Carnet de bord de Juin 2019 | Partager sur Facebook |
Après un magnifique week-end-terrasse faut retourner à la mine. A 8h je suis à Seppois, Fabrice est sur le pont. C'est le pont sur la Largue, il n'est pas bien haut. J'ai 15 clients à faire entrer dans la calèche, c'est fin. Comme d'hab' pour gagner un peu je mélange le Waterair Iberica, le cariste là-bas ne va pas me faire chier c'est moi-même myself. A 9h et demi je laisse la place à Michel.
D'habitude je m'arrête en vitesse boire le café avec ma meuf mais faut que je sois sérieux, je file.
A 11h et demi je passe au dépôt pour remettre un chouilla de gasoil mais surtout Pauline doit bricoler mon Transics, la géoloc ne fonctionne pas. Je lui dis que perso je m'en fous qu'on sache où je suis j'ai rien à cacher, elle me dit qu'elle aussi elle s'en fout, pour les Waterair c'est pas important mais on paye un service qui ne marche pas. Je coupe un quart d'heure et je file.
Je me suis mis un client ce soir à Alès, faut pas que je traîne. Donc comme d'hab' N83 jusqu'à Bourg, je mange un bout avant Lyon pour finir par une 30.
Belfort fait l'actualité, et pas pour le bon. Fallait être crédule ou complètement con ou cynique pour croire qu'en vendant un business aux américains ils allaient respecter leur parole. Ils vont garder la tecnnologie et fermer l'usine, y a pas besoin d'être voyant. Historiquement Alstom c'était la traction (les trains) et les centrales électriques, quand ils ont commancé à découper le truc en morceaux c'était certain que ça se finirait mal. Quand tu rajoutes le peu de couilles des politiciens nationaux de droite ou de gauche depuis 30 ans, t'as compris que c'est mal barré.
Parfois le lundi à la belle saison l'A7 est bien chargée mais aujourd'hui ça roule nickel.
A 19h je me gare sur une avenue d'Alès, à 1km200 de mon client. De ma cliente plutôt, non de mes clientes. Je suis déjà venu en Mars mais les margelles ne vont pas, je dois livrer les bonnes et récupérer les autres. J'ai pris une palette vide, du film, du scotch pensant que j'allais me faire chier mais non, la palette est intacte où je l'avais laissée. Je fais l'échange, deux signatures et zou !
Retour au camion, j'attends la fin des 45. Le resto à Vergèze a rouvert, je pensais aller là mais ça fait trop loin, j'ai 9h40 de volant à La Calmette, c'est parfait. La mauvaise nouvelle du soir c'est que la patronne me dit qu'elle arrête à la fin du mois, elle jette l'éponge. Ce soir on était 4, c'est pas épais c'est sûr...
Un café, une douche et je file à travers champs pour éviter de descendre à Nîmes. Je passe par le pont St Nicolas pour me retrouver à Poulx, c'est sauvage le coin. La maison est au fond d'une petite impasse, je livre chez un couple de garçons sensibles. Je tombe sur le premier au début de l'impasse, il n'assume pas trop ou alors il a un peu peur du routier gros con. Il me dit : « la maison est là, le portail est ouvert, monsieur Truc est là. » Pourquoi il ne dit pas, mon ami ? Mon compagnon ? C'est pas que je suis gay friendly mais je m'en cogne, ils vivent comme ils l'entendent.
Cette fois pas le choix je dois traverser Nîmes, c'est bien pénible. Je monte dans Langlade entre Nîmes et Sommières. Je m'enfile sur un chemin, des employés communaux bricolent là, l'un d'eux me dit que c'est un cul de sac mais que je dois pouvoir faire demi-tour au bout. Mouais, c'est ultra chaud sous des arbres, je descends voir trois fois pour ne pas me fracasser sur des rochers. J'y arrive, je suis assez content de moi. Ça ne dure pas, il me faut descendre une marche pour me garer, j'entends un petit craquement, c'est le carénage qui frotte par terre. Putain ! J'ai du cul c'est à peine frotté dessous, il n'y a que le mécano qui fera la vidange qui le verra. L'autre jour quand j'attendais chez Estienney le père Jeantet m'a aperçu depuis la route, il est venu me voir, il est venu voir son camion surtout, et je lui ai dit que je regrettais de ne pas avoir la suspension intégrale pour faire ce qu'on fait. Il m'a répondu qu'il n'y a pas pensé, mais pour le prochain. Mouais, ça va faire loin...
Pour me remettre de mes émotions je m'arrête boire un café au resto de la Source à Vergèze rouvert depuis lundi dernier, le personnel m'a l'air sympa, faudra revenir un soir.
Je me fais une rénovation dans Lunel, en pleine circulation d'avant midi. Je me gare à l'arrache, je me fais enguirlander par un type, il veut que je dégage. J'ai fait mon métier, je l'ai envoyé chier. Pour aller plus vite j'emprunte la brouette du pépé, le liner dessus et zou !
Je mange un bout à l'ombre au-dessus de Montpellier et je me fais deux palettes de margelles dans deux bleds vite fait. Garé les deux fois à 4 ou 500m, c'est plus facile en chariot que de manœuvrer dans des coins pas possibles.
Ensuite je descends à Lattes. La dame m'explique qu'elle a bien les boules de changer le liner alors qu'ils vont être expropriés dans quelques années. Les immeubles avancent tout autour. Elle me fait penser à cette chanson de Jacques Dutronc : de grâce, de grâce monsieur le promoteur ne touchez pas mes fleurs.
Je retraverse Montpellier, c'est pas la bonne heure, ça bouchonne après le garage de mes amis, Iveco. C'est tout le temps là, au rond-point où il y a les payottes des marchands de fruits.
Le dernier client est le plus facile de la journée, je dépose une rénovation chez un menuisier mais pas à son domicile, à son entreprise dans la zone industrielle. Une marche arrière à ma main pour entrer dans la cour, c'est les vacances !
Fin de session à Paulhan , il a fait chaud, j'ai mérité mon demi.
J'avais lu qu'ici c'est une bonne adresse, je confirme. La douche est grande, propre et gratuite.
Je n'ai qu'une poignée de km à faire jusqu'à ma première livraison du jour. Ça commence mal, l'adresse n'est pas clair. J'appelle la cliente, elle me dit qu'il y a deux chemins du Moulin dans le bled. T'y crois ? Du coup leur adresse a changé, c'est le binz. Elle m'explique mais je passe devant le chemin sans le voir. Putain ça me saoule de bon matin. Deuxième demi-tour au bout du village, je trouve enfin. Ça monte sec, ça me semble étroit, je vais voir à pied... Le client vient à ma rencontre, il m'explique qu'une semi est déjà montée. Oui une benne de cailloux, il a fallu couper des branches, le mec a galéré... Stop, stop, j'ai compris, pour moi c'est hors de question, je reste en bas.
Je livre en deux fois, sans casser le camion. J'accepte un café pendant qu'on signe les papiers.
Après ça je monte de l'autre côté de Béziers. Première rénovation chez un vigneron, c'est plutôt un arboriculteur d'ailleurs, il ne vinifie pas, son raisin va à la coopérative. La seconde à 4km de là chez des retraités. Ils viennent de racheter la maison et découvrent les problèmes un à un...
J'avais prévu de finir pour 11h, il est moins dix, nickel chrome.
Je fonce à Argelès. Je mange un bout en chemin. Encore une retraitée, elle modifie sa piscine qui n'avait pas d'escalier. Elle trouve bizarre qu'il n'y ait pas le liner. C'est normal, il faut reprendre les cotes quand c'est fini histoire de ne pas faire n'importe quoi. Encore de la calinothérapie avec les clients. Je vais pouvoir faire valoir un diplôme de psychologue par équivalence quand j'arrêterai la route...
Je ne m'éternise pas, j'ai du bazar à vider à la delegacion. Une fois en Espagne j'appelle Nestor pour demain, il est justement à l'agence à son bureau. Parfait. Je croise Yvan de chez Duarig et son toujours magnique camion-remorque tradi, un petit coucou par Messenger, la cibi du 21ème siècle.
A 17h je suis à Sta Perpetua, je me vide et je monte voir Nestor. Sur un grand écran d'ordi c'est bien commode pour voir où on va se garer demain. On y passe un moment, entrecoupé de coups de fil pour lui. On se donne rdv pour 8h et demi, on livre au sud et lui habite au nord de Barça. Pour éviter les bouchons du matin je lui propose de dormir dans sa Ford Fiesta mais il n'est pas trop chaud. Purée les gars si vous ne voulez pas faire d'efforts...
M'en vais couper par là. Sur Truckfly je trouve un troquet avec douche à Sant Feliu de Llobregat, c'est parfait pour moi.
Cafe con leche, douche. Beuh, y a pas d'eau chaude, autant dire que je me lave sans traîner. J'en parle à la serveuse qui s'en tamponne comme de son premier...non rien. Il y a huit flics des Mossos d'Esquadra attablés qui boivent le café. Je devrais me sentir en sécurité, je ne suis pas anarchiste je ne les déteste pas mais bon...admettons que le toit du resto s'écroule, juste là, un peu, pas grave, juste le placo, c'est autant de gens qui vont au taf ou de chauffeurs qui ne se feront pas dépouiller.
Viladecans c'est un peu chiant. Je sais qu'en passant par Gava ça passe en semi. C'est interdit mais ça passe. Je pensais prendre de l'avance et commencer en attendant Nestor mais il arrive à 8h30 comme on avait dit. Il est sérieux au taf, ce qui me fait dire que c'est pas un vrai Espagnol...
Garé à 300m de la maison, je fais deux voyages et je le laisse tchatcher avec son client. Je prends de l'avance.
De l'avance, non, on peut pas dire. Je n'arrive plus à ressortir du quartier ! Il y a deux bagnoles garées sur des zébras dans un virage. Je me vois bien appeler les flics alors que je n'ai rien à faire là. Donc je tire tout droit, je me retrouve sur une petite rue. Plus loin ça grimpe sec. Il pleut. A vide ou presque ça patine, obligé de descendre le chariot, et revenir le chercher à pied. Je bloque un bus, le chauffeur râle, il doit m'insulter en Catalan. Pourvu qu'il n'appelle pas les keufs. Putain là, à l'instant j'en ai ras le cul !
Un peu avant 11h je suis à Capellades pour livrer la suite et fin d'une piscine. On en fait tellement que je n'avais pas de souvenirs, en arrivant je reconnais le coin quand même. Nestor est déjà là. La maison de ville est toujours en travaux. La piscine est montée depuis un moment, c'est un cloaque dégueulasse. On se paye les colis et surtout les margelles à la main. Il nous faut passer un demi-étage sans escalier, c'est sportif.
Je ne traîne pas, Laurence m'a envoyé mon retour, du pinard à Narbonne comme d'hab'. Sauf que j'ai rdv à 14h, ça n'ira jamais. Je fonce.
En roulant je mange un quignon de pain d'hier, pour un épicurien comme moi c'est la honte. Hier au Perthus ça bouchonnait sévère, les dieux sont avec moi, je monte le col à la régule.
A 15h15 je sonne chez les pinardiers, le portail s'ouvre, ouf ! Une fois que tu es dans la place, tu peux t'expliquer. Pas besoin d'explications, le mec s'en tape de mon heure d'arrivée, il me donne un quai de suite. Mes palettes sont sur le quai, ça charge en vitesse. Je laisse traîner pour faire une coupure, un peu de marteaux pour faire joli pendant que je case ma palette de margelles et zou !
Ne me reste plus qu'à me rentrer, l'objectif c'est quand même de ne pas couper demain matin avant Besac'. Il me faut dépasser Valence. A 9h moins le quart je suis à La Tour d'Albon, tip top.
Les croissants sont bizarres ici, avec de la confiture dedans, pleine de sirop de glucose certainement. Une douche à l'eau chaude par là-dessus et zou ! J'attaque le vieux périph' de Lyon à 6h40 ça circule déjà fort.
Je passe laver chez Jeantet, j'ai le temps j'en profite. Ensuite je vais vider le pinard à quai. Il n'y a pas trop de place, faut faire du rangement avant.Un coup de gas-oil et il est pas loin de 13h.
Ma meuf m'a gardé une salade verte au coin du feu, je passe manger en vitesse.
Aux infos on nous raconte l'histoire des faux steaks hachés payés par l'Europe pour les restos du cœur, c'est du gras de la peau de l'amidon et du soja. Ben quoi ? L'Europe mène des politiques libérales qui affament les peuples, dans sa grande bonté elle leur donne de la merde à bouffer. Il ne manquerait plus qu'ils se plaignent ces salauds de pauvres !
A 3h et demi je suis aux piscines, pour rdv 16h c'est bien. Fabrice a bien speedé, tous les autres sont chargés. On attaque direct. En se démerdant on arrive à tout caser au sol, pile poil. En discutant avec Christine je lui demande pourquoi on fait tant de palettes de margelles toutes seules, c'est des erreurs qu'on rattrape ? Pas du tout, la logistique a récupéré le flux. Jusque là ça partait par l'affrètement Gefco mais c'était trop chiant. Tu m'étonnes, pour une petite piscine passe encore, mais pour une grosse, au tire-pal hayon dans les graviers chez les gens...bonjour!
Pour 18h je suis à la maison, bon congé de fin de semaine à tous, le ciel vous tienne en joie.
C'est bien les week-ends de trois jours mais à manndonné faut y retourner. J'hésite à démarrer il pleut et mon petit camion est tout propre, des sudistes attendent leurs piscines je décolle tant pis. Exceptionnellement je prends l'autoroute à Baume les Dames, je croise Julien, lui a démarré de St Etienne, moi de Granges, l'un de nous a commencé plus tôt, lequel … ?
Petit arrêt chez Scania à Besac', je n'arrive pas à trouver de soufflette avec le bon raccord dans le commerce. Mon collègue Fabien m'a dit qu'ils ont zappé notre cadeau, je réclame un blouson. Bien sûr ils n'ont pas de tailles homme, les conducteurs de Scania sont des crevettes, ils me le commandent. Je me prends une paire de gants, c'est les mêmes qu'à La Jonquera mais 50 centimes moins cher, comme quoi ! Je finis mon quart d'heure et je file.
Comme d'hab' je me prends une demi-1900 à Arbois, me vlà paré. Et il pleut toujours …
A Lons la DDE nettoie toujours le rond-point des gilets jaunes, la peinture doit être tenace ils y sont depuis la semaine dernière.
J'attaque Lyon vers 11h30, ça roule nickel, en 4h25 malgré le crochet chez Scan Bourgogne je suis à Feyzin. Je mange un bout en 30 minutes. Je reçois un texto de Baloo entre la poire et le fromage, il a vu sur Maps que je suis là, il vient me serrer la louche, on papote un peu. Cet homme a un métier, il file. Et moi aussi.
A 16h pétantes je suis à Vendargues, il pleut ici aussi. Je crois ne pas avoir arrêté les esssuie-glaces de la journée, un truc de fou en Juin. J'avais chargé intelligemment, si si, j'y arrive, je n'ai qu'à ouvrir les portes la réno et la margelle sont au cul. J'ai bien fait d'ailleurs la rue du lotissement est bien étroite.
Ensuite je traverse Montpel' pour me retrouver à Gigean. Ici je connais la police municipale, et le lotissement, pas la peine d'élaguer des arbres une nouvelle fois, je reste sur la rue de Frontignan. C'est moyen large mais tant pis. Le lotissement est comme dans mon souvenir, à éviter en semi. La commune a fait des micros ronds-points avec un arbre au milieu, font chier quoi ! En deux voyages je suis vide, je passe la palette de margelles par un portillon,en serrant les fourches et en passant par le haut ça le fait. Tiens la pluie est revenue...
Demain je recommence dans l'arrière pays, j'ai 8h et des boulettes de volant, ça suffit. Je suis juste à
Après mes éternels café douche je mets en route à 7h et quart. Au rond-point de chez Charles André il y a toujours les panneaux qui interdisent le pont de Canet, d'accord mais pour aller à Gignac on tourne avant. Je soupçonne la DDE de foutre la trouille aux gars exprès. En plus j'adore cette route.
A 8h je livre une palette de margelles à St André de Sangonis. Le gamin est au courant, il a un chèque, tout va bien. Encore un gars qui a voulu faire une terrasse en matériaux composites, c'est beau mais ça brule les pieds. Il revient au béton classique pour ses plages. C'est très bien le béton, n'est-ce-pas ? Et nous ça nous fait du taf.
A propos de taf j'ai la tête ailleurs ce matin, ma chérie passe sur le billard ce matin. C'était un truc programmé de longue date m'enfin voilà... Ces cons les humains, ils se mettent la tête à l'envers alors que si on était comme les amibes , pas de cerveau, pas de sentiments, pas de psychothérapie.
Je continue quand même la tournée, hein ! Je vais à St Thibéry, donc dans l'histoire il y a eu un saint qui s'appelait Thibéry ? Un cousin de l'ancien maire de Paris certainement. Je roule dans la cambrousse un long moment, sous des branches, le chemin est étroit, impossible de serrer d'un côté ou de l'autre. A 1km de la maison je dois tourner à droite mais c'est impossible. J'enfile le cul de la semi en face, tout doucement j'y arrive. Pas rassuré par la route j'appelle la cliente qui me dit que ça passe en camion. Mouais. Elle me dit que c'est un ancien domaine agricole et viticole, que des camions venaient. Je lui fais confiance. Finalement ça va. Bon les camions devaient s'appeler à la cibi, c'est impossible de se croiser. Pour repartir je file tout droit au petit pont, ça passe mais purée c'est des tonnes de stress ces coins de merde.
J'ai le texto libérateur de mon cerveau à 12h51, l'opération s'est bien passée.
Détendu je fonce à Carcassonne pour 13h, je fais une rénovation fastoche dans la banlieue. Après j'ai une piscine complète à côté de Limoux. Le gps m'envoie au-dessus du chemin du client, soit je recule 1km soit je me pète des km de route de merde. Je recule. J'aurais dû appeler le client avant mais ça me semblait facile.
La suite est à Perpignan, j'hésite à prendre l'interdiction par Quillan mais à cette saison il doit y avoir des touristes, des camping-cars et des flics. Je fais sagement le tour par l'autoroute.
Je me fais une dernière rénovation dans une impasse coincée entre le St Charles et une rocade, pas sympa du tout le coin.
Allez, direction Barça. Je suis surpris par le peu de circulation dans le Perthus, ces derniers temps ça bouchonnait tout le temps, ce soir je monte à la régule, en face personne non plus, bizarre.
Laurence m'a dit qu'elle m'a prit du vin à Narbonne vendredi, pas la peine de courir donc. Je me gare au 9 California, et c'est le drame ! C'est fermé le soir désormais. Bon, je descends à Maçanet mais le parking est fermé. Nan mais oh ! J'échoue à Parets del Valles comme d'hab', moi qui voulais changer. Nestor m'appelle, on se cadre pour demain, finalement la vie est belle.
A 8h et quart je me gare en face de chez la cliente, le commercial n'est pas encore là. Le portail n'est pas normalisé, j'attaque à la main. La cliente empoigne les colis, ça rigole pas. Quand il ne reste plus que les tôles Nestor se pointe, à deux c'est plus facile. La cliente s'éclipse, il me dit : « elle est super sympa, en plus c'est une indépendantiste. » Oui, il ne lâche pas l'affaire. Quand je remballe une dame d'un certain âge vient me voir, elle parle un français impeccable : « vous donnerez le bonjour à la France, j'ai vécu longtemps à Lyon, c'est ma ville, j'aime Barcelone mais ma vie est en France à Lyon, j'espère y retourner. » Eh bé !
Je descends à l'agence, c'est pas loin du tout en passant par derrière, je me retrouve au bout de la zone côté Polinya. C'est plein de bistrot, je vais me jeter un café.
Je me vide deux palettes et je monte voir Enrique, c'est lui qui a vendu ma dernière piscine de la semaine. Il est chef, il roule en Passat break, ça roule plus vite qu'un Scania malgré tout, je prends de l'avance. Je monte dans un bled paumé dans la montagne. Manresa, Sùria, jusque là ça va, après c'est une incroyable route de chèvres, virages, petit pont, virages, parapet, virages. En fait de village, c'est plutôt un hameau, j'avais vu sur maps que je pourrais faire demi-tour, c'est fin mais ça va. Le temps de débâcher le chef des commerciaux arrive. On dépose la piscine dans un grand garage où je peux entrer en chariot, facile. En trois voyages c'est torché.
Je redescends dans la civilisation sans trop dépasser Manresa, si des fois le Narbonne n'est pas confirmé. Je mange un bout à l'ombre dans une zone. A 14h je textote Laurence qui me répond aussi sec, venga a Narbona.
Pas grand monde à la Petrem de Figueras, je fais les pleins gasoil, adblue et du chariot. A Salo j'ai fini la jauge clignotait, c'était pas loin de désamorcer.
A La Jonquera je me gare en bas au milieu des sauvageons et je vais faire quelques courses. Je finis la journée chez la vosgienne à Sigean, tip top cette histoire.
Réveil 6h, un bon café, un mauvais croissant, une bonne douche et zou ! L'orage gronde au-dessus de la mer, le ciel noir au lever du jour, les éclairs, depuis ici c'est beau mais depuis la plage ça doit être magnifique.
A 7h moins dix je sonne chez les vignerons, pas de réponse, le bureau est éteint. A 7h05 un gars me dit de me mettre au quai 3, il charge dans la foulée. A 8h pile poil je me casse. Je l'ai déjà dit mais j'adore ce trafic. Il ne me reste plus qu'à me rentrer, sans traîner.
Sans traîner ça commence mal, on se paye un bon bouchon à Béziers, les hommes en orange nettoient la piste, ça a dû bien cartonné au vu des traces sur la route. Ensuite c'est plus haut vers Chanas peut-être, réduction à deux voies, rebouchon. Ils fauchent l'herbe. Est ce bien nécessaire un vendredi après-midi ? Ça me fait repenser à propos d'herbe... Je chargeais souvent à Thann 68 du chlorosulfate ferrique dans ma jumbo, le vieux qui mettait le bras dans la citerne avait un incroyable accent alsacien, je comprenais rien, fallait le faire répéter. Un coup il me dit : il y a de la neige dans les brais. Les brais ? Les brais c'étaient les pantalons des Gaulois. Là il me dit : « non les brais, là où il y a l'herbe qui pousse ! » Putain le moment de solitude ! Entre pré et brais, merde quoi ! C'est moi qui suis passé pour l'abruti. Ça m'a marqué à vie !
A 17h je suis au dépôt, Pauline fait mettre une semi vide vide à quai, je transvase direct, je complète un peu de gasoil et je saute dans le Cubo. Je file à St Vincent voir ma chérie. Je reste un moment vers elle, jusqu'au presque taquet de mon amplitude.Retour au dépôt, je pose la bagnole et saute dans le Suédois. Et là bingo ! Gros bouchon sur la route de Vesoul. Dans les travaux à Rioz un accident de chaque côté. Je vois ma sortie juste là ! Comme ce matin vu les traces ça a dû bien cogner aussi des deux côtés.
J'arrive à la maison ric-rac avec 10h01 de volant, pas d'infraction, zen... Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Juste avant 8h je suis à Seppois. Il est tôt il n'y a encore personne à la logistique quand je vais chercher la liste de chargement dans mon casier. Bien l'impression que je me suis levé trop tôt.
On charge, tout passe au sol tranquillou. Christophe arrive ensuite, je lui laisse la place. Je repasse par le bureau, Martine me parle d'un éventuel rajout la semaine prochaine à Madrid. A confirmer.
Premier arrêt chez Scania Besançon, je vais faire changer les batteries, naaan je déconne, ils ont reçu mon blouson. Chez Merco ils ne donnent rien, chez Man une pauvre polaire, ici j'ai droit à une magnifique veste d'hiver, je vais pouvoir aller frimer dans les bistrots. Il ne me manque que le porte-feuille à chaîne et les sabots à poil pour être un vrai trucker.... bien ridicule.
J'ai un peu de temps je me gare dans la zone des Tilleroyes et je vais embrasser ma meuf vite fait. Elle va être transférée dans un centre de rééducation. J'espère que c'est un centre de rééducation par le travail en Sibérie, que ça la ramène dans le droit chemin du socialisme soviétique.
Les 4h30 de volant m'amènent à Bourg en Bresse, je mange un bout, pas d'ombre, la clim de nuit souffle un petit vent frais, c'est pas désagréable. Je savoure, je savoure.
Pour 17h pile poil je suis du côté de Voiron, l'impasse des clients est entre deux virages, c'est criminel de stationner là, m'en vais plus loin. A 5 ou 600m je trouve à me garer sans risquer de me retrouver demain dans les pages du Dauphiné Libéré. Je livre une réno chez des gens d'un certain âge. Je leur parle de la loi sécurité, ils doivent impérativement renvoyer un papier chez Waterair, ils ne voient pas trop le truc. En fait c'est pas mon boulot mais c'est moche de se barrer en se disant qu'ils n'ont qu'à se démerder.
Cette fois, zou, direction le sud. Ça roule bien jusqu'à Valence, après c'est un immense merdier. C'est presque impossible de prendre l'autoroute direction Marseille, ça me saoule, je prends la N7. J'avoue c'est pas l'idée du siècle. Au début je pense avoir fait le bon choix, je vois sur l'autoroute un camion couché. Mais à Livron c'est tout bouché aussi. L'heure tourne, je pensais couper vers Donzère, c'est mort. Je vois des bagnoles tourner à droite, c'est trop étroit, premier petit chemin à gauche, je me retrouve je ne sais où, je remonte tout le bouchon jusqu'à un feu, à gauche, nickel chrome. Garé au Disque Bleu à Loriol avec 8h59 de volant, trop fort! C'est pas où je pensais mais tant pis, et j'ai ma première 11h, c'est pas si mal.
Je démarre un peu avant 7h. J'ai vu sur Maps que mon premier client à Orange n'habite pas loin de l'arc de triomphe. C'est tout interdit par là, je voudrais bien livrer avant le réveil de la police municipale. Je franchis un nombre impressionnant d'interdictions aux 3t5, ils sont un peu fous ici avec ça. Je dépose en vitesse une réno dans le garage, un chèque et je file.
Je monte à Bagnols sur Cèze en esquivant l'autoroute. Sur l'atlas Michelin la route paraissait bien petite mais non ça roule, faut dire qu'il y a un barrage sur le Rhône donc certainement des convois qui vont à la centrale.
J'avoue que Bagnols ça m'inquiétait un peu, c'est bien le binz cette ville, en plus le centre est en travaux mais non ça va, le lotissement est accessible, ou disons qu'on a connu pire.
Vers 11h je suis à St Gilles dans le gros lotissement sur la route de Générac. Il y a déjà pas mal de Waterair dans le quartier, n'en vlà une de plus. Le client me dit qu'il est lui aussi dans le transport... Il est responsable sécurité environnement dans un gros entrepôt. Je lui dis que je vois : c'est le casse-bonbons qui fait des notes pour nous obliger à mettre le gilet jaune, les pompes de sécu et tous ces trucs à la con... Il me dit que je connais bien son métier, MDR. Je lui fais signer le papier sur la loi sécurité, il me dit que Waterair a un « devoir d'information » sur le sujet. Tu sens que le gars est dans son élément. Bah, il est sympa et voilà.
Pour repartir je passe par Vauvert, c'est normalement interdit m'enfin, fait chier de remonter à Nîmes. Je me prends du pain au Ribéïrou à l'entrée de Lunel, non je ne traverse pas Lunel ,faut pas déconner. Autoroute.
Je mange un bout vers Béziers, 30 min pas plus. Comme la semaine dernière la montée du Perthus est bien calme, je dois même freiner derrière une citerne. Vers Gérone je chope un coup de mou, un quart d'heure dans la niche c'est mieux que dans une pile de pont. Je dépose une chiée pis un tas de rénovations à l'agence. Je demande à Nicolas le numéro de la nouvelle commerciale qui remplace Sergi, elle a vendu deux piscines, on les fait demain.
M'en vais couper à Parets del Valles comme d'hab'. Je commence à me lasser de la bouffe ici mais ce soir ils font fort, légumes compotés en entrée, thon à la plancha, une merveille !
Je démarre tôt sur les coups de 7h. Si si, ici c'est tôt... Je jette un œil sur google, ça a l'air de rouler. Venga ! La première livraison est au-dessus de Sabadell, je monte par la rembla, ça roule à peu près.
Je rencontre ma nouvelle compañera, Mariona. On ne s'est pas encore vu, cette piscine ici à Matadepera a été reportée plein de fois. Encore une mairie de chieurs... Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, une fille qui sort d'une école de commerce habillée en tailleur strict ? Pas du tout ! Mariona, fort jolie trentenaire filiforme est en short en jean's, roule ses clopes, et porte un anneau dans les narines tel un taureau andalou. Toujours sur ma réserve, je lui tends la main, elle m'attrape par les épaules et me claque la bise. A l'aise d'entrée. De suite je vois qu'elle ne parle pas un mot de français. C'est aussi bien ça m'oblige à parler, avec Nestor je ne fais aucun effort. Je suis garé devant une école, sur un damier jaune : stationnement et arrêt interdit. Pas le choix les rues sont étroites, et pis y a personne... Je fais un premier voyage, ça va, en revenant au camion c'est blindé de bagnoles, des gens qui déposent leurs nains. Quand je fais le contrôle du colisage deux flics arrivent, faut que je dégage. Oui oui tout de suite... Je termine vite fait, je sens qu'ils s'agassent un peu. On signe les papiers et je file. C'est vrai, faut avouer, je fous un sacré bordel. Un autre flic veut absolument que j'avance le camion. Pour aller où ? Putain ils me fatiguent, je prends le temps d'embarquer l'engin et je me taille.
La commerciale a vendu une autre piscine dans la province de Lérida, à Gerb. J'adore ce nom. Je retrouve Mariona sur les coups de 11h devant chez sa cliente. Aucune odeur de vomi à Gerb, c'est cool. Tite livraison tranquille, dans une rue au calme, ça change. Mon histoire a bien marché, je pensais être vide bien plus tard, j'ai mis la suite demain à Madrid. Je compte les heures, et j'envoie un whatsapp à Roman. Je lui explique que ma femme va sortir de l'hosto en fin de semaine, patati patata, ça m'arrangerait de vider ce soir au lieu de demain. Généralement il répond deux jours plus tard, là dans le quart d'heure il me dit que c'est ok pour 19h à Leganes. Putain nickel-chrome ! Je tire ma première période au taquet, j'ai coupé 15 déjà, je mange en 30 minutes. Le gps me dit que je suis à 4h45 de Madrid, ça va être fin, et c'est compté sans aucun bouchon... Pied au plancher partout, en laissant filer à fond dans les descentes je grapille quelques minutes par ci par là. L'ordinateur de bord me dit : dorénavant relâchez la pédale d'accélérateur machin truc. Oh ferme ta gueule c'est pas le moment de me saouler avec la conduite éco. Laurence me confirme qu'elle m'a prit des emballages à Bilbao comme l'autre jour. Tip top.
Ça freinouille par ci par là sur la M40, puis à l'entrée de Leganes mais rien de méchant, j'ai du cul. Je me gare devant chez les clients avec 4h32, c'est pas mal. Roman se pointe dans les 10 minutes, on vide. Quand je remballe je me fais la refléxion que jamais un transporteur ne garde un trafic pour la vie éternelle, on finit toujours par perdre un boulot, ce jour là je serai bien malheureux... Je termine ma coupure. A 19h50 je me casse, il me reste une heure à rouler ric rac pour faire 10h. Je retraverse Madrid mais vers le nord cette fois, M30 tout du long, ça roule nickel. Je me pose au gros routier hôtel de La Cabrera avec 9h59. Purée si on m'avait dit que je serais là ce soir...
Réveil 6h le bistrot est ouvert je vais boire le café et zou ! Depuis Madrid la jauge à gas-oil clignote en rouge. Ça me fatigue cette histoire, m'en fous, no stress, j'ai décidé d'en mettre à Burgos et basta ! A 30 bornes de la station tout s 'éteint, « autonomie 0 km ». Bon. Je vais enfin pouvoir faire un vrai plein ? Mon cul Paul ! 572 litres, sur un réservoir de 700. Sans déconner ? Vais me garer, déjeuner et me doucher. 2€ la douche, ça vaut pas plus. Quand le compteur est revenu à zéro j'y retourne.
A 11h et demi je suis à Bilbao, le cariste me reconnaît, je lui demande s'il a besoin de mon toro pour dégerber des palettes comme l'autre fois, on fait copain-copain et il me fait mettre à quai direct. Ils sont deux, son collègue va chercher les caisses et lui les bourre dans la semi au tire-pal électrique. A midi et demi je me casse, chargé complet, j'adore ce job.
Pour éviter de faire 50 coupures dans la journée, j'ai fait 15 à quai, je tire jusqu'au bout de la période, ça m'amène vers Biarritz, il est 14h, je mange un bout.
La question du jour c'est Bordeaux. J'approche il est 17h et des boulettes. Sur Maps c'est rouge de partout. Ça fait chier je suis loin d'avoir fini mes heures, tant pis j'y vais. C'est particulièrement pénible, 40 minutes pour traverser. Tu dis ça à un mec de la Ruhr ou de Paris il rigole.
L'objectif c'était d'arriver à Barbezieux, j'ai 9h45 de volant, et j'aime pas cette usine, je pousse jusqu'à l'Imprévu à Vignolles. Posé avec 9h55 de guidon, nickel-chrome.
Décollage à 4h15 à l'issue de mes 9heures. C'est bien tôt mais je voudrais vider chez Bourgeois, ça me ferait gagner une transvase dans la cour, et pis ça arrangerait le boulot. Pauline m'a dit qu'ils ne déchargent plus les camions le vendredi après-midi, je verrai.
A Deux-Chaises je me jette dans la niche un quart d'heure, ensuite je m'offre un gros pain-beurre et une douche. 45 minutes ric rac.
Sur les coups de 13h30 je suis chez les écrabouilleurs de ferraille. Le cariste des expés me dit qu'il n'y a plus personne, il ne peut rien pour moi, il m'emmène vers un chef, qui ne peut rien pour moi, puis vers un autre chef, qui ne peut rien pour moi. Bon ma foi j'ai essayé, je n'ai rien à me reprocher. Je préviens Pauline, qui n'est pas surprise.
Je vais laver chez Jeantet, je suis tout seul, nickel. Je fignole jusqu'à ce qu'arrive Jean-Charles, je lui laisse la place.
Au dépôt c'est le gros binz du vendredi, des camions de tous les côtés. Nos locataires me prêtent le quai 4. Le temps de démarrer le vieux Volvo, d'accrocher une semi vide, un collègue a pris le quai 3. C'est le jeu ma pôv' Lucette. Il vide un lot, en recharge un autre, j'attrape un tire-pal, ça roule. Je prends la place. Le cariste de chez Epsilog trouve bizarre que je vide un complet pour le remettre dans une semi vide. Ben ouais chez ATS on est un peu cons. Je lui dis que c'est ma semi de piscines. Du coup il me donne un coup de main à transvaser, sympa. Je complète un peu de gasoil pour être tranquille jusqu'en Espagne. Il est 4h, j'ai un peu faim. Ah bé oui, j'ai même pas pensé à manger du coup. J'ai de grosses réserves, vais pas crever de faim tout de suite. Un bout de pain fait l'affaire.
A 5h et des boulettes, je suis à la maison. Moi qui comptais rentrer samedi pas de bonne heure, ça a bien marché mon histoire. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
C'est en gros la même chose que lundi dernier, je charge à 8h. Sauf que à force de rajouter une réno par ci un kit par là, ben on a bien du mal à tout rentrer. Un kit posé derrière un à vider avant, si c'est une tôle de deux ou trois modules tu gagnes pas loin d'un mètre de plancher, un local technique sur une margelle, chuuut faut pas le dire, bref on se fait chier, l'heure tourne. A presque 10h je me casse enfin. Comme un gland je me suis fait baisèch', je voulais couper un quart d'heure, dans le feu de l'action ça a fait 45, le compteur est à zéro, tant pis.
J'ai pris du pain ce matin à Joncherey à la boulan' déco américaine, néon pin-up, Betty Boop, bagnole amerloque. Les pains aux raisins sont aussi bons qu'à Beauchemin c'est dire ! Je mange ça en roulant, je sais c'est mal.
J'avais donné rendez-vous entre 13 et 15h au-dessus de Belleville dans le Beaujolais, Jolijolais comme dirait mon frère. J'y suis à 14h45, avec 4h33 de volant, ric rac. Le pépé me raconte qu'il s'est embrouillé avec sa femme. Ils partent en vacances alors que le monteur vient lundi poser la piscine. Lui dit qu'il vaut mieux être là, sa femme dit qu'ils vont bien se débrouiller tout seuls. Dans ces cas-là je reste neutre. Même si pour le coup je suis plutôt d'accord avec lui, en cas de problème c'est mieux d'être sur place. On signe les papiers, l'ancien me demande où je vais maintenant ? Meyzieu. Rooh lala, c'est loin qu'il me dit, par ce chaud vous avez bien du courage.
Belleville / Meyzieu c'est loin...j'ai pas osé lui dire que mercredi je suis à Madrid.
A Meyzieu je dépose une rénovation avec une pompe à chaleur. Le gars profite des travaux. Je lui pose ça vite fait dans le garage et je file à Diémoz.
Malgré l'heure ça roule correctement sur l'A jesaisjamaiscombien. Je sors vers l'AS24 de St Priest, puis Heyrieux histoire d'éviter le péage de St QF.
A Diémoz je me fais aborder par une accorte jeune femme, elle m'a vu passer, c'est chez elle que je viens. Elle me dit de la suivre, avec un décolleté pareil je la suivrais au bout du monde, c'est vrai que la chaleur est accablante, faut faire circuler l'air. Blague à part, je suis bien content de l'avoir trouvée, son impasse ne figure nulle part, j'allais l'appeler. Le commercial avait annoncé un stationnement à 500m, je suis garé à 100 ou 150 m, c'est mieux dans ce sens là.
Il ne reste plus qu'à me rapprocher de Chabeuil pour demain. Le plus près c'est Les Chassis, j'y suis avec 8h30 de volant mais surtout 12h59 d'amplitude ! Allez hop, une 11h valide. C'était chaud l'histoire.
Je ne venais plus ici depuis des années, c'était limite sale, ça fumait au bar, changement de proprio, désormais c'est propre, retapé et on y mange bien. Nickel quoi.
Je bois le café, je me réveille doucement et là je vois le gars Florian qui me regarde, limite il se fout de ma gueule ce jeune con. Il s'est embrouillé chez ATS, j'ai pas suivi l'histoire et pis ça ne me regarde pas, il bosse maintenant dans une petite boutique de Besac'. Il vient de toucher un T520 série spéciale Alpine, full options, sièges en cuir, il est content le gamin et ça se comprend.
A 7h et demi je suis à Chabeuil chez un couple de retraités. Je m'excuse d'être en avance mais j'ai une grosse journée. L'ancien me dit qu'il est levé depuis longtemps. Il m'offre un café vite pendant que sa femme fait le chèque. C'est la deuxième rénovation de sa piscine. Il a fait poser le liner par un copain pour que ça coûte moins cher. Très mauvaise idée, il a essayé, il a compris.
Un peu après 8h je suis à Portes les Valence à côté d'un collège, je squatte le parking des bus. Je pensais me faire jeter par des flics de passage mais j'ai vu personne.une piscine complète, trois coups de fourches et zou !
Je file à La Grande Motte dans un gros lotissement comme il y en a plein ici. La dame doit avoir 80 ans bien tassés, c'est une ex cagole. Il y a 30 ou 40 elle devait encore être une bombasse hors catégorie. C'est un peu triste de vieillir, après les moches nous vieillissons aussi, donc c'est mieux d'être beau dès le départ.
Pour 13h je suis à Murviel les Montpellier, le lotissement est tout neuf, il ne figure nulle part, le client me fait un radioguidage. Il n'habite pas encore là, on range tout le garage histoire que des lascards ne se fassent pas une piscine gratuite.
A 2h et demi je passe dans Gigean, la boulan' à droite à la sortie du bled est ouverte, je m'achète un casse-dalle que je bouffe en roulant. Le croissant de ce matin est loin, j'ai les crocs. J'avale ça en roulant, sur l'autoroute c'est autorisé non ?
Je monte au-dessus de Béziers, pas de place, je me gare à l'arrache sur un arrêt de bus campagnard. La cliente est le sosie de Mireille Mathieu, elle doit travailler son look, c'est pas possible. Je lui dis qu'il faudrait mettre les colis à l'abri, pas besoin la réno sera posée demain. Ah ben oui, c'est celle que j'ai acceptée. Ça fait bien un détour pour aller à Carcassonne ensuite mais j'ai dit oui, j'ai dit oui.
J'enquille la Minervoise, depuis bien deux ans Montady était interdit aux PL, les travaux sont enfin finis. Sans déconner ? Deux ans pour refaire une rue ?
Je ne connais pas le cœur de village de Conques sur Orbiel, je ne connais que la grand route qui traverse, et c'est bien chiant. Impossible de faire demi-tour, je roule au moins 5 ou 6 km avant de trouver une place, sans arracher trop de gomme. Je livre chez les voisins des clients, dans une vieille maison en pierres, magnifique. Il fait frais, c'est un bonheur. Je serais bien resté là mais il est bien tard.
Ma dernière livraison du jour est dessus de Perpignan. Plus j'avance plus je me dis que je vais devoir faire une coupure, j'ai réussi à ne faire qu'un quart d'heure chez les deux derniers. Merde !
J'appelle les clients pour leur dire que je suis à la bourre, ils s'en foutent. Cool ! Je m'arrête donc 30 minutes vers l'aéroport de Perpi. Je me pointe chez les clients à Latour de France sur les coups de 20h. Le bled est étroit, interdit aux 19t, ça se comprend. Je fais demi-tour comme je peux dans le bled. Sauvé. Les clients bien sympas veulent m'offrir une bière mais nichts nichts. Un verre de limonade et je file.
Il me reste 1h à rouler tout pile. J'ai lu sur Truckfly qu'on a le droit de prendre la N II pour aller au resto. Banco ! Je me gare à Biure d'Emporda avec 10h02 de volant. C'est une très bonne adresse. Il suffit de garder le ticket de caisse en cas de contrôle des flics. Ceci dit c'est vraiment pas loin, on reprend l'autoroute au niveau de chez Padrosa, y a pas de quoi fouetter un chat. La pauvre bête.
La clim a tourné, huit heures de vent frais dans la cabine, j'en reviens pas. Une fois de plus il n'y a pas d'eau chaude dans une douche, le serveur fait l'étonné. Vu la chaleur de bon matin, c'est supportable. Le tachy me fait un caprice, il ne se remet pas à zéro en repartant. Comme si j'avais pas fait 9h de coupure... Frayeur, je recompte mentalement mais si, j'ai 9h10 même.
J'arrive pile poil en même temps que Beatrix à la delegación, je cours mettre un carton devant la cellule, quelle rapidité ! C'est mon côté félin...
Je vide ça en vitesse, et zou ! Petit arrêt un quart d'heure au km 545, il y a un resto-station-supermercado-lavage. Un cortado, et je refais mon stock de flotte. Mon tachy est toujours en orange au tableau de bord, je fais à l'ancienne, je note les heures sur un papier. Bizarre.
Je coupe 30 un peu avant Saragosse, la semaine dernière depuis ici c'était fin pour aller à Leganes, là je vais un peu moins loin. Ceci dit je ne suis pas sur le même parking, bref, ça va être chaud à nouveau.
J'ai pas rêvé la semaine dernière, à hauteur de Saragosse j'ai croisé un ensemble de chez Sesé non pas un 25m50 avec une petite semi et une grande, mais deux semis de 13m50 ! Genre camion australien. Je sais pas si c'est une expérimentation mais s'ils le font c'est que c'est légal. J'ai été surpris j'ai pas de photo, mais le prochain coup j'essaye.
Laurence ne m'a rien envoyé, je sais pas ce que je fais après Madrid, je m'arrête donc au gas-oil à Torremocha. Deux motards de la Guardia Civil Trafico sont à l'ombre sous le pont, un épluche un Espagnol, l'autre me regarde passer. Je suis dans les clous mais avec mon tachy à la con... reste sage caballero.
Je me fais un peu chier dans Villalbilla, les minutes défilent. J'arrive chez le client avec 4h33. Ouf ! Roman est déjà là, il a mis les gants, on se fait le tout à la main. La chaleur est accablante. Le bout de la rue est mal fichu, j'arrive plus à sortir. Bon, procédure ripage de remorque. Le commercial ne m'avait jamais vu le faire, ça ne m'arrange pas tout bien réfléchi, il n'hésitera plus à m'envoyer dans des coins de merde.
On se retrouve à Vaciamadrid, rue Obélix. La rue est étroite, ça suffit les conneries je reste en stationnement interdit près d'un supermercado. Ici aussi le portail est trop petit, rebelote, on dépote tout le bazar, en plein cagnard. Le client nous offre de l'eau, putain on va crever.
J'ai 9h45 de volant selon mon petit papier. Je truckflyise les environs, il y a un resto ouvert le soir pas trop loin. Je pensais rouler jusqu'à Meco mais celui-ci est moins loin. Venga ! Garé à El Toledano à San Fernando avec 10h10 de guidon, c'était inespéré.
On mange bien mais c'est pas un super plan parking ici. Ça roule toute la nuit. J'aurais dû tourner un peu hier soir pour trouver une place au calme mais j'avais plus d'heures.
Hier soir j'ai enlevé ma carte, je la remets ce matin, le zinzin pédale une minute ou deux et ça remarche. Autrefois on n'en avait rien à foutre des minutes, on comptait à la louche, mais ça s'était avant. Les 9h sont écoulées, en route.
Ce resto n'est pas mal mais il n'y a pas de douche donc je m'arrête au km 112 pour déjeuner et me laver. Ici les douches sont nickel-chrome, et avec de l'eau chaude s'il vous plaît ! Je prends soin de ne pas faire 45, je termine les 30 avant Pampelune devant un cortado, puis je ratrappe mon retard de carnet de bord.
Une fois de plus le tunnel du Velate est fermé, on passe tous par le col, ça ne m'arrange pas mais c'est plus joli. Je mange un bout vite fait à l'ombre avant Irun et pour 14h je suis chez Gefco Saint Jean de Luz. La fille qui nous affrète est dans la cour, elle me dit de me mettre à quai direct. C'était dispo à 13h, il est 13h50 je suis pas trop mal. Le cariste est toujours bien sympa, il tourne les palettes comme je lui demande, parfait. Coupure faite, il me reste un petit 3 heures à rouler. J'ai speedé toute la journée parce que je voudrais passer Bordeaux avant le bordel.
Je ne suis même pas arrêté pisser mais c'est l'heure du bordel quand même. Cette rocade c'est vraiment une plaie. Je finis la journée chez Grand-Mère à Pierrebrune avec 9h08, encore un petit dépassement. Pas grave je suis venu là parce que je savais qu'en arrivant tôt je serais à l'ombre.
La semaine prochaine sera beaucoup plus calme, objectif zéro infraction. Promis juré.
Mon ex collègue Gérald m'appelle, il est bien dans la misère. Divorce, machin truc, santé, accidents de la vie on dit maintenant. J'ai bien les boules pour lui. Il a toujours été un collègue loyal et serviable, je serais bien ingrat d'être indifférent à tout ce qu'il lui arrive.
Je bois le café en même temps de mon voisin de parking. Il roule en R500 depuis deux mois, pareil, 30 ans de route, pareil, c'est la première clim de nuit de sa carrière, pareil. On convient que c'est un pur bonheur, ce petit vent froid qui te souffle sur le cul quand il fait 40 dehors c'est le top. 8h d'autonomie c'est largement suffisant. Comme moi il l'avait mise trop fort, j'ai tiré sur la couette dans la nuit ça caillait. Putain quel luxe !
Un grand café, un pain aux raisins bizarre, une douche là dessus et zou ! Il est à peine 7h autant vous dire que je me torche avec l'interdiction de doubler sur la 10 jusqu'à Angoulême, après je m'en fous, nous autres levantins on prend la route de Limoges, ce n'est pas interdit de doubler.
Pour un amoureux du pain, je l'ai déjà dit ici c'est la honte de s'arrêter chez Patapain mais sur la rcea il n'y a rien d'autre et c'est commode pour se garer. Je me prends une baguette qu'ailleurs ils appellent « paillasse », faut reconnaître que c'est pas mauvais du tout...pour de l'industriel décongelé.
Donc j'en attaque un bon bout un peu après Montmarault, d'ici je rentre tranquille à Devecey sans coupure. On a un sujet sur notre cher forum FDR sur la privatisation des routes nationales. Ici Vinci construisent un putain d'échangeur entre l'A71 et la rcea, jusqu'à Deux Chaises en gros. Ils seraient pas en train de nous mettre la carotte des fois ? Genre mettre tout le bout sous concession Vinci ? On en reparle dans quelques temps... Bé oui vous comprenez l'Etat est impécunieux, on privatise, plus de rentrées d'argent, l'Etat s'apauvrit, la solution c'est de privatiser encore. Ils ont fait le même coup avec les chemins de fer anglais. Thatcher a laissé se dégrader le réseau, ensuite ils ont privatisé puisque les fonctionnaires sont des nuls. Ben voyons ! Je ne suis pas pour la violence m'enfin...
Vers Chalon le tachy klaxonne, la quatorzaine est épuisée. Bien, je vais donc passer le weekend au bord de la Saône, nan je déconne, j'ai pas vu etpicétou.
Depuis l'autoroute je vois qu'il n'y a personne au lavage chez Jeantet. Ah ben oui, c'est sûr le lavage est en panne. Bon, on est en compte désormais à côté chez Mécano Service, je n'y suis jamais allé c'est l'occasion. Le gars ne chipote pas avec le savon, c'est bien, je reviendrai.
Sur les coups de 17h je suis au dépôt, c'est Joaquim qui a chargé pour moi, il est déjà là. Sachant qu'il avait rendez-vous à 15h +1h au moins pour charger + 1h45 de volant pour revenir, je ne l'attendais pas avant 18h. Autant dire que Fabrice a dû speeder comme un malade pour se casser de bonne heure au bord de sa piscine. Je vide mon lot de Gefco à quai et on transvase. J'ai bien dit à Joaquim de partir, je vais me débrouiller mais il refuse, il tient à m'aider. Bon, j'apprécie, j'avoue.
A 19h je saute dans le Cubo, richtung Audincourt puis maison. Bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.