FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Février 2021 Partager sur Facebook
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  • que d'eau !
  • Lundi 1 Février 2021
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    Après un week-end bien maussade comme ils disent à la météo il faut retourner à la mine. En fait de maussade il a plu tout le temps, le Doubs est à la limite de déborder sur la place à Audin. Hier je regardais les canards, ils restent bien au bord, ils n'osent pas s'aventurer dans les vagues les tourbillons le bruit, dans le tumulte ils vont choper le mal de mer...

    A 7h je suis à Bourogne, oui ça fait tôt je sais mais je suis motivé. Je passe chez Scania à Besac' pour prendre des nouvelles de mon carénage, il sera fini ce soir, faut que je repasse. Ouais ben vous êtes gentils mais j'ai autre chose à faire. Tant pis je ferai la semaine comme ça.

    Deuxième arrêt à Villemotier, je me prends du pain, d'habitude ici il y a de l'animation, là la partie resto est fermée, volets clos, c'est d'une infinie tristesse. Et j'ai bien peur que ça perdure...

    Comme d'hab' je fais ma coupure de midi à Lyon, comme d'hab' une soupe de mon amoureuse et me vlà retapé. Comme d'hab' la léthargie digestive s'installe, je grimpe dans la niche du côté d'Orange, je ne coupe que quinze minutes mais j'ai eu le temps de dormir et même de rêver. Me vlà fin bien.

    Il me fallait les idées claires pour m'aventurer dans les bleds de merde entre Sommières et Montpellier. Ce week-end j'avais préparé mon truc, je pensais passer par un bled qui s'appelle Beaulieu, traverser tout droit pour tomber à St Drézéry. Beaulieu peut-être mais pas en semi, c'est plutôt Chiantlieu, pourtant sur maps ça me semblait potable. Je trouve un coin pour me retourner. Plan B je passe par Sussargues, dans le pays la rue fait une chicane, faut croiser personne mais ça passe. Sur Google Earth l'entrée de la rue de mon client fait un damier, en fait ce sont des pavés, ça me semblait facile vu du ciel mais il y a des bites en ferraille, tu peux zoomer vu du satellite tu vois rien. J'y arrive quand même. Tout ça pour déposer une palette de margelles, ça m'aura pris cinq minutes.

    La suite est à Vendargues, le gps veut me faire couper je ne sais où, c'est bon je suis calmé pour aujourd'hui, je reprends la chicane et le reste. A 17h je sonne à Vendargues, personne. Je débâche et un gars en Mégane s'arrête, c'est chez lui que je viens. Bon il est très gentil mais il est gaulé comme un pince-oreille. Il nous faut passer l'escalier Pacio par un portillon, il n'y arrive pas. C'est vrai que tenir l'escalier debout et lever c'est pas facile. Seconde méthode, je passe l'escalier par dessus avec le chariot mais faut le descendre de l'autre côté sans le casser. Bon mon gars c'est pas Musclor mais on y arrive.On se fait les tôles une à une gentiment jusque derrière la maison. C'est pas trop mon boulot m'enfin, le client est bien aimable, voilà quoi.

    Le soir pour sortir de Montpellier direction Béziers c'est hyper chiant mais j'avais oublié le couvre-feu, quelques bagnoles mais rien, ça roule. Je finis la journée au Pont de Barre. Belfort-Montpellier faut 8h de volant en gros, ce soir j'ai 9h03, même si j'enlève le petit crochet chez Scania ce matin, je me suis quand même bien fait chier à manœuvrer...

     

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  • c'est un maton qui s'évade ?
    c'est dur la livraison de piscines parfois
  • Mardi 2 Février 2021
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    Le couvre-feu c'est le soir et pas le matin, il me faut absolument sortir du troquet avant 7h si je veux éviter le bordel. Je me lève donc beaucoup trop tôt. Montpellier le matin c'est bien pénible, de tous les côtés. Je glande une dizaine de minutes à l'entrée de Prades le Lez et je sonne à la maison au quatrième top de 8h sur Inter. Mon camion est immatriculé à Besançon, capitale de l'horlogerie, c'est une obligation d'être précis.

    Je dépose une mini piscine dans un mini jardin, tout est mini sauf la circulation, putain cette rue c'est l'enfer ! Les caisseux se klaxonnent, ils me font bien rire. Le client me dit que passée l'heure de pointe ça se calme, j'espère pour vous oui...

    Ensuite je vais faire une rénovation à Villeneuve les Maguelone. Le quartier me dit quelque chose, ah ben oui j'ai livré une Lola dans la même rue il y a peu. Je me gare au même endroit, facile. Par curiosité je jette un œil par-dessus le grillage, la piscine est en eau ; Lola mini, moins de 10m2 donc pas de permis de construire, pas d'autorisation, rien nada, fastoche. On en fait de plus en plus.

    Après ça je vais à Agde, en ville. Un lotissement s'est construit là au milieu, des petites rues pour y accéder, des trottoirs, des lampadaires, des bagnoles mal garées, j'ai tout eu ! Les lampadaires sont super design sauf que la loupiotte empiète sur la voie de circulation, dans les virages avec le porte à faut avant ça le fait pas du tout. Bien énervé j'aurais eu plaisir à en arracher un, mais je suis allé faire le tour du quartier à pied, camion en warning, ça m'a calmé. Ça n'a pas calmé les gens en bagnole derrière mais c'est pas grave, ils ont reculé. Moi aussi. La maison est en construction, ce sont les maçons qui réceptionnent. En fait ils ne réceptionnent rien du tout, ils s'en foutent, je fais mon truc tranquille. Avec les fourches du chariot j'aplatis un tas de gravats, ça me permet de descendre dans le terrain vague à côté, sinon j'aurais dû dépoter les margelles, tout seul merci bien.

    Il est midi et demi, j'ai fait trois clients, c'est ce que j'avais prévu. Je mange un bout du côté de Sète.

    A 14h je suis à Valras Plage. La maison est toute fermée, j'appelle le client, il m'envoie sa fille dans le quart d'heure, une cavalière au vu des grolles et du futal. Le camion est garé à 50 ou 100m de la plage, je prends deux minutes pour aller voir la mer. Il fait 21°, il y a un peu de monde pour dire qu'on est en février. Petite balade qui fait oublier la galère du matin, on ne peut pas se faire chier tout le temps.

    Il me reste une piscine complète au-dessus de Béziers, à Murviel. Le client crèche dans une baraque isolée loin du village, au creux d'un vallon, on n'est pas en Provence mais La gloire de mon père aurait pu être tourné là. Le client ne s'appelle pas Jean de Florette, il n'est pas bossu mais je lui donne quand même un coup de main pour ranger les colis dans la grange.

    Je finis la journée à Fitou, un malotru a eu l'audace de prendre ma place habituelle sur le parking, je vais peut-être lui dégonfler les pneus dans la nuit pour lui apprendre... Blague à part j'ai pas beaucoup roulé mais j'en ai ma claque ce soir.

     

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  • à Céret
    N340
    bon bé au revoir madame
  • Mercredi 3 Février 2021
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    Plus sommeil, je vais déjeuner. Quand je suis à poil dans la douche, oui je sais la vision est horrible, même moi ça me fait peur. Quand je suis à poil donc, je vois une trousse de toilette et une serviette sur le côté, il faisait noir quand je suis entré, j'ai pas vu. Je me dépêche. En sortant je vois un gars qui attend, je lui dis que je suis désolé, en vrai pas trop mais j'allais pas lui dire, il me répond qu'il n'est pas pressé. Eh ben tant mieux. Voilà j'ai baisé la gueule d'un mec sans le faire exprès, c'était la petite anecdote du matin.

    A 7h et quart je commence à tourner dans Millas, la rue Émile Zola n'est pas accessible du tout. J'accuse ! la mairie de faire des rues trop étroites. Oui c'est un peu faiblard comme combat mais les autres sont déjà pris. Je traverse le bled, pas moyen de me garer, dans l'autre sens idem. Tant pis je vais me garer dans la zone d'activités à l'entrée du pays. A 8h moins dix je sonne, je réveille la cliente, je m'excuse mollement. Sa maison est bizarre, mitoyenne des deux côtés, une vieille porte fenêtre en fer qui a bien du mal à s'ouvrir. J'arrive à déposer la réno et la palette de margelles derrière cette porte. La cliente s'est réveillée, on parle doucement son petit-fils dort à l'étage paraît-il, elle m'offre un café en vitesse. Faut que je file je gêne le peu de circulation dans la ruelle. Je récupère ma machine à vapeur, la Lison, puisqu'on est chez Zola.

    Il a écrit un truc Zola sur les travaux dans les lotissements ? Il aurait pu venir à Bages pour trouver l'inspiration. Gros bordel, des fourgonnettes d'artisans partout, des pelleteuses, ma rue est en cul de sac, j'arrive à faire demi-tour par miracle. Ici le jardin est minuscule, juste un mètre pour faire le tour de la maison, on dépote tout. Heureusement la cliente a appelé son père, il habite à côté, le temps de débâcher il est là. Je les aide pour l'escalier, les tôles et les colis, pour les margelles ils se débrouillent. Une par une, ils n'ont pas besoin de moi.

    Dernière piscine ce matin à Céret, encore une petite rue je n'arrive même pas à reculer, je reste en bas. La cliente est vaillante, on se fait l'escalier à la main, je ne pensais pas qu'elle y arriverait.

    Il y a une jolie boulangerie avant Le Boulou, je me prends du pain pour ce midi et ce soir, sait-on jamais...

    A partir de là c'est un peu le folklore espagnol. Je whatsappise Pablo de Tarragone pour m'annoncer chez sa cliente. Il me répond qu'elle est absente, faut que je vienne poser la piscine chez lui. Ok je roule. Plus tard finalement la cliente est présente. J'y suis sur les coups de 15h30, sauf que la mamy a perdu les clefs du portail. Je suis tout seul c'est impossible de passer l'escalier par le portillon, je suis plein de bonne volonté mais à un moment... Je rappelle Pablo, il me dit de venir à son dépôt....comme prévu au départ. Entre temps Laurence m'a envoyé un retour, on recharge à Barcelone, je suis à Vilafranca, fait chier de descendre à Tarragone mais j'ai pas le choix.

    Un gamin m'attend au dépôt de Pablo, cette fois je décroche le téléphone du support et je ferme le camion à clef. Moi qui refuse de vivre dans la peur... Je me vide, je finis ma coupure de 30 et je remonte à Castellbisbal chez mes amis.

    L'usine est énorme, je dois charger à deux endroits. Ne le répétez pas mais j'abandonne mon Moffett sur un parking, histoire de gagner deux tonnes de charge. Voilà 30 ans que je passe sur l'AP7 que je regarde cette usine en passant et jamais je n'avais chargé au pied de l'autoroute. Ça y est je suis un vrai routier, j'ai chargé sur le grand parc ! Bon, c'est un vrai merdier, faut faire un circuit pour accéder à la bascule, je me suis gouré, la honte ! Vu l'heure je pensais ne charger qu'à une porte et finir demain mais sur le grand parc en question je n'ai qu'un paquet. Le pontier me le pose au milieu, ok, retour bascule. Le mec édite un CMR provisoire pour aller à l'autre porte. Je suis déjà venu à Celsa 3, c'est normalement blindé de camions, il est 20h30, je suis tout seul, incroyable ! Bascule directement, le gars m'envoie hall 3. Encore personne, j'ai le cul bordé de nouilles. Le pontier râle un peu parce que son collègue a mis le premier paquet au milieu. Pas de caca nerveux, il déplace le fardeau et voilà. J'avoue que ça va assez vite, tant mieux l'heure tourne. Re-bascule, papiers définitifs cette fois, je vais récupérer mon chariot, j'ai de l'amplitude jusqu'à 21h30, je me gare à 21h26....laaaarge !

     

     

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  • pas bouger !
    c'est ça qu'il me faudrait
  • Jeudi 4 Février 2021
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    Je me suis garé hier soir au cul d'une file de camions, je pensais mal dormir comme ça au bord de la route mais ça va, la circulation se tasse dans la nuit pour reprendre vers 5h à l'embauche de la première équipe j'imagine. Je me fais chauffer un café et je démarre quand les 9h de coupure sont écoulées. Je remonte la file de camions, ce sont surtout des gars de chez Iltralia en plateau-ridelles. Ils sont tous chargés avec des bagnoles en cubes.* Des centaines de voitures compactées, chaque jour, ramassées dans les casses en Espagne et en France. C'est quand même dingue de se dire que des gens ont pris un crédit sur 4 ou 5 ans, sont allés chercher leur caisse à la concession, tout frissonnants de bonheur et de fierté. Tout ça pour finir en poutrelles, pour faire des hangars agricoles en Haute-Saône afin que les vaches chient à l'abri. Est-ce bien raisonnable ?

    Comme d'hah' je remonte jusqu'à Figueras pour les pleins, pas grand monde à la station. Je garde la N2, je voudrais aller à la douche à Mont-Roig mais c'est fermé. C'est inquiétant. Du coup je continue jusqu'à la Jonquera. Je me gare au parking du bas avec les sauvageons de l'Est et je vais déjeuner et me doucher à la Sol. C'est 3€50 le jeton de douche, ça commence à faire mais c'est propre. Et le petit déj' est vraiment pas cher, ceci compense cela.

    Je n'ai plus qu'à rouler tranquillou, quelques coupures par ci par là pour agrémenter la journée. Je passe Lyon à 17h. Je pensais que ça allait bouchonner, tous les gens rentrent pour 18h mais non, à peine si ça freine vers Chassieu, rien.

    Je finis mes heures du côté de Tournus au relais de L'Europe, j'ai 9h50 de volant, tip top.

     

    *Note pour mon comité de relecture ( il se reconnaîtra) oui je sais ce ne sont pas des cubes mais des parallélépipèdes-rectangle. J'ai eu le malheur de laisser passer un accord du participe passé, je l'ai pris dans les dents, j'ai été accusER de relâchement. T'arrête de me faire chier sale gosse !

     

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  • les voitures s'envolent
    carénage, le retour
    petit bricolage
  • Vendredi 5 Février 2021
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    Café, pain beurre, douche et zou ! A 9h et quelques je suis dans la Haute Saône profonde. Le pontier me dit qu'il finit de charger un camion à eux, encore un bon quart d'heure puis il me videra. Parfait, ça me laisse le temps de virer mes sangles et de ranger mon bazar. Son bon quart d'heure s'éternise un peu, pas grave j'ai pas grand chose derrière. Ici ils vident avec des chaînes, c'est con mais je préfère. A Barcelone ils chargent à l'aimant, j'ai moins confiance. En plus ils aimantent les paquets par les arêtes et pas sur le plat, c'est là qu'on se rend compte que l'aimant c'est pas de la colle, c'est pas la surface de contact qui compte. A 10 h et demi je suis vide, Cyrille me fait revenir à Besançon.

    Je passe chez Scania pour récupérer mon carénage, soulagement ! Je mange un bout et je vais chez Estienney pour changer le Transics. Vu que j'ai décroché, qu'il ne pleut pas et que surtout j'ai le temps je pose mes supports de câble TIR. A 14h le gars Sylvain dépoile mon tableau de bord. L'avantage du nouveau zinzin c'est qu'on n'aura plus à lire la mémoire de masse du camion, le téléchargement sera automatique. C'était pas une énorme contrainte, une manip' à faire tous les trois mois mais voilà, tout ça se modernise.

    Quand c'est fini je rentre à Devecey, je charge une bricole pour lundi et une piscine de la concurrence à livrer tout de suite. Un coup de gas-oil dans le chariot et je file.

    Juste avant la nuit je suis à Loulans les Forges patelin mondialement connu pour sa fabrique de cancoillotte. Je vais faire demi-tour au bled suivant, la piscine c'est du Aquilus les palettes sont filmées, je ne contrôle rien du tout, trois palettes et quelques bricoles, en un gros quart d'heure c'est dans la cour du client.

    A 19h je suis à Bourogne, la Fiesta démarre, bon week-end à toutes, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • ça donne pas envie de partir
    la Sibérie
  • Lundi 8 Février 2021
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    Samedi il faisait très doux, on a eu une remontée de sable du Sahara et ce matin il neige à plein temps. Y a pu' de saison ma pôv dame ! A 8h je suis à Bourogne, le mélange sable et neige ça fait un truc bien dégueulasse sur le pare-brise.

    Je vais vider des pneus agricoles à Arcey, là faut pas se gourer il y a deux marchands de pneus à Arcey, pas loin l'un de l'autre. Je me souviens il y a une vingtaine d'année peut-être au sud de Porto je vidais un outil de presse chez Moldes de Azémeis, dans la rue je vois Azémeis Moldes, je me présente, j'ouvre le toit, un coup de pont et le moule est vidé, sauf que c'était deux usines différentes. Ouh le moment de solitude ! Un chef est venu et il m'a dit de ne pas m'inquiéter ils bossaient ensemble et se refilaient les moules sur un chariot d'une boutique à l'autre. Ce matin je pense être au bon endroit mais la grille est encore fermée, je fais sonner le numéro sur l'enseigne, une fille me répond qu'elle arrive. Le temps de débâcher et descendre le chariot elle se pointe. Je dépose les pneus debout, elle est contente, c'est sûr que si je les pose à plat faudra 12 filles comme elle pour les relever. Bon bé voilà, la matinée est terminée.

    Puisque j'ai le temps je vais faire un gros nettoyage de ma cabine au resto de ma chérie. C'est bien commode avec le gros évier en inox pour laver mes tapis.

    Il est vite 11h, je mange de bonne heure mais faut que j'aille au boulot pour de vrai cette fois.

    A 13h je suis chez Laily à Grandvillars, on charge une couverture solaire puis je file à Seppois.

    Je claque la Solaé côté passager au fond, elle fait presque 6m la bête. On pose des palettes d'accessoires et des escaliers devant, faut plus changer l'ordre des livraisons sinon je vais en baver pour la sortir. Avant de partir je fais imprimer une attestation envoyée par mail par Pauline. Pour entrer en Belgique il paraît qu'il faut remplir une attestation sur l'honneur en cochant la case qui va bien pour justifier du déplacement. Attestation sur l'honneur, moi je ne mets pas mon honneur dans un papier à la con, je signe tout ce que vous voulez, je mets ça sur le même plan que les protocoles de sécurité dans les usines, rien à foutre...pourvu qu'on puisse bosser.

    Il floconne toujours, je pensais trouver un peu de neige vers la Demoiselle mais il n'y a pas plus de neige dans les Vosges qu'à Belfort. J'avoue que ça me va bien. Je finis cette petite journée sur l'ancienne N4 à Herbéviller, bonne adresse.

     

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  • ça c'était avant !
    vestiges
    c'est beau quand même
  • Mardi 9 Février 2021
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    Café, pain-beurre, douche et zou ! Je commence à Oeting près de Forbach, grosse rénovation, les gens avaient un escalier filtrant balnéo et tout le bazar, ils modifient pour revenir à la simplicité.

    Ensuite je vais de l'autre côté de Forbach, à la frontière. Le patelin s'appelle Schoeneck, littéralement c'est joli coin, schön et ecke. Ecke c'est la esquina en espagnol et équerre pour nous. Tout ça pour dire que pas du tout, c'est pas schön, c'est hypertristouille. Après je comprends qu'un village qui s'appellerait Coinhypertristouille ce ne serait pas vendeur. Le client a un fort accent d'ici, ça il n'y peut rien mais il n'est pas franchement aimable ou jovial. Il fait froid, il neigeotte, je fais mon truc au plus vite. L'ancien me fait entrer dans le couloir pour signer les papiers, à peine j'ai refermé la porte j'entends la cliente qui dit ; « Gilbert, viens boire le café. » Elle a bien attendu que je sois parti. C'est moi ou à chaque fois que je viens en Moselle je tombe sur des gens bizarres ?

    Je casse la graine en vitesse sur le bout d'autoroute entre St Avold et Metz. A 13h je suis dans Metz, une rue bizarre qui commence par des tours de 10 ou 12 étages puis des maisons anciennes puis quelques maisons neuves. La rue est étroite mais fort passante, j'essaye de me serrer au mieux pour laisser passer les bagnoles. Les caisseux les moins cons profitent d'un bateau pour grimper sur le trottoir en face et redescendre au suivant, d'autres tapent leurs rétros dans les boucles de ma bâche, d'autres attendent bêtement, c'est plaisant à regarder. Ici le client m'offre un café, Metz c'est pas la Moselle profonde, ça fait du bien, il fait toujours aussi froid.

    Après ça je vais à Florange pas loin de chez Arcelor. Ici aussi la rue est passante, trop de circulation, pas envie de mourir je vais me garer à 200m près d'une école. Au troisième tour, je termine, une policière municipale vient me prendre le chou ; vous n'avez rien à faire là, fallait demander une autorisation d'occupation de l'espace public... Je la fais redescendre de sa petite planète, je lui explique que toutes les semaines j'ai 8 ou 10 livraisons, si on doit faire avec des demandes on travaille plus. Elle fait mine de ne pas comprendre, me dit qu'elle était prête à sortir le carnet, je lui réponds que c'est pas grave, c'est compris dans le prix de transport. Elle se barre enfin.

    Je finis les livraisons du jour à Thionville avec la couverture Solaé. J'arrive à la sortir par les portes, on a des petites sangles à boucles, ça va pas trop mal.

    Fin de mission au centre routier de Metz, on y mange plutôt bien faut avouer. Retour au camion et c'est le drame ! Le Webasto est en panne, il refuse de démarrer ! Je vérifie les fusibles, les relais, rien, nada, mon cul Paul. Bon ben ma foi, on fera tourner le moteur de temps en temps, pas le choix.

     

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  • au Lux
    en Belgique
    idem
  • Mercredi 10 Février 2021
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    Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, autrefois on n'avait pas de Wébasto, on faisait avec, j'étais jeune. Cette nuit je me suis pelé le jonc ma race, c'est plus de mon âge ces conneries. Quand l'eau est froide tu peux faire tourner le moteur ça souffle tiède et encore. A 6h je vais déjeuner, la douche bouillante me fait un bien fou. J'aurais presque eu l'idée de passer chez Scania à Metz mais faudrait attendre 8h, ça fait tard. Venga ! Je verrai bien.

    La jauge à gasoil clignote rouge depuis hier, je passe à Rodange à l'AS24 puis aux clopes en face pour Martine. Les flics luxembourgeois tournent et contrôlent les camions, j'ai l'esprit tranquille j'ai payé l' Eurovignette par internet. Ils me foutent la paix.

    Vers 9h je suis à Garnich au Luxembourg donc, ici c'est comme en Espagne un nom recouvre plusieurs communes, j'en chie pour trouver. Premier bled je suis bien rue des trois cantons mais les maisons passent du 54 au 62. C'est quoi ce bordel ? C'est un catalan qui a donné les numéros ? Je trouve le facteur, il m'explique, en fait je suis à l'opposé. Demi-tour, 3 ou 4 km plus loin je suis dans le bon village. Le facteur avait raison ce qui ne faisait pas de doute.

    La maison est au bord de la nationale, pas trop bien garé je me fais engueuler par des caisseux et un chauffeur de bus, si les flics passent va falloir argumenter. J'en parle à la cliente, elle me dit qu'elle est commissaire de police, ça devrait le faire avec les Cruchot. On parle un peu de covid bien sûr, elle me dit qu'elle doit faire appliquer des trucs aberrants, c'est pas la joie non plus chez eux.

    De retour au camion, il fait moins 8 dehors j'appuie sur le bouton du Wébasto et cet encu.. démarre ! J'apprendrai un peu plus tard par notre ami Frédo 24 que sur ces Scania quand le réservoir est en réserve le chauffage se coupe. C'est débile !!! Ceci dit je suis content il n'est pas en panne. Pour faire économiser de l'argent à mon patron chéri j'ai voulu mettre le maximum de gasoil au Lux, mal m'en a pris, j'aurais mieux fait de mettre 50 litres à Metz. Comme quoi on en apprend tous les jours dans ce métier.

    Pas vraiment en avance je file en Belgique. A 11h je suis dans un tout petit bled, le client a un fort accent d'ici il me dit : « vous avez de la chance avec la neige, hier vous n'auriez pas su venir. »

    Pour repartir c'est complicado, la rue n'est déneigée que jusqu'à cette maison, ça grimpe sec, j'y arrive pas, je recule jusque dans le centre du pays.

    De retour sur la E411 je fais chauffer une soupe, il est 13h le croissant de ce matin à Metz est loin.

    Dernière piscine de la semaine pas loin, encore un petit village. Le nom est connu de ceux qui prennent l'autoroute, c'est écrit sur un panneau : viaduc de Custinne. Je sonne à la maison, le client rentre au chaud, il me laisse faire mon truc. Il a neigé mais la terre n'est gelée qu'en surface, j'ai bien failli m'enliser. Quand c'est fini je hèle l'autochtone pour signer les papiers, vaya!

    Laurence m'a trouvé un rechargement demain dans les Ardennes mais françaises. J'ai largement le temps, je m'autorise une bonne sieste au soleil, je récupère de ma nuit glacée.

    Fin de session à Rethel au resto du foirail, je m'enfile une magnifique pizza. J'apprends qu'ils n'ouvrent pas le matin. Pas grave. On a reçu les programmes, deux semaines d'affilée je vais dans le Finistère espagnol, yessss ou plutôt siiiiii !

     

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  • une curiosité
    la ferme de Navarin
    c'est inondé à Vitry le François
    dans le nord du 21
  • Jeudi 11 Février 2021
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    Hier soir le tôlier m'a un peu survendu l'histoire des toilettes. Certes c'est ouvert toute la nuit mais c'est hyper glauque, pas d'eau chaude. Je déjeune au camion, je me brosse les dents et c'est tout. Ce soir je suis à la maison.

    A 7h et demi je suis à Pauvres dans une grosse coopérative agricole. Je laisse le chariot au parking voitures, bascule, on me fait entrer dans un hangar et j'attends. Le cariste charge un autre camion je ne sais où paraît-il. Dans la semaine Laurence m'avait demandé si j'ai des gommes, des équerres, des sangles, en Belgique ça puait encore un chargement dans une boutique de ferraille. C'est tombé à l'eau visiblement. Là on charge de la luzerne déshydratée, ça sent bon, ça ne s'attache pas et c'est un négociant qui nous a donné ça en direct, le top! Un peu d'attente à la bascule, à 10h je me casse avec 66 balles, 23t.

    J'ai le temps je m'offre une descente tout par les départementales, un régal. Régal sauf le long des champs de bataille de Champagne, la route passe devant la ferme de Navarin. C'est un monument, ossuaire à la mémoire de 10 000 types qui se sont faits étripés entre 14 et 18. Il y a dû avoir à peu près autant d'Allemands probablement.

    A 14h je suis à Aignay le Duc, patelin bien paumé. Paumé mais il y a du matos, un gars me vide la luzerne avec un Maniscopic équipé d'une pince, il prend les bottes 6 par 6. Je passe plus de temps à balayer la remorque qu'à vider. Il y en a 5 cm sur tout le plancher, il me prête une pelle ça va bien mieux. Quand j'en ai marre de balayer j'appelle Cyrille, il me fait revenir à Besac'.

    Au dépôt je charge une grande palette pour Belfort, je laisse mon chariot et j'embarque celui de José, faut que je le monte à Seppois demain. C'est mon ancien en fait mais on s'en fout... La direction est coincée, le machin ne roule que tout droit, c'est d'un pratique ! Cyrille me dit que c'est parce qu'il est gelé, j'y crois pas du tout. Avec le mien en soulevant un peu l'arrière j'arrive à le mettre au milieu de la cour et je recule ma semi pour l'embarquer. Cette fois l'huile hydraulique est chaude et le volant ne tourne toujours pas. Bête et discipliné je rentre à Audincourt.

     

     

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  • Vendredi 12 Février 2021
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    A 7h et demi je suis au Leroy Merlin de Belfort. J'avais le souvenir d'une équipe de cons à la réception, à l'époque Buffa j'ai vu ramener des lots à Bourogne, bon c'était il y a 10 ans.

    Il y a déjà quelques camions en attente, un cariste vient chercher ma palette dehors, à 7h30 je me présente, à 7h41 je me casse. Le top du top !

    Je suis largement en avance à Seppois, mon collègue Jean-Charles termine quand j'arrive. Il fait un froid de gueux, on va boire le café. J'ai un joli chargement avec des codes postaux qui font plaisir : 08 28 24 36 ; Charleville-Mézières, Chartres...

    Mon ex Moffett ne s'est pas réparé tout seul dans la nuit, j'appelle Pauline, lui explique que le zinzin est inutilisable, elle en convient, je lui propose d'aller le poser chez Manuloc, le José ne charge que lundi après-midi, il ira le rechercher. Le plan n°1 de monter l'engin pour ne pas repasser par Besançon tombe à l'eau mais on n'a pas le choix. On fait ça.

    Vu l'heure je ne serai pas au garage avant midi, je passe manger à la maison.

    A 13h30 je suis chez Manuloc à Chaudefontaine. Je pose l'engin par terre et je file un coup de main au mécano pour déplacer la bête. Il prend un gros Fen, il y en a 30 de toutes sortes dans la cour, avec des fourches longues, je le guide pour soulever et ne rien écraser dessous.

    Ensuite je rentre à Devecey. Pauline me dit que Manuloc a regardé c'est la colonne de direction qui est morte, il sera fini lundi. J'ai bien fait de le charger hier soir finalement. Je complète le plein et je saute dans la Fiat. Je dois reconnaître que ça m'arrange bien cette histoire de panne, j'ai posé le chariot à réparer, mais surtout lundi je vais gagner une bonne heure de conduite. Bonne St Valentin aux amoureux, le ciel vous tienne en joie.

     

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  • y a de la houle sur le Rhône
    un beau cul
    la photo est moche mais ça fait plaisir quand même
  • Lundi 15 Février 2021
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    Après un week-end au coin du feu de la chaudière au gaz de ville faut retourner à la mine. Cette semaine la mine a très bonne mine. Je délaisse la France, que de l'Espagne, autant dire que je vide rien aujourd'hui.

    A 8h je suis à Devecey je démarre le chauffage pendant que je gare la Fiat, ça chauffe c'est une merveille... Mon poto Gérald est revenu parmi nous, ça fait un moment qu'il m'en parlait, cette fois c'est fait. Il a résolu ces problèmes persos je suis bien content pour lui. Sa semi et son chariot ont été attribués à un autre, normal, il récupère une vieille remorque et un Manitou hors d'âge, encore normal. Le chariot en question n'a plus de batterie, je lui file un coup de main pour démarrer l'engin ensuite on va boire le café, toujours normal. A 8h et demi je m'en vais.

    Je m'arrête un premier quart d'heure à Villemotier, je me prends un gros boulot qui me fera la semaine. Vu le bronx en Espagne je préfère assurer. Emballé dans un torchon le pain bressan tient la semaine, pis moi je suis un vieux Français tradi, un repas sans pain ça n'existe pas.

    Comme d'hab' en partant du dépôt les 4h30 m'amènent à l'aire de Bellevue au sud de Valence. C'est un peu comme Shöneck la semaine dernière, Bellevue c'est juste un nom, on a comme vue que le goudron de l'A7, ça n'a rien de pittoresque.

    Pour occuper l'après-midi je passe un bon moment au téléphone avec mes compañeros, Montsé et David le commercial de Barcelone. C'est pas clair du tout entre les piscines de Marionna, David et le concessionnaire de Polinya, en plus David a changé de crèmerie, j'y comprends rien, c'est clair pour personne j'ai l'impression. En Espagne les situations compliquées finissent toujours par s'arranger, David me textote, on se donne rendez-vous demain à 9h. Nickel. Après on avisera.

    En partant de Besac' je visais Fitou, histoire de me garder mes dérogations de 10h pour plus tard mais à hauteur de Fitou je n'ai même pas 8h de volant. Oh ben allez ! Va pour la Jonquera. Je pensais aller à la Sol mais le resto est fermé alors que c'était ouvert la dernière fois. Là non plus j'y comprends rien, je vais couper au parking sécurisé de l'Andamur, le resto est ouvert, les sanitaires refaits à neuf, tip top. Je me gare avec 8h50 de volant, c'est inespéré.

     

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  • le commercial
    belles cornes !
  • Mardi 16 Février 2021
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    3 balles le petit déj, 3 balles la douche, todo bien. Comme prévu à 9h pétantes je suis à Lliça de Vall, la rue qu'on m'a donnée est bizarre, c'est une zone industrielle, une station service au bout, mais aucune maison... J'appelle David, il me dit qu'il est là dans 10 minutes. Il me rappelle, me dit qu'il ne me voit pas. J'ai compris va ! Sur Mappy j'ai trouvé la rue, mais c'est à Lliça d'Amunt, pas de Vall. Bon il n'y a que 7 km entre les deux bleds mais c'est chiant. On va dire que c'est une erreur de saisie de l'adresse, voilà tout. Évidemment le quartier est bien moins facile, tous ces villages autour de Barcelone se ressemblent, des rues en pente, virages en épingle. Quand j'arrive David s'excuse pour l'adresse erronée. No importa comme on dit ici. On range tout dans le garage, fastoche.

    Quand c'est fini je lui explique que j'ai rien compris de qui est qui et qui fait quoi. En fait le concessionnaire de Polynia c'est de l'histoire récente mais ancienne, David s'est mis à son compte pour vendre des piscines, il était salarié Waterair avant la crise. Pour l'instant il n'a pas fait fortune il roule avec une Mégane 1 avec les anciennes immatriculations, sa charrette doit avoir 20 ans. Bon, elle roule, je le suis jusqu'au client suivant. On passe sous des arbres, ça frotte salement, j'ai bien cru que j'allais devoir m'arrêter chez le carrossier de Saragosse pour réparer le toit. C'était mon jour de chance, RS Reparación ne me verra pas cette fois.

    On se retrouve à Santa Perpetua au bout d'une zone industrielle, on doit être à 1km de l'agence. Les clients habitent une ancienne ferme qui aurait pu être sympa mais elle surplombe une usine chimique, magnifique vue sur les fûts bleus entassés, ceci dit la vue est bouchée par la vapeur qui sort d'évaporateurs actionnés par d'énormes ventilos, la vue et le bruit, selon le sens du vent ça ne doit pas puer tout le temps. Je suis bien garé dans la zone, ça va vite. Je vois qu'il n'y a pas de liner, encore des originaux qui veulent faire je ne sais pas comment. Après moi je m'en tape, ils peuvent faire un liner en PQ, nous on facture une livraison de piscine et basta !

    Je referme, traverse la zone indus' et je dépose à l'agence une piscine de Marionna. On papote un peu avec les filles, un café et il est vite midi. Vider trois piscines entre 9h et midi, ça a super bien marché mon histoire. Je mange un bout à la dernière station du contournement de Barça. D'ailleurs on ne passera bien tôt plus par là pour monter à Lérida ou Saragosse, à hauteur de Castellbisbal la bretelle pour passer directement de l'A7 à l'A2 est en bonne voie.

    Rien à signaler ensuite, Barcelone Madrid c'est du classique. Pour éviter les embrouilles je verrouille les rendez-vous de demain avec Iñaki et José le Galicien.

    Je finis mes heures au km103, super resto. On est mardi soir, je suis à 100 bornes de Madrid, j'ai mes deux cartouches de 10h en réserve, pour l'instant c'est comme j'avais prévu.

     

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  • valle de Los Caidos
    au nord de Madrid
    Castille y Leon
  • Mercredi 17 Février 2021
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    Je déjeune à côté de flics de la Guardia Civil, j'aime pas. On devrait se sentir en sécurité mais c'est plutôt le contraire, bizarre. A la station la chica me demande si je sais où sont les douches, tu ne te souviens pas ? Je suis déjà venu le mois dernier, j'avais loupé la sortie d'avant dans le brouillard. La pauvre si elle devait se souvenir de tous les gens qui passent.

    A 9h pile je suis à Villalbilla, lotissement tout neuf, facile. Javier arrive dans la foulée, suivi d'une équipe de monteurs que je ne connais pas. La cliente parle un peu français, achète une piscine Waterair, roule en DS3 neuve, elle est francophile cette dame. Malgré les exactions de Napoléon les Espagnols ne nous détestent pas tous...

    A 10h je me sauve, le gros du trafic est passé, je contourne Madrid sans être emmerdé. Quand on grimpe direction La Corogne on voit la Valle de los Caidos, monument dédié à tous les morts y compris le sympathique Franco. S'en est où d'ailleurs cette histoire ? Le gouvernement devait faire déplacer les restes de ce salopard.

    José a 3 heures de route pour venir à Leon, je le préviens de mon heure d'arrivée pour qu'il s'organise. Je mange un bout et je passe au gas-oil à Benavente, l'AS 24 est toute proche de l'autovia.

    Comme on avait dit à 15h30 je suis à Llamas, petit bled paumé, bien pauvre, étroit, tristouille. J'arrive à me garer au coin de la rue, à une centaine de mètres de la maison. Super précis sur l'horaire, José arrive dans les 5 minutes. La piscine sera dans une cour à l'arrière, on se tape tout à la main. Ensuite on se cadre pour demain.

    Il ne me reste plus qu'à finir mes heures. Après Ponferrada j'enquille la magnifique N120, il y a pas loin de 150 km de virages mais ça vaut le coup. Il fait encore jour au départ, je profite de paysages spectaculaires. Après la nuit tombe, mais surtout il se met à pleuvoir. C'est là que je comprends le climat océanique, il fait 10° et il tombe des trombes d'eau, c'est impressionnant. Heureusement il y a de longs bouts en 3 voies, on peut doubler les bagnoles qui se traînent et faut avouer que le trafic n'est pas énorme non plus. Je trace ma route à 90 dans des gerbes d'eau.

    Je finis la journée à A Cañiza après Ourense, c'est déjà ici que j'avais coupé la dernière fois, sauf qu'aujourd'hui tous les restos sont fermés. Les boules.

     

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  • non l'océan n'est pas vide
    bien garé
    photo ratée
    Benavente/Palencia
    moi j'ai pas la télé
  • Jeudi 18 Février 2021
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    Purée que j'ai mal dormi ! Le vent a soufflé toute la nuit et il est tombé des trombes d'eau. Je pense que c'est une légende cette histoire d'évaporation de l'eau de mer qui fait les nuages, vu ce qu'il est tombé cette nuit c'est impossible, c'est de l'eau de mer directement qui est tombée. Je pense que ce matin l'océan Atlantique est vide, il s'est déversé sur ma cabine.

    Petit déj' au camion, et je vais me doucher à la station. Je suis déjà venu, la douche est bien naze mais au moins elle est gratuite.

    Un peu avant 9h je suis à A Guarda. Le début de ma rue fait une épingle, je vais retourner plus loin, je constate que l'océan n'est pas vide, il fait de belles vagues, faut avouer que c'est chouette. Énorme coup de bol la pluie a cessé, il tombe quelques gouttes mais ça va aller. L'avenue est trop passante pour que je me gare, je trouve une rue pas loin. La policia local passe quand je débâche, ils ne me calculent pas, je ne dois pas être trop mal garé.

    J'appelle le commercial, il arrive dans la minute, belle coordination. Les Espagnols et la ponctualité ça fait deux mais lui est rigoureux, ça me va bien. Hier je lui avais dit que le plus tôt serait le mieux, je n'habite pas en Galice. En deux voyages la piscine est déposée. Je préviens Laurence, elle me dit de rouler. Pour rigoler je tape Audincourt sur le GPS, il me sort 1775 km et 24h de conduite. Bon bé je vais aller en faire un peu alors. La circulation s'est calmée j'arrive à passer l'épingle sans aller tourner plus loin. La route longe le Portugal sur un bon bout, pour rigoler je passe un pont, ça fait 1 km de détour tout au plus et je prends une photo. Demi-tour au premier rond-point, cette semaine je serai allé au Portugal.

    Je prends la route dans l'autre sens jusqu'à Benavente, ensuite je quitte la route de Madrid, faut pas déconner on est jeudi. J'aime bien la nationale Benavente Palencia, 100 bornes de lignes droites dans les champs, l'Espagne profonde, on traverse des bleds paumés, la Castille très profonde.

    Les 10h de volant m'amènent à San Roman, ici c'est la Navarre ou le Pays Basque, j'en sais rien pis on s'en fout. Je pensais souper au petit resto typiquement basque mais il est fermé. Je traverse la rue, je vais manger à l'Andamur. Lundi j'étais à l'Andamur de La Jonquera, ce soir un autre Andamur, la semaine est bouclée. Demain soir je chercherai l'Andamur de Montluçon ou Moulins...

     

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  • rocade de Bordeaux, nickel !
  • Vendredi 19 Février 2021
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    La station est ouverte à 4h45 mais pas le bistrot, je déjeune au camion et je vais à la douche. Les sanitaires sont en travaux, les douches sont dans un bungalow à l'extérieur, c'est pas le grand luxe mais c'est gratuit.

    Sauf emmerdes mon trajet du matin doit passer en 4h30, il ne pleut pas, la piste est sèche, j'ai pas de pneus slicks mais je peux attaquer dans l'Etxegarate et dans la traversée du Pays Basque. Ils aiment bien les radars ici aussi, merci le Coyote. Les grincheux vont me dire : « ben t'as qu'à respecter la vitesse, t'auras pas de problème avec les radars. » Ben non ! Les grandes courbes à 90 c'est le panard !

    La rocade de Bordeaux est bizarrement calme, pas le moindre coup de frein, sur les coups de 10h je suis chez les transports Peixoto. Ça m'a l'air d'être une boutique qui fait de la distribution frigo, il y a pas mal de porteurs. Je viens chercher 33 palettes Europe sur le compte PFM. Il y a pas mal de quais côté entrepôt frigorifique mais que deux du côté marchandises générales comme on dit. Du coup faut que j'attende un peu. Quand mon quai se libère un petit gars en porteur veut s'y mettre, ouh laa mon enfant ! Du calme. Le temps qu'un cariste arrive je rererebalaye ma remorque. La luzerne déshydratée de la semaine dernière c'est une horreur, ça ressort de partout. Avec l'humidité la luzerne est réhydratée, ça colle, c'est chiant. Ah j'en ai bien des problèmes ma pôv dame ! Allez, 3 piles de 11 palettes et zou !

    A 11h tout pile je suis à St Loubès pas loin des transports Doumen, dans un stockage de pinard, à vu de nez il y en a pas mal dans la zone. On me donne un quai de suite, ici c'est pas la jungle, je suis le seul camion, carrément. J'ai une cariste pour moi tout seul, elle est bien gracieuse en plus. Entre Bordeaux et Libourne je pensais charger du bon, tu parles, c'est tout de la sangria premier prix, la honte ! Homme blanc rentrer du bois hiver rigoureux, Système U rentrer de la sangria, été torride.

    A midi je me sauve. Bon bé il ne me reste plus qu'à rouler, d'ici on ne voit pas le Ballon d'Alsace, faut que je me rapproche. Pas de pénibles qui roulent à 80 sur la N10, tant que ça roule, je roule, dans ces cas-là faut même pas s'arrêter pisser, ou alors braver l'interdiction de doubler. Je finis quand même par rattraper une colonne emmenée par un Girteka ou un truc dans le genre mais on est presque à Angoulême, pas la peine de tenter le diable, après je bifurque. J'agrémente l'après-midi en mangeant et faisant une petite sieste un peu plus loin.

    J'ai 9h de volant au péage de Montmarault, donc je m'arrête et je coupe là. Naaaan je déconne ! J'ai déjà fait le Roumain mercredi soir par nécessité, point trop n'en faut. Je fais tirer jusqu'à Deux-Chaises. Garé j'ai 9h13 de volant, je considère que c'est 9h et basta !

     

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  • le petit nouveau, c'est pour Jean-Luc
    départ en vacances
  • Samedi 20 Février 2021
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    Réveil à 3h, bien sûr le troquet est fermé, je démarre aussitôt. La bretelle d'accès à la rcea était fermée dans mon sens mais elle est rouverte ce matin. J'en reviens toujours pas de la rapidité des travaux de mise en autoroute. Voilà trente ans que je roule et que je vois que les travaux n'avancent pas, faute d'argent paraît-il. Trente ans sans argent, et là on fait cadeau à une compagnie privée de cette route. Si l’État avait mis du pognon il y a trente ans, les péages auraient depuis largement remboursés les investissements. On nous raconte que les caisses sont vides, Fillon parlait d'un État en faillite, mais l’État s'est privé de pans entiers de revenus. Ce monde libéral me dégoûte. Que se vayan todos !

    Je pensais avoir sommeil par là le long mais je retrouve à Dôle sans envie de dormir et l'estomac vide. Je déjeune en vitesse.

    A 7h et quart je suis au dépôt, la fête bat son plein, ça vide et recharge des remorques pour lundi. Je complète un peu de gas-oil et je me claque au quai 1. Purée j'ai une palette qui fait la gueule, elle a été filmée à la one again, le film ne descend pas sur le bois, j'avoue que je n'avais pas vu hier. On est quatre, on la refait en vitesse. Tout seul à raison de 36 colis sur 5 rangs de haut tu y passes une plombe. Je paye ma tournée de cafés quand c'est fait. 35 centimes fois 4, ça reste raisonnable...

    C'est là que le patron arrive, juste quand on a fini tssssss ! Ah lui pour ne pas aider hein ! Bon il apporte un gros sachet de viennoiseries, ça va. On papote un peu et je me rentre.

    Un peu avant 10h je suis à Bourogne, pile poil pour mes 45 heures de coupure. La semaine s'est passée à merveille, 4120 km, ça a bien roulé, content le gars. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • quand on rate la photo...
  • Lundi 22 Février 2021
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    A 7h et demi je suis à Bourogne, j'ai mes 45 heures de coupure hebdomadaires et réglementaires, venga ! Au quatrième top de 8h je suis à piscines city. On charge à nouveau en doublon, mon collègue Jean-Charles dehors avec Jean-Pierre et moi sous l'auvent avec Fabrice. C'est bien un peu long, Fabrice se barre sans arrêt, tout le monde le sollicite. On arrive à charger quand même. Ensuite on va boire le café, Jean-Charles est un peu inquiet pour la semaine prochaine. Jaume le boss d'Iberica m'a appelé la semaine dernière, on a une piscine compliquée du côté de Bilbao dans un coin perdu, muy complicado. Moi je serai du côté de Barcelone, Jean-Charles finit dans le 64 c'est donc lui qui va s'y coller, c'est plus logique. On fait chauffer Google Maps, Mappy et tout ce qu'on trouve, bouh, peu importe l'appli c'est des routes de merde ! Je file les numéros des francophones d'Ibérica c'est à dire Montsé et Jaume à mon collègue, je vois pas bien ce que je peux faire d'autre si ce n'est compatir à son malheur.

    Je passe vite fait au resto de ma chérie, elle bricole, on a fait du papier-peint, là elle ponce des tables. Si un jour Jeannot Castex autorise la réouverture on sera prêts... Si un jour...

    Les 4h30 de volant m'amènent à Bourken Bresse, et pas Bourre en Bresse, surtout pas. Le regretté Alain Ray l'avait bien expliqué, la nom vient du latin, faut dire Bourk etpicétou. Je me fais chauffer une soupe maison, une tuerie de la mort, cette femme devrait songer à ouvrir un restaurant, lol.

    Dans le Bœuf on se croise avec Manolo, il a déjà bien bossé pour un lundi, on papote et bien sûr je loupe la photo de son truck. Vers Montélo je chope un gros coup de moins bien, j'hésite entre une pile de pont et un parking. Pfouu le pont se serait con pour mon carénage refait, les piscines éparpillées sur l'autoroute, ça ne me dit rien, je vais dormir un gros quart d'heure. Me vlà frais comme un gardon.

    L'objectif du jour c'était : rouler moins de 9h et valider une coupure de 11h, je visais donc le centre routier de Nîmes. Je passe devant j'ai même pas 8h de guidon, je pousse jusqu'au Pont de Barre. Je me lèverai moins tôt et puis surtout en période de pandémie, sans être parano, le resto est bien plus petit, bien moins d'affluence donc moins de risques.

     

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  • tu attends tonton
  • Mardi 23 Février 2021
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    J'hérite de la grande douche ce matin, en plus il y a du chauffage, le top. Pour ne pas remonter à Montpellier je reprends l'autoroute à Sète. J'entre mon adresse sur le gps et je confirme avec Maps pour voir... Oh purée quelle bonne idée ! Je vois que plus loin tout est bouché, il doit y avoir un gros carton. Je sors à la sortie qui va à Pézenas et je coupe au travers jusqu'à Béziers. C'est là que monsieur 26 m'appelle, il a vu le binz sur Maps lui aussi, et a vu que j'étais dans le coin. Il aurait presque pu être mon sauveur.

    Je commence à Cessenon chez une jeune retraitée belge flamande. Sa maison est sur une colline, je me gare par là et je monte sur la bosse en deux fois. Ça caille la dame rentre chez elle, je fais mon truc tout seul, quand j'ai fini elle fait péter le café, nickel.

    Ensuite je descends à Nissan, non pas la marque de bagnoles, Nissan les Ensérune. Le bled est super chiant, procédure habituelle je vais tourner à Lespignan. Maps m'annonce une minute de plus, c'est pas bien grave... Le client est surpris que je ne l'aie pas appelé. Je lui explique le truc, il me répond qu'il y a quelques temps un Roumain qui devait aller sur un chantier est resté bloqué des heures dans le bled. Le pire c'est qu'il n'y a pas d'interdiction aux PL.

    Retour sur la déviation de Béziers, je mange un bout par là le long. A 13h et quelques je suis à Argeliers, la maison est dans les vignes, pour ne pas rester au bord de la route je recule sur un chemin en dur, fastoche. Encore des retraités, encore un café, tout va bien.

    La dernière livraison du jour est à Perpi, je descends tranquillou par la nationale. Je me fais bien chier quand même dans le lotissement, des bagnoles garées de partout, j'ai rien accroché c'est un miracle. Je vide encore chez des retraités, c'est ma journée, des alsaciens cette fois. Quand ils parlent ils ne peuvent pas cacher leurs origines. Je dépose une piscinette et je prends le temps de refaire un peu mon chargement. Un feuillard, certainement pas assez tendu a cassé, le paquet de tôles se fait la valise, j'ai de la place je le dégerbe.

    Ensuite je passe à La Jonquera, Martine veut des clopes comme d'hab'. Je verrouille les rendez-vous de demain avec David et Pablo. La bonne nouvelle c'est que je devais descendre dans le delta de l'Ebre, à Deltebre comme son nom l'indique mais Pablo voudrait la piscine à son dépôt. Purée c'est bon ça, je gagne genre 75 bornes fois 2. Tant pis pour le delta de l'Ebre, c'est magnifique, la mer le soleil les oiseaux la nature, je ne fais pas QUE du tourisme.

    Je finis la journée à Parets del Valles, comme d'hab', le resto est fermé comme d'hab...

     

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  • 2x 13m50
  • Mercredi 24 Février 2021
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    Petit déjeuner dehors, ça va il fait doux, puis douche et zou ! Il me faut passer Barcelone à la mauvaise heure mais ça va, ça roule.

    Je commence à Matadepera, je déteste ce bled, faut traverser Terrassa ensuite c'est la chiotte, tellement que parfois on laisse la piscine à l'agence. Donc ce matin je monte mais pas l'esprit tranquille. Deux ou trois virages à l'équerre après je tombe sur un quartier bien large, ça va. Je suis bien en avance, la maison est fermée, je commence en attendant David. Il se pointe peu après, il a la clef du portail, il ouvre et c'est le drame. L'allée est bouchée par les matériaux, big-bags de sable, palette de ciment... Après je comprends, le marchand de matériaux avec son bras de grue il a posé où il a pu. Bon ben on y va ; David lève les oreilles des big-bags, je passe mes fourches et on met tout sur le trottoir. Je décharge la piscine et on remet les matériaux en place. A 10h je me sauve.

    Juste avant midi je suis à Tarragone, le portail est cadenassé, j'appelle Pablo, il arrive dans le quart d'heure. Il me dit que dorénavant je déposerai ses piscines ici, pour lui c'est plus facile. Ouh ben ! Si c'est plus facile pour toi, c'est encore plus facile pour moi. A condition de fermer le camion à clef...

    Pour rigoler je tape l'adresse de la livraison suivante à La Corogne, 1010km ! Plus de mille bornes entre deux clients je crois que c'est mon record. C'est vrai que la balade est sympa, la diagonale Méditerranée/ Atlantique ça vaut des points.

    En sortant de Tarragone ça bouchonne un peu, rien de grave. Un gazier a perdu 3 ou 4 bouteilles dans un rond-point, à ce quoi je vois il a laissé un rack ouvert. Aucun mal mais pas de bol les Mossos sont passés à ce moment, j'ai vu le gars donner son permis et aller se garer plus loin, les boules pour lui.

    D'habitude de Lérida à Saragosse j'aime bien prendre la NII mais faut que j'avance, je garde l'A2 tout du long. J'ai bien fait je me suis fait doubler par un méga-camion deux fois 13m. Hormis le fait que le gars pour me doubler il n'amuse pas le terrain je suis content même si la photo est naze d'avoir pu le prendre. Je ne fais qu'en croiser et je rate les photos tout le temps.

    Le gas-oil est à marée basse, je passe faire le plein à l'entrée de Saragosse comme souvent. La station est neuve donc avec les bornes bleues, ça va vite quand tu enfiles ta carte, avec les vieilles grises le système mouline des plombes. Le réservoir était vraiment à sec, j'en avais mis un peu au dépôt, du coup j'ai un quart d'heure de coupure, pile poil.

    Après il y a un bon bout moins sympa entre Saragosse et Logroño où il n'y a pas grand chose à voir, la route passe un peu en Navarre, beaucoup de vignes, un ou deux chais sympas mais c'est tout.

    Je finis mes trente minutes restantes dans La Rioja, dommage j'ai vraiment pas le temps de faire du tourisme œnologique, fait chier !

    Les 10h de conduite m'amènent à l'area Los Chopos entre Burgos et León, 9h50 de volant, c'est parfait.

     

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  • Galice
    demi-tour hasardeux
    propret
  • Jeudi 25 Février 2021
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    Réveil 5h et demi, le bar est ouvert je vais déjeuner et la chica de la station me file la clef de la douche, un local au sous-sol c'est propre. 2 balles, nickel.

    J'ai compté 5h de volant pour Ferrol, faudra faire une coupure donc j'éteins la machine au dernier troquet en Castille, je vais reboire un café. Dix bornes plus loin c'est procédure covid en changeant de province.

    Dès qu'on attaque la montagne en Galice le temps change, il tombe des cordes. Je ne désespère pas de voir un jour la Galice sous le soleil. Par endroits il pleut moins, le brouillard qui monte du fond des vallées englobe les viaducs, c'est spectaculaire avec le vent. Je n'ai pas de photo, déjà que je suis nul, avec le brouillard ça ne donne rien.

    A midi moins dix José m'appelle, je suis tout près, il descend me rejoindre au dernier rond-point. A midi pile nous sommes devant la maison de son client, précision d'un coucou suisse. La propriété est grande, le portail large, facile, c'est après que ça corse. La route se termine au sommet de la colline, devant chez les clients. A part héliporter le camion j'ai pas trop le choix. Je recule jusqu'à trouver un croisement correct. Le premier il y a un poteau de téléphone dans l'angle, le second ça doit aller. C'est étroit, c'est gras, l'accotement détrempé, ce qui devait arriver arriva, ma roue avant droite descend du goudron, ça coince, le tracteur patine... Je décroche le chariot et je me sors du trou en marche avant. En trois ou quatre fois j'arrive à me retourner, je remonte le Moffett, retour au calme. J'aime pas le rhum mais même un coup de Négrita ferait passer le stress.

    Sans nouvelles de Laurence j'attaque la route du retour. A 13h30 quand elle revient au bureau elle me dit de rouler. Je m'en doutais un peu... Un peu plus tard elle m'envoie un retour dans les Landes, demain je fais le marchand de tapis comme on a déjà fait trois ou quatre fois.

    A 14h30 je cherche un parking pour casser la graine, je sors de l'autovia, pas de parking mais un petit resto routier. Oh ben ça tombe bien, allez hop je garde ma dernière soupe pour demain. Entrée, plat, dessert, boisson, café, 10€20, ça vaut même pas le coup de manger dans le camion.

    Je n'ai plus que 3 bonnes heures à rouler, ça m'occupe l'après-midi. La pluie a cessé en passant dans les Asturies, l'autovia longe la mer au loin, c'est sympa. Je me pose à hauteur de Santander avec 10h00 de volant et 860 km au compteur, ça suffit comme ça. Le resto s'appelle chez Raquel, c'est un prénom de James Bond girl, je vais aller voir ça.

     

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  • Vendredi 26 Février 2021
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    Je me réveille à 3h et demi pour pisser et je n'ai plus sommeil. Je fais chauffer un café, un bout de brioche et à 4h je décolle. A hauteur d'Hernani j'ai un coup de barre, je dors un gros quart d'heure, j'arrive fin bien au centre routier de Castets. Il est 8h, café croissant et je descends aux sanitaires.

    La douche est une piscine, c'est quoi ce carreleur qui ne sait pas donner un peu de pente ? Je pose mes affaires sur la tablette et je vais noyer la famille Le Pen à la porte d'à côté. Quand je reviens c'est le drame, ma serviette de bain est tombée dans la piscine d'eau dégueulasse ! Putain j'y crois pas. Ça n'arrive qu'à moi ces conneries ? Je me douche et je m'essuie dans mon t-shirt propre de ce matin, à la guerre comme à la guerre.

    A 9h et demi je suis chez le fabricant de tapis de bagnoles. Ils ont investi, on ne charge plus dans le bâtiment en friche au fond mais devant un nouveau chapiteau en dur. Cereza sobre la torta le cariste me prête un petit tire-pal électrique vachement bien. Retour au bureau la délicieuse petite dame me fait les papiers. Elle a des poumons qui défient les lois de la gravité, un rêve ! Euh pardon je m'égare c'est la fatigue accumulée de la semaine. Et puis balance ton porc c'est fini, on peut à nouveau se comporter comme des blaireaux et écrire comme un gros con. A 10h et quart je me casse.

    Je n'ai plus que 5h à rouler, il n'est pas 10h et demi, autant dire que la journée ne sera pas violente.

    Je passe la rocade de Bordeaux à midi, c'est à peine si ça freine au bout vers la bifur de Périgueux. Je dis au bout, la rocade est circulaire il n'y a pas de bout mais c'est le bout pour moi, vous voyez ?

    L'idée m'a effleuré de manger chez Grand-Mère mais j'ai quand même une soupe à finir, je casse la graine juste après à l'aire de Bédenac.

    L'ordinateur de bord Scania décompte les heures, contrairement aux autres qui te disent ce que tu as fait. Du coup quand la quatorzaine est terminée le truc se fout à zéro et démerde-toi. Ça m'énerve. T'es de la police toi ? Laisse moi faire comme je veux, si je dépasse je le sais j'ai pas besoin de donneur de leçon. Ça m'agace autant que les panneaux lumineux sur l'A7 qui balancent les immat's des voitures en excès de vitesse. De quoi je me mêle ? T'appelles les flics aussi ? Pour le coup la géolocalisation sert à quelque chose, j'ai mes heures sur l'écran.

    Pour l'heure du goûter je ne suis pas à la maison mais à St Vaury. C'est ce qu je visais. J'ai 9h06 de volant, c'est parfait ou presque.

     

  • Photos
  • quelle horreur !
    même là !
    repos camarade
  • Samedi 27 Février 2021
  •  

    J'entends la portière de mon voisin de parking, on a soupé ensemble hier soir, c'est un petit jeune de mon âge, lui aussi ça doit être la prostate... Je regarde l'heure 2h38. Oh ben j'avais mis le réveil à 3h, debout !

    Hier j'ai surveillé Google trafic, la RCEA était fermé à partir de Moulins, je verrai bien... Ce matin c'est ouvert tout du long, j'imagine qu'ils rouvrent le vendredi en fin d'après-midi. Je ne tombe sur aucun pénible qui respecte la vitesse, à 3h du mat ce serait ballot. St Vaury-Devecey ça ne passe pas en 4h30 donc du côté de Montceau les Mines je m'écroule dans la niche une demi-heure puis je déjeune avec le reste de brioche.

    Au dépôt hier Cyrille m'a fait mettre une semi vide au quai 3, j'ai juste à transvaser. Bibitt me file un bon coup de main. Comme samedi dernier le chef se pointe avec les croissants, il paye le café dans son bureau. C'est là qu'il me dit : « ah ben puisque t'es là, on va te mettre les autocollants '' angles morts '' » Je lui réponds que c'est hors de question, tu colles pas de cochonneries sur mon truck. Je râle pour la forme, c'est la loi, aussi stupide soit-elle, faut l'appliquer.

    J'ai fait le tour sans remettre d'Adblue, je ne suis pas loin d'être à sec, un coup de gas-oil dans le camion et le chariot et je me rentre.

    A 11h et quart je suis à Bourogne, pas loin de 4 mille bornes encore, ça fait 8 mille sur 2 semaines, c'est pas mal. Bon week-end à tous et toutes, le ciel vous tienne en joie.