Carnet de bord de Décembre 2024 | Partager sur Facebook |
A 8h je suis au camion, petit saut de puce jusque chez Laily, on charge trois couvertures. Je ne me souvenais que de deux, j'étais déjà juste...
A Seppois Sylvain est devant moi, il a un énorme tas à faire rentrer dans son gros camion. On papote 5 minutes et je le laisse tranquille, j'attaque mon contrôle. Surprise j'ai une rénovation-margelles reportée. Quand Sylvain a finit je prends la place et je me débarrasse de la piscine que je traîne depuis lundi dernier, depuis le vendredi d'avant même ! Elle aura fait des km en camion celle-ci. Il nous faut faire du Tetris, Wat avait demandé une semi double-plancher, j'avais dit à Pauline que ça rentrait dans la mienne, maintenant faut que j'assume. J'ai du bol avec le client reporté sinon il y aurait fallu dépoter et faire du vrac probablement. Bref, la dernière palette rentre au poil de cul.
Je me suis fait chier mais j'ai une jolie tournée sud-ouest, ouest, parfait.
A midi pile je me taille. Je roule jusqu'à l'entrée de Besançon, je mange un bout en 15 minutes. Bien sûr je sors à Dôle et bim, je ne m'en souvenais plus, le pont de Navilly est toujours fermé, bé oui jusqu'en fin d'année. C'est bientôt mais voilà, bon pas grave, j'enquille Seurre Verdun sur le Doubs et le tour est joué. Oui je sais c'est interdit au transit pendant les travaux pour nous obliger à prendre l'autoroute mais non merci c'est gentil.
J'ai 4h28 de guidon à l'aire de Pierrefitte sur Loire, pile poil l'histoire. L'objectif mini du soir c'était St Vaury, j'y passe sur les coups de 19h30, je pousse jusqu'à Bessines. J'y suis à 20h pile, plus petit resto, convivial, très bon repas, le top.
Le patron me demande si je veux plus de pain. Bah non, c'est un petit plaisir le pain frais au comptoir le matin mais faut pas abuser. Une douche à l'étage et je file.
Je commence de l'autre côté de Périgueux, c'est bien compliqué pour arriver là, l'agglo est interdite aux 7t5. J'aurais peut-être dû faire le tour par le nord, pas grave, j'y arrive quand même. Un gars est dans le jardin avec une mini-pelle, il me dit que la cliente est chez elle. D'entrée je lui parle du contre-remboursement : « c'est hors de question, je ne payerai que quand la piscine sera montée. » Ouh laa madame, il y a un gros malentendu, le chèque c'est pas une option. Je lui sors ma phrase choc : « Quand vous achetez une entrecôte chez le boucher, vous lui dites que vous le payerai quand vous l'aurez mangée ? » J'appelle à l'usine mais je connais la procédure : « tu t'en vas. » Je retourne la voir, elle est au téléphone avec le commercial, elle raccroche et sort le chéquier. Eh ben voilà ! Elle rentre chez elle, je fais mon truc. Je la rappelle pour le contrôle, elle est à peine moins désagréable. Je ne m'arrête pas à ça, j'en ai déjà eu des gens antipathiques.
Il y a un petit lotissement à la sortie du pays, j'arrive à faire demi-tour limite facile.
J'ai un trou dans le programme à cause du report, j'appelle le client de 16h mais il est sur messagerie. C'est assez loin, je le rappellerai plus tard. Je mange un bout à l'entrée de Bergerac. A Eymet je coupe à travers champs ou presque. J'ai un peu de mal à trouver la baraque, vieille maison du coin cachée sous des arbres. On rentre la réno dans la grange, le pépé lui a préparé le chèque, le boulot est plus simple avec les gens de bonne foi. Pour repartir il y a de gros travaux le long de la route, c'est étroit, il faut serrer sur l'accotement, à cette saison c'est chaud, c'est froid et mouillé surtout. Je ne me suis pas enlisé c'est déjà pas mal.
Demain j'ai une grosse journée, je voudrais bien avancer, j'appelle le premier client du matin mais il est sur messagerie. J'essaye plusieurs fois, mon cul Paul. La maison n'est pas bien loin du resto où je coupe ce soir, je vais jeter un œil mais il n'y a personne, je rereretéléphone, personne. Je ne vais pas les harceler, on verra ça demain. Tant pis pour mon avance, je redescends au Temple sur Lot.
A 7h et demi je suis de retour en bas du chemin où j'étais hier soir. J'ai empilé les rénos, le temps d'ouvrir et de refaire ça il est presque 8h. Je vais sonner, le papy vient m'ouvrir. On papote un peu, il me raconte qu'hier ils étaient là mais qu'ils bricolaient au fond du jardin dans la cabane. Merde ! Il me dit que j'aurais dû faire le tour des bâtiments. Ben non monsieur, je ne suis pas chez moi, je n'entre pas comme ça, d'autant plus que je ne pouvais pas savoir. Sa femme me raconte qu'elle ne répond jamais aux numéros qu'elle ne connaît pas. Pfouu ! Bref, c'est con.
La suite est au bord de la Garonne, plus qu'à redescendre. Sauf que c'est bien plus compliqué que ça. La route est sur une crête, belle vue. Je laisse l'endroit où je me suis retourné hier soir, je file direction Port Ste Marie, sauf que plus loin il y a un pont à 3m80, merde je pique à droite, quelques km plus loin la route est barrée à un carrefour. C'est une blague ? Demi-tour et je me paye toute la route que je viens de me taper, la haine ! A Port Ste Marie c'est pas gagné, faut passer la voie ferrée mais c'est que des petits ponts, me vlà dans le bled interdit, je trouve enfin un passage à niveau plus loin. C'est simple j'ai mis plus d'une heure pour venir à Sérignac alors qu'il doit y avoir une dizaine de km à vol d'oiseau.
Ici je livre chez un jeune couple avec une ribambelle de mouflets. Le gars a deux 104 Z dans le garage, un passionné. Je lui raconte que ma première caisse était une 104 ZS 80HP, il est comme un dingue : « vous l'avez encore ? Avec le double-carbu ? ça vaut 30000 € maintenant. » Oh non je l'avais échangée contre une 750 CBX, le mec qui me l'avait reprise était un furieux, elle a dû finir enroulée autour d'un platane. Je finis ma livraison et je le laisse avec ses tas de tôles.
Pour ce matin j'ai encore un escalier à déposer à 80 bornes de là. J'ai perdu pas mal de temps ce matin, j'arrive à midi moins dix, j'avais prévenu. Le gars est infirmier libéral, ça l'arrange que je sois à la bourre, il a eu le temps de finir sa tournée. Eh ben ma foi !
La suite est cet après-midi à Bordeaux, je prends le temps de manger une soupe vite fait. Cyrille m'a demandé d'aller lui chercher une bricole à St Jean d'Illac, j'y vais en premier, je ne veux pas me fader la rocade deux fois. En 5 minutes j'ai récupéré son truc, puis je coupe au travers jusqu'à St Médard en Jalles. Ici le client a acheté la maison avec une grosse Céline, ça ne lui plaît pas, il la fait détruire pour mettre une Sara plus petite, c'est bon pour le business. Il est sympa mais un peu casse-couilles. Sur la palette d'accessoires il y a 20 colis, le liner, le polystyrène et le gros carton qui contient 18 colis, toutes les bricoles. J'ouvre je pointe, je lui montre les 18 colis mais non pour lui ça fait 3 colis sur la palette. 18+1+1 ça fait bien 20 ? « Oui mais non, là j'en vois 3. » Oh putain ! Reste calme mon bon Pierre, reste calme. A la prod ils écrivent au feutre le nombre de colis sur le carton, je lui montre. Mouais, il me note une réserve sur le bordereau. T'as raison. Je ne lui dis surtout pas que ça n'a aucune valeur.
J'ai encore une grosse réno-margelles-couverture à 4km de là. J'entre dans la rue, je trouve le 24, les numéros vont croissants, je fais demi-tour au bout, de l'autre côté la rue fait un L, je trouve enfin mon 4. Je sonne, la mamy me dit que c'est pas là, ici on est allée des acacias. C'est quoi ce bordel ? J'appelle le client, sa maison est de l'autre côté du bois, on ne peut passer qu'à pied, faut que je fasse tout le tour. J'ai compris, droite puis gauche gauche. Mais non... Je rappelle le client. « Oh ne vous inquiétez pas, personne ne trouve, c'est impossible. Faut passer par la rue Tartempion. » Je le garde au téléphone, c'est un truc de fous cette adresse ! Lui n'est pas présent, c'est son beauf' qui réceptionne. Les margelles dehors, les colis à l'abri, on se fait la Solaé à la main et je me taille.
En repartant on se croise avec Fredo 24, il me dit que j'ai bien fait hier de faire le tour de Périgueux, c'est de la route de merde vers chez lui. Merci de me rassurer. Pour aujourd'hui il me reste une piscine à St André de Cubzac, mouais, mais c'est pas la bonne heure pour passer Bordeaux, Maps annonce 1h05 pour faire 40km. Boh on est à l'arrêt au pied du pont d'Aquitaine mais je m'attendais à pire.
Je suis à St André avant la nuit, la rue est fort passante, le client est chauffeur en pétrolier chez Perguilhem, il enfile un gros blouson fluo et fait la circulation. Pour repartir je ne fais pas demi-tour, j'enquille Bourg Blaye, ça va pas mal par là. A 19h30 je suis au relais de St Genis de Saintonge, j'en ai ma claque.
Après mes café-pain beurre-douche j'avance de 50m et je fais le plein, pas de café mais de gas-oil cette fois. L'AS24 sur le parking c'est bien commode.
A 8h moins le quart je suis chez Edgard à Pisany. Qui se souvient d'Edgard Pisani ? Plus personne, d'accord, ma blague ne marche pas. Je livre la troisième Solaé de la tournée. Les volets s'ouvrent pile poil quand j'entre dans la cour. Papy sort la remorque, on pose la bâche dessus, il aura plus facile pour la bouger, cépafo. La mamy me présente sa carte bleue. Pardon madame j'ai oublié mon TPE. « Ah mais vous n'êtes pas modernes chez Waterair, je vais chercher un chèque. » J'avoue que le coup de la carte bleue on ne me l'avait jamais fait.
A 9h je suis à St Georges de Didonne, il y a pas mal de fourbi, kit escalier pompe à chaleur bâche à bulles enrouleur. Les clients sont des frileux. Dernière piscine de la semaine à 1km800, pas loin d'un Mc Do. La rue est trop passante, je vais me garer au calme un peu plus loin que le fast food en question. Vieille maison de ville, le portail n'est pas normalisé, ça a dû être fait pour y entrer une 4CV, aujourd'hui une caisse moderne tu oublies. Je pousse tout à l'intérieur. Au deuxième tour je ne sais pas ce que je branle avec les fourches, je passe trop près d'un poteau, je fais valdinguer le bouton de la sonnette. Meeerde ! Non, coup de bol c'est juste le couvercle, je le reclipse et c'est fini. Purée c'est le genre de truc qui n'arrive qu'une fois, c'est impossible à refaire. La cliente me dit que c'était de toutes façons pas grave, ils vont refaire la clôture. Oui bon, je ne suis pas obligé de tout bousiller non plus.
Je donne le coup de balai rituel dans la remorque et je prends la route de Bordeaux, on recharge vers Libourne. Cassage de graine là le long, à 13h30 je suis dans une zone indus toute neuve. Je sonne à la grille la petite dame me dit d'entrer et de venir au bureau avec les cartes grises et une pièce d'identité. Rebelote c'est comme chez Ricard la semaine dernière. Nan mais je ne bois plus de vin, et encore moins du Bordeaux rouge en cubi. J'ai pas envie de mourir dans d'atroces souffrances. Le type a un tire-pal à longues fourches, il prend les palettes trois par trois, je serai resté 22 minutes à quai pour un complet !
Je n'ai plus qu'à attaquer la remontée, sans stress, c'est rendez-vous 13h à Saint Vit. 13h c'est le changement d'équipe, inutile d'y aller avant. Je reprends la 10 à Barbézieux, je suis tellement détendu que chose incroyable je n'ai doublé personne ! Je me fais vieux. Non c'est surtout que ça roulait fort bien.
Je finis une 30 du côté de Confolens et je termine la journée à Deux Chaises, c'est rouvert. C'est la patron du relais de Beauce et du Moulin des Malades qui a repris celui-ci aussi. Comme disaient les Nuls dans les années 80 : ils sont forts ces Arabes. N'y voyez aucun racisme, il y a tellement de troquets qui ferment que quand un rouvre il faut s'en réjouir, point. Il a fait quelques travaux de mise au propre, j'ai fort bien mangé, c'est parfait.
Il n'y a toujours qu'une douche, ce matin je m'en fiche mais il y a un peu d'attente. A 7h et quart je me taille. Route inverse de lundi, Chalon Verdun Dôle. Je me tâte pour laver à Dôle en passant mais il pleuvote, pas la peine .
A 13h pile je présente mes papelards au guichet, on me donne la porte 31 mais il y aura de l'attente, le quai est plein paraît-il. Un camion se met en même temps porte 32, j'attends qu'il manœuvre, il ravance une fois deux fois trois fois ça dure, on va croire que j'ai quelque chose contre les chauffeurs Breger mais lui c'est une chèvre. Chargé lourd, la semi balance j'ai bien cru qu'il allait arracher les ailes ! Sur terrain plat ! On se retrouve sur le quai, il vient me parler : « tu connais le Fred qui a fait du Waterair ?» On discute un peu, ce type est super sympa. Qu'est ce que je peux lui dire ? T'es une pipe au volant, je ne te parle pas. Bon c'est pas le tout, je vais dans la cellule à côté me chercher des Europe, c'est toujours ça de fait. Dans le quart d'heure j'ai deux files libres devant ma porte, je me vide. On voit que c'est bientôt les fêtes, le quai est rempli de pinard, alcools en tous genres. Le mec contrôle au fur et à mesure, ça roule.
Ça fait deux matins que l'odb me réclame du liquide de refroidissement, mouais, il doit en manquer un litre pas plus. J'ai le temps je passe chez Scan. C'est bien le contrat d'entretien mais il faut 45 minutes pour un truc censé durer 10 secondes. La route est sèche, je vais laver à côté. Je m'attendais à trouver du monde mais il y a juste un VD dans le tunnel. 10 minutes plus tard le Vaudois me laisse la place. Après ça je descends à Devecey, purée la route est ouverte, miracle ! 20 ans de travaux pour faire 5km, we are the champions. Je vide les Europe, un coup de gas-oil et je me charge une palette de menuiserie pour lundi. Plus qu'à me rentrer, je passe par la Haute-Saône. A 19h30 je n'ai plus qu'à mettre les pieds sous la table, bobonne a fait la popote. Avec des mecs comme moi le patriarcat a encore de beaux jours devant lui. Bon week à tous, le ciel vous tienne en joie.
Le Point P d'Audincourt est à 300m de chez moi mais la palette de portes est dans la semi pas dans ma Fiesta, c'est ballot. Donc, je vais à Bourogne et je reviens. J'avais jamais remarqué que c'est si grand là dedans, au fond il y a une grande place pour faire demi-tour. Le cariste me file un tire-pal, en 5 minutes c'est livré.
A 11h je suis à Seppois, pour chargement 13h je suis pas trop mal. J'ai le temps de contrôler, tamponner un carnet de récép' et de faire un festin dans la cabine. A 13h on charge, ça rentre ric rac. Un peu avant 2h je me sauve. Le lavage de vendredi tient encore, je roule au pas dans les travaux en bas du bled, c'est boueux, affreux.
Changement de région cette semaine, je monte par la 19, Vesoul Langres. C'est pas que je sois bien pressé, j'ai un impératif jeudi dans le 56, demain sera assez tranquille, mais faut que j'avance quand même. Je pensais souper à Clérey mais le GPS annonce encore 600 bornes, ça va être juste en 4h30... Je fais une 45, le zinzin est remis à zéro, je peux rouler jusqu'où je veux. Dans les bosses après Troyes je rattrape une benne qui se traîne, personne au loin je double, gros écart de vitesse ça va vite. Arrive une fourgonnette Merco, le mec comme un dingue me fout les phares, klaxonne, un vrai sketch ! Tu as à peine levé le pied mon enfant, détends-toi. Qui je rattrape dans le bois après la Chapelle St Sépulcre ? Mon blaireau avec son fourgon Mercedes pardi ! Bouhh ouin ouin, il fait nuit je vois rien je roule à 60. Putain de tocard il m'a traîné jusqu'à l'entrée de Montargis. A 20h je suis à St Maurice sur Fessard, qui je vois sur le parking ? Le camion-remorque de Nico 38 devenu Nico 36, voilà des années qu'on ne s'était pas vus. Parfaite soirée.
Je retrouve Nico au café à 6h, on papote 5 minutes et il file...moi je vais à la douche. Gros kiff ce matin je quitte l'A10 à Château-Renault pour prendre la route d'Angers jusqu'à Noyant puis Saumur Cholet, j'adore passer par là, ne me demandez pas pourquoi, c'est con je sais.
A 13h je suis en Vendée, personne à la maison, j'appelle au secours, le client se pointe dans les 5 minutes. Le gars est équipé, mini-pelle remorque du matos plein la cour, il me raconte qu'il va faire un bâtiment pour abriter la piscine. Sa femme arrive à ce moment, il fait couler le café, c'est pas de refus, il fait un froid de gueux avec un vent bien désagréable. Pour repartir je pensais tirer tout droit mais le client me le déconseille fortement. Je trouve un T assez large à 200m, fastoche pour me retourner.
Jusque là j'ai eu du bol avec la météo, mon camion est resté presque propre, ça se gâte en arrivant vers Nantes. J'ai voulu économiser l'autoroute mais je tombe sur un énorme convoi, on est à l'arrêt deux ou trois fois, jusqu'à qu'ils s'arrêtent pour je ne sais quoi.
Mon second client a prévenu qu'il ne serait présent qu'après 17h30, j'y vais tranquille. Il y a de la place devant la maison, nickel. On n'est que mardi mais on a reçu les programmes pour la rentrée, j'ai le temps de dégrossir l'affaire. A 16h30 c'est la cliente qui rentre, elle m'ouvre le garage. Elle pensait tout rentrer là-dedans mais elle rêve, je laisse la structure dehors. Quand c'est fini je remballe, c'est là que son mari rentre du boulot. Je le sens inquiet, j'ai le temps je lui propose de refaire le contrôle avec lui. Je lui raconte que moi aussi je suis consommateur, si je mets du pognon dans un truc je veux que ce soit nickel et qu'il ne manque rien, normal. Il est content, moi aussi, tout va bien.
Je m'en vais couper pas bien loin, au relais du Tillon. A une table de quatre on dîne avec un électricien qui bosse dans les serres, il va dans toute la France. Il nous raconte un peu son boulot, c'est bien intéressant, ça change des camions.
Café, pain-beurre, douche, zou ! Je suis à 9km de mon premier client du matin, autant dire que j'ai pas démarré à 4h. Il fait encore nuit, je me gare dans une impasse, je vais voir à pied mais c'est pas là. C'est 300m plus loin, je laisse le camion au bord de la grande route, pas le choix. La petite dame m'ouvre la véranda, j'y pousse la palette d'accessoires, limite fastoche.
Le jour s'est levé, à la sortie d'un bois je me prends un Milan dans le pare-brise. Non pas le missile anti-char de l'infanterie, un zoziau. Pauvre bête, il s'est pris un camion à 80 à l'heure, je déteste tuer des oiseaux, des enfants à la rigueur mais des piafs innocents...
A 10h et demi je suis à Ploërmel, l'impasse est au bout d'une autre impasse, pas rassuré je monte voir à pied mais c'est bien trop petit, je reste sur l'avenue. La rue est barrée 200 m plus loin, du coup je suis bien tranquille. C'est une superbe trentenaire qui m'ouvre la porte, son mari n'est pas moche non plus, même si là mon avis a moins de valeur. Pas envie de me payer la palette de tôles, je lui fais démonter un panneau du grillage pendant que je fais le deuxième tour. Mon gars n'est pas trop manche, quand je reviens c'est fait. Je dépose l'escalier et les tôles dans le jardin, la palette de colis dans le garage, au poil. Je suis frigorigelé, on entre au chaud pour signer la paperasse, je veux bien un café oui.
Je prends la route de Lorient, je mange un bout là le long. A 14h30 je suis à Merlevenez, ma rue est en cul de sac, au pire je demanderai au client de me bloquer la circulation mais le chemin s'enfile dans le bois, ça fait une fourche, j'arrive à faire demi-tour, ça c'est fait. Énorme piscine en couloir de nage, des accessoires en veux-tu en voilà, j'y passe un moment.
Normalement c'est fini pour aujourd'hui, je tente ma chance pour m'avancer demain matin mais la mamy, à la voix elle me semble âgée, me dit qu'elle est en Normandie et qu'elle prend la route demain matin. Je lui confirme que j'y serai à 8h, elle me dit qu'elle aussi. Je ne sais pas d'où elle vient c'est vaste la Normandie, c'est pas la même chanson si elle vient d'Avranches ou de Dieppe. Quoi qu'il en soit j'ai pas bien le choix que l'attendre.
Le long de la route pour aller couper je trouve un fort joli coin typiquement breton, je vais faire un peu de tourisme, marcher un peu mais purée ça caille! Sur le pont il y a un vent terrible, je ne m'éternise pas. A l'abri du vent ça va nettement mieux. Ici ils ont tous des palmiers dans les jardins pour faire genre mais on n'est pas à Perpignan, vache ! Je soupe au Poulvern à Landaul, je ne connaissais pas, les bons avis sont justifiés.
C'est bien le binz dans le coin ce matin, route coupée sur route coupée, à 8h moins le quart j'arrive quand même chez les clients. Ils sont dans le garage, ouf ! La mamy est bien sympa, lui me semble fermé, bizarre. Je pousse les colis, l'escalier puis les margelles avec la méthode petit train sur un côté du garage. Le froid est assez terrible ce matin encore, on se met au chaud pour signer les papiers. La mamy a fait du café. Attablé lui change du tout au tout, il se met à discuter, me raconte qu'il est médecin, à la retraite à la fin du mois. Comme tous les vieux toubibs il est très sollicité, il ne va pas pouvoir arrêter de sitôt et devoir reprendre du service par ici.
Je remballe les gaules, un coup de balai dans la caravane et zou !
Après Ploërmel il y a un panneau lumineux « contrôle » passage obligatoire par le parking. Un drealman fait le tri, il envoie la benne devant moi à droite, voit mon essieu relevé me demande si je suis bien avec les heures, je lui réponds que j'ai un boulot de pré-retraité, il m'envoie à gauche. A la confiance. C'est vrai qu'à part mon dépassement l'autre semaine avec le Ricard je suis propre, et largement !
C'est la bonne heure pour traverser Rennes, à 11h35 je suis chez Lactalis à Bais, à cette heure je vais me faire jeter, mais non pas du tout. « Ouvre on te charge de suite. » J'ouvre les deux côtés mais un camion prioritaire se pointe, le cariste doit le charger avant moi. Lui c'est à quai, ça va plus vite. Il revient assez vite, je referme au fur et à mesure évidemment mais j'arrête à la dernière palette pour aller aux papiers histoire de libérer le gars qu'il aille à la soupe. Il me remercie, ben non, c'est de la politesse élémentaire, tu me charges avant midi, moi j'ai le temps de refermer après. A une heure moins le quart je me taille.
Je m'arrête à la station à mi-chemin de Laval, j'ai les crocs. En début d'après-midi j'appelle mon premier paysan, il est en plein nettoyage de la stabulation, me dit de pas venir avant 9h-9h30. J'espérais presque livrer foulée... D'un autre côté monter dans son tas de merde de nuit, c'est juste bon pour faire un constat. Je m'annonce en milieu de matinée chez le second, c'est elle qui me répond, elle est ok. Plus rien ne presse, je roule à 80, j'essaye de me souvenir de l'éco-conduite, c'est un souvenir brumeux.
Je passe sur la réserve après Le Mans, hors de question de me peler le jonc sans Webasto, je passe au gas-oil à Orléans, vers ce qui fut le centre routier. A 20h je suis à Courtenay, le camion du José est dans les premiers de la pile, je pensais le trouver à l'apéro mais il est déjà à la soupe, coup de bol il reste une place à sa table, au poil.
Faut que je me garde un max d'amplitude si des fois ça chie ce soir, je démarre donc à 8h30 après mes éternels café, pain-beurre, douche. A 9h pile poil je suis à la Ferté Loupière, ici il faut se vider ensuite faut donner un coup de main au client, le local où il entrepose le lait est petit, il a un mauvais tire-pal, les palettes sont bien lourdes mais on finit par y arriver.
Il y a une grosse trentaine de km pour aller chez le second, changement d'ambiance, ici il y a télesco , engin nettement plus puissant que mon pôv chariot. Comme le premier éleveur il râle sur les palettes, elles sont maintenant plus petites, ça en fait plus à ranger mais surtout les sacs sont mal fichus paraît-il, chiants à vider dans la machine. Je compatis mais je n'y suis pas pour grand chose.
A 11h et quelques je suis vide et je remonte à Courtenay, il me faut faire un inter-base ITM. Hier soir le José m'a raconté que ça va bien à charger mais c'est la chiotte pour vider, lui va couper au Moulin des Malades et revient à 4h du mat. Mouais bon, s'il faut je ferai ça.
J'ai rendez-vous à 13h, j'y suis à midi et demi, on me donne un quai de suite. Deux gars sont au chargement, ça file, à 13h20 je me casse. Merde ça n'a pas compté pour une 45, j'ai pas fait gaffe. Pas grave j'enquille l'A6, je roule jusqu'à Pouilly et je fais une sieste de 30, problème réglé.
Pour économiser un peu d'autoroute je passe tout le temps par Dijon, à 16h un vendredi le choix est assez peu judicieux, je perds une dizaine de minutes pas plus.
A 17h je m'inscris chez le gardien à Rochefort. Je me donne une grosse heure, si à 6h et demi ils ne m'ont pas appelé, je file au Moulin des Malades et je reviens demain matin, inutile de bouffer de l'amplitude sinon je ne rentre pas quoi qu'il en soit. A 17h30 mon téléphone sonne ; une charmante voix me donne le quai 7. Je me mets en place et dans les 5 minutes un gars de chez Jeanneret que j'avais vu tout à l'heure à St Hilaire arrive aussi. On va boire le café dans la cellule d'à côté. Quand on revient son camion est presque vide, le mien à la moitié, son cariste est plus doué que le mien visiblement. Il paraît qu'on fait de l'inter-base à cause du rachat de Casino, ils ont plus de boulot à Rochefort, c'est Radio Intermarché je ne sais pas si c'est ça l'explication mais je constate qu'on charge des palettes de prépa avec des étiquettes pour les magasins de Franche Comté. Et que ces palettes sont triées par travées pour repartir directement. En tous cas c'est rôdé, ça ne traîne pas, c'est ce qu'il me faut.
Aujourd'hui c'était le contrôle des chariots, le mec revient demain, pas le choix, je passe à Devecey pour déposer le Moffett. Puisque je suis là je complète les pleins, je me débarrasse d'une pile d'Europe que je traîne depuis une éternité et je me rentre par la Haute-Saône.
Mon histoire a formidablement bien marché, à 21h30 je pose le camion à Bourogne, bon week' à tous, le ciel vous tienne en joie.
J'aime bien venir en avance, je charge à 10h et demi mais à 9h je suis à l'usine, j'ai le temps de remplir les récép's, contrôler, marquer les margelles et accessoirement boire le café. Comme la semaine dernière j'ai Sylvain devant, c'est pas un manche à couilles, ça file. Samedi j'avais fait un kougelhopf avec les raisins secs trempés dans le rhum, je partage le reste avec les copains avant de charger. J'ai 11 clients mais tout passe au sol, ric rac. A 11h30 je me casse, j'avais prévu midi, je suis bien.
Soit je me paye tous les déchargements à la main, soit je vais rechercher le Moffett au dépôt, je préfère la seconde option. Comme j'ai gagné du temps je passe par la Haute-Saône, on perd un bon quart d'heure par rapport à l'autoroute mais vu que je suis en avance. Je mange un bout du côté de Montbozon et juste avant 14h je suis à Devecey. Je balance un peu de gas-oil dans la bête et je l'embarque.
Je descends par la 83, un beau jour la mairesse de Besançon et tous les élus là le long la feront interdire, faut profiter de cette jolie route tant qu'on peut. Comme on a déjà dit, faut comprendre les riverains, quand t'as des Transtira à la queue leu-leu sur ton paillasson c'est pas marrant. Je finis mes 30 juste avant Bourg ce qui me fait arriver à Lyon sur les coups de 18h. C'est pas la bonne heure mais c'est le jeu ma pôv Lucette. Ça commence à la bifur A42 /46 puis vers le stade des manchots puis à hauteur de Bron, bref c'est pénible de rouler en accordéon même si en fait j'ai dû perdre un gros quart d'heure pas plus.
Je pensais pousser jusque chez la reine des desserts mais ça va faire loin, je clôture la journée aux Blaches, je ne sais jamais ici si on est dans le 26 ou le 84 mais on s'en fout, vous voyez où je suis.
Un grand café, un croissant pas bon, une douche et je file. Il est 7h mais bizarrement il y a du monde, l'entrée de Bagnols est limite pénible. A 8h moins le quart je suis garé à St Quentin la Poterie, je vais voir à pied mais le chemin est bien étroit avec aucune possibilité de faire demi-tour, je reste au bord de la route, tant pis. Je livre une réno avec un escalier, la cliente veut m'offrir le café c'est gentil mais je refuse, grosse journée faut que je file. Seconde rénovation avec le même code postal mais de l'autre d'Uzès. Idem je reste sur la départementale, encore moins bien garé que tout à l'heure. Le chemin est long, avec des embranchements, les numéros de maisons n'ont aucune cohérence, j'ai laissé mon téléphone au camion, pis j'ai pas la liste, un téléphone sans le numéro...Je me dis que je vais devoir redescendre quand une bagnole s'arrête : « j'ai vu votre camion, vous allez chez mon fils, suivez-moi. » Gros coup de bol sur ce coup. Énorme liner, heureusement le gars a des bras, on pose tout dans le garage. Il me demande s'il peut garder la palette, une pauvre palette perdue, ça m'arrange.
Pour ce matin j'ai encore une réno à Cabrières, là c'est pas la même chanson, sur Maps la rue qui monte dans le pays me semblait potable. Pour la faire courte j'ai bien cru que j'allais me coincer entre une maison et un mur. A gauche il y a un gros buisson qui empiète sur la route, en marche avant ça va, mais en reculant c'est à l'aveugle. Je descends voir plusieurs fois, je m'en sors sans rien casser, c'est déjà ça. La maison est assez loin mais je suis moins inquiet en chariot. Rebelote, le chemin part dans tous les sens, je finis par m'y retrouver.
Il est vite midi je casse une graine pour me remettre de mes émotions. Un peu avant 13h je suis à Bezouce. La cliente est une petite femme avec un fort accent qui me semble être russe, ah ben oui je vois sur le document de crédit qu'elle doit me signer qu'elle est née à Saint-Pétersbourg. Le climat de Nîmes doit lui changer. A propos de Nîmes c'est ma destination suivante, problème ma rue est de l'autre côté du pont à 3m à St Césaire, j'esquive en prenant le grand pont de la route d'Alès puis dans le tristement célèbre quartier de Pissevin. Le boulevard où habite le client est hyper passant, je suis trop jeune pour mourir, je vais au rond-point suivant et je me gare au calme de l'autre côté de la maison du client. J'ai 200m à faire en chariot mais là les bagnoleurs sont bien obligés de freiner. Le client me raconte qu'il est militaire, il est très très pointilleux, je m'adapte. Il veut compter les plots dans le sac : « vous comprenez, après je n'aurai plus de recours. » J'attrape mon cuter pour couper le collier rilsan et zip ! Je m'entaille l'index gauche, on a saigné le cochon, ça pisse. Mon gars est opérationnel, il déballe la trousse d'urgence, désinfectant, pansement, un gant en latex pour comprimer le tout. Il ne manque qu'un bisou sur le front. Au final les 9 plots, les 9 embases et les 9 plaques blanches étaient bien dans le sachet... D'autorité il me bloque la circulation sur le boulevard, je recule, serein.
Le jour commence à descendre quand je prends la direction d'Aigues-Mortes. L'adresse que j'ai est une impasse en pleine ville, c'est bizarre, pour moi c'est impossible de mettre une piscine là. J'appelle, je tombe sur une dame à la voix grave, elle m'explique que non, ça c'est l'adresse perso du monteur, elle m'envoie le numéro par texto. J'allais lui dire merci madame mais je me ravise. Je reçois le texto, elle me rappelle : « oui c'est Vincent Trucmuche, on s'est parlé à l'instant... » Oups j'ai bien fait de me taire ! J'appelle le monteur, il m'explique pour venir à son local. Ah mais je connais ce gars, on s'est vu une fois ou deux par ici. Je livre dans son local, fastoche. Je lui parle de son client, il n'a pas que la voix efféminée paraît-il. Ma foi, perso je m'en contrefiche, il faut laisser l'homophobie aux fachos. Finalement je finis plus tôt que prévu, c'est pas plus mal j'en ai ma dose pour ce soir. A 18h30 je suis au relais du Soleil, ici il y a de la Jupiler à la pression. Je vis dans un monde parfait.
Je démarre un peu trop tôt mais je voudrais passer Montpellier avant la binz. J'arrive un quart d'heure trop tôt à Lansargues mais ça me laisse le temps d'observer le quartier,le temps de trouver à me garer et dépoter les rénos que j'ai empilées il est 8h au clocher du pays. Couple de jeunes retraités sympas, monsieur me fait couler un Nespresso pendant que madame remplit le chèque.
La suite est à Lodève, pas le choix faut que je retraverse Montpel'. C'est le brun sur la sortie St Jean de Védas, jusqu'à la nouvelle clinique, après un peu au rond-point des marchands de fruits mais je m'attendais à pire. Faut dire qu'on est mercredi. A 10h je suis à Lodève, belle maison de maîtres, papy et mamy ont dû être piqué par la mouche tsé-tsé, je garde mon calme mais ils m'ont bien saoulé.
J'appelle le client de 13h, j'ai pris de l'avance, mais ils sont au taf, le gars me dit que sa femme sera là à 13h. Pas de problème, c'est l'heure que j'avais donnée, je ferme ma gueule etpicétou. Je passe à la Marie Blachère à Clermont, c'est facile pour se garer. Clermont c'est l'Hérault pas Ferrand, j'ai bu une bière hier soir c'est tout. J'ai largement le temps de manger. A midi et demi je suis devant chez la cliente, elle est déjà rentrée, je pensais commencer en l'attendant, c'est encore mieux. Elle a un tout petit jardin, ça va pas le faire, je pose tout dans l'allée. Allée bien étroite, la roue droite du chariot passe pile-poil sous la clim'. De retour au camion j'ai un message de la log, j'ai bien renvoyé tous les documents de crédit par mail mais les photos sont de mauvaises qualités. Pour moi c'est largement lisible. Purée ils nous prennent le chou avec ces documents, je recommence. Je vais pas me faire chier, demain je balance tout dans une enveloppe T et qu'ils se démerdent. En fait je sais, on a le coup tous les ans, ils veulent les papiers signés au plus vite pour se faire payer avant le 31.
Cette fois je vais rouler un peu, la livraison suivante est à Castres. Au bout de la rocade de Béziers je prends Maureilhan, mais c'est bizarre, je suis le seul camion, c'est strange. Après Puisserguier j'ai l'explication, St Chinian et St Pons c'est interdit aux PL ! Bon ben demi-tour. J'ai dû louper une pancarte, mais non en redescendant je ne vois aucun panneau jaune. C'est 10 bornes dans un sens puis dans l'autre, c'est pas la mort mais c'est chiant. Ce coup-là je n'ai plus qu'à prendre l'autoroute jusqu'à Carcassonne et grimper la Montagne Noire. J'aime bien passer par là aussi, en piscines hein ! Avec 28 tonnes dans la caravane ça doit être moins plaisant.
Mon avance a bien fondue, je ne suis qu'à 17h à Roquecourbe. Patelin paumé mais avec plein de blocs HLM, je me gare là au milieu et je monte à pied. Le commercial du coin est présent, on fait le tour avec sa bagnole mais c'est mort, je laisse le camion où il est. Dans la caisse il me raconte qu'il est là parce que les clients sont spéciaux, j'ai pas creusé l'affaire de savoir ce qu'il entend par là. Il me ramène au camion, je suis à 300m de la maison, ça va encore. Un gars en bagnole s'arrête : « je sais que vous allez chez mes voisins mais surtout vous ne montez pas, vous allez être coincé, on est livrés que par des petits porteurs et encore. » Je le remercie et lui explique que j'ai fait le tour. Je monte en deux fois, je pousse tout dans le garage, contrôle et ciao merci. Et pour repartir, pas le choix, je tire tout droit dans une ruelle, c'est ultra fin le long des bagnoles, arrivé au bout je respire. Je coupe au travers pour reprendre Albi. Avant Rodez je pique à gauche, sauf que la route est fermée plus loin, je me fais bien un peu chier faut reconnaître, j'y arrive quand même heureusement. A 20h je suis au relais de la Croix de Revel, eh non pas à Revel mais à Anglars. Bonne adresse que je ne connaissais pas.
Le patron m'avait dit 6h30, mouais... Il n'a pas de pain frais, je préfère du pain de campagne de la veille à un croissant industriel, une douche là dessus et zou !
Un peu avant 8h je suis à Firmi, banlieue de Decazeville. Ma rue est interdite aux 12m, les interdictions à la longueur ça pue. J'appelle la cliente, elle me dit que c'est large. Bon, un premier lacet, deux, trois, ça grimpe sec, elle m'a dit qu'elle a un VSL devant la porte, facile à trouver. Elle doit absolument partir, un collègue l'attend en ambulance. Elle signe les papiers et me laisse en plan. J'ai tout juste le temps de lui demander si la route débouche quelque part mais elle me dit que non. Aïe. 50 mètres plus bas il y a un petit parking, je vois un gars je repose la question mais non c'est mort en haut c'est tout petit, c'est déjà juste en voiture selon lui. Voilà pourquoi c'est interdit. Je descends le chariot pour gagner en longueur et tout doucement, à contre-main, je m'y reprends 10 fois mais j'arrive à me retourner entre les voitures. Je suis d'un naturel fort calme mais là je me suis un peu chié dessus j'avoue. La livraison en elle-même c'est rien, je prends une ou deux photos quand c'est fini, j'en envoie une à la cliente, elle est contente. Parfait. Je ne croise personne dans la descente, c'est encore mieux.
J'ai mon retour depuis hier, on recharge à Liginiac dans le 19. Quand j'ai lu le message j'y croyais pas. Ma tante habite dans ce bled paumé, on avait une grande maison de famille, on y a passé toutes nos vacances d'été quand on était gamins mon frère et moi. Incroyable hasard d'autant qu'il n'y a aucune industrie, juste un fabricant de palettes.
Je pensais monter par Brive Tulle mais le GPS et Maps me font passer par Aurillac Mauriac et les gorges de la Dordogne. A 10h j'appelle le correspondant, il m'explique pour venir, je l'arrête, t'inquiète c'est mon coin. J'appelle ma tante, bien sûr elle m'invite pour midi. Côté Cantal ça descends bien dans les gorges, je prends un lacet à 30 à l'heure mais ça part en couille sur les feuilles mouillées, j'ai vu approcher le parapet...deuxième sueur froide du matin.
A 11h30 je suis sur le chantier, un paysan a fait poser des panneaux solaires sur le bâtiment des vaches, je charge tout un bric à brac de palettes, tourets de câble vides, des big bags de poubelles, des racks... Sauf que le télesco que la boîte a loué est en panne, le frein à main électrique est bloqué, ce matin ça a fumé paraît-il. Bon ben j'ai compris, je dépends le Moffett et je me charge. Je risque de m'enliser dans la pâture , l'agri bien sympa va me chercher les palettes les plus éloignées avec la fourche du tracteur, un joli Fendt très récent d'ailleurs. Seul hic c'est qu'il tombe des trombes d'eau, je dis bien des trombes, un truc de fou. Je mets une bonne heure, ça rentre ric rac, les dernières palettes par les portes, en poussant un peu...
Je remonte dans la cabine et je me change de la tête aux pieds, les groles trempés, jusqu'au slip, une folie. Ma tantine habite dans le bourg à 2 km de là, je vais mettre les pieds sous la table, ça va tout de suite mieux. J'y reste une bonne heure, histoire de ne pas manger et me sauver.
Le gas-oil crie famine, la première AS24 est à Clermont, Ferrand cette fois, pas l'Hérault, en roulant tranquille ça va le faire. Je quitte l'A89 et je m'arrête à Pontgibaud, je fais un crochet de 500m. Sur les conseils de mon vieux pote je vais à la fromagerie du village. C'est le paradis ! Même si ça blesse le vieux Comtois que je suis faut reconnaître que le fromage d'Auvergne c'est pas dégueu, je fais des provisions pour les fêtes à venir. Le Cantal vieux, pas sûr qu'il tienne jusqu'à Noël...
Je descends à Clermont par Volvic, je ne fais le plein qu'à moitié, demain c'est les vacances. Je termine cette journée bien sympa mais trop humide à St Eusèbe, pour vider dans le 21 demain, je suis bien.
Ce matin j'ai la douche à côté des WC, les autres fois j'ai toujours l'autre, c'est incroyable cette vie palpitante n'est ce pas ?
Chalon Verdun sur le Doubs Seurre, à 8h et demi je suis à Aiserey. J'ouvre le côté, le cariste me dit : « tiens, c'est pas trop mal chargé. » Je le remercie pour le compliment, il ne comprend pas, je lui explique la panne du télesco. « Eh ben heureusement que t'avais ton truc, sinon on était dans la merde. » Et moi donc ! J'aurais fait signer un récép', mais j'avais pas de retour ! Il a de bonnes rallonges, ça va bien à vider, il trie au fur et à mesure, ça file. Par acquis de conscience j'appelle Cyrille mais il n'a rien pour moi, normal.
A 11h je suis à Devecey, je bricole. Jean-Charles et là aussi, avec Sylvain ils ont prévu d'aller manger ensemble à midi, ils m'acceptent. On veut réserver mais premier resto complet, deuxième idem, ça se finit en pizzas. A table je me plains des documents de crédit, mes deux collègues ont eu le même cinéma, je me sens moins seul. On a passé un moment bien agréable.
Retour à Devecey, je me rentre, en passant je vais déposer le Moffett chez le docteur. Le chef d'atelier me dit qu'il y a l'entretien à faire, ça tombe bien. Je rentre par Rougemont Villersexel pour éviter l'autoroute. A 16 je suis à Bourogne, bon week', bonnes fêtes, bonnes vacances pour ceux qui en ont, le ciel vous tienne en joie.