Carnet de bord de Mars 2025 | Partager sur Facebook |
A 8h30 je suis à Bourogne, j'arrive bien trop tôt à l'usine. J'espérais charger un peu avant mais c'est mort. Le Fred, mon compagnon de misère, mon frère de combat, mon coéquipier d'Allemagne n'a même pas commencé. Pas grave j'ai le temps de tamponner des CMR, d'aller voir la cheftaine pour papoter et de commencer à pointer mon fourbi. En y en a pas mal !
A 10h45 le Fred me laisse la place, j'ai déjà un quart d'heure de retard ça commence mal mon histoire. J'ai des colis jusque sous les barres du toit, je mets quand même une sangle sur les tôles et une autre sur les margelles, sur le lourd quoi ! Le reste c'est impossible, les couvertures couchées sur les escaliers, les colis en vrac. Si je me fais contrôler en Allemagne le Polizist il fait au mieux une crise d’épilepsie, au pire un AVC. Ma foi on verra, moi j'ai pas de solution.
Je mange un bout vite fait vers Colmar, un quart d'heure pas plus. Vers Sélestat je suis au cul de deux ou trois camions, ça freine on roule à 60 pour rien, clignotant, je double. Ah ben dans la minute j'ai la sirène et les gyros bleu... Je les suis jusqu'à la brigade un peu plus loin au bord de l'autoroute. Ton compte est bon tonton Pierre
-Vous savez pourquoi je vous arrête ?
-Mais bien sûr !
-Y avait aussi la ceinture mais je ne dis rien.
-Je venais de me détacher pour retirer mon sweat, il fait chaud ( gros mensonge évidemment )
-Ouais d'accord on va dire ça.
Bilan zéro infraction sur la carte, 90€ et pas de point en moins. Il était tout gentil cet adjudant j'allais pas lui dire que c'est pas cher payé pour les centaines et les centaines de camions que j'ai doublés partout où c'est interdit. C'est un peu le couronnement de ma carrière quoi ! J'étais déjà pas en avance, j'ai encore perdu un gros quart d'heure. En fait j'ai pas eu de bol l'interdiction de doubler se termine au niveau de la brigade. Je pense qu'ils doivent se planquer là exprès.
Je saute le Rhin au sud de Strass pour me retrouver à Offenbourg sur l'A5. A 15h je suis à Lauf assez joli village au pied de la montagne. Je dépose une rénovation mais pas vite fait, le pépé bricole et il met un temps fou à venir m'ouvrir la porte du jardin. Une signature et je me casse. En Allemagne c'est bien il n'y a jamais de contre-remboursement ni de documents de crédit, pas de perte de temps et de discutions à la con.
Quand je redémarre j'ai 20 minutes de coupure, il me reste 1h45 à rouler, je file. Erreur fatale !
1h45 pour faire 130 bornes, c'est tranquille. Pas en Allemagne ! Ça bouchonne à hauteur de Karlsruhe, à Waldorf kreuz, normal, à hauteur de Mannheim, pas de gros bouchons mais des minutes perdues. Tant est si bien que je dois couper 30 à Hockenheim. Putain je regrette de pas être resté 10 de plus tout à l'heure. Il est 17h30 tous les parkings sont blindés de kolegas, je me gare en double file le long d'un Allemand qui a tiré les rideaux.
A 18h30 j'arrive enfin à Bensheim. Le lotissement n'est pas bien large, des voitures garées de chaque côté, j'arrive à me faufiler. La maison est au fond d'une impasse j'y vais à pied, je m'excuse auprès de la cliente pour le retard, elle me répond que c'est pas grave. Pas de garage, je pose tout devant la maison, ça va plus vite. Quand je repars il fait nuit noir. Je check les Autohof sur Truckfly, celui de Bad Rappenau me semble pas mal, un Hollandais a dit dans un commentaire qu'il a trouvé de la place à 21h30. Je pense qu'il a eu du bol ce jour-là. J'arrive à 20h35, il reste 3 ou 4 places, une seule me suffit. Je vais me jeter une bière avec ma Schnizel, je l'ai bien méritée.