Carnet de bord de Février 2024 | Partager sur Facebook |
Une fois de plus ce sont les paysans qui décident où je déjeune et me douche. Ici c'est pas un routier c'est fermé donc je démarre à 6h et je pars à l'aventure. Je pensais aller à Mornay mais à la sortie de Sancoins c'est fermé, il faut aller tourner à La Guerche sur l'Aubois puis le sud de Nevers, du coup je vais me laver le fion au relais de Tresnay. Non c'est pas chez Charles. Après c'est du connu, j'esquive Moulins et la RCEA en passant par Chevagnes ( ah c'est interdit ? ) Bourbon-Lancy, Gueugnon et je retombe à Chalon, fastoche. Fastoche mais lent.
A midi je suis à Mouchard, j'ai le temps de manger un bout, la scierie reprend à 13h. J'ouvre les deux côtés. Bien sûr le cariste râle un peu, des paquets qui ont été trimballés depuis le Gabon, les liens sont détendus c'est fatal. Quand c'est fini j'appelle Cyrille, il me dit de revenir au dépôt mais de rouler cool, mes lots ne sont pas là.
Il ne m'en a pas dit plus, en route j'échafaude la suite, Paris Lyon Orléans ? Au dépôt j'aurai 7h de volant, j'ai cramé mes deux cartouches de 10, je ne vais pas aller bien loin. A Devecey je glande un peu et Le Thierry rentre avec « mon » terreau, on transvase direct de sa semi à la mienne. Après je me charge un lot de Tillet. Les destinations ? Tin tin tin...... Vermondans 25 et Altkirch 68. Wouhahou c'est exotique ! Franchement ça me va bien, les zigzags sur les départementales j'en ai ras le cul. Je me rentre par la Haute Saône, à 18h30 je suis à Bourogne, j'ai 8h45 de volant, c'est au poil l'histoire.
Ce matin c'est pas les cultos qui décident, je déjeune chez moi c'est bien aussi. A 7h et demi je suis à Vermondans, le collègue qui a chargé a écrit Mercier Clausse sur le récépissé je regarde le BL c'est Mercier tout court. Les deux usines sont à 100m l'une de l'autre mais c'est sujet à confusion. J'ouvre les deux côtés, le cariste-réceptionnaire-chef d'un peu tout se pointe : « 8 palettes pour moi. » Je lui dis que non c'est 9. « Non celle du fond là-bas, c'est pas pour moi. » Gnin ? « C'est une dimension qu'on n'utilise pas ». Putain il y a un millimètre d'épaisseur et peut-être 2 mm sur la largeur du feuillard qui diffèrent, dans la pénombre de loin, le mec il a le coup d’œil ! Il vérifie sur le BL c'est bien une erreur. « Boh t'inquiète, on bosse avec eux ils viendront la chercher ». Je lui dis que ça ne me dérange pas d'y aller c'est à côté, il me répond que non. Franchement ça m'arrange. Il tamponne mes papiers et zou !
Je file au Leclerc à Altkirch. Bon normalement il faudrait prendre l'autoroute jusqu'à Burnhaupt, j'ai une gueule à payer l'autoroute pour rien moi ? J'enquille par Foussemagne, passe l'ancienne frontière de 1871 puis Dannemarie et Altkirch. Au Leclerc le réceptionnaire me demande si je préfère à quai ou en latéral. Ben pfouuu débâcher je sais faire, pas besoin de m'entraîner, je veux bien à quai. En 20 minutes c'est torché. Je récupère les Europe et zou ! J'appelle un petit coup Pauline par acquis de conscience mais elle me souhaite bon week-end. C'est bien mais cte' pile de 15 Europe va me faire chier toute la semaine prochaine, je sais que Jean-Charles est chez Waterair, et qu'il repasse au dépôt. Je l'appelle, on fait ça. Seppois c'est sur ma route pour rentrer de toutes façons. Jean-Charles a gardé un peu de place, Fabrice les transvase puis on va boire le café, faut pas perdre les bonnes habitudes.
11h, fin de cette maxi-journée. Aux infos on dit que les paysans lèvent les barrages, on va revenir à des itinéraires plus propices aux consos de gas-oil. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Je ne charge qu'à 10h et demi mais à 8h et quart je suis à Bourogne, j'arrive largement en avance à l'usine du coup, pas grave j'ai le temps de tamponner des CMR et de boire des cafés. Quand Sylvain a fini je prends la place. Je suis complet pour la Belgique, même pas une bricole à poser en passant...par la Lorraine avec mes sabots. Il était question que Pauline me complète s'il me restait de la place mais c'est mort, avec des couvertures de 6m c'est vite plein. Je l'appelle pour la prévenir. Un peu avant midi je me taille.
Le petit déj est loin, je m'arrête manger à hauteur de Lure. Je m'étais pris du pain à Audin, le pain en Belgique c'est du pain blanc tranché fin, genre pain de mie, tout ce que je déteste. A hauteur de Metz on se croise avec Antho, Wesden pour les initiés, j'ai loupé la photo de son chouette Scan Péli.
Je monte par Longwy, je fais une petite incursion au Luxembourg pour faire les pleins, il y a a une nouvelle AS24 bien large et bien facile d'accès.
J'aime bien venir en Belgique, ça me change mais le problème c'est les parkings et les restos. La E25 c'est pas la N II entre Saragosse et Madrid, t'as pas un routier à chaque sortie. J'ai beau torturer Truckfly, il n'en sort rien ou pas grand chose. J'ai le souvenir d'un relais à Liège, ça fait un détour d'une dizaine de km, ça me semble raisonnable, il y a de la Jupiler à la pression, tout va bien. Les prix sont corrects pour la Belgique, le parking est gratuit si tu mets le ticket du repas au pare-brise, même si j'ai bien l'impression que personne ne contrôle.
Le troquet n'ouvre pas le matin, je déjeune au camion et je vais me doucher à la station, 2€50, c'est nickel propre.
Sur les coups de 8h je suis à Remicourt, un gars sort de sa maison, il apprécie la précision de l'heure. Bah oui, j'ai une bonne journée faut pas déconner de bon matin. Il a prévenu deux copains pensant qu'il y aurait de la manutention, je vais faire gaffe de ne pas les écraser avec l'engin. Je les utilise pour la bâche à barre, c'est une longue machine de 6m, à 3 ça va pas trop mal.
Ensuite je vais en Flandres, à l'entrée de Bruxelles, maison facile à trouver. Le client est bilingue, ça m'arrange. Il me raconte qu'il s'est fait livrer des pavés, remorque belge tracteur immatriculé en Pologne, chauffeur polonais, il ne savait pas se servir du hayon paraît-il, ça a duré des plombes. Moi ça va je sais me servir de mon hayon à trois roues, merci. J'avais pas vu mais le gars a pris des photos et les a mises sur FB.
Je prends le temps de manger un morceau sur la route d'Anvers et je rerevérifie l'itinéraire dans Malines. Ma rue est au bord d'un canal mais accessible que d'un côté, je trouve une avenue qui me semble large, venga ! Donc je m'enfile sur l'avenue en question mais à 500m de ma rue je me retrouve devant un pont à 3m80 ! Sans déconner ? Il n'est annoncé nulle part, je suis sûr de moi. Je m'enfile sur une rue à gauche, c'est petit mais ça passe. Je fais un vache de détour, je me retrouve dans un quartier tout proche du centre ville, c'est tout interdit aux PL sauf livraison si j'ai compris, les panneaux ont l'air de dire que c'est surveillé et verbalisé par vidéo. On verra bien. Soulagement quand j'arrive dans ma rue, c'est un cul de sac, j'y vais en marche arrière sur 3 ou 400m. Ici je livre une couverture, la cliente me demande de l'apporter à l'arrière de la maison. La piscine est en eau, je me dis que je ne suis pas le seul à avoir galéré pour arriver. Pour repartir je ne vois pas de pont, à un carrefour il y a deux avenues, au hasard je prends à gauche et je me retrouve de l'autre côté du pont ! Putain j'y crois pas. Là c'est plus facile, deux rues font une croix j'ai facile à faire demi-tour. Je retourne jusqu'au carrefour de tout à l'heure et deux km plus loin je suis à l'autoroute, ouf !
Après j'ai encore une couverture de sécurité à Beveren, je me paye un bon bouchon sur le contournement d'Anvers, normal quoi ! Le client a deux zinzins à roulettes, des skate board de déménageurs, je pose la bâche dessus, pile poil.
Pour aujourd'hui il me reste une piscine complète à Bruges. La maison est en travaux, je manque de m'enliser avec les margelles dans une terre très sablonneuse, je pose les tôles moins loin dans l'allée et l'escalier encore moins loin, pas le choix. J'ai eu du bol aujourd'hui, tous les clients en Flandres parlaient plus ou moins français, c'est mieux parce que le néerlandais et moi ça fait deux... Il paraît que Bruges c'est très beau, bien sûr j'ai rien vu, si, une espèce de château sur un pont mais la nuit tombe la photo est nulle. Ma dernière livraison demain est à la frontière à côté de Valenciennes donc je vais couper côté français. A 19h30 je suis au Norzone à Fretin, j'en ai assez pour ce soir même si j'ai adoré cette tournée, ça m'a changé.
Café-douche, je démarre à 7h et quart. Il a plu toute la nuit, même si je n'ai pas veillé pour surveiller, les flaques sont énormes, la route est inondée à la sortie du CIT. Côté belge la météo n'est pas meilleure, sur l'autoroute ça va mais sur la nationale l'eau s'écoule fort mal, par endroit il y a de grandes flaques, une ancienne classe E est dans les glissières, une Merco c'est fait pour rouler pas pour faire du ski nautique.
Je recule dans la rue de mon client, à cette heure ça circule, il douche, c'est pas facile. Le gars est sympa, je lui file un bon coup de main, il n'a pas d'accès, il a creusé le trou à la pelle et à la pioche. On se fait les tôles et l'escalier à la main, il se débrouillera pour le reste. Putain mon blouson et mon froc sont trempés. Un coup de balai dans la caravane et zou !
On recharge dans le nord. Je prends un quart d'heure pour me changer et boire un café. Le café dans l'estomac c'est pour finir de sécher.
Un peu avant 11h je suis dans une énorme laiterie Lactalis, on me donne un quai de suite. Le cariste me demande mes clefs, pendant ce temps je vais pisser et me laver les mains, dans cet ordre, quand je reviens il me redonne les clefs. C'est fini. Punaise je suis tombé dans un espace temps ? On n'a pas accès aux quais, est-ce-qu'ils chargent les palettes par deux ou avec deux engins j'en sais rien mais ça traîne pas ! 33 palettes, 24 tonnes, je remballe le Moffett, tchao.
En route j'appelle le Fred, c'est lui qui a livré la piscine à Malines, je m'en doutais, il me raconte qu'il a pété un câble, il a fermé le camion en warning, est allé voir à pied, s'est retrouvé devant un pont etc... Bouh ça me rassure, je ne suis pas le seul à me faire chier.
Le lait est à livrer demain 10h à Besançon, no stress. Dans l'après-midi Martine m'appelle, il paraît que ce matin j'ai touché une enseigne ou un drapeau, j'ai pas bien compris, en reculant à Péruwelz. C'est bizarre j'ai rien vu, rien senti, ceci dit il faisait nuit, sous une pluie battante... Mais le gars a envoyé une vidéo à Waterair Belgique, je ne peux pas nier semble-t-il. C'est vrai que j'ai avancé et reculé à plusieurs reprises pour laisser passer des bagnoles, ma foi voilà.
Quand je traverse Reims j'ai l'impression de ne jamais passer par la même route en venant de Verviers Montcornet, là je passe devant de grandes marques de Champagne, ça ne me dit rien. Bon je m'en sors quand même.
On est mercredi Pauline nous envoie les programmes, dans deux semaines j'aurai du Barcelone et Madrid. Les affaires reprennent, ouf !
A 19h30 je suis au rond-point à Bonboillon, 8h59 de volant. Ce soir la patronne a fait du couscous, bien bon.
Le troquet n'ouvre pas le matin, je déjeune au camion. A 8h je suis chez Easydis, ça claque plus que Faciledistri, cela dit le franglais ne leur a pas porté chance. Manolo m'avait dit que la douche était correct pour une base de la grande distri, oui c'est pas le grand luxe mais on se lave au propre. De toutes façons le groupe Casino ne va pas se lancer maintenant dans des travaux. Je m'inscris à la borne, cinq minutes plus tard une fille m'appelle et me demande ce que j'ai dans le camion. J'ai noté Canelia, comme sur le BL, elle ne trouve pas... Je lui dis que c'est du lait Lactel... « Ah oui c'est rendez-vous 10h, faudra attendre un peu . » Je n'en doutais pas.
Je suis négatif avec la grande distrib', dans le quart d'heure mon immat' s'affiche : quai 225. Une fille contrôle au fur et à mesure que je sors les palettes, faut dire que c'est tout le même lait. Elle discute un peu, je lui demande s'ils ont des news : en avril ils perdent 13 magasins, puis d'autres encore en juin. Les nouvelles ne sont pas franchement bonnes. Je pense que pour eux c'est mort mais je ne suis pas le patron d'Intermarché. C'est con d'ailleurs... A 9h50 je ressors, pour rendez-vous 10h c'est pas mal. Cyrille m'a envoyé un texto, on recharge dans la Haute-Saône profonde. Je passe à Devecey pour compléter le gas-oil.
A 11h je suis chez Prétot à Larians. Je suis le seul camion dans la cour, on attaque de suite. Un cariste m'attaque avec un chariot multidirectionnel comme il y a dans les usines de panneaux. Sauf que son bordel n'a plus de batteries... Le matin à 11h ? T'aurais pas oublié de le recharger dans la nuit ? Leur second chariot est en panne. Tout pour plaire. Le gars me met une douzaine de palettes puis il s'en va le recharger. Bon ben je vais me charger tout seul. « Attends faut que je demande à mon chef si t'as le droit. » Ben demain je vais devoir me vider dans le nord, c'est prévu comme ça, du coup je peux me charger... Il revient : « oui c'est ok ». Ça m'aurait fait chier d'attendre deux heures que leur zinzin se recharge. Les palettes sont sur un terrain en cailloux, c'est pas très stable, un gars avec un télésco me les approche. Elles ont été gerbées à l'arrache, je perds du temps à refaire ça proprement, c'est pas que je sois maniaque mais j'ai pas envie que ça se pète la gueule au premier rond-point. A midi et demi j'ai fini, refermé, le bureau est désert mais le gars m'a laissé les papiers et un tampon. Je tamponne un récép' et je me casse. Je monte jusqu'à Port sur Saône et je mange un morceau. Pas de pénibles sur la 19, au tableau de bord je suis à 35 tonnes, roulez petits bolides ! Pareil entre Chaumont et St Dizier, j'ai du bol.
J'appelle mon client pour demain, sur le BL c'est écrit 8h30. J'y vais au bluff je m'annonce pour 7h30, mais tu parles c'est un truc d'ordures ménagères, un Sictom ou Sivetom, c'est 8h30 pas avant.
Gros carton à la sortie de Reims, dans le sens Calais Reims un frigo s'est couché à droite mais le portique qui indique la bifurcation Paris Reims est couché sur les voies. Dans mon sens juste en face c'est une fourgonnette d'artisan qui s'est enroulée autour d'un arbre en contre-bas des voies. Les pompiers sont en train de découper le véhicule, affreux !
Je termine la coupure du côté de Laon et à 20h30 je suis à La Gargote à Awoingt. Ce soir je mange couleur locale ; Potjevleesch. En fait c'est flamand mais c'est pas loin, et surtout c'est trop bon.
Joli petit déj' bien présenté sur une table haute, une douche là-dessus et zou ! A 8h et quart je suis à Douchy les Mines, personne dans la cour ni dans le bâtiment tout neuf. Allo il y a quelqu'un ? Les éboueurs commencent de bonne heure, pas les autres visiblement. Je pense être au bon endroit, dans le quart d'heure ça bouge. Un gars m'offre un café au distributeur, pas matinaux les gars mais sympas. J'ai eu le temps d'ouvrir, un type se pointe avec un Fen. Ah ? C'était prévu que je me vide, tant mieux. Il est cariste comme je suis pilote d'hélicoptère. Il va bien trop lentement et à chaque personne qui se pointe il coupe le moteur pour taper de la gueule. Allez c'est bien, je descends le Moffett et je me vide. Il voit que je m'agace, remet en route et tombe en panne de gaz ! Quand il revient j'ai presque fini. A 9h et demi je me casse, ça a bien été finalement.
Mon rechargement est à 7km chez Sevelnord. C'est l'usine Peugeot qui fabrique les utilitaires légers genre Boxer ou Jumper je sais pas trop. On recharge des emballages, j'ai deux magasins à faire. Je voudrais bien que ça carbure, ce soir il y a la soirée Waterair à Mulhouse. Si je suis parti dans une heure je suis bon. Au premier magasin je sais que c'est mort, il y a des camions au large. Je demande à la nénette au bureau si j'ai pas meilleur temps d'aller à l'autre et de revenir. « Faites comme vous voulez mais j'attends plein de camions, vous allez perdre votre tour, ce sera pire. » Devant un tel argument je prends patience. Une bonne heure d'attente puis c'est mon tour, j'ai quand même de la moule, ils me chargent juste avant la pause. Pour le deuxième magasin faut ressortir de l'usine, en fait c'est chez Gefco. Là ça va super bien, on charge à quai, en un quart d'heure c'est fait.
Il est presque 13h, il faut 7h pour redescendre à Besançon, une coupure,vider mon lot, rentrer à Belfort, je ne vais pas me pointer à la soirée à 22h. Pas grave. Je prends mon temps, je descends jusqu'à Chaumont, je viderai demain matin chez nous et je mangerai un croissant avec le chef.
On devait faire comme l'an dernier avec Jean-Charles, faire du co-voiturage depuis Audincourt, je l'appelle pour lui dire que c'est mort pour moi. Il me raconte que Pauline est en train de voir pour échanger nos heures de chargement lundi. Bien mais ça ne change rien pour ce soir.
Ben si ça change, si ça se fait je n'ai plus à passer à Besançon, je garde mes lots, je peux rentrer directement. Un peu plus tard Pauline m'appelle, c'est confirmé, je charge à 14h lundi. C'est mieux comme ça, pas de détour par Besançon, pas de passage à quai, au poil. J'ai largement les heures pour rentrer. A St Dizier je tire tout droit direction Nancy. Selon Maps c'est 3 km plus long et 20 selon Viamichelin que par Chaumont Vesoul mais par la N4 et Epinal c'est de la 4 voies tout du long, gratuite et bien plus rapide. On freine un peu à Nancy vers l'hôpital de Brabois mais rien de méchant, malgré la pluie ça roule pas mal.
Bob est mort aujourd'hui, on a tout dit sur lui, sur Inter ils ont rediffusé la Radioscopie de Chancel c'est facilement accessible et passionnant. Ce type n'a dit que des trucs intelligents, c'est l'exact inverse d'un Ciotti ou d'un Christian Jacob, eux dès qu'ils l'ouvrent c'est pour dire une connerie. RIP.
A 20h20 je suis à Bourogne, ce matin quand j'attendais chez Peugeot je n'imaginais pas rentrer si tôt. Bon week à tous le ciel vous tienne en joie.
Sur les coups de 8h je suis chez Faurecia à Allenjoie, en fait c'est dans l’extension récente du Technoland d’Étupes. Ici ils font les pots d'échappement, autrefois l'usine était à Mandeure, là c'est neuf mais bien mal fichu. L'usine est tout en longueur. Je trouve un jeune cariste, je lui explique mon cas, il me dit qu'il termine un camion et qu'il arrive. J'ai le temps de regarder dans la semi d'un Perrenot de Bourogne, les pots d'échappement sont pendus au plafond avec un système de rails et d'aiguillages comme la viande pendue dans les frigos. Le jeune se pointe, il me vide et tamponne mes papiers, ça ne traîne pas. C'est là que c'est mal fichu, la sortie du site se fait par l'intérieur des bâtiments, une fourgonnette est en chargement, je dois attendre qu'elle ait fini. Il n'y en a pas pour deux plombes mais voilà.
Autre grosse zone indus ensuite, je vais à l'Aéroparc de Fontaine, c'est sur un ancien aérodrome de la première guerre, puis de l'Otan. On roule sur les taxiways, on s'y croit. Hélas il n'y a plus de tour de contrôle pour nous guider, je me trompe lamentablement, la rue de chez Voestalpine, où je vais livrer, a été privatisée par Atlantic le fabriquant de chauffes-eau. Je suis déjà venu avec des bobines de Tillet, donc j'ai pas suivi le fléchage je croyais connaître. Pas grave, je gagne un tour gratuit, je me présente à la réception...et c'est pas là ! Gnin ? Ils ont maintenant un autre site de l'autre côté, bon j'aurai eu tout faux ce matin. A l'autre bâtiment ça va bien, le chef de quai me dit qu'ils attendaient mes boîtes, j'ouvre un côté et il m'envoie un gaillard.
Pour ressortir de la zone il faut retourner sur l'autoroute, payer, et faire tout un tour. Ne le répétez pas mais je coupe par Foussemagne, Brebotte et d'autres petits bleds du Territoire pour me retrouver chez Laily à Grandvillars. Rémi est en place, il charge deux couvertures et moi une. On se retrouve à Seppois.
J'y suis à 11h et demi mais je ne charge qu'à 14h, j'ai le temps de remplir mes récép's, contrôler ce que je peux et manger un morceau. Avec Rémi ça ne traîne pas, à 13h30 je suis en place sauf que Rémi Fred et moi on est conviés dans le bureau de la cheftaine pour une réunion sur les nouveautés.
C'est bien mignon mais je ne suis toujours pas chargé, au bout d'un moment je m'éclipse, elle comprend. Fabrice me charge vite fait et je me casse. Je commence demain matin dans les Cévennes, faut y aller.
Rien à signaler sur la descente, je passe Lyon à 20h30-20h45, ça file. A 22h je suis à Loriol, ça a bien marché mon histoire.
Café, pain-beurre, douche, à la fin de mes 9h je file. Personne à Bagnols, pas grand monde à Alès, j'ai de la moule. D'emblée il me faut aller tourner à La Grand-Combe l'autre route est fermée, un itinéraire PL est fléché, j'ai pas trop confiance mais ça va. Jusqu'à Portes je connais, c'est virage sur virage mais ça passe. A un moment un pont est annoncé à 3m50, il serait temps ! Mais c'est une voûte, au milieu il y a 5m, tranquille. Je monte jusqu'à Génolhac. Sur Google le chemin me semblait large, c'est bien plus petit en vrai. Le chemin est à droite donc à contre-main, malgré les bagnoles j'arrive à balancer le cul de la semi dedans. Il me faut serrer dans les branches pour laisser le passage et éventuellement pour que je puisse vider. Réno margelles Locaroc Paso, je fais une pyramide sur les fourches pour n'aller à la maison qu'en une seule fois. La mamy me demande si je peux déposer vers la piscine, le terrain est dans une vache de pente, c'est mouillé, même sur le sec... Je pose tout à l'entrée le maçon qui fait la modif se débrouillera. Elle me raconte qu'un livreur de matériaux voulait passer sur le sentier : « si vous glissez on vous retrouvera vous et votre camion en bas du ravin. » Et donc vous vouliez que moi j'essaye ? Je suis trop jeune pour mourir. Je redescends dans la civilisation. A la Grand Combe il y a un Netto facile d'accès avec un parking au bord de la route, j'y suis déjà venu, je fais trois courses et je mange un morceau.
Deuxième traversée d'Alès, j'ai toujours de la chance ça roule. Ce matin mon intuition féminine m'a fait appeler la cliente de Laudun l'Ardoise. Bingo c'est une maison en location et il y a une merde avec le contre-remboursement. Elle me rappelle, me dit que j'avais raison il y a bien un CR de 900 balles. Elle me dit qu'elle a fait un virement instantané. Je lui fais confiance mais bon, je me gare à Laudun à l'entrée du lotissement et j'attends 14h pour demander confirmation à Martine. Je me prépare pour ne pas perdre de temps , elle me rappelle, c'est bon c'est payé.
Le gas-oil crie famine, je passe à l'AS24 de Baillargues, mazout et Adibou. Il me reste encore une piscine complète à St Drézéry, j'aime pas ce bled non plus, c'est étroit, des maisons en chicane, pas de place pour faire demi-tour, un village du midi quoi ! Au téléphone la cliente me dit de ne surtout pas entrer dans la grand-rue, j'ai vu sur Maps la grand-rue n'a de grand que le nom. Elle me donne un autre itinéraire mais c'est pas mieux, avant de me coincer je recule et je me gare en pleine route, c'est pas la bonne heure, j'ai dû me faire insulter dans les bagnoles. C'est bien fait les caisseux, il fait super beau vous n'avez qu'à rouler en moto il y aura moins de bouchons dans votre région à la con. La mémé a fait venir son fils, heureusement le portail du jardin est tout petit on se fait tout à la main. Bon ça va c'est une mini piscine, qu'elle va d'ailleurs mettre dans le trou d'une plus grosse. Quand c'est fini je vais me retourner à 3 ou 4km plus loin, retour dans le pays je croise deux bagnoles au plus mauvais endroit entre les maisons dont je parlais plus haut. Les gens reculent sans trop râler à ce que je vois. Je me paye un gros bouchon sur l'ancienne A9 « suite à accident » c'est écrit sur les panneaux lumineux. Je connais un peu le quartier à force, j'esquive la fin du bouchon.
A 19h je suis chez Cyril au Pont de Barre, j'ai mérité mon Perrier citron.
Bizarrement ça ne circule pas trop ce matin, j'en parle à la petite dame au bar, on est mercredi et c'est les vacances, ça circule mieux. Eh ben je ne vais pas m'en plaindre ! Juste avant 8h je suis dans Montpellier pas loin des facultés. Ma rue est assez étroite, je me sers au mieux pour ne pas trop faire chier. Il y a plusieurs maisons au bout d'un chemin, fermé par un portail, le digicode c'est 1973B si des fois... J'y vais en 3 fois, relativement facile. En repartant je tombe sur les éboueurs, je coupe le moteur de l'engin et je les laisse faire leur truc. Eh ben croyez-moi, j'ai la même anecdote que Phil l'autre jour ; une gonzesse en Dacia s'énerve et klaxonne. Je dis au mec : « mais elle peut pas attendre 20 secondes cette connasse ? » « Bof on a l'habitude, c'est ça toute la journée. » Tu mets un être humain normalement intelligent derrière un volant et il devient complètement con, c'est affligeant.
Je quitte cette ville de tarés et je vais glander trois heures plus loin. Le client de 10-12 a fait déplacer à 15-17h. J'en profite pour faire du ménage, aller marcher dans la garrigue et les programmes Wat tombe à ce moment-là. Au poil. Au poil pour le timing, pour la destination bof bof...
A 13h je suis à Canet, bled à la con où on ne peut venir que du côté Clermont l'Hérault, de l'autre côté il y a un pont à 6t avec des chicanes et des barrières, faut pas essayer. Donc je traverse le bled et je reconnais la rue, l'an dernier je me suis fait caguer pour ressortir, horrible ! Moins con, je vais me retourner à la sortie du pays et je reste en warning au bord de la départementale, je suis à 700m de la maison, pas grave, je préfère. Quand le client me demande où j'ai laissé le camion, vers le cimetière, il hallucine. T'inquiète, c'est pas si loin.
Ensuite je vais à Gignac, là je suis garé devant la maison, la rue est large, fastoche. Je suis un peu en avance, j'attends tranquillou et je me fais aborder par une délicieuse cinquantenaire. Non elle ne m'a abordé pour moi mais pour sa piscine. Elle enferme son chien, je dépose tout dehors, c'est une piscine prête à plonger donc elle s'en fout royalement, je fais mon truc. Elle paye le café quand c'est fini, une chiée de signatures et je file.
Un coup de balai dans la remorque, quand je commence à écrire à Laurence, elle m'a senti, je reçois le message du retour. On va chez FM à Avignon, normal.
A Montpellier ça commence à se charger, il est temps de passer le rond-point des marchands de fruits, c'est toujours une plaie ici, comme le rond-point du garage Iveco d'ailleurs. Content d'arriver à l'A9 je la quitte à Nîmes, j'enquille par Bellegarde Beaucaire Tarascon Châteaurenard pour me retrouver au sud d'Avignon. A 19h je suis à la Bassaque en face du garage Scania. Gros si tu veux tomber en panne c'est le moment ou jamais. Une tite sonde d'Adblue ? Non ? Il est 19h donc avec les 3h de ce midi je valide une double 11h. Du coup j'en ai une d'avance pour la semaine prochaine c'est bien ça ? Ah dans l'oreillette on me dit que ça ne marche pas comme ça c'est ballot.
Je fais l'ouverture à 5h et demi, café pain-beurre douche et zou ! Je suis à Entraigues chez FM un peu avant 7h, on me donne un quai de suite. On me donne un quai mais j'ai bien du mal à m'y mettre, c'est pas que je suis nul ( encore que ) mais mon auto-vireur refuse de se bloquer...même en manuel. J'en chie mais je finis par y arriver. Une fille me charge 6 palettes de St Mamet et tout le reste en Haribo*.
33 palettes, je passe au bureau pour les papiers, à 8h moins le quart je me casse, trop fort !
Un peu d'A7 jusqu'à Piolenc puis nationale jusqu'à Montélimar, je passe au pain à côté du Super U à Donzère comme d'hab'.
Temporairement les paysans sont rentrés dans leurs fermes, on roule sans surveiller Maps avec anxiété, c'est reposant. Je passe Lyon avant midi, no stress. Je reprends la nationale à Méximieux, j'ai le temps. Je mange un bout à Pont d'Ain, compteur remis à zéro.
Sur les coups de 15h30 je suis chez Mécano-services pour laver mais surtout pour ce con d'auto-vireur. Le gars Lionel se couche sous la semi, on connaît le problème, il commande la pièce. Je passe au lavage, pas de laveur, je me lave tout seul. Ça va j'ai deux mains, je m'en sors. Quand c'est propre je vais demander à Lionel quand est-ce qu'il aura la pièce pour qu'on prenne rendez-vous. « Je l'ai dans une demi-heure, si t'as le temps je te la change tout de suite. » Tu m'étonnes que j'ai le temps, je me voyais faire une semaine comme ça... Je me mets sur la fosse et il attaque. En fait c'est la membrane dans le poumon qui est pétée. C'est un truc bien spécifique, j'ai de la moule qu'ils l'aient en stock chez le fournisseur. A 5h moins le quart je file, camion propre et réparé. Soulagé
En passant à Cayenne je vois que des pelles et des dumpers sont revenus, ils rererecreusent dans la roche. Mais ça n'en finira jamais ? Je pense que pour faire 1 km de 4 voies, ils auront déplacé l'équivalent du Ballon d'Alsace !
Je me claque à quai à Devecey, on se met à 4 pour transvaser mes 33 palettes dans une semi vide, autant dire que ça traîne pas. Ensuite, on n'a qu'un Fen, tout seul je me recharge deux lots de bobines de chez Tillet. Je me rentre par la Haute Saône, à 19h30 je pose le camion à Bourogne.
* Pour votre santé évitez de manger trop gras trop salé trop sucré
A 8h en passant sur le viaduc à Arbouans je regarde en bas chez Capinox je ne vois pas de Ford Combronde, je relève la tête et pile poil on se croise avec Baloo, il prend la sortie en face. On papote un peu au téléphone bien sûr.
Peu après je suis chez Mercier Clausse, il y a un téléphone sous un abri, le cariste me dit : « j'arrive mais je suis sûr que c'est pas pour moi. » L'autre fois je disais que c'était source d'erreurs, bon en fait la petite usine en face dépend de la grosse ici. La grosse c'est l'usine hein ! Donc je refous le rideau sommairement et je traverse la rue. Un gars vient me vider de suite. Bigre, comme on disait au siècle dernier, hier en chargeant avec les fourches j'ai cassé deux feuillards, la première palette pour Remondans n'est pas très jolie, la matière n'a pas de mal mais les rouleaux du dessus ont glissé. Je dépends mon tacot, je pose la palette au sol et avec un ou deux coups de fourches bien placés je remets ça. C'était pas indispensable mais l'esthétique ça compte. Un autre gars me voit faire, sort de son bureau : « attends grand, j'ai une sertisseuse, je vais te refaire ça. » Merci mais c'est pas pour vous, il m'explique qu'en ce moment il reçoit de la matière de la PUM, qu'à chaque fois c'est non conforme, et qu'il déballe et remballe les palettes donc la sertisseuse est à portée de main. Trop sympa.
Je fais la poignée de km qui séparent Vermondans de Remondans et surprise, tout est éteint ! Il y a juste une bagnole garée devant. Merde ! Je sonne quand même, un type se pointe, il me raconte qu'ils sont fermés le vendredi mais qu'il est passé vite fait chercher je ne sais quoi. Le bol ! En plus il sait se servir du Fen. Cela dit je me serais vidé tout seul mais bref, c'est mieux comme ça. Il prend ses 2 palettes et je me sauve.
A 11h et demi je suis à Seppois. C'est le Fred qui charge en double-plancher pour Jean-Charles, je lui file un petit coup de main pour les barres, c'est lourd c'est chiant. Ca me permet d'apprendre, si des fois un jour de grand malheur je devais m'en servir.
Je tamponne un carnet de CMR entier, c'est pour forcer le destin, les Espagnols vont signer des piscines du coup, c'est certain.
A 13h je prends place sous le hall, le chargement n'est pas énorme, ça passe au sol tranquille. On boit le café, je traîne un peu et à 15h je repose le camion à Bourogne. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.
A 6h moins le quart je suis à Bourogne, ça fait un peu tôt pour moi mais faut que j'avance je me suis mis 4 clients pour aujourd'hui. A Besançon je file tout droit, du côté de Chalon premier café avec un bout de brioche faite avec mes petites mains, et un batteur j'avoue.
A 9h et demi je suis dans l'Ain mais de l'autre côté de Mâcon, l'adresse n'est pas claire du tout, le lieu-dit est très étalé, j'appelle le client : « vous verrez, ça monte, après le premier virage à 90° c'est la maison blanche à gauche. » Je quitte la départementale, à gauche ...et je me retrouve dans le village, c'est tout petit, des bords de toit... Merde ! Maintenant que je suis là je continue, je rappelle le gars quand je suis devant une ferme avec des ânes. Pour le coup l'âne c'est moi. Il me dit de descendre je suis sur la bonne route. Juste avant la maison il y a encore un virage à l'équerre et un arbre penché, petite sueur froide mais ça passe. Il ne comprend pas pourquoi je suis passé par là, je lui explique que de toutes façons dans un sens ou dans l'autre j'aurais dû faire pareil c'est impossible de faire demi-tour. Je lui dépose une grosse réno-margelles en échange d'un chèque. Purée j'aurai perdu du temps dans ce bled à la con, j'ai presque 4h de volant bordel ! Je laisse le tachy repasser à zéro.
Avant midi j'ai une autre réno chez une dame à Colombier Saugnieu, patelin à côté de l'aéroport de Satolas. Faut aimer regarder passer les avions. Je traverse Lyon du temps de midi et je mange un bout au premier parking après Givors.
Beatriz à Barcelone m'écrit sur Whatsapp, il faudrait que je dépose les palettes pour Barça à Madrid puisque j'y vais. J'appelle Iñaki pour confirmer puisque c'est désormais lui le patron d'Ibérica, c'est du matos qui doit venir chez lui in fine, moi ça m'arrange de ne pas attendre mercredi matin l'ouverture du transporteur. On se cadre pour mercredi fin d'après-midi. Yesss !
A 14h je suis dans Saint Étienne, pour y aller je passe devant une zone indus qui s'appelle Malacussy, j'avais oublié mais un coup chez Buffa j'en avais chié pour trouver cette zone, c'était avant les GPS, je vous parle d'un temps... Je passe dans ma rue, c'est tout petit, pas de conneries, je me gare à 200m et je finis en triporteur. Le jeune client fait poser la piscine de A à Z, il s'en fout, me laisse faire mon truc. Je ne veux pas qu'il soit dit que je branlique, je fais le contrôle comme il se doit et je file après les signatures habituelles.
La dernière livraison du jour est vers Le Puy, c'est là que Toupy 43 a la bonne idée de m'appeler, il me dit de couper par une route, sans lui j'aurais hésiter à y passer. La maison est route de Valence à la sortie du pays. J'hésite mais faut bien que je fasse demi-tour, j'espère trouver de quoi avant Valence... Facile, un bon km plus haut il y a un parking qui sert de dépôt de gravier à la DDE, je recule entre deux tas. La cliente, qui elle n'en est pas un, de tas, me dit qu'elle m'a vu passer, sans m'arrêter, elle commençait à s'inquiéter dit-elle. Teu teu teu, t'inquiète. Ça caille un peu, je la renvoie au chaud chez elle, je fais mon truc tranquille.
A 17h et quelques je reprends la route, je fais quoi ? 9h ou 10h ? Une 11h ou une 9 ? Le dernier troquet est en haut de La Chavade, il est trop tôt, je continue. Je pensais couper au relais St Germain à Lavilledieu mais j'ai 9h30 de guidon c'est ballot, je pousse jusqu'au Mon Relais à Pierrelatte, garé j'ai 10h01 de volant, optimisation maximale.
Je démarre après mes éternels café-douche, peu après 9h je traverse Lunel puis Lunel-Viel, pour éviter le centre du bled je coupe par une zone artisanale, quelques zigzags dans un lotissement et je me retrouve au pied d'un château d'eau, stationnement assez facile. Je dépose encore une réno-margelles chez un pépé. Il me raconte que la piscine a 35 ans et que c'est la première rénovation, il me dit que ce sera la seule... ça me fait toujours un peu de peine de livrer chez des vieux ils se remémorent les années où ils avaient la pêche. C'est ce qui nous différencie des poules, les poules le soir elles rentrent parce que le jour descend, nous les humains on a conscience qu'une journée de plus est passée. Non, je ne suis pas déprimé !
Je refais les zigzags dans l'autre sens, et dans la zone je m'aperçois qu'un fil de téléphone est bien bas, à l'aller j'étais de l'autre côté de la route fatalement ça ne m'a pas sauté aux yeux. Je me décale à gauche, il a eu chaud.
Cet après-midi j'ai une assistance avec Philippe dans les Corbières, on se cadre pour 13h là-haut. Ensuite c'est Iñaki qui m'écrit, il veut savoir à quelle heure je serai chez lui demain, je le laisse mariner un peu, il est encore bien tôt pour tirer des plans. Après Portel des Corbières je m'arrête casser la croûte, Philippe me voit évidemment, sur cette route j'étais difficilement évitable. Il me suit jusqu'à Tuchan, on se gare à la sortie du pays, on transvase la réno dans son vieux ML et on file. J'avais hésité à demander une assistance mais je ne regrette pas, la route par endroit serpente entre des rochers, c'est juste bon pour éclater la semi. Wat est un bon client mais on n'a pas à bousiller nos camions non plus, quand ça va pas, ça va pas et basta ! Mon fidèle assistant me repose au camion vers 15h.
A hauteur de Gérone les panneaux indiquent que la C25 est interdite aux plus de 4m. C'est 4m...4m ou 4,10 ...4,20 ? Il y a toujours une tolérance mais je n'ai envie de tester et de mettre en colère les Mossos. Je vais tourner à Barça, c'est kif kif, juste que par la montagne c'est plus calme niveau trafic. Hier Bea m'a demandé si je passais elle a un ordi à remonter à Seppois, j'avais dit non pensant que je n'aurais pas le temps. Une fois que t'es sur l'AP7 c'est con de ne pas aller à Santa Perpetua. J'y trouve Marionna et Nico, il est 17h 15 mais j'accepte un café, on papote un peu, ils me racontent les dernières news de la boutique. En repartant ça bouchonne dans la grande cuvette de Barbera à hauteur de la station, normal. Ensuite ça roule.
Je finis mes heures avant Lleida, à Vila-sana. Il n'y a pas de majuscule à sana, va savoir pourquoi. Je me suis annoncé à Madrid pour 14h, je peux valider ma première 11h, parfait.
Café au camion, le troquet est ouvert mais je sais qu'il n'y a pas de douche. Je garde cette bonne vieille N2, depuis que l'autoroute est gratuite il n'y a plus un chat par ici, ça roule taquet. Je m'arrête à l'entrée de Saragosse chez Pepa pour me doucher et boire un café, ici les douches sont nickel et 2 balles c'est rare. Ça me surprend toujours mais il y a une chiée de flics de la guardia civil trafico au comptoir, chez nous les flics en tenue ne traînent pas dans les bars, ce qui ne les empêche pas de picoler mais c'est autre chose. En plus là ils boivent des cafés, pendant ce temps-là ils ne font pas chier le peuple.
Après la capitale de l'Aragon, c'est pour ne pas répéter Saragosse, les panneaux indiquent « tractores en la carretera ». Ouaip, après la Almunia les paysans sont sur l'autovia mais dans l'autre sens, je ne peux pas leur donner tort. Il y a un beau merdier quand même. Plus loin dans la grande côte avant le tunnel du Morata, je vois des camions arrêtés au loin, dans mon sens cette fois. Merde, je sors à la première sortie, je dégaine l'atlas Michelin, mouais, pas facile. Je me retrouve devant une cimenterie je pense, un chauffeur en pulvé, non pas en pull en V, en pulvé, me demande ce que je cherche. Il me dit que c'est mort, la route est interdite aux PL. Je retourne à l'autoroute, toute proche heureusement, je grimpe et le bouchon a disparu. J'ai eu une hallucination ? Il y a un rétrécissement sur deux voies, de loin j'ai cru que ça bouchonnait. Je deviens parano avec toutes ces manifs !
Il est vite midi, je mange un bout avant Guadalajara. En fait je connais par là, on y est venu l'an dernier je crois. Je livre cette fois dans le bled suivant.
Dans le bled Maps veut me faire tourner dans une rue interdite aux 16t, ça ne m'inspire pas, ça me semble étroit, le GPS Scania me fait tourner plus loin pour faire une boucle. Je fais ça. Erreur fatale ! Au bout de la première rue je pique à gauche, je me dis prochaine à gauche, puis gauche gauche et voilà... Mais pas du tout. Au second virage je suis bloqué ça tourne pas. Merde ! Je commence à reculer. Un type dans son jardin m'interpelle : qu'est ce que tu cherches ? Je lui donne le nom de ma rue, selon lui par là c'est mort. Je recule, il saute dans sa bagnole avec maman au volant, une 208 noire comme on a chez ATS. Ils me font la circulation ! Donc je recule jusqu'au premier carrefour de tout à l'heure mais ça tourne pas dans ce sens, je dépends le chariot et je fais riper la semi, le mec est sidéré. Ensuite c'est plus facile, jusqu'à un sens interdit, sa femme fait le tour et il me dit : « elle bloque la rue, quand elle klaxonne tu peux y aller ». Putain quelle aventure ! Ils m'accompagnent comme ça jusqu'à ma rue, je les remercie, je sors un billet de 20 balles, ils refusent et s'en vont. J'ai déjà trouvé des gens serviables mais eux ils valent des points !
Chez le client c'est le gros Javier qui est présent, il commençait à s'inquiéter, a fait appeler Iñaki mais j'ai pas répondu, pendant la galère j'avais pas envie de discuter. Il y a du bordel dans la cour, faut déplacer des planches, le barbecue, c'est toujours plus facile que de tout se palucher. En repartant le client me dit de bien prendre à la fourche à gauche sinon je serai bloqué. Je lui réponds que je sais, je l'ai prise à contre sens tout à l'heure... genre je connais le village.
Il ne me reste plus que les rénovations à déposer à Colmenar Viejo au dépôt dans les champs. Je croyais que c'était le truc d'Iñaki mais Javier me dit que c'est chez lui. Peut-être qu'il lui loue, j'ai pas compris, on s'en fout. En montant je vois un solide bouchon d'au moins 2 km à cause de travaux. Je livre les rénos, le chef signe mon CMR, hasta luego.
On recharge dans la province de Tolède mais c'est juste au sud de Madrid, je vais aller couper là-bas. Je surveille Maps, le bouchon n'est pas résorbé. On est mercredi on a bien sûr reçu les programmes, j'attaque ça en attendant. Je fais plus qu'attaquer, je le termine mais c'est toujours le bouz direction Madrid. Maps propose une route dix bornes plus longue, je vais pas camper là, venga ! Malgré l'heure de pointe ça roule vachement bien. A 19h30 je suis garé à un pauvre resto, à 3km de l'usine demain matin. Je valide ma seconde 11h, jusque là tout va bien.
Pas de douche dans ce troquet, je vais déjeuner et me brosser les ratiches. A 7h et demi je repasse sous l'autoroute, première sortie et j'y suis. Un camion entre devant moi, je me faufile avant que la barrière se referme. Aux expés un type me dit de me mettre vers les emballages, d'ouvrir, et on chargera « cuando saldré ». Quand je sortirai. Tu sens tout de suite le mec courageux... Il me fait lanterner une demi-heure, ça va encore. J'avais rendez-vous à 8h sur le mail que m'a filé Laurence, il n'y a rien à dire. A 9h moins le quart je me casse avec 52 palettes, et 13m de plancher au poil. J'évite la traversée de Madrid à cette heure, je ne fais qu'un quart de tour en passant par le M50, pas de bouchon, même pas un ralentissement, le top ! Après je fais mon bonhomme de chemin sur l'A2.
Les plus attentifs d'entre vous auront remarqué que je ne suis toujours pas douché, je m'arrête à Torremocha pour un bocadillo, un cafe con leche et une douche. C'est quand je suis à poil que je me rends compte qu'il n'y a pas d'eau chaude... Dans la montagne à plus de 1000m, en février, sans chauffage, il m'a fallu faire le bonhomme. Quand j'ai récupéré mes clefs au bar, je l'ai dit à la chica, elle m'a répondu par un « ah » qui voulait dire je le savais. C'est gratuit qu'est ce que tu veux dire ? Le taximètre est revenu à zéro, venga !
Comme d'hab' après Medinaceli c'est le gros kif, des km et des km de bouts droits, personne jusqu'en Navarre. Je complète le plein à Pampelune, puis je grimpe le Velate. De l'autre côté du tunnel ça fait comme dans le film Les Ch'tis, le temps passe à la pluie, la tempête même ! Avec 2 tonnes 500 de boîtes en polystyrène je ne fais pas le mariole dans la descente. Content d'être en bas, la nationale serpente le long de la Bidasoa jusqu'à Irun.
Je m'arrête une demi-heure à l'aire de Bidart pour finir la seconde coupure. Il pleut toujours autant c'est l'enfer.
Je traverse Bordeaux sur les coups de 19h, ça va, on freinouille un peu par ci par là mais ça va, on a connu pire ici. Je pensais peut-être couper chez Grand-mère mais 9h05 de volant, c'est con, je pousse jusqu'à l'Imprévu à Vignolles, c'est le dernier resto avant Angoulême et après ça fera trop loin en dix heures. Faut pas trop en demander ça a bien marché mon histoire 9h45 pour 816km, ça suffit.
Réveil 5h, j'attends que les 9h soient écoulées et zou ! A cette heure-là ça roule, malgré la pluie, la traversée d'Angoulême c'est finger in the nose. J'ai de la moule sur la route de Confolens, je ne rattrape du monde qu'au bout vers Bellac, là il y a un petit bout de 3 voies bien placé, hop !
A 7h et demi je suis à St Vaury, j'agresse un pain-beurre, une douche là-dessus, le tout en moins de 45 minutes bien sûr. Je finis les 30 restantes sur l'ex RCEA, un nouveau parking en épi comme c'est à la mode, les Kolega ont bien du mal, ça aurait été tellement simple de faire des places où on ne manœuvre pas ! J'ai oublié de faire une photo mais je suis impressionné, les 6 ou 7 camions alignés sont tous des Actros blancs, soubassement noir, type Girteka. Faut que je pense à dire à mon patron de nous acheter les mêmes, on fait tache !
Bizarrement la traversée de Chalon est limite pénible, du monde à tous les ronds-points, il est midi pourtant. Lundi je vide à Mulhouse, je voudrais appeler Samu s'il a des souvenirs, je regarde Maps et je vois que Yaya n'est pas loin, je l'appelle, il va manger à Lux, c'est ballot je suis déjà trop loin. Ensuite j'appelle donc Samu, il m'explique pour Peugeot, moi je n'y suis pas retourné depuis l'époque Buffa, à ce moment on entrait comme dans un moulin. A propos de souvenirs Samu va s'en faire, il a une jolie destination, je ne déflore pas le sujet vous irez voir sur son blog.
Je mange ma dernière soupe avant Dôle, vite fait. Je pensais peut-être passer au dépôt mais c'est trop juste avec les heures, je redonnerai mes papiers une autre fois.
A 15h30 tout pile je suis garé à Bourogne, tip top Banania. Moi qui pensais rentrer samedi... Sans me la raconter je suis content de ma semaine, si ça se trouve je suis fait pour ce métier faut peut-être que je persévère. Bon week-end à tous le ciel vous tienne en joie.
A 6h et demi je suis à Bourogne, je range mes affaires. Un ami vosgien m'a rafraîchit la mémoire, inutile de se précipiter c'est interdit de circuler chez Peugeot de 7h30 à 7h50. Donc je coupe par les champs Grandvillars Dannemarie Mulhouse histoire d'éviter le péage. A 8h moins le quart je suis chez Pijot. La bonne femme derrière le guichet est ultra désagréable, c'est sûr elle répète mille fois la même chose à des kolegas qui comprennent rien, elle les envoie bouler ce qui ne facilite pas le dialogue. Je suis désolé mémère t'as un boulot de merde mais j'y suis pour rien. J'entre quand l'interdiction est terminée, pile poil. C'est un pèlerinage pour moi, je n'avais plus aucun souvenir mais la réserve centrale des emballages est toujours au même endroit et les mecs qui y bossent toujours aussi cons. J'ai deux camions devant moi, un qui vide un qui charge, y a rien qui va mal comme dit le Vosgien cité plus haut. A 9h et quelques je me sauve, c'est ce que j'avais prévu. Je refais la même route dans l'autre sens fatalement, j'ai deux couvertures à prendre chez Laily.
A 11h moins le quart je suis à Seppois, 15 minutes de retard, c'est correct. Je suis le dernier du matin je ne retarde personne, Fabrice sort mon bazar pendant que je vais au bureau. Je me sépare du colis d'informatique que je traîne dans la cabine depuis Barcelone. J'ai pas mal de fourbi, avec les deux Solaé ça fait bien bien complet, tout au sol, nickel.
Je mange un bout du côté d'Héricourt et à 14h et quelques je suis à Roye, je dépose une réno en échange d'un gros chèque. Le client s'inquiète pour les restrictions d'eau. Nan ben attends ! Cette fois les nappes sont pleines, ça dégueule de partout ! On pourrait faire un aqueduc jusqu'en Catalogne, ça arrangerait bien mes affaires d'ailleurs, mes affaires et celles de mes copains espagnols.
Ensuite je vais déposer une Solaé à Froideconche, la piscine, en morceaux, est sous un appentis, la cliente me raconte qu'ils n'ont toujours pas commencé, il pleut tellement que le trou se remplit sans cesse. Je lui claque la couverture le long des tôles, une signature et tchao.
Philippe m'appelle, un chieur dans le 91 change le rendez-vous, putain j'ai fait le programme il y a deux semaines, le mec se réveille la veille. Il me faut combiner et recombiner, je déplace un client du 27, il est d'accord je m'en sors bien. Je préviens Laurence que du coup je ne finis plus au même endroit. Putain faut rester souple.
La suite demain du côté de Dijon, je traverse la Haute Saône d'est en ouest et à 18h30 je suis au Cap Nord à Dijon, très bonne adresse.
Je suis réveillé un peu trop tôt, il y a un dépôt de bus au bout de la rue ça circule dès potron-minet. Je vais déjeuner et me doucher, comme d'hab'.
A 7h et demi je suis à Flacey, ça doit être joli aux beaux jours avec la rivière qui traverse le pays. Je me gare, un gars vient à ma rencontre, il me dit qu'il est le beau-frère, me montre où déposer. La maison est encore en construction, ils entreposent la piscine sous un hangar agricole, pour moi c'est le top. Le gars s'en va, une dame arrive, je comprends que c'est la cliente, elle signe les papiers et je me sauve.
Il me faudrait du gas-oil, je sors à Langres sud vers le parking payant mais il y a la queue, pas grave, demi-tour j'irai plus loin.
A 10h je suis à Vieville, c'est à côté de Bologne mais le Bologne du 52. Je tombe sur deux gars super marrants, le client et son pote. Marrants mais pas des rigolos, il y a un toit au-dessus du portail, je ne peux donc pas entrer, les gars ont prévu un tire-pal, des cônes pour signaler le camion. Des pros ! Quand c'est fait le client fait péter le café. Le copain, de loin, charrie le voisin, il me dit : « tu vois, lui il a le meilleur métier du monde. Il bosse aux Voies Navigables de France, il entretient le canal, il récupère le bois, du coup il fait son bois pendant ses heures de boulot ». Oui, bon, ça va, il n'a pas tué le petit Grégory non plus. Dans les patelins faut toujours qu'il y ait des jalousies. Les deux compères continuent à se chambrer, moi je file.
A midi je fais chauffer une soupe du côté de Courtenay, compteur remis à zéro. Je continue à galoper.
A 15h30 je suis dans la banlieue d'Orléans chez un jeune type pas chiant. Bizarrement ici il fait plus froid qu'en Haute-Marne, ça caille même, j'accepte un café pendant qu'on fait les papiers.
Je passe au gas-oil à côté du garage Volvo mais c'est pire qu'à Langres. Oh les gars, vous vous êtes donnés le mot pour me faire perdre du temps ? On verra plus loin.
A Dreux j'ai pas le choix, si la jauge arrive à 10% cette nuit je n'aurai pas de chauffage, il y a deux camions en attente mais ça dégage vite. Purée on n'est pas à Figueras avec une vingtaine de pistes, double en plus, ce qui doit faire une quarantaine de pompes. Bon au moins je ne me pèlerai pas le jonc cette nuit.
A la tombée de la nuit je m'enfile dans un patelin, la rue ne m'inspire rien de bon, au bout ça tourne, il n'y a rien de trop mais ça va. Encore 400m et je suis arrivé. C'est la livraison que je devais faire demain soir, mais il aurait fallu faire l'aller et retour depuis la région parisienne, depuis Orléans c'est bien plus simple et bien moins de km surtout. Je dépose une rénovation en échange d'un chèque.
Je suis à 4km d'Heudebouville, je suis passé devant tout à l'heure, je remonte au routier. J'en ai ma claque, j'ai mérité un demi.
Je surveille le trafic sur la région parisienne, c'est pas parce que je surveille que ça diminue... Je vais déjeuner et me doucher, à 7h et demi j'y vais. Je coupe un quart d'heure à Morainvilliers, c'est toujours bien rouge, un mercredi j'espérais mieux. Le bout pénible c'est toujours vers Vélizy, j'esquive et je fais le grand tour par l'A104, il n'y a que là que ça roule.
A 10h et demi je suis à Melun dans une rue bien trop passante à mon goût, des bagnoles, des bus, je ne me suis pas fait renversé c'est déjà pas mal. J'ai repéré une boulangerie à 300m, je laisse le camion, on n'est plus à 5 minutes de stationnement à l'arrache.
Après Brie Comte Robert, en face heureusement, un véhicule a crevé, arrêté sur la BAU, derrière un bouchon remonte sur des km, une horreur ! Pour 13h je suis à Pontault-Combault, le gps me fait prendre une rue puis une autre, ah mais je connais ce bled de merde, j'y suis venu mi-janvier pour livrer un kit. Là je dépose une rénovation chez un pépé, il veut m'aider à porter le liner, vu le poids du machin j'ai peur qu'il y laisse un bras, comme dans les dessins animés. Je me le fais tranquille. De retour au camion j'ai trois appels en absence de Pauline, un voisin l'a appelée, le camion le dérange dans sa rue. Je ne suis pas juif il peut appeler la Gestapo. Pour une fois que je ne franchis pas une interdiction... le quartier est interdit sauf livraison, et si tu me lis, sache que je t'emmerde.
Il ne me reste plus que la piscine reportée, j'ai une assistance petit camion, le gars cherche une place pour qu'on transvase mais c'est bien compliqué. Je lui dis de ne pas s'affoler dans ce sens je vais me payer l'énorme bouchon, je cherche une alternative sur Maps, mais le bouchon a fondu. En une demi-heure ! C'est un sacré pays ici !
Le gars me rappelle, c'est la merde, on se retrouve à l'aire de Fleury Mérogis. Ça sonne bien ! Le prénom ne me disait rien mais c'est le jeune Jimmy, je l'ai déjà eu, il est sympa et vaillant ce jeune. Je me gare au mieux, il y a du monde, c'est vraiment la zone cette station, une honte ! On transvase et on file. Ça m'inquiète un peu de laisser le camion là mais j'ai pas bien le choix. On passe dans un dédale de ruelles, j'ai bien fait de demander une assistance, il y a des ponts, des coins de rues, même avec le Daily c'est juste.
On se gare, bizarre il manque un numéro de maison, juste une boîte aux lettres. En fait il y a un petit passage c'est là, la maison est 100 mètres en retrait après des jardins ouvriers. Sans déconner ? J'appelle le client, il se radine, m'explique le truc : faut tout dépoter. J'avais compris ! Heureusement il a fait venir deux copains à lui. Avec Jimmy on attaque les tôles, deux à la fois, et là je vois les deux potes attraper l'échelle. Là j'ai explosé ! Vous êtes sérieux les gars ? A deux pour porter l'échelle en alu qui doit peser au pire du pire trois kilos ? Ils n'étaient pas trop contents mais c'est pas grave. Ils avaient deux brouettes, ça n'a pas trop mal marché l'histoire. J'ai fait le contrôle, il ne restait plus qu'une brouette de margelles, nous on s'est cassé, on avait largement fait notre compte. D'autant plus que rien ne nous y oblige, le contrat de transport est clair.
A 17h Jimmy me repose au camion, rien n'a bougé, parfait. Salut à la prochaine. J'attends un peu savoir si ça se décante, mais tu parles ! C'est le bordel sur la Francilienne. Étienne m'a trouvé un retour en chariot embarqué, c'est à prendre demain à Meaux. Bon ben allez hop, je me repaye un peu de bouchons, beaucoup même, c'est la mauvaise heure. A 18h30 je suis à Châtres au Nationale 4, les places sont déjà chères.
J'ai pas trop compris, je ne peux charger qu'à partir de 8h30 donc je ne me précipite pas. Je fais un peu de marche à pied jusqu'au troquet, petit déj et douche.
Il pleuvote, à vide ça patine bien, méfiance. Donc à 8h et demi je suis chez les transports Barré à Meaux. Je vais à l'accueil mais il faut un numéro d'affrètement, c'est stupide ils n'ont qu'un voyage pour Sausheim, la fille est d'accord avec moi mais c'est la procédure. Je comprends, j'appelle Laurence, dans la minute j'ai l'info. Quai 15, le temps de dépendre le chariot un gars de chez eux s'y met. Il a bien du mal, on dit des kolegas mais lui c'est un bon Français de souche. Je me claque au quai 14 ma foi. Le cariste sort et le fait dégager au quai 16. Allez rebelote. Quand le jeune monte sur le quai je lui fais la remarque : « la prochaine fois tu demandes avant de te mettre à quai, on va économiser du gas-oil. » Il grommelle un truc... Je ne suis pas ébloui par les compétences de leurs chauffeurs mais le cariste est bien efficace, en 20 minutes je suis chargé. A cause de palettes de merde on a été obligé de mettre les deux derniers transfos dans l'autre sens, je passe deux sangles histoire de ne pas les voir basculer en avant en cas de freinage violent. J'y crois pas trop mais j'ai l'esprit plus tranquille.
Bon vous savez quoi ? Eh ben je n'ai plus qu'à me rentrer ! Provins Troyes, je prends un peu l'A5 après Vendeuvre, la 19 est chiante jusqu'à Chaumont. Je mange un bout du côté de Vendeuvre justement, il est un peu tard mais d'ici je rentre à Bourogne tranquille.
Je m'arrête à l'AS24 à Vesoul pour rendre hommage à Rudolf Diesel, je ne passe pas par Devecey et lundi non plus. Tant que j'y suis je rends hommage à Rudolf Adblue, héros tombé dans les oubliettes de l'histoire lui.
A 17h je suis à Bourogne, tip top cette histoire.