FDR - Carnet de bord
Carnet de bord de Octobre 2022 Partager sur Facebook
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  • la machine de Sylvain
    elles sont paties
    Remiremont
  • Lundi 3 Octobre 2022
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    Un peu avant 8h je suis à Seppois. Mes kits ont été fabriqués vendredi certainement, sur deux j'ai un écart sur le nombre de colis, pour c'était juste une erreur d'addition. On boit le café avec les collègues et je me sauve.

    Parfois le lundi je roule 10 heures, là je roule 10 minutes. J'exagère un peu, je roule une demi-heure, je commence à Trévenans, patelin sans intérêt mais désormais connu puisqu'il y a le grand hôpital nord Franche Comté. C'est la maman qui réceptionne la piscine de son fiston parti au boulot. Grosse piscine, plein de bazar, j'y passe un peu de temps, je fais au mieux.

    Ma chérie est à l'arrêt mais elle bosse au bureau, compta plannings commandes, faut bien que ça avance, je fais trois courses pour le resto en passant et je vais manger avec elle.

    A 2h et demi je suis à Remiremont, Dommartin pour être précis. Le chemin ne m'inspire rien de bon, je vais voir à pied. Le seul problème c'est de tourner au coin d'une maison sur un petit pont ensuite ça va, la rue débouche sur une plus grande. Pas de regrets dans l'autre sens je ne sortais pas, impossible de tourner sur le petit pont sans tout arracher avec le porte-à-faux arrière. Je sonne à la maison, personne. J'appelle le 06 de la liste, la cliente me dit qu'elle m'envoie son mari. Je commence à débâcher, le gars arrive dans les cinq minutes. Rebelote je suis à nouveau chez un waterairien. Il a déjà une Céline 9 il voulait la rénover mettre un escalier et la couvrir. Le tout, surtout l'abri pour une piscine en forme de haricot c'est plus cher que de casser, poser une piscine rectangulaire et un abri.

    Après je vais à Pouxeux. Ma rue grimpe sur la montagne. La rue vient d'être refaite avec du goudron et pas des plumes mais des gravillons, ça patine de ouf, j'ai bien cru ne pas pouvoir monter. C'est vraiment une plaie ce revêtement pas cher, cet été on s'est fait une frayeur en redescendant côté alsacien en bécanes, ça a beau être signalé c'est vraiment pas marrant de rouler sur cette merde.

    Ici le client a déjà fait le trou, je dépose la structure au bord, les colis dans le garage, un gars efficace.

    Demain je reprends mes livraisons vers Mirecourt, c'est pas loin, je vais donc chez LE Pascal, adresse mythique.

     

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  • la machine de Sylvain
    snif, elles sont parties
    Remiremont
  • Lundi 3 Octobre 2022
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    Un peu avant 8h je suis à Seppois. Mes kits ont été fabriqués vendredi certainement, sur deux j'ai un écart sur le nombre de colis, c'était juste une erreur d'addition. On boit le café avec les collègues et je me sauve.

    Parfois le lundi je roule 10 heures, là je roule 10 minutes. J'exagère un peu, je roule une demi-heure, je commence à Trévenans, patelin sans intérêt mais désormais connu puisqu'il y a le grand hôpital nord Franche Comté. C'est la maman qui réceptionne la piscine de son fiston parti au boulot. Grosse piscine, plein de bazar, j'y passe un peu de temps, je fais au mieux.

    Ma chérie est à l'arrêt mais elle bosse au bureau, compta plannings commandes, faut bien que ça avance, je fais trois courses pour le resto en passant et je vais manger avec elle.

    A 2h et demi je suis à Remiremont, Dommartin pour être précis. Le chemin ne m'inspire rien de bon, je vais voir à pied. Le seul problème c'est de tourner au coin d'une maison sur un petit pont ensuite ça va, la rue débouche sur une plus grande. Pas de regrets dans l'autre sens je ne sortais pas, impossible de tourner sur le petit pont sans tout arracher avec le porte-à-faux arrière. Je sonne à la maison, personne. J'appelle le 06 de la liste, la cliente me dit qu'elle m'envoie son mari. Je commence à débâcher, le gars arrive dans les cinq minutes. Rebelote je suis à nouveau chez un waterairien. Il a déjà une Céline 9 il voulait la rénover mettre un escalier et la couvrir. Le tout, surtout l'abri pour une piscine en forme de haricot c'est plus cher que de casser, poser une piscine rectangulaire et un abri.

    Après je vais à Pouxeux. Ma rue grimpe sur la montagne. La rue vient d'être refaite avec du goudron et pas des plumes mais des gravillons, ça patine de ouf, j'ai bien cru ne pas pouvoir monter. C'est vraiment une plaie ce revêtement pas cher, cet été on s'est fait une frayeur en redescendant côté alsacien en bécanes, ça a beau être signalé c'est vraiment pas marrant de rouler sur cette merde.

    Ici le client a déjà fait le trou, je dépose la structure au bord, les colis dans le garage, un gars efficace.

    Demain je reprends mes livraisons vers Mirecourt, c'est pas loin, je vais donc chez LE Pascal, adresse mythique.

     

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  • autovia vosgienne
    ça ouvre à 9h...
    Toul
  • Mardi 4 Octobre 2022
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    J'ai un impératif ce soir après 17h30 à Toul, inutile de courir. Je démarre tranquille après un gros pain-beurre, petite douche.

    C'est toujours la guerre du gas-oil, l'AS24 d'Epinal est notée vide sur l'appli mais quand je passe devant je vois une citerne en dépotage. Autrefois on disait qu'il ne fallait pas faire le plein de suite après une livraison parce que la merde a été remuée au fond de la cuve. Cette station n'est pas bien vieille, les cuves ne doivent pas être bien sales, de deux je n'ai pas bien le choix, de trois au pire on changera les filtres chez Scania c'est dans le contrat d'entretien. Je fais les pleins gas-oil Adblue et chariot, j'ai de quoi voir venir.

    Ici on est dans les Vosges mais la plaine, il y a du brouillard, il fait bien moche. Sur les coups de 9h je me gare devant la maison, je dis à la cliente de rester au chaud, je veux bien me débrouiller. La maison est magnifique, toute neuve. La bonne dame m'expliquera ensuite qu'ils ont eu un incendie, la maison a été entièrement détruite, entraînant celle des voisins. Après trois ans de galère ils se retrouvent avec une belle maison d'architecte.

    La galère elle est pour moi, pour sortir de ce bled à la con. La route normale passe par un pont à 3m90, je sais pas si ça passe, je prends en face et après 3 ou 4 km je tombe sur des travaux, la route est fermée, de but en blanc comme ça. Une fille de chez Mauffrey est en train de remballer son porte-engins, elle me dit que c'est mort, faut que je fasse demi-tour, j'avais bien compris oui. Atlas Michelin, je trouve une tite route qui retombe à Mirecourt. Au bled suivant c'est interdit aux 10t. Oh merde, ça me saoule ! On va pas faire ce cinéma pendant 10 ans.

    A 11h et des boulettes je suis à Toul. Une vieille rue étroite dans un vieux quartier, je me gare un peu plus loin sur une avenue assez large. Le client est absent mais c'est le monteur qui réceptionne. Il est sur la pelle pour faire le trou, moi je fais mon truc de mon côté. Quand on signe les papiers il me dit que c'est l'ancienne maison du général Bigeard, avant il y avait un canon sur un affût dans le jardin. En repartant je regarde le sous-sol d'un autre œil, je ne vois pas de gégène …

    Normalement j'avais un impératif après 17h30 dans le bled d'à côté mais j'ai appelé le client, sa femme a chopé ou a une suspicion de covid, je sais pas trop, mais en tous cas elle sera chez eux après 14h30. Bien dommage pour elle mais ça m'arrange bien cette histoire.

    Tout à l'heure en ville j'étais garé pas loin d'une jolie boulangerie de quartier, je me suis pris une miche de campagne, je lui mets un coup dans la tronche sur le premier parking correct que je trouve.

    Donc à 2h et demi tout pile je suis à Ecrouves. Je sonne, la jeune femme m'accueille on ne se claque pas la bise, elle m'ouvre le garage, je préfère. Le garage est assez grand mais vite rempli avec tout le fourbi. Moi qui pensais finir vers 19h, à 3h et demi j'ai remballé les gaules.

    Je n'ai plus qu'à me rentrer. C'est la bonne heure pour faire Toul Nancy après Ludres ça sent déjà l'écurie. A 18h30 je suis garé à Audin, mieux que sur le plan.

     

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  • les jolies routes du Haut Doubs
    Morteau en bas
  • Mercredi 5 Octobre 2022
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    A 7h et demi je suis à Denney, pas très loin de notre cantine « chez mémé Liesel », pour récupérer un enrouleur de couverture. L'autre fois vers Nîmes j'étais tombé sur une demi-folle, ici on est à Belfort, pas de cinglés chez nous. Le client tout à fait sensé me dit que le commercial s'est planté. La plage libre est trop petite, il faudrait rallonger de deux mètres et condamner du coup le garage, ce serait trop court pour tourner en voiture. Le client est assez peu satisfait...

    Je vais poser ça au bâtiment des escaliers et à 9h je suis en place pour recharger. Fabrice, avec une artère de plus rafistolée a sorti mon voyage. J'ai un chargement assez tranquille, tout au sol, facile.

    Je passe manger à la maison, cette semaine j'en profite, c'est pas mauvais de tourner autour du Lion de temps en temps.

    A 14h je suis à Montenois chez un chauffeur de camion benne. Il a fait de ses mains une super chouette cabane pour ses enfants, sur deux étages, la cabane pas les enfants. Hélas elle est posée juste où doit aller la piscine. Avec mille précautions j'arrive à glisser les fourches dessous, en y allant mollo je la dépose au fond du jardin, c'est donc la cabane au fond du jardin désormais.

    Après je monte dans le Haut Doubs. C'est pas des super routes, à vol d'oiseau c'est pas loin, à vol de camion c'est moins direct. A 17h je suis chez des Suisses, chassés de leur pays par les prix de l'immobilier. Ils sont bien marrants, rigolards.

    J'avais presque pensé descendre à Besançon, prendre une bagnole pour rentrer mais ça fait loin. Faut pas abuser. Je m'en vais couper au Pont d'Arçon. J'ai passé un agréable moment avec un Hollandais de chez KLG bien gentil, jusqu'à ce qu'un Français s'installe à notre table. Je ne dis jamais de mal des autres mais là...vous le voyez le pénible ? Le mec toujours hors-sujet qui parle pour ne rien dire, quand tu es en roue libre que tu ne l'écoutes plus il te pose la main sur le bras. Une plaie !

     

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  • défilé des miss Franche Comté
    miam miam
    easy
    ça claque
    la citadelle depuis la Rodia
  • Jeudi 6 Octobre 2022
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    Ça m'a pris comme une envie de pisser, un éclair de lucidité dans la nuit. Hier soir j'ai fait mon programme pour dans deux semaines, je dois faire un relais dans le 74 mais je l'ai prévu trop tôt le mec ne sera jamais là. Je chamboule tout. J'ai le temps, le troquet n'ouvre qu'à 7h. Café, pain-beurre, douche, zou !

    Je commence à Arc sous Cicon chez des jeunes bien sympas, café, tout bien. En ressortant de la rue le GPS veut me faire tourner à droite, oui mais non, à gauche il y a une fruitière à Comté. Je me prends un bout de Prestige, 47 mois. Oui vous avez bien lu, 47 mois, on voit les cristaux de sel ressortir tellement il est vieux.

    Ensuite c'est balade dans le Haut-Doubs, il y a un bout de chemin jusqu'à Epeugney. Là c'est encore plus facile, on livre dans une grosse ferme, les gros trucs sous un hangar, le reste dans un garage, hyper fastoche.

    Après ça je descends à Besançon, je prends le temps de passer chez Scania, l'ODB réclame du liquide d'embrayage. C'est un défaut en orange, rien d'urgent mais j'ai le temps. Je mange un morceau pendant que l'atelier est fermé et à l'ouverture un mécano branche son PC bien sûr, ce n'est pas le niveau de liquide qui est bas, faut changer le bocal. La jauge envoie de mauvaises infos. Ça prend une demi-heure quand même, j'en profite pour faire rajouter un peu d'huile moteur et je file.

    Maintenant il me faut descendre dans le centre de Besac, au bord du Doubs. Je ne suis pas franchement inquiet, ma rue est à côté de la Rodia, c'était le plus gros producteur français de fil synthétique, en friche. A l'époque il devait y aller des quantités de camions mais depuis les lieux ont dû changer, le tram, des couloirs de bus, des séparateurs en béton... Mais en fait bof ça va, je trouve à me garer à 100m. En descendant j'ai appelé la cliente, elle a zappé le rendez-vous, elle est au boulot. Son fils est à la maison mais il n'a pas de chéquier. Martine lui propose de faire un virement mais le montant est limité, le temps de contacter sa banque, ça met une plombe. Une grosse plombe même.

    A 16h la log' me donne le feu vert, on décharge. Pour repartir je ne me paye pas tout Besac', je saute le Doubs au premier pont pour me retrouver sous la citadelle, je chope la côte de Morre, interdite désormais au transit mais là j'ai le droit faut bien que je sorte, et je me retrouve sur ma route du lundi par le haut.

    A Baume les Dames je garde la nationale j'ai le temps, la semaine est terminée. A 18h30 je suis à Audincourt, fin de mission.

     

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  • il en manque mais ça donne une idée
  • Vendredi 7 Octobre 2022
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    A 6h et demi je fais chauffer doucement les 500 chevaux. Faut avouer, avec une pauvre piscine dans la semi, j'ai pas besoin de tous, si un ou deux ne se réveillent pas c'est pas grave, ils ne finiront pas à l'abattoir pour autant.

    Sur les coups de 7h30 je suis à Vy les Lure, juste après Lure comme son nom l'indique. La rue est toute bizarre, en impasse. Je vais me retourner plus loin, erreur fatale ou presque. Je roule je ne trouve rien, je me dis que je vais finir à Villersexel tout à l'heure, je vois un chemin qui part à gauche en diagonale, un peu plus loin une rue à gauche à l'équerre. Pas con le gars, je me dis que ça fait un triangle, en faisant gauche gauche je suis bon... Sauf que j'avais pas vu que, attention j'utilise un gros mot, l’hypoténuse du triangle passe sur un petit pont en virage qui enjambe un ruisseau, le long d'un mur de ferme. Putain, comment se foutre dans la merde sur un truc à la con pareil ? Je suis vert. Les roues de la semi passent tour à tour dans le vide ou presque, d'un côté puis de l'autre, purée je me suis chié dessus.

    De retour dans la rue, dans le bon sens cette fois, le client m'a vu passer. J'explique ma connerie et on décharge. Super fastoche, je dépose là où Dupont de Ligonès a laissé sa famille, sous la terrasse. C'est horrible mais j'ai eu cette pensée, après le gars achète une piscine familiale c'est pas pour les estourbir, pas tout de suite.

    A 9h30 je suis rentré, toute une semaine prévue depuis quinze jours pour que je puisse emmener ma chérie chez le toubib à Besançon. Je ramènerai le camion à Bourogne cette après-midi j'aurai le temps. Semaine fort peu kilométrée mais j'ai trouvé de jolis coins à refaire en moto quand les beaux jours seront revenus. Bon week-end à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • couleurs d'automne
    malgré mon courroux ils continuent
  • Lundi 10 Octobre 2022
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    Ahh cher lecteur attentif, je sais ce que tu attends. Comment ça non ? Mon avis. Mon avis sur la pénurie d'essence ? La pénurie de ponts en Crimée ? La pénurie de réacteurs nucléaires en France à cause des tartuffes qui nous gouvernent ? Non je parle d'un truc sérieux : le Comté Prestige d'Arc sous Cicon. C'est bien parce que je passais devant parce que sinon bof, il est bon mais le 36 mois de Noirefontaine est tout aussi bien pour moins cher.

    Le Comté c'est important mais faut quand même retourner au taf. A 7h45 je suis sous le hall, mon fourbi est déjà dehors. Je vais tamponner un carnet de récép' en allant chercher ma liste de chargement. J'ai une pile de trois escaliers au cul, ils débordent, ça me fait perdre une place, à la fin je pose la dernière palette sur des margelles et basta. C'est pas trop ISO9002 mais voilà.

    Le volant tire à droite au niveau de la sortie Audincourt mais je résiste, faut que j'avance, tant pis pour le café au resto.

    Je voulais mettre un coup de Karcher chez Jeantet, mais le lavage est fermé par un fût de 1000 L, je suis sorti pour rien. Je mange en vitesse entre Dôle et Chalon, un quart d'heure vite fait.

    Pour changer la RCEA est fermée après Digoin, il faut descendre à Lapalisse. La géographie de la France n'a pas changé, une fois que tu es là ça ne vaut plus le coup de remonter à St Pourçain je descends par Vichy et l'A89. Je fais tirer au max mes 4h30 et je coupe mes 30 dernières là le long.

    Pas vraiment pressé je sors à Egletons pour gratter un peu de péage et je descends comme ça jusqu'à Brive. Sur l'appli AS24 la station dans la zone est en bleu, j'y vais bien sûr, il n'y a que deux ou trois camions devant moi, me vlà tranquille avec ça.

    Au sud de Brive je quitte l'autoroute, oui c'est largement l'heure de la soupe. A 20h40 je suis au relais de Maure, le troquet a été fermé au moins deux ans, je pensais que ça ne rouvrirait jamais, erreur, ça a été repris, je vais voir ça.

     

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  • Mardi 11 Octobre 2022
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    Ce troquet est une très bonne adresse, tout refait à neuf, vu l'investissement espérons que ça dure. Un peu avant 8h je m'en vais tranquille. Je continue par la nationale j'ai le temps. J'avais prévu large et puis j'ai un impératif jeudi, inutile de courir bêtement.

    A 10h et demi je suis à Grenade, je dépose une petite piscine chez une jeune femme bien sympa, tout dans le garage, facile. Quand c'est fini il est un peu tôt pour manger mais je suis garé au bord d'un ruisseau, au calme, je ne fais chier personne, le client suivant n'est pas loin, je suis bien là.

    Pour 13h je suis à St Jory, pas dans la zone industrielle, au bord d'un chemin dans les champs. La maison est visiblement fermée, j'appelle, le client me dit qu'il arrive dans les 20 minutes. Ça me laisse le temps de faire mon truc. C'est exactement la même piscine que ce matin. En contrôlant j'annonce sans lire le nombre de plots en plastique. Le client pense que je connais par cœur mais j'avoue la supercherie. Je suis un gros prétentieux mais pas à ce point.

    Après ça je traverse Toulouse, c'est l'heure creuse de l'après-midi, cool. Je livre chez un couple d'agriculteurs, leur fiston a construit juste à côté. Des gens bien gentils, ils se tracassent pour la succession, les terres sont tellement chères, encore un truc ridicule.

    Je finis les livraisons du jour dans le Lauragais. J'appelle le client, sur sa messagerie il dit de lui envoyer un texto parce qu'il est sourd. Il me répond rapidement, on communique comme ça. En fait lui est mal entendant, il parle un peu alors que sa femme est complètement muette et sourde si j'ai bien compris. Elle tient sa fille dans les bras, la petite choutte doit avoir deux ans au max, elle parle à sa mère par la langue des signes, c'est très touchant. A cet âge elle ne doit rien maîtriser mais voilà elle se débrouille. Le père me dit qu'elle entend et qu'elle parlera, elle n'est pas touchée par le handicap. La situation est touchante bouleversante même si on a un peu d'humanité, on sent qu'il y a de l'amour, c'est le principal.

    Demain je reprends mes livraisons à Pamiers, je pensais aller aux Pujols mais le parking est tout petit, le temps d'arriver... Je suis tout près de Castelnaudary, va pour le cassoulet.

    Je sirote mon kir au bar, un jeune gars me dit : « tu n'es pas Pierre ? » Il s'appelle Arnaud, il roule chez Bass à Rouffach en porte-voitures, lecteur des carnets de bord bien sûr. Grosse mémoire le gars, il me dit qu'on a mangé ensemble à Pithiviers, putain ça doit faire des années. C'est vrai que son visage ne m'est pas étranger. On a passé une agréable soirée avec son collègue, merci à eux.

     

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  • l'entrée de Pamiers
  • Mercredi 12 Octobre 2022
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    Après mes éternels café-douche je prends la route de Pamiers, c'est con à cette saison le jour n'est pas levé complètement, je loupe des paysages. A l'entrée de Pamiers je m'enfile sur une route à deux voies et c'est le drame. Il y a un Intermarché avec une station service, vous la voyez l'embrouille ? Je vous la fais courte, j'y ai passé 45 minutes ça m'a fait une coupure... Des bagnoles de partout qui klaxonnent, le chaos. Arrivé au rond-point j'ai fait reculer une brave dame. «  Ah bon, c'est moi qui bloque tout le monde ? Vous êtes sûr ? » Oui madame, oui. Je la fais reculer, j'arrive à m'échapper de ce bordel. J'ai perdu trois quart d'heure à cause d'une file qui ne me concerne pas, heureusement que j'ai une toute petite journée.

    Je raconte ça au client, il n'en revient pas. Il doit refermer le portail à chacun de mes passages, son gamin a deux lapins blancs, t'imagine le drame du nain-nain si un bestiau se fait écraser sur la route ? Surtout que le lapin si c'est pas tué comme il faut c'est trop petit c'est immangeable.

    Moins con, pour repartir je fais tout un détour, peut-être 5 ou 6 km , mais ça roule. Sur Maps le rond-point de l'Inter est toujours en rouge foncé.

    En fin de matinée je suis dans un tout petit bled, Gaillac Toulza. Chez des jeunes retraités, bien cool, pas chiants, je fais mon boulot tranquille.

    Ensuite je me mets en quête d'une mission qui semble simple, trouver du pain. Moi je suis un Français très moyen, incapable de manger sans pain. Je préfère ne pas bouffer. Sauf qu'on est mercredi, je n'ai pas de bol, soit c'est fermé soit je n'arrive pas à me garer. Par dépit je finis par m'arrêter à un petit Auchan, à Carbonne je crois.

    Vers 14h je m'enfile sur une petite route, goudronnée quand même. Je roule un km ou deux et au bout je me retrouve à un carrefour entre deux maisons et un débord de toit en face... J'aurais bien aimé tourner à droite mais c'est impossible, va pour la gauche. La gauche c'est toujours plus praticable. J'avance 50 cm par 50cm, je descends voir à chaque fois, je n'ai rien arraché c'est juste un miracle. J'arrive enfin chez le client, un type qui construit sa maison tout seul, là il vit dans une caravane sur le terrain. Je lui livre sa piscine, je lui demande pour repartir, il me dit que c'est mort, il est chauffeur livreur en porteur, il me dit que jamais je n'arriverai à me retourner plus loin. C'est impossible de reculer entre les maisons serrées, seule solution, il fait sec, je fais demi-tour sur son terrain. C'est relativement plat, il n'a pas plu depuis des mois, ça le fait.

    J'ai oublié de vous dire, lundi j'ai appelé Jaume à Barcelone, un mois sans Espagne je cherchais un cutter pour me taillader les veines, j'étais à deux doigts de faire valoir mes droits au CFA, j'ai envoyé un texto à Marionna : « si tu reviens j'annule tout » mais il m'a dit qu'ils ont vendu, c'est juste que les livraisons sont décalées. Ouf ! On est mercredi je reçois une tournée 07 30 34 66 comme d'hab' mais deux Barcelone et je finis à Segovia. Putain le soulagement ! Surtout quand je vois ce qui m'attend la semaine prochaine, mais n'allons pas trop vite comme disait monsieur X.

    A Ondes je suis entre St Jory et Montauban, curieusement il n'y a qu'une dizaine de km de plus pour monter à Bressols. 10 bornes pour un parking gratuit, ça les vaut largement et puis il me faut de l'Adblue, allez hop. La semaine passée j'étais tombé à table sur un pénible, statistiquement ça ne peut pas toujours se passer mal, cette fois je soupe avec un passionné de vieux camions, il a un 143 et il est sur un 111, c'est visiblement pas un mytho il a des photos. Bref, c'était un bon moment.

     

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  • le cimetière des ailes
    le viaduc de Gustave
  • Jeudi 13 Octobre 2022
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    Pour 8h je suis à Launac, petite maison dans le vieux village. Tous les volets sont fermés, je sonne, j'attends, une dame vient enfin m'ouvrir : « Ah on croyait que c'était 10h. » Non, 8-10 c'est pas 10. Garé un peu loin le temps de faire le deuxième tour ils sont levés. Il n'y a pas d'accès au jardin, pas de portail, rien. Je demande au client comment IL compte faire. Il ne sait pas... Bon allez, feu, action. Je retourne au camion, je reviens avec une paire de tenailles et je découpe le grillage. De toutes façons il est pourri et faudra bien que la pelle passe quelque part. Il y a une sorte de tube PVC au-dessus j'en chie pour le virer, avec en plus un genre de tissu pris dans le béton. Il me regarde faire, à un moment je lui dis que c'est SA piscine, et qu'il ne reçoit pas un colis de la Poste, à un moment faut y aller au paquet. Il est gentil heureusement mais purée quel mollasson ! Je m'en vais il est 9h25, je suis enfin vide.

    Je traverse Toulouse quand le binz est fini, à 10h30 je suis à Lavaur. L'usine est divisée en plusieurs sites, pas d'autre camion au 2, je me mets à quai directement. Enfin à quai, il faut descendre dans une fosse de la mort, des cadavres d'ailes sont là pour le prouver. Même en levant les suspensions à fond j'ai le tablier de la remorque qui affleure le bouchon d'Adblue. Ça va vite à charger, je reconnais les palettes, ce sont les mêmes pesticides qu'on charge à Pont du Casse 47, les deux boutiques doivent être sous-traitantes de Compo. Je fais remarquer au cariste que vu les étiquettes les deux dernières palettes on dirait des cubis de vin blanc, il me déconseille d'en boire. A midi moins le quart je me sauve, complet, parfait.

    Pour ma tranquilité d'esprit j'ai besoin de gas-oil, je vois que sur l'appli la station de Clermont-Ferrand est toujours approvisionnée, vamos. Je mange un bout entre Albi et Rodez pour finir ma première coupure. Plus loin avant Sévérac je tombe dans un bouchon, les pompiers remontent la file. En passant je vois qu'un Duster de la gendarmerie a tapé une caravane, je ne sais pas qui a fait quoi mais voilà.

    Donc je passe au gas-oil à Cébazat. Il y a du monde mais je m'attendais à bien pire, je m'étais donné jusqu'à 20h pour repartir histoire d'être à l'heure à Besac'. Mais bon, j'ai six camions dans ma file, et autant en face dans la rue. On avance avec intelligence et courtoisie, si si je vous assure, un, puis l'autre en face, pas de con, ça se passe super bien. Je finis ma seconde coupure, parfait.

    Je pensais finir la journée au relais de Lilas mais la RCEA est toujours fermée, c'est con d'aller sur une route que je sais fermée. Va pour Creuzier le Neuf, en passant devant je vois que tout est éteint, ils ne bossent plus le soir ? Va pour le Relais de la Garde mais là faut pas rêver le parking est tout petit. Va pour le Tom Bar alors. C'est resté trois mois fermé depuis la grêle du printemps, rouvert depuis la semaine passée, les plafonds sont tombés, un truc de fous. Heureusement on y mange toujours aussi bien.

     

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  • récap pour Mich
  • Vendredi 14 Octobre 2022
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    Réveil 5h30 comme les vrais routiers, la patronne m'a garé dans le chemin hier soir, elle m'a dit que les autres seraient partis, c'est ça. J'étais bien là, avec le plein de gas-oil je n'avais pas grand risque de me faire siphonner.

    Les travaux sur la branche nord de la RCEA vont bon train, on n'a pas fini de faire des détours quand ils vont commencer à fermer par tronçon. Là je ne vois pas bien où on va passer, ils vont nous faire descendre à Mâcon, l'alternative ce sera par Gueugnon mais la route n'est pas terrible. On verra bien. Quoi qu'il en soit ce matin ça roule nickel-chrome jusqu'à Chalon. Au grand rond-point après le garage RVI en contre-bas, c'est un bordel innommable en direction de la ZI nord et du « nouveau » pont haubané. Il doit peut-être avoir 30 ans ce bout de route mais bref, rebelote comme à Pamiers. Cette fois c'est pas l'essence, il doit y avoir autre chose, j'en sais rien. En un quart d'heure j'arrive au rond-point, je me faufile entre les bagnoles et je pique à droite dans St Marcel. Alors oui c'est interdit mais mort aux cons, je sais que ça passe, autrefois avant la rocade on passait par là. C'est simple depuis Danjoutin il faut 2h35 pour venir au feu à St Marcel en F12 Intercooler. Ça doit être équivalent en Scania R500. Faut être honnête, 2h35 en sortant à Dôle, en citerne chimique, fallait une régule Begey mais à l'époque il n'y avait pas le permis à points. Fin de la séquence vieux con, fatalement en passant par là les souvenirs remontent je suis désolé. Donc je m'échappe j'aurai perdu une quinzaine de minutes quand même mais en face c'est incroyable le bouchon remonte jusqu'à la route de Dôle, au niveau du marchand de grillage, à cet endroit on n'est plus à Chalon ou St Marcel on est à Châtenoy en Bresse, vous imaginez le nombre de bagnoles arrêtées jusqu'à l'autre rond-point ? Un truc de malades !

    Sur les coups de 9h je suis chez Compo, pas un chat, on est en basse saison, j'ai le quai 1 de suite. Un cariste me vide les 33 palettes de polluants à jardin, et on recharge un lot pour Laudun, une ramasse sans bouger du quai c'est ce qu'il me faut, à mon âge il me faut du taf facile.

     

    Je remonte vider à quai chez nous puis j'attaque ma transvase. La semi est bien pleine, j'en chie pour tout remettre. J'avoue que je n'ai pas été bon, j'ai mis quasi deux heures et à la fin il m'est resté un Locaroc qui m'a bien fait chier. Au final je l'ai posé sur le tas, lundi après le premier client j'aurai un peu de place je le descendrai. 

    A 13h30 j'ai enfin terminé, je saute dans la Fiat, je pouvais prendre la 208 mais demain faut que je fasse un tour de déchetterie. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • Ardèche
  • Lundi 17 Octobre 2022
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    A 6h je suis à Devecey, je me suis levé à 4h30 c'est abusé m'enfin je suis en week-end depuis vendredi midi en gros, faut pas que j'exagère.

    A 7h et demi je suis à Pourlans, c'est dans le 71 mais pas loin de chez le José à Beauchemin. J'ai envoyé un texto hier soir au prestataire Waterair, on a rdv à 8h. Sauf que j'arrive plus tôt parce que comme j'ai chargé vendredi ça va pas du tout, rien ne s'est cassé la gueule, c'est un miracle. Donc je pose la piscine sur le trottoir devant chez le gars, ça me libère un peu de place pour refaire le voyage, un truc un peu moins naze. A 8h un gars se pointe c'est le client, il est venu pour signer les attestations de crédit, je dépose la piscine au dépôt du monteur, à 8h30 je me sauve.

    Google m'annonce un bouchon à l'entrée de Lyon, un lundi matin ça n'a rien d'extravagant, le temps que j'arrive la piste d'atterrissage est libre. Je m'enfile dans Meyzieu centre, c'est interdit de partout bien sûr, c'est étroit entre des maisons, je ne fais pas trop le malin. A la sortie du pays je tombe sur mon lotissement, oh mais je reconnais, je me suis déjà garé ici, il y a un joli recoin arrêt et stationnement interdits, je cache bien le panneau avec ma remorque. Je livre une couverture solaire, le client me dit que le collègue qui est venu lui livrer la piscine l'autre jour n'a pas osé venir jusque là, il a fait des allers-retours lointains en chariot. Moi j'ose c'est à ça qu'on me reconnaît...

    Pour repartir j'avoue que c'est pas simple, la route passe au-dessus de la rocade vers le stade de l'OL mais il n'y a pas d'accès, faut se faire chier dans Chassieu.

    J'appelle le client d'Heyrieux, j'avais dit 10-12h, je vais me pointer à 11h45, je suis dans le créneau mais ric-rac. Après les gens quand tu les appelles ils sont rassurés, c'est le plus important. Ici je livre une grosse piscine avec plein de bordel. Il y avait du maïs dans le champ derrière à ce que vois, je peux rouler sur le chaume ça ne fera rien, j'en parle au client, il est ok, j'y vois mon intérêt, c'est plus simple que de dépoter les tôles pour les ranger.

    Je suis revenu dans le bon tempo, je prends le temps de manger un petit bout, il me faut de la force mais surtout les idées claires pour la suite. J'ai une pauvre rénovation à Vienne mais la rue s'appelle « montée de coupe jarret ». Rien que le nom tu prends peur. Par la ville tu oublies, c'est interdit aux plus de 10m de long, même en voiture les lacets ne doivent pas être marrants. Je fais donc un détour pour arriver par le plateau, d'après Maps ça me semblait facile sauf qu'il y a des travaux, une route barrée, donc je me retrouve sur un chemin de merde. Un virage puis un autre puis ça descend sec, si c'est pas bon je suis dans la merde. Et bien sûr à un moment il y a un arbre penché, j'ai le toit de la semi posé. C'est tellement étroit impossible de serrer en face, pas le choix je baisse les suspensions et je recule, Je n'ai rien cassé, j'ai pas regardé l'heure mais j'y ai passé un bon bout bon de temps. En haut je tombe sur un paysan avec un Fendt et un gros tombereau, je lui demande si j'ai une solution, il me dit que le seul moyen c'est de passer dans les travaux, il l'a déjà fait, les gars gueulent mais il n'y a pas le choix. Donc j'y vais avec mon sourire ultra-brite, j'explique mon cas, ils déplacent des barrières, des cocottes, une pelleteuse, et je préviens que je vais revenir, ils sont ravis... En bas de la maison il y a un rond-point bien commode, je me retourne et je livre ma réno. Pour repartir je pensais me faire chier dans les travaux mais non, j'arrive bien aligné, c'est limite facile devant le poteau de téléphone.

    Soulagé j'appelle mon dernier client à Annonay, il se propose de venir me chercher, pfou mon pauvre, une livraison en lotissement c'est les vacances. On avait rdv 15-17 j'arrive à 5h moins 5, limite. Le gars me dit qu'il est en retraite depuis cet été, cool zen. Des gens super gentils, café et tout.

    J'enquille Chanas, Jarcieu, Cours et Buis, St Jean de Bournay pour me retrouver au relais de Maison Blanche à Nivolas, fin d'un lundi trop riche en émotions.

     

     

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  • c'est galère pour arriver mais c'est beau
  • Mardi 18 Octobre 2022
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    C'est toujours une bonne adresse ici, le patron fait un peu le show le matin, ça met de bonne humeur pour affronter les conneries.

    Conneries qui ne tardent pas à arriver, je monte dans Veurey Voroize, c'est la banlieue de Grenoble tu te dis que ça va être un lotissement fastoche... J'avais bien regardé sur Google, ça me semblait compliqué mais pas à ce point, il me faut traverser le vieux village puis grimper sur la montagne. Faut klaxonner dans les virages aveugles, à cette heure les gens descendent au boulot sans se douter de qui ils vont croiser. Je grimpe, je grimpe, à un moment je me dis que si je dois croiser un autre taré monté ici c'est juste impossible. Je vois mon chemin mais je vais d'abord faire demi-tour. Je monte encore 3 ou 4 km, arrivé sur un plateau je trouve une ferme à ma gauche, parfait je balance le cul de la semi là et ça fait l'affaire. Je redescends et je trouve à me garer sur un genre de dégagement, les voitures freineront et voilà. La maison est sur une hauteur, j'y vais en 3 fois. Quand on signe les papiers le client me dit qu'ils ont des problèmes avec les livreurs, plus personne ne veut monter. Tu m'étonnes !

    A 10h Grenoble est dégagé mais le stress revient vite, je vais à Revel. Alors Revel dans le 31 c'est tout plat, Revel dans le 38 c'est l'inverse. Rebelote je grimpe dans la montagne, ici aussi ma route est assez étroite, je commence à me faire du souci pour le demi-tour mais ça débouche sur une route plus large avec un arrêt de bus et un point recyclage. Le client a retapé une ferme de 1860 si j'en crois la date sur le linteau de la porte, c'est juste sublime, une vue imprenable sur les montagnes, c'est superbe. Il est midi je ne suis pas en avance. Je redescends dans la vallée, cette fois il me faut du pain, je trouve mon bonheur un peu plus loin. Petite boulan artisanale, avec plein de pains spéciaux à la coupe, on ne sait que choisir.

    Je mange vite fait sur l'autoroute entre Chambéry et Annecy, vraiment vite fait je suis pressé. Tellement vite fait que quand je redémarre le tachy ne se remet pas à zéro, oh parfois il met un peu de temps. Ah oui mais non, comme un con je n'ai pas fait 30. Putain je suis vert ! A quoi j'ai pensé ? A rien c'est bien le problème. J'étais déjà à la bourre. J'appelle le client de Chevenoz pour le prévenir que 14-16 ce sera 16 bien tassé. Il s'en fout il bosse à la maison il est artisan. Bien sûr il y a une circulation de fou jusqu'à Thonon, quand ça veut pas... Le lieu-dit ne figure nulle part, je rappelle le gars, radio-guidage : «  à la croix vous grimpez le chemin à gauche, au bout sur le petit pont puis vous arrivez à une clairière. » Petit pont, clairière, c'est des mots que je refuse d'entendre en camion. Déjà sur le petit pont ça tourne il me faut me reprendre, ensuite sa clairière c'est un bout de chemin dans le bois. Quand il me voit : « ah mais vous êtes en semi, moi c'est des porteurs qui viennent me livrer. » C'est fait c'est fait.

    Je redescends à Thonon, faut avouer la vue sur le lac est magnifique par endroit. En bécane ça doit être bien sympa, ça fait loin depuis chez nous sur une seule journée. C'est la mauvaise heure, je suis pressé mais c'est bouché de partout, il n'y a pas de routes par ici, tout le monde se retrouve là.

    J'avais prévenu mon dernier client du retard mais cette fois je suis vraiment charrette.

    Le GPS me fait sortir avant Fillinges, Maps dit pareil, je m'arrête, je trouve bizarre, je regarde mieux mais ça a l'air cohérent. A nouveau je grimpe une route de plus en plus étroite, à un moment ça monte tellement que le tracteur patine. Putain si je me suis planté... J'arrive enfin sur un plateau, la route descend à flan de montagne, c'est hyper étroit. A un moment entre deux maisons je dois faire déplacer une voiture, la mémé me demande où je vais, il est dubitative. Ça ne me rassure pas. Encore 500m de galère et je tombe sur ma route, j'arrive chez les clients par le haut. Le gars trouve bizarre, il pense que je me suis fait chier pour rien. Ok, mais si j'étais monté par là, comment je repartais ? Impossible de faire demi-tour, j'aurais dû me taper la petite route quoi qu'il en soit ? Oui. Bon ben voilà c'est fait.

    Demain j'ai un relais par ici, j'ai du bol, pas besoin de transvaser Pauline m'a fait charger dans la 323. Donc je reviens sur Eloise Bellegarde. Je profite d'être là pour voir ma fille, elle fait son deuxième stage de master 1 à Genève. On se retrouve au petit routier de Léaz, c'est pas le grand luxe mais ce n'était pas le but de la soirée. Je ne peux m'empêcher de penser à la chanson de Serge Reggiani : « Tu prends le train pour la vie. » « On s'est quittés parents, on se retrouve amis ». « Je vois venir le temps où tu vas me quitter ».

     

     

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  • on relaie
    yessss !
    la sublime porte, mais à La Verp'
  • Mercredi 19 Octobre 2022
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    A 7h et demi je suis à l'entrée d'autoroute à Eloise, je vois que mon collègue Michel est déjà là. Je pensais faire le relais sur le parking en face où il y a le resto mais le parking est condamné par des Lego en béton, bravo les gars ne changez rien. Du coup on échange de remorques sans boire le café comme des malheureux. Je fais un peu de place dans la semi et je récupère un cadre, des palettes vides, comme ça ma remorque est parfaitement vide, il ne sait pas où il recharge dans le doute c'est mieux.

    J'ai fait le relais ici parce que la tournée commence dans le bled d'à côté. Je dois appeler un voisin de la cliente avant d'arriver. Je le sonne direct, on se donne rendez-vous au premier parking sur la route de Frangy, il doit bien y avoir un bon kilomètre... Le gars arrive assez rapidement avec une Dacia et une remorque. Ça c'est une bonne surprise, on pose la réno sur sa remorque, le liner fait le poids d'un âne mort, j'ai pas envie que le pépé se fasse une hernie, je lui propose de monter en voiture avec lui. Faut pas être con. Il a les clefs de la maison, on pose ça dans le garage, y compris la remorque et il me redépose au camion.

    J'ai un rajout dans la tournée, il me faut aller à Douvaine pour échanger un escalier. J'avais prévu du temps de midi mais à 11h je suis chez une Suissesse bien sympa. Il paraît que l'escalier est rayé, je ne vois pas où, il y a bien une rayure mais sous la bride, donc la partie qui sera noyée dans le béton. Ma foi, c'est pas mon problème, c'est un transport payé et voilà. L'ancien escalier est tout juste accessible, je demande à la cliente de déplacer sa voiture. Elle me dit qu'elle est une calamité au volant, elle me demande de la déplacer moi-même. Je fais donc mon baptême de Nissan Leaf. Après c'est moins drôle, tout seul je me fais bien chier. Le Pacio est sur une palette mais je ne peux pas la garder, pas la place dans la semi, je suis obligé de refaire la pile. A l'usine pour empiler à plusieurs c'est facile, tout seul tu te fais une grosse coui..e. En plus celui du dessous à une balnéo, bref c'est chiant, à midi j'ai enfin tout remballé.

    Il me reste un petit quart de gas-oil, je vois sur l'appli que l'AS24 d'Annecy est ouverte, venga ! J'arrive au mauvais moment, des cars du centre de formation à côté font le plein, avec la pénurie je ne fais pas le malin, j'attends sagement d'autant que je devais livrer une piscine vers Lyon ce soir mais elle a été reportée.

    A 16h tout pile je suis à La Verpillière, pas dans la grande zone logistique hélas, en pleine ville ! C'est pas possible que ce soit là, je me dis que c'est l'ancienne adresse, les gens construisent ailleurs, faut que je livre à la nouvelle adresse, ça arrive. Eh bien non ! C'est bien là. Je trouve à me garer dans une rue pas trop loin et je vais voir à pied. La rue est étroite, semi-piétonne, impossible d'approcher. Je décharge en deux tours, je remonte 100m de la rue en sens interdit sinon il me faudrait faire tout le tour du pays, en bagnole c'est chiant, en Moffett... Purée mais à part la réno de ce matin, cette semaine je n'ai eu que du boulot de merde. Je suis crevé !

    Demain je reprends les livraisons vers Belleville, je m'en vais couper à Villefranche, le centre routier est déjà blindé, je vais à l'Avé Maria. Bien m'en a pris je tombe sur Jean-François vieux waterairien et un pote à lui de chez Gamba, parfait.

     

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  • punaise, ils m'ont niqué ma photo
  • Jeudi 20 Octobre 2022
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    On se retrouve au petit déj avec Jean-François, on papote un peu, il file, je vais à la douche. A Belleville j'ai pas trop compris, quand on vient de Lyon on ne plus aller à l'autoroute, c'est interdit aux PL alors que c'était l'itinéraire PL justement. Bon j'ai pas vu le panneau et voilà. C'est après que je comprends qu'il faut faire le tour par le nord et retomber au rond-point où il y avait le routier autrefois. Je saurai... A 8h et quart je suis à Chépukoi sur Chalaronne. Le client est bien sympa, j'utilise ses bras, je dois descendre le Pacio chargé hier, lui donner le sien et revisser l'autre sur la palette. C'est là qu'il tombe une putain d'averse, on court se mettre à l'abri 5 minutes, je suis trempé la journée commence bien. Heureusement ça ne dure pas.

    Ensuite je me promène à travers la Bresse pour me retrouver à St Cyr. Repos ! Vous pouvez fumer. Non c'est St Cyr sur Menthon. Là le client est au taf, sa femme sirote un café puis je la vois partir, au boulot certainement. C'est un pote du gars qui réceptionne. Livraison facile, on range les colis dans la cabane de jardin. Le pote donc quand on a fini me demande si je veux un café. On entre dans la baraque, la table n'est pas débarrassée, le déj oui mais aussi la table d'hier soir, visiblement ils ont mangé un steak. La machine à café clignote, le gars ne sait pas s'en servir, je lui dis que c'est le tiroir des marcs de café qui est plein. Il l'ouvre, le vide, le fond du truc est tout moisi, une jolie culture de champignons. Boah, je me dis que l'eau du café est bouillie puisqu'elle monte dans l'appareil... Vis ma vie chez les gorets.

    Après ça je me faisais une joie de monter à Oyonnax ( ici, ici c'est Oyonnax) (comprenne qui pourra) par le Cerdon mais la route est fermée. Au désespoir je monte par l'autoroute, la loose.

    Je mange un bout et en tout début d'après-midi je suis à Groissiat chez une délicieuse maman. Pas chiante, je range tout bien. Elle m'offre un café pendant qu'on signe les papiers, un vrai bonheur de gonzesse.

    Je descends de la montagne, pas par le Cerdon donc mais par Treffort Cuisiat. Je pensais ne pas connaître cette route mais je reconnais un bled, Matafelon, j'y ai livré une piscine il y a quelques temps. On ne peut pas se souvenir de tout, ou alors c'est Alois qui me guette...

    Je fais la dernière piscine du jour à Varennes, un village à fuite probablement. On livre chez un jeune couple, sympa, RAS. Lui aussi me dit que les tôles sont plus fines que l'échantillon que lui a montré le commercial. Mouais, les commerciaux peuvent être vicieux mais de là à trouver un bout de tôle plus épais avec le même traitement de surface inter et exter j'y crois assez peu. Quoi qu'il en soit, il est 18h et j'ai fini la journée. J'appelle le dernier client de demain matin, je demande pour venir ce soir, ça l'arrange. Venga !

    A 18h je me gare devant chez lui, le chemin est bien étroit j'ai failli ne pas tourner à cause d'un poteau de téléphone mais ça va, je me serre dans l'herbe, pourvu que ça tienne sous les roues. Le vent s'est levé ce soir, la bâche claque. Petite livraison tranquille, en repartant le tracteur patine un peu, je serre les fesses et ça décolle, on croit pas mais ça aide beaucoup. Pauline avait flairé l'affaire, elle me donne un petit lot à prendre chez nous demain matin, normal.

    Je finis la journée chez le José, c'est juste à côté, trop bien. A table je tombe sur le patron des transports Renard du 67, on mange en tête à tête, merci pour ce moment.

     

     

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  • il en manque mais ça donne une idée
  • Vendredi 21 Octobre 2022
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    Café douche et zou ! A 7h et demi je suis au dépôt, c'est bien sûr pile poil le moment où tombe une averse apocalyptique, il me faut débâcher, vider l'escalier et les cadres, décrocher, atteler la mienne, c'est bon je suis trempé. Ensuite, je recharge le Pacio les cadres dehors et je me mets à quai pour charger 6 palettes pour rentrer. José est venu avec les croissants, ça me laisse le temps de sécher.

    A 10h30 je suis chez Faurecia à Bavans, c'est le centre de recherche et développement comme ils disent. Je pensais devoir montrer patte blanche : identité protocole gilet jaune et tout le cinéma, que nenni, le gardien me dit : « vous n'êtes jamais venu ATS ? Vous faites tout le tour des bâtiments par la route principale, la logistique est au fond, en sortant vous ne vous arrêtez pas, au revoir. »

    Au bureau ça se complique un peu, j'apporte des billes de plastique pour des protos mais ils ne voient pas pour quel service c'est, un mec moins borné dit que de toute façon c'est pour eux, celui qui attend la cam viendra la réclamer. Quelle bonne idée.

    Il n'est pas loin de midi quand je passe au resto de ma meuf, je mange un bout vite fait et à 13h je suis à Seppois. Fabrice a déjà tout sorti, j'ai un petit chargement classique mais surtout avec 3 CMR à remplir, c'est bon pour le moral parce que moi les semaines à la montagne ça ne me convient pas du tout, pas en camion en tous cas.

    A 15h je pose le camion à Bourogne, bon week' le ciel vous tienne en joie.

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  • Jean-Marie au boulot
    vu les accès, c'est ça qu'il me faudrait
    à Branoux
  • Lundi 24 Octobre 2022
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    Je retourne au taf après un magnifique week-end. Magnifique ? Pour la planète ? On a mangé en terrasse fin octobre dans le nord de la France, c'est bien normal ? 

    A 7h et demi je démarre de Bourogne, premier arrêt chez Scania à Besac. Le dégivrage des rétros ne marche plus. Les boutons sur la portière c'est bien, c'est pratique mais quand il tombe des seaux d'eau... La semaine passée quand j'ai pris une grosse averse j'ai essuyé de suite mais la flotte a dû pénétrer, j'ai regardé les fusibles, mon cul Paul. Donc je passe à l'atelier, au risque d'être ridicule si c'est vraiment un fusible et que je ne l'ai pas trouvé. J'ai bien vu un pictogramme pour les rétros sur la boîte à fusibles, c'est le 128, mais le logement 128 n'est pas câblé. J'explique mon cas, Jean-Marie vient voir, mon honneur est sauf, c'est pas un fusible, la commande est morte. Le temps de boire un café c'est changé. Le chauffage des rétros c'est un détail mais on attaque la saison où on va en avoir besoin.

    J'ai coupé 15 à Besançon, je finis mes 30 à la petite station sur le périph' à St Fons comme d'hab. Je devais commencer mes livraisons à Tournon mais la piscine a été reportée, c'est pas bien pour le chiffre d'affaire mais à titre perso je dois reconnaître que ça m'arrange.

    A 16h30 je suis à Branoux les Taillades. J'avais repéré le chemin sur Maps, ça me semble étroit mais ça doit aller, en haut de la montagne il y a un coin pour faire demi-tour. Venga ! Ah ben je ne vais pas bien loin, au premier lacet c'est mort. A l'avant je suis dans une maison, la semi dans un portail. Je suis l'attraction, les autochtones me disent qu'après c'est pire. Je vais voir à pied, le second lacet est encore plus petit. Les photos sur Google tu crois toujours que ça va mais c'est plus petit dans la réalité. Je recule à l'aveugle sur la nationale, un jeune type me voit faire, il court me faire la circulation, merci à toi. Je reprends la route de Mende et je trouve à me retourner à 2 ou 3 km, chance ! Donc je reviens, j'enfile mon cul sur la route en question, je me gare au mieux et je monte en chariot. Maps me dit qu'il y a 1300m, j'ai pas bien le choix.

    Je dépose une réno chez un papy, il me dit qu'il rangera plus tard avec son gendre, je lui propose de le faire tout de suite, les vieux comme ça je veux bien les aider, il doit faire du rangement, il refuse. La mamy m'offre le café. Ils me disent qu'à l'époque le camion était resté en bas aussi, je le savais, je ne suis pas plus malin que les autres.

    Retour à Alès, il est 18h, c'est bien le bordel. J'hésite à descendre au CR de Nîmes mais je vais cramer une 10 pour rien, sur Truckfly je trouve un petit resto à Ners, ça fera l'affaire. Je me gare avec 8h49 de volant, cette semaine faut pas que je merde...

     

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  • Sète encore
    la plage à Canet
  • Mardi 25 Octobre 2022
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    Le troquet n'ouvre qu'à 7h, à la rigueur ça pourrait aller mais ça me ferait entrer à Nîmes à 8h, c'est mort. Donc je démarre à 6h30 et je descends au centre routier, j'y suis à 7h pile c'était le bon choix. Café douche et un peu avant 8h je suis à Vergèze, le patelin de la source Perrier. C'est une sympathique quarantenaire qui m'accueille, sympa et jolie ce qui ne gâte rien. Garé devant, petite piscine, c'est du vite fait.

    Après je vais à Villeneuve les Maguelone, la mauvaise heure est passée à Montpellier, ça roule. Jusqu'à Villeneuve donc...ensuite comme d'hab' ici le quartier est étroit, ma rue fait un U, avec des bagnoles garées de partout, c'est juste impossible. Je me gare à 200m sous des pins, même les bus peuvent passer. Je livre une grosse rénovation, tout dans le garage, facile.

    La suite m'inquiète un peu je dois aller récupérer une couverture Solaé à Baho dans le 66. Pas inquiet pour l'adresse mais pour la bâche, elle sera accessible ?

    Je mange un bout viteuf entre Narbonne et Perpi et à 13h30 je suis à Baho. La dame présente me dit qu'elle est la belle-mère du client. Il ne doit pas être bien vieux le gars, sa belle-mère est, comme aurait dit mon vieux pote Serge, tout à fait quatreurisable. C'est à dire qu'il en ferait bien son quatre heure. Ou comme dirait un autre poète, Nico 72 : elle est vaginalement motocultable. Oui je sais si on se dit féministe c'est inadmissible de parler des femmes comme ça mais on a tous nos contradictions. Bref, elle m'ouvre la cour, la Solaé est là, déballée. Elle me montre le carton du moteur, la housse de la couverture. Donc je refais un colis propre, la housse est en bon état, je suis content, je vais devoir me faire chier avec ça toute la semaine. Quand c'est fait je la charge, je la pose sur des escaliers, la semi est encore pleine en début de tournée, oui donc je vais me faire chier à la bouger 15 fois.

    Direction Thuir, je coupe au travers mais c'était une mauvaise idée, il y a des travaux de partout, je fais des tours et des détours, j'aurais mieux fait de retourner à Perpi. A 14h30 j'arrive enfin dans un quartier tout neuf, la cliente me demande de tout poser dans le garage, fastoche.

    La dernière piscine du jour est à Canet dans un lotissement comme ils se ressemblent tous par ici. La rue est bien petite je me gare sur le parking d'un collège je pense, c'est les vacances scolaires je ne vais gêner personne. Ici aussi, une partie dans le garage, la structure dehors.

    Je passe par le bord de mer, c'est beau et j'évite le péage, je reprends l'autoroute au Boulou. Passage à l'AS24 de Figueras pour de l'Adblue, le gas-oil j'en ai assez on verra ça demain. Je finis cette journée fort clientéleuse à Hostalric, putain ça fait du bien de revenir au pays! Je valide ma seconde 11h, je vais rentrer samedi, au moins je suis tranquille avec ça.

     

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  • Mercredi 26 Octobre 2022
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    L'avantage d'être vieux c'est que le matin tu as envie de pisser. Je regarde l'heure, putain ! 6h50 !

    Hier soir j'ai bien réglé l'heure mais j'ai oublié de valider, ça fait deux fois en peu de temps. Je saute dans mon froc, tant pis pour la douche dans la mini cabine, il me faut passer Barcelone avant le brun. J'y suis ric-rac, ça commence à hauteur de Granollers, comme tous les matins en fait, je ne perds qu'une ou deux minutes, je m'en sors bien. Il y a un station avec un bar juste avant Rubi, je m'arrête déjeuner.

    A 8h et quelques je suis à Rubi, je m'enfile dans une rue mais mon intuition féminine me fait m'arrêter, ça pue à ce que je vois. Je vais jeter un œil à pied, c'est mort. C'est là que je vois Raul sur le trottoir. Il me dit de ne surtout pas approcher, il veut venir avec son plateau, je lui dis que je veux bien venir en chariot, il insiste. Bon. On retourne au camion, il bloque les bagnoles pendant que je ressors de la rue, je me gare pas loin, son gars se pointe et on transvase. Et je me trompe de palette d'accessoires. Vendredi j'avais trouvé que la palette pour Madrid était mal montée, je l'ai claquée entre deux et bien sûr je ne m'en souvenais plus. Ensuite j'oublie les margelles, bouh j'ai besoin de vacances moi ! Rien de grave j'ai dû juste rouvrir le rideau m'enfin...

    Pour 10h je suis à Masquefa dans un lotissement typique de la région, sur une colline, des rues coupées n'importe comment, des larges, des étroites, des bagnoles partout... A un moment je tourne à droite mais une rue trop tôt, me vlà dans une impasse, j'en chie pour ressortir. Je finis quand même par arriver, c'est le boss, Jaume qui est sur place. On papote un peu, je lui demande son avis sur le climat des affaires comme disent les vrais, ses gars ont vendu c'est le principal pour moi. La maison est sur une hauteur, le client démonte le grillage, on dépote les colis et les tôles et je fais un plancher de palettes perdues pour rattraper la hauteur du muret pour les margelles. C'est compliqué à expliquer mais avec un chariot à fourches on ne peut que poser à plat c'est impossible derrière un muret, c'est pas une grue. A 11h tout est fini, venga !

    Sur les coups de midi je suis à La Panadella, je vais enfin à la douche. Sauf qu'il n'y a pas d'eau chaude. C'est ma punition divine pour avoir oublié le réveil. Courage, je me lave quand même. Ici c'est gratuit et propre, je le signale quand même à la chica, elle n'en dit rien mais je vois qu'elle s'en tamponne.

    Je n'ai plus qu'à rouler jusqu'à la capitale, je mange vers Fraga, je bois le café après Saragosse, et je fais le plein à Torremocha au km118, ça occupe l'après-midi.

    Je découvre sur Truckfly qu'il y a des douches au parking sécurisé à côté du resto de Meco au km38. Je vais voir ça... Le tarif du parking c'est 1€ de l'heure, je pense faire une 11h, 11 balles alors que je viens de mettre 540 litres de gas-oil, mon réservoir va passer une nuit en sécurité. C'est bien fichu, il y a un tourniquet pour sortir et aller souper au resto, c'est tout neuf, les chiottes nickel, je reviendrai, j'espère.

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  • ravitaillement
    un Merco pour tirer ça, il doit pleurer
  • Jeudi 27 Octobre 2022
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    Je déjeune au camion bien sûr, la douche est à 3 balles, à 6h35 je démarre. C'était la dernière limite, ça freine déjà à la bifur A2-M50 à hauteur de Torrejon, c'est bien chargé jusqu'à l'aéroport, j'aurai perdu 5 à 10 min pas plus, ça reste correct. Ensuite ça roule, sur l'A6 je sors de la capitale donc évidemment c'est clean.

    Sur les coups de 8h je suis à Los Angeles, pas en Californie hélas mais dans un énorme lotissement avec gardien barrière et tout le tremblement. La rue du Brésil fait un grand U, je m'enfile là-dedans, moi j'ai un numéro dans les 1000 et les maisons ont dans les dizaines... Au 50 je renonce à chercher, j'ai déjà fait au moins 300m. Je fais la boucle, je vois que la rue est en sens unique, je fais un tour complet et je reviens en marche arrière, c'est mieux pour repartir. En y allant tranquille je comprends mon erreur, il faut se fier aux numéros de parcelles sur les compteurs EDF, ou Iberdrola ici. C'est écrit tout petit mais on arrive à lire quand même. On a rendez-vous à 9h avec Alejandro, il se pointe à 9h15, s'excuse, il s'est payé des bouchons, mucho trafico. Vale vale. J'ai largement eu le temps de préparer mon truc. Il a la clef du portail, on vide et on contrôle vite fait bien fait.

    Comme toujours je mets un coup de balai dans la caravane, je range mon bazar, la Solaé en retour est toute seule au fond cette fois, je préviens Laurence. Elle tarde à me répondre, je prends la direction de la frontière, j'ai bien fait elle me répond qu'on recharge en France demain, je m'en doutais un peu... Tout de suite je regarde sur Google, visiblement c'est une boutique d'engrais, des big-bags, je pourrai poser la couverture dessus sans craindre d'écraser un colis. Me vlà rassuré.

    Je m'arrête à Lerma à l'usine de biscuits, j'en prends un bon paquet, il fait une chaleur à crever mais la fin d'année approche quand même, je compte faire des paniers garnis avec des produits espagnols qu'on trouve pas en grande surface en France sinon c'est nul.

    Je passe compléter le gas-oil- Adblue à Vitoria, j'ai de quoi remonter à Besac' et redescendre lundi de l'autre côté. Je pense bloquer le férié à Nîmes ou Montpellier mais la semaine d'après je finis de nouveau à Madrid avec le vendredi férié ça va être compliqué, va falloir allumer le frigo pour rouler le vendredi. Mais n'allons pas trop vite...

    Je bois un dernier café avec un goût de café en haut de l'Etxegarate et je descends de la montagne tranquille. J'ai appris avec consternation que chez Mattin à Bayonne a fermé, liquidation judiciaire semble-t-il, je dis bien semble-t-il mais quoi qu'il en soit c'est fermé donc je vais couper à Biaudos, c'est très bien aussi et finalement c'est pas plus loin.

     

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  • pile poil
    Bdx 11h30
  • Vendredi 28 Octobre 2022
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    Je pensais avoir de la circulation de bon matin mais ça roule. Je pensais qu'il y aurait du monde à l'usine d'engrais, il n'y a personne. Faut que j'arrête de penser, j'ai pas les capacités. Donc à 7h30 je suis comme un benêt devant la grille fermée, aucune place pour stationner devant, coup de bol un type arrive à ce moment et il ouvre la boutique, je m'enfile derrière lui. C'est un type de la prod, il ressort deux minutes plus tard avec une énorme chargeuse sur pneus. M'en fous je suis dans la place. C'est bizarre quand même, d'habitude dans ces boutiques d'engrais tu as une queue pas possible de camions, de bennes, du monde à la bascule. Je suis tout seul, j'ai peur dans le noir...

    A 8h une brave dame se pointe, elle allume les bureaux, je vais la voir, elle me dit de monter sur la bascule. J'avais prévu le coup, j'ai laissé le chariot et la couverture solaire à 100m de l'autre côté de la route. Bascule, je fais le tour des bâtiments, un cariste m'attaque de suite, d'entrée il me demande si je suis bien vide. Bé oui mon gars, t'as vu ma gueule ? Je ne suis pas un perdreau de l'année. Au bout de ses fourches il a un portique avec trois crochets, ça file. En plus il est assez doué, il cogne bien les sacs les uns contre les autres, et il les pose en les faisant taper au plancher, c'est calé. On charge les 6 derniers par les portes, 51 big-bags c'est le tarif paraît-il. Retour parking , je vais chercher le Moffett, j'arrive à passer la couverture sur les sacs par les portes, au poil. L'engrais c'est pas vraiment fragile c'était le fret rêvé aujourd'hui. A 9h je me casse.

    J'attaque la rocade de Bordeaux à 11h30, je pensais que c'était la bonne heure, faut vraiment que j'arrête de penser. C'est bien le bordel je dirais. Comme d'hab' on est arrêtés à la bifur de Toulouse, puis en bas de la côte de Floirac, normal. J'aurai mis 25 min pour faire le tour, je m'attendais à pire. Quand j'en suis sorti ça devrait rouler mais je me retrouve au cul d'une file d'ayatollahs du 80, bon ils me saoulent, j'ai pas faim mais il est l'heure je m'arrête manger à l'aire de Bédenac.

    En repartant un de mes amis de chez Glas Bion, un romano-espagnol, se décale pour me laisser entrer, on enquille à 9 kilos, 10 dans les descentes, on n'est pas bien là ? Fatalement à ce rythme on finit par en rattraper un ou deux, on double discrètement et voilà. On est quand même plus en sécurité en roulant qu'en se traînant à 80 voire 70 à la queue leu leu en accordéon. C'est incompréhensible pour un préfet c'est sûr.

    La RCEA est rouverte, en 4 voies jusqu'à l'entrée de Moulins, ensuite pour une raison qui m'échappe on ne roule qu'à gauche et à 70 à l'heure. C'est abusé de doubler par la droite ? Oui parce que derrière il y a une longue file de bagnoles, va savoir qui il y a là-dedans. Donc on se promène comme ça jusqu'à Digoin. M'en fous, c'est contradictoire avec ce que j'ai écrit plus haut mais là je suis bien dans les heures.

    Puisque le Tom Bar est fermé le vendredi et qu'ensuite il n'y a plus rien, à 19h15 je suis à l'Euroscar.

     

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  • 3360km, parfait
  • Samedi 29 Octobre 2022
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    Hier soir il faisait moite, pour m'endormir j'ai mis un peu de clim, comme la veille d'ailleurs. Le week-end de la Toussaint faut mettre la clim, tout est normal. Balsonaro va être réélu, au plus grand plaisir de Trump, il va pouvoir continuer à détruire l'Amazonie. Il est urgent de surtout ne rien changer, à remettre à plus tard les décisions douloureuses. La génération d'après-guerre, dont je fais partie aura bien niqué la planète. Après je suis mal placé pour donner des leçons, avec mon métier depuis 33 ans j'ai dû cramer 1000 m3 de gas-oil, au moins, des tonnes et des tonnes de CO2, on a nos contradictions.

    A 4h00 je vais déjeuner, et je vais brûler encore un peu de gas-oil. Et un peu de fioul aussi, je passe chez Jeantet mettre un coup de Karcher. A 7h30 je suis au dépôt, je descends la Solaé, j'avais pris soin de laisser dépasser la cordelette pour tirer dessus et ne pas ouvrir le côté. Je décroche-raccroche je récupère la 323. Le boss arrive à ce moment-là avec les croissants, je finis mon bazar et je vais boire le café. Je balance mon sac dans la Fiat, à 9h30 je suis à la maison, bon week' à toutes et tous, le ciel vous tienne en joie.

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  • Bollène
    à l'arrêt avant Bagnols
  • Lundi 31 Octobre 2022
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    Réveil 4h15, est-ce bien raisonnable ? Oui j'ai du taf à cause de ce jour férié à la con. Donc à 6h je suis à Devecey. L'avantage c'est qu'à Cayenne ça roule à cette heure.

    Premier quart d'heure à Villemotier pour un grand café-pain aux raisins-pain pour midi. Le tout cuit au feu de bois, sauf le café c'est mieux. Je dors 30 minutes après Lyon, le compteur est remis à zéro et je suis frais comme un gardon.

    Je mange un bout viteuf sur le parking à l'entrée de Donzère. J'assiste à un relais entre Girteka. J'avais jamais vu ça. C'est pas une mince affaire. Déjà les deux gars m'ont l'air de ne pas parler la même langue ils font des gestes, j'avoue que je ne parle ni russe ni polonais ni je sais pas quoi. Ils ont une longue check-list, ça met des plombes. Ensuite des alarmes sonnent quand ils décrochent, c'est bizarre. Après je conçois que c'est pas un relais à la française où les gars se tapent dans la main, dans une énorme boîte comme ça il faut de la rigueur. Les mauvaises langues diront que vu le nombre de traces et d'accrocs sur les frigos ça prend du temps...

    A 13h tout pile je suis à Bollène. Oh ben qu'est ce que vous faites là les copains ? Yves le monteur de St Remèze est là avec son gamin, ils boivent le café. Le client trouve bizarre que j'aie trouvé la maison c'est pas facile. Yves lui dit que je suis un vieux de la vieille je le trouverais au fin de l'Amazonie, ça flatte mon ego mais il exagère un peu...On range tout, on papote un peu et je file j'ai encore du boulot.

    Je vais à Tresques, je suis venu dans le lotissement d'à côté il n'y a pas bien longtemps. Pour aller derrière la maison il y a une ancienne barrière, le client n'arrive pas à arracher un gros piquet, une sangle enroulée à une fourche, on lève, le piquet sort sans effort.

    Faut pas que je traîne j'ai encore une piscine à Lunel et le jour descend. Aujourd'hui je ne fais pas le malin je remonte à Bagnols, le dernier coup j'ai voulu passer dans Tresques en me disant que c'était plus court, fort mauvaise idée.

    J'arrive à Lunel à 18h il fait nuit, le lotissement est éclairé mais j'aime pas, les rues sont étroites, les gens sont rentrés donc il y a des bagnoles partout. La cour est toute petite, on entasse comme on peut. Pour éviter de rouler sur l'arrêtoir du portail avec ma roue arrière j'essaye d'enlever au moins le verrou, c'est un petit bidule en alu avec un ressort, je tire dessus et c'est tout le truc qui vient. Ah ben oui il a été scellé avec du plâtre. Nan mais sérieux ? Le client me dit qu'il a bien vu que ça bougeait, il dit que c'est l'occasion de refaire un truc potable. Ne me remerciez pas c'est cadeau.

    Mercredi je reprends à Villeneuve les Maguelone pour changer, j'ai appelé le relais du Soleil ils sont ouverts, parfait. Je l'ai déjà écrit 100 fois, je m'en fous de planter mais à MES conditions.