| Carnet de bord de Juin 2024 | Partager sur Facebook |
J'ai rendez-vous à 8h et demi chez le toubib pour la révision des 20 000 j'y vais un peu en avance, il me prend avant l'heure, c'était la bonne solution je reviendrai. A 9h pétantes je démarre de Bourogne.
J'avais prévu de démarrer au pire à 10h, j'avais fait le programme en conséquence, pour l'instant je ne suis pas trop mal.
Comme la semaine dernière je ne m'occupe pas de l'interdiction sur la 83, je ne suis pas le seul, même les kolegas ont compris le truc. Il est vite midi, je me suis pris un seigle chez Demeus', je l'attaque entre Lons et Bourg. Lyon du temps de midi c'est une formalité, je finis mes 30 à la station à Feyzin.
On n'est qu'en juin, ça roule fort sur l'A7 mais ça va encore, on en reparle dans un mois... Je quitte ce petit monde à Montélimar nord pour enquiller un bout de 86. Après c'est le kif, Villeneuve de Berg, Ruoms j'adore cette route.
A 17h je suis à St Ambroix, je me gare sur le parking vers la police municipale, j'y suis déjà venu, pas à la police, sur ce parking. Il est assez grand pour que je puisse entrer en marche avant et manœuvrer. Le chemin où je vais livrer est presque en face, la maison est à 3 ou 400m. Je monte en premier avec l'escalier et les colis, je tombe sur une dame d'un certain âge qui doit être Russe ou quelque chose comme ça. Au deuxième tour je lui fais signer les papiers, elle me dit que c'est la maison de sa fille, elle, elle s'appelle Raïssa, ça sonne bien russe, comme Gorbatchev.
Demain je reprends à Combas, je vais donc couper à Vic le Fesq, comme d'hab' en ce moment.
Café, pain au chocolat ( et pas chocolatine, on n'est pas dans le sud-ouest, merci Mich ) une douche là dessus et zou ! J'attaque à Combas, ça se prononce Combasse pour les gens de langue d'oïl, donc j'attaque Combas par la face sud, route de Sommières quoi. J'arrive facilement à la maison, je dépose une tite réno vite fait. Le centre du bled est très étroit, je le savais, mais le client me dit qu'une nouvelle route fait une boucle par un nouveau lotissement. Allez ! Donc je m'enfile dans le bled et c'est le drame, la route du gars existe probablement mais il faut tourner à l'angle du monument aux morts. Un petit porteur ex Alloin s'y reprend à deux fois pour tourner, moi c'est mort. Merde ! Je recule entre les maisons, devant l'école je suis l'attraction, j'y vais mollo, j'ai l'habitude d'écraser des enfants mais ce matin bof, ça ne me dit rien. Un pépé joggeur me voit galérer, il se met au cul de la semi et fait la circulation, je pensais reculer jusqu'à la route de Sommières mais je trouve une ruelle à ma main, avec l'aide du vieux en fluo ça le fait. Merci à lui.
Après j'ai encore une réno à St Chaptes, un mas isolé dans les vignes. Deux chemins pour y aller, je prends celui qui me semble le plus droit sur Maps, mauvaise pioche, il y a des arbres, c'est hyper étroit. Un gars sort de chez lui, il a une blouse grise Alainé, m'explique que par là c'est mort, de l'autre côté le chemin n'est pas goudronné mais que ça passe. Il bloque la circulation pour que je sorte, merci à lui aussi. Il avait raison, le chemin est carrossable, pas rassurant mais ça va. Au bout ça se termine en T, presque fastoche.
Je finis la matinée à Aigues Mortes, pas pour partir en croisade avec Saint Louis, pour livrer une piscine, c'est beaucoup moins dangereux. Moi qu'on fasse cuire mon corps pour que la chaire se décolle des os histoire de me ramener en France, bof, je le sens moyen. Tout ça en plus pour un ami imaginaire, non merci, je vais me contenter des piscines. La cour des clients est toute petite, j'ai bien cru que j'allais bousiller l'abri de jardin, ça a patiné dans les cailloux, le chariot est parti en travers, j'ai eu chaud. Ces gens sont sympas et vaillants, on démonte la palette de tôles et celle des colis. Les margelles ma foi j'ai pas le temps, le pelliste les bougera avec sa machine.
A 13h je suis à Mireval, bled tout en longueur, garé à 2 ou 300m, je dépose encore une réno chez des petits vieux, mamy a fait du café, nickel.
Ensuite je retourne à Florensac, une nouvelle fois, je retrouve Stéphane le commercial du coin. Il m'explique que le client va avoir un peu de retard... Sa gamine d'une quinzaine d'années a été victime d'un viol collectif, il a pété les plombs, il veut tous les tuer. Putain comme je le comprends, c'est atroce cette histoire. Quand il arrive il est défait, il est suivi par un psy paraît-il, il s'excuse de son état, me dit qu'il n'a pas les idées claires mais qu'il va se ressaisir. Que faire, que dire ? Je fais mon truc, en partant je lui souhaite bon courage, c'est con je sais bien mais voilà... Putain mais quelle éducation ont eu ces gamins ? Qui leur a appris à se comporter en barbares ? C'est affreux.
Je ne veux pas en faire des caisses je ne suis pas victime mais j'ai un peu de mal à m'en remettre, cet homme détruit c'est horrible. Je ne parle même pas de la gamine.
Dernière livraison du jour à Béziers, pas loin de la prison qu'on voit au bord de la rocade route de Montady. Les rues du lotissement sont minuscules, même pas la peine de tenter, je reste dans la dernière rue potable. Le client est bien marrant, il me fait passer à autre chose. Pour repartir il me faut balancer la semi dans une impasse bien étroite entre un poteau de téléphone et un sens interdit. J'avais laissé le chariot pour gagner un peu de longueur, pendant qu'on va à pied le rechercher, le client me tresse une couronne de lauriers. « Bah j'ai les permis depuis quinze jours, j'ai encore les conseils des formateurs dans l'oreille. » Ça le fait rire.
Je suis du bon côté de Béziers, j'attrape la Minervoise et je vais couper à Lézignan. J'ai largement mérité une bière histoire de clore la journée.
Ce matin c'est douche dans la chambre 8, n'y voyez rien de classieux, on se lave c'est tout. Un peu avant 8h je suis à Malves en Minervois. J'avais bien vu que ça allait être chiant, j'ai pris un peu d'avance. Ma rue est en haut du bled, je pensais contourner par la droite mais ça va pas du tout, le quartier est interdit aux 19t, c'est pas ça le problème, c'est la longueur. C'est bien plus petit que l'idée que j'en avais sur Maps. J'arrive à faire demi-tour entre deux maisons, je redescends et je vais me retourner sur la grande route pas le choix. Je reviens et je contourne par la gauche cette fois. C'est pas mieux, j'arrive à me retourner dans un putain de dévers et me garer sur une plate-forme en béton qui doit être de l'ancienne cave coopérative. J'ai bien fait de ne pas aller plus loin, je suis à 300m de la baraque, où j'espérais faire demi-tour les lieux ont changé depuis le dernier passage de Google, il y a un point recyclage, déjà ça aurait été chaud mais là c'est mort. Pas de regrets. Je livre en deux tours, la maison des clients est en contre-bas de la route, il me faut descendre en marche arrière avec le chariot sous peine de perdre les palettes dans la descente.
En repartant au premier carrefour il y a un type de la DDE en Kangoo, en me voyant il écarquille les yeux genre ; mais t'es complètement taré mon pauvre.
Je m'arrête au pain à Trèbes, patelin tristement célèbre pour son Super U. Il y a là une nouvelle boulangerie bien commode pour se garer en camion. Je passe au gas-oil à Narbonne, il y a du monde ça ne m'arrange pas, j'ai perdu pas mal de temps à Malves.
A midi moins le quart, j'avais prévenu avant, je suis à Toulouges. Je dépose une réno chez un gars qui a une 1200 RT, la machine est comme neuve, il doit l'astiquer. Faudrait qu'il s'occupe de ma NT, à côté j'ai honte.
Je mange un bout viteuf et je livre mon dernier client, une palette de margelles. Encore des gens qui ont changé d'avis, une plage en bois c'est bien mais sur une piscine en haricot bonjour les découpes, vive le béton.
Comme l'autre fois on recharge des pavés et des cailloux décoratifs à St Estève. J'aime bien venir là autant au bureau que les caristes les gens sont super sympas et ça drope. J'entre de suite, le temps d'ouvrir les deux côtés un gars se pointe, 20 palettes 20 tonnes, allez hop.
Même pas le temps d'attendre un complément, Étienne m'envoie à 6km de là, chez Gefco. Là c'est moins rapide, il y a du monde, les quais sont ultra-merdiques. Un jeune qui doit compléter au Boulou me demande de le laisser passer, m'en fous j'ai tout mon temps. Mon bon cœur me perdra, il met deux plombes pour se mettre à quai. Je le guide pour ne pas qu'il laisse son pare-choc dans le muret, il me raconte ensuite qu'il est dans le métier depuis trois semaines. Je comprends. Boh hier je disais que moi ça faisait deux semaines... A 17h je m'en vais enfin. Pas pressé, le Leroy Merlin est à vider vendredi à Belfort, et le complément c'est à poser demain à Beaune en passant, no stress.
L'objectif c'était le Pont de Barre mais je n'ai pas faim, pas envie d'arrêter, je pousse jusque chez la reine des desserts, et la reine des entrées, et la reine de la joue de bœuf et...
Je suis arrivé le dernier ou presque hier soir, je suis garé devant un DAF, je ne sais pas à quelle heure il part, dans le doute je le libère, je démarre à 5h30 après un café et je vais déjeuner et me doucher à Donzère. 25 minutes pas plus.
Mouais bof, vu le trafic à Lyon j'aurais pu rester au lit, ou ne pas me presser à la douche. C'est rouge vif ce matin, Beaune en 4h30 j'oublie, je coupe 30 à Feyzin pour voir l'évolution. Purée c'est un chemin de croix ce matin, ça n'avance pas tout du long, on se croirait un vendredi après-midi.
A midi moins le quart je suis à Beaune, la grille est fermée chez Autajon, une jeune femme sort en bagnole, elle ouvre et me dit d'en profiter. Vu l'heure je ne me fais pas d'illusions, pas grave, j'ai à manger. A la réception on me fait mettre à quai, un jeune gars attaque de suite. Dix palettes c'est pas le bout du monde mais on a tellement l'habitude de tomber sur des branleurs, on est surpris de tomber sur des mecs qui bossent normalement. 16 minutes et je me sauve.
Je roule jusqu'au jeu des 1000, enfin jusqu'à l'heure, là ils sont dans le 31. Je mange un bout entre Seurre et Dôle. Puis je passe laver chez Rabasse. Je m'inscris au bureau, la fille me dit qu'elle m'envoie quelqu'un. Je descends le chariot, j'entre, j'attaque les doublures de portières... j'ai attendu attendu il n'est jamais venu zaille zaille zaille. J'ai deux bras et deux mains au bout, je continue et voilà.
Je file à Devecey. Il y a eu un changement de programme, demain le Dom devait charger à 8h chez Wat' mais il n'y sera jamais, je dois charger pour lui. Donc je transvase dans une semi vide, d'abord j'ouvre la mienne, je décroche, je vais chercher l'autre je transvase et je referme les deux semis. Tout ça tient en deux lignes mais en vrai ça prend un peu de temps. Je rentre par la Haute Saône j'ai le temps, à 18h30 je pose le camion chez Jacky.
A 7h moins le quart je suis au roi Merlin de Belfort, un gars retire le cadenas et la chaîne juste à ce moment, il me dit d'ouvrir où je suis. Ok. Dans les dix minutes un autre se pointe, on attaque, on vide un côté, je passe en face et on vide l'autre côté, à 7h et demi les deux côtés sont refermés, venga ! Il y a une boulan Caput au coin de la zone, je me prends un bout de pain, ça c'est fait.
A 8h15 je suis à Seppois, un quart de retard c'était inespéré. On charge à l'envers, le Dom aura plus facile pour transvaser. Il y a deux Solaé à prendre à Grandvillars, il me faut garder de la place, je déteste faire comme ça mais j'ai pas le choix. A 10h et demi je repars de chez Laily, chargé complet de chez complet.
Je passe à la halle fret pour récupérer de la graisse de sellette, j'en ramène un seau à Devecey, personne ne m'a autorisé à faire ça mais personne ne me l'a interdit non plus. Le Nico est parti sous d'autres cieux, faut bien s'organiser. Au dépôt je décroche, je mets un peu de graisse, et j'attelle la mienne. Vous aurez noté que je mets la graisse quand c'est décroché, sinon c'est chiant... Gas-oil et Adibou et je me sauve, rebelote j'ai le temps, à vide en plus, je passe par la Haute Saône. Je prends le temps de manger mon bout pain capuesque.
A 14h30 je suis de retour à Seppois, pour rdv 15h je suis pas mal. Je n'ai pas de couverture mais un gros chargement quand même, faut que je m'organise, mardi je recharge une Solaé à Toulouse et j'aurai pas trop de place.
Sur les coups de 17h je suis à Bourogne, mon Jojo est en train de transvaser, je passe à côté de lui et je l'ignore. J'ai perdu toute dignité... Je lui donne un coup de main évidemment, rien que de virer les planches et les poteaux ça évite de descendre 1000 fois du chariot. Quand c'est fini je saute dans la Fiesta, bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Il a fait moche tout le week-end, ce matin il fait grand soleil, c'est fait exprès ? C'est pour me faire économiser de l'essence et des pneus ? Et des amendes en Suisse aussi oui... On s'en fout les nouvelles sont bonnes, va falloir qu'on s'habitue aux ministres avec des prénoms de cassos : Jordan, Steeve, Bryan... c'est un vrai bonheur.
A 7h et demi je démarre de Bourogne, le premier client est à plus de 10h de volant, je ne livre rien aujourd'hui donc, j'ai le temps, je passe par la Haute-Saône. Il y a du beau monde par ici, je croise mon collègue Sylvain puis Ludo 25 dans le grand virage à Vellechevreux.
Je passe au dépôt pour récupérer le Moffett, vendredi après-midi on avait le contrôle technique, l'étiquette est collée, ça doit être bon. Même si je n'étais pas vraiment inquiet.
Comme d'hab' je sors à Dôle, devant chez Cuinet je laisse passer Elodie et son colza. Le pont de Navilly est fermé jusqu'en Août, je passe par Seurre puis à gauche pour reprendre la 73 plus loin, un kolega en Daf me suit. Non non faut pas me suivre, c'est interdit ici, moi je suis un vilain.
C'est bien de traîner sur les petites routes mais je ne suis pas en avance, j'ai 4h25 de volant à Digoin, j'attaque mon pain pris chez Arthur ce matin. Un lundi par là je savais que j'allais croiser Alec le Toulousain cong, c'est chose faite vers Vichy.
Je finis ma seconde coupure entre Séverac et Rodez, je vois passer des gendarmes en moto dans un sens puis dans l'autre, ils roulent à tombeau ouvert, je comprends qu'ils n'ont pas peur des radars mais cette route est super dangereuse, c'est l'un d'eux qui me l'a dit il y a un moment. Ils ont un gros cœur quand même, si un sanglier traverse t'as beau être habillé en bleu... pour rien surtout mais bon.
J'arrive à la Croix de Mille à 19h30, j'ai 9h59 de volant, tip top. La Croix de Mille c'est Carmaux, Jaurès a été député ici, hier soir il a dû se retourner dans sa tombe.
Café, pain-beurre, douche et zou ! A 6h et demi je démarre. Je suis à Saïx à 7h45, sur une route bien trop passante à mon goût, c'est la mauvaise heure, pas le choix. Le client me raconte qu'il est chauffeur en pulvé. Pas bricoleur le gars, ce qui n'est pas une tare, il fait monter la piscine en « prêt à plonger ». Faudrait qu'on démonte le grillage, il faut une clef de 13, le vlà parti, il revient avec le seul outil qu'il possède ; une clef à pipe de 13. Miracle ! On vire le grillage, j'enlève le poteau au milieu et il me regarde. Tu penses vraiment que je vais me taper le sous-bassement en béton tout seul ? Quand on a fini il paye le café, c'est pas le père Courage mais il est sympa.
Je coupe par Revel, je vais déposer une palette de margelles à Belberaud, encore des gens qui ont renoncé à la plage en bois. Vive le béton comme dirait Toupy.
Ensuite je dois éclater le point noir de la journée, pas avec du Clérasil, avec le chariot. Je grimpe dans une rue de Toulouse, vers la cité de l'espace pour récupérer une Solaé qui ne va pas. On m'annonce une 6m. J'arrive chez un couple de gens asiatiques, Chinois Coréens ou Cambodgiens, je ne sais pas qu'ils me pardonnent. Au téléphone je me suis présenté la dame a juste dit : oui ok et elle a raccroché. En fait ils ne parlent pas français. Pour dire bonjour les deux se penchent en avant comme dans les films, je suis comme un con j'avoue. La couverture est dans le jardin, lui mesure 1m60 pour 40 kilos, je lève mon côté mais lui... Bref, je me suis fait une grosse couil.. . Je m'étais gardé 6m en diagonale mais là ça va pas, je fais un truc avec des palettes pour passer au-dessus des tôles histoire de ne pas tout déchirer. Quand c'est refermé je suis bien soulagé.
Il est largement midi, je mange un bout là le long et à 13h je suis à Lamasquère pour encore une palette de margelles pour des pro-bétons. Livraison facile.
Après je vais à Cintegabelle, l'ancien fief de Jospin. Je livre une piscine complète chez un néo-retraité bien sympa. Lui il a des outils, servante d'atelier établi des boîtes en veux-tu en voilà. Je lui dis : « vous n'avez pas travaillé chez Berner des fois ? » « Si, comment vous avez deviné ? » On rigole, tout est logoté à la marque. Il me pose pas mal de questions, tu vois tout de suite que c'est un type qui sait travailler. J'accepte un café et je file.
Il me reste une réno à St Gaudens, Miramont pour être précis, lotissement pas facile, j'avais pris soin de balancer la palette au cul pour ne pas trop me faire iéch.
Je pensais couper à St Gaudens mais je trouve un troquet à Tarbes sur Truck Fly, on va aller voir ça.
J'ai fort mal dormi. Hier soir on tambourine à ma porte, c'est le voisin qui râle. Il me dit que c'est interdit de stationner, et qu'en plus j'ai tapé et cassé son mur. Ouhla ! Il y a fallu discuter ; avec le chariot au cul c'est le pneu qui touche en premier alors que là on voit bien que c'est un tampon de remorque qui a tapé, et il y a des morceaux de feu cassé. Il a reconnu ma bonne foi mais il dit qu'il a prévenu les flics. Ça m'a bien contrarié.
Café, douche, dans une chambre de l'hôtel c'est parfait. Je démarre à 7h. Je commence à Bénéjacq, lotissement facile, cliente sympa, j'en profite, pas de la cliente, de la facilité. Ensuite je vais à Argagnon, c'est une autre limonade. La maison est au bout d'un chemin étroit, je sonne, personne. J'appelle, le client me dit qu'il arrive. Sur Maps je vois qu'il y a un carrefour plus loin, j'y vais voir mais c'est trop petit, impossible de tourner. Je recule jusqu'à la maison. Le client est agriculteur, il me dit de ne surtout passer dans l'herbe, ils ont pris paraît-il 80 mm dans le week-end. Avec toute cette pluie il n'a toujours pas planté de maïs, il est fort inquiet. On pose tout sous un vieux hangar, il retourne à ses vaches et me laisse finir. Il me fait confiance, je fais au mieux. La maison est au 1034, bon ben recule 1034m pas le choix. A mi-chemin en gros un gars qui jardine me fait signe de m'arrêter : « je vois que vous avez un Moffett, j'en ai acheté un vieux, je voudrais récupérer les moteurs hydrauliques des roues pour faire un treuil. Vous pensez que ça va marcher ? » Putain j'ai déjà eu des questions chelous mais là on bat un record ! Mon brave, j'en sais rien ! Un petit pont, des branches et je me dégage de là. La suite est à Urt, je n'ai plus de pain, j'en prends vers Orthez en restant sagement sur la nationale, je casse la graine un peu plus loin.
Retour de la pluie à Peyrehorade, c'est un rideau d'eau, incroyable. A Urt je dépose une rénovation dans un lotissement que je connais, est-ce-que c'est moi qui ai livré la piscine ? On en fait tellement que c'est impossible de se souvenir de tout.
Après je monte à Louhossoa, joli village typiquement basque. La rue, curieusement, n'existe sur aucune appli mais sur le GPS oui. Ben je suis le GPS pas le choix, mais la route est fermée pour travaux dans Louhomachin. Demi-tour, je reviens sur mes pas de 15 bornes au moins, à un moment dans une vache de côte dans un virage à l'aveugle je rattrape une benne je dois freiner, et ça patine tellement il pleut. Je recule pour prendre de l'élan c'est super dangereux, je bloque la boîte en 7ème, ça hurle mais ça monte. Je finis par me retrouver de l'autre côté de la route barrée, je trouve par miracle un chemin pour me retourner. La maison de la cliente, fort sympa d'ailleurs, est en haut d'une colline, le chemin grimpe droit, faut pas qu'il neige. Il fait tellement froid avec la pluie...
Je redescends dans la civilisation, rebelote les virages. A 17h je suis à Ascain, encore un joli village basque mais pas adapté aux semis. J'avais bien vu sur Maps que ça n'irait pas, je vais voir à pied mais c'est mort, il faut tourner au coin d'une maison...j'oublie. Garé vers le cimetière je suis à 900m, j'y vais en deux fois, encore des gens charmants, la pluie a cessé, il y a même un rayon de soleil, ça change. Le bled fait un genre de sens giratoire, impossible de repartir comme je suis venu. J'arrête un camion benne 8x4 avec un porte-char et une pelle dessus, il m'explique l'astuce pour repartir.
Cette fois je suis vide, Laurence ne m'a rien envoyé, on verra bien demain, je m'en vais couper à Biaudos, je prends la dernière place potable. Un vieux avec un FH et une ancienne benne de chez Mesples veut absolument se garer à côté de moi. Pas envie qu'il m'arrache la cabine, je le guide mais il n'est vraiment pas doué. Un autre gars vient, on est deux, je reste derrière pour surveiller mon ensemble, et ça dure, je te ravance, je te recule... A un moment j'entends un crac, il a arraché son pare-choc devant sur une pierre, pas bien grave il n'avait déjà plus de marche-pied. Il est triste son Fache4... A force d'insister il se gare sans faire de constat, c'est un miracle. Il est nul mais sympa ce type, il nous a offert un coup à boire à l'autre gars et à moi. Dans la soirée je regarde mon téléphone, Laurence m'avait envoyé un retour mais par texto. Je vois que mon tel n'affiche plus les textos, ou du moins les notifs. Pas grave, c'est à charger demain, je n'aurais rien fait de plus ce soir.
Café, pain-beurre, douche, je démarre vers 7h. On recharge chez Bion à Irùn, je sais bien que chez eux c'est pas la peine d'y aller avant 8h et demi, voire 9h. Je vais au gas-oil avant, ça c'est fait. A 8h et demi je me mets à quai après avoir sorti ma Solaé et fait bouger des kolegas LT qui squattaient là.
On charge 9 grandes palettes de bobines pour Besançon, elles viennent de Murgia vers Bilbao où je suis déjà allé quelques fois. 9 palettes de presque 1m50 c'est vite complet. Quand c'est fait je rouvre le côté et je claque la bâche sur les bobines, nickel l'histoire. A 9h et demi venga !
J'arrive à Bordeaux du temps de midi, dans mon sens ça roule à peu près, Maps me fait faire le tour par l'autre côté, l'aéroport, Bruges, pont d'Aquitaine. En face c'est pas la même chanson, depuis Cestas c'est le bronx, tout du long c'est infernal, jusqu'à Cubzac, impressionnant, et pour rien !
Le premier paquet de 4h30 sonne à Bédenac, je mange un bout en 30 minutes.
Sur la 10 ça roule plutôt bien, pour une fois je n'ai doublé que 4 ou 5 camions pas plus, promis !
Dans l'après-midi j'appelle Jean-Charles, lui rentre à la maison mais il me dit que Sylvain coupe ce soir au Tom Bar. C'est ce que j'avais prévu, je vais être un peu juste en heures, pas grave, souper avec un vieux pote c'est sur la liste de mes dérogations.
Je fais ma seconde coupure au péage de Montluçon histoire de ne pas perdre encore deux minutes sur une station. J'ai dix heures à Digoin devant l'Intermarché, rraahh j'hésite...nan je déconne, je m'en tamponne. Garé au Tom Bar j'ai 10h05, je suis un délinquant etpicétou.
Café, croissant, douche, je démarre tranquillou sur les coups de 6h. Je vais direct à Pirey chez un emboutisseur, il y en a une chiée dans les parages. Chez Bion le cariste a voulu me les charger en travers pour pouvoir vider en latéral, je sais bien qu'ici il y a un quai, mais qu'on peut vider dehors, je n'ai pas fait d'histoires, des fois que ça ait changer. Donc il me faut vider dehors mais la cour est petite il y a déjà un camion, pas grave j'ai le temps.
Quand c'est vide je monte au dépôt pour compléter les pleins, et dire bonjour. Le jeune Quentin se pointe avec son magnifique T turbomachin cabine intermédiaire de démo, on papote pendant que ça coule. Le gas-oil, pas l'entreprise.
A 13h30 je suis chez Laily, je me débarrasse enfin de cette put... de Solaé que je traîne depuis mardi. Semaine prochaine j'en récupère à nouveau une, mais une petite de 3m, à côté de ce monstre ce sera du gâteau.
Fabrice m'appelle, Jean-François qui charge normalement après moi est sur place, il me demande s'il peut l'attaquer. Oui bien sûr. A 14h05 je suis à l'usine, Jef est loin d'avoir fini, pas grave, cool, c'est vendredi. Quand c'est refermé je prends son taxi en photo. Son patron s'était acheté ce camion pour lui mais il a d'autres projets si j'ai bien compris, Jean-François se retrouve avec un XG+ full options, mais full de chez full, un camion de patron quoi ! Autant dire qu'il est un peu content.
Il libère la piste avec son pauvre truc pour laisser la place au prestige... lol. J'ai une chiée de clients cette semaine mais que des rénos ou presque, trois piscines seulement. Il me faut laisser de la place pour une couverture, un truc bizarre mais on verra ça lundi. A 16h30 je pose le camion à Bourogne, bon week' à tous le ciel vous tienne en joie.
A titre tout à fait exceptionnel il n'a pas plu ce week-end, incroyable, donc samedi on a fait un tour en Suisse, sans que je me fasse choper au radar autre truc exceptionnel et dimanche grosse balade dans les Vosges depuis le matin. Purée ça fait du bien ! Et vous savez quoi ? Ce matin il refait moche. Il fallait de l'eau la terre commence à se craqueler...
A 5h comme les vrais je suis au camion, en route. Je m'appelle Léon, j'ai un gros camion et je vais à Lyon. Comme d'hab' première pause à Buvilly pour du pain et un café vite fait, premier quart d'heure fait. Ça freine un peu au bout de l'A42, normal mais rien de terrible. En 4h25 je suis chez Trans BK à St Priest. Je dois charger une bâche à barres, j'ai gardé un couloir de 6m par 40cm aux portes. Je vais au bureau et ça commence mal ; une première fille cherche les papiers sans résultat, une autre ma couverture ne lui dit rien, une troisième réfléchit tape le nom du client sur son ordi et c'est le drame ! Ma bâche a été livrée en direct au début du mois. Goin goin goin, ou comment passer pour des nouilles. En bon petit soldat je rends compte à ma hiérarchie waterairienne, Philippe me dit qu'il y a dû avoir un micmac. C'est un peu ça oui. Je ne suis qu'un petit chauffeur, c'est pas moi qui ai merdé et puis franchement ça m'arrange bien. La bâche était à livrer de l'autre côté d'Apt dans un bled à la con, Sylvain m'a raconté qu'il a livré la piscine en porteur et que c'était déjà très chaud. Fin de l'histoire. La discussion aura duré une bonne demi-heure, je peux redémarrer.
Nous voilà déjà mi-juin, la circulation est chargée sur l'A7, c'est pas encore le bordel à venir du mois prochain mais ça commence. A 13h30 je suis à Aubenas, on m'annonçait un stationnement à 1km, tu parles. C'est l'avenue qui va chez Mazet, c'est hyper large, je suis garé devant la maison. Livraison facile.
Ensuite j'ai une réno à Joyeuse avec une assistance petit camion. Ce matin j'ai appelé Isabelle de Romans, c'est elle qui vient. C'est con d'aller à Joyeuse à deux véhicules, je redescends au relais St Germain, on s'y retrouve à 14h30. On transvase la réno dans son fourgon, on boit le café au bistro par politesse, et parce que le café est bon, et on file. Je reconnais le coin, j'y suis venu il y a peu. C'est le voisin qui réceptionne pour le client. Le gars me reconnaît, il me dit que je lui ai apporté sa réno l'an dernier. Ceci explique cela. Isabelle me ramène au camion, ciao, à la prochaine.
J'ai encore une rénovation à Clansayes, j'y suis sur les coups de 17h, le coin est conforme a ce que j'ai vu sur le net, petite route mais carrefour assez large pour faire demi-tour, ça m'suffit.
J'avais prévu de couper ce soir à Noves pour Apt demain matin, je n'ai plus rien à faire là-bas, m'en vais à Pouzilhac chez la reine des desserts.
Je me lève tranquillou à 7h et je vais déjeuner et me doucher. J'ai un trou dans le programme, depuis hier j'appelle les clients pour resserrer le dispositif mais j'ai pas de bol jusque là. Je voulais passer dans Lunel mais bof, bien sage je fais le tour par Baillargues et au péage de Vendargues gros contrôle Dreal. Un blouson jaune vient me voir, il me dit qu'il ne s'occupe que de la métrologie. C'est à dire qu'il contrôle la conformité du tachy par rapport au véhicule et que le centre de contrôle a bien fait le boulot. Autant dire que j'ai l'esprit tranquille. Au bout de dix minutes il me dit que tout est ok pour lui, mais qu'il faut que j'attende un autre contrôleur. Des ouvriers du bâtiment sont en train de décharger un échafaudage, eux visiblement ils avaient un peu abusé. Un Italien en bétaillère est deux camions à côté, mon gars se radine à nouveau : « mes collègues ont fort à faire avec l'Italien vous pouvez partir. » Quoi qu'il en soit ils n'auraient pas fait d'affaires avec moi. Mine de rien ça a duré un peu l'histoire.
Après bien des zigzags à 9h45 je suis à Mudaison pour récupérer à nouveau une Solaé. Encore les méfaits de l'alcool probablement, la couverture est plus grande que le terrain ! Cette fois la bâche fait 6m mais par 3, du coup elle est bien légère. Pas pour la cliente qui en chie pour porter son côté. Je devais récupérer l'enrouleur électrique aussi mais il est introuvable. Je le note absent sur mon récép' et c'est marre. Entre-temps le client de 13h m'a rappelé, je le ressonne, je lui propose de venir ce matin, ça l'arrange. Oh ben moi aussi !
A 11h je suis dans un des cent lotissements du nord de Montpellier à St Clément de Rivière. Pas trop mal garé je livre encore une rénovation. C'est ma semaine, sur 12 clients j'ai 8 rénos 3 kits et 1 reprise de couverture. Les rénos ça va plus vite qu'une piscine complète mais il faut quand même trouver la maison, débâcher, descendre le chariot, parfois faire demi-tour, c'est pas toujours une mince affaire. Ici tout va bien, les clients sont super gentils, c'est plus l'heure de boire du café mais c'est difficile de refuser.
Cet ap' j'ai une assistance petit camion avec Philippe, on se donne rendez-vous à St Martin de Londres, parfait je suis sur la route. Rendez-vous 14h ça me laisse largement le temps de manger une salade. En attendant je débâche, je pose au sol et je referme. Philippe se pointe à 2h pile, nickel.
On monte à St jean de Buèges, la route est interdite aux 6m de long c'est vous dire que c'est pas large. Joli village ancien mais en camion c'est même pas le peine de tenter. On livre la réno d'une Valérie 12, énorme piscine, énorme liner, énorme palette de margelles, énorme coup de chaud.
Mon assistant me repose au camion à 16h, j'ai une coupure de 3h tiens !
Je descends à Agde, les boulevards de Montpellier commencent à se charger, il est temps de se barrer d'ici. A 5h et quelques je suis donc à Agde, c'est conforme à ce que j'avais vu sur Maps, donc petit et en pleine circulation. Au rond-point juste avant je vois une rue qui part en impasse, pour la circulation c'est mieux, je m'enfile en marche avant tant pis mais je suis au calme. Je livre en deux tours, jeune gars bien cool, deux autres types sont là, ils rangent au fur et à mesure, ça me va.
Demain je reprends à Perpi pour changer, je m'en vais souper à Fitou. C'est le fils qui a repris, sa mère ne me manque pas, elle doit voter comme la majorité dimanche, tout le monde le sentait mal le Jérémy, c'est sûr c'est pas un prix Nobel mais finalement il se débrouille fort bien. Sans sa mère derrière il a pris de l'assurance.
Réveil 6h, je vais déjeuner et me douch.. ah ben non, la douche est fermée, elle est bouchée il y a de la flotte au large. Merde, je me laverai en remontant. A 7h je suis à Bompas, la cliente a un rendez-vous au tribunal ce matin me dit-elle, elle a une bonne tête elle ne doit pas être l'accusée. Je lui dépose sa réno dans le garage, elle fait un café pendant qu'on signe et zou !
Je remonte à Fitou, depuis dehors je vois que la porte est toujours barrée, je file. M'en vais me laver le fion à Narbonne, le troquet NS restauration c'est pas le top mais c'est propre, un café là-dessus et venga !
A 10h et demi je suis à Montréal, pas au Québec dans l'Aude. Le chemin est entre deux départementales et bien sûr j'arrive du mauvais côté, c'est étroit et tortueux, j'appelle le client qui me fait un radio-guidage. Encore une rénovation dans le garage, encore un chèque et zou !
Je me suis pris du pain ce matin à Perpi, je mange un bout à l'entrée de Toulouse. Pas franchement inquiet mais pas franchement serein j'ai encore une réno dans le quartier de La Croix-Daurade. C'est pas vers le Capitole non plus mais c'est pas trop adapté aux camions, je trouve à me garer à 500m de la maison, c'est déjà beau. J'ai bien fait de ne pas insister, plus loin c'était mort. Je livre une nouvelle réno chez un jeune couple, visiblement ils n'y connaissent rien, ils me posent plein de questions. Elle n'a pas de chèques, je prends en photo la preuve du virement sur son téléphone et c'est marre.
Après ça je vais faire ma dernière piscine de la semaine à Montbartier bled mondialement connu pour ces bases ITM, Leroy Merlin... Je sonne, c'est la lettre à Élise au xylophone qui retentit, peut-être qu'ils n'ont pas entendu, je sollicite à nouveau Beethoven mais rien. Je retourne au camion pour téléphoner quand je vois arriver le client, ou du moins un gars qui ouvre le portail. Il a ramené de sa boîte un tire-pal, j'apporte les palettes, il range au fur et à mesure, nickel. Il referme et se sauve. Ça me va bien.
Dernière livraison de la tournée, encore une réno, encore une petite route, encore des retraités, encore un chèque. Je remballe les gaules après un coup de balai dans la semi. Laurence m'a envoyé le retour, on va à Tonneins comme d'hab'. En chemin j'appelle Jean-Charles pour prendre des nouvelles, il recharge à Damazan demain matin et coupe sur place. On ne sera pas loin l'un de l'autre. Avec mon esprit d'escalier je réfléchis un quart d'heure après. Je pensais couper au Temple sur Lot et lui à Damazan, c'est con, je le rejoins. En discutant je parle de ma palette de margelles et de ma Solaé en retour, il me propose de me les prendre, complet en escaliers il a la place sur un côté. Ouh purée ça m'enlève une sacrée épine du pied ! Je retrouve donc mon collègue à Damazan à 19h30, on transvase mon fourbi dans sa semi et on va dîner à l'hôtel restaurant à côté. Mieux que sur le plan l'histoire !
Je déjeune au camion et décollage. A 7h et demi je suis à Tonneins, je vais voir le mec des expés et c'est le drame, on charge onze destinations et au moins quatre ne sont pas prêtes. Il me dit de me mettre au quai 6 mais de ne pas être pressé, selon lui je ne démarrerai pas avant 10h30. Purée moi qui espérais livrer le 03 en foulée c'est mort. Point positif ici la douche est nickel, j'ai le temps hein !
Je remplis la litanie des récép's, un peu de ménage, un peu de lecture, à 10h ça bouge, je vais voir mais il me charge ce qu'il a, faut encore attendre. A 11h et demi je m'en vais enfin. J'oubliais, vous savez quoi ? Il pleut !
Je mange un bout vite fait après Bergerac, un quart d'heure pas plus, sait-on jamais. Les 4h30 de volant m'amènent de l'autre côté de Limoges.
A 18h pile je suis au Point P de Montluçon Domérat, tout est fermé, éteint. Ma foi j'ai essayé, tant pis. Il y a un routier à 5km de là sur la route de La Châtre, go ! Je soupe avec un ducatiste en Multistrada, parfait, on peut parler d'autre chose que de camions et de Jordan. V2 pas V4 la Multistrada ! C'est important.
Après mes café et douche le Griffon et moi partîmes sur les belles routes de France. Ouais bof, la zone commerciale de Domérat est moche comme n'importe quelle zone. Le Point P ouvre à 7h30 j'y suis en avance histoire d'être le premier et de valider un premier quart d'heure. Quand la grille s'ouvre je m'engouffre dans la place. Leurs deux palettes sont au cul bien sûr, je dépends le chariot et je les pose sous le hall. Ça ne plaît pas du tout au mec de la réception sur le thème si tu la fous par terre, s'il y a de la casse. Oui bien sûr, promis je ne le ferai plus, signe-moi mon récép' que je me casse. C'est déjà le défilé des artisans qui viennent acheter de la cam', ils sont prioritaires, j'avais pas envie de tanquer là jusqu'à 10h.
Petit arrêt chez Marie Blachère à Digoin, c'est facile pour se garer dans l'entrée PL de l'Inter et à 10h et demi je suis chez Doras à Chalon. Laurence m'a prévenu qu'ils ne pourraient pas nous décharger avant 11h du coup Pauline m'avait dit de ramener la palette chez nous. C'est ballot, je passe devant, je tente ma chance. Ici la procédure est écrite sur un panneau, faut se garer dehors et venir à pied. Comme les petits qui jouent: on dirait que je ne sais pas lire et on dirait que j'en ai rien à foutre, d'accord ? J'entre et je me claque devant la barrière, je vais à la réception. « Ben maintenant que vous êtes là, tant pis, entrez. » Et voilà le travail ! J'entre, j'ouvre sur 4m, un cariste se pointe avec un tire-pal, je lui tourne sa palette, un coup de fourches et tchao. Purée pour une palette c'est bien la peine de faire des simagrées de rendez-vous, de protocole, tu la prends sans faire d'histoires et basta !
Ensuite j'ai un peu chié, j'avoue. La 73 est fermée à Navilly je le sais mais fermée aussi ces jours-ci pour des travaux d'enrobé à Bay. Toujours trop confiant j'essaye de passer mais quelques km avant un gars en orange m'arrête, « plus loin c'est vraiment fermé ». Je n'avais fait que 5 ou 6 km sur la 73 mais je suis déjà à la bourre... Cette fois je ne fais pas le malin, je retourne à Chalon et je prends l'A6. J'ai paumé avec les ronds-points une bonne dizaine de minutes.
Du temps de midi je suis au dépôt, Cyrille me file un bon coup de main, à deux tires-pals ça traîne pas, on vide tout le reste.
Je devais charger à 14h à Seppois et Yvan à 15h, on a échangé évidemment. A 15h30 je suis à l'usine, le collègue vient de finir, mon retard passe inaperçu, faut dire que j'ai galopé comme un con. Mon voyage est déjà dehors, contrôle, chargement, même pas de café, je tamponne un carnet de récépissés et Fabrice ferme la boutique derrière moi. A 17h30 je pose le camion chez JP, bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
A 6h je suis à Bourogne, c'est un peu tôt mais nous vlà déjà mi-juin ça va commencer à circuler sur l'A7, je me prends un peu marge. Les travaux sont terminés sur la 83, je peux y passer, sinon j'aurais fait le tour c'est pas mon genre de franchir les interdictions. A titre tout à fait exceptionnel je ne m'arrête pas à Buvilly, j'ai du pain et de la brioche. Ma chérie m'a offert un genre de Kitchen Aid je l'ai donc testé ce week-end. Ça bat la pâte tout seul, c'est un truc de feignasse mais c'est pas mal.
Donc je mange mon bout de brioche après Lons.
Je passe au gas-oil à Chassieu ou Genas je sais pas trop sur quelle commune on est mais on s'en fout, je ne suis pas à sec mais c'est plus simple ici.
Surprise sur l'A7 il y a de la bagnole mais moins que ce que je craignais. Dans le Bœuf on roule à 30 et encore, j'attends qu'il n'y ait plus de bagnoles et venga ! Un mec de chez Hubert en pulvé pique une crise parce que je le double. Pfoulala, c'est pas tes sous, pas tes points, occupe-toi de ton camion. Dans un mois il va se régaler à téléphoner à la Gestapo. Je suis grand, anciennement blond aux yeux bleus, je ne devrais pas être déporté de suite.
Comme toujours je sors à Montélo sud, cette fois je passe par St Paul Trois Châteaux, ça me change. Il est presque 14h je mange un bout là le long. J'appelle mon assistance, il est déjà à Buis les Baronnies, ouhlà j'avais dit pas avant 15h ! Je me paye quelques zones de travaux, à un moment du côté de Nyons, je suis resté arrêté 5 minutes au tachy. Ici c'est le secteur de Jimmy mais il n'a pas pu monter il m'a envoyé un Christophe. En discutant on pense qu'on s'était vu il y a des années par ici aussi. Bref, je me gare dans la zone artisanale à l'entrée de Buis, on transvase et on grimpe dans la montagne. Encore deux circulations alternées, c'est le jour, et on arrive dans le hameau. Pas de regrets, en camion ici c'est impossible. La maison est sur un tertre, ça grimpe sec dans les cailloux j'ai bien cru que son yoyo allait caler là au milieu. Le client n'est pas le père courage, encore un ! Je lui dépose deux margelles dans les mains, ça l'aide à comprendre où je veux en venir.
Mon gars me repose au camion à 17h. Normalement demain matin j'ai deux rénos dont une à 7h30 impératif. J'appelle le second, il est chez lui, je m'annonce pour 18h, il est ok.
Un peu après 18h je suis à Monteux. Il me faut faire une chiée de zigzags pour arriver, j'aurais dû demander conseil à Manolo mais c'est trop tard. Le chemin est en cul de sac, j'arrive à balancer la semi dans une prairie, c'est sec ça le fait. Je livre la réno d'une énorme Valérie, le client voulait ranger le liner, j'ai soulevé mon côté...lui a plissé les yeux, grimacé...on l'a laissé sur la palette.
Demain je reprends à L'Isle je m'en vais souper à Noves, en face de chez Scania. Mon petit S, si tu veux tomber en panne c'est ce soir ou jamais.
Café croissant douche, zou ! A 7h et quart je suis à L'Isle sur la Sorgue, j'ai bien fait de venir de bonne heure, faut passer en ville. Je trouve une jolie ruelle pour me retourner, à 7h30 pétantes je sonne au portail. La cliente est ravie, elle avait demandé 7h30 parce qu'après elle doit partir. Elle en est au café avec son père, qui n'a plus toute sa tête à ce que je comprends, j'accepte un café et un chèque. Je me pose une minute sur un arrêt de bus, j'ai vu une jolie boulan en venant, la petite miche de seigle a une fort bonne tête.
La livraison de 9-11h a été faite hier soir, je peux prendre la direction de la Côte d'Azur. Dans le 06 c'est full assistance petit camion,j'appelle Cyril de Grasse pour qu'on se cadre. J'ai un peu d'avance mais ça sert à rien, il a une assistance dans le Var ce matin avec Sylvain. Boh pas grave, j'ai donc le temps, je quitte l'autoroute à Aix pour prendre la N7. J'économise quatre sous mais surtout ça me permet de revoir la route. Tiens le troquet à gauche entre le NPA et le Mily-Mètre n'existe plus, c'est un marchand de tronçonneuses maintenant.
Un peu plus loin Cyril me rappelle, Sylvain est tombé en panne avec son chariot, l'assistance est donc annulée ou reportée. Je compte vite fait, je vais y être à midi moins le quart, ça ne change rien.
Comme prévu à 11h45 je suis à Mouans-Sartoux, je sors deux palettes, je mange un bout, ma miche de seigle est aussi bonne que belle.
Cyril se pointe, on balance les deux rénos sur la benne et on file. Le temps vire à la pluie, c'est tout noir sur la montagne. A Mougins on se prend une averse pile poil pendant qu'on décharge, la haine !
Seconde réno à Opio, la pluie a cessé, il tombe trois gouttes. Je vois dans le garage du pépé une KTM 1290 Adventure. Faut savoir que c'est un monstre de 160 chevaux. Je lui dis qu'il faut être jeune et vaillant pour rouler avec ça, il me répond que oui, ça marche fort. Va savoir si ça se trouve c'est un ancien furieux, poignée dans le coin.
Pas le temps de papoter, on retourne à Mouans-Sartoux, cette fois on charge une piscine complète et une réno, ça rentre tout juste sur la benne. En redémarrant, pas de bol on se paye un gros bouchon, des gars sont en train d'élaguer des arbres. Par ici ça roule déjà pas fort... A Vence on livre la piscine dans une résidence fermée, la cliente me raconte qu'il y a des cambriolages après repérage avec des drones. Vindiou ! C'est le far-west ! Là on a du bol, la pluie reprend quand on a fini.
La dernière livraison est à 2km de là, Le pépé se trompe dans le chèque, je lui fais la remarque, il me dit que pour quelques centimes il ne veut pas le refaire. Ben non c'est pas des centimes, c'est 29 € en trop ! Je lui dis de le refaire. Il ne semble pas convaincu, je me demande si lui aussi a toute sa tête.
Mon assistant me repose au camion à 17h30, c'est la mauvaise heure, il me faut presque une heure pour aller à St Jeannet. Ce soir c'est pas comme l'autre fois je mange tout seul, ma fillette est en déplacement.
Comme tous les matins je commence par café-douche, à 7h et quart Cyril est là. On pose une piscine et une réno sur la benne, on va boire le café et on monte à St Laurent du Var. Je pensais que c'était tout proche, c'était oublié le relief tortueux de la région, il y a 11km. A 8h on est chez un citoyen grec vu son nom. A son accent c'est confirmé. Livraison assez facile, tout à la main bien sûr mais ça a été, ensuite on fait 450m pour livrer la rénovation. Ici ce sont les voisins qui réceptionnent, en dix minutes c'est fait.
On redescend à St Jeannet pour recharger pareil, une piscine complète et une réno. On a bien un peu de mal à tout mettre mais ça finit par passer. On file direction Menton, c'est loin ! A la sortie de l'autoroute j'appelle le client pour des indications mais je tombe sur un type super désagréable, pour faire court il refuse la piscine ! Euh mon gars il serait temps, on est presque arrivés ! Fatalement j'appelle chez Waterair, on connaît la chanson : je te rappelle, tu me rappelles, on se rappelle... Et au final Philippe me dit de ramener la piscine à Seppois. Putain je devais recharger complet !
Du temps que ça se décante chez ATS on monte à Villars sur Var. Vieux village typique, fort joli, Google veut nous faire finir à pied...pas de trajet possible qu'il dit ! J'appelle le client qui me fait un radio-guidage, sans explications jamais on ne se serait enfilés sur ce chemin. On se fait un peu chier, la réno est enterrée sous le kit qu'on n'a pas livré. Superbe maison en pierres, cliente sympa, elle nous offre un verre de jus de fruit et on redescend.
Retour à St Jeannet, il est midi et demi, on recharge la piscine en retour dans ma semi et on va manger, je squatte le parking depuis ce matin ça me semble correct de manger là.
J'ai des nouvelles d’Étienne, je dois aller déposer la piscine chez Transcan à Carros, heureusement c'est pas loin. J'entre direct, je chope un cariste, je donne le nom du correspondant qu'on m'a donné ça a l'air d'être le sésame, le gars me donne un quai de suite. Non merci, je me vide tout seul, 4 coups de fourches et je me sauve. La cour n'est quand même pas bien grande, c'est vraiment juste pour faire le tour du bâtiment, ici le prix du terrain c'est pas la Franche Comté.
Enfin vide, je fonce à Tourrettes, à côté de Fayence. La route longe le superbe lac de St Cassien, des gens se baignent, ça fait envie. A l'usine c'est prêt, on charge complet d'éclairage public, des poteaux des loupiotes, ça va super vite, chargé pour la Suisse je pose deux sangles sur le fardeau de poteaux pour faire joli. Il est hors de question de sangler les cartons évidemment, on va pas livrer du verre pilé.
Il me reste 3h à rouler, je me tâte. A 20h il me faudrait faire une 45, c'est ballot, je suis à hauteur de Noves, va pour la Bassaque comme lundi. Je tombe sur LE Daniel, le fils À son père, on se connaît de longue date il tractionne pour des Hollandais chez Loriod. On refait le monde de la Haute-Saône sous les platanes. Avec un peu de bière oui, fatalement, il fait chaud.
9h de coupure pile poil, le troquet n'ouvre qu'à 5h30, je me sauve. Je vais me doucher et déjeuner à Donzère comme d'hab'. Le tout en 25 min pas plus.
Je quitte l'autoroute à Valence sud pour monter par Grenoble, même si je sais bien que je vais devoir changer mon fusil d'épaule. Quand j'avance dans le pays de la noix c'est toujours rouge, je passe donc par Voiron. Excellente idée jusqu'au tunnel des pines, là le canal de l'urètre est bien bouché. Fin de la métaphore, une bagnole est en panne sous le tunnel et deux autres se sont tamponnés à la sortie. Je vous laisse imaginer le bordel. Finalement j'aurais peut-être dû me payer le boxon à Grenoble, j'en sais rien. Quand je suis sorti à Voiron l'itinéraire était au vert, c'est arrivé entre-temps, c'est le karma. Du coup je n'arrive pas à Bardonnex en moins 4h30, je fais une 30 pas le choix.
J'arrive finalement à la frontière à 10h et demi. J'avoue que je n'avais pas bien lu le mail, pas de nom de transitaire, c'est juste écrit : « bâtiment des transitaires, sous la structure jaune et bleue ». Sans déconner ? Le bâtiment je sais où il est, mais c'est quel transitaire ? J'appelle Étienne il ne me répond pas. J'essaye chez Gondrand, ce client ne leur dit rien, DHL idem, l'autre avec le nom bizarre idem. J'appelle le mec qui nous a affrété, il se renseigne. Bien sûr l'heure tourne. J'appelle l'usine où j'ai chargé, en fait j'appelle le siège à Grasse, on me passe le service, on me donne le nom d'une fille mais côté Suisse. Je descends à pince, je finis par trouver le bon transitaire, la fille n'est pas là aujourd'hui mais son collègue trouve le dossier. Ouf ! Purée l'enquête qu'il m'a fallu mener ! Je remonte chez Gondrand France, le type prend mes papiers et me dit de revenir à 13h « là on va manger ». Retour au camion je vais manger aussi. Le gonz qui nous a affrété me rappelle enfin, après la bataille ! Je lui demande : « mais qui c'est le débile qui a rédigé le mail ? M'en fous du bâtiment, quand on met en douane ou dédouane on doit avoir un nom de transitaire bordel ! »
il s'excuse me dit que tout est rentré dans l'ordre, on raccroche et c'est là que je comprends que c'est lui qui a écrit. Eh ben ma foi, il sait ce que je pense de lui.
A 13h15 Gondrand me file les papiers, après c'est plus rien, douane française puis suisse puis taxe suisse, normal quoi ! Avec mon Scania en 80 et ma Fruehauf je suis à 4m14, de hauteur pas de largeur, mais ça fait beaucoup quand même. Je baisse les coussins devant et derrière pour que le tracteur garde une bonne tête, le garde-frontière tamponne mon papelard, tchao. Je remets les suspensions en normal, c'est débile mais c'est comme ça.
Une heure de route et je suis à Eclépens, la zone indus est toute petite, je trouve une rue large, c'est l'accès au garage Iveco, à peine arrêté je me fais dégager par un mec. Pas grave, je vais un peu plus loin. Le client est content de voir que j'ai un chariot, lui pensait décharger avec un tire-pal manuel... Un fardeau de 6m et d'1 tonne tu pensais le faire sauter de la semi ? Il range les palettes au fur et à mesure c'est un peu long mais j'ai le temps. Quand c'est fini je prends des camions suisses en photo et je me rentre par Vallorbe Pontarlier. 17h c'est moyen pour passer la frontière, c'est l'heure de pointe. Rebelote, je baisse les suspensions devant le guichet et je vais payer ma taxe. 110Km/120€, ça calme. J'appelle Cyrille, je ne recharge que lundi, il a besoin de moi demain pour bricoler, parfait. Je pensais aller souper à Arçon mais la 4 voies de Pontarlier est fermée sur un bon bout, la déviation nous envoie en direction du Jura sur des routes pas adaptées du tout à ce trafic, gros bordel à quelques carrefours. Depuis ici ce n'est plus la peine de remonter à Arçon c'est trop loin, je vais couper à Chay et c'est aussi bien je serai du bon côté de Besançon pour faire la première ramasse.
Moi je suis comme les poules, quand je vois le jour dehors je me lève, à 6h je vais au troquet, pain-beurre j'ai le temps de faire des tartines. Quand je pars à la douche un type entre dans le bar et demande un café à emporter, ici le patron est plus que bourru : « ici c'est un restaurant monsieur, on s'installe et on prend le temps » sur un ton peu aimable. C'est pas faux mais il y a la manière de dire les choses. J'ai pas fait demi-tour pour savoir si le mec a eu son café ou s'il a pris peur.
Bizarrement ça ne bouchonne pas à l'entrée de Besac', à 7h45 je suis chez Superfos, on me donne un quai de suite, on charge deux lots, du 70 et du 87 que je ramène à quai. Avant je passe chez Ducat' à Franois, mon pote s'est acheté un 1200 Monster, je récupère la béquille lève-moto, la belle italienne n'a pas de béquille centrale et l'horrible porte-plaque d'immat' d'origine. Voilà qui évite à mon vieux poto de venir à Besançon en bagnole. Après ça je passe laver chez City Car, personne, j'entre directement. C'est un nouveau laveur, il ouvre les portières pour savonner les intérieurs et les marches-pieds, là je dis chapeau.
Je remonte au dépôt, je vide les lots, je récupère un OBU pour la Germanie auprès de Pauline, je ne vais vraiment pas loin mais on en a un, autant l'utiliser. Cyrille me dit qu'il n'a plus besoin de moi, je le vis assez bien. J'aurais pu tomber en dépression, me dire que c'est terrible que l'entreprise n'ait plus besoin de moi, mais non je suis fort mentalement. Un coup de gas-oil pour les engins motorisés et je me rentre par la Haute-Saône. A 13h15 je pose l'ensemble chez mon ami Jacky, fin du bal. Bon week-end à tous, le ciel vous tienne en joie.