Carnet de bord de Septembre 2019 | Partager sur Facebook |
Hier soir j'ai pris la formule coupure donc ce matin je prends le petit déj' complet et la douche sans bourse délier. Sans bourse délier c'est une vieille expression pour dire que je n'ai pas ouvert mon porte-monnaie, ça veut pas dire que je me suis mis un lacet autour d'une couille.
Pendant que je fais chauffer les chevaux scandinaves Sylvain s'arrête vers moi. Je lui propose un café en vitesse mais non, il file. Il est sérieux ce garçon.
J'attaque à Livron dans un quartier que je connais un peu, pas facile. Le chemin est étroit, la maison du client est au 830, au pire j'aurai 830 mètres à reculer. Je trouve une grosse ferme au 400, ici je peux me retourner...j'avance, plus loin c'est mort. Je sonne, personne, tout est est éteint. J'essaye en attendant de faire demi-tour dans un chemin à ma main mais l'essieu auto-vireur refuse de se verrouiller. Même en manuel, mon cul Paul. Me vlà beau. La semi part en crabe, tu peux rien faire. Pendant ce temps le client se réveille. Il me prend de haut, veut m'expliquer pour faire demi-tour. Ouh la, ouh la l'ami, laisse moi faire. Ensuite il me dit qu'au bout le chemin fait un T, je dois pouvoir me retourner. Pas le choix, j'y vais. Effectivement, j'arrive à faire demi-tour malgré les caprices de l'essieu. On retourne à la ferme que j'ai vu tout à l'heure. Purée l'heure tourne, ça commence à me plaire cette histoire. Le gars est un peu plus sympa. Il va voir le paysan, on peut déposer la piscine sous un hangar. J'avoue que ça me va bien. Quand c'est fini j'enfile le bleu et je me couche sous la semi. Quand on met la marche arrière, les feux de recul commande un poumon, comme un poumon de frein, ce poumon fait basculer un doigt en forme de pyramide en gros, ce doigt entre dans un logement pour bloquer l'auto-vireur. J'entends bien l'air entrer dans le poumon mais il ne se passe rien, le poumon doit être tuberculeux ou cancéreux. C'est le tabac de toutes façons. Fin du diagnostic, je l'emménerai vendredi en pneumologie au CHU de Besançon.
J'appelle le client suivant à Lunel pour le prévenir que je suis à la bourre, il s'en fout. Parfait.
Je suis à Valergues à 11h30, pile poil la sortie de l'école. La maison du client est juste à côté de l'école, une barrière bloque la rue le temps de la sortie des classes. Je vais me garer un peu plus loin, je laisse le kit à côté de la barrière, le temps d'aller chercher le reste la barrière est ouverte. Nickel.
Petit gars pas chiant, ça va vite. Je me prends un bout de pain à la boul' du bled et zou !
Faut que je galope, pas le temps de faire une sieste cet après-midi, j'attends d'avoir passé la bifur' de Narbonne pour manger. Après je suis presque à Perpi.
Juste avant 16h je suis à Alénya. Dans le lotissement, vachement étroit, je me trompe d'une rue mais coup de bol je dois reculer en ligne droite. L'essieu ne me fait pas trop de misère. Les clients ont un fort accent. J'avais bien deviné ils sont de la Haute Saône, je parle comme ça moi ? Ils sont bien sympas, la dame m'offre un café. Tip top.
Il ne me reste plus qu'à rouler pour être au plus près demain. Le plus proche ce sera chez Pierrot aux Pujols. En fait le patron s'appelle Francis et pas Pierrot mais on s'en fout, je suis à 3km600 de la maison demain matin.