde fois, bien chiant. C'est pas Alès non plus m'enfin... A 19h45 je suis chez Magalie, j'ai largement mérité mon demi bien frais.
Il fait déjà une chaleur de gueux, à peine sorti de la douche que déjà ça colle. C'est infernal. A 8h j'attaque à Came. La maison est visiblement en travaux, personne. J'appelle, je tombe sur une femme, elle me rappelle dans la minute. Elle me dit que son mari arrive dans 12 minutes. Je lui réponds que c'est précis ! Dans 13 minutes je vous rappelle et je fais un scandale... Le temps d'ouvrir, le gars arrive. Il s'excuse pour le retard, ça va aller va ! Je lui parle du chèque, là ça pose problème. Il a zappé. Il appelle sa femme, elle fait un virement. Je lui dis que j'ai besoin d'une preuve, il veut m'envoyer un MMS mais il est assez peu doué. « Vous ne voulez pas essayer ? » Il est pourtant plus jeune que moi, il devrait maîtriser le truc. Je prends son phone et je m'envoie une capture d'écran, là j'ai fait un truc de fifou, il est sur le cul.
Ensuite je vais à Hasparren. Bien sûr ici j'ai une adresse à la con, « villa Unnombasqueimprononçable » Je téléphone, le client m'explique, sortie d'Hasparren direction Cambo, patati et patata. « Ma femme est à la maison, elle a le chèque ». Mouais, en fait la route c'est un pauvre chemin qui grimpe. Plus haut je trouve une ferme avec une entrée en cailloux, j'arrive à me retourner. Ouf ! Le paysan m'a entendu, il vient discuter. Il me dit que j'ai bien fait, plus loin j'aurais été dans la merde. Il me dit de laisser le camion là, super brave ce type. Il me montre la maison en contre-bas de la montagne. Je termine en chariot, c'était le bon choix.
La dernière piscine de la tournée est du côté de Bilbao. J'ai dit 14h à Lorenzo, j'ai le temps de manger un bout en chemin.
Un peu avant 2h je l'appelle, il me raconte qu'il faut que je me gare au bord de la route, au bout d'une piste cyclable. Purée c'est une départementale, ça roule fort. La maison est isolée dans les collines à 4 ou 500m, j'y vais en 3 fois, pas le choix. Je fais au plus vite. On discute un peu quand même, on se revoit semaine prochaine pour deux livraisons, mais aussi la semaine d'après à Vitoria. Effectivement, dans l'après-midi, on reçoit les programmes, c'est ça. Ceci dit, il sait ce qu'il a vendu.
J'écris à Laurence, je sais qu'on recharge demain dans les Landes, de l'engrais pour les environs de Besançon. C'est une bonne nouvelle, c'est lourd je pourrai passer l'ensemble aux Mines. J'appelle Pauline pour qu'elle me réserve un créneau vendredi de bonne heure.
Je pensais retourner à Cauneille mais c'est fermé exceptionnellement ce soir. Je vais donc souper à Biaudos, très bonne adresse aussi.
Hier soir le patron m'a dit qu'il ouvrait à 6h, en fait il a ouvert bien avant, café douche et je me sauve.
A 7h15 je suis à Misson, tout petit patelin avec une grosse usine. Bascule, on est accueilli par une mini jupe fort agréable. Je fais le tour des bâtiments, un Geodis est en place, il termine, le cariste me fait mettre devant lui, faut ouvrir les deux côtés. Le gars apporte les sacs d'engrais 3 par 3, il ne les pose pas, il les fait taper sur le plancher, c'est calé. Je lui en fais rebouger un ou deux, j'ai peur qu'ils se percent contre les poteaux, il le fait sans discuter, cool. Je pose une sangle sur les deux derniers sacs pour faire joli et me donner bonne conscience. Retour vers la petite jupe, elle me dit que normalement je devrais revenir au bureau avec le casque sur la tête. C'est débile mais une fille comme ça tu ne peux rien lui refuser, je propose d'aller chercher mon casque en plastoc mais elle me dit que c'est bon. Délicieuse je vous dis.
Je récupère mon chariot que j'ai un peu caché derrière un mur histoire d'éviter les discutions stériles, à 8h30 je me sauve. Parfait. J'hésite pour l'itinéraire : Dax Bordeaux ou Mont de Marsan Marmande Périgueux ? Par Bordeaux c'est plat, un peu de péage alors que de l'autre côté c'est gratuit mais il y a mille rond-points, ça grimpe, avec un tel poids je vais bouffer le plein. C'est du gas-oil espagnol mais quand même. Va pour Bordeaux.
Ah oui encore un truc qui me tue. La route entre Dax et Castets est interdite aux PL, il nous faut aller tourner à St Geours de Marenne. Et pourquoi donc ? Il n'y a aucun village, aucun pont... C'est juste que de l'autre côté il y a un péage ! Le dérèglement climatique fait qu'on va tous crever mais c'est pas grave, les camions peuvent faire des km de détour pour enrichir des sociétés d'autoroute. Mais quelqu'un a pensé à aller surveiller les comptes en banque des élus et fonctionnaires qui ont décidé de l'interdiction ? Je ne suis pas complotiste mais là faut chercher à qui profite le crime. Bref, moi je ne marche pas là dedans, je passe et basta. Visiblement je ne suis pas le seul...
Tout va bien jusque vers Cestas. Un panneau indique : rocade 1h... alors qu'on est à 20 bornes !!! Je vois bien au loin que tout est à l'arrêt. Coup de bol je suis devant un sortie, j'enquille par l'ancienne nationale Cestas Gradignan, oui c'est normalement interdit mais aux grands maux les grands remèdes. Il n'y a pas un chat, ça roule, j'aurai perdu une dizaine de minutes pas plus, merci l'atlas Michelin.
Je m'étais promis de ne pas doubler sur la 10, j'ai le temps... Mais l'homme est faible. C'est plus fort que moi, rouler à 60 sur une 4 voies je ne peux pas. J'occupe l'après-midi avec quelques coupures par ci par là. J'ai les mines demain à 9h, l'objectif c'était d'être au moins à Digoin mais devant l'Euroscar je n'ai même pas 9h, venga ! Je pousse jusqu'à St Eusèbe. Il reste un peu de place, un gars pas con à mis un papier 7h30 sur son pare-brise, je me gare devant lui. Le temps de manœuvrer j'ai 9h58 de volant, tip top l'histoire.
Réveil 5h30 je vais déjeuner et me doucher. Je passe chez Jeantet, le portique est en panne mais la Karcher fonctionne, un pare-brise propre ça fait plus sérieux pour aller aux mines.
Un MAN de chantier a une contre-visite, j'ai le temps de grimper sur les sacs d'engrais pour « graisser » les roulettes de mes rideaux. Je dis graisser c'est pas de la graisse, la graisse fait coller la merde, ensuite ça ne roule plus du tout. Le Nico m'a filé une bombe de silicone.
Vient mon tour, je passe l'ensemble, il n'y a qu'un jour d'écart entre le tracteur et la semi. C'est au poil comme ça, je n'aurai plus à me faire chier, on passera tout en même temps. Je regarde les anciens contrôles, la première année contrôle à 60000km, la seconde on est à 120000 c'est régulier et avec moi on saute à 230000. 110000 dans l'année c'est pas un exploit, j'ai ce tracteur depuis 8 mois, on verra l'an prochain sur une année complète. Quoi qu'il en soit j'ai zéro défaut sur l'ensemble, juste un anti-brouillard fendu j'ai dû prendre un cailloux.
A 10h et quelques je me taille direction Émagny. C'est un gros revendeur de produits agricoles, bien sûr ils ont un téléscopique, je n'ouvre qu'un côté, je grimpe dans la semi pour passer les anses des sacs. Rien n'a bougé, aucun sac percé contre un poteau, faut dire que j'avais mis mes mousses au cas où.
Je repasse au dépôt, c'est à côté, pour compléter le plein et faire coucou. J'ai le temps je passe par la Haute Saône, je mange un bout là le long, à 14h30 je suis à Seppois.
Rémy termine, je prends la place. On perd un peu de temps avec une palette. Ils annoncent 23 mais je ne trouve que 22 colis. Sur le gros carton c'est raturé 16 puis 17...au final on ouvre et c'est 18. Le temps de faire valider par un chef... Ensuite le chargement est assez facile, normal quoi !
A 16h30 je pose le camion à Bourogne, bon week-end à tous, ce soir il y a match, « allez les petits ! ». Le ciel vous tienne en joie.
C'est jour de fête le 11 septembre, on célèbre l'accession au pouvoir de Pinochet, un gentil garçon qui aimait l'ordre et la discipline. Comment lui en vouloir ? D'autant qu'il a été encouragé et félicité par Reagan et Thatcher, que des braves gens proches du peuple.
C'est donc le cœur léger devant le souvenir de tant de bonté et de bienveillance de ces gens que je mets en route à 7h. Vendredi quand j'ai fait le contrôle technique le gars a oublié un cordon électrique dans ma cabine. Le truc noir sur noir aux pieds du passager je ne l'ai pas vu, je ne m'en suis aperçu qu'à Seppois. J'ai appelé de suite, il pensait que j'allais lui rapporter, t'es gentil mais c'était hors de question. Donc à 8h je sors de l'A36 et je fais le détour dans la zone des transports. Mouais, le zinzin ne devait pas trop manquer, tout est fermé, je le pose devant la porte, c'est lui qui a fait une connerie je ne vais pas encore attendre que quelqu'un vienne ouvrir.
Troisième semaine à ne pas descendre par la vallée du Rhône, ça va finir par me manquer, Lyon le Grand Bœuf, nostalgie. Par ici c'est le col des Baudots, ça grimpe pas beaucoup plus mais on a le droit de doubler, encore que moi l'interdiction...non rien.
J'ai pris un seigle chez Demeusy en partant ce matin, donc je tire au bout de mes 4h30 ce qui m'amène à Moulins. Je tombe par hasard sur le jeune Raphaël, waterairien de chez Jacky, sans faire le crochet de 10 minutes à Valentin il me dit qu'il a 4h35 de volant depuis Bourogne. J'ai 4h28, je dois donc rouler un peu plus vite...
Avant Brive en haut de la côte avant les transports Madrias ils refont l'enrobé, basculement de chaussée, bouchon, on perd une dizaine de minutes, facile. Je fais ma deuxième coupure après la ville des ex champions d'Europe, Brive oui ! Après je fais le malin je sors à Souillac, normalement je garde la 20 tout du long, j'arrive en moins de 10h à Caussade, mais là avec le détour et le bouchon c'est tendu. Pas grave, je me gare au Relais d'Auvergne avec 10h05 de volant, c'est dans la tolérance. Ne cherchez pas dans les textes, c'est ma tolérance et ma jurisprudence à moi.
Café, douche à 1€ et zou ! A 8h tout pile je suis à St Nicolas de la Grave. Je dépose une rénovation contre un chèque. Le gars m'explique qu'il vient de prendre le CFA, il y a une semaine, il dit être de 65. Moi ça me mine quand des gars plus jeunes que moi sont à la retraite, je pense à tout ce qu'ils loupent. Lui faisait un relais de nuit en frigo, ceci explique peut-être cela.
Après je me fais une route super kif : Montauban-Beaumont de Lomagne, j'adore. J'adore jusqu'à Beaumont, après c'est un bon chemin de chèvre. Devant la maison c'est impossible de décharger en latéral, je descends jusqu'au premier carrefour, c'est à peine mieux, ça ne circule pas du tout heureusement. Le client a retapé une ancienne école qui avait brûlé paraît-il, il ne restait que les 4 murs, c'est juste magnifique, 10 ans de boulot. Il me raconte ça pendant qu'on boit le café, après je file.
Mon histoire a bien marché, je devais passer à l'agence Waterair de Toulouse à 14h pour récupérer je ne sais quoi, j'y suis à 11h30. Une secrétaire m'ouvre une porte à l'arrière du bâtiment, je dois charger un zinzin tout bizarre, ça tient sur une palette 80x120, ça m'a l'air d'être un skimmer et un autre truc, c'est du matériel de formation. Mouais ça va bien me faire chier pour recharger, heureusement c'est pas lourd. Il est vite midi, je me gare dans la zone pour manger un bout.
Je serpente dans les rues et à 13h je suis à Launaguet chez un jeune type sympa. Fastoche.
La dernière livraison du jour est à Gagnac. La maison est coincée entre un Aldi et un Super U, pour moi c'est le top pour me garer mais ces pauvres gens, comment ils font ? Une zone commerciale dans la proche banlieue de Toulouse vous imaginez la circulation et le bruit ? L'enfer ! Je finis juste quand la pluie arrive, j'ai tiré la carte chance.
Je n'ai plus qu'à rouler direction Pau. On chope un orage après Tarbes, c'est un rideau de pluie sur l'autoroute. Quand je sors sur la nationale toute la flotte n'est pas résorbée, ça fait des lacs, en plus des branches et des feuilles.
Je remonte couper à Serres Castet, c'est le dernier troquet de Pau, tous les autres ont fermé, une horreur. Je me retrouve à table avec un jeune de chez Trans Vallée, il me dit qu'on a mangé ensemble avec le Jojo et un autre jeune à St Eusèbe il y a au moins un an. Quelle mémoire !
J'ai une chance insolente, ici il n'y a qu'un chiotte et qu'une douche, le matin ça bouchonne, à 6h il n'y a personne, parfait. C'est pas que je sois vraiment pressé mais je dois traverser Pau et ses mille ronds-points, je tiens à passer avant le bordel.
A 8h je suis à Oloron Ste Marie, personne à la maison, ça commence mal. Je téléphone, messagerie. Mouais. Je demande aux voisins : les voitures sont là, ils devraient être là. Bon, je tambourine à la porte à la manière de la Gestapo, un type les yeux en trou de pine vient enfin m'ouvrir. Il a le réveil laborieux, tout juste aimable. Je lui dépose sa baignoire et je file.
J'ai une rénovation à Urrugne ensuite. La rue des clients grimpe sec sur la colline, c'est mouillé, ça patine et ça s'arrête. Je dépends le chariot je le monte au sommet et je redescends à pied fatalement. C'est encore juste, j'ai pourtant deux palettes de margelles sur l'essieu moteur. Un vieux en bagnole s'arrête, il me dit que sous la pluie c'est impossible de monter en camion. J'avais remarqué oui merci. Je reprends un peu d'élan et ça le fait. La maison est un bon km plus loin. Quand j'ai fini je demande conseil au client pour repartir, « ouhhh ! » Me vlà rassuré... Il me dit que je n'ai pas le choix, au bout du chemin il y a un carrefour, je dois impérativement prendre à droite, pas sûr que ça tourne selon lui. Mouais mouais. En fait je trouve un petit carrefour 200m plus loin, en montant dans l'herbe j'arrive à me retourner. Le problème c'est que je ne saurai jamais si au bout ça tourne...ça me tracasse...
J'ai rendez-vous à 13h à Saint Sébastien avec Lorenzo, je l'appelle en chemin, il me dit que non c'est 13h à Vitoria. Ben non ! Il a prévenu ses clients comme ça. Pas grave, un sens ou l'autre je dois monter à Vitoria. Sauf que je dois faire une 30, c'est balot, alors qu'à St Sébastien ça passait.
Donc je coupe 30 en haut de l'Etxegarate. A 14h je suis chez un footballeur professionnel paraît-il, il a joué en première div à Santander, là il vient de signer à Vitoria, en Pro D2 si j'ai bien compris. Visiblement il n'a pas le train de vie de M'Bappé, sans être dans la misère faut pas déconner. Je dépose une grosse piscine bien chère, avec Lorenzo on se fait une grosse couille en portant l'escalier jusque derrière la maison.
Quand c'est fini on redescend à la frontière, avec ces conneries il est 15h passé et on n'a pas mangé. On s'arrête à San Roman, à côté de chez Primafrio, menu du jour en vitesse.
Un peu après 17h on est à Donostia, c'est pour frimer, c'est le nom basque de San Sebastian en fait. Notre rue est dans un quartier résidentiel, un coup à droite, un coup à gauche, on serpente dans un dédale de rues, jamais je ne ressortirai de ce truc ! Je me gare le long d'une ligne jaune, tout pour plaire, si les flics passent je suis bon... Autant dire que je ne traîne pas trop. Salut Lorenzo, à la semaine prochaine.
J'avoue je me faisais un peu de soucis pour repartir, au bout de la rue à gauche, je longe un cimetière et je tombe sur une 4 voies ! Un miracle !
Je sais depuis hier qu'on recharge dans le 40, j'ai toujours mon bidule de Toulouse, j'avais demandé à Laurence de me trouver du fret pas fragile pour poser le zinzin dessus. On recharge des panneaux comme on a déjà fait, c'est pas fragile, enfin si, mais c'est pas des chips on peut poser un truc dessus.
M'en vais couper à Biaudos, c'est mon point de chute du mercredi.
Le patron a des faux-airs de branleur rigolard mais il est sérieux, à 6h quand je tire les rideaux le troquet est allumé. Café pain grillé beurre douche et zou !
A 7h et quelques je suis à Tyrosse chez Séripanneaux. Il y a un camion dans chaque travée, je suis le prochain. Ça me laisse le temps de me préparer, sangler mon bidule toulousain sur une palette, sortir sangles et équerres. Le cariste est tout seul mais bien efficace. Il charge le premier camion, quand le chauffeur tire la bâche, il attaque le second, pareil quand le premier camion sangle, aucune perte de temps. Il faut une petite heure quand même. Le premier sort je prends la place, le gars me pose deux paquets, ça monte haut, je n'aurai jamais la place pour remettre ma palette, pfouu je vais en faire quoi de cte merde ? Le cariste finit le deuxième camion, il revient vers moi, il me fait mettre le rideau à l'avant. Coup de bol j'ai des grands paquets, le cariste fait un Tetris mais il reste un trou aux portes. Au poil! Je sors, je monte discretos le machin sur le bois, nickel.
La boulangerie au coin de la zone est ouverte, je vais me chercher un joli « complet épeautre » bien appétissant.
Je passe Bordeaux du temps de midi, au calme. Vous n'allez pas me croire, mais je n'ai doublé personne sur la N10 !!! Pire, je n'ai pas doublé non plus entre Angoulême et la fin de 4 voies dans la nouvelle interdiction. Je ne sais pas ce qui m'a pris, un moment de faiblesse ? Ça peut arriver à tout le monde, ne me jugez pas.
Je me fais une ou deux petites coupures par ci par là. Ce soir il y a match, faut pas que je chie dans la colle. Mes 10 heures finiraient à 22h30, pas grave, on verra ça demain.
A 19h30 je suis au Tom Bar, je vais manger vite fait, j'écris ces quelques lignes avant 21h, faut être organisé.
Oui bon, vu la prestation des Français j'aurais pu louper et tirer jusqu'à St Eusèbe hier soir, un match de l'équipe de France ça se regarde quand même.
Décollage à 6h après le petit déj et la douche. A 8h30 je suis à Devecey, je complète un peu de gas-oil mais surtout mon stock de carnets de récépissés est à sec.
A 10h je suis chez Bois et Dérivés de Voujeaucourt, je connais évidemment j'y vais sans lire les panneaux et bien sûr je me plante. Ils se sont agrandis, désormais l'entrée PL est dans la rue d'à côté. En fait c'est la rue où il y avait Buffa et Pédretti autrefois. Je file mes papiers au gaillard, il regarde sur son programme, je ne suis pas annoncé. Je me vois déjà devoir parlementer, discuter, menacer, aller vider ailleurs, mais non, « entrez, je finis un truc j'arrive . » Ça me laisse le temps d'ouvrir, dessangler, descendre ce truc qui commence à me gonfler. Il faudra une heure et demie en tout quand même pour vider et ranger mon bazar.
Je vais me mettre en place chez Laily pour rdv 13h, j'ai largement le temps de manger. Une Solaé et zou, à 13h tout pile je file.
Arrivé à Seppois je vais chercher ma liste de chargement et que vois-je ? La piscine avec la Solaé est reportée ! Purée mais vous pouviez pas me le dire, dire à Laily de ne pas me charger. « Ben non on a envoyé un mail ». Et me passer un petit coup de fil, non ? Bref ça m'énerve. Laurent Dechez atéesse termine, il me laisse la place. Avec Fabrice on se fait un peu chier pour charger, si j'avais gardé la couverture je le claquais au fond et basta, alors que là je dois me la garder devant.
A 15h45, ils ferment à 16, je suis de retour chez Laily, j'ouvre à nouveau le côté, on revide la couverture. Le cariste me dit : faire et défaire...
Trêve de pleurnicheries, je n'ai que Morvillars à traverser et je suis à Bourogne. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.
L'été n'en finit pas, encore un magnifique week-end, j'ai déjà cramé le pneu arrière d'origine de la NT, hier on est montés à La Vue des Alpes histoire d'enlever les picots de démoulage du Road 6. Camion voiture moto je ne vois que par Michelin, même si pour le camion ce n'est pas moi qui décide de la marque.
A 7h je suis à Bourogne, je refais mon lit et zou ! Je peux faire un copier-coller de la journée de lundi dernier, sauf le crochet pour aller rendre le cordon électrique au contrôle technique. Du coup cette fois je mets un peu moins de temps pour aller à Moulins, 6 minutes de gagnées c'est pas quoi !
Au Montet, avant Montmarault, je prends la départementale, autrefois c'était autorisé, depuis les péages c'est interdit, étonnant non ? Bref, je prends l'interdiction mais pour la bonne cause, à Cosne d'Allier il y a un cimetière de Saviem.
A Brive c'est le même bordel, le chantier semble à l'arrêt mais ça bouchonne quand même. Il y a un joli radar de chantier qui prend dans les deux sens, les caisseux passent devant à 30 à l'heure, bah oui tu vois bien, on sait jamais... Non ces branques doivent dire : on c'est jamais... Bref, on pinaille un quart d'heure là dedans.
C'est marrant, le temps de me garer au Relais d'Auvergne, j'ai exactement 10h06, tout pareil que lundi dernier. Je ferme mon disque comme on disait autrefois et je me rends compte que je suis garé à deux camions de Biloute 60, Pierre-Marie, pour ceux qui se souviennent de lui sur FDR. On a passé une soirée fort agréable entre anciens combattants.
Je commence mes livraisons à 15 bornes de là, autant dire que je démarre cool cool après le pain-beurre douche. Je sonne à la maison, rien, nada, pas âme qui vive. J'ai laissé le camion plus loin sur un dégagement, la rue est trop passante, pas envie d'y laisser ma vie. Donc je retourne au camion à pied, la dame me dit qu'elle est au boulot, la sonnette ne fonctionne pas mais elle appelle son mari. Le gars m'ouvre, ouvre le garage, occupé par une voiture de gendarmerie... Il doit être gradé, c'est pas un Cruchot qui rentre à la maison avec sa caisse de service non ? Peu importe, il est bien sympa, il fait péter le café quand c'est fini, tout bien.
Après je quitte Montauban, il ne faudrait jamais... Je me fais la jolie route Montauban Castres. J'ai le temps à cause de la piscine de 10h avec la Solaé qui a sauté. Je tente le coup de vider la réno de 13h ce matin. J'appelle la cliente, aussi pour des explications, Maps et le GPS ne sont pas d'accord, il y a 10 bornes entre les deux ! Elle me dit qu'elle est chez elle, elle m'explique et me dit de taper un autre truc sur le GPS, j'y arrive direct...sinon je tournerais encore. A un moment j'ai tourné entre deux maisons, putain sans explications t'y vas pas ! J'arrive enfin chez une dame d'un certain âge, elle doit frôler les 60 piges, comme moi oui c'est ça... Je dépose sa réno-margelles en échange d'un chèque et zou ! Pour repartir c'est un peu plus simple, quelques virages et je retrouve la route de Verfeil.
Il est midi, je mange à l'ombre, il fait bien beau, pas trop chaud, c'est le temps idéal pour bosser et pour manger une tomate.
A 14h je suis à Revel, c'est ma journée forces de l'ordre, cette fois je suis chez un policier national. En rigolant il me dit, vous les routiers vous ne nous aimez pas. « Oh non, je suis un mâle blanc de plus 50 ans, je ne crains rien de la police. » On boit le café, il me raconte son métier, les nuits, accepter de se faire insulter et cracher à la gueule par des trous du cul. Pourquoi on en est arrivé là ? Qui de la poule et de l’œuf...
Après je remonte à Gaillac, ne cherchez pas la logique il n'y en a pas, la tournée est sortie comme ça pour respecter un impératif. Donc à 17h je suis garé à Gaillac au bout d'une zone industrielle, fastoche. J'appelle le client, il me dit qu'il est en route, 35 minutes. Je commence mon truc. Il arrive assez vite. Son portail est bien merdique avec une avancée de toit, on se fait l'escalier Enjoy à la main après l'avoir passé en haut de la barrière avec l'engin, on s'est quand même fait une grosse couille. A 18h15 je me sauve, pour un créneau 18-20 c'est beau.
Il me faut 45 minutes pour arriver à Toulouse, 19 h, le plus mauvais est passé, c'est la queue de la comète des bouchons. Je m'offre même le luxe d'esquiver le péage de Roques en passant par la zone commerciale, je fais tout le temps ça d'ailleurs. Un peu avant 20h je suis à La Fermière à Mondavezan, je valide ma seconde 11h, parfait.
Je démarre à peine trop tôt après mes ablutions habituelles, faut pas que je merde. Un peu avant 8h je suis à Capens, oui depuis Mondavezan ça m'a fait remonter un peu mais je suis du bon côté de Toulouse, l'autre solution c'était de traverser Toulouse à 7h30... Le bled est interdit aux 19t, tout en ligne droite, Capens c'est un village du far west, une seule rue. Je me gare devant l'école, un mercredi ça doit aller. Je suis à une centaine de mètres de la maison. Le client est déjà sur le pied de guerre, il a démonté la clôture, ça passe ric rac au pignon de la baraque. Un café quand c'est fini et zou ! Je lui demande quand même un conseil pour repartir, la rue principale est en sens unique. Il m'explique le truc, normalement ça doit passer en semi, sauf si des voitures sont mal garées. C'est peut-être mon jour de chance, aucune bagnole dans le virage, on n'est pas à Barcelone, ça passe fastoche.
La dernière piscine de la semaine est du côté de Vitoria, comme d'hab en ce moment, il y a 400 bornes, je me suis annoncé pour 15h, venga !
J'ai coupé 15 à Capens, je finis les 30 à midi devant une tomate vers Hernani. A la station d'en face il y avait un grand parking, on n'a rien trouvé de mieux que de tout bétonner, ce qui doit laisser une dizaine de places pas plus. Tout ça pour envoyer les camions au parking payant plus loin. Business as usual. J'écris à Lorenzo, je serai chez son client à 14h30, il me répond qu'on se voit là-bas.
A 2h et demi tout pile je suis dans le lieu-dit, quatre maisons au bord d'une nationale fort roulante. Il m'a donné le 12, je roule doucement, pas de 12, au bout pas le choix, je dois descendre un col. Je trouve à me retourner à 3 ou 4km, j'appelle Lorenzo, le réseau est tout pourri, il me dit qu'il y est. Rebelote, je roule doucement mais dans l'autre sens donc, cette fois le téléphone passe, « gare-toi en face de la maison où il y a des cônes ». Putain je l'ai dépassée ! Re demi-tour plus loin, puis rere demi-tour mais cette fois sans descendre le col. En fait la maison est en retrait au bout d'une allée, voilà pourquoi j'ai pas vu sa bagnole, il aurait dû la laisser en bord de route, pas grave. La route est bien dangereuse, les caisseux pas super respectueux, je ne me suis pas fait faucher c'est déjà ça. Le client me semble bien casse-couilles, Lorenzo discute à n'en plus finir, vas-y signe-moi mon CMR faut que je me casse.
Je passe au gas-oil à Alsasua, il y a marée basse depuis Devecey. Je finis ma coupure côté français, on est mercredi on reçoit les programmes, dans 15 jours je fais du Paris Normandie, ça va me changer un peu. Je combine et recombine mes heures, je ne peux pas remonter à Marmande, trop loin, pas grave, je coupe au Caloy à la sortie de Mont de Marsan, très bonne adresse.
Le troquet ouvre à 6h, café croissant et je file. A 7h30 je suis chez Righini à Tonneins pour rendez-vous 8h, on n'est pas mal. Le gars me donne un quai de suite : « j'attends une petite palette pour toi, elle est en prod, à 8h30 tu seras parti. » Au poil, je vais à la douche en attendant, ici c'est nickel. Pas de perte de temps, il me charge tout ce qu'il a en attendant...et j'attends... Pour faire court, je m'en vais à quasi 10h, putain je suis vert ! J'aurais aimé vider Cusset et Yzeure en foulée, même pas en rêve ! Jean-Charles le spécialiste du Righini m'avait prévenu, « Cusset ça passe mais Moulins tu vas arriver trop tard. » Fait chier !
Ma foi, je tente le coup quand même. Je coupe au travers pour rattraper la route de Bergerac, puis Périgueux, ensuite c'est autoroute par Brive Tulle. J'avais oublié le bouchon à Brive, je sors juste au bon moment pour prendre Tulle par la nationale 89, sauf qu'elle est fermée pour travaux ! C'est un cauchemar. J'attrape une départementale et je remonte tout le bouchon, je m'en sors bien quand même.
Je n'arrive chez Point P à Cusset qu'à 16h30, j'ai vu le moment où je ne viderais rien du tout. Le gars à l'accueil pleurniche un peu, son collègue qui s'occupe de la menuiserie n'est pas là aujourd'hui. On vide, 3 palettes c'est rien. Le contrôle est plus long. Pendant qu'on signe les papiers je dis que je vais chez ses collègues à Yzeure, c'est même pas la peine, ce sera fermé. Merde, je vais devoir vider demain matin à Moulins, donc louper le chargement à 14h à Seppois, je vais attendre qu'un collègue aille charger pour moi et transvaser le soir, rentrer en bagnole à pas d'heures, c'est le karma.
Le sujet du soir c'est trouver un troquet avec une bonne connexion, 5G si possible. Je remonte jusqu'au pont de Chazeuil, l'internet fonctionne fort et clair, il y a match ce soir.
Ici la douche est plus proche de Koh Lanta que du 4 étoiles mais c'est gratuit, c'est toujours ça. A 7h je suis devant le portail du Point P d'Yzeure. Je suis le premier, au poil. A la demi un type arrive en bagnole, il me dit que je ne suis pas du bon côté, l'entrée PL est dans la rue derrière. Ouais ben moi je ne suis pas madame Soleil, je ne pouvais pas deviner, il me laisse entrer par là quand même.
Je les connais les marchands de matériaux, le matin ils chargent leurs camions, ou du moins ceux rentrés trop tard la veille, ils servent les premiers clients et vers 9h attaquent le premier déchargement. Je dépends mon chariot et je tente de tourner la palette de portes, c'est une haute ça va être compliqué, là arrive un autre cariste, je lui dis que je n'ai qu'une palette : t'emmerde pas grand je te la vide tout de suite. A 8h moins 10, papiers signés, je me casse.
C'était inespéré cette histoire, je vais pouvoir charger moi-même à Seppois, vent du cul dans la plaine, à fond à fond.
Pauline m'appelle, on fait le point...P... Nico passe des examens médicaux ce matin, il n'y a donc personne à la halle fret, faut que je dépose le reste à quai à Devecey. Je n'ai pas été emmerdé dans les travaux de l'ex RCEA, tout à fond, sauf devant les radars quand même, je passe à Dôle il est 10h30, j'ai 3 palettes pour Pagot Savoie, c'est con de les poser au dépôt pour revenir lundi, je tente ma chance. Ils sont bien sympas là-dedans : « salut je suis super pressé, j'ai 3 palettes de Righini, c'est maintenant vite fait ou lundi. » « entre, ouvre, je te les prends tout de suite, on n'a personne ». En 10 grosses minutes c'est torché. Yes !
J'ai rancard ce matin, Alex des pneus veut me voir. En fait moi il s'en fout, il veut voir mes gommes. Le Magnum de Nico a besoin de changer de chaussettes, on va pas mettre du neuf sur un tacot qui fait une navette de 4km, on est les derniers en pneus de 80, des pneus d'hommes quoi ! On se retrouve viteuf' à Valentin, Alex réfléchit comment faire...salut à lundi.
A midi moins le quart je suis à quai chez nous, je vide le reste du lot, je coupe 30 pour remettre le bidule à zéro, et zou !
Je passe chez Laily, j'ai une couverture à prendre. Le gars me dit : « tu ne me la ramènes pas celle-là !» lol ils ne vont pas merder toutes les semaines à la log.
14h10 je suis à Seppois, 10 minutes de retard je m'en sors bien, d'autant que le Jojo n'a pas fini. Ça me laisse le temps de papoter au bureau. Je prends la place quand Joël a fini, j'ai pas mal de bordel, une Solaé donc, un enrouleur de bâche, on se débrouille pour tout passer au sol, ric rac.
A 16h30 je pose le camion à Bourogne. Go Audincourt en Fiesta, ça claque sa race ! Bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.
Mon monsieur Patate avait une place (avec un accompagnateur) pour Galles Australie. Donc hier je suis monté le chercher à Nancy direction Lyon et à la fin du match à 23h il m'a fallu faire Lyon- Nancy-Audincourt, autant dire que j'ai pas beaucoup dormi. J'avais prévu le coup évidemment, je m'étais mis un programme light pour le lundi.
A 8h et demi je n'ai plus sommeil, je préfère démarrer et faire une sieste si besoin.
Donc à 10h je suis à Bourogne, venga ! Pas pressé je sors à Baume les Dames et je passe par le haut, normal. Avant Lons je chope un coup de moins bien, je dors une vingtaine de minutes, juste avant le jeu des 1000. Que j'ai d'ailleurs trouvé facile pour une fois, c'est rare c'est pour ça que j'en parle.
Je mange une tomate après la capitale de La Vache Qui Rit, puis je remets le compteur à zéro une seconde fois vers Montalieu, ça sert à rien mais ça repose. Sur les coups de 16h30 je suis à Bourgoin, montée de Chaipluquoi. Je m'attendais à pire, ça grimpe mais ça va, je trouve à me garer devant la maison pile poil. Jolie piscine avec pas mal de bazar, j'ai bien fait de prévoir du temps. Quand c'est fini je vais me retourner en haut de la côte, easy.
Vendredi j'ai pas pris le temps de mettre de l'Adibou, je passe faire le plein à La Verpillère et je m'approche de Lorette, ma destination de demain. J'avais idée d'aller au Bel Air à Mions mais demain matin je risque de me taper le bouchon de la bifur de Chasse-Givors, je préfère aller au Gaulois de l'autre côté du binz matinal.
C'était le bon choix ce resto, on mange bien c'est propre et le matin direction Sainté ça roule. En face c'est pas la même chanson, Sainté Lyon à 7h je ne vous fais pas de dessin.
A 7h30 je suis à Lorette, c'était bien, c'était chouette chez Lorette. Pauvres gens de Lorette, tous les blaireaux sans imagination doivent leur faire la blague. Ou du moins tous les vieux qui connaissent Delpech. Ma rue est toute petite je me gare sur une avenue pas loin de chez Lustucru. En avance j'ai le temps de préparer mon bazar, je vais déposer les palettes devant le portail et à 8h pile je sonne. Une fort jolie trentenaire à jean moulant vient m'ouvrir. Elle voit le tas de trucs, comprend que j'y ai passé un peu de temps : « boh fallait sonner, on a des enfants, on est levés depuis 6h. » On est en ville mais ils ont un grand terrain, fastoche.
Ensuite je vais livrer un enrouleur de bâche aux Roches de Condrieu. Ce sont deux longs tubes en alu de 6m en gros et une palette avec les moteurs. La cliente a un âge certain, je lui dépose ça à l'intérieur, c'est pas notre boulot normalement mais voilà...
L'heure a déjà bien tourné, je descends à Bollène. Je prends l'A7, c'est incroyable mais je n'ai pas pris cette autoroute depuis le 28 juillet ! Je mange un bout vite fait et vers 13h30 je me retourne dans un truc de la ville, interdit au public donc mais j'ai pas le choix, plus loin c'est le centre historique de la ville. Je me gare sur un « arrêt minute », je n'en ai pas pour beaucoup plus...
Je grimpe une grosse réno sur la colline en échange d'un chèque.
Après je file à Sorgues, bizarrement l'adresse m'amène aux transports Ziegler, gnin ? Qu'est ce que je fous là ? Je vais à l'accueil, une petite dame appelle un chef, en fait le type n'a pas la place chez lui, on vide la piscine dans une annexe à eux de l'autre côté de la rue. La cour est gigantesque, pour moi c'est royal !
Il me reste encore une couverture Solaé à déposer à Avignon. Les rues du lotissement sont bizarres, je ne trouve pas, je demande au facteur, il m'explique que c'est le bordel, les rues ne sont pas droites, oui j'avais remarqué, avec ses explications je m'en sors. La maman est en train de faire des crêpes au Nutella pour ses nains, elle me demande si j'en veux une. Merci c'est choupinou mais non.
Demain je recommence à La Salvetat, c'est loin, faut que je roule. Je termine la journée au routier en haut du Poussarou, je me gare à côté d'un gars de chez Bernadou en pulvé : « oh Waterair, j'ai une piscine Waterair, regarde, j'ai des photos ». Super sympa le gars, un collègue arrive, puis un autre, puis d'autres gars, puis je ne sais plus...à l'avenir, pour la survie de mon foie, ne jamais couper avec des Tarnais...
Bizarrement je n'avais jamais mis les pieds dans ce relais, grossière erreur, c'est le top, la douche est royale. Un peu avant 8h je suis à La Salvetat, ici c'est le trou du cul du monde. Je livre chez un artisan, à son hangar. Une dame arrive, elle roule dans une Polo hors d'âge, plus de doublure de portière, elle l'ouvre avec une ficelle, tout le reste est du même tonneau, du bordel et des vieilleries partout, c'est la France profonde.
Après ça je dois aller à Gaillac, punaise je passe par où ? Google et le GPS veulent me faire couper au travers, d'habitude j'adore ça mais là c'est too much. Je redescends à St Pons et je prends la route de Castres, ça rallonge d'une vingtaine de bornes mais je pense m'y retrouver avec le gas-oil. Avant midi je dépose une grosse réno-margelles, un chèque, 30 minutes de coupure et zou !
Ce matin avec Marionna nous avons entretenu une relation, uniquement épistolaire je vous rassure lol. Elle me dit de voir avec son monteur.
Je mange un morceau vite fait du côté de Carca, trois gouttes de gas-oil à Figueras, Raùl m'appelle, on devait livrer dans Barcelone mais ça ne va pas pour lui, on se donne rendez-vous à Mollet, pour moi c'est parfait, c'est bien moins loin. Je regarde sur Maps le lien qu'il m'a envoyé et c'est là que je vois que Yannick est au Mercabarna ou dans le coin. Je l'appelle, il charge du groupage et remonte direction la France. Je retrouve le monteur à côté d'un Lidl sur un bout de parking bien dégueulasse, pas grave, il y a de la place. Je balance la piscine sur son petit plateau, j'appelle Laurence, elle me dit qu'elle n'a rien, roule, on verra demain à Perpignan.
Du coup à 20h30 on se retrouve avec Yaya à La Jonquera, au top l'histoire !
Quand j'ouvre les rideaux à 6h30 Yannick est parti, c'est un vrai lui. Je vais me doucher, ensuite je vais au gas-oil, il y a un peu de monde, pas grave. Quand je passe devant l'Escudero, je suis surpris c'est déjà ouvert, je vais me ravitailler en jus de raisin.
Hier soir Laurence m'a parlé de Perpignan, je vais tanquer au St Charles, il y a une boulangerie, je me prends du pain pour midi. Pauline m'appelle, me demande quand je serai à Devecey parce qu'il y a la suite du 35ème anniversaire d'ATS demain. Bé j'en sais rien ! Faut que mon camion soit garé et lavé pour 17h dernier délai. Très bien mais je n'ai aucune maîtrise sur le truc. Je plante 3h, Laurence me dit de rouler. J'essaye de rouler à l'économie. Plus tard Pauline me rappelle, je rentre à vide. Bah oui, c'est ridicule de me chercher un lot et dans le même temps envoyer un camion charger pour moi, on bouffe tout ce qu'on gagne.
Bien sûr je sors à Bagnols sur Céze pour prendre ma route, c'est là que Baloo m'appelle, il est une minute devant moi. Il a une coupure à faire, et moi aussi. On se retrouve au « mon relais » à Pierrelatte. On papote une demi-heure devant un jus de fruits et un panaché, oui nous sommes des militants de la Croix Bleue.
Compteur remis à zéro j'attaque la dernière période de conduite. Je passe Lyon vers 18h30 -18h45, c'est pas trop la bonne heure mais ça va. En fait j'ai fait ma coupure un peu trop tôt, j'aurais dû pousser une demi-heure plus loin mais Baloo étant là ça aurait été con. Je visais Mouchard, j'appelle le Dan, je m'annonce pour 21h15, purée je dois grappiller 25 minutes sur l'heure annoncée par le GPS. J'adore ça, faut attaquer, doubler des bagnoles. Je plaisante bien sûr, je suis très respectueux de la vitesse, c'est 60 à l'heure sur les routes non prioritaires. A 21h12 je suis à Mouchard pour 21h18 max, parfait.
Café croissant, pas douche, pas le temps, à 6h12 venga ! A 8h et quart je suis à Seppois, à peine en retard, personne ne m'a rien dit. J'ai une couverture à charger après, je me garde un peu de place, j'aime pas faire comme ça, c'est plus simple d'avoir les Solaé d'abord.
Je file à la halle fret, Alex doit changer les pneus du tracteur, les 6, allez hop ! J'ai un peu honte, l'avant droit était mort, ils ont pourtant été retournés sur jante il n'y a pas longtemps, j'ai pas trop compris. Je mange une tomate, je graisse ma sellette et je vais laver chez Mécano Service.
Pauline m'appelle, on n'attend plus que moi, enfin pas tout à fait, je vais être au milieu de la pile. La pile ? Oui telle la reine d'Angleterre, ATS fête son anniversaire en deux fois. En juillet c'était avec les familles, ce soir c'est le gros gloutch avec tous les clients, fournisseurs divers ( y compris un mec de chez Mercedes, pourvu qu'ils ne renouent pas de relations ! J'espère que c'était une forme d'adieux ) des gens de Tred'union, Jacques Jeantet, le député du coin, le maire du bled, le fondateur d'ATS...j'en oublie... Donc pour faire plaisir à tout le monde, au moins 200 personnes selon moi, on a mis à quai les Renault T logotés 35 ans, et les semis pubées Waterair Eurovitrage... en long pour bien les montrer. Des discours en veux-tu en voilà, le chef en a profité pour introniser ses enfants, cette fois c'est officiel. Bon c'était bien, bien mangé, bien bu, pas trop je conduis.
Je deviens vieux, je trouve la musique trop forte, je suis crevé, à minuit je m'éclipse, je saute dans la Fiat. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.